En lisant le quotidien Var-matin, nous apprenons de la bouche de la maire que l'événement Bonaparte « s'inscrit parfaitement dans la démarche du dispositif "Quartiers de Reconquête Républicaine" dont La Seyne fait partie »...
Diantre ! On sait l'importance qu'attache l'équipe municipale à la sécurité et la répression des méfaits, mais j'avoue ne pas comprendre en quoi un événement culturel, patrimonial, festif et convivial peut s'inscrire dans un programme d'accroissement des moyens de la police nationale.
À moins que, outre la première magistrate réincarnée en capitaine des armées républicaines, son adjoint chargé de la sûreté ne se mue en Joseph Fouché, alors ministre de la Police, qui laissa, entre autres sympathiques souvenirs, celui de l'exécution de masse de près de 1700 Lyonnais suspectés d'anti-républicanisme... avant de se dévouer au service du monarque. Tremblons !
"RECONQUÊTE RÉPUBLICAINE", UN CURIEUX AMALGAME
Au nombre de 62 en France, les "Quartiers de Reconquête Républicaine" (QRR), en effet, sont des sites urbains fragiles bénéficiant d'un renforcement des moyens humains et logistiques attribués à la police nationale pour lutter contre la délinquance des trafics et la criminalité. J'avais obtenu en 2019 de Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, que les quartiers de Berthe et du centre-ville, mais aussi ceux de Pontcarral, Sainte-Musse et La Beaucaire à Toulon, fassent partie de la seconde vague de désignations de QRR. Et, il faut le reconnaître, des renforts significatifs ont été alloués aux commissariats de notre territoire, même s'il faut les relativiser au regard des baisses d'effectifs des années précédentes.
C'est bien pourquoi, d'ailleurs, il est incompréhensible que la municipalité seynoise, alors même que la Ville manque cruellement de moyens, fasse du zèle sécuritaire en accroissant ses effectifs de forces de l'ordre communales et en inaugurant un poste de police municipale à Berthe, rompant ainsi avec la convention signée avec l'État qui stipulait que, dans la répartition territoriale entre la police municipale et la police nationale, la présence dans notre quartier Berthe relevait de la seconde.
SPORT ET ÉDUCATION, CIRCULEZ ! PLACE À LA "RECONQUÊTE RÉPUBLICAINE" !
C'est d'autant plus surprenant que, dans le même temps, la maire a fait voter par le conseil municipal des baisses significatives du budget dédié aux subventions communales aux associations qui conduisent dans nos quartiers vulnérables des missions de lien, de prévention, d'action sociale et éducative, de sport et d'accompagnement de la fonction parentale, ce qui, pour certaines de ces structures, devrait entrainer des mises au chômage d'éducateurs ou d'animateurs, et donc un ralentissement de l'activité préventive, en particulier en direction des adolescents et des jeunes, publics les plus à risque de rupture. Ce sont ainsi plus de 383.000 euros qui ont été "économisés" sur l'action socio-éducative et le sport sur les trois derniers budgets par rapport à celui de 2019, l'ultime que, comme maire, j'ai soumis à l'approbation du conseil municipal (1).
Comment ne pas relier ces choix à celui, qui peut laisser rêveur, de consacrer, de l'aveu même de la maire dans le même communiqué à Var-matin, 850.000 euros en deux ans pour les « Événements Bonaparte » ?...
TALLEYRAND : « APRÈS LA RÉVOLUTION, LA MODÉRATION COMMENÇA À ABANDONNER BONAPARTE »...
Tout ça devrait inviter certains à méditer une réflexion du traître cynique que fut Talleyrand, député républicain puis, sans aucune scrupule... ministre de l'empereur tyran Napoléon.
Dans ses Mémoires, il note que, dès la fin des guerres de la Révolution française, « la modération commença à abandonner Bonaparte [qui] jetait déjà les semences qui devaient le conduire à sa ruine »...
Évidemment, toute ressemblance avec quiconque d'aujourd'hui serait bien sûr fortuite.
(1) : Tableau des évolutions des subventions communales de droit commun
Var-matin a récemment publié l'historique des projets qui se sont succédé depuis 30 ans pour tenter de résoudre la difficile question de la traversée routière nord-sud de La Seyne par le goulet d'étranglement du port.
Chaque candidat aux élections municipales y est en effet allé de sa proposition, plus ou moins réaliste car plus ou moins intégrée dans le paysage urbain et portuaire, plus ou moins règlementairement faisable (on est dans une rade militaire et une zone patrimoniale protégée...), et plus ou moins financièrement concrétisable.
Avec un projet de pont, récemment devenu un tunnel, l'alternance politique seynoise de 2020 a remis en question un programme que la Métropole Toulon Provence Méditerranée avait pourtant arrêté, pré-budgétisé et pré-programmé dans le calendrier prévisionnel du "Nouveau programme national de rénovation urbaine" des centres-villes de Toulon et La Seyne. C'était un élargissement des quais.
C'est bien dommage. Mais rien n'interdit de revenir à la raison.
IL EXISTE DEPUIS 2019 UN PROJET RAISONNABLE DE TRAVERSÉE DU PORT
Oui, ce qui avait été une chimère pouvait devenir réalité. Après une étude de plus d'une année portée par la Métropole qui, il faut le rappeler, est seule compétente en matière de voiries et de rénovation urbaine, un avant-projet a été finalisé le 27 septembre 2019.
Il était prévu un élargissement des quais du port permettant de reporter la circulation automobile sur une partie du plan d'eau portuaire actuel, jusqu'à la première panne, les anneaux d'amarrage "perdus" étant reportés vers un quai du site des anciens chantiers navals. Outre les terrasses élargies, l'espace gagné sur les actuelles voies de circulation aurait permis le passage du futur bus à haut niveau de service (BHNS) et les modes doux de mobilités (piétons, vélos, etc.). Les schémas ci-dessous, extraits du document de la Métropole, en montrent le principe général.
