14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 14:10

 

Les vacanciers en camping-car sont, comme tous les touristes, bienvenus à La Seyne.

 

Ils ne disposent certes plus de l'aire, bien que sommaire, qui avait été aménagée aux Sablettes mais supprimée par la municipalité actuelle, mais ils sont volontiers accueillis dans les campings privés comme dans notre camping municipal délégué à une entreprise ou sur l'aire municipale voisine de Pin-Rolland, sur la commune de Saint-Mandrier. Et puis, et surtout, rien ne peut leur interdire de se garer et de dormir dans leur véhicule dûment stationné.

 

C'est pourquoi ils ne doivent pas se laisser abuser par le panneau apposé à certaines entrées de l'agglomération communale les incitant à passer leur chemin. Cet affichage est en effet grandement discutable et repose sur un récent arrêté municipal qui prête pour le moins à sourire, voire à s'esclaffer.

 

 

IL EST INTERDIT D'INTERDIRE AUX VÉHICULES DE STATIONNER SUR TOUTE UNE COMMUNE

 

Un camping-car, c'est un véhicule particulier comme les autres. Par principe, la loi est claire : pour le jour comme pour la nuit, on peut le garer là où c'est autorisé pour les voitures. Comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur devant le Sénat en 2010, « les camping-cars ne sauraient être privés du droit de stationner sur le domaine public, dès lors que leur arrêt ou leur stationnement n’est ni dangereux (art. R. 417-9 du code de la route), ni gênant (art. R. 417-10 et R. 417-11 du code précité) ni abusif (art. R. 417-12 et R. 417-13 du même code). » 

 

Ça signifie qu'on n'a pas le droit de leur interdire de stationner sur la totalité d'un territoire communal. Or les articles 1 et 2 de l'arrêté pris par la maire de La Seyne en novembre 2023 stipulent le contraire : « Le camping sauvage, bivouac ainsi que tout mode d'hébergement réalisé sur les voies publiques, parkings et espaces publics du territoire de la commune de la [sic, sans majuscule] Seyne-sur-mer [re-sic, sans majuscule], sont interdits. Cette interdiction comprend également le stationnement des caravanes, camping-cars, autocaravanes et véhicules aménagés en tant que mode d'hébergement. » 

 

C'est rigolo d'afficher le contraire de ce que prévoit le code de la route.

 

 

UN ARRÊTÉ QUI INTERDIT TOUT EN AUTORISANT !

 

Ce qui est cocasse, c'est que l'article 3 du même arrêté contredit les deux articles précédents puisqu'il stipule que « le stationnement des véhicules (...) mentionnés à l'article 2 [donc les camping-cars entre autres] doit s'effectuer en respectant les règles du code de la route, du code de l'environnement et des arrêtés réglementant le stationnement sur la commune ». Ainsi un camping-cariste n'a le droit de se garer nulle part à La Seyne (articles 1 et 2) mais il peut le faire là où ce n'est pas interdit aux voitures (article 3). Comprenne qui pourra...

 

Pour sourire encore un peu, on relèvera que l'article 5 de cet arrêté fantaisiste stipule que l'interdiction sera matérialisée par un « panneau de type C23 » de la signalisation routière, c'est-à-dire le panneau indiquant... « un stationnement réglementé [mais non interdit] pour les caravanes et les autocaravanes en France » qui, comme tous les panneaux de la catégorie "C", est un panneau carré sur fond bleu destiné à « l'indication utile » et aucunement à l'interdiction. C'est marrant, chez nous, pour interdire, on renseigne.

 

 

UN ARRÊTÉ DE LA MAIRIE QUE LA MAIRIE NE RESPECTE PAS !

 

Histoire de finir de plaisanter, on relèvera que la Ville ne s'impose même pas à elle-même de respecter son propre arrêté, puisqu'elle assortit son affichage de règlementation, non pas du panneau de type C23 prescrit à l'article 5, mais du panneau de type B6a1 (rond bleu cerclé de rouge et barré en diagonale de rouge) qui interdit de façon permanente et à tous les véhicules motorisés le stationnement sur la chaussée et ses dépendances.

 

Et, de plus, à moins que certains n'aient été dérobés par quelque plaisantin, ces panneaux farfelus dignes de ce street-art qu'on affectionne tant à La Seyne ne sont pas apposés « à chaque entrée » de l'agglomération communale comme l'impose le même article 5 de l'arrêté. Il en manque. On prive ainsi d'un moment de franche rigolade ceux des camping-caristes qui arrivent chez nous par certaines entrées de ville. Ce n'est ni très sympa ni très conforme à l'esprit de la Constitution française selon lequel (article Premier) la France « assure l'égalité de tous les citoyens ». Tout le monde doit avoir le même droit de se taper sur les cuisses.

 

On pourrait encore se tordre les boyaux en lisant le quatrième "considérant" justifiant cet arrêté, qui note qu'un camping-car stationné « comporte des bouteilles de gaz favorisant ainsi la propagation du feu en cas d'incendie d'un véhicule », chacun sachant bien que le danger du gaz est sans commune mesure infiniment plus important sur un parking ou en bordure de voie que sur une aire de camping-car ou dans un camping. Mais arrêtons, pour ne pas risquer d'avoir mal aux côtes.

 

Il ne reste plus qu'attendre qu'un camping-cariste soit verbalisé et saisisse la justice. Juste, parce que ça fait tellement de bien en ces temps sinistres, pour pouffer encore un brin.

