18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 18:11

 

De la stratégie politicarde sur le dos des élèves, il fallait oser. Attal l'a fait, en imposant contre les avis des spécialistes de l'éducation de répartir les collégiens par "groupes de niveau". De la formation émancipatrice des ados, il s'en fout, seule l'intéresse la tactique envers un électorat ciblé : le signal est envoyé aux grincheux, aux égoïstes, à ceux qui rêvent de ségrégation, comme si, en leur offrant sur un plateau une réponse digne des pires anti-républicains, il allait obtenir d'eux qu'ils lui fassent confiance. Au contraire, l'Histoire montre que, ce faisant, il court le grave risque de les conforter dans leur obscurantisme et de les voir préférer l'original de l'extrême-droite au pastiche qu'il se hasarde à incarner.

 

Et, pour mener à bien sa vilaine entreprise, Attal veut utiliser les personnels de l'Éducation nationale auxquels il prétend imposer de faire l'exact contraire de ce que leur formation, leur mission et leur éthique fondées sur l'égalité républicaine leur commandent.

 

Mais mes anciens collègues profs ont le pouvoir de ne pas se rendre complices de cette manœuvre indigne du sanctuaire institutionnel qu'est l'École de la République. Comment ? En adoptant la ligne de conduite du "bien faire, laisser dire" qui vaut bien des résistances actives et qui permet d'économiser son énergie pour d'autres luttes. Explications et suggestions...

 

 

DE FAUSSES BONNES IDÉES UTILISÉES À D'AUTRES FINS

 

Sur le fond, ceux qui sont vent debout contre cette réforme imbécile ont bien raison de l'être. Tous les scientifiques de la planète le confirment, et, sans même faire appel aux érudits, tous les enseignants le savent par expérience : la relégation dans un groupe homogène des élèves en difficulté, fût-il à effectifs réduits, ne suffit pas à leur permettre de progresser, pas plus que l'exclusion des "mauvais élèves" n'aide à elle seule les "bons" maintenus entre eux à devenir encore meilleurs. En revanche, la diversité de niveaux crée les conditions de l'émulation de tous qui, au moins pour certains, en tirent profit en termes de résultats. Et c'est d'autant plus vrai lorsque sont créées les conditions de la mixité sociale et de l'aide aux élèves en difficulté. Tout au plus les profs gagnent-ils un peu dans la gestion de leurs élèves, avec moins d'obligation de diversification ou de régulation des comportements de ceux qui "ne suivent pas" ou, a contrario, de ceux qui "ont vite fini leur travail et s'ennuient". Mais ça se saurait si l'ambition ministérielle était le confort professionnel de ses fonctionnaires.

 

 

MAIS LES PROFS ONT L'OUTIL POUR EMPÊCHER L'INDICIBLE

 

Il n'y a donc aucune raison pédagogique à mettre en œuvre ce que demande Attal, sans même parler des raisons sociales. Et le ministère de l'Éducation nationale lui-même livre aux collèges les clés pour s'exonérer de sa propre stupide injonction. Le décret récemment paru stipule en effet que « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». On lit bien : « des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». Du coup, il suffit aux enseignants – et pas à leur hiérarchie – de considérer que « les besoins des élèves », c'est de vivre leur scolarité dans un groupe-classe riche de son hétérogénéité, de bénéficier d'une scolarité sans discrimination stigmatisante, et de continuer à profiter des projets éducatifs spécifiques (demi-groupes en travaux pratiques de sciences et technologies, classes-défense, classes-patrimoine, etc) et des enseignements moins courus que d'autres (langues anciennes et régionales, allemand en Provence ou italien en Picardie, arabe, chinois, etc) qui disparaîtraient automatiquement parce que les dotations horaires, non extensibles, vont servir à organiser ces funestes "groupes de niveau". À charge donc aux enseignants de prendre le ministre au mot, le décret au pied de la lettre, et de constituer les classes eux-mêmes, sans intervention de leur hiérarchie et sans tenir compte des résultats scolaires des uns et des autres de leurs collégiens. Et le faire au nom « des besoins des élèves ». Le tour est joué. Laisser dire, et bien faire...

 

 

L'AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS À ACTIVER FACE À LA BÊTISE

 

J'ai connu dans ma carrière de prof neuf chefs d'établissement, chacun avec sa personnalité, ses intérêts, ses passions, ses "dadas", mais tous avec un sens aigu du service public de l'École laïque et un réel effort d'accompagnement de ceux qui dispensent l'enseignement aux jeunes. Eux-mêmes issus du corps enseignant ou de la vie scolaire, aucun n'a jamais imposé quelque stratégie pédagogique que ce soit. Que les principaux de collège laissent faire leurs professeurs. Les inspecteurs eux-mêmes contestent cette soi-disant réforme, ils ne viendront pas leur chercher des poux dans la tête. Comment le pourraient-ils, puisque les équipes de profs ne feraient qu'appliquer scrupuleusement le décret d'une ministre qui rappelle à qui veut l'entendre l'importance de l'autonomie des établissements ? D'ailleurs, alors qu'on entend déjà certains chefs d'établissements de l'enseignement privé confessionnel expliquer qu'ils ne mettront pas en place le projet, ce serait un comble qu'on fasse des misères aux "hussards noirs de la République". Laisser dire, et bien faire...

 

 

BIEN FAIRE, ET LAISSER DIRE...

 

Bien faire, laisser dire... C'est aussi en faisant mine d'obéir, le dos rond, tout en agissant avec efficience sans tambour ni trompette, qu'on peut arriver à ses fins. Les instituteurs résistants des années 1940 prenaient bien garde d'afficher le portrait de Pétain au-dessus du tableau noir et de faire entonner Maréchal nous voilà à leurs élèves, mais éveillaient les consciences habilement au détour des leçons de morale, voire cachaient des enfants juifs ou sabotaient des voies ferrées. Sans aller jusque là, on a tout de même de quoi faire en finesse. Surtout qu'il faut ménager son énergie revendicative car il y a d'autres enjeux de fond, parce que l'École va mal.

 

Mais si l'École va mal, ce n'est pas à cause de la diversité socio-économique et de performance scolaire des jeunes dans les classes. C'est parce qu'on la dépossède méthodiquement de ses moyens, en postes d'enseignants et de vie scolaire et en ressources financières et logistiques, parce qu'on ne revalorise pas les métiers de ceux qui s'y impliquent, parce qu'on n'investit pas dans la formation initiale et continue, parce qu'on caporalise la gestion des équipes, parce qu'on étrangle budgétairement les collectivités locales qui peinent à assurer des conditions matérielles propices à l'éveil et aux apprentissages dans des locaux adaptés, parce qu'on réduit sans cesse les moyens de l'accompagnement des jeunes en difficulté du fait de la réalité sociale de leurs environnements familiaux. Ça, ce sont des combats francs à mener.

