2 novembre 2025 7 02 /11 /novembre /2025 13:58

 

Saint-Mandrier, La Seyne et Six-Fours, ce sont 105.852 habitants. La gare SNCF de La Seyne – Six-Fours, c'est un élément essentiel du futur pôle multimodal de mobilité dans l'ouest de la métropole toulonnaise. Dès lors, apprendre par la presse locale qu'un "tiers-lieu", apparemment associatif, va prendre la place d'un service public majeur ne manque pas de surprendre.

 

Bien sûr, évoquer le sujet, c'est prendre le risque de s'entendre rétorquer qu'on cumule un scepticisme ringard vis-à-vis de la mode originaire des U.S.A. de lieux « de mutualisation des espaces et des compétences, d'hybridation des activités et de réunion d'un collectif citoyen engagé, favorisant la coopération pour répondre aux enjeux de leur territoire » (waouw !) et une nostalgie vieillotte du service public qui n'a plus lieu d'être dans notre merveilleux monde ultralibéral.

 

Mais, si la démocratie locale signifie encore quelque chose, les institutions publiques du territoire doivent convier les citoyens et les acteurs sociaux et économiques à des temps d'information et d'échange autour d'un tel projet. En l'espèce, même les conseils municipaux des communes concernées n'ont pas été saisis, ne serait-ce que pour avis. On marche sur la tête.

 

 

QUEL IMPACT POUR LA SEULE GARE D'UNE ZONE URBAINE DE 100.000 HABITANTS ?

 

De ce "tiers-lieu", il n'en a jamais été question dans les nombreuses et utiles rencontres publiques conduites par la SNCF autour du programme de ligne nouvelle Marseille-Toulon-Nice puis, plus raisonnablement, de celui du service express métropolitain de Toulon Provence Méditerranée qu'on appelle communément « RER toulonnais » ou « navette toulonnaise ».

Au contraire, le programme, déjà engagé, prévoit, outre des dessertes tous les quarts d'heure des 7 stations les plus centrales (autour de Toulon, dont La Seyne–Six-Fours) parmi les 18 stations entre Saint-Cyr et Carnoules, une redynamisation des gares et haltes – et même la création de deux nouvelles, à l'Escaillon et Sainte-Musse – pour en faire des pôles d'intermodalité permettant la connexion des trains aux réseaux de transports urbains, dont celui devant circuler en site propre, aux maillages des pistes cyclables et voies piétonnières, et au réseau routier avec les parcs de stationnement.

Cela justifiait un renforcement de l'accueil en gare pour l'accompagnement des usagers et, dans les cas de stations accueillant des personnes âgées ou des habitants des quartiers populaires fragiles connaissant plus que d'autres l'illectronisme, une assistance humaine pour les personnes maîtrisant mal les outils numériques qui constituent un frein à leurs mobilités. La SNCF en avait convenu. Or, de tout ça, on s'est déjà éloigné avec la fermeture du guichet et on risque de s'en détacher complètement avec un changement définitif d'usage des locaux adaptés. Drôle de moyen pour inciter à délaisser la voiture et assurer plus d'égalité des chances entre citoyens dans l'accès à la mobilité nécessaire à leur insertion professionnelle et sociale...

 

 

QUELLE APPROPRIATION DU PROJET PAR LES CITOYENS ET LEURS ÉLUS ?

 

Au-delà des enjeux relatifs aux outils de la mobilité, l'annonce par le journal pose d'autres questions essentielles auxquelles les administrés sont en droit d'obtenir des réponses. Et cela de la part des autorités publiques, non pas seulement d'une association présentée comme porteuse du projet, fût-elle, nul n'en disconvient, compétente et active sur le territoire depuis des années...

> quelle étude a permis, en terme de service public pour le plus grand nombre, de privilégier un tiers-lieu plutôt qu’un espace d’accueil et de services aux usagers du rail ?

> quel est, dans le détail, le projet ?

> quel est son impact attendu et quelles sont les modalités d'évaluation permanente de sa mise en œuvre ?

> quelle est son articulation avec les opérateurs, notamment économiques et associatifs actifs à La Seyne ? sont-ils impliqués ? si oui, à quel niveau ?

> quelles démarches sont ou vont être entreprises, dans un esprit de démocratie participative, avec les conseils de quartiers, comités d'intérêt local et associations d'usagers ?

> y aura-t-il un impact en matière de création d'emploi ? si oui, sous statut précaire ou durable ?

> l'article de presse évoque un aménagement en étage ; l'accessibilité des personnes à mobilité réduite est-elle garantie ?

> quelle structure en est gestionnaire ? quel contrat d'usage des lieux ?

> quel est le financement du projet ? la Métropole et les collectivités locales sont-elles appelées à participer à l'investissement et/ou au fonctionnement ? si oui (ce qui devrait être le cas car l'Europe, dont la presse annonce la participation, ne finance que s'il y a l'assurance de contreparties nationales), au détriment de quels autres acteurs, en particulier associatifs (car les budgets des subventions sont de plus en plus inextensibles et le monde associatif est déjà durement malmené et sans cesse plus en difficulté, voire en cessation d'activité) ? et dans quelles proportions ?

> en particulier, y a-t-il un risque de perte de financements pour les associations structurantes du quartier Berthe et du centre-ville de La Seyne, qui remplissent des missions de médiation sociale, culturelle et d'insertion ?

> enfin, si un gouvernement des gauches et de l'écologie arrivait aux affaires, avec une volonté de relance du service public des transports ferroviaires, serait-il possible de redonner aux espaces de la gare leur fonction d'accueil et de services, ou au moins d'assurer la co-fonctionnalité avec le tiers-lieu ?

 

 

Sur tout cela, et sûrement d'autres interrogations, il serait normal que la population soit informée et associée autrement que par un article de presse. Qu'en dit la municipalité, notamment son maire, M. Minniti, son adjoint aux mobilités, M. Dupla, et son adjoint aux associations et la démocratie locale, M. Beccaria ? Leur silence sur le sujet est étrange.

Et qu'en pensent les divers futurs candidats à l'élection communale et métropolitaine ?

Repost0
9 juillet 2025 3 09 /07 /juillet /2025 08:33

 

Instruments dont La Seyne a pu – et peut encore – bénéficier, le Conservatoire du littoral et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) sont dans le viseur des doctrinaires gouvernementaux qui, derrière le vocable de "simplification administrative", cachent en vérité une volonté de démanteler le service public d'État, et pas seulement au nom d'une gestion optimisée des ressources budgétaires.

