20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 05:21

Pour des raisons qui lui appartiennent, la maire de La Seyne a demandé au conseil municipal d'opter pour que la commune se désengage de deux associations nationales de collectivités locales. J'ai fait part de mon étonnement et de mon regret dans deux précédents articles de mon blog, l'un à propos de l'association des maires pour la Paix, l'autre à propos de l'association nationale des élus du littoral.

Mais l'objectivité commande de reconnaître aussi les choix utiles à la commune. Ainsi, le conseil municipal n'a en revanche pas été invité par la première magistrate à mettre un terme aux adhésions de La Seyne ni à l'Association des maires de France (AMF), ni à l'Association nationale des élus en charge du sport (ANDES), ni à l'Association des maires Ville & Banlieue de France.

Et il faut le saluer.

 

Il n'est pas besoin d'évoquer l'AMF, association « généraliste » centenaire de maires qui plaide en permanence la cause des communes et intercommunalités auprès de la puissance publique. La quasi totalité des 35.000 communes de France en sont adhérentes. Son rôle est essentiel et, sauf situation rarissime, il ne viendrait à aucun maire l'idée de s'en désengager.

D'ailleurs, l'AMF agit en coopération avec les associations d'élus à objet particulier lié soit à un volet spécifique des actions territoriales (culture, sport, énergie, transports, etc.), soit à une situation particulière (communes rurales, communes de montagne, communes littorales, communes urbaines fragiles, etc.).

 

LA SEYNE TOUJOURS ADHÉRENTE DE L'ASSOCIATION DES ÉLUS DU SPORT

L'ANDES, outre l'appui en services qu'elle rend aux mairies pour mettre en œuvre les meilleures solutions possibles au développement du sport, est un interlocuteur incontournable auprès de l'État, des fédérations sportives et du monde économique, pour que les attentes des collectivités locales, premiers financeurs publics du sport, voient leurs intérêts représentés et que la nation apporte les meilleures réponses à leurs besoins.

Ville de sports depuis des décennies, La Seyne y contribue par son adhésion et bénéficie en retour des avancées obtenues. La dernière action en date menée par l'ANDES, il y a tout juste une semaine, est une interpellation de la ministre des Relations avec les collectivités territoriales pour que l'État compense les pertes pouvant atteindre 75% que subissent les complexes aquatiques du fait de la pandémie de covid. Si l'ANDES parvient à ses fins, La Seyne n'aura qu'à s'en féliciter, car la Ville est aujourd'hui contrainte de soutenir seule notre complexe Aquasud. L'union fait toujours la force.

 

UNE ADHÉSION MAINTENUE À L'ASSOCIATION DES VILLES DE BANLIEUE

De son côté, l'association Ville & Banlieue regroupe les communes et intercommunalités qui abritent sur leur territoire des quartiers urbains vulnérables, centres anciens dégradés ou ensembles d'habitat social, ou parfois les deux, comme c'est le cas à La Seyne, avec ses cités HLM et son centre ville.

Reconnue par les pouvoirs publics, s'appuyant sur l'expertise des centaines d'équipes d'élus, de fonctionnaires et d'acteurs économiques et associatifs, qui agissent pour que la promesse républicaine s'exerce comme il se doit en direction des plus fragiles des habitants, Ville & Banlieue n'a de cesse de formuler des propositions et des demandes aux gouvernements pour que soient améliorés et accrus les dispositifs regroupés sous le vocable de « politique de la ville », c'est-à-dire la rénovation urbaine et les actions, notamment associatives, pour l'accompagnement social des habitants.

C'est cette force résultant de l'unité de collectivités qui permet d'obtenir des avancées. Là encore, La Seyne ne peut que se réjouir de concourir, avec tant d'autres collectivités, à conquérir de l'État des réponses indispensables aux plus pauvres. En 2019, ça a été le financement du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) qui va profiter à notre centre historique, le bénéfice des dispositifs de vacances apprenantes, de quartiers d'été et de quartiers solidaires, l'obtention du label de cité éducative et du musée virtuel Microfolies, avec de significatifs moyens financiers, ou les aides de l'État aux créations de places en crèche. En 2020, ce furent l'engagement à ce que 1% du plan de relance soit ciblé sur les quartiers sensibles, ou le doublement des Parcours emploi compétences (PEC). Autant de dispositifs pour lesquels Ville & Banlieue s'est battue et qui, aujourd'hui, profitent aux 5 millions d'habitants des quartiers populaires de France, donc à 25% des Seynois. Et il y encore tant à obtenir.

