26 mai 2022 4 26 /05 /mai /2022 05:24

Décidément, la municipalité, au moindre mal connaît des troubles de mémoire, au pire s’obstine à réécrire l’histoire. D’autres seraient qualifiés de révisionnistes pour moins que ça.

 

Si l’on en croit la relation par Var-matin des propos de Jo Minniti, adjoint chargé par la maire de la délégation de la « politique portuaire », dont on doit par ailleurs questionner la légalité car elle ne relève pas des compétences communales, mais métropolitaines, les élus ayant précédé Jo Minniti auraient « depuis trente ans botté en touche » sur le sujet épineux de l’avivement du port de Saint-Elme.

 

Non ! C’est un nouveau mensonge éhonté. Ce qui se réalise aujourd’hui, et dont la Métropole et la municipalité couperont le ruban, est, comme bien d’autres projets, l’aboutissement d’années de concertations, d’études, notamment de courantologie, et de recherches de financements, ayant enfin débouché en janvier 2020, c’est-à-dire du temps... de la municipalité que j’animais.

 

 

UN PROGRAMME ARRÊTÉ EN 2019 APRÈS PLUS DE 100 ANS DE PROBLÈMES ET PLUS D'UNE DÉCENNIE DE PRÉPARATION

 

Notre concitoyen Jean-Claude Autran, l'un de nos indispensables érudits, offre sur son site Internet une lecture de la longue histoire du projet de traitement des problèmes posés par le sable et les posidonies depuis... 1915, date de la première délibération du conseil municipal sur le sujet, jusqu'à aujourd'hui.

 

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Sans remonter jusqu'à la guerre de 1914-1918, les membres du « Comité local des usagers permanents des installations portuaires de plaisance », de même que Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et alors conseiller général du canton de Saint-Mandrier-La Seyne-sud, et ma première adjointe, Raphaëlle Leguen, se sont investis des années durant pour faire aboutir ce projet. Même si ça n'a pas toujours été facile entre eux et avec les techniciens du "syndicat mixte" qui gérait les ports pour le compte du Département, ils n’auront, eux, aucune peine à se souvenir que, en 2012, il y a dix ans, le programme était arrêté dans ses grandes lignes, mais qu’on butait sur des points techniques, sur les accords des autorités maritimes de l’État, et sur les financements.

 

C’est fin décembre 2019 que la décision finale a pu être prise par la Métropole, ces sujets majeurs ayant enfin été réglés. Début janvier 2020, donc toujours sous la mandature 2014-2020, Gilles Vincent, devenu vice-président de la métropole en charge des ports, l’annonçait et déclarait que, « dans le meilleur des cas, rien ne démarrera concrètement avant 2021. Et ensuite, il y en aura pour deux ans de travaux ».

 

Finalement, les choses vont arriver à leur terme dans des délais appréciables. S'il a fallu plus d'une décennie de préparation, il y aura eu moins de trois ans entre la décision d'engagement et l'achèvement du chantier. Et c’est tant mieux.

 

RENDRE À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR...

 

Jo Minniti ne peut ignorer l’histoire puisqu’il a siégé au conseil municipal de 2001 à 2004 comme adjoint à la communication avant de se voir retirer ses délégations par le maire d’alors, Arthur Paecht, puis de 2014 à 2020 comme conseiller d’opposition de la liste de Jean-Pierre Colin fusionnée avec celle de Philippe Vitel, avant d’accéder aux fonctions qu’il occupe aujourd’hui. Et Jo Minniti est un vrai passionné des questions nautiques et maritimes.

 

Espérons seulement que, malgré sa mémoire sélective, et dans un esprit de continuité républicaine, Jo Minniti et Nathalie Bicais n’oublieront pas de demander à Hubert Falco, puisque c’est tout de même un projet métropolitain et non communal, de convier à l’inauguration du chenal Gilles Vincent et Raphaëlle Leguen, chevilles ouvrières du projet, ni, bien sûr, Jean-Pierre Colin, actuel vice-président de la métropole en charge des affaires portuaires…

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Publié par Marc Vuillemot - dans Nature - mer et développement durable