 

Les Seynois doivent se souvenir que c'est grâce à notre partenariat avec le Conservatoire du Littoral que nous avons pu sauver les 60 hectares du Domaine de Fabrégas de l'urbanisation à laquelle le schéma d'occupation des sols conçu par la droite locale pouvait les destiner et qu'une semblable opération est projetée à Saint-Elme. Ils doivent aussi se rappeler que c'est grâce à l'ANRU que nous avons pu investir près de 360 millions d'euros dans la rénovation de Berthe et que, depuis 2019, les crédits de cette agence d'État sont acquis pour celle du centre-ville qui ne demande qu'à démarrer.

 

Il serait irresponsable de laisser démolir ces outils. Les élus des communes concernées doivent réagir. Les nôtres, en tous cas, sont bien silencieux, alors que La Seyne est doublement concernée.

 

 

LE CONSERVATOIRE DU LITTORAL, ON LE DÉFEND OU PAS ?

 

Parmi quelques 600 personnalités et organisations montant au créneau pour le sauvetage du Conservatoire du littoral, nous sommes quelques élus et anciens élus du Var ( * ) parmi lesquels, il faut le souligner, M. Giran, président de la métropole toulonnaise, à être signataires d'une tribune parue dans Le Monde daté du 9 juillet intitulée « Ne sacrifions pas un établissement à l'efficacité reconnue sur l'autel de la simplification ».

 

Aucun, hélas, de la majorité municipale seynoise n'a cru devoir s'engager dans cet appel. Pourtant, l'appui du Conservatoire est durablement nécessaire à la pérennité de la protection et la valorisation de notre Domaine de Fabrégas et de tout notre littoral, notamment avec le projet de la colline du Fort Saint-Elme. Quand il s'agit de faire échouer un programme d'aménagement permettant la création de logements parfaitement intégrés à leur environnement sur la petite parcelle de 3 hectares de Costechaude que la droite municipale avait elle-même ouverte à l'urbanisation, nos élus savent se mobiliser et motiver le voisinage immédiat, mais lorsqu'un domaine littoral, forestier et agricole 20 fois plus vaste, ouvert à des milliers de gens, court le risque d'être laissé à l'abandon, ils restent bras ballants. Allez comprendre...

 

CLIQUEZ SUR L'ARTICLE POUR L'AGRANDIR

CLIQUEZ SUR L'ARTICLE POUR L'AGRANDIR

 

 

L'AGENCE DE RÉNOVATION URBAINE, ON S'EN INQUIÈTE OU PAS ?

 

Pas plus de mouvement du côté de la municipalité de La Seyne qui devrait pourtant aussi s'inquiéter, comme plus de 800 communes et 600 opérateurs HLM, de voir les risques encourus par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) dont la majorité sénatoriale de droite préconise la suppression au grand ravissement de Mme de Montchalin, ministre des comptes publics et exécutrice des basses œuvres d'un gouvernement ayant décidé de supprimer un tiers des opérateurs de l’État d’ici la fin de l’année 2025.

 

Là encore, c'est tout le programme de rénovation du centre ancien, avec ses opérations sur le logement, l'aménagement urbain et les équipements publics, à hauteur de 41 millions d'euros, qui pourrait être remis en question. Mais les élus seynois chargés de ces questions sont étrangement silencieux, peut-être trop occupés à faire verbaliser des trottinettistes. Heureusement que des centaines d'autres, de toute la France, montent au créneau en alertant avec une prise de position publique (ci-dessous) visant à prévenir le gouvernement qu'ils n'ont pas l'intention de laisser faire...

 

CLIQUEZ SUR LA DÉCLARATION POUR L'AGRANDIR

CLIQUEZ SUR LA DÉCLARATION POUR L'AGRANDIR

 

 

 

DEUX EXEMPLES PARMI NOMBRE D'INSTITUTIONS PUBLIQUES MENACÉES

 

Mais ces possibles décisions de disparitions de deux bras armés des politiques publiques d'État qui frapperaient durement La Seyne ne sont pas les seules. Le gouvernement évoque aussi le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (l'Inserm), l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), l'Agence nationale de la recherche (ANR), l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'Office national des forêts (ONF), l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), voire aussi l'Agence bio et l'Office français de biodiversité (OFB) qui ont été également visés par des amendements demandant leur suppression. On le voit, ce sont pas mal d'institutions publiques à vocation de santé, d'alimentation et de transition écologique qui pourraient justifier l'engagement du combat des élus seynois se disant convaincus (magazine VLS de l'été) de l'impact négatif sur le climat de la « pression anthropique » en retournant celle-ci contre un gouvernement décidément anti-écologique...

 

Le gouvernement veut faire croire que ce seraient les fonctionnaires des services de l'État qui reprendraient en direct toutes ces missions aujourd'hui assurées par plusieurs dizaines de milliers de personnels de droit public. Or pas besoin de faire un dessin... chacun sait combien la fonction publique est chaque année un peu plus fragilisée, avec des baisses constantes d'effectifs de fonctionnaires, peinant à accomplir les missions qu'elle exerce déjà...

 

 

GÉRER LE SERVICE PUBLIC, C'EST BIEN, SE BATTRE POUR LE DÉFENDRE, C'EST MIEUX

 

Un maire et un conseil municipal doivent gérer sagement leurs propres services communaux. Mais ils doivent aussi, moins paisiblement, se battre pour prévenir la moindre atteinte au service public local ou national, parce que c'est le vecteur majeur de la correction républicaine des inégalités socio-économiques et territoriales. Ils doivent faire acte de pédagogie pour que chaque citoyen prenne la mesure de l'absolue nécessité des institutions qui garantissent la fraternité de la nation et soit prêt à s'élever à leurs côtés pour en défendre les outils qui sont les conquêtes de nos anciens.

 

Rien n'est jamais acquis. Ça se saurait si participer ès-qualité d'élu de la République laïque à une procession confessionnelle permettait – sauf peut-être miraculeuse intercession divine – de défendre les droits universels des citoyens. Faire preuve de détermination combative face aux agressions libérales des services à la population est réputé plus efficace.

 

 

 

____________________________________

( * ) : Parmi les signataires varois : Benjamin Courtin (conseiller municipal de Ramatuelle), André Del Monte (conseiller municipal du Rayol-Canadel), Jean-Laurent Felizia (conseiller municipal du Lavandou), Jean-Pierre Giran (maire de Hyères), Michel Perrault (maire-adjoint de Saint-Tropez), Valérie Romboni (ancienne conseillère municipale de Six-Fours), Marc Vuillemot (ancien maire de La Seyne-sur-Mer)...

Repost0
15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 14:45

 

Ce coup-là, il fallait oser. Condamner à mort un service public, exécuter la sentence, être contraint à le ressusciter, du moins en partie, devant la pression populaire, politique, syndicale, et l'incitation de l'État, puis avoir le front d'inviter à son inauguration, en ayant juste changé son nom, comme si on était à l'initiative de la création d'un nouvel outil en faveur des usagers, tout ça révèle un grand art de l'illusionnisme...

