16 mai 2023 2 16 /05 /mai /2023 09:59

 

En lisant le quotidien Var-matin, nous apprenons de la bouche de la maire que l'événement Bonaparte « s'inscrit parfaitement dans la démarche du dispositif "Quartiers de Reconquête Républicaine" dont La Seyne fait partie »...

 

Diantre ! On sait l'importance qu'attache l'équipe municipale à la sécurité et la répression des méfaits, mais j'avoue ne pas comprendre en quoi un événement culturel, patrimonial, festif et convivial peut s'inscrire dans un programme d'accroissement des moyens de la police nationale.

 

À moins que, outre la première magistrate réincarnée en capitaine des armées républicaines, son adjoint chargé de la sûreté ne se mue en Joseph Fouché, alors ministre de la Police, qui laissa, entre autres sympathiques souvenirs, celui de l'exécution de masse de près de 1700 Lyonnais suspectés d'anti-républicanisme... avant de se dévouer au service du monarque. Tremblons !

 

 

"RECONQUÊTE RÉPUBLICAINE", UN CURIEUX AMALGAME

 

Au nombre de 62 en France, les "Quartiers de Reconquête Républicaine" (QRR), en effet, sont des sites urbains fragiles bénéficiant d'un renforcement des moyens humains et logistiques attribués à la police nationale pour lutter contre la délinquance des trafics et la criminalité. J'avais obtenu en 2019 de Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, que les quartiers de Berthe et du centre-ville, mais aussi ceux de Pontcarral, Sainte-Musse et La Beaucaire à Toulon, fassent partie de la seconde vague de désignations de QRR. Et, il faut le reconnaître, des renforts significatifs ont été alloués aux commissariats de notre territoire, même s'il faut les relativiser au regard des baisses d'effectifs des années précédentes.

 

C'est bien pourquoi, d'ailleurs, il est incompréhensible que la municipalité seynoise, alors même que la Ville manque cruellement de moyens, fasse du zèle sécuritaire en accroissant ses effectifs de forces de l'ordre communales et en inaugurant un poste de police municipale à Berthe, rompant ainsi avec la convention signée avec l'État qui stipulait que, dans la répartition territoriale entre la police municipale et la police nationale, la présence dans notre quartier Berthe relevait de la seconde.

 

 

SPORT ET ÉDUCATION, CIRCULEZ ! PLACE À LA "RECONQUÊTE RÉPUBLICAINE" !

 

C'est d'autant plus surprenant que, dans le même temps, la maire a fait voter par le conseil municipal des baisses significatives du budget dédié aux subventions communales aux associations qui conduisent dans nos quartiers vulnérables des missions de lien, de prévention, d'action sociale et éducative, de sport et d'accompagnement de la fonction parentale, ce qui, pour certaines de ces structures, devrait entrainer des mises au chômage d'éducateurs ou d'animateurs, et donc un ralentissement de l'activité préventive, en particulier en direction des adolescents et des jeunes, publics les plus à risque de rupture. Ce sont ainsi plus de 383.000 euros qui ont été "économisés" sur l'action socio-éducative et le sport sur les trois derniers budgets par rapport à celui de 2019, l'ultime que, comme maire, j'ai soumis à l'approbation du conseil municipal (1).

 

Comment ne pas relier ces choix à celui, qui peut laisser rêveur, de consacrer, de l'aveu même de la maire dans le même communiqué à Var-matin, 850.000 euros en deux ans pour les « Événements Bonaparte » ?...

 

 

TALLEYRAND : « APRÈS LA RÉVOLUTION, LA MODÉRATION COMMENÇA À ABANDONNER BONAPARTE »...

 

Tout ça devrait inviter certains à méditer une réflexion du traître cynique que fut Talleyrand, député républicain puis, sans aucune scrupule... ministre de l'empereur tyran Napoléon.

 

Dans ses Mémoires, il note que, dès la fin des guerres de la Révolution française, « la modération commença à abandonner Bonaparte [qui] jetait déjà les semences qui devaient le conduire à sa ruine »...

 

Évidemment, toute ressemblance avec quiconque d'aujourd'hui serait bien sûr fortuite.

