29 octobre 2025 3 29 /10 /octobre /2025 04:31

 

Les syndicats d'enseignants ne s'attendaient sûrement pas à recevoir le soutien des candidats du parti lepéniste aux élections communales de 2026. C'est pourtant le cas, ces derniers jours, à propos de la décision de la majorité municipale de renoncer au projet de construction d'un groupe scolaire maternelle-élémentaire en remplacement des écoles vétustes Amable-Mabily et Jules-Verne que les syndicats et les parents d'élèves déplorent.

 

Faisant flèche de tout bois pour caresser l'électeur dans le sens du poil, le RN n'hésite pas, dans un communiqué publié le 16 octobre sur un réseau social, à oublier ses votes depuis que l'autorisation de programme "écoles" a été délibérée et reconduite chaque année par le conseil municipal, jusqu'à son abandon. Retour sur quelques années de décisions...

 

 

DU PROGRAMME DE CONSTRUCTION D'UNE ÉCOLE... À L'ABANDON DU PROJET

 

Il faut remonter à 2019, année où, alors maire, j'ai proposé au conseil municipal de voter pour modifier "l'autorisation de programme" assortie des "crédits de paiement" (AP/CP) créée en 2006 pour intégrer, dans le cadre de la planification des reconstructions et réhabilitations des écoles primaires, un projet permettant de fermer les deux écoles en préfabriqués du centre-ville datant respectivement de 1961 et 1963 et construire un groupe scolaire. Une baisse de la démographie scolaire est certes constatée (– 14 % en dix ans) et confirmée dans les projections pour le futur, qui aurait pu permettre, par une modification des secteurs de la carte scolaire, de répartir les enfants de ces établissements dans d'autres écoles sans avoir à reconstruire. Mais deux raisons justifiaient le maintien du programme :

> la nécessité de redonner à l'école Jacques-Derrida, qui héberge provisoirement les enfants de l'école Mabily, sa fonction initiale "d'école-relais" pour accueillir pendant leurs travaux les élèves des nombreuses autres écoles devant faire l'objet d'une indispensable réhabilitation lourde ;

> la nécessité, comme ça a été le cas pour l'emprise de l'ancienne école Eugénie-Cotton, de disposer de deux terrains permettant la construction indispensable d'habitats pour répondre à la demande (3000 familles sont en attente à La Seyne) et mettre la commune en règle avec la loi SRU afin de ne plus subir la réfaction d'un million d'euros que l'État lui impose chaque année faute de disposer de 25 % de logements sociaux.

 

 

DU DÉSINTÉRÊT DE L'EXTRÊME DROITE À SON SOUTIEN INÉDIT AU PROJET

 

Une AP/CP est un dispositif qui permet, chaque année, en accompagnement du budget, d'ajuster les crédits annuels nécessaires pour réaliser un programme réparti sur plusieurs exercices. Depuis 2019, les choses suivaient – lentement – leur cours, les crédits avaient même été réajustés à la hausse pour prendre en compte l'augmentation spectaculaire des coûts du chantier résultant de la crise économique ayant suivi la pandémie de covid. Et puis, étrangement, l'an dernier, le coût prévisionnel a fait un bond incompréhensible, rendant du même coup le programme plus hasardeux à financer...

 

Chaque mise à jour annuelle des AP/CP est soumise au vote. Je veux juste rappeler les votes des nouveaux défenseurs RN du projet depuis 2019 :

> délibération n°19-057 du 10/04/2019 : les élus RN ne participent pas au vote ;

> délibération n°20-039 du 16/07/2020 : les élus RN votent pour (unanimité du conseil municipal) ;

> délibération n°21-074 du 12/04/2021 : les élus RN s'abstiennent ;

> délibération n°22-063 du 11/04/2022 : les élus RN s'abstiennent ;

> délibération n°23-050 du 28/03/2023 : les élus RN s'abstiennent ;

> délibération n°24-161 du 30/09/2024 : les élus RN sont absents ;

> délibération n°25-035 du 28/03/2025 : les élus RN votent pour ;

> délibération n°25-124 du 30/09/2025 (celle qui entérine l'abandon du projet de construction du groupe scolaire Mabily-Verne) : les élus RN s'abstiennent (seuls les élus de gauche votent contre...).

 

Je laisse à chacun le soin d'apprécier à travers ces votes l'intérêt et la motivation du RN pour le programme, justifiant assurément son soutien inédit à la CGT-Éduc'action et à la FSU-Snuipp...

 

Cette assistance soudaine à l'école publique, soulignée par une envolée du chef de file RN appelant à « se souvenir que l’école, c’est le cœur battant de la République », est une première, quand on sait comment, dans son programme national, le RN entend traiter les personnels, les élèves et les familles : tri social, sélection à tous les niveaux, école punitive, programmes sous contrôle au service d'un projet politique identitaire, contrôles et mises au pas des personnels, qui rappellent la façon néo-pétainiste de conduire le service public, école "assimilationniste", avec racisme et LGBTphobie à l'œuvre...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
2 octobre 2025 4 02 /10 /octobre /2025 09:12

 

Dans un précédent article, je démontrais qu'affirmer dans la revue municipale seynoise que la gauche aurait été défaillante pour les investissements pour les écoles était une contrevérité parmi tant d'autres de la part de la majorité de droite locale. Le sujet s'est d'ailleurs invité à la dernière réunion du conseil municipal, avec son nouveau lot d'informations inexactes ou tronquées.

 

Non seulement la gauche n'a pas été défaillante, mais elle a su maintenir un niveau d'investissement significatif malgré le frein qu'elle a dû s'imposer pour la résorption engagée en 2010 de l'énorme endettement de la commune puis, de 2014 à 2018, une forte baisse continue des dotations de l'État imposée aux communes par les gouvernements Valls puis Cazeneuve qui se sont avérés n'avoir de socialistes que le nom...

