5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 08:57

 

C'est vrai que notre petit "square de l'Abbé Pierre" seynois passe inaperçu pour beaucoup de nos concitoyens.

 

Mais la question de sa dénomination se pose tout de même après les révélations d'accusations de violences sexuelles du fondateur de la communauté Emmaüs.

 

D'autant plus que beaucoup d'écoliers et écolières, lycéennes et lycéens, et familles, passent chaque jour devant cet espace urbain.

 

C'est pourquoi je me suis autorisé à adresser une suggestion en forme de lettre ouverte à la maire de La Seyne. Je la partage ici (cliquez sur la lettre pour l'agrandir)...

 

 

 

CLIQUEZ SUR LA LETTRE POUR L'AGRANDIR

 

Oui, la question des dénominations de lieux pour des hommages publics et toujours chose sensible. Je me souviens avoir été maintes fois sollicité, notamment par des camarades de mon parti d'alors, le Parti socialiste, pour que je propose au conseil municipal d'honorer la mémoire de Mitterrand en donnant son nom à un lieu de la commune.

 

Autant le président de la République qu'il fut aurait mérité qu'il fût honoré, autant son passé de vichyste en sa jeunesse me semblait l'interdire. Mais j'ai pris mes solliciteurs au mot. L'allée principale du parc Fernand-Braudel des Sablettes porte le nom de Mitterrand... mais de Danielle, née Gouze, son épouse, figure de la Résistance et de la solidarité internationale, du soutien aux droits des peuples et aux biens communs tels que l'eau dont elle rappela à La Seyne qu'elle « n’est pas une marchandise, mais un bien commun non seulement pour l’Humanité mais aussi pour le vivant », et que « l'accès à l'eau est un droit humain fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion publique, démocratique et transparente »...

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 18:11

 

De la stratégie politicarde sur le dos des élèves, il fallait oser. Attal l'a fait, en imposant contre les avis des spécialistes de l'éducation de répartir les collégiens par "groupes de niveau". De la formation émancipatrice des ados, il s'en fout, seule l'intéresse la tactique envers un électorat ciblé : le signal est envoyé aux grincheux, aux égoïstes, à ceux qui rêvent de ségrégation, comme si, en leur offrant sur un plateau une réponse digne des pires anti-républicains, il allait obtenir d'eux qu'ils lui fassent confiance. Au contraire, l'Histoire montre que, ce faisant, il court le grave risque de les conforter dans leur obscurantisme et de les voir préférer l'original de l'extrême-droite au pastiche qu'il se hasarde à incarner.

 

Et, pour mener à bien sa vilaine entreprise, Attal veut utiliser les personnels de l'Éducation nationale auxquels il prétend imposer de faire l'exact contraire de ce que leur formation, leur mission et leur éthique fondées sur l'égalité républicaine leur commandent.

 

Mais mes anciens collègues profs ont le pouvoir de ne pas se rendre complices de cette manœuvre indigne du sanctuaire institutionnel qu'est l'École de la République. Comment ? En adoptant la ligne de conduite du "bien faire, laisser dire" qui vaut bien des résistances actives et qui permet d'économiser son énergie pour d'autres luttes. Explications et suggestions...

 

 

DE FAUSSES BONNES IDÉES UTILISÉES À D'AUTRES FINS

 

Sur le fond, ceux qui sont vent debout contre cette réforme imbécile ont bien raison de l'être. Tous les scientifiques de la planète le confirment, et, sans même faire appel aux érudits, tous les enseignants le savent par expérience : la relégation dans un groupe homogène des élèves en difficulté, fût-il à effectifs réduits, ne suffit pas à leur permettre de progresser, pas plus que l'exclusion des "mauvais élèves" n'aide à elle seule les "bons" maintenus entre eux à devenir encore meilleurs. En revanche, la diversité de niveaux crée les conditions de l'émulation de tous qui, au moins pour certains, en tirent profit en termes de résultats. Et c'est d'autant plus vrai lorsque sont créées les conditions de la mixité sociale et de l'aide aux élèves en difficulté. Tout au plus les profs gagnent-ils un peu dans la gestion de leurs élèves, avec moins d'obligation de diversification ou de régulation des comportements de ceux qui "ne suivent pas" ou, a contrario, de ceux qui "ont vite fini leur travail et s'ennuient". Mais ça se saurait si l'ambition ministérielle était le confort professionnel de ses fonctionnaires.