 

On ne résoudra rien avec des groupes de niveaux, des uniformes, des "chocs de savoirs", et autres concepts inopérants qui ne servent qu'à faire glousser d'aise les réactionnaires nostalgiques d'un passé aussi radieux qu'imaginaire dont on croit que, en les abreuvant de termes guerriers, on va éviter qu'ils donnent leurs voix aux totalitaires qui leur vendent de chimériques lendemains, lesquels, comme l'Histoire et des présents d'ailleurs nous l'apprennent, ne seraient faits que d'inégalités accrues, de discriminations, de rejet des autres, de chacun pour soi, de perte de libertés, et de danger pour la Paix.

 

Attal doit pourtant le savoir. Il joue avec le feu. Les profs et les chefs d'établissements peuvent le ramener à la raison.

 

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:20

 

Si La Seyne n'avait pas décidé de faire cavalier seul, peut-être aurait-elle au moins tenté de ne pas se faire rouler dans la farine par l'État depuis bientôt quatre ans. Et l'offre d'activités scolaires et périscolaires pour les enfants et les jeunes de la commune ne s'en serait que mieux portée.

 

Le dispositif de "Cité éducative", label national qui nous a été attribué en 2019, est un bel instrument qui permet d'obtenir des aides financières des ministères de la Ville et de l'Éducation nationale pour développer l'éducation de tous les temps et lieux de vie de nos jeunes concitoyens. C'est bien que la municipalité ait poursuivi cette démarche. Mais ça aurait été mieux si, comme la plupart des communes qui bénéficient du programme, et comme c'était le cas avant 2020, elle avait tenu bon et refusé de payer pour y avoir droit.

 

 

ENSEMBLE, LES VILLES N'ONT PAS SUIVI L'INJONCTION DE L'ÉTAT

 

L'union fait la force, c'est bien connu. C'est pour ça que la Ville faisait partie de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, une association de communes et d'intercommunalités de toutes sensibilités politiques qui, ensemble, échangent, analysent, se défendent, proposent, exigent, pour obtenir de meilleurs moyens de répondre aux besoins de leurs habitants. Mais, comme depuis 2020, il faut chez nous démanteler tout ce qui s'est construit antérieurement, La Seyne a quitté l'association et ne profite plus ni des retours d'expériences des autres communes, ni de la force de l'action collective face à un État qui ne manifeste guère d'intérêt, en l'occurrence, à la formation et l'émancipation des jeunes générations.

 

C'est le cas pour le dispositif de "Cité éducative". Si l'adjoint à la maire chargé du dossier s'était renseigné auprès de ses collègues des communes adhérentes de Ville & Banlieue, à commencer par la présidente de la Commission Éducation de l'association, maire – de droite comme il l'est lui-même – de Chanteloup-les-Vignes en Île-de-France, et s'il avait pensé à l'intérêt de la commune et de ses jeunes habitants au lieu de se frotter les mains d'avoir déniché une soi-disant anomalie et de se répandre dans la presse (Var-matin) sur l'air de "heureusement que je suis arrivé pour réparer les erreurs du passé", il se serait appuyé sur ce qu'il en est ailleurs et sur le poids des maires unis pour ramener l'État à la raison.

 

Car, contrairement à ce qu'il affirmait à tort, pour bénéficier de 75 à 80 % de financements de l'État pour les activités scolaires et périscolaires de la cité éducative, il n'est en effet pas nécessaire d'augmenter de 20 à 25 % ce secteur de dépenses communales. Il suffit d'estimer le coût de ce que la ville dépense déjà pour ses programmes en faveur de l'enfance et la jeunesse, en personnel, en locaux, en logistique, en activités. Et à La Seyne on est très largement au-dessus des 120.000 euros annuels que cet adjoint fait inutilement dépenser chaque année en plus à la commune pour obtenir en retour l'intéressante aide financière de l'État.

 

Nos voisins toulonnais, quant à eux, ont résisté et, comme le relatait La Marseillaise, ils obtiennent depuis 2022 de l'État 800.000 euros par an... « sans cofinancement de la Ville ». Cette réalité nationale vient d'ailleurs d'être confirmée lors d'un point d'étape sur les cités éducatives et l'éducation prioritaire organisé par Ville & Banlieue auquel la maire ou son adjoint auraient pu prendre part s'ils avaient estimé qu'échanger avec des édiles d'autres territoires est toujours un bon moyen d'affiner et parfaire leur propre stratégie. Et surtout, ensemble, de peser fort face à un État toujours prompt à reprendre d'une main ce qu'il octroie de l'autre.

 

 

IL EST TOUJOURS TEMPS DE RÉPARER SES ERREURS

 

Si je reviens aujourd'hui sur le sujet, c'est qu'on arrive au terme de la convention de trois ans signée avec l'État pour les cités éducatives. C'est sûrement l'occasion pour la Ville d'effacer son erreur et de renégocier. Ça l'est d'autant plus que l'État a changé la règle du jeu et que la part communale à afficher est désormais de 30 % du budget de la cité éducative. La Seyne aurait tout intérêt à revenir à la raison. Et contraindre avec fermeté l'État à faire de même.

 

À moins que la maire, ou (dans son dos ?) son adjoint chargé de la cité éducative, n'aient derrière la tête d'autres objectifs de démantèlement du réseau socio-éducatif associatif seynois qui, s'ils ne sont pas ouvertement affichés, questionnent tout de même lorsqu'on constate les baisses drastiques, depuis 2021, de subventions communales à des associations agréées à la compétence reconnue, agissant notamment en faveur des publics de nos quartiers fragiles. Devoir abonder encore plus le budget de la cité éducative en se retranchant derrière une injonction de l'État permettrait de justifier de nouvelles réductions de subventions communales de droit commun à ces associations que la municipalité n'a pas hésité à qualifier dès son élection... « d'islamo-gauchistes ».

 

Je ne veux pas l'imaginer, tant ce serait ignoble.

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8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 16:17

 

Les 12000 familles de La Seyne et de notre Métropole qui attendent désespérément un habitat social, parfois depuis une décennie, ont-elles entendu le Premier ministre répéter à l’envi qu’il va désormais privilégier les foyers les plus aisés au détriment des plus précaires en matière de logement ?

 

Oh, ce n’est pas dit comme ça, mais, à l’arrivée, c’est immanquablement ce qui va se produire s’il concrétise sa terrible annonce d’inclure les “logements locatifs intermédiaires“ (LLI) dans l’obligation faite aux communes de disposer de 25 % de logements sociaux. Je vais essayer d'exposer simplement la démonstration.

 

Et les élus de La Seyne et de Toulon Provence Méditerranée, qu’en pensent-ils ? Que compte dire leur maire aux 20 % de Seynois vivant au-dessous du seuil de pauvreté *, aux 48 % de Seynois non imposables, et aux 77 % éligibles au vrai logement social ? Notre édile a-t-elle l’intention de contester publiquement les intentions funestes du gouvernement ?

