Un sou est un sou. Lorsqu'on peut faire financer à 100 % un projet, pourquoi s'en priver ?
Il faut croire que La Seyne a servi de test à l'État pour voir s'il ne pouvait pas tenter de se désengager du financement du dispositif des « cités éducatives ». Et ça a marché, ainsi que je le rapportais dans un précédent article de ce blog. Alors qu'elle n'y était pas contrainte, notre commune a accepté de mettre la main au porte-monnaie.
Pourtant, l'Association des Maires Ville & Banlieue de France, en s'insurgeant (voir communiqué en bas de cet article) contre l'hypothèse émise par une commission officielle d'envisager de demander pour 2022 une participation financière aux collectivités locales pour ce programme social et éducatif, confirme que ce n'est jusqu'à présent pas une obligation.
L'adjoint à la maire chargé de la politique de la ville s'est donc fait duper par l'État. Et il aurait pu se passer d'en faire lors d'un entretien de presse un sujet politicien en forme de charge contre ses prédécesseurs supposés inconséquents. La réalité lui revient au visage. Mais on ne va pas en sourire, l'important serait désormais que La Seyne envisage de se joindre au concert des autres maires des villes populaires vulnérables pour refuser solidairement que l'État impose l'inacceptable pour l'avenir.
LA CRISE SANITAIRE A ACCRU LES INÉGALITÉS FACE À LA RÉUSSITE SCOLAIRE
Au lieu de sans cesse regarder en arrière, il y a des sujets pour le futur où, l'union faisant la force, les collectivités locales regroupées ont matière à faire avancer les choses pour ce qui concerne la réussite scolaire et l'insertion professionnelle et sociale des enfants et des jeunes des villes et quartiers fragiles. C'est d'autant plus nécessaire depuis que la crise sanitaire a accru les inégalités entre classes sociales. Le ministère de l'Éducation nationale relève lui-même que, à cause du coronavirus, le niveau en lecture et en maîtrise des nombres est plus faible en 2020 qu'en 2019 et que « ces constats sont systématiquement plus dégradés pour les écoles relevant de l'éducation prioritaire que pour les autres. »
RAISON DE PLUS POUR EXIGER DES MOYENS DE SOUTIEN ET DE COMPENSATION
Entre autres combats où les communes ont besoin de parler d'une seule voix forte, au-delà des « cités éducatives », se pose, et notamment pour La Seyne, la question de l'obtention d'une « dotation de surcharge scolaire » pour que l'État couvre les charges qu'une Ville doit assumer en plus des autres communes pour ses écoles en « réseau d'éducation prioritaire » (REP) et la révision de la géographie de l'éducation prioritaire pour qu'aucun quartier vulnérable classé « politique de la ville » du pays ne soit plus oublié par l'Éducation nationale parmi les « REP », ce qui, justement, est le cas du centre-ville de La Seyne.
Être élu, c'est aussi se bagarrer pour son territoire.