 

 

MAIS LES PROFS ONT L'OUTIL POUR EMPÊCHER L'INDICIBLE

 

Il n'y a donc aucune raison pédagogique à mettre en œuvre ce que demande Attal, sans même parler des raisons sociales. Et le ministère de l'Éducation nationale lui-même livre aux collèges les clés pour s'exonérer de sa propre stupide injonction. Le décret récemment paru stipule en effet que « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». On lit bien : « des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». Du coup, il suffit aux enseignants – et pas à leur hiérarchie – de considérer que « les besoins des élèves », c'est de vivre leur scolarité dans un groupe-classe riche de son hétérogénéité, de bénéficier d'une scolarité sans discrimination stigmatisante, et de continuer à profiter des projets éducatifs spécifiques (demi-groupes en travaux pratiques de sciences et technologies, classes-défense, classes-patrimoine, etc) et des enseignements moins courus que d'autres (langues anciennes et régionales, allemand en Provence ou italien en Picardie, arabe, chinois, etc) qui disparaîtraient automatiquement parce que les dotations horaires, non extensibles, vont servir à organiser ces funestes "groupes de niveau". À charge donc aux enseignants de prendre le ministre au mot, le décret au pied de la lettre, et de constituer les classes eux-mêmes, sans intervention de leur hiérarchie et sans tenir compte des résultats scolaires des uns et des autres de leurs collégiens. Et le faire au nom « des besoins des élèves ». Le tour est joué. Laisser dire, et bien faire...

 

 

L'AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS À ACTIVER FACE À LA BÊTISE

 

J'ai connu dans ma carrière de prof neuf chefs d'établissement, chacun avec sa personnalité, ses intérêts, ses passions, ses "dadas", mais tous avec un sens aigu du service public de l'École laïque et un réel effort d'accompagnement de ceux qui dispensent l'enseignement aux jeunes. Eux-mêmes issus du corps enseignant ou de la vie scolaire, aucun n'a jamais imposé quelque stratégie pédagogique que ce soit. Que les principaux de collège laissent faire leurs professeurs. Les inspecteurs eux-mêmes contestent cette soi-disant réforme, ils ne viendront pas leur chercher des poux dans la tête. Comment le pourraient-ils, puisque les équipes de profs ne feraient qu'appliquer scrupuleusement le décret d'une ministre qui rappelle à qui veut l'entendre l'importance de l'autonomie des établissements ? D'ailleurs, alors qu'on entend déjà certains chefs d'établissements de l'enseignement privé confessionnel expliquer qu'ils ne mettront pas en place le projet, ce serait un comble qu'on fasse des misères aux "hussards noirs de la République". Laisser dire, et bien faire...

 

 

BIEN FAIRE, ET LAISSER DIRE...

 

Bien faire, laisser dire... C'est aussi en faisant mine d'obéir, le dos rond, tout en agissant avec efficience sans tambour ni trompette, qu'on peut arriver à ses fins. Les instituteurs résistants des années 1940 prenaient bien garde d'afficher le portrait de Pétain au-dessus du tableau noir et de faire entonner Maréchal nous voilà à leurs élèves, mais éveillaient les consciences habilement au détour des leçons de morale, voire cachaient des enfants juifs ou sabotaient des voies ferrées. Sans aller jusque là, on a tout de même de quoi faire en finesse. Surtout qu'il faut ménager son énergie revendicative car il y a d'autres enjeux de fond, parce que l'École va mal.

 

Mais si l'École va mal, ce n'est pas à cause de la diversité socio-économique et de performance scolaire des jeunes dans les classes. C'est parce qu'on la dépossède méthodiquement de ses moyens, en postes d'enseignants et de vie scolaire et en ressources financières et logistiques, parce qu'on ne revalorise pas les métiers de ceux qui s'y impliquent, parce qu'on n'investit pas dans la formation initiale et continue, parce qu'on caporalise la gestion des équipes, parce qu'on étrangle budgétairement les collectivités locales qui peinent à assurer des conditions matérielles propices à l'éveil et aux apprentissages dans des locaux adaptés, parce qu'on réduit sans cesse les moyens de l'accompagnement des jeunes en difficulté du fait de la réalité sociale de leurs environnements familiaux. Ça, ce sont des combats francs à mener.

 

On ne résoudra rien avec des groupes de niveaux, des uniformes, des "chocs de savoirs", et autres concepts inopérants qui ne servent qu'à faire glousser d'aise les réactionnaires nostalgiques d'un passé aussi radieux qu'imaginaire dont on croit que, en les abreuvant de termes guerriers, on va éviter qu'ils donnent leurs voix aux totalitaires qui leur vendent de chimériques lendemains, lesquels, comme l'Histoire et des présents d'ailleurs nous l'apprennent, ne seraient faits que d'inégalités accrues, de discriminations, de rejet des autres, de chacun pour soi, de perte de libertés, et de danger pour la Paix.

 

Attal doit pourtant le savoir. Il joue avec le feu. Les profs et les chefs d'établissements peuvent le ramener à la raison.

 

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:20

 

Si La Seyne n'avait pas décidé de faire cavalier seul, peut-être aurait-elle au moins tenté de ne pas se faire rouler dans la farine par l'État depuis bientôt quatre ans. Et l'offre d'activités scolaires et périscolaires pour les enfants et les jeunes de la commune ne s'en serait que mieux portée.

 

Le dispositif de "Cité éducative", label national qui nous a été attribué en 2019, est un bel instrument qui permet d'obtenir des aides financières des ministères de la Ville et de l'Éducation nationale pour développer l'éducation de tous les temps et lieux de vie de nos jeunes concitoyens. C'est bien que la municipalité ait poursuivi cette démarche. Mais ça aurait été mieux si, comme la plupart des communes qui bénéficient du programme, et comme c'était le cas avant 2020, elle avait tenu bon et refusé de payer pour y avoir droit.