 

 

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2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 07:23

 

C'est vite monté en chauffe dans les établissements scolaires, quelques heures après que le dispositif a été bloqué avec l'annonce d'une chute de 25% du financement du "Pass Culture collectif". La décision gouvernementale inattendue et abrupte a eu un effet immédiat : il n'est plus possible pour les collèges, lycées et centres de formation d'apprentis de réserver des activités pour leurs élèves dans le cadre de programmes d’activités d’éducation artistique et culturelle pour cette année scolaire.

 

L'École – ou l'apprentissage – étant un passage obligé jusqu'à 18 ans pour tous les adolescents et jeunes, le "Pass Culture collectif" est un moyen intelligent de compenser les écarts entre les jeunes des classes aisées et ceux des quartiers populaires vulnérables de possibilités d'accès aux faits culturels et artistiques du fait des diversités de leurs potentiels financiers et de leurs environnements sociaux.

 

La décision de l'État est très grave. Il doit revenir sur son choix. Les élus locaux doivent s'emparer de la question et peser urgemment.

 

 

LE "PASS CULTURE" INDIVIDUEL A CREUSÉ LES INÉGALITÉS D'ACCÈS AUX FAITS CULTURELS ET ARTISTIQUES

 

Il ne faut pas confondre le "Pass Culture collectif" avec le "Pass culture" individuel. Ce dernier est une application Internet qui permet aux jeunes de réserver des offres culturelles, qu'elles soient gratuites et payantes. L'accès au dispositif est ouvert aux jeunes de 15 à 18 ans de nationalité française ou résidant en France depuis au moins un an. Celui-ci permet aux jeunes de bénéficier d’un crédit en fonction de leur âge (20 € à 15 ans, 30 € à 16 et 17 ans, 300 € à 18 ans utilisable jusqu'à la veille des 20 ans), qu’ils peuvent dépenser dans une variété d’offres physiques ou numériques.

 

Le budget du "Pass Culture" individuel a représenté 244 millions d’euros en 2024. Mais la Cour des comptes a dressé un bilan sévère de cette mesure phare de la politique culturelle voulue par M. Macron. Les magistrats ont dénoncé un impact « limité » dans la durée, le fait que 16 millions d’euros ont bénéficié à des jeux d'évasion ("escape games”), que « seuls 7 % des jeunes ont réservé en moyenne au moins une fois un spectacle vivant autre que musical (théâtre, danse, cirque, etc.) », et surtout le constat que le dispositif n'a pas « réussi à toucher les jeunes les plus éloignés de l’offre culturelle ». En effet, si en moyenne près de 9 sur 10 des jeunes ont activé leur "Pass Culture" individuel, seuls 6 sur 10 des enfants d'ouvriers et d'employés l'ont fait, et moins de 5 sur 10 de ceux vivant dans les quartiers urbains vulnérables.

 

 

SAUVER LE "PASS CULTURE COLLECTIF" CORRECTEUR DES DÉFAUTS DU "PASS CULTURE" INDIVIDUEL

 

A contrario, le "Pass Culture collectif", doté de 97 millions d'euros en 2024 qu'on veut ramener à 72 en 2025, donc bien moins coûteux et bénéficiant sans distinction à tous les jeunes du fait de l'obligation scolaire universelle, permet, fût-ce en partie, de compenser cette inégalité.

 

Avec les syndicats de l'Éducation nationale et les chefs d'établissements, il faut que les élus municipaux, intercommunaux, départementaux et régionaux, qui siègent dans les conseils d'administration des collèges, lycées et centres d'apprentissage, montent au créneau dans l'urgence, avant le vote du budget de la Nation prévu ces prochains jours. Et le fassent savoir publiquement pour donner plus de poids à leurs démarches.

 

Je ne doute pas que l'équipe municipale seynoise, dont en particulier sa maire et ses adjoints chargés de la jeunesse, l'éducation, la culture, la politique de la ville, et ses conseillers départementaux siégeant dans les conseils des collèges seynois, notamment Henri-Wallon et Marie-Curie qui accueillent les ados des quartiers fragiles, sera sans délai en première ligne de la dénonciation de cette décision irréfléchie qu'il est encore temps de réparer. Ils doivent le faire pour nos jeunes concitoyens du centre ancien et de Berthe, qui seront les principales victimes, mais aussi pour tous les autres.

 

 

SIGNONS LA PÉTITION EN LIGNE 

 

Quant à nous, simples mortels de la vulgate, nous pouvons opportunément signer la pétition en ligne qui a été lancée dans l'urgence...

 

Chacun peut signer en cliquant sur le lien ci-dessous ou en flasahnt le QR-code.

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 10:38

 

Elle était annoncée depuis plusieurs années, sa mise en service a été reportée, mais c'est fait.

 

Un bus relie désormais La Seyne à La Garde (et un petit bout de La Valette), via Toulon, sans contrainte de correspondance.

 

Certains diront que, ajoutée aux lignes 1 et U, on préfigure avec la mise en service de cette nouvelle ligne 2 ce que pourront être les dessertes du futur "superbus" – voire du futur tramway... – de la Métropole toulonnaise.

 

C'est plutôt une bonne chose. Mais ça appelle quelques réflexions qui pourraient conduire à des améliorations à l'occasion de la révision des offres de mobilités que Réseau Mistral conduit chaque année à la rentrée de septembre...

 

 

 

UN TRACÉ QUI IGNORE DES ÉQUIPEMENTS PUBLICS ESSENTIELS

 

Sur le tracé, il est regrettable que l'hôpital métropolitain de Sainte-Musse ne soit pas desservi par cette ligne 2. Que sont devenues les belles promesses de... 2011 ? Souvenons-nous que, alors que nous luttions pour le maintien de la maternité à notre hôpital seynois George-Sand, nos interlocuteurs nous rétorquaient que, « sous peu », le TCSP (transport en commun en site propre) desservirait directement depuis La Seyne le nouvel hôpital toulonnais. Près de 15 ans se sont écoulés, le TCSP est annoncé à La Seyne au mieux pour 2032. La création de la ligne 2 aurait pu être un pis-aller dans l'attente du TCSP, voire du tramway...