 

 

EX-CAMARADE ATTAL, TA SUPERCHERIE TRAITRESSE NE DEVRAIT TROMPER PERSONNE

 

C’est un peu compliqué, mais, si je parviens à bien l’expliquer, on pourra comprendre la supercherie habile et démagogique de M. Attal, surtout en faveur des maires rétifs à l’équité républicaine.

 

Le “ I ” de “LLI” signifie “Intermédiaire”, c’est-à-dire que ces habitats sont destinés à offrir une solution entre le logement social et les logements loués au prix du marché, autrement dit qu’ils concernent les familles qui dépassent un peu les plafonds de ressources qui les auraient rendues éligibles à un habitat réellement social.

 

Une bonne partie des couches moyennes sont déjà éligibles au logement social, pour peu que leur revenu fiscal de référence soit inférieur à 2360 euros mensuels pour une personne seule, et à proportion pour un foyer. Pour ces familles, ces logements, qu’on appelle “PLS“, constituent ce qu’on peut qualifier de “haut de gamme” de l’habitat social.

 

Or l’INSEE nous apprend que le revenu médian de référence pour une personne est en 2021 de 1886 euros par mois dans notre Métropole varoise (et 1783 euros à La Seyne). Ça veut dire que la moitié des gens de chez nous vivent au-dessous de ce revenu. Et c’est autour de ce niveau de revenu médian que l’on situe ce qu’on appelle les “classes moyennes”. On le voit, on est très loin des 2360 euros par personne au-delà desquels le revenu moyen doit se situer pour ne plus être éligible au logement social.

 

La réalité, car ces 2360 euros constituent un plancher, est même que les foyers pouvant accéder aux “LLI” sont ceux dont le revenu est plutôt de l’ordre de 2900 euros par personne et par mois. Ce ne sont certes pas les familles des patrons du CAC.40, mais on est tout de même très au-dessus de la classe moyenne !

 

Alors, M. Attal, soit n’y comprend rien, soit joue les bonimenteurs, lorsqu’il justifie sa volonté de réforme par un souci de soutenir les classes moyennes.

 

 

LE JADIS CAMARADE SOCIALISTE ATTAL BIEN PIRE QUE SARKOZY

 

En tout cas, M. Attal ouvre la boîte de Pandore en entrant les “LLI” dans le calcul des 25 % d’habitats sociaux imposés à chaque commune par la loi. Même M. Sarkozy n’a pas osé le faire ! M. Attal instaure clairement un système d’éviction au détriment du logement social dans toutes ses "gammes", depuis le très social (PLAI) jusqu’au logement social abordable pour les classes moyennes (PLS).

 

Et il obère un peu plus le pouvoir d’achat des pauvres, mais aussi celui des classes moyennes qu'il feint de vouloir aider. En effet, les maires réfractaires aux constructions de logements sociaux – et ça ne manque pas dans le Var et en Provence – vont se frotter les mains. Pour beaucoup, il n’y aura plus ni obligation de construire, ni amendes. Mais surtout, hélas, faute d’offre nouvelle de logement social, notamment public, les plus précaires continueront à subir les loyers indignes de marchands de sommeil dans des appartements souvent dégradés ou, s'ils parviennent à accepter de se loger dans de l’habitat autre que le “super-social” (PLAI ou PLUS), ils seront redevables de loyers plus élevés, occupant cet habitat (PLS) normalement prévu pour la classe moyenne. Et, en conséquence, cette dernière continuera à n’avoir d’autre solution de résidence que le “LLI”... dont les loyers vont immanquablement continuer à grimper.

 

L’incidence, c’est qu’on va assister à un effet massif d’apartheid territorial social qui va en découler, et bien sûr au détriment des catégories populaires, surtout les très appauvries, avec de terribles effets sur la mixité sociale. Pour combattre les ghettos, il faut du logement social partout, de toutes “gammes”, dans toutes les quartiers de toutes les villes, et notamment là où cette mesure anti-républicaine de M. Attal va exonérer les communes récalcitrantes de leur contribution indispensable au respect des valeurs de notre République.

 

 

ET LES ÉLUS QU'ON CROIT RÉPUBLICAINS À LA SEYNE, ILS DISENT QUOI ?

 

Alors, de deux choses l’une : ou bien tout ça convient à la maire de La Seyne, à ses élus représentant la commune au sein de l’office intercommunal d’HLM ou chargés de la politique de la ville ou de l'action sociale, supposés investis en faveur des habitants les plus vulnérables, et ils continuent à se taire (« pour ne pas faire de la politique », selon l'un d'eux), ou bien ils décident de défendre près des trois-quarts des Seynois qui seront demain les victimes d’une décision inique d’un État dont les commentateurs objectifs disent qu’il opère un virage à droite, et alors ils s'insurgent haut et fort. Or, pour l'heure, nul ne les entend.

 

Moi, j’assume de dire qu’il s’agit en réalité d’un virage à l’extrême-droite de la part de l'État, assertion corroborée par le silence complice face à cette grave annonce des – hélas – nombreux élus locaux et parlementaires varois du RN qui doivent boire du petit lait en constatant que, reprenant sournoisement leurs antiennes comme ils l’ont fait avec l’abjecte loi sur l’immigration, les soi-disant républicains qui gouvernent aujourd’hui la France déroulent en fait le tapis rouge à leurs idées nauséabondes.

 

 

Au peuple populaire de La Seyne et de la Métropole, des plus humbles aux classes moyennes – soit les trois-quarts des Seynois et gens de TPM selon l'INSEE –, je ne peux faire moins que supplier : « N’écoutez pas ceux qui vous serinent qu’il faut se méfier “des extrêmes de droite et de gauche”. Ceux qui vous disent cette hérésie globalisante font en réalité le lit de ceux qui promeuvent des idées qui ont conduit au nationalisme, au totalitarisme, jusqu’au fascisme et au nazisme, comme l’ont fait – peut-être pour certains à leur corps défendant – trop de conservateurs des années ‘20 et ‘30 du XXe siècle en Europe. Aujourd’hui, ce sont des soi-disant « extrémistes » comme moi qui vous conjurent de vous prémunir du pire. Vous pouvez y parvenir, pour peu que vous vous impliquiez, malgré vos indicibles difficultés du quotidien, pour défendre, avec les gens de gauche et les républicains sincères – ne fussent-ils pas de gauche – de chez nous, vos droits qui ne sont jamais que... les Droits de l’Homme ».

 

 

* : plus de 5700 sur environ 31100 foyers fiscaux (données 2021 de l'INSEE)


 

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29 janvier 2024 1 29 /01 /janvier /2024 10:45

 

C'est passé inaperçu, mais le périmètre officiel du quartier prioritaire du centre-ville de La Seyne a évolué depuis le récent décret fixant les délimitations des sites urbains vulnérables considérés par l'État comme prioritaires au titre de la politique de la ville.

 

La surface urbaine pouvant bénéficier de significatives aides du gouvernement a en effet été agrandie d'environ un cinquième, mais il apparaît évident que ce n'est pas pour qu'un plus grand nombre d'habitants précaires en soient bénéficiaires que cette extension a été décidée.