 

 

LES RAISONS DES FREINS À L'INVESTISSEMENT SEYNOIS

 

On aura pu s'étonner de l'écart entre les budgets importants engagés pour les équipements scolaires par M. Paecht (2001-2008) et ceux de ses successeurs. Le graphique (voir ICI) publié dans mon précédent article les expose. Cette baisse s'explique par deux causes essentielles...

1°) l'impératif de freiner l'endettement que la Ville n'était plus en capacité de supporter ; or, faute d'une capacité d'autofinancement suffisante, pour investir, il faut emprunter ; et emprunter aurait encore aggravé l'encours de la dette ;

2°) les décisions des gouvernements de MM. Valls et Cazeneuve de la deuxième partie du quinquennat de M. Hollande (merci, les camarades !) qui ont proprement étranglé les collectivités locales avec des baisses drastiques de l'aide de l'État qu'est la dotation globale de fonctionnement (DGF) ; pour La Seyne, cette baisse, continue de 2014 à 2018, aura eu pour impact une perte cumulée de 11,4 millions d'euros.

 

 

DANS L'ADVERSITÉ, PRIORITÉ À LA CONTINUITÉ RÉPUBLICAINE ET AUX URGENCES

 

Et cette situation d'extrême difficulté n'a évidemment pas concerné seulement les autorisations de programme relatives aux équipements scolaires. Beaucoup d'investissements ont dû être ralentis ou revus à la baisse, d'autant que la Ville avait encore à gérer nombre de compétences qui ont été transférées en 2018 à la Métropole et dont mes successeurs n'ont plus la charge : voiries, places publiques, forêts, parcs urbains, espaces verts, ports, plages, réseaux d’eau, d’assainissement et de pluvial, rénovation urbaine, habitat, etc.

 

Le tableau ci-dessous (dont les données sont extraites des comptes administratifs publiés par la commune) expose dans le détail les diverses autorisations de programme en cours pendant mes deux mandats, certaines héritées de mon prédécesseur (parc de la Navale, rénovation de Berthe, cimetière de Camp Laurent, etc.) qu'il était normal de continuer et mener à bien, d'autres engagées sous mes mandats (cuisine centrale de restauration scolaire, rénovation de Baquet-Scaglia, etc.), dont certaines ont été poursuivies par ma successeure.

 

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RÉTABLISSEMENT DE VÉRITÉS ET EXPLICATIONS DE CONTEXTE

 

Il faut donc rétablir quelques vérités et apporter des explications de contexte, attestées par les comptes officiels de la commune :

1°) sous ma « mandature », la commune n'a pas consacré une moyenne annuelle « de 500 à 600 000 euros aux écoles », mais une moyenne de 2,2 millions d'euros par an sur les 12 ans (contre, pour l'instant, une moyenne de 1,85 million pour la municipalité actuelle) ;

2°) la baisse des dotations de l'État a causé une perte de 11,6 millions d'euros à la commune, l'obligeant à réduire la voilure de ses investissements à partir de 2014 ;

3°) malgré ces contraintes, la commune a mené à bien l'achèvement du Parc de la Navale (une moyenne de 430 k€ par an), le chantier du cimetière de Camp Laurent (une moyenne de 112 k€ par an), la restauration des équipements sportifs, dont Scaglia-Baquet et Léry (une moyenne de 721 k€ par an), les dernières réalisations de la rénovation du quartier Berthe, dont les créations de la médiathèque Chedid et de l'espace sportif jeunes Halimi et les rénovations des centres Tisot et Mandela (une moyenne de 1,4 M€ par an), et la rénovation des espaces et équipements publics du centre ancien (une moyenne de 1,4 M€ par an) ;

4°) la Ville, sous mes mandats, a consacré une moyenne de 6,3 M€ par an aux investissements des autorisations de programme ; la municipalité actuelle, malgré la reprise à la hausse, certes légère mais continue, des dotations de l'État depuis 2019, et l'économie de 600 000 euros annuels découlant de la fermeture du centre aquatique Aquasud, n'a engagé qu'une moyenne de 2,8 M€ (il faut dire que la gestion hasardeuse entraîne une épargne en chute et une capacité structurelle d'autofinancement de plus en plus dégradée, donc une frilosité pour les investissements...).

 

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LES ÉLUS DE TOUTES SENSIBILITÉS ET LA POPULATION DOIVENT SAVOIR

 

Il est désolant de devoir contredire, éléments factuels à l'appui, des affirmations écrites dans un magazine municipal distribué dans tous les foyers de la commune ou annoncées en séance publique du conseil municipal, donc largement reprises par la presse locale. Ça l'est d'autant plus en période pré-électorale où l'objectivité devrait être de rigueur pour la sérénité du débat et l'égalité entre les diverses sensibilités politiques, les équipes sortantes disposant des moyens officiels de communication.

 

Pourquoi, dans un souci de transparence et de mise au même niveau d'information, le maire ne prendrait-il pas l'initiative de réunir l'ensemble du conseil municipal autour des cadres territoriaux compétents qui, soumis à une obligation de neutralité, pourraient exposer de façon objective les données financières de la Ville ? Et pourquoi ne pas le faire, comme je m'y appliquais chaque année, lors de rencontres publiques annuelles proposées à notre population ?

 

Nul n'a rien à craindre de la vérité...

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2 octobre 2025 4 02 /10 /octobre /2025 09:10

 

Plus c'est affirmé, plus ça paraît vrai. Dans la tribune de la majorité du maire dans le dernier numéro du magazine municipal "Vivre à La Seyne", le rédacteur se déchaine sur le thème d'un supposé défaut d'engagement financier en faveur de l'éducation scolaire de la part des équipes municipales des gauches et de l'écologie que j'ai animées de 2008 à 2020.