 

 

(1) : Tableau des évolutions des subventions communales de droit commun

 

 

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 13:18

 

Bonaparte arrive à La Seyne. Ça va être un beau temps fort de la vie de notre cité. Mesuré à l'aune du nombre de fois où le nom du capitaine de l'armée républicaine est cité dans les 32 pages du dernier magazine municipal "Vivre à La Seyne" mis en ligne sur le site Internet de la commune, ce sera sans aucun doute un événement majeur.

 

Mais le futur empereur n'est évoqué que 16 fois dans cette parution. Ce n'est pas lui qui est le plus mis à l'honneur. Il émarge en effet bien loin derrière la capitaine de cérémonie qui compte 34 citations et qui, par ailleurs, apparaît 21 fois en photo dans ce numéro printanier du journal de la municipalité. À chacun la grandeur qu'il mérite...

 

Ça fait de La Seyne une exception singulière dans la communication officielle du monde politique communal varois.

 

 

Oui, et c'est même une sacrée exception qui, d'ailleurs, fait de plus en plus ironiser dans les agoras populaires seynoises. Est-ce un sentiment alimenté par la rumeur ? J'ai voulu en vérifier le bien-fondé et je me suis amusé à faire quelques comparaisons qui confirment que La Seyne se distingue très largement du reste du département.

 

Par la grâce d'Internet, il est en effet possible de lire en ligne les magazines municipaux de la plupart des communes. Je m'en suis tenu à la dernière parution des journaux communaux de 14 des 15 communes les plus peuplées du Var (seulement 14 car je n'ai pas déniché le magazine de Brignoles sur le Net), auxquelles j'ai ajouté les deux communes voisines qui ne figurent pas parmi les 15 les plus peuplées (Ollioules et Saint-Mandrier).

 

 

LA MAIRE DE LA SEYNE CHAMPIONNE DU VAR AU TROMBINOMÈTRE !

 

Le résultat (voir tableau en bas d'article) est impressionnant. Rapporté à 10 pages de magazine (car ils n'ont pas tous la même pagination), La Seyne est de très loin la commune où le maire est le plus cité par son nom (presque 3 fois plus que la moyenne !) et celle qui devance largement toutes les autres au palmarès du nombre de photos publiées du premier magistrat (plus de 3 fois plus que la moyenne !). Les graphiques ci-dessous parlent d'eux-mêmes...

 

 

 

 

TOUT EST BON, MÊME SURFER SUR LE BICORNE

 

Certains ne manqueront pas de justifier que c'est conjoncturel et qu'il n'en est rien sur la durée. En effet, ce n'est pas tous les jours qu'une maire du XXIe siècle se mue en réincarnation de celui qu'on surnommait « le Petit Caporal »...

 

C'est un peu vrai. L'occasion de la venue chez nous de celui que les royalistes et les Autrichiens appelleront « le Tyran » lorsqu'il aura remplacé le bicorne par la couronne – et qui se qualifiera lui-même d'« Aigle » sans que les ergots de ses chevilles ne gonflent – justifie sûrement qu'on en fasse un peu plus qu'à l'ordinaire dans le paraître auto-promotionnel. Avec 6,6 photos pour 10 pages, la maire est cette fois-ci au double de sa moyenne depuis son élection qui s'établit à 3,4... et qui est tout de même une fois et demie de plus que la moyenne des maires des 16 communes varoises étudiées...

 

 

65 % DE PLUS DE TROMBINES QUE SES DEUX PRÉDÉCESSEURS

 

D'autres diront que ça a toujours été le cas à La Seyne. C'est faux, le trombinomètre le prouve. Au bout de trois ans de mandat, on peut aussi opérer des comparaisons à peu près fiables grâce à la mise en ligne des anciens magazines municipaux sur l'excellent portail des archives municipales.

 

Le graphique ci-dessous montre clairement que, depuis son élection, la maire d'aujourd'hui pose dans la publication municipale 65% de plus que ses deux prédécesseurs sur la même durée des 34 premiers mois de mandat des uns et des autres (voir tableau de calcul en bas d'article).