UNE TRAVERSÉE BUDGÉTISÉE, AVEC UN CALENDRIER PRÉVU PAR LA MÉTROPOLE
Une estimation du coût du projet a été réalisée. Le même document de la Métropole le présente. L'extrait ci-dessous montre que les différents chantiers représentaient, en 2019, un coût total d'un peu moins de 20 millions d'euros (19.721.834 euros), à la charge de Toulon Provence Méditerranée, devant s'inscrire dans le cadre du programme faisant l'objet de la déclaration d'utilité publique (DUP) du transport en commun en site propre (TCSP). Même si, comme pour tout projet important sur les infrastructures, les montants auraient certainement dû être réévalués, c'était beaucoup moins coûteux que n'importe quel projet de pont ou de tunnel.
Un calendrier prévisionnel avait été élaboré. Les diverses phases d'étude et préparation (beige clair sur le tableau ci-dessous, également extrait du document de TPM) et celles de travaux (marron) étaient prévues pour démarrer en 2023 et s'achever en 2030, l'essentiel étant réalisé autour des années 2026 et 2027. Il y aurait certainement eu du retard comme pour toute opération touchant à d'importantes infrastructures, mais un horizon était dessiné.
LE "PONT DE LA RÉCONCILIATION"... IMPOSSIBLE !
Ce programme a été intégré début 2020 dans la convention devant être signée entre la Métropole et l'État pour le financement du renouvellement urbain des centres-villes de Toulon et de La Seyne. Mais c'était sans compter avec le renoncement de la nouvelle équipe municipale qui avait prévu dans son programme la réalisation, au lieu de l'élargissement des quais, d'un ouvrage cher à l'un de ses plus éminents colistiers, Guillaume Capobianco : une passerelle routière aux abords de notre historique pont levant, le fameux "Pont de la Réconciliation". La convention a ainsi été modifiée, comme il apparaît sur l'extrait ci-dessous.
J'avais alors émis des doutes sur la faisabilité de cette "passerelle-pont". Je m'en étais inquiété dans un article de ce blog qu'on peut relire en cliquant pour l'agrandir sur sa reproduction ci-dessous.
LA MAIRE A RENONCÉ AU PROJET IRRÉALISTE DE PONT, MAIS...
Je ne m'en réjouis pas, mais les faits me donnent aujourd'hui raison. Pas plus que la "réconciliation" entre la maire et le promoteur du projet de pont-chimère, Guillaume Capobianco, le "Pont de la Réconciliation" ne semble plus désormais à l'ordre du jour. La maire l'explique dans un article paru dans Var-matin, avançant les mêmes causes d'abandon que celles que j'avais moi-même évoquées.
Mais la solution d'une traversée immergée, qui semble maintenant être retenue par la maire, rencontre elle aussi des obstacles tels que ses divers instigateurs, dont le maire Maurice Paul (1995-2001) et... moi-même en 2008, y avons renoncé. La maire tiendra-t-elle enfin compte des analyses du passé ? La Métropole se décidera-t-elle à siffler la fin de la récréation seynoise ?
LA RAISON EST-ELLE UN CONCEPT ENCORE EN VIGUEUR À LA SEYNE ?
Il est temps que tout le monde revienne à la raison. Il n'y a pas besoin d'organiser un référendum comme le demande l'extrême-droite, selon son habitude funeste de politique démagogique. Pour une fois, tout le monde pourrait s'entendre sur le programme simple d'un élargissement des quais du port.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que ce projet, lorsqu'il avait été soumis aux divers votes du conseil municipal et du conseil métropolitain, avait recueilli un assentiment unanime de toutes les familles politiques. Mais c'était avant que la course au pouvoir local ne soit relancée avec l'élection municipale de 2020 et son lot de promesses toutes plus irréalistes les unes que les autres, pourvu qu'elles séduisent l'électeur.
On est en 2023. Les élections locales ont eu lieu, il ne devrait pas y en avoir d'autres avant 2026. Peut-être est-il temps de revenir à la raison. Mais la raison est-elle encore un concept en vigueur chez les acteurs de la majorité aux affaires de notre ville ?...
Il suffit de feuilleter le programme de la désormais très ébranlée "Coalition" de la maire de La Seyne pour retrouver l'engagement pris par la Municipalité pour le devenir du projet de cinémas, d'hôtels, de services, de loisirs et de culture pour l'aboutissement duquel mon équipe avait travaillé d'arrache-pied durant des années. « Notre priorité culturelle est la création d'un cinéma, nous poursuivrons le projet des Ateliers mécaniques », affirmait en 2020 l'équipe Bicais-Colin (page 12 du livret, qu'on peut agrandir en cliquant sur l'image ci-dessus).
Un mensonge de plus. On sait désormais que c'était de l'enfumage électoraliste. Les masques sont enfin tombés et les vérités révélées. Mais comment rattraper le temps perdu ?
DES ANNÉES DE MENSONGES QUI ONT EU RAISON D'UN BEAU PROJET
Nous le pressentions depuis que se succédaient les recours contre les diverses délibérations du conseil municipal permettant de faire avancer le projet. Ils ont certes été tous rejetés, en première instance comme en appel, par la justice administrative, mais que de temps perdu !
Il était tout de même étrange qu'une association de défense de l'environnement s'obstine à ferrailler juridiquement contre un programme qui, outre son intérêt patrimonial, économique et culturel, allait permettre la dépollution d'un site littoral qui avait été souillé de produits industriels extrêmement dangereux, en surface et en profondeur, pendant plus d'un siècle. On en a eu l'explication lorsque, lors de la campagne électorale de 2020, les principaux responsables de cette association se sont révélés être en soutien à la « Coalition » qui allait permettre l'élection de l'actuelle maire...