 

Quelles en sont alors les raisons ? Les Seynois ont le droit de savoir.

 

 

La carte que j'ai annotée le met en évidence. L'extension au sud ne concerne qu'un périmètre où, hormis le presbytère des curés de Notre-Dame de Bon Voyage, qui ont de toute façon dû faire vœu de pauvreté, il n'y a pratiquement pas de logements mais surtout des équipements publics. Au nord, l'élargissement vers l'ouest de la rue Émile-Zola à la rue Ernest-Reyer, incluant de fait un pâté de maisons individuelles qui ne sont pas à proprement parler occupées par des miséreux, ne sert à l'évidence qu'à raccrocher au zonage la parcelle où est implantée l'école Jules-Verne car il y a obligation de continuité territoriale.

 

CLIQUER POUR AGRANDIR

 

La mairie n'est pas pour rien dans cette nouvelle délimitation. Si la loi prévoit que c'est l'État qui fixe les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), ça se fait sur proposition des préfets qui ont obligation de prendre en compte les avis et demandes des maires et présidents des intercommunalités concernés. La maire a donc quelque chose derrière la tête.

 

 

DES ÉQUIPEMENTS PUBLICS RÉNOVÉS OU CRÉÉS ?

 

Ça peut être l'espoir de bénéficier d'aides pour la réhabilitation des équipements publics du QPV. Pourquoi pas, si ça peut donner un argument pour accélérer, par exemple, la reconstruction du groupe scolaire Mabily-Verne que nous avions budgétisé dès 2019 et que la maire reporte d'année en année, ou disposer d'espace pour édifier la crèche prévue et financée dans le programme de rénovation urbaine de 2019 à laquelle la maire a renoncé ?...

 

 

DE L'HABITAT DE TOUS STANDINGS ?

 

Ça peut permettre de disposer de foncier (notamment sur les zones en  vert clair  sur la carte) permettant de « faire de la ville sur la ville », entendez par là construire de l'habitat. Pourquoi pas ? On a d'importants besoins, on doit respecter la loi imposant 25% de logements sociaux plutôt que payer 800.000 euros annuels d'amende, on peut faire de la mixité sociale en faisant venir des classes moyennes dans le quartier, on devra reloger les habitants des îlots de l'hypercentre prévus à la démolition, et on devra sûrement disposer de logements-tiroirs pour permettre la rénovation des immeubles vétustes du cœur historique, autant d'opérations financées depuis 2019 qui tardent à se réaliser...

 

 

UNE ÉVOLUTION POSITIVE DES ACCÈS  ET CONTOURNEMENTS ?

 

Ça peut permettre d'améliorer le réseau des voiries d'accès et de contournement du centre-ville. Pourquoi pas ? On se demande d'ailleurs pourquoi la Ville a mis sous l'éteignoir le projet, pourtant lui aussi bien avancé, de création d'une voie apaisée reliant la rue Beaussier à la rue Jacques-Laurent. On pourrait aussi prévoir du stationnement périphérique à l'hypercentre, absolument nécessaire depuis que la maire a cru bon d'anticiper la “piétonnisation“ initialement prévue en fin de rénovation urbaine et dont on mesure chaque jour un peu plus l'effet létal sur l'activité commerciale, d'autant que, après les rêves illusoires de pont, l'on a manifestement cessé de plaider auprès de la métropole pour la réalisation de la traversée du port et l'arrivée du “superbus“ en site propre pour laquelle on n'a même plus de calendrier...

 

 

UNE DISCRIMINATION SCOLAIRE POSITIVE ?

 

Ça peut permettre d'obtenir enfin le statut de "réseau d'éducation prioritaire" pour les écoles du quartier désormais intégrées dans le périmètre du QPV. Pourquoi pas ? Pour peu que la maire reprenne à son compte ma supplique constante auprès des ministres de l'Éducation nationale d'obtenir que les enfants et les enseignants du centre-ville bénéficient des mêmes aides que ceux de Berthe dont les familles partagent les mêmes caractéristiques socio-économiques, la nouvelle ministre Oudéa-Castera pourrait consentir à cet effort, en espérant qu'elle ne se trompe pas et n'attribue pas les moyens dédiés au remplacement du bénitier de l'école Sainte-Thérèse et du ciboire du collège Sainte-Marie...

 

 

LES SEYNOIS ONT LE DROIT DE SAVOIR, LES ÉLUS LE DEVOIR D'INFORMER

 

Cette extension de surface peut donc être une bonne chose. Lorsqu'ils en auront fini avec leur obsession de démanteler par principe ce qui a été fait avant eux, comme l'appui municipal aux associations des quartiers fragiles de Berthe et du centre ancien ou la Maison des Services Publics du Germinal qui accueille 44.000 usagers de tout l'Ouest-Var, la maire et son adjoint à la politique de la ville pourraient expliquer les raisons de cet élargissement et les projets qu'ils ont en tête.

 

Et surtout, comme la loi le leur impose s'agissant d'un quartier prioritaire, faire revivre les instances de démocratie locale qu'ils ont réduites à néant et associer nos concitoyens, à commencer par les résidents et acteurs de notre cœur de ville historique, à la conception des projets qui pourraient bénéficier de cette nouvelle opportunité géographique.

 

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5 décembre 2023 2 05 /12 /décembre /2023 14:07

 

Il est des dépenses publiques qui questionnent. Ainsi en est-il de récents travaux ayant  radicalement transformé l'insertion du collège Henri-Wallon de notre quartier Berthe dans son environnement urbain. Un grillage incliné anti-intrusion et des panneaux occultant la clôture sont venus donner une image d'ultra-sécurisation inutile d'un établissement scolaire qui prend des allures de camp retranché.

 

Mais que craint-on donc ? Quelle mouche a piqué ceux qui ont pris cette décision ? Quel sens donner à cette initiative qui nie le parti pris d'ouverture du collège au quartier de résidence de ses élèves qui avait présidé à la fin des années 90 à une conception architecturale et fonctionnelle support d'un projet éducatif fondé sur la réconciliation avec l'École de jeunes et de familles dont les réalités sociales, économiques et culturelles constituent pour beaucoup des freins à tirer plein parti de la belle œuvre émancipatrice de l'Éducation nationale ?...

 

 

UN COLLÈGE VOULU OUVERT À SON ENVIRONNEMENT URBAIN

 

Ça avait été en effet, il y a tout juste un quart de siècle – à peine une génération d'élèves et de parents – un choix délibéré, impulsé par l'État et soutenu par le conseil général du Var. Il fallait imaginer avec les personnels du vieux collège datant de 1969 à reconstruire, mais aussi avec les familles, les associations partenaires, les élèves eux-mêmes, un établissement conjuguant d'une part des locaux d'apprentissages scolaires "sanctuarisés", et d'autre part des espaces ouverts servant de médiation avec le quartier. C'étaient des terrains de sport accessibles hors des temps scolaires, un gymnase spécialement adapté à un usage extra-scolaire, des locaux d'animation socio-éducative, d'aide aux devoirs, d'accompagnement de la scolarité et d'appui à la fonction parentale, un auditorium pouvant offrir des événements culturels aux habitants du quartier, et des lieux d'accueil, de rencontre et d'échange entre familles et enseignants.