 

 

 

Nul n'en disconviendra, la communication municipale est un merveilleux outil de la démocratie locale. À condition que ça ne s'exerce pas à sens unique, l'image et le tape à l'oeil occultant le fond, et que le dialogue soit constant avec les citoyens, dans leurs lieux de vie, avec les associations et acteurs économiques, les comités d'intérêt local, les comités d'usagers des services publics, les conseils de quartiers.

 

Sinon, ce n'est que de la promotion en forme de propagande. Et ça pourrait bien ressembler à ce qu'on connaît sous d'autres régimes.

 

 

Note : Ci-dessous les tableaux de synthèse des données qui ont permis d'établir les graphiques ci-dessus. Les feuilles de calcul sont à disposition. 

 

 

 

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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 17:58

 

Veuve du poète seynois Pierre Caminade, qui a donné son nom à l'une de nos médiathèques publiques, Madeleine Caminade vient de s'éteindre.

 

Mon ami Gilles Triquet, adjoint en charge de la Culture et de l'Éducation du maire Maurice Paul entre 1997 et 2001, qui la connaissait de toujours, a rédigé un message chaleureux en mémoire de cette belle dame seynoise...

 

 

Se surprendre mortel…

Madeleine Caminade est décédée ces jours, elle avait 96 ans.

Professeur de sciences-éco, mariée au poète Pierre Caminade disparu en 1998, elle n’a eu de cesse de valoriser, avec succès, son œuvre. Lors de la préparation de l’ouvrage « Présence de Pierre Caminade », publication de l’Université de Toulon, sous la direction de Michelle Gorenc, elle m’écrivait : « Son œuvre résulte de plusieurs démarches, de l’élan sensorialiste à l’analyse philosophique, de la poésie au nouveau roman, de la libération de la femme à la mémoire des chantiers navals, du journalisme à la recherche, du sport à la critique d’art, de la mer à l’amour… Son écriture est énergie, la plus pertinente et la plus fervente des fidélités ».

Comme lui, elle était passionnée de littérature, de politique, d’arts plastiques.

Pour l’un de ses anniversaires – elle était née un 20 novembre – il lui avait dédié ce poème (extraits) :

Madeleine, ma miroitante au sourire d’Arc-en-ciel… 
Ici et de l’ailleurs
Navigue le temps de notre amour
Encore et nie le dam. 

Je garderai, Madeleine, ton souvenir, ta passion pour la culture.

In memoriam.

Gilles Triquet

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12 juin 2022 7 12 /06 /juin /2022 09:47

Il suffit de feuilleter le programme de la désormais très ébranlée "Coalition" de la maire de La Seyne pour retrouver l'engagement pris par la Municipalité pour le devenir du projet de cinémas, d'hôtels, de services, de loisirs et de culture pour l'aboutissement duquel mon équipe avait travaillé d'arrache-pied durant des années. « Notre priorité culturelle est la création d'un cinéma, nous poursuivrons le projet des Ateliers mécaniques », affirmait en 2020 l'équipe Bicais-Colin (page 12 du livret, qu'on peut agrandir en cliquant sur l'image ci-dessus).

 

Un mensonge de plus. On sait désormais que c'était de l'enfumage électoraliste. Les masques sont enfin tombés et les vérités révélées. Mais comment rattraper le temps perdu ?

 

 

DES ANNÉES DE MENSONGES QUI ONT EU RAISON D'UN BEAU PROJET

 

Nous le pressentions depuis que se succédaient les recours contre les diverses délibérations du conseil municipal permettant de faire avancer le projet. Ils ont certes été tous rejetés, en première instance comme en appel, par la justice administrative, mais que de temps perdu !

 

Il était tout de même étrange qu'une association de défense de l'environnement s'obstine à ferrailler juridiquement contre un programme qui, outre son intérêt patrimonial, économique et culturel, allait permettre la dépollution d'un site littoral qui avait été souillé de produits industriels extrêmement dangereux, en surface et en profondeur, pendant plus d'un siècle. On en a eu l'explication lorsque, lors de la campagne électorale de 2020, les principaux responsables de cette association se sont révélés être en soutien à la « Coalition » qui allait permettre l'élection de l'actuelle maire...