 

Je me suis d'abord dit que, l'attaque étant la meilleure défense, ce qui reste d'affidés à Mme Bicais, l'ancienne maire, avait choisi de détourner sur le passé l'attention des Seynois préoccupés par l'annonce du renoncement au projet de reconstruction des écoles Amable-Mabily et Jules-Verne que j'avais pourtant programmée pour 2020-2021. Mais, saisi d'un doute, j'ai voulu vérifier que, peut-être, avec le nouveau maire, M. Minniti, l'ère des boniments était derrière nous et que ce que j'avais lu dans cette tribune était avéré.

 

Les comptes municipaux sont publics. Et, hélas, ils démontrent que le temps des camelots champions des contrevérités n'est pas révolu.

 

 

UN BUDGET DOUBLÉ ? SUR UNE PETITE PARTIE DES INVESTISSEMENTS, C'EST VRAI

 

Lorsqu'on sort une information parcellaire de son contexte, on peut lui faire dire ce qu'on veut. Et, en effet, si l'on ne compare que le montant des travaux d'entretien et réparations réalisés dans les écoles seynoises depuis 2020, début de la gestion de la commune par la droite, aux dépenses de même nature réalisées par notre équipe entre 2014 et 2020, l'affirmation selon laquelle le « budget écoles » serait « plus que doublé par rapport au mandat précédent » n'est qu'une petite inexactitude. Le tableau ci-dessous (cliquez dessus pour l'agrandir) reprend les données des "autorisations de programme" consacrées à la scolarité depuis vingt ans.

 

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Et ces données en attestent : là où l'équipe de notre second mandat a engagé pour 2,4 millions d'euros, l'actuelle municipalité a investi 4,2 millions d'euros. Pas « plus du double » comme affirmé, mais presque le double (précisément + 75 %). Dont acte.

 

 

MAIS, SI ON COMPARE VRAIMENT TOUS LES INVESTISSEMENTS, ÇA CHANGE LA DONNE

 

Mais, car il y a un "mais", l'implication d'une commune pour l'éducation scolaire ne se mesure pas aux seuls travaux d'entretien des écoles. Depuis vingt ans, cinq autres "autorisations de programme" ont directement concerné la vie scolaire des enfants seynois : les constructions de nouveaux établissements, les opérations de réhabilitation, les cours d'écoles, les équipements de confection des repas des cantines, et les restaurants scolaires. Et là, la vérité parcellaire avancée par l'auteur de la tribune perd de sa crédibilité.

 

Pour comparer ce qui est comparable, on doit considérer :

1°) l'ensemble des dépenses liées à une mission publique, certaines étant réparties sur plus d'un mandat (c'est le cas, par exemple, de la construction de l'école-relais Jacques-Derrida, dont l'initiative est à mettre à l'actif de mon prédécesseur M. Paecht, mais payée au cours de son mandat et du premier des miens) ; 

2°) le fait que, lorsqu'on réalise une opération structurante au cours d'un mandat, il n'y aura pas besoin de recommencer au cours du mandat suivant (c'est le cas, par exemple, de la réalisation de la cuisine centrale de restauration scolaire pendant mon premier mandat : on n'aura pas besoin d'en construire une autre au cours des décennies suivantes) ;

3°) le fait qu'il serait malhonnête de comparer les montants dépensés au cours d'un mandat de six ans aux dépenses engagées au cours des seules quatre premières années d'un autre (c'est le cas, par exemple, des seules années 2021 à 2024 du mandat de Mme Bicais).

 

 

LA RÉALITÉ, C'EST QUE LA MAJORITÉ ACTUELLE CONSACRE EN MOYENNE CHAQUE ANNÉE AUX ÉCOLES UN TIERS DE MOINS QUE L'A FAIT LA GAUCHE

 

Si, ce qui est plus juste qu'un instantané, on considère la moyenne annuelle des dépenses de l'ensemble des six "autorisations de programme" concernant les écoles, on a une vue globale et objective de l'investissement de chaque équipe municipale. Et là, pour les écoles, la réalité est différente de celle affirmée dans la tribune du magazine municipal.

 

Si la palme revient à M. Paecht, qui a engagé une moyenne annuelle de 5,9 millions d'euros pour les équipements scolaires (mais ça a contribué à faire croître la dette communale de près de 57 %, comme exposé dans un précédent article), Mme Bicais et M. Minniti ont engagé en moyenne 1,85 million d'euros chaque année, tandis que les équipes de gauche que j'animais ont dépensé une moyenne de 2,2 millions d'euros par an. On est très loin de la situation décrite dans la tribune. C'est même presque l'inverse : 35 % de moins chaque année par rapport au mandat précédent.

 

CLIQUEZ SUR LE GRAPHIQUE POUR AGRANDIR

 

ET L'EFFORT N'EST PAS LE MÊME QUAND C'EST BYZANCE OU QUAND ON RAME 

 

Pour être totalement dans le vrai, on devrait en outre situer les dépenses liées aux écoles au regard de l'ensemble des investissements d'une période, de l'évolution de la situation financière de la commune, et du contexte politique national dans lequel les gouvernements placent les collectivités locales. J'y consacrerai un tout prochain article.

 

Mais d'ores et déjà, rien que les données objectives issues des comptes officiels de la commune démontrent le caractère habilement biaisé de l'annonce faite par la majorité municipale dans sa tribune.

 

Mais je ne doute nullement du fait que M. Minniti et ses derniers conseillers municipaux fidèles apporteront les précisions nécessaires dans une prochaine publication...

 

> LIRE D'AUTRES ÉLÉMENTS DANS L'ARTICLE SUIVANT EN CLIQUANT ICI

 

 

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 08:57

 

C'est vrai que notre petit "square de l'Abbé Pierre" seynois passe inaperçu pour beaucoup de nos concitoyens.

 

Mais la question de sa dénomination se pose tout de même après les révélations d'accusations de violences sexuelles du fondateur de la communauté Emmaüs.

 

D'autant plus que beaucoup d'écoliers et écolières, lycéennes et lycéens, et familles, passent chaque jour devant cet espace urbain.