 

 

ENSEMBLE, LES VILLES N'ONT PAS SUIVI L'INJONCTION DE L'ÉTAT

 

L'union fait la force, c'est bien connu. C'est pour ça que la Ville faisait partie de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, une association de communes et d'intercommunalités de toutes sensibilités politiques qui, ensemble, échangent, analysent, se défendent, proposent, exigent, pour obtenir de meilleurs moyens de répondre aux besoins de leurs habitants. Mais, comme depuis 2020, il faut chez nous démanteler tout ce qui s'est construit antérieurement, La Seyne a quitté l'association et ne profite plus ni des retours d'expériences des autres communes, ni de la force de l'action collective face à un État qui ne manifeste guère d'intérêt, en l'occurrence, à la formation et l'émancipation des jeunes générations.

 

C'est le cas pour le dispositif de "Cité éducative". Si l'adjoint à la maire chargé du dossier s'était renseigné auprès de ses collègues des communes adhérentes de Ville & Banlieue, à commencer par la présidente de la Commission Éducation de l'association, maire – de droite comme il l'est lui-même – de Chanteloup-les-Vignes en Île-de-France, et s'il avait pensé à l'intérêt de la commune et de ses jeunes habitants au lieu de se frotter les mains d'avoir déniché une soi-disant anomalie et de se répandre dans la presse (Var-matin) sur l'air de "heureusement que je suis arrivé pour réparer les erreurs du passé", il se serait appuyé sur ce qu'il en est ailleurs et sur le poids des maires unis pour ramener l'État à la raison.

 

Car, contrairement à ce qu'il affirmait à tort, pour bénéficier de 75 à 80 % de financements de l'État pour les activités scolaires et périscolaires de la cité éducative, il n'est en effet pas nécessaire d'augmenter de 20 à 25 % ce secteur de dépenses communales. Il suffit d'estimer le coût de ce que la ville dépense déjà pour ses programmes en faveur de l'enfance et la jeunesse, en personnel, en locaux, en logistique, en activités. Et à La Seyne on est très largement au-dessus des 120.000 euros annuels que cet adjoint fait inutilement dépenser chaque année en plus à la commune pour obtenir en retour l'intéressante aide financière de l'État.

 

Nos voisins toulonnais, quant à eux, ont résisté et, comme le relatait La Marseillaise, ils obtiennent depuis 2022 de l'État 800.000 euros par an... « sans cofinancement de la Ville ». Cette réalité nationale vient d'ailleurs d'être confirmée lors d'un point d'étape sur les cités éducatives et l'éducation prioritaire organisé par Ville & Banlieue auquel la maire ou son adjoint auraient pu prendre part s'ils avaient estimé qu'échanger avec des édiles d'autres territoires est toujours un bon moyen d'affiner et parfaire leur propre stratégie. Et surtout, ensemble, de peser fort face à un État toujours prompt à reprendre d'une main ce qu'il octroie de l'autre.

 

 

IL EST TOUJOURS TEMPS DE RÉPARER SES ERREURS

 

Si je reviens aujourd'hui sur le sujet, c'est qu'on arrive au terme de la convention de trois ans signée avec l'État pour les cités éducatives. C'est sûrement l'occasion pour la Ville d'effacer son erreur et de renégocier. Ça l'est d'autant plus que l'État a changé la règle du jeu et que la part communale à afficher est désormais de 30 % du budget de la cité éducative. La Seyne aurait tout intérêt à revenir à la raison. Et contraindre avec fermeté l'État à faire de même.

 

À moins que la maire, ou (dans son dos ?) son adjoint chargé de la cité éducative, n'aient derrière la tête d'autres objectifs de démantèlement du réseau socio-éducatif associatif seynois qui, s'ils ne sont pas ouvertement affichés, questionnent tout de même lorsqu'on constate les baisses drastiques, depuis 2021, de subventions communales à des associations agréées à la compétence reconnue, agissant notamment en faveur des publics de nos quartiers fragiles. Devoir abonder encore plus le budget de la cité éducative en se retranchant derrière une injonction de l'État permettrait de justifier de nouvelles réductions de subventions communales de droit commun à ces associations que la municipalité n'a pas hésité à qualifier dès son élection... « d'islamo-gauchistes ».

 

Je ne veux pas l'imaginer, tant ce serait ignoble.

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 11:21

 

À lire la presse locale, ce fut un bel événement que celui de l'inauguration de l'Institut Médico-Éducatif de l'association Phar83, jouxtant notre école publique Léo-Lagrange, qui accueille depuis la rentrée des écoliers porteurs de handicaps intellectuels dans le cadre d'un partenariat avec l'Éducation nationale et la Ville.