 

DES ÉCONOMIES DE BOUTS DE CHANDELLES AU REGARD DES RETOURS SUR INVESTISSEMENT

Hors AMF, les cotisations annuelles de La Seyne aux quatre associations évoquées dans les trois articles que j'ai publiés représentent environ 15.000 euros annuels, c'est-à-dire 0,015% du budget de fonctionnement de la commune, qui s'établit à 98 millions d'euros. L'investissement est très largement rentabilisé.

Il faut donc saluer le choix de la maire de ne pas réaliser des économies de bouts de chandelles en désengageant la commune de deux des quatre associations spécifiques d'élus dont elle est adhérente.

Mais il faut aussi l'inviter à se raviser pour les deux autres. Une délibération du conseil municipal peut toujours en annuler une autre.

 

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18 mars 2021 4 18 /03 /mars /2021 12:37

0,005 % du budget communal, c'est l'économie annoncée par la maire en décidant de quitter deux associations de communes auxquelles La Seyne adhérait depuis plusieurs années, si l'on en croit Var-matin. 

On pourra toujours dire qu'il n'y a pas de petites économies, et c'est vrai, mais il faut toujours peser ce que représente en retour pour un territoire un investissement modeste dans une union de collectivités. Et le sens qui sera compris et interprété d'un désengagement.

Quleques réflexions en trois articles...

 

CE QUI VAUT POUR SANARY, LE DÉPARTEMENT DE L'ALLIER OU LA RÉGION ÎLE-DE FRANCE NE VAUDRAIT-IL PLUS POUR LA SEYNE ? 

Bien sûr l'implication de La Seyne au sein de l'Association française des communes, départements et régions pour la Paix (AFCDRP), instance française de la World conference of mayors for peace through inter-cities solidarity, relevait d'abord d'un engagement symbolique en faveur d'une coopération entre plus de 8000 territoires de 165 pays, notamment pour promouvoir auprès des gouvernements les idées qui ont conduit, par exemple, à la signature du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN - TPNW).

Mais cette adhésion était aussi un moyen de disposer d'outils, notamment pédagogiques, pour favoriser une culture de la Paix au sein des écoles, des services communaux et des associations agissant en direction de l'enfance et la jeunesse. Et ce pour un coût de 3 centimes par habitant et par an...

La maire de La Seyne, qui, pour y avoir travaillé, connaît bien notre commune voisine de Sanary, a sûrement, avant de prendre sa décision de quitter l'association, nourri sa réflexion des raisons qui ont conduit son maire, il y a une douzaine d'années, à faire de sa commune une Ville pour la Paix, raisons que l'on peut lire sur une déclaration qu'il a faite sur ce sujet (ci-contre pour les ordinateurs, ci-dessus pour les mobiles).

 

NE PAS ADHÉRER À UNE DÉMARCHE POUR LA PAIX EST UNE CHOSE, EN DÉMISSIONNER EN EST UNE AUTRE

À moins qu'il n'y ait des motivations autres que l'économie de 2000 euros annuels réalisées, ne représentant que deux millièmes du budget de la ville. Il faut dans ce cas que la maire les explique à ses concitoyens.

Ne pas s'engager dans une démarche vertueuse est chose. On peut toujours se dire qu'une commune de 65.000 habitants ne pèse pas lourd pour plaider pour la Paix dans le Monde. Mais, si l'on est investi pour une cause universelle, l'abandon est porteur de sens. Dans le contexte dans lequel nous vivons d'extrême fragilité du lien social, chaque acte pouvant être interprété comme un recul de la volonté de fraternité mérite d'être posé avec prudence.

 

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11 mars 2021 4 11 /03 /mars /2021 19:16

Voilà, ils l'ont fait, là-haut dans les Hauts-de-France. Les diverses sensibilités des gauches et de l'écologie se sont rassemblées pour l'élection régionale.

C'est ce que leur peuple attendait d'eux. Et le nôtre n'en attend pas moins. Quand plus de 7 sur 10 des familles de notre région sont de catégories sociales éligibles au logement social, doit-on s'autoriser à tergiverser pour apporter les réponses à leurs enjeux de vie, voire de survie, dont nous savons que la droite et l'extrême-droite ne sauront ni ne voudront le faire ? 

Pour une fois, moi qui suis disert, je n'en dirai pas plus. Juste je donnerai à lire ci-après le communiqué commun des porteurs d'espoir pour les Ch'tis. Les fils des mineurs et des ouvriers du textile du nord peuvent entrevoir une espérance. Ceux des métallos des chantiers navals, des petites gens du tourisme et des paysans des plateaux y ont droit aussi.

Amis provençaux de tous nos partis, cessez de tergiverser. Unissez-vous.