 

C'est pourquoi je me suis autorisé à adresser une suggestion en forme de lettre ouverte à la maire de La Seyne. Je la partage ici (cliquez sur la lettre pour l'agrandir)...

 

 

 

CLIQUEZ SUR LA LETTRE POUR L'AGRANDIR

 

Oui, la question des dénominations de lieux pour des hommages publics et toujours chose sensible. Je me souviens avoir été maintes fois sollicité, notamment par des camarades de mon parti d'alors, le Parti socialiste, pour que je propose au conseil municipal d'honorer la mémoire de Mitterrand en donnant son nom à un lieu de la commune.

 

Autant le président de la République qu'il fut aurait mérité qu'il fût honoré, autant son passé de vichyste en sa jeunesse me semblait l'interdire. Mais j'ai pris mes solliciteurs au mot. L'allée principale du parc Fernand-Braudel des Sablettes porte le nom de Mitterrand... mais de Danielle, née Gouze, son épouse, figure de la Résistance et de la solidarité internationale, du soutien aux droits des peuples et aux biens communs tels que l'eau dont elle rappela à La Seyne qu'elle « n’est pas une marchandise, mais un bien commun non seulement pour l’Humanité mais aussi pour le vivant », et que « l'accès à l'eau est un droit humain fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion publique, démocratique et transparente »...

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 18:11

 

De la stratégie politicarde sur le dos des élèves, il fallait oser. Attal l'a fait, en imposant contre les avis des spécialistes de l'éducation de répartir les collégiens par "groupes de niveau". De la formation émancipatrice des ados, il s'en fout, seule l'intéresse la tactique envers un électorat ciblé : le signal est envoyé aux grincheux, aux égoïstes, à ceux qui rêvent de ségrégation, comme si, en leur offrant sur un plateau une réponse digne des pires anti-républicains, il allait obtenir d'eux qu'ils lui fassent confiance. Au contraire, l'Histoire montre que, ce faisant, il court le grave risque de les conforter dans leur obscurantisme et de les voir préférer l'original de l'extrême-droite au pastiche qu'il se hasarde à incarner.

 

Et, pour mener à bien sa vilaine entreprise, Attal veut utiliser les personnels de l'Éducation nationale auxquels il prétend imposer de faire l'exact contraire de ce que leur formation, leur mission et leur éthique fondées sur l'égalité républicaine leur commandent.

 

Mais mes anciens collègues profs ont le pouvoir de ne pas se rendre complices de cette manœuvre indigne du sanctuaire institutionnel qu'est l'École de la République. Comment ? En adoptant la ligne de conduite du "bien faire, laisser dire" qui vaut bien des résistances actives et qui permet d'économiser son énergie pour d'autres luttes. Explications et suggestions...

 

 

DE FAUSSES BONNES IDÉES UTILISÉES À D'AUTRES FINS

 

Sur le fond, ceux qui sont vent debout contre cette réforme imbécile ont bien raison de l'être. Tous les scientifiques de la planète le confirment, et, sans même faire appel aux érudits, tous les enseignants le savent par expérience : la relégation dans un groupe homogène des élèves en difficulté, fût-il à effectifs réduits, ne suffit pas à leur permettre de progresser, pas plus que l'exclusion des "mauvais élèves" n'aide à elle seule les "bons" maintenus entre eux à devenir encore meilleurs. En revanche, la diversité de niveaux crée les conditions de l'émulation de tous qui, au moins pour certains, en tirent profit en termes de résultats. Et c'est d'autant plus vrai lorsque sont créées les conditions de la mixité sociale et de l'aide aux élèves en difficulté. Tout au plus les profs gagnent-ils un peu dans la gestion de leurs élèves, avec moins d'obligation de diversification ou de régulation des comportements de ceux qui "ne suivent pas" ou, a contrario, de ceux qui "ont vite fini leur travail et s'ennuient". Mais ça se saurait si l'ambition ministérielle était le confort professionnel de ses fonctionnaires.

 

 

MAIS LES PROFS ONT L'OUTIL POUR EMPÊCHER L'INDICIBLE

 

Il n'y a donc aucune raison pédagogique à mettre en œuvre ce que demande Attal, sans même parler des raisons sociales. Et le ministère de l'Éducation nationale lui-même livre aux collèges les clés pour s'exonérer de sa propre stupide injonction. Le décret récemment paru stipule en effet que « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». On lit bien : « des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». Du coup, il suffit aux enseignants – et pas à leur hiérarchie – de considérer que « les besoins des élèves », c'est de vivre leur scolarité dans un groupe-classe riche de son hétérogénéité, de bénéficier d'une scolarité sans discrimination stigmatisante, et de continuer à profiter des projets éducatifs spécifiques (demi-groupes en travaux pratiques de sciences et technologies, classes-défense, classes-patrimoine, etc) et des enseignements moins courus que d'autres (langues anciennes et régionales, allemand en Provence ou italien en Picardie, arabe, chinois, etc) qui disparaîtraient automatiquement parce que les dotations horaires, non extensibles, vont servir à organiser ces funestes "groupes de niveau". À charge donc aux enseignants de prendre le ministre au mot, le décret au pied de la lettre, et de constituer les classes eux-mêmes, sans intervention de leur hiérarchie et sans tenir compte des résultats scolaires des uns et des autres de leurs collégiens. Et le faire au nom « des besoins des élèves ». Le tour est joué. Laisser dire, et bien faire...