Ces manigances étaient d'ailleurs corroborées, en juillet 2019, par une déclaration violente et encore totalement mensongère, parue dans la page du magazine municipal dédiée à l'expression des minorités, publiée par ceux qui, siégeant alors dans l'opposition de droite au conseil municipal, président aujourd'hui aux destinées de La Seyne.
AUCUN JUGEMENT DÉFAVORABLE, AUCUNE INCIDENCE FINANCIÈRE, AUCUN ÉCHEC DE NOTRE PART !
Quelle meilleure défense que l'attaque ! Qui peut aujourd'hui croire que, en fustigeant ma gestion, en m'accusant de mensonge, en indiquant faussement que j'aurais été condamné par la justice administrative et que mes supposés errements allaient coûter cher aux contribuables, la majorité municipale actuelle ne préparait pas son élection qui allait lui permettre, malgré toutes ses dénégations, d'enterrer le projet de notre Atelier mécanique dont elle n'avait cessé de saper les fondations depuis son origine ?...
Et ce furent enfin les évocations malicieuses par la maire, à plusieurs reprises, dans la presse locale, d'une enquête préliminaire ouverte après que le procureur de la République a été saisi par l'association Anticor pour un supposé délit de favoritisme dans le choix de l'opérateur auquel allait être confiées la réalisation et la gestion du programme de cinéma et d'hôtels. Il n'en était évidemment rien. L'enquête a été classée sans suite. Nul délit pénal n'a été reproché, ni aux fonctionnaires communaux, ni à moi-même. La maire, au courant depuis près de deux mois, a dû se résoudre à l'annoncer.
ET MAINTENANT, QUELLES SONT LES INTENTIONS DE LA MAIRE ?
Nous voilà au terme d'années de contrevérités qui auront permis à la maire et son équipe de faire échouer un projet tant attendu des Seynois. Les faits sont têtus : nous avons conduit sans anicroche la gestion de celui-ci, comme le prouvent les décisions successives de la justice administrative et pénale, et sans aucun risque financier pour la commune.
Les masques sont désormais tous tombés. Les vérités sont révélées au grand jour. Tous les obstacles sont levés. Objectivement, rien ne s'oppose désormais au démarrage du projet. Mais qu'a donc désormais derrière la tête la municipalité ? La maire reprendra-t-elle contact avec les opérateurs retenus qui pourraient bien s'être lassés de tant d'années d'atermoiements, voire qui pourraient s'estimer fondés à réclamer réparation ?
Ou bien, comme avec le sujet de Bois Sacré, avec quelque lubie pouvant surgir de son cerveau, la maire entrainera-t-elle La Seyne dans de nouvelles longues décennies d'expectative quant à la revalorisation culturelle, économique et sociale du dernier vieil équipement du patrimoine industriel historique de notre ville ?...
Remarquables et de grande qualité. Il serait malhonnête de trouver à redire aux événements culturels et festifs qui ont marqué le bicentenaire de la mort de Bonaparte. Les Seynois et leurs visiteurs ont apprécié à leur juste valeur les spectacles et animations qui ont rythmé ce temps fort de la vie locale.
La municipalité, ses fonctionnaires, les acteurs associatifs et économiques partenaires, doivent voir leur engagement salué.
C'est à raison que l'équipe municipale a emboité le pas de ses prédécesseurs pour offrir à nos concitoyens des moments exceptionnels alliant éveil culturel et historique et convivialité festive.
Il va se trouver du monde pour réagir à ce que je viens tout juste d'écrire, sur un registre du genre : « quand il ne critique pas, il faut quand même qu'il tire la couverture à lui... ». Pas du tout, c'est même le contraire : c'est simplement une petite riposte en forme de rappel historique à une déclaration de la maire qui, même si tout le monde se dit ravi de cette belle fête à mettre à son actif, ne peut décidément pas se départir d'une fâcheuse tentation politicienne, relayée par Var-matin : « C'est le premier acte de la reconquête de notre histoire et de notre patrimoine ».
Car, en effet, les Seynois, qui n'ont pas la mémoire courte, auront eux-mêmes relevé cette inexactitude de la part de la première magistrate. Non, il est fallacieux de dire que c'est « le premier acte » ! Tous les prédécesseurs de la maire peuvent, peu ou prou, se prévaloir, avec les employés de mairie et les partenaires associatifs, d'avoir proposé à notre population des moments forts de vie sociale et culturelle imaginés et réalisés à partir de l'évocation d'un événement de l'histoire riche de notre belle ville.
DES 350 ANS DE L'INDÉPENDANCE DE LA SEYNE AU CENTENAIRE DU PONT LEVANT, EN PASSANT (DÉJÀ...) PAR LES SOLDATS DE L'AN II DE... BONAPARTE
Pour n'évoquer que les plus récents événements s'inscrivant dans cette démarche, je rappellerai seulement les fêtes et spectacles qui ont été organisés par l'équipe d'Arthur Paecht, maire de 2001 à 2008, à l'occasion des 350 ans de l'érection de La Seyne en commune indépendante de Six-Fours.
On a toujours plaisir à retrouver les images de ces moments sur le site Internet La Seyne Info que fait vivre depuis des années le bien connu Nicky avec le soutien de l'association Le Cri. C'était à l'été 2007.
Ce fut ensuite, alors que c'était notre équipe qui présidait aux destinées de notre commune, la commémoration des 220 ans des soldats de l'An II (eh oui, déjà Bonaparte à La Seyne...). On était en 2013. L'historien local Henri Ribot relevait lors du lancement de cette manifestation festive : « Leurs noms ne sont pas sur des monuments (...) Des hommages ont été rendus, à travers la France, à ces soldats, les volontaires de l'An II, à l'origine de l'armée de la Nation, tombés sur d'autres fronts, mais pas à ceux de Toulon. ». La Seyne réparait cette omission.
Et puis, plus tard, en 2017 c'était le centenaire du pont levant de nos chantiers navals, qui a donné lieu à des événements appelés « La Navale enchantée » dont les vidéos ci-dessous, en ligne sur la chaine Internet municipale La Seyne TV, rappelleront à chacun de beaux souvenirs.