 

Il est toutefois possible d'y remédier en modifiant, à l'occasion de la mise à jour du réseau de septembre 2025, le tracé de cette ligne 2. Comme suggéré sur le plan ci-dessous que je soumets à la sagacité des spécialistes, le tracé pourrait emprunter celui de la ligne 31 entre l'arrêt Pont-Saint-Jean et l'arrêt Genevoix puis celui de la ligne 9 entre Genevoix et Pont-de-Suve. Le "surcoût" en temps de trajet serait de 4 minutes supplémentaires mais, outre l'hôpital Sainte-Musse, d'autres équipements publics d'intérêt métropolitain seraient ainsi desservis : les lycées Cisson et Rouvière, le complexe sportif métropolitain Léo-Lagrange, deux parkings-relais, un point de covoiturage, la gare SNCF de Toulon-Sainte-Musse...

 

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POUR UNE BONNE DESSERTE DES QUARTIERS POPULAIRES

 

Et, avec cette modification, la ligne desservirait le quartier prioritaire toulonnais de Sainte-Musse avec deux ensembles d'habitat social d'importance (Les Œillets et La Poncette) dont les habitants, trop souvent sujets de relégation, méritent bien d'avoir un accès amélioré aux mobilités publiques.

 

C'est cette même logique qui a guidé l'équipe municipale de gauche unie qu'animait Maurice Paul entre 1995 et 2001 lorsque nous avons insisté pour que le quartier Berthe soit desservi par le tramway, devenu TCSP, et que La Seyne a pris à sa charge, bien avant la création de la métropole, la réalisation des voies qui lui sont exclusivement dédiées. Fort heureusement, la nouvelle ligne 2, reprenant à La Seyne le tracé de l'ancienne ligne 8, n'a pas exclu notre quartier populaire de 12.000 résidents.

 

 

DES HORAIRES NOCTURNES À QUESTIONNER

 

Il reste toutefois à se questionner sur les raisons pour lesquelles, en horaires de nuit, la ligne 2 évite les 8 stations qui desservent l'hôpital seynois, le quartier Berthe et la gare SNCF de La Seyne–Six-Fours, pour "couper" par Brégaillon. Il en est d'ailleurs de même avec les horaires nocturnes de la ligne 1 qui excluent les résidents du quartier de La Beaucaire. Je ne veux pas croire que la RATP, exploitant de Réseau Mistral, – ou, pire, la Métropole, avec ou sans l'avis des maires concernés – auront considéré comme le fit il y a quelques années un maire d'extrême-droite d'une ville d'Occitanie que les habitants des sites populaires n'ont pas droit aux mêmes offres de services publics que les autres.

 

Mais c'est là un autre sujet pouvant faire l'objet d'une réflexion, intégrant la question de la sécurité nocturne qui a peut-être guidé le choix des décideurs de cette nouvelle ligne 2, sujet récurrent, sinon obsessionnel, de la part de certains élus locaux, mais que, ailleurs en France et en Europe, on a su traiter autrement que par la relégation stigmatisante. Et pour lequel, je le sais, des prétendants progressistes à l'alternance municipale et intercommunale de 2026, ont des solutions utiles et originales, en vigueur en d'autres lieux, à proposer.

 

 

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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 11:14

 

Conduire un programme de rénovation urbaine dans un quartier périphérique de logement social, c'est déjà long, compliqué et jamais totalement satisfaisant. On l'a vu avec la requalification de Berthe. Mais, l'exemple du cœur historique de Toulon en atteste, mener pareil projet pour un centre ancien dégradé est une mission encore plus ardue, complexe, coûteuse, et de très longue haleine.

 

Les habitants et usagers peuvent le comprendre si on le leur explique et si, comme le prévoit d'ailleurs la loi, on les associe en permanence à la définition et au suivi du programme. Ça suppose de la clarté, de l'objectivité, et une astreinte à ne pas en faire un enjeu de vile politicaillerie. Mais certains ne peuvent se passer de provoquer.

 

C'est ainsi que j'ai dû répondre à des déclarations publiques fallacieuses d'un adjoint à la maire de La Seyne...

 

 

Dans son édition du 11 novembre, le quotidien Var-matin a rapporté des propos de ce représentant de la municipalité lors d'une réunion du comité d'intérêt local du centre-ville. Si certaines de ses affirmations étaient indiscutables, d'autres, en revanche, relevaient de la pure fantaisie. Autant, et ma pratique de la démocratie de proximité l'a montré au cours des douze années de mes deux mandats de maire, j'accepte la critique dès lors qu'elle est fondée, autant la polémique s'appuyant sur des contrevérités m'insupporte.

 

Je laisserai chacun juger, à partir des articles du quotidien local, celui exposant les propos de l'adjoint, et celui rapportant mes précisions sur les trois points contradictoires : encadré de  bleu , le contenu du programme de rénovation urbaine, encadré de  rouge , les causes du retard du projet, et, encadré de  vert , la réalité des personnes sans-abri. On peut cliquer dessus pour agrandir.