 

La présence de deux ministres à la visite inaugurale était méritée, car il s'agit d'un beau projet innovant d'inclusion résultant d'une initiative de l'association Phar83 qui a su sensibiliser l'équipe éducative de l'école des Sablettes ainsi que les élus de notre équipe municipale du mandat 2014-2020, puis, après l'alternance de 2020, leurs successeurs.

 

C'est bien pour ça que c'est dommage que ces derniers aient, une fois de plus, cru malin de déroger aux bons usages de courtoisie républicaine.

 

 

JOLI PARTENARIAT ENTRE ACTEURS DE L'ÉDUCATION

 

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Le journal "La Provence", dans son édition du 25 janvier dernier (cliquez sur l'image de l'article pour le lire), a exposé les grandes lignes d'un projet qui a transcendé les divergences politiques locales dans l'intérêt de tous les enfants, les déficients mentaux comme les autres. Aucune opposition ne s'était d'ailleurs fait jour lorsque j'avais soumis la question au conseil municipal.

 

C'est pourquoi j'avais regretté en octobre 2021, pour la cérémonie de pose de la première pierre de ce nouvel établissement, que la maire se soit opposée à la présence, certes de moi-même, ce qui n'avait pas grande importance, mais surtout des anciens élus qui furent les chevilles ouvrières du programme, invités par l'association Phar83 : Olivier Andrau, Any Baudin et Isabelle Renier, respectivement en charge de la solidarité, du handicap et de l'éducation.

 

On m'a fait savoir à l'époque que « mais non, pourquoi penser ça ? Il n'y a aucune volonté d'exclure quiconque, ce doit être une erreur, etc. ». Admettons. Je n'en ai pas rajouté.

 

 

UN "LOUPÉ", ÇA VA. MAIS QUAND ÇA DEVIENT UNE HABITUDE...

 

Sauf que, ces jours derniers, un an après, pour l'inauguration officielle, ces mêmes trois anciens élus de gauche, qui ont autant œuvré sur le projet que ceux d'aujourd'hui, n'ont pas plus été conviés. C'est minable et encore une fois contraire à la simple courtoisie.

 

Du coup, alors que je m'étais résolu à ne pas contredire ceux qui plaidaient la malencontreuse inadvertance d'un supposé oubli, je m'autorise à publier le courriel reçu à l'époque de Phar83 qui confirme, en indiquant en être désolé, la volonté excluante qui animait l'équipe de la maire et semble ne pas avoir disparu aujourd'hui (c'est moi qui ai souligné un passage et masqué l'identité personnelle et la fonction du signataire).

 

Fort heureusement, la maire n'a tout de même pas omis les usages républicains régis par le protocole officiel qui ont été cette fois-ci respectés. Le député de la circonscription était bien invité et présent. Il n'a même pas semblé gêné que le joli projet partagé d'inclusion des enfants implique les enseignants de l'école publique de la République, lui qui, depuis des années, émarge au parti d'extrême-droite dont le programme d'une des dernières élections présidentielles dénonçait, ainsi que le rappelle un article du journal Mediapart« le fait que l'Etat tolère 'l'intrusion' du corps enseignant dans l'éducation des enfants »...

 

 

 

La photo qui illustre cet article a été "empruntée" au site Internet Prat!que. Elle y porte la mention " iStock.com - kali9". Je peux bien sûr la retirer sur simple demande.

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 04:31

La municipalité seynoise s'est fait avoir. Pour qu'elle puisse bénéficier d'une aide de l'État, celui-ci lui a imposé à tort en 2020 d'accroître ses dépenses éducatives.

 

L'adjoint à la maire chargé du dispositif de "cité éducative", comme ses collègues jamais en reste pour casser du sucre sur le dos de ses prédécesseurs, aurait pourtant dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d'ouvrir une polémique en faisant retomber sur eux la faute de sa propre bévue, les vilipendant pour n'avoir pas prévu cette dépense supplémentaire soi-disant obligatoire.

 

L'exemple de Toulon vient rétablir la vérité mise à mal.

 

UNE AIDE DE L'ÉTAT OBTENUE SANS CONTREPARTIE COMMUNALE

 

Toulon vient en effet d'obtenir le même label de "cité éducative" que celui que La Seyne avait été la première et unique commune du Var à se voir décerner en 2019. C'est un programme d'État qui vient conforter les efforts des villes abritant des quartiers urbains fragiles en matière de scolarité et d'éducation par le loisir, le sport, la culture, et toutes activités périscolaires émancipatrices.

 

Forte de son investissement budgétaire pour l'enfance et la jeunesse, représentant alors une bonne part de ses dépenses de fonctionnement, engagées pour ses propres services comme pour les activités de ses nombreuses associations socio-éducatives, La Seyne avait été repérée par le ministère de la Ville comme un exemple à suivre. Une subvention d'État lui avait été garantie pour trois ans pour conforter et amplifier ses actions. L'État reconnaissait alors que les budgets significatifs déjà engagés par la commune constituaient la contrepartie à son appui financier. C'était donc un plus pour nos jeunes concitoyens sans coût additionnel pour la Ville.