 

 

On s'est habitué à la récupération à son propre profit politicien par la maire de La Seyne de ce que d'autres font pour notre ville, comme la Métropole ou d'autres collectivités, mais aussi des acteurs économiques, des associations, ou encore l'Université de Lyon (pour l'Institut Michel-Pacha). On s'est résigné à voir la municipalité faire main basse sur ce que d'autres ont réalisé avant elle, donnant à croire par une impressionnante communication qu'elle en est l'artisane. On s'est aussi accoutumé aux effets de passe-passe consistant, par exemple, à annoncer la création de services nouveaux, telles les nombreuses "brigades" en tous genres dont la presse se fait régulièrement l'écho, alors que, par de nouvelles dénominations de services et des jeux de chaises musicales des agents communaux, on ne fait que mettre en exergue des missions qui existent déjà depuis des lustres.

 

 

ACTE 1 : ON CONDAMNE À MORT

 

Mais il y a désormais plus fort. On se souvient que la maire de La Seyne a confié à son adjoint chargé de la politique de la ville le soin de fermer la Maison des Services Publics qui, depuis 1999, était indispensable à ses quelques 44.000 usagers de tout l'Ouest Var (à moins que cet adjoint en ait pris lui-même l'initiative). Alors que partout ailleurs naissent ce qu'on appelle désormais des "Maisons France Services", La Seyne s'est singularisée en supprimant un tel outil, le plus important du Var par le nombre de ses bénéficiaires, rodé depuis un quart de siècle, dont la performance était citée en exemple par l'État et louée par la presse spécialisée.

 

C'était sans compter sur les mobilisations des usagers, de partenaires sociaux, des élus et formations politiques des gauches et de l'écologie, des personnels eux-mêmes, et le désaveu de l'État qui, tout en démantelant avec méthode l'ensemble des services publics, incite les territoires à maintenir une présence de certains de ceux-ci au sein de Maisons France Services, fût-elle seulement numérique, au plus près des habitants, notamment dans les campagnes et les quartiers urbains fragiles, dont notre quartier Berthe. On pourra se remémorer les enjeux et mobilisations en cliquant ICIICI ou encore ICI

 

 

ACTE 2 : ON COMMUE LA CONDAMNATION EN BANNISSEMENT

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR L'AGRANDIR

La maire et son adjoint ont dû reculer. Arguant d'une soi-disant nécessité de disposer de locaux mieux adaptés, de la perspective – non confirmée par l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée, propriétaire des espaces – d'une dénonciation de bail, et autres arguments tirés par les cheveux, voilà ressuscitée la Maison des Services Publics, certes en un lieu différent. On aurait pu s'en tenir là, même si n'est pas – pas encore – résolue la question de certains personnels injustement licenciés sur laquelle les syndicalistes qui les accompagnent ont bien raison de ne rien lâcher. La maire et son adjoint auraient fait le dos rond, les acteurs des mobilisations pour le sauvetage n'auraient pas spécialement crié victoire, et l'État, neutre comme il se doit, n'aurait rien commenté.

 

 

ACTE 3 : ON ARROSE LA RENAISSANCE DU RESSUSCITÉ

 

C'était sans compter avec le besoin irrépressible de communiquer à tout va qui anime la municipalité, même sur un non-événement. Voilà qu'on va inaugurer ce qu'on a voulu démolir. Et juste en changeant son nom, la Maison des services publics devenant l'Agora des services. C'est jouer de la crédulité supposée des Seynoises et Seynois dont on postule qu'ils goberont qu'on a créé de toutes pièces un nouveau dispositif à leur service. Mais ce n'est pas très malin. Ça l'est d'autant moins que le carton d'invitation à l'inauguration de ce faux nouvel outil est adressé non seulement au nom du Conseil municipal (propriété de la maire, si l'on en croit l'utilisation de l'adjectif possessif "son"), mais aussi du président du Conseil départemental du Var, celui-là même qui a été désigné par la Ville comme la cause de la fermeture de l'historique Maison des Services Publics, ayant dénoncé la convention qui le liait depuis vingt-cinq ans à la Commune pour faire vivre cet espace indispensable.

 

Là, on a atteint le sommet du Grand Guignol et de la supercherie politicienne organisée. C'est bien triste. Mais heureusement que l'orthographe de l'invitation prête un peu à sourire en trahissant l'amateurisme de ces élus charlatans farceurs municipaux et départementaux, persuadés, à les lire, que le terme "Agora" est un substantif masculin.

Repost0
31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 10:21

 

Si ce n'est pas un nouveau boniment, ça tient du miracle. À en croire sa déclaration à Var-matin, l'adjoint à la maire chargé de la politique de ville aurait obtenu que tous les organismes ayant les uns après les autres déserté la Maison des Services Publics de La Seyne soient volontaires pour revenir y assurer leurs missions dues aux citoyens de l'Ouest-Var. Chapeau bas !

 

Il faut dire que le collectif de défense de cette Maison France Services, fort de son unité de syndicats, d'associations et de tous les partis politiques de gauche et de l'écologie, a fait du bon travail combatif de mobilisation, de conviction, de proposition et de revendication. La Ville a dû reculer sur son intention de faire disparaître cet outil nécessaire à 44.000 usagers.

 

Mais tout n'est pas gagné. Si elle est sincère, la Ville doit poursuivre son effort jusqu'à la concrétisation. Et le collectif de défense lui rappeler son engagement.

 

 

UN GROUPEMENT D'INTÉRÊT PUBLIC À RECRÉER...

 

Admettons que cette annonce de l'adjoint à la maire ne soit pas du vent. Dans ce cas, il n'y a plus lieu que la Commune assume seule la gestion de la Maison des Services Publics. Il faut sans tarder que le Conseil départemental du Var, l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée, la Caisse d'allocations familiales du Var, le ministère de la Justice et la Métropole confirment officiellement les annonces de l'adjoint au maire. Et que, avec la Ville, tous ces partenaires publics revenus à de bonnes intentions recréent un Groupement d'intérêt public (GIP) pour la gérer ensemble. Le préfet du Var, chargé par l'État de la promotion des Maisons France Services dans le département, devrait les inviter à se mettre au travail dans les meilleurs délais.

 

C'était bien la peine d'avoir dissout il y a quelques mois le GIP gestionnaire depuis 1999... Mais, bon, s'il s'est agi de reculer pour mieux sauter...

 

 

TOUS LES PERSONNELS DOIVENT ÊTRE MAINTENUS EN FONCTION. VRAIMENT TOUS.

 

Il est annoncé qu'une solution de maintien est trouvée pour tous les personnels de la Maison France Services, ce dont on doit se réjouir. Tous, sauf une : la directrice, au prétexte fumeux énoncé par l'adjoint à la maire qu'elle ne disposerait pas « des diplômes requis ».