Oui, à La Seyne, quelles que soient les équipes municipales, toutes ont eu à cœur de nous amener à « la reconquête » (ou la conquête, pour nos nouveaux venus) « de notre histoire et notre patrimoine ». Avec le regret constant, au regard des difficultés financières que la ville connaît depuis des décennies, même si le talent et l'implication des employés communaux et des associations les compensent en bonne partie, de ne pouvoir plus fréquemment rythmer la vie de notre cité de ces temps d'éveil historique et culturel sur fond de fête populaire.
Je propose aux visiteurs de mon blog un quatrième quizz de 10 questions, portant, cette fois-ci, sur le bilan et les projets relatifs à la défense et la valorisation du patrimoine seynois, ainsi qu'à la maîtrise harmonieuse du développement raisonné et durable du territoire communal.
Pour jouer, il est utile de prendre connaissance du document « Le Journal, l'énergie positive » qui est accessible en lecture à l'écran en cliquant sur l'image illustrant cet article ou ICI.
Le quizz est en train de charger depuis Quizity.com, le site pour créer un quiz, veuillez patienter...
L'horizon se dégage sur la baie de Tamaris. Après la ville de La Seyne il y a trois ans, puis, récemment, la Région Provence, qui ont déjà donné un avis favorable, le président de Toulon Provence Méditerranée, que j'ai sollicité en ce sens en ma qualité de vice-président métropolitain chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, vient de me faire connaître son accord de principe.
Nos trois collectivités participeront ainsi au projet de transformation de l'Institut Michel-Pacha, ce domaine patrimonial exceptionnel de notre corniche de Tamaris, en centre international de séminaires scientifiques. C'est un bel aboutissement des démarches pugnaces que nous avons engagées il y a dix ans avec Florence Cyrulnik, alors adjointe à la Culture et au Patrimoine.
UN LIEU PATRIMONIAL D'EXCEPTION POUR LA VIE SCIENTIFIQUE
Ce sont près de six millions d'euros qui seront nécessaires à la réhabilitation de ce joyau architectural qui sera ainsi protégé, rénové et mis en valeur, tout en conservant la destination scientifique qui est la sienne depuis sa fondation à la fin du XIXe siècle. La Métropole et la Région seront appelées à participer chacune à hauteur de 5% du budget nécessaire, et j'ai confirmé que le terrain communal jouxtant la propriété sera disponible pour un usage de parking.
L'Université de Lyon 1, bénéficiaire du domaine qui a été mis à sa disposition par notre grand visionnaire local, Marius Michel de Pierredon, dit Michel Pacha, dont nous commémorons cette année les 200 ans de la naissance, fondateur de la station balnéaire de Tamaris – Les Sablettes, combinera le gros des financements qui s'inscriront dans le cadre des Initiatives d'excellence en matière d'investissements d'avenir du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
UN SITE OUVERT À LA PROMOTION DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE
Si le calendrier de travaux envisagé par les universitaires lyonnais est respecté, dès le début de l'année 2022, l'Institut Michel-Pacha version 2.0 accueillera ses premiers séminaires scientifiques de la nature et de l'environnement, déclinés en ateliers, cours thématiques, réflexions créatives, regroupant dans un cadre rare des chercheurs du monde entier de diverses disciplines, mais aussi des acteurs du monde économique, tant la recherche et l'économie se dynamisent l'une l'autre.
Les Seynois, les habitants du Grand Toulon et nos visiteurs ne seront pas oubliés, puisque l'Université de Lyon entend bien ouvrir ses portes pour des événements de vulgarisation de la culture scientifique. Un élément de plus pour le rayonnement de notre ville qui se singularise déjà en ce domaine en organisant chaque année la plus importante Semaine de la Science du département du Var sur son Parc de la Navale, événement annuel que notre équipe a créé il y a neuf ans.
Mais ça n'empêchera pas certains de continuer à ressasser que, chez nous, il n'y a rien qui va, que la commune ne fait rien, et que la métropole est oublieuse de La Seyne...
On me questionne très souvent sur le sujet. Le projet d'un complexe de cinémas, d'hôtels et de commerces de bouche, de loisirs et de culture, engagé depuis 2009, valorisant l'élément majeur de notre patrimoine industriel qu'est notre « Atelier mécanique », sur le site de nos anciens chantiers navals, va-t-il enfin voir le jour ?
Nous bouillons tous d'impatience. Il est vital que les derniers obstacles soient levés et que le chantier démarre. Et il y a de nombreuses raisons à cela.
La Seyne est la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne pas disposer d'une seule salle de cinéma.
La dynamique qui s'exerce à la fois autour des hautes technologies de notre « pôle mer » et de notre potentiel littoral et balnéaire propice au développement de l'économie du tourisme, de la culture et des loisirs, imposent que nos capacités hôtelières aillent en s'accroissant.
UNE RECONQUÊTE ENTAMÉE IL Y A 20 ANS
L'un de mes prédécesseurs, Maurice Paul, et la Chambre des métiers et de l'artisanat du Var ont entamé la reconquête du site de nos anciens chantiers navals avec la construction du Centre de formation des apprentis des métiers de la mer et la réalisation de la zone économique nautique Joseph-Grimaud.
Son successeur Arthur Paecht a poursuivi avec le Parc de la Navale et la mise en valeur du Pont Levant et de la Porte Principale des Chantiers.
Notre équipe a continué avec notre casino de jeux, l'aménagement des quais pour l'accueil des grands yachts, la création du terminal de croisières avec la Chambre de commerce et d'industrie du Var, et l'installation du chantier Monaco Marine.