Sinon, on vous en voudra. Merde !

Et mèfi à ceux qui manœuvrent pour leur chapelle. On a les noms.

 

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
8 mars 2021 1 08 /03 /mars /2021 06:51

Naturellement, la situation de mars 2020, juste avant le confinement sanitaire, et celle de mars 2021, ne sont en rien comparables. Il aurait été irresponsable de prévoir, comme les années précédentes, un ensemble d'événements pour la Journée internationale des droits des femmes, pour mettre en lumière des Seynoises engagées dans le monde économique, social, culturel, environnemental, sportif ou mémoriel, organiser des débats publics sur les enjeux, ou animer des moments festifs et culturels. La municipalité a bien fait d'y renoncer pour cette année, même si elle a soutenu la belle initiative associative des « Portraits de femmes » dont un très beau petit film, présenté au bas de cet article, est une des réalisations.

Ces événements, dont on espère le retour en 2022, étaient l'occasion de faire le point des avancées, mais aussi du long chemin qui reste à parcourir vers l'égalité en respect, en dignité et en droits, entre hommes et femmes, ici et dans le Monde. Et d'échanger, se forger des convictions, puiser des ressources pour agir encore et encore.

En ce 8 mars, La Seyne peut être fière des efforts qu'elle déploie depuis des années. Et de la lutte qu'elle doit toujours continuer à mener.

 

LA SEYNE N'A PAS À ROUGIR DE SES INITIATIVES POUR LES DROITS ET L'ÉGALITÉ

Le premier adjoint, M. Colin, délégué à « la défense de la cause féminine », mérite qu'on salue l'honnêteté intellectuelle de sa déclaration parue ce 8 mars dans Var-matin : « La mairie s'est déjà impliquée sur ce sujet au cours des années précédentes ». C'est à souligner car ce n'est pas toujours le cas par les temps qui courent où, vu de l'hôtel de ville, le passé est souvent voué aux oubliettes...

Et, en effet, La Seyne, le maire communiste M. Paul (1995-2001) a été le premier du Var à confier à une élue, Solange Andrieu, une délégation intitulée « Femmes dans la ville ». Après l'équipe de M. Paecht (droite – 2001-2008) qui ne comptait pas d'élu délégué à ces enjeux mais a néanmoins poursuivi diverses actions, la même Solange Andrieu (2008-2014) puis Bouchra Reano (2014-2020) ont relancé la dynamique. Le journal Internet « Le Metropolitan », qui est loin d'être un organe de propagande, listait et saluait les initiatives de notre commune en faveur des droits des femmes dans un article de mars dernier.

Les choses progressent à petits pas dans notre pays. La municipalité a bien sûr raison de diriger ses efforts vers les violences faites aux femmes et de ne pas rompre avec la stratégie de partenariat de réseau engagée avec les associations spécialisées qui conduisent un travail exceptionnel en ce domaine. Les chiffres en attestent, si toutes les classes sociales sont traversées par ces drames du quotidien, les femmes pauvres des villes pauvres en souffrent bien plus. Il est de notre devoir d'agir.

 

UN CHEMIN ENCORE BIEN LONG VERS L'ÉGALITÉ ET LA DIGNITÉ AU TRAVAIL

Mais, s'il est un domaine fondamental où les avancées se font attendre, c'est celui du travail. Lors du premier confinement, on a applaudi les « travailleurs essentiels » qui sont surtout... des travailleuses. Mais rien n'a été fait pour que la crise n'aggrave pas la situation. Elle a au contraire donné les meilleures raisons pour qu'on précarise et on "flexibilise" encore plus le travail des femmes salariées, par ailleurs principales victimes au travail du harcèlement et des violences, en particulier sexistes ou sexuelles. La discrimination et la précarité se sont accrues avec la crise, près des trois-quarts des femmes sont en sous-emploi, pour beaucoup du fait du temps partiel, les écarts de salaires entre hommes et femmes demeurent de l'ordre de 25%, et la loi est ainsi faite qu'il coûte moins aux employeurs de payer les "amendes" pour discrimination que de corriger les inégalités. Et c'est sans compter l'impact que va avoir la réforme du chômage qu'il est d'autant plus scandaleux de mettre en œuvre dans une période de crise absolue, qui va pénaliser les plus précaires, qui sont notamment des femmes du fait du travail partiel, des périodes d'inactivité dans les métiers qu'elles sont les plus nombreuses à exercer : services à la personne, garde d'enfants, etc. Et je n'évoque là que la situation dans notre nation...

C'est pourquoi le 8 mars doit être encore et toujours une journée de lutte.