 

Autant dire que toutes les institutions publiques groupées dans le défunt GIP – dont la Ville elle-même – qui l'ont embauchée il y a près de 15 ans, puis promue par décision unanime à la fonction de direction après une formation de trois ans susceptible d'être qualifiante par validation des acquis de l'expérience, auraient fait preuve de légèreté coupable. Leurs responsables, élus ou cadres de la fonction publique, apprécieront cette sentence... à commencer par la maire qui, interviewée en 2020 par la chaine TV “Acteurs publics”, vantait la compétence et le travail de « ces agents formés dans ces Maisons France Services »...

 

La maire ferait bien de reprendre la main sur ce sujet. Et, de toute façon, les syndicats, d'autant plus qu'ils sont impliqués au sein du collectif de défense, vont sans nul doute veiller au grain.

 

 

LES ASSOCIATIONS D'INSERTION INDISPENSABLES AU SEIN DE LA MAISON DES SERVICES

 

On a enfin le sentiment qu'il y aurait, toujours selon l'adjoint à la maire, deux types de services rendus aux usagers : ceux des institutions publiques qui auraient toute leur place dans la nouvelle Maison France Services, et ceux des associations, pourtant agréées pour conduire des missions publiques, qui resteraient dans les locaux actuels que l'adjoint au maire qualifie d'insalubres dans sa même déclaration à la presse.

 

Ce serait une erreur. L'intérêt et le sens même d'une Maison des Services Publics réside dans son unicité de lieu et le partage des moyens humains mutualisés dévolus à la médiation, qu'elle soit numérique, d'accompagnement social, ou d'appui à la maîtrise de la langue et de l'information. Les bénévoles de l'association Crésus recevant un usager pour des problèmes de surendettement peuvent déceler une situation dramatique quant au logement et orienter la personne vers les agents d'économie sociale et familiale de l'office d'HLM occupant le bureau voisin. Une allocataire en butte à une difficulté pour une prestation familiale peut, dans un entretien avec un agent de la CAF, manifester des soucis liés à son insertion professionnelle et être mise en relation avec le club d'entreprises Face-Var qui pourra l'accompagner vers l'emploi.

 

C'est cette approche globale dont la maire, dans la même interview télévisuelle à “Acteurs publics”, se félicitait : « Ici, nous avons des associations qui apportent de l'aide (...) Il faut concentrer l'effort. ». Son adjoint serait bien inspiré de méditer les avis de la Première magistrate elle-même.

 

 

On n'est peut-être pas au bout du tunnel, mais on peut voir poindre une lueur. La raison doit commander. Si les partenaires historiques sont vraiment disposés à s'impliquer à nouveau, « l'extension du domaine des services publics » , ainsi que la qualifie la députée Clémentine Autain, est à portée pour les citoyens de La Seyne et des communes des alentours.

 

Un nouveau GIP à créer avec des institutions publiques remotivées, une réhabilitation des espaces de la Tour du Gère, une équipe reconnue à conforter dans ses missions, des associations partenaires à rassurer, et le tour serait joué. La maire pourrait faire oublier le faux pas de son équipe. Et ce serait tant mieux pour les gens. Comme pour elle.

 

Un opposant ne devrait pas écrire ça ?...

 

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Services publics et personnels communaux
9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 13:01

 

Espérons pour La Seyne que le nouveau Premier ministre aura été informé du changement d'équipe municipale survenu en 2020. Parce que, sinon, il pourrait avoir envie d'appliquer la sentence selon laquelle la vengeance est un plat qui se mange froid.

 

Il faut dire que nous lui avons mené la vie rude lorsque, en 2012, jeune collaborateur de Madame Touraine, la ministre de la santé de François Hollande, il a été chargé par celle-ci d'accomplir l'exact contraire de l'engagement formel pris par le président de la République de maintenir la maternité de notre hôpital public (lire ICI). Aussi rigide que sa patronne que j'avais surnommée « La Dame de Fer », il fut mon interlocuteur consciencieux et obstiné pour mener le dossier de la fermeture de ce service public pourtant essentiel aux 200.000 habitants de l'ouest varois.

 

 

CHANGEMENT DE PREMIER MINISTRE, MAIS PAS DE LIGNE DÉVASTATRICE DE L'ACTION PUBLIQUE 

 

Avec l'équipe municipale seynoise d'aujourd'hui, le risque de trouver face au gouvernement des défenseurs de l'action publique est heureusement bien moindre, tant leurs objectifs sont similaires. En trois ans, on aura assisté chez nous à des démantèlements contre lesquels la maire n'a pas bronché : la disparition du bureau de poste de Tamaris que notre équipe de gauche avait sauvegardé en l'installant à la médiathèque municipale du Clos Saint Louis, la fermeture du point d'accueil à La Seyne des services locaux des impôts et finances publiques, le renvoi aux oubliettes du projet d'une nouvelle ligne de transports publics par bateaux-bus, l'absorption de notre office public communal d'HLM par celui de Toulon, ou le refus de l'État d'entrer provisoirement au capital de CNIM pour sauver notre entreprise-phare qui a fini par sombrer.

 

 

VILLE ET GOUVERNEMENT : MÊMES LOGIQUES LIBÉRALES

 

La Ville s'emploie d'ailleurs elle-même à fragiliser son propre service public de proximité : la Maison des Services avec sa Maison de la Justice et du Droit toujours dans l'incertitude quant à son devenir dans son intégralité, la réduction de l'offre des accueils de loisirs des enfants si indispensable en été, la disparition de l'hébergement de jeunes à Saint-Elme qui permettait des échanges fructueux entre Seynois et visiteurs, l'augmentation de la tarification des cantines scolaires, le report sine die de la reconstruction du groupe scolaire Mabily-Verne, le doublement de la subvention municipale à l'enseignement privé confessionnel au détriment des subventions aux associations agréées pour des missions de service public, la fermeture du foyer communal des anciens Aristide-Briand, le "pôle de santé" du centre-ville dont on n'entend plus parler, ou l'enterrement du projet de crèche publique prévu et financé dans le cadre du programme de rénovation du centre ancien, pour ne citer que quelques décisions. Ça fait pas mal de sapes du service dû à la population qui, il faut être honnête, s'opèrent sans toutefois affaiblir les missions communales de la communication politicienne et de l'événementiel promotionnel qui n'ont jamais autant été au mieux de leur forme...

 

Non, La Seyne n'a finalement pas grand chose à craindre du changement de l'exécutif de l'État. Le nouveau Premier ministre devrait bien s'entendre avec une telle équipe de naufrageurs du service commun universel qui est supposé réduire les impacts des inégalités sociales et économiques des habitants. Il ne sera sûrement pas troublé par des remontrances seynoises lorsqu'il confiera à ses ministres le soin de poursuivre les basses œuvres de sabordage de l'édifice républicain issu du programme du Conseil National de la Résistance engagées sous Monsieur Sarkozy, pas assez ralenties sous Monsieur Hollande, et reprises avec énergie par Monsieur Macron. 

