L'Institut de biologie marine Michel-Pacha est l'un des marqueurs patrimoniaux de la magnifique Corniche de Tamaris qui borde notre Baie du Lazaret. On ne peut que se réjouir que les démarches entreprises depuis plus de vingt ans par la Ville auprès de son propriétaire, l'Université Claude-Bernard de Lyon, pour l'inciter à le préserver et le valoriser, soient en passe de déboucher sur du concret.
La maire de La Seyne, à qui on peut reprocher pas mal de choses, mais sûrement pas un défaut d'attachement au patrimoine historique, architectural et paysager de nos quartiers balnéaires, fait d'ailleurs doublement la promotion de ce projet de rénovation ces temps-ci, en illustrant d'esquisses du programme d'une part son carton d'invitation à ses vœux annuels, et d'autre part une page d'un numéro hors-série de la revue municipale.
Tout ça est très bien. Mais l'analyse comparée des deux photographies questionne...
UN GRAND APPONTEMENT ET DES BARRIÈRES TOUT AU LONG DE LA CORNICHE
Ce qui interroge, ce n'est pas le fait que la maire affiche à son actif dans le bulletin municipal le projet de rénovation de la corniche, qui relève de la compétence de la Métropole, et sur sa carte de vœux celui de l'Institut, qui relève de celle de l'Université de Lyon. C'est de bonne guerre. Arthur Paecht (2001-2008) puis moi-même (2008-2020) avons aussi parfois un peu joué avec les limites des attributions communales.
Non, c'est plutôt que, autant l'image du projet de réhabilitation de l'Institut donne à voir une corniche rénovée conformément aux prescriptions du Site patrimonial remarquable (SPR) qui s'imposent à la Métropole car intégrées au Plan local d'urbanisme (PLU), autant l'autre photographie – probablement extraite d'un dossier communal ou métropolitain – peut inquiéter quant à la conformité du programme de rénovation du littoral avec les textes existants. Il apparaît en effet un appontement de taille conséquente juste en face de l'Institut, de surcroît cerné de garde-fous qui, par ailleurs, se prolongent tout au long de la corniche. Des spécialistes relèvent que ces aménagements sont susceptibles de créer un obstacle visuel strictement interdit par la règlementation du site (secteurs S8 et S9).
MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR !
Avec les adjoints et conseillers municipaux alors chargés de divers volets de l'urbanisme, Claude Astore, Florence Cyrulnik, Cécile Jourda, Denise Reverdito et Robert Teisseire, les personnels communaux, métropolitains et de l'État, nous avons élaboré les prescriptions d'urbanisme qui sont toujours en vigueur. C'est pourquoi je me suis autorisé la publication d'un communiqué alertant sur le risque de recours qui pourrait freiner sérieusement le projet métropolitain de rénovation de la Corniche de Tamaris.
On sait trop à La Seyne combien des recours, même infondés et rejetés par la justice après des années de procédure, ont pu ralentir, voire faire capoter, des projets structurants pour le territoire et ses habitants. Nous avons convaincu la Métropole de l'intérêt de notre Corniche. Elle a arrêté le projet de sa rénovation en 2019. Elle a réalisé une première tranche des Mouissèques à l'Eguillette. Et elle s'apprête à poursuivre. Il serait vraiment dommage qu'un choix d'aménagement aussi inutile que de mauvais goût vienne barrer la route à un programme de grand intérêt pour l'image de La Seyne, pour ses habitants et ses visiteurs.
MON COMMUNIQUÉ...