Le parachèvement de cette reconquête de notre ancien site industriel, presque en plein cœur de ville, est indispensable en matière d'aménagement urbain. Peut-on durablement imposer aux croisiéristes de longer une ruine pour se rendre vers notre centre-ville ? Peut-on différer plus longtemps les aménagements de voirie et d'espaces publics qu'on ne pourra réaliser qu'après l'achèvement des dernières surfaces reconquises ? Peut-on priver à l'infini nos nouveaux concitoyens des résidences du quartier des Mouissèques de l'environnement de rêve que les constructeurs leur ont vendu ? Peut-on supporter encore que ne soit pas traitée la pollution accumulée au cours d'un siècle et demi d'industrie navale ?
Peut-on longuement, dans un contexte économique morose, se priver du travail offert à des centaines d'employés du bâtiment et des travaux publics appelés à réaliser ce complexe, puis négliger les emplois dont profiteront durablement les deux centaines de futurs salariés des cinémas, des établissements hôteliers et des commerces et services ?
Et, on me pardonnera de l'évoquer un peu égoïstement, peut-on concevoir que perdure un endroit à haut risque alors que, depuis dix ans, je tremble jour et nuit qu'un accident grave n'arrive à un des nombreux intrus ayant pénétré sur le site, malgré les clôtures sept fois réparées sur le budget communal ?
TOUTE UNE VILLE EST DANS L'IMPATIENCE
Je suis certain que tous, depuis les 6.000 signataires de la pétition initiée par une association pour réclamer que cessent les entraves au projet jusqu'aux investisseurs qui doivent piaffer d'impatience pour s'engager dans cette belle aventure économique autant que patrimoniale, depuis les aficionados du grand écran jusqu'aux entrepreneurs des sociétés voisines, depuis les gamins de nos quartiers populaires jusqu'aux retraités de nos sites résidentiels, depuis les anciens travailleurs de « la Navale » qui attendent que revivent ces immenses nefs fantômes jusqu'aux jeunes qui n'ont jamais entendu le bruit de la forge et la sirène de l'appel au labeur, depuis ceux qui en 2014 ont freiné le projet pour des raisons politiciennes jusqu'aux artistes qui regretteront de perdre un espace d'expression picturale un peu sauvage, depuis ceux qui espèrent trouver un emploi jusqu'aux bénévoles de l'association environnementale qui, pourtant, conteste le permis de construire, tous, vraiment, aujourd'hui, veulent que... ça sorte enfin !
Tous savent que ça n'a que trop duré. En 2019, cela fera dix longues années que nous aurons lancé le programme. Ça aurait dû être l'année de l'inauguration et l'ouverture au public de cette pièce majeure du puzzle de la réappropriation économique, patrimoniale, urbaine, culturelle et sociale de cet immense territoire de la construction navale.
LE SPECTRE DE LA MORT DE « LA NAVALE » PLANERA-T-IL ENCORE SUR LA SEYNE ?
Le 18 décembre, dans deux semaines, le Tribunal administratif de Toulon se penchera sur la requête en annulation du permis de construire. Les investisseurs ont répondu aux attentes en matière de stationnement, de respect de la loi littoral, et de gestion des sols pollués ( * ). Tout le monde sortirait grandi, fier de son œuvre et de sa contribution à une belle aventure collective, d'un terme mis à cette procédure avant cette fatidique date car, si par malheur la justice administrative donnait un coup de frein au programme, cela pourrait signer l'arrêt de mort de cet acte de reconquête urbaine si indispensable à notre territoire.
À défaut d'une issue heureuse, la grande et dangereuse carcasse de l'Atelier mécanique continuerait à polluer les sols urbains et les eaux de la Rade, et à dresser jusqu'à son ultime affaissement son squelette de métal où s'accrochent ses lambeaux de chair de momie de briques, déployant pour de nouvelles trop longues années, sur une ville qui s'acharne à revivre et reprendre sens, le spectre sinistre des temps de malheur de la fin de la construction navale.
( * ): Les trois sujets d'inquiétudes de l'association qui demande l'annulation du permis de construire sont levés :
- la commission nationale d'aménagement commercial statuant en matière cinématographique a validé le nombre de places de parking et, pour donner de l'air au projet, il est prévu une centaine de places supplémentaires.
- le programme prévoit la démolition de 2400 m2 de bâti et la construction de moins de 700 m2 ; il y aura donc 1700 m2 de bâti en moins que dans la situation actuelle, même s'il est patent que nous sommes en zone urbaine et que la Loi Littoral ne semble pas devoir s'appliquer.
- la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), service de l'État, a validé le process de dépollution, et le porteur de projet est même allé au-delà des obligations en s'engageant à un enlèvement et un traitement des terres souillées.
« C'est pour envoyer à mes enfants restés dans la ville d'où je viens », ou bien« Nous voudrions prendre le temps de relire ce que vous nous avez raconté », ou encore « Nos voisins installés peu avant nous n'ont pas pu venir aujourd'hui »....
Plusieurs personnes ayant répondu samedi dernier à notre invitation à notre traditionnelle cérémonie trimestrielle d'accueil des « nouveaux Seynois » m'ont demandé, au cours des échanges informels ayant suivi mon allocution autour d'un petit buffet, de leur donner le propos de bienvenue que j'avais préparé à leur intention. Comme je n'en avais qu'un exemplaire, j'ai promis de le mettre en ligne. C'est chose faite ci-après, en y ayant inclus quelques intertitres et illustrations, pour le rendre plus agréable à lire...
Mesdames, Messieurs,
C’est avec plaisir et fierté que je vous accueille à La Seyne, dans cette belle Villa Tamaris Centre d’art qui, depuis 2003, est sous la responsabilité de notre agglomération Toulon Provence Méditerranée, devenue métropole au 1er janvier dernier.
Vous êtes venus (ou revenus, pour certains) grossir les rangs de notre communauté seynoise dont la population légale est d'un peu moins de 66.000 habitants, soit 14% de plus qu'il y a 10 ans. Cela fait de La Seyne la 2ème commune du Var, la 8ème de Provence-Alpes-Côte d'Azur, la 74ème de France.