 

PUISER DES FORCES POUR INLASSABLEMENT POURSUIVRE LA LUTTE

Puissions-nous encore puiser des forces pour ne pas faiblir dans ce combat, qui est un combat de classes et un combat contre les obscurantismes.

Au moins 131 des 270 femmes du « convoi des 31000 », dont seulement 49 survécurent, sont mortes dans le camp d'extermination d'Auschwitz dans les semaines autour du 8 mars 1943. Résistantes, femmes ou compagnes de résistants, gaullistes, communistes ou sans engagement politique, jeunes filles ou sexagénaires, paysannes ou urbaines, intellectuelles, ouvrières ou femmes au foyer, bourgeoises ou prolétaires, elles ont péri, après avoir continué à lutter au cœur même de leurs lieux de souffrances indicibles, pour s'être élevées contre la pire des barbaries, celle qui se fonde sur la prédominance de certains groupes sociaux sur d'autres, la ségrégation par l'origine ethnique, le choix de vie, la religion ou le courant de pensée.

Toutes les luttes, grandes et petites, sont belles et nécessaires. Mais certaines portent en elles des forces hors du commun. Et si, dans deux ans, en 2023, quatre-vingts ans après la déportation des 270 femmes du « convoi », La Seyne honorait leurs mémoires ?...

 

LE FILM RÉALISÉ PAR L'ASSOCIATION DU FESTIVAL PORTRAITS DE FEMMES

Avec la permission de Luc Patentreger, président de l'association...

 

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6 mars 2021 6 06 /03 /mars /2021 06:20

M. Guttierez, élu départemental d'extrême-droite, n'est plus adjoint au maire. Mais il demeure conseiller municipal. La question est de savoir s'il reste membre de la majorité municipale. Le suspense est à son comble : fêlure, fissure ou fracture ouverte ?

Mais, quoi qu'en diront l'intéressé et la maire ou ses proches, ce n'est sûrement pas dans une divergence de vues sur le projet politique communal, dont les orientations sont très droitières, qu'il faut en chercher la raison...

En tout état de cause, comme à chaque fois qu'elle est aux affaires seynoises, la majorité de droite se lézarde et, se fragilisant, affaiblit son maire. C'est navrant. Les Seynois, socialement plus vulnérables que jamais en ces temps de crise, n'ont pas besoin de ça.

 

Élu en 2014 au conseil municipal sous l'étiquette du Front National, c'est en promouvant de tristes idées d'exclusion et de stigmatisation que M. Guttierez a recueilli en 2015 une majorité de voix des Seynois du canton du nord de la commune.

 

LA DROITE ET SON EXTRÊME : UNE COALITION CONTRE NATURE MAIS ASSUMÉE

On trouvait dans son programme de 2015 les habituels refrains si fraternels et si égalitaires du FN : « priorité aux Français pour l'emploi, le logement et les aides sociales, rétablir l'ordre, stopper l'immigration, ... », et puis d'autres engagements populistes qui ne veulent rien dire mais ont un effet anathématisant garanti, comme « refuser les revendications politico-religieuses, cesser de subventionner les associations politisées, ... ».

Mais ses choix politiques contraires aux valeurs républicaines et aux idéaux démocratiques n'ont pas constitué un obstacle à ce qu'il intègre en bonne place l'équipe de la maire.

Et M. Guttierez est loin d'être la seule caution de droite extrême ou d'extrême-droite dans la majorité seynoise...

 

UNE CAUTION DE DROITE EXTRÊME ET D'EXTRÊME-DROITE, PARMI D'AUTRES...

Il y a six ans, son projet de candidat se déclinait en propositions qui font étrangement écho aux récents couplets du premier adjoint fustigeant les anciens élus de gauche et certaines associations soi-disant complices d'une « cinquième colonne islamo-gauchiste ».

Il témoignait d'autant d'identités de vues avec celles d'un autre maire-adjoint, responsable varois de Debout la France, ce parti ayant soutenu Mme Le Pen au second tour des présidentielles de 2017 en s'engageant à « protéger les Français, mettre de l'ordre, établir une école du mérite, ... ».

Et il n'affichait pas plus de divergences avec une autre adjointe à la maire, candidate en quatrième position en 2014 sur la liste se qualifiant de « vraie droite » de M. Perea, un autre ex-FN, qui fut aussi président de Populisme et Perspectives Françaises (PPF, un sigle qui fait froid dans le dos...), une organisation d'extrême-droite promouvant « un nationalisme de combat, déterminé à riposter aux attaques d'une droite arrogante et d'une gauche bourgeoise »...