 

C'étaient autant de choix d'infrastructures permettant de favoriser une image positivée de l'institution scolaire, une compréhension de ses codes, dans une démarche plaçant les jeunes, pour leur réussite et leur insertion, au cœur d'une stratégie éducative globale, de tous leurs temps de vie, associant professeurs, éducateurs, animateurs culturels et sportifs communaux et associatifs, fratries et parents.

 

 

UNE ARCHITECTURE VITRINE TRANSPARENTE DE L'ÉMANCIPATION 

 

Des sommités de renom des champs de la psychologie, de la pédagogie et de la sociologie avaient pris part à "l'équipe-projet" autour des architectes choisis pour leur appropriation de cette démarche inédite d'ouverture de l'École à son environnement, Jean et Marie Parente (voir ICI la page Internet dédiée de Marie Parente). Le conseil général de l'époque – ancêtre de l'actuel conseil départemental – avait opté pour investir dans ce chantier novateur un budget une fois et demie plus important que celui dédié à la réalisation d'un collège lambda. La Ville avait apporté sa part en budget de fonctionnement des actions péri– et extra–scolaires et l'État en moyens financiers et humains spécifiques.

 

Et l'établissement a largement tiré parti de ces efforts institutionnels exceptionnels. Ses résultats en matière d'insertion scolaire et sociale sont généralement au-dessus de ceux des collèges des sites urbains vulnérables classés "éducation prioritaire". Grâce à ses espaces spécifiques, il fut pionnier des opérations "École Ouverte", "Ville Vie Vacances", "Réseau d'appui, d'écoute et d'accompagnement des parents", "contrat local d'accompagnement scolaire", et de bien d'autres dispositifs. Des visites de ministres s'y sont succédé au fil des ans, vantant l'innovation architecturale et sociale. Alors maire, j'y ai ainsi accueilli le ministre de la Ville Julien Denormandie en 2019 à l'occasion de l'obtention par La Seyne du tout premier label "Cité éducative", que la maire d'aujourd'hui a heureusement la bonne idée de poursuivre ainsi que Var-matin vient de le rappeler (voir ICI).

 

 

UN ACTE AUSSI INEFFICACE QUE LOURD DE SYMBOLE DE RELÉGATION

 

Après les baisses de moyens humains de l'Éducation nationale, son repli sur elle-même, son obstination à se recentrer – sans succès – sur les fameux "apprentissages fondamentaux" à la mode IIIème République, après les chutes des subventions départementales et communales permettant les actions périscolaires et des temps libres des associations partenaires du collège, après le refus du Département et de la Ville de considérer le quartier Berthe dans le schéma de rénovation de la carte scolaire qui permettrait la mixité sociale que la République doit à ses enfants (voir ICI), voilà qu'on vient de commettre un acte symbolique aussi stupide qu'inefficient : barricader et cacher à la vue de tous un lieu majeur de l'émancipation de ceux de nos jeunes concitoyens que certains auront désormais beau jeu de qualifier du vilain mot "d'invisibles"... 

 

Qu'en pensent Lydie Onteniente et Ludovic Pontone, adjoints à la maire et surtout conseillers départementaux du canton de La Seyne-Nord et, à ce titre, représentants du Département auprès de trois des quatre collèges publics seynois ? Ils ont le devoir de justifier publiquement ce choix inepte.

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28 octobre 2023 6 28 /10 /octobre /2023 13:21

 

Outre les nombreux maires qui expriment leur rancœur, ce sont les présidents et directeurs d'associations, notamment celles qui jouent un rôle majeur de régulation du climat social dans nos quartiers fragiles, qui doivent grincer des dents après les annonces de la Première ministre de ces derniers jours en matière d'accès à l'emploi des habitants des sites populaires urbains.

 

Malgré les demandes répétées des maires de toutes sensibilités des communes abritant des quartiers populaires vulnérables, l'État demeure sourd à la supplique de revenir sur la décision de M. Macron de 2017 mettant un terme aux dispositifs des "emplois aidés" qui permettaient depuis les années 80 à la fois aux associations et services publics communaux de conforter leurs actions sociales, éducatives, culturelles et sportives en faveur des publics les plus défavorisés et à des personnes éloignées de l'emploi de mettre le pied à l'étrier vers une formation professionnelle et un emploi durable.

 

Qu'en pensent les maires concernés de notre métropole toulonnaise ?... Leur silence, tranchant avec la colère de leurs collègues du reste du pays, est inquiétant.

 

 

LA FIN DES CONTRATS AIDÉS, PLAN SOCIAL D'UNE AMPLEUR JAMAIS VUE

 

On se souvient sûrement des "TUC" (travail d'utilité collective), suivis des "CES" (contrat emploi solidarité), puis des "CAE" (contrat d'accompagnement vers l'emploi), des "CEJ" (contrat emploi jeune) et enfin des "CUI" (contrat unique d'insertion) brutalement supprimés par décision du gouvernement macroniste jugeant, avec la logique ultra-libérale qui préside à son action, qu'il n'appartenait plus à la puissance publique de s'impliquer dans l'accompagnement des plus fragiles vers l'emploi. L'État fut alors responsable du plus vaste plan social jamais vu, concernant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Conséquemment, des centaines d'associations, privées des ressources humaines qui leur étaient apportées par ces dispositifs, ont dû ralentir leur activité régulatrice et émancipatrice, voire mettre la clef sous la porte, abandonnant leurs publics fragiles à leur détresse. Aucun gouvernement depuis 40 ans, même le plus à droite, n'avait osé le faire !

 

 

L'ÉTAT REFUSE TOUT ACCOMPAGNEMENT PUBLIC VERS L'EMPLOI

 

Parmi les mesures que, répondant à la demande de la Première ministre après les révoltes ayant suivi la mort du jeune Nahel, les maires et présidents d'intercommunalités regroupés au sein de leur association "Ville & Banlieue" lui ont proposées (voir ICI), il en était une qui visait à corriger le tir de la compression budgétaire malveillante qui a conduit à la suppression de plus de 400.000 emplois d'insertion : « remettre en place les “emplois aidés” pour les associations et les services publics locaux et d’État, à raison de 100.000 par an pendant trois ans. »

 

Cette demande simple a été purement et simplement balayée par le gouvernement, comme d'autres visant à lutter pour l'accès à l'emploi des habitants des quartiers fragiles : « abonder de 20 millions d’euros le budget pour pérenniser les “Territoires zéro chômeur de longue durée” [refusé !] et habiliter 50 nouveaux territoires [refusé !], en parallèle au confortement des actuelles “cités de l’emploi“ et leur doublement sur trois ans [refusé !]. »

 

 

LE NÉO-LIBÉRALISME NE RÉSOUDRA RIEN

 

Les quelques "mesurettes" (voir ICI) annoncées par la Première ministre « pour le plein emploi » (sic, il faut oser !) fourmillent de termes qui ont dû faire glousser d'aise le président de la République, boss de la "start-up France" et les ultra-riches qu'il sert abondamment : travail indépendant, Entrepreneuriat Quartiers 2030, bourse French Tech, entrepreneurs à potentiel, Team France Export, projets à l’international, option « entreprenariat » dans les lycées, classes prépas Talents, « Les entreprises s’engagent pour les quartiers », etc.