Pour un certain nombre, notamment les retraités, votre installation ici est un choix. Pour d'autres, les actifs, c'est souvent la dynamique économique et l'emploi qui vous ont conduits chez nous. Pour certains, hélas, c'est le retour contraint au bercail faute d'avoir pu réaliser un projet professionnel envisagé ailleurs.
À l'image de ceux qui s'y installent, La Seyne est contrastée. Et notre ville de contrastes est heureuse de tous vous accueillir.
LA SEYNE, VILLE DE CONTRASTES
La Seyne est en effet singulière parmi la plupart des communes du littoral de la région. Ancrée dans le réel, elle est à l’image de la vraie vie, avec des représentations très diverses.
Contrastes... Jugez-vous-mêmes. Elle abrite à la fois le plus grand ensemble d'habitat social de périphérie urbaine du département et, même s'ils sont peu nombreux, elle accueille certains des foyers fiscaux éligibles à l'impôt sur la fortune qui possèdent les patrimoines fonciers les plus élevés du Var.
Contrastes... C'est à La Seyne qu'on relève le plus fort taux de familles varoises vivant sous le seuil de pauvreté, mais c'est à La Seyne aussi qu'on note avec constance depuis 3 ans les meilleurs chiffres de baisse du chômage du département, toutes tranches d'âge et tous niveaux de qualification professionnelle confondus, y compris pour les moins de 25 ans résidant dans nos quartiers urbains fragiles dont la courbe descendante du chômage suit exactement celle des jeunes des autres quartiers alors que, en moyenne nationale, elle est 2 fois et demie plus pessimiste.
ZONE URBAINE SENSIBLE ET SITES PATRIMONIAUX REMARQUABLES
Contrastes... Un tiers de la commune est classé "zone urbaine sensible", "zone de sécurité prioritaire", "zone d'éducation prioritaire", "quartier prioritaire de la politique de la ville"...
... tandis qu'un autre tiers abrite le plus important pôle de compétitivité à vocation mondiale du littoral méditerranéen, centré sur les sciences, les technologies et les industries de la mer, de l'exploration et l'exploitation des océans au nautisme, en passant par l'industrie navale enrichie de nos savoir-faire historiques, la sûreté et la sécurité maritimes,
... et un qu'autre tiers contribue à ce que la commune soit labellisée "station classée de tourisme", qu'elle dispose du "pavillon bleu" pour la qualité de ses plages, d'un classement en "site patrimonial remarquable", d'un autre en "Natura 2000", et du "label patrimoine du XXe siècle" pour notre hameau des Sablettes répertorié par le ministère de la culture pour son architecture Pouillon, qu'elle développe, avec ses ports de pêche et ses fermes marines sur pilotis, ses produits de qualité de l'aquaculture et la conchyliculture, récemment primés au niveau national, et qu'elle accueille le seul hôtel prestigieux de la marque Hilton de la côte méditerranéenne française.
COMMERCES DU CENTRE EN DÉCLIN ET ÉCONOMIE DYNAMIQUE
Contrastes... Même si elle est loin d'être la seule parmi les villes moyennes, son centre ancien est durement dégradé, avec une activité commerciale en déclin accéléré, des zones d'habitat indigne et insalubre entre les mains de "marchands de sommeil" sans vergogne, un sentiment d'insécurité, mais...
... c'est dans son périmètre que fonctionne la plus grande bibliothèque théâtrale de France,
... et qu'on compte deux monuments classés à l'inventaire des monuments historiques — l'église Notre-Dame-de-Bon-Voyage et le pont levant des chantiers navals dont nous avons fêté le centenaire l'été dernier avec plusieurs dizaines de milliers de Seynois et de visiteurs —, et la maison de l'habitat et celle du patrimoine dont les réhabilitations et mises en valeur nous ont valu de nous voir décerner les "Rubans du patrimoine",
.. sans oublier notre notre casino « municipal » de jeux attirant des milliers de visiteurs, consommateurs redynamisant l'activité locale, et, bientôt, valorisant l'architecture industrielle de l'ancien atelier de mécanique des chantiers navals, un complexe de neuf cinémas, deux hôtels, et des commerces de bouche, de culture et de loisirs.
UN RICHE POTENTIEL À VALORISER POUR TOUS
La Seyne, c'est donc d'une part, autour de ses 25 kilomètres de littoral jalonné de douze ports, une richesse patrimoniale naturelle, littorale, balnéaire, touristique, culturelle, urbaine, technologique, scientifique et industrielle, un potentiel de dynamique irriguant bien au-delà des limites communales, et d'autre part un enjeu extrême de faire vivre l'équité, l'égalité, la solidarité, l'harmonie et la mixité sociale d'un territoire urbain très divers, pour que chacun, quelle que soit sa situation, puisse tirer parti de nos potentiels.
Tout ça suppose des moyens. On en a eu dans le passé, pour nous reconstruire après le drame de la fermeture de notre industrie navale.
TOUS LES SEYNOIS TIRENT PROFIT DE LA RÉNOVATION DE BERTHE
Tous les moyens sont bons. Si on agit là, ça bénéficie partout.
À titre d'exemple, à ceux qui le dénigrent, je dis et redis que mon prédécesseur, qui n'est pas du tout de ma sensibilité politique, a très bien fait de lancer en 2006 le programme de rénovation de Berthe que nous avons mené à bien et qui se termine en fin de cette année, cité en modèle à l'échelle européenne.
Les près de 400 millions d'euros qui y auront été investis, dont seulement 12% à la charge de la commune, tout le reste en subventions, auront redonné de la dignité à 25% de nos habitants, mais aussi et surtout de la fierté à tous, car ça aura amélioré l'image de notre ville au bénéfice l'ensemble de ses résidents.