 

 

L'AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS À ACTIVER FACE À LA BÊTISE

 

J'ai connu dans ma carrière de prof neuf chefs d'établissement, chacun avec sa personnalité, ses intérêts, ses passions, ses "dadas", mais tous avec un sens aigu du service public de l'École laïque et un réel effort d'accompagnement de ceux qui dispensent l'enseignement aux jeunes. Eux-mêmes issus du corps enseignant ou de la vie scolaire, aucun n'a jamais imposé quelque stratégie pédagogique que ce soit. Que les principaux de collège laissent faire leurs professeurs. Les inspecteurs eux-mêmes contestent cette soi-disant réforme, ils ne viendront pas leur chercher des poux dans la tête. Comment le pourraient-ils, puisque les équipes de profs ne feraient qu'appliquer scrupuleusement le décret d'une ministre qui rappelle à qui veut l'entendre l'importance de l'autonomie des établissements ? D'ailleurs, alors qu'on entend déjà certains chefs d'établissements de l'enseignement privé confessionnel expliquer qu'ils ne mettront pas en place le projet, ce serait un comble qu'on fasse des misères aux "hussards noirs de la République". Laisser dire, et bien faire...

 

 

BIEN FAIRE, ET LAISSER DIRE...

 

Bien faire, laisser dire... C'est aussi en faisant mine d'obéir, le dos rond, tout en agissant avec efficience sans tambour ni trompette, qu'on peut arriver à ses fins. Les instituteurs résistants des années 1940 prenaient bien garde d'afficher le portrait de Pétain au-dessus du tableau noir et de faire entonner Maréchal nous voilà à leurs élèves, mais éveillaient les consciences habilement au détour des leçons de morale, voire cachaient des enfants juifs ou sabotaient des voies ferrées. Sans aller jusque là, on a tout de même de quoi faire en finesse. Surtout qu'il faut ménager son énergie revendicative car il y a d'autres enjeux de fond, parce que l'École va mal.

 

Mais si l'École va mal, ce n'est pas à cause de la diversité socio-économique et de performance scolaire des jeunes dans les classes. C'est parce qu'on la dépossède méthodiquement de ses moyens, en postes d'enseignants et de vie scolaire et en ressources financières et logistiques, parce qu'on ne revalorise pas les métiers de ceux qui s'y impliquent, parce qu'on n'investit pas dans la formation initiale et continue, parce qu'on caporalise la gestion des équipes, parce qu'on étrangle budgétairement les collectivités locales qui peinent à assurer des conditions matérielles propices à l'éveil et aux apprentissages dans des locaux adaptés, parce qu'on réduit sans cesse les moyens de l'accompagnement des jeunes en difficulté du fait de la réalité sociale de leurs environnements familiaux. Ça, ce sont des combats francs à mener.

 

On ne résoudra rien avec des groupes de niveaux, des uniformes, des "chocs de savoirs", et autres concepts inopérants qui ne servent qu'à faire glousser d'aise les réactionnaires nostalgiques d'un passé aussi radieux qu'imaginaire dont on croit que, en les abreuvant de termes guerriers, on va éviter qu'ils donnent leurs voix aux totalitaires qui leur vendent de chimériques lendemains, lesquels, comme l'Histoire et des présents d'ailleurs nous l'apprennent, ne seraient faits que d'inégalités accrues, de discriminations, de rejet des autres, de chacun pour soi, de perte de libertés, et de danger pour la Paix.

 

Attal doit pourtant le savoir. Il joue avec le feu. Les profs et les chefs d'établissements peuvent le ramener à la raison.

 

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:20

 

Si La Seyne n'avait pas décidé de faire cavalier seul, peut-être aurait-elle au moins tenté de ne pas se faire rouler dans la farine par l'État depuis bientôt quatre ans. Et l'offre d'activités scolaires et périscolaires pour les enfants et les jeunes de la commune ne s'en serait que mieux portée.

 

Le dispositif de "Cité éducative", label national qui nous a été attribué en 2019, est un bel instrument qui permet d'obtenir des aides financières des ministères de la Ville et de l'Éducation nationale pour développer l'éducation de tous les temps et lieux de vie de nos jeunes concitoyens. C'est bien que la municipalité ait poursuivi cette démarche. Mais ça aurait été mieux si, comme la plupart des communes qui bénéficient du programme, et comme c'était le cas avant 2020, elle avait tenu bon et refusé de payer pour y avoir droit.

 

 

ENSEMBLE, LES VILLES N'ONT PAS SUIVI L'INJONCTION DE L'ÉTAT

 

L'union fait la force, c'est bien connu. C'est pour ça que la Ville faisait partie de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, une association de communes et d'intercommunalités de toutes sensibilités politiques qui, ensemble, échangent, analysent, se défendent, proposent, exigent, pour obtenir de meilleurs moyens de répondre aux besoins de leurs habitants. Mais, comme depuis 2020, il faut chez nous démanteler tout ce qui s'est construit antérieurement, La Seyne a quitté l'association et ne profite plus ni des retours d'expériences des autres communes, ni de la force de l'action collective face à un État qui ne manifeste guère d'intérêt, en l'occurrence, à la formation et l'émancipation des jeunes générations.

 

C'est le cas pour le dispositif de "Cité éducative". Si l'adjoint à la maire chargé du dossier s'était renseigné auprès de ses collègues des communes adhérentes de Ville & Banlieue, à commencer par la présidente de la Commission Éducation de l'association, maire – de droite comme il l'est lui-même – de Chanteloup-les-Vignes en Île-de-France, et s'il avait pensé à l'intérêt de la commune et de ses jeunes habitants au lieu de se frotter les mains d'avoir déniché une soi-disant anomalie et de se répandre dans la presse (Var-matin) sur l'air de "heureusement que je suis arrivé pour réparer les erreurs du passé", il se serait appuyé sur ce qu'il en est ailleurs et sur le poids des maires unis pour ramener l'État à la raison.

 

Car, contrairement à ce qu'il affirmait à tort, pour bénéficier de 75 à 80 % de financements de l'État pour les activités scolaires et périscolaires de la cité éducative, il n'est en effet pas nécessaire d'augmenter de 20 à 25 % ce secteur de dépenses communales. Il suffit d'estimer le coût de ce que la ville dépense déjà pour ses programmes en faveur de l'enfance et la jeunesse, en personnel, en locaux, en logistique, en activités. Et à La Seyne on est très largement au-dessus des 120.000 euros annuels que cet adjoint fait inutilement dépenser chaque année en plus à la commune pour obtenir en retour l'intéressante aide financière de l'État.