Non, vraiment, M. Guttierez est (ou était ? ou sera de nouveau après les élections départementales de 2020 ?...) bien à sa place avec ses collègues de la majorité seynoise avec lesquels il partage des visions qui doivent questionner tous les démocrates.

 

LA DROITE VAROISE AURAIT-ELLE SIFFLÉ LA FIN DE LA RÉCRÉATION ?

On peut donc imaginer que ce sont, justement, les démocrates varois de droite qui, ayant avec raison, et contrairement à la droite seynoise, opté pour ne pas franchir la ligne jaune d'un dangereux partenariat avec l'extrême-droite, en ont eu assez d'une aventure seynoise à haut risque.

Il ne serait pas étonnant que les responsables varois du parti Les Républicains aient dû sonner la fin de la récréation et exiger que la clarté soit faite avant les élections départementales de juin prochain auxquelles M. Guttierez souhaite probablement être de nouveau candidat.

 

DÉCIDÉMENT, AUCUNE MAJORITÉ SEYNOISE DE DROITE N'ÉVITE LA FRACTURE

En attendant, fracture réelle, fissure imposée, ou fêlure simulée, ce qui apparaît aux Seynois, c'est que la droite locale se déchire comme à chaque fois qu'elle gouverne La Seyne. Après une première démission d'un membre de la majorité municipale, après avoir dû désavouer – certes du bout des lèvres – son premier adjoint, et après ce dernier épisode, la maire est très fragilisée moins d'un an après son élection.

Sandra Torres, autre candidate de droite en 2020, n'avait pas tort quand elle déclarait à propos de l'équipe qui a remporté l'élection : « Cette "coalition" convoque l'idée de nations en guerre, avec la victoire pour seul objectif, avant de s'en retourner aux disputes et rivalités anciennes. »

Mais il n'y a pas de quoi s'en réjouir. La Seyne a tant besoin de stabilité.

Sans compter que, silencieuse, l'extrême-droite officielle, comptant les points, sûrement sourire en coin, doit se frotter les mains...

 

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 03:25

Me référant à un article paru dans le quotidien Var-matin il y a quelques jours, reprenant les déclarations d'une élue d'une commune voisine de La Seyne, je m'étais questionné sur ce blog sur la situation très spécifique que représentait la perspective annoncée de la construction d'une école primaire privée confessionnelle par la personne publique qu'est une commune.

Je me demandais en effet si une lecture particulière de la loi pouvait un jour permettre, chez nous à La Seyne, un projet similaire, contraire selon moi à l'esprit laïque de la Constitution de notre République.

Mais les choses n'en sont pas restées là.

 

Le cabinet du maire de cette ville proche m'a alors fait savoir que les informations révélées par le journal étaient fausses, et j'ai aussitôt inséré un message en tête de mon article pour le préciser. Et mon ami président de l'association gestionnaire de ladite école chrétienne m'a, de son côté, confirmé l'inexactitude des éléments faisant l'objet de l'article et expliqué que la commune consent en réalité un bail à construction pluri-décennal à l'association et que c'est cette dernière qui supporte le projet de construction. Dont acte. Et l'honnêteté me conduit à communiquer ces précisions.

Il n'empêche que la forme de communication de la part de cette élue communale est troublante, car ce n'est pas un simple lapsus qui a pu induire en erreur le journaliste, mais bien un ensemble de propos retranscrits en plusieurs endroits dans l'article. Après plusieurs relectures et des avis recueillis auprès d'autres lecteurs, il m'apparaît que c'est tout de même une volonté de mettre en valeur l'initiative étonnante – mais finalement non avérée – d'une mairie laïque de construire une école chrétienne qui constitue le fil rouge de l'intervention de l'élue. Je suppose néanmoins que Var-matin aura depuis été sollicité pour que ce soit rectifié.

 

QU'IL DOIT ÊTRE COMPLIQUÉ D'ÊTRE JOURNALISTE DANS UN TEL CONTEXTE !

Mais il est cependant surprenant que le rédacteur, sans même aller sur le fond, ne se soit pas questionné sur la faisabilité règlementaire d'un tel projet.

Tout comme il a pu être bizarre que le même journal, en d'autres occasions, seynoises celles-là, ne se soit pas interrogé sur des informations manifestement et grossièrement fantaisistes qui lui ont été communiquées et qu'il a retranscrites, obligeant à réclamer a posteriori des démentis ou rectificatifs que le quotidien a d'ailleurs volontiers publiés.

Ce fut récemment le cas de celle indiquant que notre centre communal d'action sociale (CCAS) emploierait 87 agents pour s'occuper de seulement... 97 usagers bénéficiaires (encadré rouge).