Ça aura ainsi permis de réaliser les grands carrefours aux alentours des hypermarchés depuis la sortie de l'autoroute à Camp Laurent jusqu'à la clinique du Cap d'Or, améliorant les mobilités de tous, et des équipements publics comme la médiathèque Andrée-Chedid, récemment citée en exemple par la ministre de la culture, dont 60% des abonnés n'habitent pas le quartier Berthe et 20% résident sur d'autres communes.
Sans compter que, par le parti-pris de développement durable de la rénovation de nos quartiers d'HLM, nous avons la fierté d'être la toute première commune varoise à être classée "territoire à énergie positive pour la croissance verte", nous ouvrant la porte d'aides financières précieuses pour toute la commune, et même la ville de Toulon.
Ces investissements récents dans nos quartiers populaires prioritaires complètent d'autres plus anciens qui, eux aussi, soutenus par l'État, ont donné à tous les Seynois et voisins de bénéficier de nouveaux aménagements urbains, comme 4,5 des 6 kilomètres seynois de la voie dédiée au transport en commun en site propre qui nous auront permis d'obtenir que l'agglomération prévoie de mener le futur tramway ou bus à haut niveau de service non pas seulement de l'université de La Garde à la gare SNCF de La Seyne, mais prolonge son tracé jusqu'aux anciens chantiers navals.
DES TEMPS DIFFICILES POUR LES COLLECTIVITÉS LOCALES
Nous aimerions tant pouvoir bénéficier aujourd'hui d'une même attention des institutions publiques d'État, pour la rénovation de notre centre-ville, ou pour la création de nouvelles lignes de bateaux-bus, ou pour des infrastructures routières comme la corniche de Tamaris, ou pour la réalisation du canal d'avivement du port de Saint-Elme engorgé par les sables et les posidonies, ou pour l'acquisition, aux fins de protection, valorisation et ouverture au public, comme on l'a fait pour les 60 hectares du Domaine de Fabrégas, de la colline du Fort Saint-Elme que le ministère des Armées a déclassée et met en vente.
Mais quatre années de baisse des dotations, de contrainte budgétaire imposée, mettent à genoux les collectivités locales. Communes, métropoles, départements et régions sont à la peine budgétaire. Les investissements publics, qui pourtant assurent en France 75% de l'économie et l'emploi du bâtiment et des travaux publics, doivent être différés ou étalés dans le temps, quand il ne nous faut pas y renoncer.
DES INGRÉDIENTS POUR LA RÉUSSITE DU TERRITOIRE
Alors, plus que jamais, nous devons veiller à tirer le meilleur parti pour notre territoire des opportunités résultant d'une harmonieuse coopération ou complémentarité entre...
... les services publics locaux que nous peinons à maintenir, mais que nous modernisons, à l'image du tout nouveau portail Internet citoyen intégré, le premier de notre métropole,
... les acteurs économiques, des artisans et PME jusqu'aux grandes sociétés comme notre fleuron industriel local CNIM, qui ont le courage d'investir et d'entreprendre malgré les vicissitudes des temps de mondialisation favorisant plus la finance que l'initiative et le travail,
... et le monde social et associatif, extrêmement dynamique à La Seyne grâce à des milliers de bénévoles — qui vous attendent d'ailleurs en renfort... —, mais très gravement affaibli par les diminutions constantes de soutiens publics.
Alors, comme je ne crois pas au Bon Dieu, je préfère compter sur cette harmonie d'initiatives et de potentiels humains que sur la réalisation des miracles qui sont symbolisés en or et argent sur le fond rouge et bleu de notre blason : la multiplication des pains et la pêche miraculeuse.
UNE HISTOIRE QUI A FORGÉ LA SEYNE D'AUJOUR'HUI ET DE DEMAIN
Oui, nous disposons de bons ingrédients à La Seyne. Et surtout, parmi ceux-ci, de nos 66.000 concitoyens dont vous venez de conforter la grande équipe, elle aussi rouge et bleu (dans plusieurs sens du terme...), qui est, à l'instar de celles notre club de rugby — le plus ancien du Var —, entreprenante, généreuse, altruiste, tolérante et humaniste. Mais aussi parfois espiègle, rebelle, contestataire, toujours prête à se défendre.
C'est sûrement la résultante d'un héritage croisé, entre, d'une part, nos 150 années d'industrie navale, où nos anciens ont forgé les technologies qui permettent aujourd'hui notre redynamisation, mais aussi un penchant durable pour la lutte sociale, et, d'autre part, notre histoire républicaine, car c'est bien depuis les collines de La Seyne que les grognards, galvanisés par le jeune capitaine Bonaparte les qualifiant "d'hommes sans peur", ont fondu sur les forts de l'Éguillette, de la colline Caire et de Balaguier, avant de soumettre, couler ou chasser les flottes royalistes anglaise et espagnole venues prêter main forte aux voisins toulonnais ralliés à la contre-révolution.
Mais, depuis, promis, nous nous sommes rangés. Ou, du moins, nous essayons...
Car l'enjeu est grand : La Seyne est reconnue comme la chance majeure de la métropole du Grand Toulon. Nous devons tenir notre rôle pour prendre toute notre part dans la communauté de destin de notre aire urbaine de 430.000 habitants du tour de la Rade.
Merci de votre patiente attention. Et bienvenue à La Seyne ! Bienvenue chez vous !
Les Seynois, et les Saint-Elmois en particulier, j'en suis certain, ne me donneront pas tort. J'ai formulé un avis favorable au projet de la Marine nationale de mettre l'un de ses bâtiments de la forêt littorale du Fort Saint-Elme à la disposition de la fondation catholique des « Apprentis d'Auteuil », association d'utilité publique agréée par l'État, pour y assurer l'accueil d'une quarantaine de mineurs migrants isolés.
La Seyne a toujours été une terre d'accueil pour ceux qui ont dû fuir leurs pays de misère ou de guerre. Elle ne faillira pas en ce XXIe siècle où la route demeure longue vers la fraternité universelle.