 

Mais rien, aucune annonce, aucun programme, aucune échéance, aucun budget, pour tenir la main des plus nombreux, ceux qui sombrent dans la désespérance, dont les meurtrissures sociales les rendent incapables d'entreprendre ou même oser l'imaginer, et les soutenir pour qu'ils (re)mettent le pied à l'étrier afin de chevaucher vers un regain de confiance en eux-mêmes, la formation, l'emploi assisté, et enfin le travail durable, leur permettant de (re)devenir des hommes et des femmes debout, empreints d'une dignité (re)trouvée, gage d'un simple statut de citoyen, de parent, d'être social.

 

 

ÉLUS ET ACTEURS ASSOCIATIFS ET DE L'ÉCONOMIE SOLIDAIRE DE LA SEYNE, ÇA VOUS CONVIENT ?

 

Moi, ça me révulse, comme – la presse nationale s'en fait l'écho depuis ces annonces de pacotille – ça indigne beaucoup d'élus locaux de droite comme de gauche, et d'acteurs associatifs et de l'économie sociale et solidaire. Quel mépris pour les quelque six millions d'habitants de nos territoires urbains précaires qui ne demandent qu'un peu de cette équité que la Nation leur doit !

 

Et j'avoue avoir de la peine à supporter le silence assourdissant des élus communaux et responsables associatifs et de l'économie sociale en responsabilité sur le territoire de La Seyne face au dédain indigne que l'État manifeste à l'endroit des publics dont eux-mêmes s'occupent pourtant au quotidien.

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 13:06

 

La Première ministre l'a affirmé : « Je demande donc aux préfets de ne plus installer, via les attributions de logements ou la création de places d’hébergement, les personnes les plus précaires dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés ». Ça peut être un choix salutaire républicain qu'il faut saluer ! Et qui devra être suivi d'effet. À condition qu'on accélère la construction, sinon ce sera la double peine...

 

Pour l'ouest de notre métropole toulonnaise, il faut donc pouvoir répondre aux besoins des foyers reconnus "DALO" (droit au logement opposable). Et pour cela leur réserver des appartements sociaux à Six-Fours, Ollioules, Saint-Mandrier, et dans les sites seynois et toulonnais qui ne sont pas "quartiers prioritaires" (donc ni La Beaucaire et Pontcarral à Toulon, ni Berthe et le centre ancien à La Seyne).

 

 

Chez nous, en effet, cette décision du gouvernement, annoncée ce vendredi lors d'une réunion du comité interministériel des villes (CIV), suppose, au regard de l'ampleur des attentes, qu'on produise de nouvelles résidences et qu'on revienne sur les décisions de renoncer à des programmes qui devaient permettre d'y répondre. Sinon, ce seraient les bénéficiaires du "DALO" qui seraient punis en voyant leurs délais d'attribution d'un toit encore rallongés.

 

 

RELANCER LES PROGRAMMES SEYNOIS DE LOGEMENTS SOCIAUX

 

À La Seyne, il faut arrêter de tergiverser avec les perspectives de constructions de logements sociaux que, par démagogie envers certains riverains, la municipalité freine des quatre fers aux quartiers Peyron-Moneiret et Peyron-La Muraillette, au nord de Gai-Versant, ou au quartier Saint-Jean sur l'emprise de l'école désaffectée Eugénie-Cotton.

 

Il faut aussi dédier au moins une part des fonciers publics disponibles à la construction de logements sociaux, comme sur les emprises de l'ancien commissariat de police ou de l'ancien collège Henri-Wallon.

 

Il faut également revenir au nombre initialement prévu de logements sociaux dans le programme de Bois Sacré que la maire, sous la pression de quelques privilégiés, a tenté de faire abandonner, heureusement en vain. Et il faut stopper dans l'urgence le volet de la révision en cours de la zone seynoise du plan intercommunal d'urbanisme afin de remettre à l'ordre du jour le projet raisonnable de constructions intégrées à l'environnement naturel au quartier Costechaude-Mauvèou.

 

 

L'EXIGENCE DE L'ÉTAT NE DOIT PAS RESTER UN VŒU PIEUX

 

Mais, si les communes doivent jouer le jeu, l'État doit se donner les moyens de son ambition. Il doit être plus ferme que jamais en direction des maires trainant les pieds pour se mettre en règle avec la loi imposant 25% de logements sociaux et durcir les sanctions financières infligées aux récalcitrants. Il doit aussi sanctionner les intercommunalités qui ne font pas vivre comme il se doit les conférences intercommunales du logement (CIL) et, soi-disant par respect des autonomies communales, tolèrent que certaines villes ne conduisent pas les indispensables efforts d'accueil des plus précaires. Il ne faut pas que l'État hésite à retirer cette prérogative aux métropoles trop frileuses et assume lui-même la responsabilité de faciliter l’accès au logement des ménages, d'offrir plus de transparence dans les politiques d’attributions et de favoriser la mixité au sein du parc social.

 

L'État doit cependant donner aux métropoles et aux organismes d'HLM les moyens budgétaires de conduire une politique ambitieuse de l'habitat pour les ménages les plus fragiles. Les bailleurs sociaux doivent être aidés pour construire de nouvelles résidences ou acquérir des copropriétés en difficulté pour les rénover et louer leurs logements. On en est très loin et aucune mesure budgétaire n'est annoncée. Les particuliers eux-mêmes doivent être bien plus financés qu'aujourd'hui s'ils rénovent des logements, sous réserve qu'ils les destinent à la location sociale.

 

Appeler à la solidarité territoriale pour garantir le droit au logement pour tous, c'est bien. Mais le droit de chacun à un toit est inscrit dans la Constitution. C'est un devoir régalien d'agir à leur place si les élus des territoires font de l'obstruction.

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 07:41

 

La droite municipale seynoise est décidément impayable. Après que ses amis de la droite nationale ont créé les conditions de la dégradation des conditions de vie des habitants des logements HLM de Berthe, après qu'elle a elle-même délabré l'environnement social de notre grand quartier populaire, voilà que, par une communication relayée par la presse locale (cliquez ICI), elle fait mine de s'insurger contre une situation dont elle et les siens portent la responsabilité.

 

La situation des résidents des HLM seynois découle de deux lois contre lesquelles la droite seynoise s’est bien gardée de s’offusquer.