Car ce n'est pas la même chose, tout de même, que de relayer un propos, mis entre guillemets pour bien marquer qu'il s'agit d'une citation d'une personne qui n'engage qu'elle-même, par exemple celle, complètement farfelue, affirmant il n'y avait pas de programme de réalisation d'un complexe de cinémas dans le projet de réhabilitation de l'Atelier mécanique que la précédente municipalité avait mis sur pied ! (encadré vert). Là encore, d'ailleurs, le journal a publié les démentis nécessaires.

Évidemment, que personne ne lise dans ces lignes un propos malveillant à l'égard des journalistes du groupe auquel appartient Var-matin ! Les pauvres doivent faire ce qu'ils peuvent, dans un contexte honteux de prise de contrôle du titre par une holding qui ne va pas s'embarrasser de qualité mais de profits et liquider – dans une démarche évidemment qualifiée de sauvegarde – plus d'une centaine d'emplois, dont des journalistes (Le Monde, 25 février 2021), et ceux qui resteront auront sûrement de plus en plus de mal à vérifier, contrôler ou croiser les informations obtenues de leurs sources.

 

D'AUTRES QUESTIONS DE FOND SOULEVÉES PAR LE PROJET

Ceci étant, le sujet soulève d'autres questions de fond qui, elles, sont relevées par l'autre quotidien local, La Marseillaise, dans sa parution de ce vendredi (cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir).

Mais ça, c'est l'affaire des Six-Fournais. Et j'ai suffisamment de sujets qui m'intéressent avec ma commune pour, tout en regardant à ce qui se vit ailleurs, notamment dans notre métropole, ne pas interférer dans ceux des voisins. Dominique Nemeth et Valérie Romboni, élus de la liste « Six-Fours à gauche, écologiste et citoyenne », y exercent une constructive veille active...

 

 

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26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 05:12

Jimmy Coste été choisi pour représenter la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) dans le patient mais indispensable travail coopératif entre les organisations des gauches, de l'écologie, et des citoyens engagés visant à élaborer un projet territorial partagé à proposer aux habitants de notre Région Provence en juin prochain.

C'est en effet une nécessité d'offrir une alternative dans le contexte de crise sanitaire, économique, sociale, et désormais démocratique avec les pertes extravagantes de libertés, peut-être provisoirement inévitables, mais imposées par un État, via un obscur « conseil de défense », faisant fi de la représentation nationale pour en décider, et même, localement, par un président délégué de Région s'autorisant à exiger de l'État un durcissement des mesures infligées aux citoyens de son territoire.

Le Seynois Jimmy Coste, associé à mon ancienne collègue élue régionale aixoise Gaëlle Lenfant, est donc l'un des deux interlocuteurs de la GRS auprès de la douzaine d'autres mouvements politiques et citoyens partenaires pour faire émerger un programme régional ambitieux.

 

Je ne doute pas que, fort d'une expérience associative et politique plutôt exceptionnelle pour un vingtenaire, Jimmy Coste contribue avec efficience à la recherche de convergences entre partenaires pour qu'on avance pour la Provence, les Alpes et la Côte d'Azur vers des perspectives régionales fondées sur l'écosocialisme, et des réponses aux besoins du plus grand nombre, plutôt qu'à ceux d'une petite élite aisée que la droite régionale, et sa fausse opposition d'extrême-droite, s'emploient méthodiquement à satisfaire depuis six ans.

CAHIER GRS #2
CAHIER GRS #1

J'invite les visiteurs de mon blog à faire plus ample connaissance avec Jimmy Coste et Gaëlle Lenfant, et ce qu'ils défendent pour un beau projet pour la Provence, issu d'un Nouveau Front Populaire territorial, soit en téléchargeant les deux numéros des « Cahiers de la GRS » qui leur sont consacrés (cliquer sur les images ci-contre – ou ci-dessus sur certains mobiles et tablettes), soit en les lisant ci-après...

Les Provençaux méritent une belle alternative. Bravo à eux deux pour leur engagement pour y parvenir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
25 février 2021 4 25 /02 /février /2021 06:33

On a un peu tendance à l'oublier, mais la gauche varoise, si elle n'a plus d'élus à la Région ni au Département, et bien peu dans nos intercommunalités et nos communes, compte tout de même un sénateur de centre gauche, André Guiol, et Manon Aubry, une députée européenne clairement à gauche.