UN SITE LITTORAL EXCEPTIONNEL À PROTÉGER ET VALORISER
La Marine nationale veut mettre en vente cette colline littorale que nous avons réussi, par les révisions de nos plans d'urbanisme, à sanctuariser et sauver de l'urbanisation mortelle qu'elle aurait pu connaître. Les militaires l'ont désormais désaffectée et, sans maintien d'une présence générée par une activité, Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et vice-président de la métropole chargé de l'environnement, et moi, craignons des intrusions et des risques d'incendie qui pourraient être fatals à ce bel espace boisé à cheval sur nos deux communes.
Si le Conservatoire du littoral, que nous avons saisi pour élaborer un projet de gestion partagée avec nos communes et notre métropole, comme c'est le cas depuis quelques années au Domaine de Fabrégas, a d'ores et déjà acquis la partie mandréenne de la forêt, les négociations s'avèrent plus ardues avec la DMPA du Ministère des Armées qui, souhaitant réaliser le maximum de profit sur la partie seynoise du domaine, semblerait prête à vendre au plus offrant, y compris à quelque riche investisseur privé désireux de posséder une magnifique propriété littorale, même si j'ai placé tous les verrous administratifs interdisant les constructions et protégeant l'espace boisé classé.
L'ACCUEIL DE MINEURS ISOLÉS : UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR
Mais les échanges continuent et, fussent-ils longs, nous ne désespérons pas de parvenir à une solution de compromis qui conjuguerait une partie des objectifs financiers de la Défense et ceux de notre territoire, dans le but, comme nous l'expliquions en 2015 à Var-matin (cliquez sur l'article ci-contre pour l'agrandir) de préserver, valoriser et ouvrir la forêt au public, rétablir la liaison piétonnière littorale entre Saint-Elme (La Seyne) et Saint-Asile (Saint-Mandrier), maintenir l'action d'insertion conduite par l'association Tremplin, et entreprendre un chantier d'insertion durable pour la réhabilitation du fort historique comme cela a été fait au fort de l'Éguillette (photo ci-dessous).
Cela permettra en outre, sur la partie occidentale jouxtant le port de Saint-Elme, le maintien des activités des associations nautiques qui, dès 2019, devront libérer les espaces nécessaires à la réalisation d'un chenal d'avivement indispensable pour empêcher l'ensablement et l'amas des posidonies qui, chaque année, engorgent notre charmant petit port.
En ces circonstances, l'accueil à Saint-Elme des malheureux jeunes migrants isolés, outre la belle œuvre humanitaire dont La Seyne sera fière, permettra de prendre le temps de poursuivre les échanges avec le Ministère des Armées sans crainte de dégradations pouvant s'avérer irrémédiables pour ce site naturel et patrimonial qui, sans cela, aurait été laissé à l'abandon.
Amis Seynois, faisons donc nôtre la devise des « Apprentis d'Auteuil » : La confiance peut sauver l'avenir.
Les journalistes du quotidien Var-matin n'ont pas exagéré avec les qualificatifs qu'ils ont employés pour rendre compte de la soirée de clôture de la quinzaine d'animations dédiées au centenaire du Pont de La Seyne.
« Magique », « grandiose », « en apothéose », c'est en effet ce que j'ai entendu tout au long de la soirée de samedi, alternant avec les « magnifique », « frisant la perfection », « féérique », « émouvant à donner la chair de poule et faire monter les larmes » et autres « hallucinant ». Et autant, en paroles ou par messages, au cours de ce dimanche, tant de la part de nos concitoyens que de celle de nos visiteurs.
Il s'en sera bien sûr certainement trouvé pour que ces avis ne fassent pas l'unanimité, mais je n'en ai pas croisé un seul.
Alors oui, franchement, après avoir drôlement tremblé, pendant des semaines, nos équipes, nos élus et les citoyens volontaires membres du comité consultatif des festivités peuvent souffler et être fiers du boulot accompli qui a ravi et ému quelque 20.000 grands et petits.
Merci, grand merci, vraiment, à Éric Marro, Pierre Poupeney, Florence Cyrulnik, Claude Astore et Jean-Luc Bigeard, nos élus en charge de la culture, des festivités, du patrimoine, de la police, de la voirie et de la prévention, à toutes les cadres et agents du service "événementiel" autour de Nicolas Bonnefoi, et de tous les services publics communaux qui ont coopéré pour assurer la logistique matérielle et administrative, la sécurité, l'information et la communication, et les animations et spectacles du « in » et du « off » de cette folle quinzaine.
MERCI, GRAND MERCI, LA SEYNE !
Merci, grand merci à ceux qui ont assuré la circulation, la préparation, le rangement et le nettoyage du Parc de la Navale, du centre ancien et du port, aux bénévoles et salariés des associations, aux sociétés et commerces qui ont soutenu et joué le jeu, aux pompiers et secouristes, au service municipal de prévention des risques, à la préfecture et la police nationale, qui, en excellente coopération avec nos policiers municipaux très investis, ont assuré la prévention, la protection et la sécurité des personnes et des biens.
Merci, grand merci, à tous ceux que j'oublie de citer qui, d'une façon ou d'une autre, ont apporté leur contribution à ces temps forts de fête et de convivialité, d'histoire et de mémoire, qui resteront sans nul doute dans les annales des grands moments de La Seyne.
Et merci, grand merci bien sûr aux milliers de Seynois, voisins et vacanciers qui, du 30 juin au 15 juillet, ont compris et respecté les contraintes qu'imposent les temps à risque que nous traversons, mais surtout goûté si nombreux à ces moments d'exception, manière aussi de rendre hommage à ceux qui ont péri ou ont été affreusement meurtris en d'autres moments et lieux festifs, et d'envoyer, ce faisant, un message de vie, d'espoir, de liberté et de fraternité à la face de tous les sinistres inhumains du Monde.