 

Ces manigances étaient d'ailleurs corroborées, en juillet 2019, par une déclaration violente et encore totalement mensongère, parue dans la page du magazine municipal dédiée à l'expression des minorités, publiée par ceux qui, siégeant alors dans l'opposition de droite au conseil municipal, président aujourd'hui aux destinées de La Seyne.

 

 

AUCUN JUGEMENT DÉFAVORABLE, AUCUNE INCIDENCE FINANCIÈRE, AUCUN ÉCHEC DE NOTRE PART !

 

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Quelle meilleure défense que l'attaque ! Qui peut aujourd'hui croire que, en fustigeant ma gestion, en m'accusant de mensonge, en indiquant faussement que j'aurais été condamné par la justice administrative et que mes supposés errements allaient coûter cher aux contribuables, la majorité municipale actuelle ne préparait pas son élection qui allait lui permettre, malgré toutes ses dénégations, d'enterrer le projet de notre Atelier mécanique dont elle n'avait cessé de saper les fondations depuis son origine ?...

 

Et ce furent enfin les évocations malicieuses par la maire, à plusieurs reprises, dans la presse locale, d'une enquête préliminaire ouverte après que le procureur de la République a été saisi par l'association Anticor pour un supposé délit de favoritisme dans le choix de l'opérateur auquel allait être confiées la réalisation et la gestion du programme de cinéma et d'hôtels. Il n'en était évidemment rien. L'enquête a été classée sans suite. Nul délit pénal n'a été reproché, ni aux fonctionnaires communaux, ni à moi-même. La maire, au courant depuis près de deux mois, a dû se résoudre à l'annoncer.

 

 

ET MAINTENANT, QUELLES SONT LES INTENTIONS DE LA MAIRE ?

 

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Nous voilà au terme d'années de contrevérités qui auront permis à la maire et son équipe de faire échouer un projet tant attendu des Seynois. Les faits sont têtus : nous avons conduit sans anicroche la gestion de celui-ci, comme le prouvent les décisions successives de la justice administrative et pénale, et sans aucun risque financier pour la commune.

 

Les masques sont désormais tous tombés. Les vérités sont révélées au grand jour. Tous les obstacles sont levés. Objectivement, rien ne s'oppose désormais au démarrage du projet. Mais qu'a donc désormais derrière la tête la municipalité ? La maire reprendra-t-elle contact avec les opérateurs retenus qui pourraient bien s'être lassés de tant d'années d'atermoiements, voire qui pourraient s'estimer fondés à réclamer réparation ?

 

Ou bien, comme avec le sujet de Bois Sacré, avec quelque lubie pouvant surgir de son cerveau, la maire entrainera-t-elle La Seyne dans de nouvelles longues décennies d'expectative quant à la revalorisation culturelle, économique et sociale du dernier vieil équipement du patrimoine industriel historique de notre ville ?...

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 05:58

Il faut saluer l'heureuse initiative de la municipalité seynoise d'organiser les premières « Journées italiennes » qui vont animer notre ville à compter de ce samedi, offrir aux Seynois et à leurs visiteurs des temps et lieux de détente et de culture concoctés par les services communaux et le monde associatif, et doper l'activité économique des commerçants et restaurateurs qui vont se parer d'une tonalité transalpine.

 

Il faut aussi saluer, pour une fois, tant on cherche généralement à faire table rase du passé, la reconnaissance par les élus actuels de la décision prise en 2014 par l'équipe municipale d'alors de confirmer par un « pacte de jumelage » les relations entamées à partir de 1986 avec notre commune amie de Buti, en Toscane, à l'initiative de Jean Pepino, professeur d'italien à La Seyne.

 

Tout est donc pour le mieux. Tout, sauf une petite broutille qui vient ternir la convivialité républicaine qu'on attend de ce type d'événement festif... 