Et je ne regrette nullement, bien au contraire, d'avoir soutenu aux élections européennes de 2019 le projet commun du parti de Manon Aubry, La France Insoumise, et du mien, la Gauche Républicaine et Socialiste, et la liste qui l'a porté et qu'elle conduisait. Notre députée varoise est au travail, avec constance, au parlement européen, et n'a de cesse d'y plaider la cause des humbles face à une majorité toute acquise aux intérêts du grand capital. Et je suis fier d'avoir provoqué avec elle le courroux de l'extrême-droite varoise au cours de cette campagne d'il y a deux ans.

Si je suis toujours hésitant à verser dans la critique du gouvernement français dans sa gestion tout de même chaotique de l'épidémie de covid, je suis en revanche scandalisé par les dirigeants européens littéralement couchés devant les grands groupes pharmaceutiques qui, avec les vaccins, accumulent profits sur profits sur le dos des peuples de notre continent qui souffrent comme jamais de la crise sanitaire, économique et sociale.

 

L'intervention récente de Manon Aubry sur le sujet en séance plénière de l'assemblée européenne est réconfortante. J'invite les visiteurs de mon blog à consacrer quatre petites minutes à la visionner ci-dessous. Elle est de nature à montrer aux Varois – et aux autres, bien sûr – qui, contrairement aux idées reçues, sont très majoritairement des gens pauvres et vulnérables ou de petites classes moyennes, de quel côté de l'échiquier politique se situent ceux qui prennent vraiment leur défense face à la poignée d'ultra-richissimes dont la droite européenne est le bras armé.

À l'approche des élections départementales et régionales de juin prochain, cette prise de parole vivifiante, juste et argumentée de notre parlementaire varoise engagée devrait conforter la très grande majorité de notre population en souffrance à souhaiter une unité de toutes les gauches, de l'écologie et des acteurs citoyens, pour porter avec la même force que celle de Manon Aubry la défense des intérêts du plus grand nombre, tant au Conseil départemental du Var qu'au Conseil régional de Provence.

Et il n'est pas interdit de suivre l'action de Manon Aubry au parlement de Strasbourg, en cliquant sur les images ci-dessous de son site Internet officiel, de sa page Facebook, et de sa chaîne Youtube, et de s'y abonner...

 

 

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
24 février 2021 3 24 /02 /février /2021 10:28

Ce ne sera bien sûr pas un best-seller que tout le monde va s'arracher.

Mais, en ces temps de surenchère verbale où, des quartiers populaires vulnérables jusqu'aux universités, certains font flèche de tout bois sémantique pour stigmatiser des populations, des groupes sociaux, des élus, des acteurs associatifs ou des enseignants-chercheurs, le dernier numéro de la revue « Les cahiers de la lutte contre les discriminations » tombe à pic pour offrir un éclairage de scientifiques et d'acteurs locaux qui pourrait permettre à chacun de se forger une opinion objective.

Il brosse un ensemble d'analyses sur les discriminations territoriales que, chez nous, hélas, nous connaissons bien.

Avec plusieurs de mes anciens collègues de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, nous avons contribué à cette publication, éditée chez L'Harmattan, dont j'ai signé l'introduction et dont j'invite les visiteurs de mon blog à découvrir un extrait en cliquant LÀ... et à acquérir en cliquant ICI pour accéder au site de l'éditeur.

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
24 février 2021 3 24 /02 /février /2021 06:52

NOTE : Suite à la mise en ligne de l'article ci-dessous, le cabinet du maire de Six-Fours m’a fait savoir que que la Ville ne construit pas une école privée confessionnelle. Les informations données par Var-matin sont donc inexactes, soit que l’élue interviewée se soit trompée, soit qu’elle ait été mal comprise par le journaliste, soit que la formulation de ce dernier prête à confusion. Il est pourtant bien écrit de façon explicite que « la ville est en train de construire un nouvel établissement scolaire », suivi de « une nouveauté pour la commune, puisqu'il s'agira du premier de type privé ». Mais, bon...

 

Si La Seyne ne s'était pas détachée de sa commune-mère en 1657, je serais six-fournais et fondé à me questionner sur l'information dévoilée par Var-matin ce mercredi, annonçant que « la ville [de Six-Fours] est en train de construire un nouvel établissement scolaire ».

L'histoire et une lettre patente du roi Louis XIV en ont décidé autrement, les Seynois ont obtenu leur indépendance, je suis l'un d'eux et je devrais donc m'interdire de donner mon point de vue sur cette construction présentée par le journaliste comme une opération de la municipalité voisine. Mais ce qui se passe à côté de La Seyne m'interroge sur ce qui pourrait advenir chez nous.

Il s'agit en effet d'une école privée, annexe de l'école seynoise catholique Sainte-Thérèse, et la maire-adjointe six-fournaise chargée du patrimoine communal de nos voisins évoque dans son interview « un bâtiment existant qu'on est en train de rénover » et un autre « que l'on est en train de construire ».