 

UNE EXIGENCE INDUE DE L'ÉTAT

 

Avec le changement d'équipe municipale, l'État a manifestement repéré une brèche dans laquelle enfoncer un coin. Il a donné à croire à la mairie que ces subventions ne pouvaient lui être allouées que si celle-ci consentait un effort financier supplémentaire. Au lieu de prendre l'attache de ses prédécesseurs dont il prenait le relais afin de savoir ce qui avait vraiment été convenu avec l'État, l'adjoint n'a pas discuté. Et la Ville a inutilement mis la main à la poche.

 

On aurait pu en rester là. Mais l'adjoint n'a pas pu s'empêcher d'engager une polémique, comme en atteste un article de Var-matin paru trois mois après l'installation de la municipalité élue en 2020. Fin du premier acte.

 

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LA VÉRITÉ RÉTABLIE PAR LES FAITS

 

Tout vient à point à qui sait attendre. L'annonce dans la presse de l'obtention du même label de "cité éducative" par nos voisins toulonnais permet de confirmer qu'il n'y avait nulle obligation pour la commune d'engager des dépenses supplémentaires. Alors, qui avait raison ?...

 

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On ne s'attend bien sûr pas à ce que l'adjoint au maire reconnaisse son erreur et regrette ses paroles hâtives et infondées.

 

Une seule question doit désormais prévaloir : l'an prochain, au terme du programme triennal de "cité éducative", La Seyne, si elle demande la reconduction de sa labellisation pour trois nouvelles années, va-t-elle à nouveau se coucher devant l'inadmissible exigence de l'État d'engager des budgets communaux indus en contrepartie de l'aide que celui-ci a le devoir de lui apporter ?...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
31 décembre 2021 5 31 /12 /décembre /2021 12:01

Ce sont des centaines, pour ne pas dire des milliers, de Seynois qui, dans leur enfance ou leur jeunesse, ont profité de l'action éducative qu'ils ont conduite. Le destin a voulu que Marcel Djian, Claude Fiorenzano, André Masse et Gisèle Soriano nous quittent tous quatre en cette fin décembre.

Avec eux disparaît une part importante de la grande équipe seynoise de ces porteurs indispensables d'une vision ouverte de l'éducation qui transcende la seule instruction que dispense l'École, pour considérer l'enfant ou le jeune dans sa globalité, dans tous ses temps de vie, afin de le guider dans la construction de sa propre émancipation par une démarche éducative active, vers une insertion professionnelle, sociale et citoyenne.

 

Marcel DJIAN s'est investi bien au-delà de sa fonction d'enseignant et de directeur d'établissement primaire au sein de notre Caisse des Écoles, cet indispensable organisme historique qui, à La Seyne, a permis depuis la Libération de 1945 d'offrir à des milliers de nos jeunes concitoyens, de tous quartiers, de toutes origines, de toutes situations sociales, des temps éducatifs de vie collective, en centres de vacances, en accueils de loisirs, en classes de découvertes, autant de situations permettant d'apprendre autrement, d'expérimenter, de se socialiser, de coopérer, de s'ouvrir aux autres, à de nouveaux espaces et à d'inédites humanités. Il siégea également au conseil municipal en 1983, dans l'équipe de Maurice Blanc.

 

Claude FIORENZANO aurait pu s'en tenir à conduire avec sérieux et constance sa fonction de professeur d'anglais jusqu'à la fin de sa carrière qu'il a terminée au collège de Six-Fours. Mais il a choisi de transmettre aux jeunes générations sa passion pour la langue, la culture et les traditions provençales. Si les Six-fournais se souviennent des cours de lengo nostro qu'ils dispensait aux élèves de son collège et de sa belle implication au sein de l'association “Lou Raioulet”, les Seynois doivent à cet érudit – et à Mme Meiffret-Alziary et MM. Brémondy et Merle – les cours de provençal organisés à partir des années 70 au Centre Culturel Jacques-Laurent par l'Office municipal de la culture et des arts. Nombre de jeunes fréquentant alors les associations socio-éducatives seynoises ont pu bénéficier de premières initiations à la langue occitane.

 

Principal du collège Henri-Wallon lors de la création des zones d'éducation prioritaire, dans les années 80, André MASSE a marqué de son empreinte visionnaire les stratégies éducatives en faveur des adolescents de notre quartier Berthe. Il a perçu l'importance de l'éducation de tous leurs temps de vie, renforçant l'accompagnement de la scolarité par la diversification pédagogique, et intégrant l'absolue nécessité de l'ouverture de l'École au quartier et à la ville, et de la réconciliation avec l'École des collégiens et de leurs familles. Avec lui, le collège s'est mis à vivre et à bouillonner d'activités avant et après les cours, les mercredis, les week-ends et les vacances. Lieu d'accueil socio-éducatif, activités culturelles et de loisirs, sorties et séjours scolaires et des temps de congés, accompagnement de l'exercice de la fonction parentale, soutien scolaire, sont autant de leviers émancipateurs qu'il a impulsés, mobilisant enseignants, animateurs, parents, dans une démarche qui s'est pérennisée avec le Foyer Wallon-Berthe et perdure aujourd'hui avec l'Espace Jeunes Wallon du Centre social et culturel Nelson-Mandela.