 

 

CLIQUEZ SUR LES ARTICLES POUR LES AGRANDIR

 

Comme le journaliste l'a repris de ma communication, « les élus RN présents ont dû boire du petit lait », car, avec un tel allié libéral, ils n'ont pas besoin de promouvoir leurs idées de stigmatisation. À propos de ces présences, s'il n'est pas protocolairement anormal que le député de la circonscription ait été convié à cette réunion, il serait intéressant de savoir si le conseiller municipal du même parti d'extrême-droite, siégeant dans la minorité municipale, s'est lui-même invité (peut-être réside-t-il dans le centre-ville ?), ou s'il a été convié par les organisateurs, auquel cas ceux-ci auraient pu, dans un souci de neutralité et d'égalité auquel une association doit s'astreindre, solliciter les élus des autres groupes minoritaires du conseil municipal...

 

Mais ça, c'est une autre histoire.

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 08:57

 

C'est vrai que notre petit "square de l'Abbé Pierre" seynois passe inaperçu pour beaucoup de nos concitoyens.

 

Mais la question de sa dénomination se pose tout de même après les révélations d'accusations de violences sexuelles du fondateur de la communauté Emmaüs.

 

D'autant plus que beaucoup d'écoliers et écolières, lycéennes et lycéens, et familles, passent chaque jour devant cet espace urbain.

 

C'est pourquoi je me suis autorisé à adresser une suggestion en forme de lettre ouverte à la maire de La Seyne. Je la partage ici (cliquez sur la lettre pour l'agrandir)...

 

 

 

CLIQUEZ SUR LA LETTRE POUR L'AGRANDIR

 

Oui, la question des dénominations de lieux pour des hommages publics et toujours chose sensible. Je me souviens avoir été maintes fois sollicité, notamment par des camarades de mon parti d'alors, le Parti socialiste, pour que je propose au conseil municipal d'honorer la mémoire de Mitterrand en donnant son nom à un lieu de la commune.

 

Autant le président de la République qu'il fut aurait mérité qu'il fût honoré, autant son passé de vichyste en sa jeunesse me semblait l'interdire. Mais j'ai pris mes solliciteurs au mot. L'allée principale du parc Fernand-Braudel des Sablettes porte le nom de Mitterrand... mais de Danielle, née Gouze, son épouse, figure de la Résistance et de la solidarité internationale, du soutien aux droits des peuples et aux biens communs tels que l'eau dont elle rappela à La Seyne qu'elle « n’est pas une marchandise, mais un bien commun non seulement pour l’Humanité mais aussi pour le vivant », et que « l'accès à l'eau est un droit humain fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion publique, démocratique et transparente »...

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1 octobre 2024 2 01 /10 /octobre /2024 06:23

 

L'analyse est juste. Le travail de l'association "La Seyne à venir" sur la situation de La Seyne à l'instant T, après plus de quatre ans de mandat de l'équipe municipale, rejoint les évaluations que les observateurs de la vie locale peuvent se faire des tristes réalités que vivent nos concitoyens.

 

Après une autre heureuse initiative récente ayant pris la forme d'un livret convaincant publié par le conseiller municipal socialiste Olivier Andrau, cette nouvelle démarche associative peut s'insérer comme un apport utile dans les chantiers qui s'ouvrent peu à peu, au sein comme au-delà des formations politiques, pour dresser un bilan objectif de l'état de la commune et bâtir un projet partagé réaliste à proposer aux Seynoises et Seynois désorientés par un mandat marqué par des conflits internes, des chimères et errements quant aux projets, et une obsession du démantèlement de l'existant.

 

 

Les éléments exposés par l'association lors d'un récent point de presse, que le quotidien "La Marseillaise" a relayés (voir ICI ou en cliquant sur la reproduction de l'article ci-dessous), confirment que ce qui peut apparaître comme de l'immobilisme, déjà regrettable en soi de la part de la fumeuse "Coalition" seynoise des droites et leurs extrêmes très fragilisée par ses querelles entre "amis", relève plutôt de la conjugaison, d'une part d'une volonté de détruire par principe ce qui était réalisé ou déjà engagé par les prédécesseurs de la maire, et, d'autre part, d'une méconnaissance coupable des réalités, des besoins et des enjeux, des règles légales et administratives, et des faisabilités techniques et budgétaires.

 

 

C'est là une nouvelle contribution à une démarche intégrée qui, peu à peu, avec les acteurs politiques, les forces vives de la cité, et les citoyennes et citoyens, devrait se mettre en chantier dans la perspective de proposer une alternative pour La Seyne.

 

Place aux jeunes, écrivais-je récemment. Place aussi, avec cette initiative associative, à des acteurs de la société civile. Les constats se rejoignent. Ils corroborent ceux des formations politiques des gauches et de l'écologie, et même au-delà dans le champ républicain. La mayonnaise d'un joli projet peut prendre.

 

L'ARTICLE PARU DANS "LA MARSEILLAISE" (27 septembre 2024)

CLIQUEZ POUR AGRANDIR L'ARTICLE DE "LA MARSEILLAISE"

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
26 septembre 2024 4 26 /09 /septembre /2024 16:59

 

Je ne sais pas si c'est passé inaperçu de l'équipe municipale qui ne semble pas s'en soucier, du moins publiquement, mais, dans toute la France, les maires et les acteurs locaux des quartiers urbains fragiles manifestent leur inquiétude après l'annonce du nouveau gouvernement. Pour la première fois depuis plus de trente ans, en effet, aucun portefeuille ministériel n'est dédié à la "politique de la ville", c'est-à-dire aux mesures d'accompagnement social complétant la rénovation urbaine pour les six millions d'habitants des ensembles HLM et cœurs de villes dégradés.

 

Lorsqu'on découvre de plus que les plafonds de dépenses de l'État pour la "politique de la ville" en 2025 sont réduits de 15 % et que le "fonds vert", dont 15 % est destiné aux investissements écologiques de la rénovation urbaine des quartiers prioritaires, va être diminué de 60 %, on a d'autant plus raison de s'inquiéter.