 

En 2006, la loi « ENL » de la droite UMP portant soi-disant « engagement national pour le logement », a scellé le sort des anciens "offices publics communaux d’HLM", devenus des "offices de l'habitat" aux statuts d’établissements industriels et commerciaux, les soumettant aux règles de la concurrence et dépossédant les élus locaux de leur responsabilité de pilotage au profit de cadres de direction ne relevant plus de la fonction publique. Silence de la droite locale.

 

En 2018, la loi « ELAN » de la droite macroniste, avec sa logique libérale « d’accroissement des marges financières des organismes », a imposé la fusion des offices de l’habitat qui s’est traduite par l’absorption de l’office seynois "Terres du Sud Habitat" (TSH) par l’office toulonnais "Toulon Habitat Méditerranée" (THM). On a parachevé le renoncement au service public local de logement social répondant dans la proximité aux besoins des locataires. Silence de la droite locale.

 

Ce contexte est aggravé pour nos habitants par le fait que la municipalité seynoise, comme guidée par une obsession de démantèlement de ce qui existait avant elle, participe au recul de l’accompagnement des citoyens précaires et de la présence publique et associative de proximité. Elle a fustigé depuis des années la Métropole, désormais collectivité de rattachement de notre office d’HLM. Elle ne s’insurge pas contre la centralisation à Toulon des services de THM. Elle engage sans raison la liquidation de la "Maison des services publics" de Berthe plutôt que se battre pour sa pérennité avec, par exemple, le retour en son sein d’une antenne des HLM. Elle ne relaie pas l’exigence des gardiens d’immeubles envisagée en contrepartie de l’exonération de taxe foncière dont THM bénéficie. Elle met en veilleuse la démocratie de proximité permettant l’expression citoyenne des besoins à relayer. Elle fragilise le tissu associatif réceptacle des angoisses des habitants et outil de médiation entre eux et les institutions. Les habitants sont abandonnés. Sortir de l'obstination revancharde et corriger ces errances attesterait d’une empathie avec les résidents qui se sentiraient soutenus pour faire valoir leurs droits. Eux seuls, usagers du service public du logement, et non « clients » comme THM les qualifie désormais, avec l'appui de leurs organisations de locataires, peuvent obtenir satisfaction.

 

Trois élues seynoises, dont la maire, siègent au conseil d’administration de THM. L’une d’elles est même vice-présidente de l’office THM. C’est plutôt en s’impliquant, fût-ce avec une légitime combativité, dans le partenariat intercommunal tout en accompagnant les résidents désemparés dont il faudrait qu'elles gagnent la confiance qu’en vitupérant par voie de presse qu’elles pourraient faire avancer les choses.

 

Il n'est pas sûr que le coup de gueule médiatique auquel elles se sont livrées place leurs interlocuteurs métropolitains dans des dispositions de bienveillance à l'endroit de nos locataires en détresse...

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 08:12

 

Entre autres sujets que le Président de la République devrait aborder lors de sa venue à Marseille ce lundi, il est celui des quartiers populaires urbains vulnérables, grandement abandonnés depuis sa première élection de 2017.

 

Depuis plusieurs semaines et jusqu'à ce week-end, mes anciens collègues maires, de toutes les régions, de toutes les familles politiques, qui administrent les communes où vivent les 6 millions de résidents les plus pauvres de notre pays, ont rappelé les enjeux, reformulé leurs exigences, remis la pression, relancé des alertes.

 

On n'a entendu aucune voix s'élever de La Seyne...

 

 

TOUT IRAIT-IL POUR LE MIEUX POUR NOS QUARTIERS POPULAIRES ?

 

C'est que tout doit aller pour le mieux dans notre centre ville et dans nos grands ensembles d'habitat social. Aucun des habitants de La Seyne n'est sûrement contraint de ne pas manger à tous les repas. Le nombre de personnes qui font appel aux distributions d’urgence alimentaire doit diminuer. "Toulon Habitat Méditerranée", l'office d' HLM de notre métropole, n'enregistre sûrement aucune augmentation du nombre de loyers en retard de paiement de plus de trois mois, alors que cet accroissement a été de 10% en un an dans le reste du pays. Aucun Seynois de nos quartiers vulnérables ne doit être en situation de renoncer à ses droits à la sécurité, à l'emploi, à la santé, à l'éducation, aux sports, à la culture. L’affaiblissement des services publics ne doit être chez nous qu'un mythe, la fracture numérique doit y être durablement réduite et consolidée. Aucune de nos associations, elles qui ont effectué un travail remarquable durant la pandémie de Covid, ne doit être aujourd’hui à bout de souffle. Nos programmes de rénovation et requalification urbaine, comme celui de notre centre ancien, prêt et financé depuis 2019, ne doivent rencontrer aucun retard de mise en œuvre.

 

 

LE MIRACLE SEYNOIS, EXCEPTION NATIONALE ?

 

Notre ville populaire doit être l'exception française, le miracle seynois, le réceptacle fabuleux des impacts prodigieux du "collier de perles", de la "cité bleue", du "pont de la réconciliation", du circuit bucolique "il Giro, la balade des gens heureux", des créations comme "The world is yours"  ( * ) ou "Le porteur d'écume", de la boutique d'amulettes "La Seyne vous sourit", et de l'idyllique "Berthe village".

 

Autant d'initiatives municipales aux titres envoûtants qui ont certainement avec bonheur réduit la fracture urbaine, économique, sociale et environnementale, ce qui, en conséquence, ne doit plus justifier que, telle la gueuse suppliant sa pitance, La Seyne n'ait à implorer l'État pour qu'il se penche un peu plus sur ses humbles gens avec la solidarité fraternelle de la Nation bienveillante qu'il a le devoir de déployer.

 

 

QU'ES-TU DEVENUE, LA SEYNE, BELLE ET REBELLE ?

 

Ailleurs, les malheureuses villes populaires clament leur souffrance : « Face à la détresse des habitants qui ont le sentiment d’être abandonnés par la République, nous demandons un plan d’urgence pour les banlieues. Les banlieues sont au bord de l’asphyxie. », écrivaient ensemble en mai dernier dans une tribune des dizaines de maires de droite, de gauche et même de la majorité présidentielle d'aujourd'hui à celui qui promettait en 2017 d'en finir avec « la France des quartiers assignée à résidence » et rappelait en 2022 que « les habitants de nos quartiers populaires sont une chance pour notre République ».

 

À part quelques initiatives utiles, l'effort de l'État est très loin d'être à la hauteur des besoins d'une situation qui s'aggrave. Une députée, pourtant membre du parti présidentiel Renaissance, d'une circonscription fragile d'Île-de-France livrait ces jours derniers une rude sentence, fustigeant au travers de la personne de l'actuel ministre qui en assume la charge la politique macroniste des quartiers prioritaires : « J’ai rarement vu un ministre faire autant l’unanimité contre lui ». Si même une parlementaire de la majorité le dit...