 

Figure pionnière, dès sa création en 1982, du Centre d'action municipale pour l'emploi et la formation des jeunes (CAMEF-Jeunes), aujourd'hui devenu la Mission intercommunale action jeunes (MIAJ)Gisèle SORIANO a été l'une des importantes chevilles ouvrières de cette initiative municipale qui a vu le jour dès l'annonce des premières mesures en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans prises par le premier gouvernement de gauche de la Ve République. Connue et reconnue par des centaines de jeunes pour ses capacités d'accueil, d'écoute, d'aide à la définition d'un projet de formation vers l'emploi, d'encouragement et de suivi des stages, sessions et démarches en direction des employeurs, elle a déployé durant deux décennies son talent et son engagement pour que, malgré la crise économique qui allait frapper La Seyne à la fin des années 80 et qui perdure aujourd'hui, le maximum de nos jeunes concitoyens puissent trouver des voies pour mettre le pied à l'étrier vers l'emploi et une existence d'adultes émancipés.

 

Oui, douloureuse fin de 2021, quatre belles personnes s'en sont allées. Nombre de jeunes Seynois aujourd'hui adultes leur doivent beaucoup. La Seyne doit témoigner sa compassion à leurs familles et leurs proches.

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14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 04:29

Les calotins doivent être ravis. On se demandait à quoi allaient servir les économies réalisées grâce à la baisse sans explication de plus de 20% des subventions municipales aux associations socio-éducatives laïques. On a la réponse : à abonder la caisse de l'association de gestion de l'école privée catholique de La Seyne.

Les élus de gauche et écologistes se sont opposés à cette décision lors d'une récente réunion du conseil municipal. Ils ne l'ont pas fait par dogmatisme laïcard, intolérant et anticlérical, mais parce que, s'ils entendent naturellement que l'on respecte la loi qui impose aux communes de financer l'enseignement privé sous contrat avec l'État, ils ont à juste titre considéré que la municipalité n'était pas obligée de faire du zèle en allouant une contribution intégrant les surcoûts des aides spécifiques que la Ville apporte aux écoles publiques, notamment celles des quartiers fragiles classées en "réseau d'éducation prioritaire" pour aider à la réduction des inégalités face aux savoirs.

 

À PART CEUX DE GAUCHE, ÇA NE TROUBLE PAS LES ÉLUS D'UN CONSEIL POURTANT RÉPUBLICAIN

La position adoptée par les actuels élus écolos et de gauche est conforme au choix auquel, comme maire, je me suis toujours astreint – ce que, partout, font la plupart des élus, de droite comme de gauche –, considérant que le budget communal doit être destiné à l'ensemble de la population et non de façon discriminante pour des cas particuliers, nos écoles publiques disposant de suffisamment d'espaces pour accueillir tous les élèves seynois. Et ce bien sûr en respectant la liberté que la loi confère aux parents de scolariser leurs enfants dans le privé, la commune apportant sa juste contribution légale, mais seulement sa contribution légale, le surplus devant être assumé par les familles, l'organisme gestionnaire de l'école, voire la paroisse, l'évêché, l'archevêché, le Vatican ou le Royaume des Cieux.

Comme citoyen libre-penseur athée, je suis tout de même scandalisé que la décision de la maire de porter de 600 à 1200 euros le forfait alloué par la commune pour chaque élève de "l'escòla dei capelans" n'ait pas soulevé plus de protestations parmi les 49 membres d'un conseil municipal supposé républicain.

Et je serais bien tenté d'aller plus loin, mais, sait-on jamais en ces temps d'obscurantisme néo-médiéval où de nouveaux croisés appellent en vue de l'élection présidentielle au retour aux « valeurs chrétiennes » de la France, je ne voudrais pas finir sur un bûcher comme Segarelli.

 

VASES COMMUNICANTS ET TOUR DE PASSE-PASSE BUDGÉTAIRE

J'aurais d'autant plus cette tentation que je ne peux m'empêcher de rapprocher cette décision de celle prise lors du vote du budget 2021 de réduire de 21% par rapport à 2019 les subventions allouées aux associations laïques qui œuvrent pour l'enfance, la jeunesse et les familles dans une démarche socio-éducative pour l'émancipation, sans distinction, de nos petits futurs citoyens de tous les quartiers de la commune, de toutes les croyances et de toutes les origines. J'en faisais état, chiffres à l'appui, en avril dernier (voir ICI).

À ceux qui voudraient en savoir plus et connaître dans le détail le tour de passe-passe comptable qui a permis de doubler l'aide communale à cette école privée confessionnelle, je propose de lire en cliquant ICI l'extrait d'un article que les élus écologistes et de gauche ont mis sur leur blog très instructif auquel j'invite d'ailleurs les visiteurs du mien à s'abonner.