 

 

OUF ! IL NE S'EST « JAMAIS REVENDIQUÉ DE L'AILE GAUCHE » !

 

Le président de la République ne doit pas en attendre moins du Premier ministre qu'il a choisi, lequel disait, à propos des acteurs des concerts de casseroles des Gilets jaunes« Ceux qui ont le temps, en pleine semaine, d’aller accueillir des ministres de 14 heures à 18 heures, a priori ce ne sont quand même pas les Français qui travaillent, qui ont des difficultés au quotidien pour boucler leurs fins de mois ». Il faut dire qu'il doit en savoir long sur la question du travail, lui qui indiquait au journal Le Parisien à propos du monde de l'entreprise, que « trop d'élus le connaissent mal, parce qu'il n'y ont jamais travaillé » tandis que lui-même n'a jamais connu d'autre emploi que celui de... conseiller ministériel.

 

La majorité municipale seynoise composée de gens issus de la droite extrême, de la droite tout court, de "philippistes", et désormais d'écolos versatiles, peut donc être rassurée. Le nouveau chef du gouvernement la tranquillisait il y a un an dans Le Monde : « Je ne me suis jamais revendiqué de l’aile gauche ». On s'en était rendu compte. Les voilà prêts à bien s'entendre. Si c'est dans l'intérêt de la commune...

Repost0
1 juillet 2023 6 01 /07 /juillet /2023 08:00

 

La municipalité de La Seyne est-elle sincère quand elle dit chercher des solutions pour éviter la disparition de la Maison des Services Publics (MSP) de la commune ? On peut se poser la question après la tenue d'une ultime réunion de l'Assemblée générale du Groupement d'intérêt public (GIP) qui en assure la gestion. Il y a été décidé à l'unanimité son auto-dissolution au 30 juin.

 

Et, si le Département du Var, cogestionnaire avec la commune, a confirmé par son vote comme on s'y attendait son inexplicable volonté de se désengager alors qu'il est la collectivité territoriale ayant compétence en matière d'action sociale, la Ville de La Seyne lui a contre toute attente emboité le pas en votant aussi la dissolution.

 

Ça nécessite pour le moins des explications publiques.

 

 

UNE MÉCONNAISSANCE OU UN DOUBLE LANGAGE ?

 

Alors que neuf institutions publiques s'étaient regroupées en 1999 au sein de ce GIP pour assurer une offre diversifiée de services publics au plus près de nos habitants, la plupart d'elles, notamment faute de moyens dévolus par leur tutelles, ont peu à peu, au fil des années, abandonné le navire, laissant la charge de la gestion aux seuls Département et Commune. La terrible décision du Conseil départemental du Var de se retirer à son tour devait immanquablement entraîner la disparition du GIP puisque, comme son nom l'indique, c'est un "groupement" et la Ville ne peut "se regrouper"... toute seule.

 

Mais la Ville semble bien tenir un double langage. D'un côté, elle communique pour jurer qu'elle recherche des solutions pour garantir la pérennité de la structure qui répond aux besoins de 44.000 usagers de La Seyne et de ses communes environnantes. D'un autre, elle ne s'insurge pas contre la décision de retrait de son partenaire départemental.

 

 

UN PROPOS RASSURANT CONTRARIÉ PAR UN VOTE POUR LA DISSOLUTION

 

Comment expliquer que le Département était représenté à cette réunion d'Assemblée générale par une conseillère départementale également adjointe à la maire de La Seyne s'il n'y a pas identité de vue entre les deux institutions ?

 

Comment expliquer que la représentante de la Ville, une autre adjointe à la maire, a voté favorablement pour la dissolution du GIP au lieu, au moins, de s'abstenir pour manifester la volonté municipale de ne pas voir disparaître cette indispensable structure ?

 

Comment expliquer qu'un troisième adjoint à la maire annonce publiquement la prolongation du GIP jusqu'au 31 décembre prochain pour disposer du temps de trouver des solutions pour garantir la poursuite des offres de services aux publics tandis que celle qui a représenté la Ville à la réunion de dissolution a voté pour que celle-ci soit effective au 30 juin ?

 

 

UNE LIQUIDATION SEREINE ?

 

Comment expliquer que c'est cette dernière adjointe au maire qui, le vote de dissolution acquis, a retiré de l'ordre du jour le vote du budget du second semestre 2023 du GIP ? Sur quel acte administratif règlementaire le liquidateur désigné va-t-il pouvoir s'appuyer pour assurer sa mission d'ordonnateur des opérations financières nécessaires à la dissolution ? Comment le comptable public, agent de l'État chargé de l'exécution des actes budgétaires, va-t-il pouvoir mener à bien son travail au cours des mois nécessaires à la liquidation ?

 

Comment expliquer que la métropole Toulon Provence Méditerranée (MTPM), qui s'était engagée en 2022 à allouer une participation financière au fonctionnement du GIP, n'a pas traduit dans les faits cette décision ? Dans ce contexte fumeux de double langage, on est en droit de se demander si ce n'est pas à la demande de la commune ou du département eux-mêmes. Leurs représentants à l'Assemblée générale du GIP condamné et déjà moribond vont-ils expliquer ce revirement ?

 

 

QU'EN DISENT LE PROPRIÉTAIRE DES LIEUX ET LE REPRÉSENTANT DE L'ÉTAT ?

 

Comment expliquer que l'office métropolitain d'HLM, Toulon Habitat Méditerranée (THM), propriétaire des locaux de la "Tour du Gère" dans lesquels fonctionne la MSAP, désigné par la municipalité comme cause de la possible disparition de la structure car ayant un projet de réhabilitation et changement d'usage de l'immeuble, ne prend-il pas la parole, par exemple par la voix de sa vice-présidente seynoise, élue au conseil municipal de La Seyne sur la liste de la maire, pour éclairer le public sur ses intentions et leurs échéances au sujet du devenir de cet espace ?

 

Que pense de tout ça le préfet du Var, qui est à la fois garant de la légalité des actes, assurant le contrôle du GIP en sa qualité de "commissaire du gouvernement", assistant de plein droit aux instances délibérantes, pouvant « faire opposition à ce titre aux décisions et délibérations qui mettent en jeu l'existence ou le bon fonctionnement du groupement » (article 22 des statuts du GIP), et promoteur territorial des politiques publiques du gouvernement qui incite à la création de Maisons France Services, donc supposé ne pas voir d'un bon œil la fragilisation de la deuxième plus importante structure de ce type de France par le nombre de ses usagers ?