 

Certes, rien n'est encore figé et le Premier ministre peut lever les inquiétudes en prenant les bonnes décisions. Mais la mobilisation des acteurs de terrain et des élus des communes et intercommunalités doit l'y sensibiliser, voire l'y pousser, en urgence, avant le vote du budget de l'État début octobre. Les élus seynois, normalement préoccupés pour les habitants de notre quartier Berthe et notre cœur de ville historique, vont-ils s'engager ?...

 

 

UN PRÉOCCUPANT SIGNAL D'INVISIBILITÉ DES QUARTIERS VULNÉRABLES

 

Entre le 22 décembre 1990 et le 21 septembre 2024, les gouvernements ont compté 27 ministres ou secrétaires d’État chargés de la Ville.

 

Seuls deux des 27 ministères dont ils ont été chargés n’ont pas comporté le terme « Ville » dans leurs intitulés, l’un ayant la dénomination de « quartiers en difficulté », l’autre de « cohésion des territoires ». En affichant le terme « Ville », seul ou associé à d’autres, au fronton d’un ministère, l’État a pendant plus d’un tiers de siècle manifesté l’importance que la Nation attache à la cohésion des territoires. De tous les territoires.

 

Or, depuis le 22 septembre 2024 et l’annonce du gouvernement de M. Barnier, il n’apparait plus de ministère en charge de la Ville. C’est a priori un bien mauvais signal.

 

 

LA "POLITIQUE DE LA VILLE" REMPLACÉE PAR UN RENFORCEMENT DU "DROIT COMMUN" ?

 

On peut bien sûr imaginer que, conscient de l’absolue nécessité de mobiliser l’ensemble des ministres sur les enjeux majeurs de la vie des six millions d’habitants des quartiers urbains vulnérables, le Premier ministre aura choisi de conserver lui-même cette attribution. Peut-être entend-il même charger la titulaire du tout nouveau ministère de la « Coordination gouvernementale » de mobiliser vaillament tous les ministres pour que chacun relève le défi d’un retour en force des moyens financiers, humains et logistiques de « droit commun » des services publics désertant chaque année un peu plus les ensembles d’habitat social et centres-villes anciens dégradés de nos communes.

 

Si tel est le cas, il faut que le Premier ministre affiche haut et fort cette initiative salutaire depuis longtemps attendue, mais qui ne peut se suffire sans les mesures spécifiques d'accompagnement et de discrimination positive comme les "contrats de ville", les "quartiers de reconquête républicaine" et autres "réseaux d'éducation prioritaire" visant à compenser les inégalités.

 

 

LA RURALITÉ, OUI, LA VILLE, NON ?

 

Sinon, cela ne signifie pas forcément qu’aucun ministre n’a en charge la "politique de la Ville" dans sa globalité, et on peut imaginer et espérer que Mme Létard, nouvelle ministre de la Rénovation urbaine et du Logement, aura aussi la responsabilité des indispensables politiques publiques, notamment partenariales avec les territoires, qui assurent l’accompagnement social des habitants.

 

Mais, si telle est la réalité, il faut que ce soit affiché. Et que le budget 2025 de l'État qui doit être voté sous peu affiche les moyens nécessaires. En tous cas, il y a urgence à l’expliciter et lever tout doute.

 

Alors qu’une autre ministre, Mme Gatel, est expressément chargée de la ruralité pour laquelle sont à relever des défis présentant d’importantes similitudes avec ceux des quartiers urbains fragiles, l’absence d’intitulé explicite de la « Ville », conjuguée à la disparition de dénomination de « cohésion des territoires », est un très mauvais signal d’invisibilité qui est envoyé aux élus des communes et intercommunalités, aux agents des services publics, aux acteurs sociaux, économiques, associatifs, et surtout aux millions d’habitants qui attendent de la Nation qu’elle leur permette simplement de « faire République ensemble ».

 

 

La municipalité de La Seyne acceptera-t-elle que l'État laisse une partie de ses citoyens dans un angle mort de ce gouvernement déjà soumis à une dépendance au bon vouloir de l'extrême droite à laquelle il doit donner des gages pour éviter la censure ? La maire est-elle prête, si besoin, à engager une mobilisation où, comme cela commence à s'initier ailleurs, les élus de toutes familles politiques – républicaines, s'entend, pas les nostalgiques du fascisme –  et les acteurs sociaux des quartiers exigeront ensemble ce qui est dû à leurs habitants par la Nation fraternelle ?

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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 09:32

 

C'est frais et plaisant à lire, c'est limpide et objectif, c'est succinct et essentiel, c'est réaliste et engageant à la réflexion, l'échange et la construction.

 

Le petit livre que vient de publier mon ami Olivier Andrau, qui fut mon adjoint au cours du mandat municipal 2014-2020, tranche opportunément en cette fin d'été 2024 avec l'image pitoyable que trop d'acteurs publics, ici comme au plus haut niveau de la nation, donnent de la vie politique d'un pays qui aura du mal à continuer à se revendiquer comme modèle de démocratie supposé éclairer le Monde par son histoire de nation pionnière de la République des Lumières.

 

J'invite les visiteurs de mon blog à acheter (à la portée de toutes les bourses : 4,50 euros) et lire l'opuscule d'Olivier Andrau qui met du baume au cœur en ces temps où se discréditent ceux qui devraient incarner l'honnêteté démocratique face au fascisme qui guette la France et nombre de ses territoires.