 

 

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Il n'y a pas nécessaire d'aller remuer la poussière des archives municipales pour trouver trace du « Patto di gemellaggio tra Buti (Italia) e La Seyne-sur-Mer (France) » (Pacte de jumelage entre Buti et la Seyne-sur-Mer) que j'ai signé en 2016 avec mon ami Alessio Lari, alors sindaco (maire) de Buti (photo au bas de cet article). Un exemplaire bilingue est exposé dans la salle du conseil municipal, l'autre, en seul français, l'est dans les locaux de la direction communale des affaires culturelles .

 

Les textes fondateurs se concluent par un engagement partagé « de garantir à tous la possibilité de participer aux échanges de nos deux communautés sans aucune discrimination ».

 

Et c'est là que le bât blesse un peu. Alors que la cérémonie inaugurale de ce samedi des « Journée italiennes », en présence d'Arianna Buti, sindaca de Butia été un beau succès, quel dommage que notre municipalité ait oublié ce serment fraternel de n'exclure personne !

 

Pourquoi, en effet, n'avoir pas associé à l'organisation des animations l'association « Comité des jumelages de La Seyne », et par effet-miroir, sa partenaire italienne « Comitato gemellaggio Buti - La Seyne », dont mon amie Arianna a transmis dans son propos le salut fraternel à La Seyne, comme ça a été fait avec d'autres associations telles que « Les amis du Piémont » ? Quelles sont les intentions municipales en matière de soutien ou de partenariat avec cette structure loi 1901 qui, parallèlement aux relations institutionnelles entre élus des deux communes, et des autres villes jumelles, développe depuis plus de dix ans ses propres actions permettant à des centaines de Seynois de vivre des rencontres amicales avec des habitants de nos communes amies ?

 

Et, si les commerçants forains du superbe marché italien ont offert aux Seynois de fort beaux stands et proposé des produits de qualité, pourquoi n'avoir pas également convié, comme nous l'avons fait jadis, les producteurs et commerçants de Buti, qui n'attendaient que ça ?...

 

Gageons que l'édition 2023 de ces « Journées italiennes » permettra de réparer ces petites bévues vénielles...

 

 

 

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29 avril 2022 5 29 /04 /avril /2022 03:24

 

Dans une déclaration à la presse, l'adjoint au maire chargé de la culture prête à l'équipe que j'animais de 2008 à 2020 des propos totalement imaginaires au sujet de l'ancien pèlerinage catholique du premier mai qui conduisait autrefois nos concitoyens en procession à la chapelle de Notre-Dame-du-Mai.

 

Selon lui, nous aurions en effet déclaré « à plusieurs reprises » que cet événement ne serait « qu'un rassemblement de cathos ». Et cela, explique le journaliste, justifierait que la commune aurait « cessé de participer à l'organisation de ce rendez-vous ». 

 

Ce n'est absolument pas exact.

 

 

D'une part, la commune n'a jamais pris part à l'organisation de cet événement cultuel depuis des décennies, puisque la loi, en vigueur depuis cent-dix-sept ans, de séparation des églises et de l'État le lui interdit. Elle n'a donc pas pu « cesser » de le faire pendant les douze années de mon mandat.

 

Mais il est surtout complètement déplacé qu'un élu prête à d'autres qui l'ont précédé des propos fallacieux sur les choix religieux de nos concitoyens qui relèvent de leur stricte sphère privée. Cela ne peut que monter les Seynois les uns contre les autres dans une période de grande fracturation de la société.

 

L'OBLIGATION DE DÉMENTIR

 

Et cela m'a obligé, par le communiqué ci-dessous, à demander au journaliste de publier un démenti après avoir lu l'article en question...

 

« Je déments formellement que la municipalité que je présidais ait porté quelque appréciation que ce soit sur les participants au pèlerinage historique de Notre-Dame-du-Mai, ainsi que l’affirme sans preuve M. Baviera, maire-adjoint chargé de la culture, et non des cultes, qui devrait ainsi s’abstenir de tout sermon ou homélie.

 

« Ceci étant, qu’une municipalité, à la limite des prescriptions de la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’État, soutienne l’initiative d’une association patrimoniale pour l’organisation matérielle d’un événement traditionnel, cela s’entend. C’est ce que mon équipe a assumé avec constance pour la fête de la Saint-Pierre à Saint-Elme ou la crèche des fêtes calendales.