 

Nos voisins toulonnais, quant à eux, ont résisté et, comme le relatait La Marseillaise, ils obtiennent depuis 2022 de l'État 800.000 euros par an... « sans cofinancement de la Ville ». Cette réalité nationale vient d'ailleurs d'être confirmée lors d'un point d'étape sur les cités éducatives et l'éducation prioritaire organisé par Ville & Banlieue auquel la maire ou son adjoint auraient pu prendre part s'ils avaient estimé qu'échanger avec des édiles d'autres territoires est toujours un bon moyen d'affiner et parfaire leur propre stratégie. Et surtout, ensemble, de peser fort face à un État toujours prompt à reprendre d'une main ce qu'il octroie de l'autre.

 

 

IL EST TOUJOURS TEMPS DE RÉPARER SES ERREURS

 

Si je reviens aujourd'hui sur le sujet, c'est qu'on arrive au terme de la convention de trois ans signée avec l'État pour les cités éducatives. C'est sûrement l'occasion pour la Ville d'effacer son erreur et de renégocier. Ça l'est d'autant plus que l'État a changé la règle du jeu et que la part communale à afficher est désormais de 30 % du budget de la cité éducative. La Seyne aurait tout intérêt à revenir à la raison. Et contraindre avec fermeté l'État à faire de même.

 

À moins que la maire, ou (dans son dos ?) son adjoint chargé de la cité éducative, n'aient derrière la tête d'autres objectifs de démantèlement du réseau socio-éducatif associatif seynois qui, s'ils ne sont pas ouvertement affichés, questionnent tout de même lorsqu'on constate les baisses drastiques, depuis 2021, de subventions communales à des associations agréées à la compétence reconnue, agissant notamment en faveur des publics de nos quartiers fragiles. Devoir abonder encore plus le budget de la cité éducative en se retranchant derrière une injonction de l'État permettrait de justifier de nouvelles réductions de subventions communales de droit commun à ces associations que la municipalité n'a pas hésité à qualifier dès son élection... « d'islamo-gauchistes ».

 

Je ne veux pas l'imaginer, tant ce serait ignoble.

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 11:21

 

À lire la presse locale, ce fut un bel événement que celui de l'inauguration de l'Institut Médico-Éducatif de l'association Phar83, jouxtant notre école publique Léo-Lagrange, qui accueille depuis la rentrée des écoliers porteurs de handicaps intellectuels dans le cadre d'un partenariat avec l'Éducation nationale et la Ville.

 

La présence de deux ministres à la visite inaugurale était méritée, car il s'agit d'un beau projet innovant d'inclusion résultant d'une initiative de l'association Phar83 qui a su sensibiliser l'équipe éducative de l'école des Sablettes ainsi que les élus de notre équipe municipale du mandat 2014-2020, puis, après l'alternance de 2020, leurs successeurs.

 

C'est bien pour ça que c'est dommage que ces derniers aient, une fois de plus, cru malin de déroger aux bons usages de courtoisie républicaine.

 

 

JOLI PARTENARIAT ENTRE ACTEURS DE L'ÉDUCATION

 

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Le journal "La Provence", dans son édition du 25 janvier dernier (cliquez sur l'image de l'article pour le lire), a exposé les grandes lignes d'un projet qui a transcendé les divergences politiques locales dans l'intérêt de tous les enfants, les déficients mentaux comme les autres. Aucune opposition ne s'était d'ailleurs fait jour lorsque j'avais soumis la question au conseil municipal.

 

C'est pourquoi j'avais regretté en octobre 2021, pour la cérémonie de pose de la première pierre de ce nouvel établissement, que la maire se soit opposée à la présence, certes de moi-même, ce qui n'avait pas grande importance, mais surtout des anciens élus qui furent les chevilles ouvrières du programme, invités par l'association Phar83 : Olivier Andrau, Any Baudin et Isabelle Renier, respectivement en charge de la solidarité, du handicap et de l'éducation.

 

On m'a fait savoir à l'époque que « mais non, pourquoi penser ça ? Il n'y a aucune volonté d'exclure quiconque, ce doit être une erreur, etc. ». Admettons. Je n'en ai pas rajouté.

 

 

UN "LOUPÉ", ÇA VA. MAIS QUAND ÇA DEVIENT UNE HABITUDE...

 

Sauf que, ces jours derniers, un an après, pour l'inauguration officielle, ces mêmes trois anciens élus de gauche, qui ont autant œuvré sur le projet que ceux d'aujourd'hui, n'ont pas plus été conviés. C'est minable et encore une fois contraire à la simple courtoisie.

 

Du coup, alors que je m'étais résolu à ne pas contredire ceux qui plaidaient la malencontreuse inadvertance d'un supposé oubli, je m'autorise à publier le courriel reçu à l'époque de Phar83 qui confirme, en indiquant en être désolé, la volonté excluante qui animait l'équipe de la maire et semble ne pas avoir disparu aujourd'hui (c'est moi qui ai souligné un passage et masqué l'identité personnelle et la fonction du signataire).

 

Fort heureusement, la maire n'a tout de même pas omis les usages républicains régis par le protocole officiel qui ont été cette fois-ci respectés. Le député de la circonscription était bien invité et présent. Il n'a même pas semblé gêné que le joli projet partagé d'inclusion des enfants implique les enseignants de l'école publique de la République, lui qui, depuis des années, émarge au parti d'extrême-droite dont le programme d'une des dernières élections présidentielles dénonçait, ainsi que le rappelle un article du journal Mediapart« le fait que l'Etat tolère 'l'intrusion' du corps enseignant dans l'éducation des enfants »...

 

 

 

La photo qui illustre cet article a été "empruntée" au site Internet Prat!que. Elle y porte la mention " iStock.com - kali9". Je peux bien sûr la retirer sur simple demande.