 

 

LA FOLLE STRATÉGIE DE M. MACRON ENRICHIT LE TERREAU DU FASCISME

 

Il y a ceux, au plus haut niveau de l'État, qui suivent sans douter ni broncher leur chef de file qui assume sans vergogne, au mépris de sa fonction de président de la République qui fait de lui l'arbitre suprême de la démocratie, de s'asseoir sur le résultat d'un scrutin en confiant les rênes du gouvernement à un membre du groupe arrivé quatrième du vote, la droite du parti Les Républicains, avec seulement 5% des voix, et, malgré son intitulé... en ayant été une fois de plus la seule formation à refuser de jouer le jeu du "front républicain". À croire qu'il est aveugle – ou, pire, machiavéliquement conscient – de la manœuvre pernicieuse et habile de l'extrême droite l'ayant poussé à ce gravissime choix antidémocratique en posant ses conditions pour ne pas censurer le gouvernement. Il ne l'a manifestement fait que pour lui-même et croit s'assurer la durée, alors qu'il ne peut ignorer que le Rassemblement National auquel il s'en est de fait remis est aux aguets pour enrayer la mécanique et obtenir sa démission. Ceux-là, en suivant M. Macron qui se fait manipuler dans sa folle stratégie, portent la responsabilité de laisser s'engraisser le terreau sur lequel pourrait bien croître le fascisme apparaissant comme seule solution au chaos.

 

 

À LA SEYNE, UN SUBSTRAT DÉLÉTÈRE POUR ENGRAISSER L'EXTRÊME DROITE

 

Et il y a ceux, chez nous à La Seyne, qui donnent un spectacle désespérant de la vie démocratique locale. Ceux-là ont été élus à la régulière, sans conteste, aux responsabilités municipales en 2020 – et je les ai félicités et encouragés –, mais ils n'ont mis que quelques mois à gâcher durablement le capital de confiance que les Seynoises et Seynois leur avaient accordé. On n'anime pas dans la sérénité et avec efficience la vie d'une municipalité avec une équipe dont on exclut les membres les uns et après les autres au point de devenir minoritaire, et dont la survie ne repose que sur le renfort contre-nature d'élus d'autres groupes ayant trahi leurs propres programmes et cocufié leurs électeurs. On ne peut gouverner dans l'intérêt des administrés avec de la seule communication autocentrée par de l'image sans aucun fond, des contrevérités, de la récupération abusive de réalisations dues à d'autres, des projets éphémères tape-à-l'œil et coûteux au détriment de la permanence du service public, de la démolition méthodique de ce qui était à mettre l'actif de ses prédécesseurs ou de ce que ceux-ci ont patiemment mis sur les rails et qui ne demandait qu'à être finalisé et inauguré. On ne peut conserver la confiance de ses électeurs en se coupant d'eux, en plaçant en léthargie les espaces de concertation et de démocratie citoyenne, et en s'enfermant de façon hautaine dans une tour d'ivoire. Tous les ingrédients d'un substrat délétère sont réunis pour que la démagogie de l'extrême droite en embuscade porte ses fruits.

 

 

POUR LA SEYNE ET LA MÉTROPOLE, UN RAYON DE FRAICHEUR POUR ÉCLAIRER NOS LENDEMAINS 

 

Dans ce contexte fou et dangereux risquant d'ouvrir sur de ténébreux horizons nationaux et locaux, Olivier Andrau nous livre un rayon de clarté, de fraicheur, de simplicité, de sérieux, de réalisme et de perspectives d'espérance démocratique. Vraiment, j'encourage à acquérir son ouvrage intitulé « Nous... La Seyne, ville des possibles ». Il a choisi quelques thèmes, quelques enjeux, quelques sujets de dynamique et de qualité de vie pour La Seyne et la métropole. Il en décrit les états des lieux et engage à se projeter collectivement par le partage des analyses vers des orientations ambitieuses tout en étant pragmatiques et réalistes. C'est une invitation à la réflexion et au faire ensemble qui s'adresse à toutes et tous.

 

Il révèle un entrain et une capacité à l'animation d'une démarche rassembleuse de projet pour notre territoire et ses habitants. De quoi me conforter, s'il en était besoin, dans l'idée qu'il ne faut pas hésiter à faire... place aux jeunes.

 

 

 

Le livre d'Olivier Andrau est en vente aux librairies seynoises "M'as-tu lu ?" à Mar Vivo et "Charlemagne" sur le vieux port (certes aussi sur Amazon, mais, moi, les Gafa...)

 

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 18:11

 

De la stratégie politicarde sur le dos des élèves, il fallait oser. Attal l'a fait, en imposant contre les avis des spécialistes de l'éducation de répartir les collégiens par "groupes de niveau". De la formation émancipatrice des ados, il s'en fout, seule l'intéresse la tactique envers un électorat ciblé : le signal est envoyé aux grincheux, aux égoïstes, à ceux qui rêvent de ségrégation, comme si, en leur offrant sur un plateau une réponse digne des pires anti-républicains, il allait obtenir d'eux qu'ils lui fassent confiance. Au contraire, l'Histoire montre que, ce faisant, il court le grave risque de les conforter dans leur obscurantisme et de les voir préférer l'original de l'extrême-droite au pastiche qu'il se hasarde à incarner.

 

Et, pour mener à bien sa vilaine entreprise, Attal veut utiliser les personnels de l'Éducation nationale auxquels il prétend imposer de faire l'exact contraire de ce que leur formation, leur mission et leur éthique fondées sur l'égalité républicaine leur commandent.

 

Mais mes anciens collègues profs ont le pouvoir de ne pas se rendre complices de cette manœuvre indigne du sanctuaire institutionnel qu'est l'École de la République. Comment ? En adoptant la ligne de conduite du "bien faire, laisser dire" qui vaut bien des résistances actives et qui permet d'économiser son énergie pour d'autres luttes. Explications et suggestions...

