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À la lecture d'un article de Var-matin d'il y a une douzaine de jours (le lire en cliquant ICI), il semblerait que la Ville de La Seyne déplore que les maires de France, au travers de leurs diverses associations qui ont récemment interpelé le gouvernement sur l'urgence de moyens pour les quartiers populaires fragiles, ne soient guère préoccupés par les enjeux de sécurité et de tranquillité publique. Et les exhorte à se saisir du sujet.
Qu'on se rassure. Les maires de France n'ont pas attendu ce sage conseil seynois. Si, en revanche, ils se mêlaient de juger la vie de notre municipalité, ce qui n'est pas dans les usages, ils pourraient se demander si ressasser la question de l'insécurité, dans la revue municipale, sur les réseaux sociaux et dans la presse, est le meilleur moyen d'éviter que les citoyens ne finissent par choisir le pire, c'est-à-dire l'extrême-droite ultrasécuritaire, stigmatisante de boucs émissaires, adepte de la relégation et – elle le prouve là où elle gère des communes – dévastatrice du tissu associatif et public qui assure de la cohésion sociale et la prévention des déviances par l'émancipation des gens.
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L'incompréhensible sortie de la municipalité seynoise résulte d'un communiqué de presse (le lire en cliquant ICI) publié à la mi-décembre par les six associations nationales pluralistes de maires et présidents d'intercommunalités, inquiètes de la tournure prise par les perspectives budgétaires concernant les moyens de l'accompagnement social des habitants, de la rénovation urbaine et du service public dans les quartiers prioritaires pour 2025.
Ces gens-là ne sont pas de dangereux doux rêveurs adeptes du laisser aller. Parmi les douze présidents et premiers vice-présidents de ces six associations, on compte un Les Républicains, quatre Divers droite, deux centristes, quatre socialistes et un communiste. Et le président de la plus importante de ces associations, l'Association des maires de France (AMF), est David Lisnard, maire de Cannes, ville championne de France en nombre de caméras de surveillance et de policiers municipaux par habitant.
IL EST RISQUÉ DE PROMOUVOIR L'IDÉE QUE LES MAIRES FONT FI DE LA SÉCURITÉ
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D'ailleurs, si la municipalité de La Seyne n’avait pas quitté dès son élection en 2020 l’Association des maires Ville & Banlieue de France, l'une des signataires du communiqué où se retrouvent des élus de toutes sensibilités pour analyser les situations urbaines, envisager des solutions et peser sur l’État pour qu’il engage les moyens indispensables, elle saurait que les maires sont loin de se désintéresser des enjeux de tranquillité et de sécurité.
Ils en font même un sujet prioritaire. En témoignent les demandes de Ville & Banlieue aux gouvernements, dont plusieurs ont été retenues, considérant que « c’est par un engagement permanent de terrain des moyens régaliens renforcés de la tranquillité publique, de la sécurité, de la sûreté, du renseignement, de l’investigation, de la justice, de la protection judiciaire et de la probation, que l’État affirmera, par ces solutions pertinentes, sa réponse aux anathèmes jetés et aux envolées aussi simplistes et stigmatisantes qu’inopérantes. » (2022)
LA SEYNE RECONNUE POUR SA POLITIQUE DE SÛRETÉ, MAIS CE N'EST PAS NOUVEAU !
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Ce sont ces exigences des maires de droite et de gauche de création en 2012 de “zones de sécurité prioritaire” devenues “quartiers de reconquête républicaine” qui ont permis aux services de police et de justice des sites fragiles de notre Métropole de disposer de moyens humains et logistiques significatifs. Ville & Banlieue est aussi à l’origine des conventions de partenariat entre police nationale, police municipale et justice, comme celle dont La Seyne bénéficie depuis 2014.
Au cours du précédent mandat municipal, en 2018, La Seyne a d’ailleurs été choisie du fait de sa politique reconnue de prévention et sûreté urbaine pour accueillir l’étape “sécurité” du Tour de France Territoires Gagnants, conférence nationale de 300 maires, élus et fonctionnaires, qui ont élaboré le programme « Agir fermement pour la sécurité et la justice » du Plan Borloo pour les quartiers vulnérables.
Et les maires continuent à partager les analyses des situations de leurs villes et à chercher ensemble des solutions à proposer à l'État. Les élus de La Seyne pourraient d'ailleurs prendre attache avec la Métropole dont notre commune fait partie et dont une représentante, quatre jours avant la publication du pamphlet alarmiste de la municipalité seynoise, travaillait encore au sein de la commission “Sécurité et tranquillité publiques” de l'association Ville & Banlieue (lire le compte-rendu en cliquant ICI).
PRÉFÉRER LA PROTECTION RÉPUBLICAINE À LA SURENCHÈRE SÉCURITAIRE
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Ainsi, ce n’est donc pas parce que les maires républicains considèrent dans leur grande majorité que les meilleurs moyens de prévenir les déviances sont de garantir une éducation et un emploi, un logement décent et un cadre de vie correct, un accès aux énergies et aux mobilités, une bonne santé et une aide sociale, une offre de culture et de sport, une vie associative et des services publics, qu’ils ignorent les besoins de lutte contre les méfaits, la criminalité et leurs conséquences.
Ces mêmes maires et leurs adjoints, néanmoins, s'astreignent à ne pas trop en faire en matière de communication, pour éviter que les gens, qui optent souvent pour l'original plutôt que la copie, ne préfèrent à la protection républicaine qui leur est due l'offre d'extrême-droite de surenchère sécuritaire, privatrice des libertés civiques et destructrice des moyens de l'émancipation citoyenne. Ça devrait être aussi vrai à La Seyne.