 

« Mais qu’elle organise et promeuve une procession et un service religieux semble plus difficilement justifiable. Il appartiendra au contrôle de légalité de l’État et à la Chambre régionale des comptes d’apprécier l’usage fait des ressources publiques communales pour cet événement.

 

« Au-delà, après le doublement du financement communal à une école privée confessionnelle tandis que diminuaient de 20 % les subventions aux associations socio-éducatives laïques, les républicains seynois, qu’ils soient adeptes d’une religion quelconque, qu’ils soient athées ou libres-penseurs, sauront évaluer, en ces temps de fracture sociale de la Nation révélée plus que jamais par le scrutin présidentiel, le parti pris de la « coalition » municipale dont certains membres ont soutenu la candidate de la haine et de la ségrégation. »

 

UN COUP DE CIBOIRE SUR LA CABUCELLE

 

Cependant l'adjoint au maire persiste et signe après que le journaliste a publié quelques mots de mon communiqué.

 

Mais, vu le sujet de la discorde, je ne vais pas ressasser que M. Baviera est... de mauvaise foi.

 

En tout cas, la question le tarabuste. Déjà, en 2009, il déplorait dans le même journal à propos du 1er mai que « les élus seynois [de l'équipe des gauches et de l'écologie] préfèrent aller manifester à Toulon avec les syndicats » (sous-entendu... plutôt que suivre le clergé et ses ouailles jusqu'à notre Bonne Mère).

 

Et ça m'avait conduit à l'époque à réagir dans ces termes : « Quand on pense que son parti (le Parti radical) fut à l'origine des lois républicaines sur la laïcité (c'est rappelé sur son site internet), ça laisse pantois... Combes, Clémenceau, Pelletan, revenez vite ! Ils ont pris un coup de ciboire sur la cabucelle ! »

 

Treize ans plus tard, il n'y a pas eu de miracle. Le coup de ciboire laisse encore des séquelles.

 

 

 

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23 décembre 2021 4 23 /12 /décembre /2021 23:01

Des pensées joyeuses pour ceux qui pratiquent une religion chrétienne et vont fêter la Nativité, à Saint-Jean-de-Berthe, à Notre-Dame-de-Bon-Voyage, à Notre-Dame-de-la-Mer, au temple protestant de Sanary-La Seyne, à l'Oratoire orthodoxe Saint-Antoine de Tamaris, mais aussi pour ceux qui pratiquent d'autres religions et célèbreront sous peu le Dies Natalis Solis Invicti, le Mithragan, la naissance d'Éon de la vierge Coré, le Lohri-Maghi, Xiǎo hán, le Makar Sankranti, ou dans deux mois Laylat al-miraj ou Imbolc, pour ceux qui ont récemment fêté Dōng zhì, Hanoucca, Jól, le Jour de Bodhi ou les Saturnales, pour ceux qui, adeptes du culte de la Raison, fêteront le Jour du Soufre en ce quartidi 4 nivôse de l'an CCXXX, et pour ceux qui, par tradition familiale ou coutume locale, non-croyants ou libre-penseurs, vivront à partir de ce vendredi des temps de convivialité avec leurs proches.

Des pensées chaleureuses aussi et surtout pour ceux qui ne fêteront rien, mobilisés par leur travail ou leur engagement volontaire pour la santé, l'aide humanitaire, la maraude sociale, la sécurité ou la logistique des services, pour les salariés du commerce victimes de la loi PACTE autorisant leur travail de nuit, pour ceux dont les croyances leur interdisent toute festivité, pour les victimes de l'isolement, de la maladie, de la pauvreté, les gens contraints à une quarantaine sanitaire ou affectés par un malheur survenu.

Des pensées préoccupées enfin, bien sûr, en mémoire des pionniers artisans de notre République française forte de sa laïcité constitutionnelle qui garantit à tous le droit de pratiquer un culte ou de ne pas croire, et pour ceux qui, sentinelles vigilantes, veillent à ce que ces fondements, ciments de notre vivre-ensemble et notre tolérance, perdurent et ne soient jamais remis en cause par quiconque.