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26 novembre 2021 5 26 /11 /novembre /2021 05:04

C'est parfois une satisfaction bien humaine que de constater qu'un dispositif original qu'on a imaginé fait ses preuves et perdure par delà les alternances politiques. Celui du rappel à l'ordre solennel des jeunes coutumiers de l'absentéisme scolaire – et de leurs familles – que nous avons instauré en coopération avec l'État à partir de l'année scolaire 2016-2017 en fait partie.

La Seyne a été pionnière varoise pour cette action s'inscrivant dans le programme de notre Conseil local de sécurité et de prévention la délinquance (CLSPD). Elle porte ses fruits. La plupart des adolescents en lourd décrochage scolaire prennent l'engagement de retourner à l'école. Et s'y tiennent.

Mais, comme je ne peux m'empêcher d'être toujours un peu espiègle, je m'autorise sous forme d'un petit jeu à émettre une amicale réflexion critique après la lecture d'un article paru ce jeudi dans Var-matin sur le sujet...

 

Quatre années se sont écoulées entre les deux photos qui illustrent des articles exposant le dispositif. Sur chacune, on voit des représentants de l'Éducation nationale, de la Police et de la Justice entourant ceux de la mairie.

Sur celle du haut, extraite d'un article de l'automne 2017 de l'ancien magazine municipal "Le Seynois", ce sont les adjoints au maire d'alors, Claude Astore, chargé de la sécurité, et Jean-Luc Bigeard, chargé de la prévention, qui sont à la manœuvre pour sermonner un jeune "décrocheur". Sur celle du bas, illustrant le récent article de Var-matin, c'est l'actuel adjoint à la maire, chargé de la politique de la ville et de la prévention, qui remplit le même rôle auprès d'un autre jeune en rupture scolaire. Continuité républicaine de bon aloi. Ça fait toujours plaisir.

 

UN PETIT JEU D'OBSERVATION POUR SE DÉTENDRE...

Mais, même sur un sujet sérieux, on a droit d'un peu se distraire. Venons-en donc au petit jeu que j'évoquais. Observez bien la photo du bas, celle de 2021. Il y a quelque chose qui cloche. À vous de trouver l'erreur. Le premier des visiteurs de mon blog qui trouvera la bonne réponse gagnera... la considération de tous les autres.

Pour me transmettre votre réponse, cliquez ICI.

Et rendez-vous demain, sur mon blog, pour connaître le gagnant (s'il autorise la publication de son nom) et surtout la bonne réponse !

 

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 05:43

« Et les jeunes dans tout ça ? » était le thème mis en débat, lors du Salon des Maires qui se tient traditionnellement à Paris en parallèle au Congrès annuel de l'Association des Maires de France, par trois associations nationales très préoccupées par l'impact de la crise sanitaire sur l'enfance et la jeunesse des quartiers urbains fragiles : l'Association des Maires Ville & Banlieue de France (AMVBF), l'Association de la Fondation Étudiante pour la Ville (AFEV), et l'Association Nationale des Conseils d'Enfants et de Jeunes (ANACEJ).

De nombreux maires, adjoints et conseillers municipaux chargés de ces thématiques dans les communes concernées s'y sont donné rendez-vous pour partager leurs constats de situations, leurs inquiétudes, les solutions imaginées et leurs analyses des impacts mitigés des mesures mises en œuvre pour leurs jeunes concitoyens. 

Pas ceux de La Seyne. Dommage.

 

ENFANTS ET JEUNES GRAVEMENT VICTIMES DE LA CRISE SANITAIRE ET SOCIALE

C'est un fait, les mineurs et les jeunes adultes des 1514 sites populaires urbains prioritaires payent un lourd tribut à la pandémie de coronavirus. Suroccupation des logements dans les périodes de confinement, rupture scolaire par manque de moyens logistiques pendant les temps d'enseignement à distance, décrochages des activités socio-éducatives, culturelles et sportives, difficultés psychosociales résultant des mesures imposées, gestion sanitaire difficile entraînant une plus grande transmission du virus, graves difficultés économiques des familles allant jusqu'à de dramatiques reculs des réponses aux besoins élémentaires vitaux, insertion professionnelle freinée par l'impact de l'épidémie sur le tissu économique, les réalités partagées sont édifiantes. Dans les quartiers populaires, la crise sanitaire est bien plus violente qu'ailleurs pour les jeunes générations.

C'est bien pourquoi les élus locaux des territoires vulnérables, en première ligne, ont besoin de se retrouver pour échanger, imaginer ensemble des pistes se fondant sur leurs expériences, et plaider la cause de leurs habitants en détresse auprès de pouvoirs publics pas toujours à la hauteur.

Comme président honoraire demeurant actif à la demande de mes anciens collègues de « Ville & Banlieue », j'ai encore une fois pu mesurer combien il est utile, face à de pareilles difficultés, de se serrer les coudes et de construire des partenariats entre communes, mais aussi avec des associations de niveau national telles que l'AFEV et l'ANACEJ, co-organisatrices de ces échanges, qui fédèrent beaucoup d'expertises.

