21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 06:48

 

Avec le démantèlement de la Maison des Services Publics de Berthe, la municipalité seynoise poursuit sur sa lancée. Après la fermeture du relais postal dans la médiathèque municipale des quartiers sud, l'acceptation sans réaction de la disparition d'une antenne à La Seyne de l'office public d'habitat social métropolitain, c'est un espace qui accueille 44.000 usagers par an pour une assistance dans l'accès aux droits de tous ordres qui risque de disparaître, ainsi que je l'exposais dans un précédent article de ce blog.

 

À chacune de ces occasions, la municipalité profite d'une possible défection d'une institution assurant un service public pour lui emboiter le pas, voire la devancer, en transférant sa propre responsabilité sur le partenaire avec lequel elle partage en fait son choix d'ultra-libéralisme qui sape les fondements des services publics sur lesquels repose la promesse républicaine d'égalité et de solidarité. Et, en plus, pour détourner l'attention, elle s'en prend à ceux qui agissent pour les défendre !

 

C'est machiavélique.

 

 

L'ART DE FAIRE PORTER LE CHAPEAU AUX AUTRES

 

L'exemple de la Maison des Services Publics est flagrant.

Phase 1 : L'équipe de la maire saisit au bond une volonté du Conseil départemental de se désengager de la structure de gestion de cette Maison France Services, mais pas de son implication (assistantes sociales et protection maternelle et infantile) ni de son financement.

Phase 2 : Avec trois conseillers départementaux également membres de la majorité municipale, la question qui n'est que technique aurait pu être réglée sans difficulté.

Phase 3 : Au contraire, la maire et son équipe utilisent ce prétexte banal pour prendre des décisions de démantèlement de ce service public accessible à tous en un lieu unique et identifié, tout en se gardant bien d'afficher leurs intentions.

Phase 4 : Ils engagent en catimini leur chantier de dislocation.

Phase 5 : Interpellés en séance publique du conseil municipal alors que les usagers découvrent le début de la casse, après avoir désigné le Département comme responsable de la situation, ils s'arcboutent pour justifier leur pernicieuse entreprise. Ils vont même jusqu'à affirmer que la décision de délocalisation de services a été prise avec le sous-préfet chargé des Maisons France Service (écouter sur la vidéo en fin d'article de l'annonce faite au conseil municipal - à 6 mn 22 s), affirmation audacieuse car mon petit doigt me glisse à l'oreille qu'elle relève plus de l'autosuggestion que de la réalité.

Phase 6 : Puis, devant la pression populaire et d'une partie de l'opposition municipale, ils font mine de faire un peu machine arrière, mais sans régler le problème de fond qu'ils ont eux-mêmes provoqué (voir article de Var-matin ci-dessous).

Ça, c'est la réalité objective attestée par les faits, les écrits et les propos. La seule.

 

 

 

DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE SERAIT DONC UNE IDÉOLOGIE SECTAIRE...

 

Et, comme en atteste une communication d'un adjoint au maire, ils croient s'en tirer à bon compte en jurant agir « loin des idéologies sectaires et de l'instrumentation [sic  *  ] politicienne », laissant entendre que la défense du service public serait le fait de vilains dogmatiques qui s'emploieraient à faire de la récupération du problème à des fins peu recommandables. Croient-ils qu'ils vont par de tels écrits masquer leur propre choix de démolition du service public qui, lui, corrobore vraiment leur vision doctrinaire de la ségrégation urbaine et sociale ?

 

Heureusement que certains ont encore foi dans l'action politique, croient aux vertus d'un accompagnement social et administratif équitable de tous les citoyens, surtout les gens les plus en difficulté, par la puissance publique d'une nation bienveillante et fraternelle, et sont bien décidés à ne pas laisser faire le démantèlement. Leur dogme de soi-disant sectaires intolérants, c'est Liberté, Égalité, Fraternité.

 

Ils se sont regroupés dans un collectif de défense de la maison des services publics. Et ils ne sont pas près de renoncer au combat qu'ils ont engagé auprès de nos concitoyens pour sauver cette Maison France Services. Ils sont sur le terrain, ils saisissent le sous-préfet chargé de ces équipements (voir la vidéo facebook ci-dessous du conseiller municipal NUPES-PS Olivier Andrau), et affirment leur détermination dans un communiqué dont Var-matin a publié de larges extraits (ci-dessous).

 

 

 

 

UN SILENCE ASSOURDISSANT FACE AU DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE PUBLIC

 

SIGNEZ LA PÉTITION

En trois ans, outre la Maison des Services Publics, la poste du Clos Saint-Louis et les accueils de l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée ont été fermés. Qui a vu se lever la maire et ses affidés pour défendre ces services à notre population ?

 

C'est comme pour tout le reste. Qui les a vus se mobiliser pour l'amélioration des transports en commun métropolitains desservant La Seyne, notamment par la nouvelle ligne de bateaux-bus que nous réclamons, avec le maire de Saint-Mandrier, depuis plus de douze ans ? Qui les a vus s'insurger contre la réduction des horaires d'ouverture des guichets de la gare SNCF ? Qui les a vus s'investir pour défendre les moyens des établissements scolaires publics mis à mal par leurs alter ego du gouvernement tout aussi libéraux dogmatiques qu'eux ? Qui les a vus aux côtés des personnels des hôpitaux de Toulon et La Seyne ou des salariés de la collecte des ordures et de la propreté urbaine, se battant pour, simplement, retrouver des moyens décents de leurs indispensables missions publiques ? Qui les a vus protester contre le retard pris pour la reconstitution de l'offre publique de logements locatifs sociaux pour compenser les démolitions de Berthe ? Qui les a vus aux côtés de leurs collègues élus des autres villes populaires vulnérables de France, de toutes sensibilités politiques républicaines, y compris la leur, qui se mobilisent pour obtenir « le déploiement des ressources et moyens de droit commun de l’État, des établissements publics, notamment sanitaires et sociaux, des régions, départements et intercommunalités. » ?

 

Plus généralement, qui les a vus aux côtés de leurs concitoyens quand il s'agit de défendre le service public, ciment du contrat social de la nation ? Qui les a vus réunir, ne serait-ce qu'une seule fois en trois ans, le comité communal des usagers des services publics ?

 

Ah, si, il faut être juste. Ils créent un poste de police municipale à la cité Berthe. Juste là où l'État ne leur demandait rien, puisque la convention entre les deux polices, nationale et municipale, prévoyait que ce territoire urbain était sous la compétence de la première...

 

Macron, Darmanin, Le Maire, et autres libéraux sans vergogne, qui révélez plus que jamais en ces temps troublés votre science assumée de la fracturation sociale du pays, vous êtes démasqués. Sortez de ces corps d'élus Seynois !

 

 

________________________________________

[ * ] : Le terme "instrumentation" utilisé par l'auteur de ces mots aimables est, selon l'Académie française et le Centre national de ressources textuelles et lexicales, un mot du champ de la musique et des techniques qui rend incompréhensible son écrit publié sur sa page facebook. Mais on peut imaginer qu'il voulait parler d'utilisation ou de manipulation.

 

 

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Marc VUILLEMOT

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