 

 

DE FAUSSES BONNES IDÉES UTILISÉES À D'AUTRES FINS

 

Sur le fond, ceux qui sont vent debout contre cette réforme imbécile ont bien raison de l'être. Tous les scientifiques de la planète le confirment, et, sans même faire appel aux érudits, tous les enseignants le savent par expérience : la relégation dans un groupe homogène des élèves en difficulté, fût-il à effectifs réduits, ne suffit pas à leur permettre de progresser, pas plus que l'exclusion des "mauvais élèves" n'aide à elle seule les "bons" maintenus entre eux à devenir encore meilleurs. En revanche, la diversité de niveaux crée les conditions de l'émulation de tous qui, au moins pour certains, en tirent profit en termes de résultats. Et c'est d'autant plus vrai lorsque sont créées les conditions de la mixité sociale et de l'aide aux élèves en difficulté. Tout au plus les profs gagnent-ils un peu dans la gestion de leurs élèves, avec moins d'obligation de diversification ou de régulation des comportements de ceux qui "ne suivent pas" ou, a contrario, de ceux qui "ont vite fini leur travail et s'ennuient". Mais ça se saurait si l'ambition ministérielle était le confort professionnel de ses fonctionnaires.

 

 

MAIS LES PROFS ONT L'OUTIL POUR EMPÊCHER L'INDICIBLE

 

Il n'y a donc aucune raison pédagogique à mettre en œuvre ce que demande Attal, sans même parler des raisons sociales. Et le ministère de l'Éducation nationale lui-même livre aux collèges les clés pour s'exonérer de sa propre stupide injonction. Le décret récemment paru stipule en effet que « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». On lit bien : « des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». Du coup, il suffit aux enseignants – et pas à leur hiérarchie – de considérer que « les besoins des élèves », c'est de vivre leur scolarité dans un groupe-classe riche de son hétérogénéité, de bénéficier d'une scolarité sans discrimination stigmatisante, et de continuer à profiter des projets éducatifs spécifiques (demi-groupes en travaux pratiques de sciences et technologies, classes-défense, classes-patrimoine, etc) et des enseignements moins courus que d'autres (langues anciennes et régionales, allemand en Provence ou italien en Picardie, arabe, chinois, etc) qui disparaîtraient automatiquement parce que les dotations horaires, non extensibles, vont servir à organiser ces funestes "groupes de niveau". À charge donc aux enseignants de prendre le ministre au mot, le décret au pied de la lettre, et de constituer les classes eux-mêmes, sans intervention de leur hiérarchie et sans tenir compte des résultats scolaires des uns et des autres de leurs collégiens. Et le faire au nom « des besoins des élèves ». Le tour est joué. Laisser dire, et bien faire...

 

 

L'AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS À ACTIVER FACE À LA BÊTISE

 

J'ai connu dans ma carrière de prof neuf chefs d'établissement, chacun avec sa personnalité, ses intérêts, ses passions, ses "dadas", mais tous avec un sens aigu du service public de l'École laïque et un réel effort d'accompagnement de ceux qui dispensent l'enseignement aux jeunes. Eux-mêmes issus du corps enseignant ou de la vie scolaire, aucun n'a jamais imposé quelque stratégie pédagogique que ce soit. Que les principaux de collège laissent faire leurs professeurs. Les inspecteurs eux-mêmes contestent cette soi-disant réforme, ils ne viendront pas leur chercher des poux dans la tête. Comment le pourraient-ils, puisque les équipes de profs ne feraient qu'appliquer scrupuleusement le décret d'une ministre qui rappelle à qui veut l'entendre l'importance de l'autonomie des établissements ? D'ailleurs, alors qu'on entend déjà certains chefs d'établissements de l'enseignement privé confessionnel expliquer qu'ils ne mettront pas en place le projet, ce serait un comble qu'on fasse des misères aux "hussards noirs de la République". Laisser dire, et bien faire...

 

 

BIEN FAIRE, ET LAISSER DIRE...

 

Bien faire, laisser dire... C'est aussi en faisant mine d'obéir, le dos rond, tout en agissant avec efficience sans tambour ni trompette, qu'on peut arriver à ses fins. Les instituteurs résistants des années 1940 prenaient bien garde d'afficher le portrait de Pétain au-dessus du tableau noir et de faire entonner Maréchal nous voilà à leurs élèves, mais éveillaient les consciences habilement au détour des leçons de morale, voire cachaient des enfants juifs ou sabotaient des voies ferrées. Sans aller jusque là, on a tout de même de quoi faire en finesse. Surtout qu'il faut ménager son énergie revendicative car il y a d'autres enjeux de fond, parce que l'École va mal.

 

Mais si l'École va mal, ce n'est pas à cause de la diversité socio-économique et de performance scolaire des jeunes dans les classes. C'est parce qu'on la dépossède méthodiquement de ses moyens, en postes d'enseignants et de vie scolaire et en ressources financières et logistiques, parce qu'on ne revalorise pas les métiers de ceux qui s'y impliquent, parce qu'on n'investit pas dans la formation initiale et continue, parce qu'on caporalise la gestion des équipes, parce qu'on étrangle budgétairement les collectivités locales qui peinent à assurer des conditions matérielles propices à l'éveil et aux apprentissages dans des locaux adaptés, parce qu'on réduit sans cesse les moyens de l'accompagnement des jeunes en difficulté du fait de la réalité sociale de leurs environnements familiaux. Ça, ce sont des combats francs à mener.