 

SORTIR LES QUARTIERS DE LEUR ÉTAT DE RELÉGATION

M. MACRON À L'ÉCOUTE DES MAIRES

C'est d'autant plus nécessaire que le Président de la République, pourtant interpellé solennellement par l'Association des Maires de France sur les enjeux des quartiers prioritaires (lire ICI), a balayé avec suffisance les attentes des territoires en déshérence dans son allocution de clôture du Congrès des Maires, estimant outrageusement que le nécessaire était fait.

Or on en est très loin. L'exemple de la jeunesse est édifiant, le défi de l'égalité républicaine demeure d'une cruelle actualité. Les avancées obtenues, parfois de haute lutte, par les maires et leurs associations ("cités éducatives", "quartiers d'été", "colos apprenantes", "Micro-Folies", "cités de l'emploi", "bataillons de prévention", budget accru de la rénovation urbaine, ...), dont bénéficie d'ailleurs La Seyne, sont bien trop insuffisantes. Il faut poursuivre les efforts de persuasion.

 

LA SEYNE DEVRAIT DEMEURER AU COMBAT AVEC LES AUTRES

Le nouveau président de l'Association des Maires de France, M. Lisnard (Les Républicains), dont je suis pourtant très loin de partager les idées politiques, l'a exprimé clairement à M. Macron : « Et ce ne sont certainement pas de grands discours, souvent caricaturaux, qui feront sortir nos banlieues de l’état de relégation dans lequel elles sont plongées. Là encore, les espoirs qui avaient été suscités ont été déçus et le sabordage du "rapport Borloo" justifie la mobilisation de nos collègues maires de quartiers prioritaires de la politique de la ville. »

Et c'est pourquoi je persiste à penser que La Seyne a tort de s'isoler des autres communes populaires de France qui œuvrent ensemble, au sein de « Ville & Banlieue », pour peser fortement pour que les quartiers difficiles, dont notre centre-ville et notre quartier Berthe, sortent, justement, de leur « état de relégation ».

En ce 20 novembre, journée mondiale de l'enfance, puisqu'on évoque les mineurs des quartiers de relégation, ça pourrait être un joli signal que la maire revienne sur son choix d'esseulement de notre commune...

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 03:35

Un sou est un sou. Lorsqu'on peut faire financer à 100 % un projet, pourquoi s'en priver ?

Il faut croire que La Seyne a servi de test à l'État pour voir s'il ne pouvait pas tenter de se désengager du financement du dispositif des « cités éducatives ». Et ça a marché, ainsi que je le rapportais dans un précédent article de ce blog. Alors qu'elle n'y était pas contrainte, notre commune a accepté de mettre la main au porte-monnaie.

Pourtant, l'Association des Maires Ville & Banlieue de France, en s'insurgeant (voir communiqué en bas de cet article) contre l'hypothèse émise par une commission officielle d'envisager de demander pour 2022 une participation financière aux collectivités locales pour ce programme social et éducatif, confirme que ce n'est jusqu'à présent pas une obligation.

 

L'adjoint à la maire chargé de la politique de la ville s'est donc fait duper par l'État. Et il aurait pu se passer d'en faire lors d'un entretien de presse un sujet politicien en forme de charge contre ses prédécesseurs supposés inconséquents. La réalité lui revient au visage. Mais on ne va pas en sourire, l'important serait désormais que La Seyne envisage de se joindre au concert des autres maires des villes populaires vulnérables pour refuser solidairement que l'État impose l'inacceptable pour l'avenir.

 

LA CRISE SANITAIRE A ACCRU LES INÉGALITÉS FACE À LA RÉUSSITE SCOLAIRE

Au lieu de sans cesse regarder en arrière, il y a des sujets pour le futur où, l'union faisant la force, les collectivités locales regroupées ont matière à faire avancer les choses pour ce qui concerne la réussite scolaire et l'insertion professionnelle et sociale des enfants et des jeunes des villes et quartiers fragiles. C'est d'autant plus nécessaire depuis que la crise sanitaire a accru les inégalités entre classes sociales. Le ministère de l'Éducation nationale relève lui-même que, à cause du coronavirus, le niveau en lecture et en maîtrise des nombres est plus faible en 2020 qu'en 2019 et que « ces constats sont systématiquement plus dégradés pour les écoles relevant de l'éducation prioritaire que pour les autres. »

 

RAISON DE PLUS POUR EXIGER DES MOYENS DE SOUTIEN ET DE COMPENSATION

Entre autres combats où les communes ont besoin de parler d'une seule voix forte, au-delà des « cités éducatives », se pose, et notamment pour La Seyne, la question de l'obtention d'une « dotation de surcharge scolaire » pour que l'État couvre les charges qu'une Ville doit assumer en plus des autres communes pour ses écoles en « réseau d'éducation prioritaire » (REP) et la révision de la géographie de l'éducation prioritaire pour qu'aucun quartier vulnérable classé « politique de la ville » du pays ne soit plus oublié par l'Éducation nationale parmi les « REP », ce qui, justement, est le cas du centre-ville de La Seyne.

Être élu, c'est aussi se bagarrer pour son territoire.

 

 

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