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 04:31

La municipalité seynoise s'est fait avoir. Pour qu'elle puisse bénéficier d'une aide de l'État, celui-ci lui a imposé à tort en 2020 d'accroître ses dépenses éducatives.

 

L'adjoint à la maire chargé du dispositif de "cité éducative", comme ses collègues jamais en reste pour casser du sucre sur le dos de ses prédécesseurs, aurait pourtant dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d'ouvrir une polémique en faisant retomber sur eux la faute de sa propre bévue, les vilipendant pour n'avoir pas prévu cette dépense supplémentaire soi-disant obligatoire.

 

L'exemple de Toulon vient rétablir la vérité mise à mal.

 

UNE AIDE DE L'ÉTAT OBTENUE SANS CONTREPARTIE COMMUNALE

 

Toulon vient en effet d'obtenir le même label de "cité éducative" que celui que La Seyne avait été la première et unique commune du Var à se voir décerner en 2019. C'est un programme d'État qui vient conforter les efforts des villes abritant des quartiers urbains fragiles en matière de scolarité et d'éducation par le loisir, le sport, la culture, et toutes activités périscolaires émancipatrices.

 

Forte de son investissement budgétaire pour l'enfance et la jeunesse, représentant alors une bonne part de ses dépenses de fonctionnement, engagées pour ses propres services comme pour les activités de ses nombreuses associations socio-éducatives, La Seyne avait été repérée par le ministère de la Ville comme un exemple à suivre. Une subvention d'État lui avait été garantie pour trois ans pour conforter et amplifier ses actions. L'État reconnaissait alors que les budgets significatifs déjà engagés par la commune constituaient la contrepartie à son appui financier. C'était donc un plus pour nos jeunes concitoyens sans coût additionnel pour la Ville.

 

UNE EXIGENCE INDUE DE L'ÉTAT

 

Avec le changement d'équipe municipale, l'État a manifestement repéré une brèche dans laquelle enfoncer un coin. Il a donné à croire à la mairie que ces subventions ne pouvaient lui être allouées que si celle-ci consentait un effort financier supplémentaire. Au lieu de prendre l'attache de ses prédécesseurs dont il prenait le relais afin de savoir ce qui avait vraiment été convenu avec l'État, l'adjoint n'a pas discuté. Et la Ville a inutilement mis la main à la poche.

 

On aurait pu en rester là. Mais l'adjoint n'a pas pu s'empêcher d'engager une polémique, comme en atteste un article de Var-matin paru trois mois après l'installation de la municipalité élue en 2020. Fin du premier acte.

 

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LA VÉRITÉ RÉTABLIE PAR LES FAITS

 

Tout vient à point à qui sait attendre. L'annonce dans la presse de l'obtention du même label de "cité éducative" par nos voisins toulonnais permet de confirmer qu'il n'y avait nulle obligation pour la commune d'engager des dépenses supplémentaires. Alors, qui avait raison ?...

 

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On ne s'attend bien sûr pas à ce que l'adjoint au maire reconnaisse son erreur et regrette ses paroles hâtives et infondées.

 

Une seule question doit désormais prévaloir : l'an prochain, au terme du programme triennal de "cité éducative", La Seyne, si elle demande la reconduction de sa labellisation pour trois nouvelles années, va-t-elle à nouveau se coucher devant l'inadmissible exigence de l'État d'engager des budgets communaux indus en contrepartie de l'aide que celui-ci a le devoir de lui apporter ?...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
31 décembre 2021 5 31 /12 /décembre /2021 12:01

Ce sont des centaines, pour ne pas dire des milliers, de Seynois qui, dans leur enfance ou leur jeunesse, ont profité de l'action éducative qu'ils ont conduite. Le destin a voulu que Marcel Djian, Claude Fiorenzano, André Masse et Gisèle Soriano nous quittent tous quatre en cette fin décembre.

Avec eux disparaît une part importante de la grande équipe seynoise de ces porteurs indispensables d'une vision ouverte de l'éducation qui transcende la seule instruction que dispense l'École, pour considérer l'enfant ou le jeune dans sa globalité, dans tous ses temps de vie, afin de le guider dans la construction de sa propre émancipation par une démarche éducative active, vers une insertion professionnelle, sociale et citoyenne.

 

Marcel DJIAN s'est investi bien au-delà de sa fonction d'enseignant et de directeur d'établissement primaire au sein de notre Caisse des Écoles, cet indispensable organisme historique qui, à La Seyne, a permis depuis la Libération de 1945 d'offrir à des milliers de nos jeunes concitoyens, de tous quartiers, de toutes origines, de toutes situations sociales, des temps éducatifs de vie collective, en centres de vacances, en accueils de loisirs, en classes de découvertes, autant de situations permettant d'apprendre autrement, d'expérimenter, de se socialiser, de coopérer, de s'ouvrir aux autres, à de nouveaux espaces et à d'inédites humanités. Il siégea également au conseil municipal en 1983, dans l'équipe de Maurice Blanc.

 

Claude FIORENZANO aurait pu s'en tenir à conduire avec sérieux et constance sa fonction de professeur d'anglais jusqu'à la fin de sa carrière qu'il a terminée au collège de Six-Fours. Mais il a choisi de transmettre aux jeunes générations sa passion pour la langue, la culture et les traditions provençales. Si les Six-fournais se souviennent des cours de lengo nostro qu'ils dispensait aux élèves de son collège et de sa belle implication au sein de l'association “Lou Raioulet”, les Seynois doivent à cet érudit – et à Mme Meiffret-Alziary et MM. Brémondy et Merle – les cours de provençal organisés à partir des années 70 au Centre Culturel Jacques-Laurent par l'Office municipal de la culture et des arts. Nombre de jeunes fréquentant alors les associations socio-éducatives seynoises ont pu bénéficier de premières initiations à la langue occitane.