 

 

UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE DE PAROLE UNIQUE ET RESPONSABLE

 

Tout ça fait beaucoup d'interrogations et de propos contradictoires. Les salariés du GIP dont l'emploi est en jeu ne peuvent rester dans une expectative traumatisante. Le public a le droit de savoir, surtout les gens précaires qui traversent une période difficile de fortes tensions et de stigmatisations et qui, plus que jamais, ont besoin dans leur environnement urbain d'existence d'une présence rassurante et bienveillante de la puissance publique républicaine. Où il y a du flou, il y a un loup...

 

En prenant bien sûr soin de ne pas désavouer ses adjoints ayant exprimé tour à tour tout et son contraire, la maire, qui est à la fois déléguante de la Ville au sein du GIP, première magistrate de la commune, conseillère départementale, vice-présidente de la métropole, membre du conseil d'administration de l'office métropolitain d'HLM, et interlocutrice de l'État, devrait prendre la parole pour faire cesser ce brouhaha d'incohérences qui inquiète plus qu'il ne rassure.

 

En clair, si la municipalité et ses partenaires institutionnels veulent la mort de la Maison des services publics ainsi que leurs contradictions successives le laissent entendre, qu'ils le disent. Et, si tel n'est pas le cas, ce que tout un chacun veut croire, ça permettra, dans une démarche d'appropriation partagée des enjeux telle que souhaitée pour la politique de la ville en faveur des quartiers populaires vulnérables, à tout le monde, y compris aux habitants, de se remonter les manches pour parvenir à pérenniser ce bel et indispensable outil de vie sociale et de solidarité.

 

Le Collectif de défense de la Maison des services publics de La Seyne, en tous cas, auquel participent des représentants des habitants (CIL Berthe) et des usagers (INDECOSA), est disposé à s'y impliquer.

 

 

Le dernier communiqué du Collectif de défense...

 

CLIQUEZ POUR AGRANDIR

 

Repost0
11 mai 2023 4 11 /05 /mai /2023 06:31

 

Rien n'est jamais acquis, mais une petite lueur d'espoir apparaît pour le devenir de la Maison des Services Publics de La Seyne. La municipalité ne pouvait s'entêter. Sa décision de démanteler cette structure aux 44.000 usagers ne pouvait passer comme une lettre à la poste.

 

La forte mobilisation populaire a conduit les élus municipaux à réfléchir. C'est ce qui est apparu d'un échange que notre collectif de défense ( 1 ) de cet équipement vital a obtenu ce mercredi avec l'adjoint au maire chargé du dossier.

 

Faisons le point de la situation. Et voyons les perspectives... qui justifient d'autant plus que la mobilisation ne faiblisse pas.

 

 

UN REVIREMENT DE RAISON : LA VILLE ANNONCE SOUHAITER LE MAINTIEN DE LA MAISON DES SERVICES LÀ OÙ ELLE EST

 

Ce qu'il faut avant tout retenir des propos du représentant de la Ville est un changement de vision à 180° : plutôt que fermer et éparpiller les services en divers lieux, la municipalité partage désormais avec les membres du collectif de défense et les usagers l'idée que la Maison France Services doit demeurer en son entièreté là où elle existe depuis 1999. La reconnaissance de la nécessité de pérenniser l'accompagnement humain et logistique mutualisé des très nombreuses personnes en difficulté pour l'accès à leurs droits est un premier point important.

 

Ce n'est certes pas un engagement d'une garantie formelle, mais on doit saluer l'orientation nouvelle affirmée par la municipalité. Le collectif de défense s'est dit prêt à travailler avec la commune et ses partenaires pour que, du bon vœu, on passe à une réalité concrète. La mairie en a accepté le principe, et c'est bien.

 

 

UN DÉLAI POUR DES DÉMARCHES COMBATIVES PARTAGÉES

 

L'annonce du report de juin à décembre de la liquidation de la structure gestionnaire de notre Maison des Services Publics doit laisser le temps nécessaire pour lever toutes les incertitudes, nombreuses, qui demeurent.

 

Il faut d'abord que la Ville et ses partenaires choisissent un moyen de gérer cet équipement puisque la raison avancée par la mairie pour justifier la fermeture était que, règlementairement, la formule d'un groupement d'intérêt public (GIP) ne pouvait perdurer, la commune se retrouvant seule après les désengagements progressifs de ses huit partenaires initiaux. Mais c'est presque un point de détail. Il y a plus de 2000 Maisons France Services en France. La plupart sont gérés par les communes ou les intercommunalités. La Ville ou la Métropole doivent s'engager dès à présent à prendre le relais du GIP début janvier 2024, à la dissolution de celui-ci.

 

Ce qui est surtout important, c'est que la maire et son équipe se mobilisent avec vigueur auprès des diverses institutions assurant les services publics au plus près des usagers pour qu'elles-mêmes garantissent ou reprennent leur présence durable, voire se battent contre leurs tutelles pour qu'elles leur assurent les moyens de continuer. L'exemple de la fermeture sans opposition municipale du bureau de poste du Clos Saint-Louis, aux Sablettes, a montré que nos élus majoritaires n'ont pas vraiment la culture de la défense des services publics de proximité...

 

 

ACCROÎTRE LA PRESSION SUR LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

 

Peut-être faudra-t-il donc que le collectif de défense de la Maison des Services Publics accompagne, voire pousse, la commune à obtenir des garanties de ses partenaires qui n'ont pas le droit de rester bras ballants en considérant le risque de démantèlement comme une fatalité et doivent s'engager à poursuivre leur présence de terrain. La Caisse d'Allocations Familiales, le Département du Var avec ses assistantes sociales, la Justice, la médiation police-population, les organismes de l'insertion, de l'emploi et des retraites, de la prévention et la résorption de l'endettement, présents aujourd'hui à la Maison des Services Publics, doivent se mobiliser sans défaillir et exiger d'eux-mêmes de demeurer présents en cet espace mutualisé. 

 

D'autres, qui ont fait défection au fil des années, doivent revenir, tels les fournisseurs d'accès à l'eau et aux énergies. Et d'autres doivent y implanter des antennes de proximité. L'État, par exemple, ne peut pas persister dans une posture à la Janus aux deux visages : l'un qui promeut les Maisons France Services, l'autre qui refuserait d'assurer une présence délocalisée pour les services qu'il assure (pièces d'identité, cartes grises, étrangers, France Rénov, etc.).

 

 

UN POINT CLÉ : L'OFFICE D'HLM MÉTROPOLITAIN DOIT S'ENGAGER

 

Une attention particulière doit être apportée à l'Office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée qui gère 5000 logements sociaux sur le territoire seynois. La Ville doit exiger de lui et de sa tutelle métropolitaine qu'il continue à assurer à la Maison des Services Publics la présence de proximité due à ses locataires et aspirants à le devenir, qui, sinon, seraient désormais obligés de se rendre à Toulon.