Ainsi, une commune pourrait bâtir une école privée confessionnelle ?...

 

Je sais bien sûr, pour avoir ferraillé dur avec un ami, président de l'association de gestion de Sainte-Thérèse, unique école privée seynoise sous contrat avec l'État, que la Loi oblige les communes à contribuer au financement du fonctionnement de ces établissements scolaires primaires privés. Tous deux avons palabré pied à pied pendant des années sur le calcul du montant que la commune devait verser à cette école. Il n'était pas question pour moi d'allouer un centime de plus que ce que le Législateur impose.

Mais je sais aussi que, toujours en vigueur, la loi du 30 octobre 1886, dont les dispositions sont rappelées sur le portail de l'État au service des collectivités locales, interdit aux personnes publiques de financer les dépenses d'investissement des écoles primaires privées.

 

DES EXCEPTIONS AUX RÈGLES DE FINANCEMENT PUBLIC DE L'ENSEIGNEMENT PRIVÉ

Je sais encore qu'il y a deux exceptions à cette règle intangible. La première autorise les mairies qui le souhaitent à participer au financement des équipements informatiques des écoles privées, sous la double réserve que l'État inscrive lui-même de telles dépenses à son budget, ce qu'il ne fait plus, et que ces aides soient au maximum égales à celles qu'elles allouent aux écoles publiques. L'autre exception est le droit accordé à une municipalité de garantir des emprunts souscrits par une association gestionnaire d'un établissement scolaire privé sous contrat pour réaliser des constructions ou aménagements, ce à quoi, d'ailleurs, mon prédécesseur Arthur Paecht s'était engagé vis-à-vis de l'école Sainte-Thérèse et que, attaché à la parole donnée au nom de la Ville, respectueux des usages de la continuité républicaine, et malgré mon désaccord de principe avec ce choix, j'ai demandé au conseil municipal de concrétiser.

Et je sais enfin qu'une commune peut mettre à la disposition d'une école primaire privée des bâtiments de son patrimoine, mais uniquement avec contrepartie « aux conditions normales du marché ». Est-ce sur cette disposition que s'appuie la municipalité six-fournaise ? Les locaux communaux en rénovation ou en construction vont-ils être loués à la nouvelle école chrétienne ?

 

UNE RÉFLEXION À ENGAGER POUR LA SEYNE...

Je ne m'interrogerai pas plus sur cette particularité six-fournaise. Comme on dit, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. En revanche, Seynois, je rappelle que, sollicité par la fédération des escòlas calandretas, ces écoles privées laïques sous contrat avec l'État qui promeuvent un enseignement de qualité en immersion en occitan, et bien qu'animateur d'une municipalité très motivée par toutes les initiatives de promotion de la langue régionale, je n'avais pas donné suite à sa demande de mise à disposition de locaux communaux. J'avais en revanche accompagné les initiatives des professeurs publics des langues et cultures régionales pour défendre l'enseignement du provençal et engagé un programme d'initiation, suscitant un partenariat entre les enseignants et les associations spécialisées, dans les temps scolaires et périscolaires de nos écoles publiques volontaires.

J'avais aussi répondu favorablement à un projet de rapprochement inclusif entre un établissement privé laïque accueillant des enfants handicapés, géré par l'Association Présence, agréée par l'État pour ses missions éducatives, sociales et médico-sociales, et les écoles primaires publiques des Sablettes. Mais, là encore, il s'agissait d'une coopération de projet entre enseignants des établissements, utile à l'intégration des enfants handicapés et à l'éveil des écoliers sans handicap à l'acceptation de la différence, et il n'était évidemment pas prévu que la commune aide financièrement l'institut médico-éducatif dans la réalisation de ses équipements prévus à proximité des écoles publiques.

Je sais la majorité des Seynois attachés à l'école publique, mais aussi à l'esprit de tolérance et de respect des diversités. Un questionnement comme celui que doit susciter chez nos voisins cette annonce de la presse locale pourrait un jour survenir chez nous. Et il est toujours utile de se remémorer les fondamentaux de la république laïque...

 

L'image en tête de cet article est la reproduction de la couverture du livre La République et l'Église, Images d'une querelle, de Michel Dixmier, Jacqueline Laouette et Didier Pasamonik, publié aux éditions La Martinière. Je l'ai "prélevée" sur l'excellent site "Caricatures & caricature" ; je peux la retirer sur demande, naturellement.

 

Une école privée confessionnelle construite par une commune ?
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Marc VUILLEMOT

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