 

Principal du collège Henri-Wallon lors de la création des zones d'éducation prioritaire, dans les années 80, André MASSE a marqué de son empreinte visionnaire les stratégies éducatives en faveur des adolescents de notre quartier Berthe. Il a perçu l'importance de l'éducation de tous leurs temps de vie, renforçant l'accompagnement de la scolarité par la diversification pédagogique, et intégrant l'absolue nécessité de l'ouverture de l'École au quartier et à la ville, et de la réconciliation avec l'École des collégiens et de leurs familles. Avec lui, le collège s'est mis à vivre et à bouillonner d'activités avant et après les cours, les mercredis, les week-ends et les vacances. Lieu d'accueil socio-éducatif, activités culturelles et de loisirs, sorties et séjours scolaires et des temps de congés, accompagnement de l'exercice de la fonction parentale, soutien scolaire, sont autant de leviers émancipateurs qu'il a impulsés, mobilisant enseignants, animateurs, parents, dans une démarche qui s'est pérennisée avec le Foyer Wallon-Berthe et perdure aujourd'hui avec l'Espace Jeunes Wallon du Centre social et culturel Nelson-Mandela.

 

Figure pionnière, dès sa création en 1982, du Centre d'action municipale pour l'emploi et la formation des jeunes (CAMEF-Jeunes), aujourd'hui devenu la Mission intercommunale action jeunes (MIAJ)Gisèle SORIANO a été l'une des importantes chevilles ouvrières de cette initiative municipale qui a vu le jour dès l'annonce des premières mesures en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans prises par le premier gouvernement de gauche de la Ve République. Connue et reconnue par des centaines de jeunes pour ses capacités d'accueil, d'écoute, d'aide à la définition d'un projet de formation vers l'emploi, d'encouragement et de suivi des stages, sessions et démarches en direction des employeurs, elle a déployé durant deux décennies son talent et son engagement pour que, malgré la crise économique qui allait frapper La Seyne à la fin des années 80 et qui perdure aujourd'hui, le maximum de nos jeunes concitoyens puissent trouver des voies pour mettre le pied à l'étrier vers l'emploi et une existence d'adultes émancipés.

 

Oui, douloureuse fin de 2021, quatre belles personnes s'en sont allées. Nombre de jeunes Seynois aujourd'hui adultes leur doivent beaucoup. La Seyne doit témoigner sa compassion à leurs familles et leurs proches.

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14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 04:29

Les calotins doivent être ravis. On se demandait à quoi allaient servir les économies réalisées grâce à la baisse sans explication de plus de 20% des subventions municipales aux associations socio-éducatives laïques. On a la réponse : à abonder la caisse de l'association de gestion de l'école privée catholique de La Seyne.

Les élus de gauche et écologistes se sont opposés à cette décision lors d'une récente réunion du conseil municipal. Ils ne l'ont pas fait par dogmatisme laïcard, intolérant et anticlérical, mais parce que, s'ils entendent naturellement que l'on respecte la loi qui impose aux communes de financer l'enseignement privé sous contrat avec l'État, ils ont à juste titre considéré que la municipalité n'était pas obligée de faire du zèle en allouant une contribution intégrant les surcoûts des aides spécifiques que la Ville apporte aux écoles publiques, notamment celles des quartiers fragiles classées en "réseau d'éducation prioritaire" pour aider à la réduction des inégalités face aux savoirs.

 

À PART CEUX DE GAUCHE, ÇA NE TROUBLE PAS LES ÉLUS D'UN CONSEIL POURTANT RÉPUBLICAIN

La position adoptée par les actuels élus écolos et de gauche est conforme au choix auquel, comme maire, je me suis toujours astreint – ce que, partout, font la plupart des élus, de droite comme de gauche –, considérant que le budget communal doit être destiné à l'ensemble de la population et non de façon discriminante pour des cas particuliers, nos écoles publiques disposant de suffisamment d'espaces pour accueillir tous les élèves seynois. Et ce bien sûr en respectant la liberté que la loi confère aux parents de scolariser leurs enfants dans le privé, la commune apportant sa juste contribution légale, mais seulement sa contribution légale, le surplus devant être assumé par les familles, l'organisme gestionnaire de l'école, voire la paroisse, l'évêché, l'archevêché, le Vatican ou le Royaume des Cieux.

Comme citoyen libre-penseur athée, je suis tout de même scandalisé que la décision de la maire de porter de 600 à 1200 euros le forfait alloué par la commune pour chaque élève de "l'escòla dei capelans" n'ait pas soulevé plus de protestations parmi les 49 membres d'un conseil municipal supposé républicain.

Et je serais bien tenté d'aller plus loin, mais, sait-on jamais en ces temps d'obscurantisme néo-médiéval où de nouveaux croisés appellent en vue de l'élection présidentielle au retour aux « valeurs chrétiennes » de la France, je ne voudrais pas finir sur un bûcher comme Segarelli.

 

VASES COMMUNICANTS ET TOUR DE PASSE-PASSE BUDGÉTAIRE

J'aurais d'autant plus cette tentation que je ne peux m'empêcher de rapprocher cette décision de celle prise lors du vote du budget 2021 de réduire de 21% par rapport à 2019 les subventions allouées aux associations laïques qui œuvrent pour l'enfance, la jeunesse et les familles dans une démarche socio-éducative pour l'émancipation, sans distinction, de nos petits futurs citoyens de tous les quartiers de la commune, de toutes les croyances et de toutes les origines. J'en faisais état, chiffres à l'appui, en avril dernier (voir ICI).

À ceux qui voudraient en savoir plus et connaître dans le détail le tour de passe-passe comptable qui a permis de doubler l'aide communale à cette école privée confessionnelle, je propose de lire en cliquant ICI l'extrait d'un article que les élus écologistes et de gauche ont mis sur leur blog très instructif auquel j'invite d'ailleurs les visiteurs du mien à s'abonner.

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