 

Et un sujet révélé par l'adjoint au maire qui a reçu notre collectif doit appeler une attention vigilante. L'Office d'HLM, propriétaire des locaux abritant la Maison France Services, pourrait avoir un projet de requalification de l'immeuble l'abritant. Si tel est le cas, cette opération ne saurait s'envisager sans exigence absolue de maintien – et réhabilitation – de la Maison des Services, ou sa reconstruction à sa charge sur du foncier dont il est propriétaire à proximité immédiate. Sur cet enjeu, la commune doit avec fermeté et sans délai mettre les points sur les i.

 

 

MAINTENIR ET ACCROÎTRE LA PRESSION POUR UN AVENIR DU POSSIBLE

 

« Pour ce qui est de l'avenir, il ne suffit pas de le prévoir, mais de le rendre possible », a écrit Saint-Exupéry. Si la maire n'en est pas convaincue, la pression populaire des usagers, des associations, des syndicats, des organisations politiques progressistes et de leurs élus, doit la contraindre.

 

C'est pourquoi il faut encore et encore faire signer la pétition qui recueille déjà plus de 3000 signatures. Et être très nombreux à la mobilisation prévue ce samedi 13 mai, à 9 heures devant la Maison des Services, qui sera suivie d'un déplacement à l'hôtel de ville seynois pour remettre la pétition à la maire.

 

Cette dernière, sauf à avoir oublié ce qu'elle affirmait en novembre 2020 dans l'interview accordée à la chaine Acteurs Publics TV (cliquez sur l'image ci-dessous pour la visionner), devrait être sensible, se réjouir des démarches du collectif et se mobiliser...

 

CLIQUEZ POUR VISIONNER L'INTERVIEW

 

1 ) : Le collectif de défense de la Maison des Services Publics est constitué de : CGT, CIL Berthe, EELV, GRS, Groupe "L'énergie positive" des élus des gauches et de l'écologie du conseil municipal, Indecosa, LFI, NPA, PCF, PS

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Services publics et personnels communaux
2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 10:27

 

Je relaie bien volontiers l'appel du collectif pour la défense de la Maison des Services Publics de La Seyne (Maison France Services) à manifester pour la sauvegarde de cet équipement indispensable le samedi 13 mai à 9 heures.

 

 

Aussi fou que ça puisse paraître, pour assurer la continuité des services offerts à 44.000 usagers, la Municipalité semble n'envisager que des solutions boiteuses, avec la disparition de certains services et le licenciement de personnels, et la relocalisation d'autres en des sites éparpillés hors de nos quartiers populaires prioritaires. Cela va à l'encontre de l'esprit même des établissements labellisés "France Services" dont l'ambition est au contraire de regrouper, en un lieu unique dans un site rural ou urbain fragile, des services publics dotés d'une logistique partagée et d'agents mutualisés chargés de l'accompagnement humain des personnes en difficulté avec les codes administratifs, méconnaissant leurs droits, ou maîtrisant mal la langue ou le numérique.

 

La Ville doit se ressaisir. Ses partenaires du lieu (Conseil départemental, allocations familiales, office d'HLM, maison de la justice et du droit, médiateur police-population, services et associations à vocation sociale et d'insertion, etc.) doivent s'impliquer pour garantir le maintien de cet établissement dans le cadre de ses orientations fondamentales.

 

L'État doit rappeler les enjeux, et peser pour la pérennité d'un service dont il a lui-même impulsé la création et dont il a donc d'autant plus le devoir d'exiger la continuité, dût-il placer la promesse républicaine d'accès de tous les citoyens à leurs droits au-dessus d'un respect poussé jusqu'à l'absurde de l'autonomie de collectivités locales qui s'exonèreraient de leur devoir d'implication pour l'égalité.

 

 C'est pourquoi une pétition est en ligne ICI et que...

 

... LE COLLECTIF POUR LA DÉFENSE DE LA MAISON DES SERVICES PUBLICS *

INVITE À UN RASSEMBLEMENT

LE SAMEDI 13 MAI à 9 HEURES

DEVANT L'ÉTABLISSEMENT

TOUR DU GÈRE - 98, AVENUE LOUIS PERGAUD - QUARTIER BERTHE

(PLAN D'ACCÈS ICI)

SUIVI D'UN DÉPLACEMENT VERS L'HÔTEL DE VILLE

 

 

: Le collectif est composé de : CGT, CIL Berthe, EELV, groupe "L'énergie positive" des élus des gauches et de l'écologie du conseil municipal, GRS, Indecosa-CGT, LFI, PCF, PS.

 

L'APPEL DU COLLECTIF CI-DESSOUS...

 

 

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Services publics et personnels communaux
21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 06:48

 

Avec le démantèlement de la Maison des Services Publics de Berthe, la municipalité seynoise poursuit sur sa lancée. Après la fermeture du relais postal dans la médiathèque municipale des quartiers sud, l'acceptation sans réaction de la disparition d'une antenne à La Seyne de l'office public d'habitat social métropolitain, c'est un espace qui accueille 44.000 usagers par an pour une assistance dans l'accès aux droits de tous ordres qui risque de disparaître, ainsi que je l'exposais dans un précédent article de ce blog.

 

À chacune de ces occasions, la municipalité profite d'une possible défection d'une institution assurant un service public pour lui emboiter le pas, voire la devancer, en transférant sa propre responsabilité sur le partenaire avec lequel elle partage en fait son choix d'ultra-libéralisme qui sape les fondements des services publics sur lesquels repose la promesse républicaine d'égalité et de solidarité. Et, en plus, pour détourner l'attention, elle s'en prend à ceux qui agissent pour les défendre !

 

C'est machiavélique.

 

 

L'ART DE FAIRE PORTER LE CHAPEAU AUX AUTRES

 

L'exemple de la Maison des Services Publics est flagrant.

Phase 1 : L'équipe de la maire saisit au bond une volonté du Conseil départemental de se désengager de la structure de gestion de cette Maison France Services, mais pas de son implication (assistantes sociales et protection maternelle et infantile) ni de son financement.

Phase 2 : Avec trois conseillers départementaux également membres de la majorité municipale, la question qui n'est que technique aurait pu être réglée sans difficulté.

Phase 3 : Au contraire, la maire et son équipe utilisent ce prétexte banal pour prendre des décisions de démantèlement de ce service public accessible à tous en un lieu unique et identifié, tout en se gardant bien d'afficher leurs intentions.

Phase 4 : Ils engagent en catimini leur chantier de dislocation.

Phase 5 : Interpellés en séance publique du conseil municipal alors que les usagers découvrent le début de la casse, après avoir désigné le Département comme responsable de la situation, ils s'arcboutent pour justifier leur pernicieuse entreprise. Ils vont même jusqu'à affirmer que la décision de délocalisation de services a été prise avec le sous-préfet chargé des Maisons France Service (écouter sur la vidéo en fin d'article de l'annonce faite au conseil municipal - à 6 mn 22 s), affirmation audacieuse car mon petit doigt me glisse à l'oreille qu'elle relève plus de l'autosuggestion que de la réalité.