 

On ne résoudra rien avec des groupes de niveaux, des uniformes, des "chocs de savoirs", et autres concepts inopérants qui ne servent qu'à faire glousser d'aise les réactionnaires nostalgiques d'un passé aussi radieux qu'imaginaire dont on croit que, en les abreuvant de termes guerriers, on va éviter qu'ils donnent leurs voix aux totalitaires qui leur vendent de chimériques lendemains, lesquels, comme l'Histoire et des présents d'ailleurs nous l'apprennent, ne seraient faits que d'inégalités accrues, de discriminations, de rejet des autres, de chacun pour soi, de perte de libertés, et de danger pour la Paix.

 

Attal doit pourtant le savoir. Il joue avec le feu. Les profs et les chefs d'établissements peuvent le ramener à la raison.

 

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:20

 

Si La Seyne n'avait pas décidé de faire cavalier seul, peut-être aurait-elle au moins tenté de ne pas se faire rouler dans la farine par l'État depuis bientôt quatre ans. Et l'offre d'activités scolaires et périscolaires pour les enfants et les jeunes de la commune ne s'en serait que mieux portée.

 

Le dispositif de "Cité éducative", label national qui nous a été attribué en 2019, est un bel instrument qui permet d'obtenir des aides financières des ministères de la Ville et de l'Éducation nationale pour développer l'éducation de tous les temps et lieux de vie de nos jeunes concitoyens. C'est bien que la municipalité ait poursuivi cette démarche. Mais ça aurait été mieux si, comme la plupart des communes qui bénéficient du programme, et comme c'était le cas avant 2020, elle avait tenu bon et refusé de payer pour y avoir droit.

 

 

ENSEMBLE, LES VILLES N'ONT PAS SUIVI L'INJONCTION DE L'ÉTAT

 

L'union fait la force, c'est bien connu. C'est pour ça que la Ville faisait partie de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, une association de communes et d'intercommunalités de toutes sensibilités politiques qui, ensemble, échangent, analysent, se défendent, proposent, exigent, pour obtenir de meilleurs moyens de répondre aux besoins de leurs habitants. Mais, comme depuis 2020, il faut chez nous démanteler tout ce qui s'est construit antérieurement, La Seyne a quitté l'association et ne profite plus ni des retours d'expériences des autres communes, ni de la force de l'action collective face à un État qui ne manifeste guère d'intérêt, en l'occurrence, à la formation et l'émancipation des jeunes générations.

 

C'est le cas pour le dispositif de "Cité éducative". Si l'adjoint à la maire chargé du dossier s'était renseigné auprès de ses collègues des communes adhérentes de Ville & Banlieue, à commencer par la présidente de la Commission Éducation de l'association, maire – de droite comme il l'est lui-même – de Chanteloup-les-Vignes en Île-de-France, et s'il avait pensé à l'intérêt de la commune et de ses jeunes habitants au lieu de se frotter les mains d'avoir déniché une soi-disant anomalie et de se répandre dans la presse (Var-matin) sur l'air de "heureusement que je suis arrivé pour réparer les erreurs du passé", il se serait appuyé sur ce qu'il en est ailleurs et sur le poids des maires unis pour ramener l'État à la raison.

 

Car, contrairement à ce qu'il affirmait à tort, pour bénéficier de 75 à 80 % de financements de l'État pour les activités scolaires et périscolaires de la cité éducative, il n'est en effet pas nécessaire d'augmenter de 20 à 25 % ce secteur de dépenses communales. Il suffit d'estimer le coût de ce que la ville dépense déjà pour ses programmes en faveur de l'enfance et la jeunesse, en personnel, en locaux, en logistique, en activités. Et à La Seyne on est très largement au-dessus des 120.000 euros annuels que cet adjoint fait inutilement dépenser chaque année en plus à la commune pour obtenir en retour l'intéressante aide financière de l'État.

 

Nos voisins toulonnais, quant à eux, ont résisté et, comme le relatait La Marseillaise, ils obtiennent depuis 2022 de l'État 800.000 euros par an... « sans cofinancement de la Ville ». Cette réalité nationale vient d'ailleurs d'être confirmée lors d'un point d'étape sur les cités éducatives et l'éducation prioritaire organisé par Ville & Banlieue auquel la maire ou son adjoint auraient pu prendre part s'ils avaient estimé qu'échanger avec des édiles d'autres territoires est toujours un bon moyen d'affiner et parfaire leur propre stratégie. Et surtout, ensemble, de peser fort face à un État toujours prompt à reprendre d'une main ce qu'il octroie de l'autre.

 

 

IL EST TOUJOURS TEMPS DE RÉPARER SES ERREURS

 

Si je reviens aujourd'hui sur le sujet, c'est qu'on arrive au terme de la convention de trois ans signée avec l'État pour les cités éducatives. C'est sûrement l'occasion pour la Ville d'effacer son erreur et de renégocier. Ça l'est d'autant plus que l'État a changé la règle du jeu et que la part communale à afficher est désormais de 30 % du budget de la cité éducative. La Seyne aurait tout intérêt à revenir à la raison. Et contraindre avec fermeté l'État à faire de même.

 

À moins que la maire, ou (dans son dos ?) son adjoint chargé de la cité éducative, n'aient derrière la tête d'autres objectifs de démantèlement du réseau socio-éducatif associatif seynois qui, s'ils ne sont pas ouvertement affichés, questionnent tout de même lorsqu'on constate les baisses drastiques, depuis 2021, de subventions communales à des associations agréées à la compétence reconnue, agissant notamment en faveur des publics de nos quartiers fragiles. Devoir abonder encore plus le budget de la cité éducative en se retranchant derrière une injonction de l'État permettrait de justifier de nouvelles réductions de subventions communales de droit commun à ces associations que la municipalité n'a pas hésité à qualifier dès son élection... « d'islamo-gauchistes ».

 

Je ne veux pas l'imaginer, tant ce serait ignoble.

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