Joyeux moments à ceux qui vivront des temps festifs, le meilleur du possible pour les autres, et le respect, la raison et la concorde entre tous ! 

 

ÇA, C'EST MA CRÈCHE DE MÉCRÉANT NÉANMOINS ATTACHÉ AUX TRADITIONS PROVENÇALES

 

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30 novembre 2021 2 30 /11 /novembre /2021 04:08

Pendant le mois précédant les fêtes de fin d'année, se tenaient au Fort Napoléon les Fêtes Calendales. Temps festifs, culturels et patrimoniaux se conjuguaient par une coopération entre l'association cheville ouvrière historique, Lei Cigaloun Segnen, la municipalité, et d'autres qui les ont rejointes, dont le Cèucle occitan dau pais de La Senha.

Et voilà que la mairie, sans autre forme de procès, a décidé que, si Calendales il devait y avoir, ce serait dans une salle proche du port, totalement inadaptée à ce type d'événement, et non plus dans le site prestigieux qui les accueillait depuis toujours. Lei Cigaloun Segnen, plutôt que proposer un programme miteux au rabais, ont dû renoncer.

 

UN NOUVEAU COUP "D'ESCOBA" SUR LA CULTURE PROVENÇALE

On se souvient sûrement des propos rassurants de l'adjoint au maire délégué "à la politique culturelle et à la promotion des traditions" (sic) en janvier dernier : « Il n'y a jamais eu d'intention de bannir de l'action communale la valorisation et l'expression de notre identité et même de nos traditions. »

Heureusement qu'il n'y a jamais eu cette intention, sinon, qu'est-ce que ça serait !!! La culture, la langue et les traditions provençales et occitanes en prennent un coup à La Seyne. Après d'autres décisions qui m'avaient conduit à les déplorer (voir article de Var-matin), voilà qu'un événement qui ravissait petits et grands, anciens et nouveaux Seynois, et qui allait fêter son 35ème anniversaire, tombe à l'eau.

Quoi qu'en ait dit l'adjoint à la culture et aux traditions, les intentions sont assumées par la maire, qui, pour les justifier, ne s'embarrasse pas des dires de son adjoint et explique que « les choix de la municipalité se concentrent plutôt sur la remontée du niveau en langues étrangères et notamment l'anglais ».

 

SUR L'AIR DE « OF THE PAST LET US WIPE THE SLATE CLEAN »...

D'ailleurs, les faits attestent de la cohérence entre les intentions de la maire et ses actes. On ne saurait lui en faire reproche. La fête foraine – une initiative au demeurant sympa – qui a pris place sur l'Esplanade Marine pour la même durée que celle qu'auraient eue les Calendales ​​​participe en effet à l'élévation du niveau linguistique en anglais, avec ses attractions qui ont pour noms Heart Breaker (Rompe-Còr), Booster (Fusada), Extrem Limit (Confinh Extrèm), King Circus (Circ dau Rei), Surf (Ondada), Technopower (Tecnòpodença), Steam Voyager (Viatjaire de Vapor), Baby Star (Estèla dei Nistons), and so on and so forth...

Et cependant, il me semble reconnaître la dame qui, sur cette photo prise à l'occasion des Calendales de 2018, félicitait à mes côtés l'une des gagnantes du concours de crèches provençales que Lei Cigaloun Segnen organisaient avec la Ville. Mais ça, c'était avant.

 

LO CÈUCLE OCCITAN DAU PAÏS DE LA SENHA NE BAISSE PAS LES BRAS

Que ceux qui appréciaient les chants choraux qui, parmi d'autres animations et concerts, rythmaient nos festas calendalas (prononcer : festo calindalo) ne soient pas trop déçus. Si les locaux culturels du patrimoine militaire de la République se refusent à accueillir l'événement, ceux mis à disposition des capelans par la grâce de la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l'État seront ouverts le 11 décembre à 15 heures à un concert de chants du chœur du Cercle occitan du pays de La Seyne et du duo Jòia...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Culture - provençalité et festivités
20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 07:51

Il y a bien plus grave et ce qui va suivre relève de l'anecdote amusante résultant probablement d'une erreur bien involontaire. Qu'on ne m'en veuille donc pas de le relever.