Phase 6 : Puis, devant la pression populaire et d'une partie de l'opposition municipale, ils font mine de faire un peu machine arrière, mais sans régler le problème de fond qu'ils ont eux-mêmes provoqué (voir article de Var-matin ci-dessous).

Ça, c'est la réalité objective attestée par les faits, les écrits et les propos. La seule.

 

 

 

DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE SERAIT DONC UNE IDÉOLOGIE SECTAIRE...

 

Et, comme en atteste une communication d'un adjoint au maire, ils croient s'en tirer à bon compte en jurant agir « loin des idéologies sectaires et de l'instrumentation [sic  *  ] politicienne », laissant entendre que la défense du service public serait le fait de vilains dogmatiques qui s'emploieraient à faire de la récupération du problème à des fins peu recommandables. Croient-ils qu'ils vont par de tels écrits masquer leur propre choix de démolition du service public qui, lui, corrobore vraiment leur vision doctrinaire de la ségrégation urbaine et sociale ?

 

Heureusement que certains ont encore foi dans l'action politique, croient aux vertus d'un accompagnement social et administratif équitable de tous les citoyens, surtout les gens les plus en difficulté, par la puissance publique d'une nation bienveillante et fraternelle, et sont bien décidés à ne pas laisser faire le démantèlement. Leur dogme de soi-disant sectaires intolérants, c'est Liberté, Égalité, Fraternité.

 

Ils se sont regroupés dans un collectif de défense de la maison des services publics. Et ils ne sont pas près de renoncer au combat qu'ils ont engagé auprès de nos concitoyens pour sauver cette Maison France Services. Ils sont sur le terrain, ils saisissent le sous-préfet chargé de ces équipements (voir la vidéo facebook ci-dessous du conseiller municipal NUPES-PS Olivier Andrau), et affirment leur détermination dans un communiqué dont Var-matin a publié de larges extraits (ci-dessous).

 

 

 

 

UN SILENCE ASSOURDISSANT FACE AU DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE PUBLIC

 

SIGNEZ LA PÉTITION

En trois ans, outre la Maison des Services Publics, la poste du Clos Saint-Louis et les accueils de l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée ont été fermés. Qui a vu se lever la maire et ses affidés pour défendre ces services à notre population ?

 

C'est comme pour tout le reste. Qui les a vus se mobiliser pour l'amélioration des transports en commun métropolitains desservant La Seyne, notamment par la nouvelle ligne de bateaux-bus que nous réclamons, avec le maire de Saint-Mandrier, depuis plus de douze ans ? Qui les a vus s'insurger contre la réduction des horaires d'ouverture des guichets de la gare SNCF ? Qui les a vus s'investir pour défendre les moyens des établissements scolaires publics mis à mal par leurs alter ego du gouvernement tout aussi libéraux dogmatiques qu'eux ? Qui les a vus aux côtés des personnels des hôpitaux de Toulon et La Seyne ou des salariés de la collecte des ordures et de la propreté urbaine, se battant pour, simplement, retrouver des moyens décents de leurs indispensables missions publiques ? Qui les a vus protester contre le retard pris pour la reconstitution de l'offre publique de logements locatifs sociaux pour compenser les démolitions de Berthe ? Qui les a vus aux côtés de leurs collègues élus des autres villes populaires vulnérables de France, de toutes sensibilités politiques républicaines, y compris la leur, qui se mobilisent pour obtenir « le déploiement des ressources et moyens de droit commun de l’État, des établissements publics, notamment sanitaires et sociaux, des régions, départements et intercommunalités. » ?

 

Plus généralement, qui les a vus aux côtés de leurs concitoyens quand il s'agit de défendre le service public, ciment du contrat social de la nation ? Qui les a vus réunir, ne serait-ce qu'une seule fois en trois ans, le comité communal des usagers des services publics ?

 

Ah, si, il faut être juste. Ils créent un poste de police municipale à la cité Berthe. Juste là où l'État ne leur demandait rien, puisque la convention entre les deux polices, nationale et municipale, prévoyait que ce territoire urbain était sous la compétence de la première...

 

Macron, Darmanin, Le Maire, et autres libéraux sans vergogne, qui révélez plus que jamais en ces temps troublés votre science assumée de la fracturation sociale du pays, vous êtes démasqués. Sortez de ces corps d'élus Seynois !

 

 

________________________________________

[ * ] : Le terme "instrumentation" utilisé par l'auteur de ces mots aimables est, selon l'Académie française et le Centre national de ressources textuelles et lexicales, un mot du champ de la musique et des techniques qui rend incompréhensible son écrit publié sur sa page facebook. Mais on peut imaginer qu'il voulait parler d'utilisation ou de manipulation.

 

 

Repost0
14 avril 2023 5 14 /04 /avril /2023 06:00

 

La parution d'un article dans le quotidien Var-matin sur le sujet inquiétant du devenir de la Maison des Services Publics de La Seyne me conduit à apporter une petite précision rectificative...

 

Avec la mise en ligne d'un article de mon blog, j'ai en effet été sollicité par le journal local pour expliquer mon engagement auprès d'un "collectif" qui se met en place en vue de tout tenter pour sauver la Maison des Services Publics de La Seyne. Sur le fond de l'article, il n'y a rien à dire.  

 

Toutefois, j'ai été amené à préciser que, même si je suis adhérent de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), l'un des partis politiques impliqués dans le "collectif" qui se met en place, qui était représenté par deux de ses responsables lors de la rencontre de lancement du mouvement, mes amis Stéphane Sacco et Florence Guaddacha dont je suis pleinement solidaire, c'est au titre d'adhérent du syndicat CGT que j'ai été sollicité pour m'associer la démarche.

 

Je me suis sûrement mal exprimé et je dois rectifier. Je ne suis évidemment pas adhérent d'un syndicat CGT des personnels territoriaux retraités, puisque je n'ai jamais été employé d'une collectivité locale. Enseignant, j'ai dès sa création rejoint le syndicat SDEN-CGT, devenu Éduc'action CGT, des personnels de l'Éducation nationale. À présent retraité, je continue à lui régler ma cotisation mensuelle, mais je relève logiquement de l'Union confédérale des retraités CGT. La confusion vient sûrement du fait que j'ai précisé lors de l'interview que ce sont des responsables du syndicat CGT des personnels territoriaux de La Seyne, donc de l'Union Locale CGT, qui m'ont sollicité.

 

Rien de grave donc. Ça ne change rien au fond du problème qui justifie mon engagement, mais il me fallait apporter cette petite précision.

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Services publics et personnels communaux