 

Partout, les 1500 quartiers vulnérables alertent et revendiquent. Et, non, La Seyne, elle, ne se plaint pas. Elle est bien la seule. Qu'es-tu devenue, La Seyne, belle et rebelle ?

 

 

( * ) : "The world is yours" = en dialecte local ayant supplanté l'archaïque et arriéré occitan provençal maritime, ça signifie en langue de la République une et indivisible : "Le monde est vôtre"

 

 

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20 juin 2023 2 20 /06 /juin /2023 07:46

 

Partout ailleurs qu'à La Seyne, qu'ils soient de droite ou de gauche, les maires sont préoccupés par l'impact de l'inflation sur leur capacité à maintenir une tarification sociale permettant à tous les écoliers, quelle que soit la situation socio-économique de leurs familles, de profiter d'une offre de restauration scolaire. Et, pour y parvenir, ils se battent pour obtenir de l'État qu'il les aide, car c'est son rôle au nom des valeurs d'égalité et de fraternité qu'il doit promouvoir et garantir.

 

À La Seyne, on ne s'embarrasse pas de solliciter cette solidarité nationale : on augmente les tarifs. La décision est prise : les familles les plus pauvres paieront 25% plus cher le repas de leurs enfants à la cantine...

 

 

LA CANTINE À 1 EURO, UN OBJECTIF DE RAISON

 

Pourtant, c'est de notoriété publique, « manger à la cantine, c'est pour un enfant la garantie d'avoir accès à un repas complet et équilibré qui aide à leur concentration sur les apprentissages. C'est aussi un moment important de convivialité, de lien social. Pour une famille, pouvoir payer la cantine à un tarif adapté à ses revenus, c'est un moyen de préserver son pouvoir d'achat face à l'inflation. Or aujourd'hui, les élèves issus de familles modestes sont deux fois moins nombreux à manger à la cantine que les élèves issus des familles les plus favorisées. »

 

Ce propos n'est pas de moi. C'est une réponse du ministre des Solidarités à une sénatrice communiste. Si même un ministre issu de la droite le dit, c'est que le sujet est préoccupant. C'est d'ailleurs pourquoi le gouvernement, qui ne brille pourtant pas par sa politique sociale, a instauré une aide de 3 euros par repas qu'il propose à plus du tiers des communes françaises pour leur permettre d'offrir aux plus modestes un repas de midi qui, du coup, ne leur coûte que... 1 euro.

 

 

UNE AUGMENTATION DE +25% DU TARIF SOLIDAIRE DES CANTINES

 

La Seyne n'est pas éligible à cette aide qui ne concerne que les 12.000 villages et bourgs de moins de 10.000 habitants qui perçoivent la "dotation de solidarité rurale". Mais, jusqu'à présent, et depuis plus d'une décennie, La Seyne a consenti sur ses ressources propres un effort qui rapprochait le plus bas tarif de l'objectif national du repas à 1 euro. Les plus aidés payaient 1,20 euro par repas, ce qui était déjà beaucoup trop comparé à d'autres communes... et d'ailleurs je m'en veux car, étant maire en 2010 lors de la fixation des tarifs encore en vigueur cette année scolaire, je dois assumer la responsabilité de cette participation trop élevée (voir tableau en bas d'article).

 

Mais, qu'à cela ne tienne, au lieu de corriger à la baisse, la maire et sa nouvelle majorité ont décidé que ce tarif serait en deux temps, d'ici 2024, porté à 1,50 euro, soit 25% d'augmentation, et 50% au-dessus de l'objectif national, au moment même où les familles subissent de plein fouet la crise de la hausse des prix. Et, dans le texte de leur délibération, ces cyniques gens-là n'hésitent pas à se moquer du monde, stipulant sans rire que « pour les familles qui ne demandaient pas l'aide à laquelle elles pouvaient prétendre, ces nouveaux tarifs se traduiront par une baisse de leur participation ». Il fallait oser.

 

 

CERTAINES VILLES SE BATTENT, LA SEYNE FAIT PAYER LES USAGERS-CLIENTS

 

Parmi les moyennes et grandes communes, celles abritant des quartiers populaires urbains vulnérables, pourtant classés "prioritaires" par l'État, où vivent 6 millions de nos concitoyens les plus pauvres, sont anormalement exclues du dispositif d'aide de l'État. La Seyne en fait partie. Mais qu'elle ne soit pas aidée pour assurer pour tous ce service sanitaire, social et éducatif qu'est la restauration scolaire ne semble pas gêner la maire et sa majorité. C'est tellement plus simple de considérer les usagers comme des clients plutôt que plaider auprès de l'État la cause des plus humbles.

 

D'autres communes consentent des efforts et s'imposent, en période d'inflation galopante, de ne pas toucher aux tarifications. C'est le cas de la plupart de celles, parmi bien d'autres, figurant dans le tableau ci-dessous. Mais elles ne s'en tiennent pas là. De toutes sensibilités politiques, celles qui sont réunies au sein de l'Association des maires Ville & Banlieue de France interpellent le gouvernement pour qu'il prenne en considération les besoins des habitants fragiles. C'est pourquoi elles réclament sans relâche la création, pour les 800 villes ayant des quartiers prioritaires, d'une "dotation de surcharge scolaire" couvrant une partie des charges supplémentaires inhérentes à la scolarité renforcée au titre de l'éducation prioritaire : classes dédoublées, soutien scolaire, aide aux devoirs, activités périscolaires, et... tarification sociale de la restauration scolaire.

 

 

RIEN N'EST JAMAIS ACQUIS, SANS CESSE SE MOBILISER POUR SON TERRITOIRE

 

Cependant, à La Seyne, si l'on sait endosser pour la parade les uniformes de hussards de la garde napoléonienne, on ne pense pas nécessaire de sonner la charge pour exiger de l'État républicain qu'il fasse vivre la solidarité nationale. Sur l'air de "du passé faisons table rase", l'une des premières décisions de 2020 de l'équipe municipale a été de se désengager de l'association transpartisane Ville & Banlieue, sorte de "syndicat des communes de pauvres"... et de se priver ainsi d'un moyen de pression auprès des gouvernements, ayant pourtant permis de remporter quelques succès avec l'obtention d'un accroissement de la "dotation de solidarité urbaine", de renforts de police, des dispositifs "cité éducative" et "vacances apprenantes", du musée virtuel "Micro-folie", d'une "maison de la justice et du droit" au sein d'une "maison des services publics", et de bien d'autres outils de régulation des inégalités urbaines et sociales.

 

Mais qu'importe. D'autres maires, de gauche comme de droite, continuent à se mobiliser à notre place et pour nous, pendant qu'on défile en costumes d'époque.

 

 

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La photo illustrant cet article est extraite du site Internet de l'Agence de services et de paiement, structure gouvernementale gérant le dispositif de cantine à 1 euro. je peux la retirer sur demande.

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Marc VUILLEMOT

Je vous souhaite une agréable visite.

 

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