Je ne peux en effet pas imaginer que le changement d'intitulé du « chemin des Isnards », récemment devenu « chemin des Isnard », soit délibéré et qu'il y ait eu quelque injonction de la maire qui aurait décidé d'appliquer aux noms de lieux-dits seynois une règle prolongeant celle qu'elle s'est édictée de se désigner comme « Madame LE maire », usant du masculin comme d'un genre neutre désignant une fonction.

Je ne pense pas plus, malgré le sort fait depuis 2020 à la langue et la culture provençales à La Seyne, qu'il s'agisse d'une volonté de purisme académique jacobin français, lequel stipule que les noms propres sont invariables, contrairement au provençal – et à l'ancien français de certaines régions – qui les accorde.

 

En Provence, en effet, et dans une partie du domaine occitan, les noms de famille s'accordent en genre (féminin / masculin) et en nombre (singulier / pluriel). Nous en avons d'ailleurs quelques exemples dans la toponymie de notre propre terroir seynois. Outre le quartier des Isnards, du nom d'une famille qui y possédait des terres, se trouve dans son voisinage immédiat celui de Donicarde, contraction et francisation de Dòna Icarda (Dono Icardo), c'est-à-dire Madame Icard, autre famille de propriétaires de terrains dans ce lieu-dit.

On remarque au passage que les femmes avaient jadis une place importante dans les familles provençales, au point qu'elles ont donné leurs noms féminisés à de nombreux domaines. Encore chez nous, le quartier des Barelles était celui de la famille Barel, celui de La Chaulane de la famille Chaulan, celui des Gabrielles de la famille Gabriel, ou encore celui de La Maurelle de la famille Maurel. Et dans les communes proches, ce sont, parmi d'autres, Les Baruelles, La CapellaneLa Bernarde, La GavotteLa Millonne, La Ginouse, La Brémone ou La Jausserane.

Il est enfin une autre voie communale seynoise qui porte un nom de famille accordé au pluriel, le chemin des Guérins. Veillons donc au grain et gardons un œil sur sa plaque signalétique et son S final !

 

 

 

 

PRÉCISION : AU SUD LES ISNARDS, AU NORD LES ISNARD...

À l'autre extrémité du chemin des Isnards, l'erreur a manifestement été réparée.

On voit bien que l'S a été ajouté.

Allez, encore un petit effort, s'il reste un S en réserve au magasin du service voirie de la métropole, la plaque sans S n'est qu'à 240 mètres au nord de l'autre...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Culture - provençalité et festivités
10 octobre 2021 7 10 /10 /octobre /2021 13:27

Si l'on se rend sur la page du site Internet de la Ville dédiée aux documents soumis à la concertation citoyenne pour le « Nouveau programme national de rénovation urbaine » (NPNRU) du centre ancien de La Seyne, on accède à un certain nombre de jolies plaquettes qui s'apparentent plus à des prospectus publicitaires qu'à des dossiers officiels.

Mais, en cherchant bien, on finit par découvrir les intentions municipales en matière d'accueil de la petite enfance pour le cœur historique de la commune.

Le projet de reconstruction d'une crèche de 70 places, dont seulement 30 % du coût était prévu à la charge de la commune grâce à des aides acquises de l'État et de la Région, est enterré au profit d'un « tiers lieu » offrant... 10 places.

 

UNE CRÈCHE POUR INCITER À L'INSTALLATION DE FOYERS DE JEUNES SALARIÉS NOUVEAUX RÉSIDENTS

Les choses sont claires : alors même que l'axe central du NPNRU est, suivant la loi, le développement de l'habitat par la rénovation, la restructuration d'îlots et la construction de nouveaux immeubles, pour lutter contre l'habitat indigne afin de maintenir les habitants actuels et faire venir de nouveaux résidents dans une logique de mixité sociale, la maire semble faire peu de cas des futures familles dont l'arrivée est tant espérée pour la redynamisation du centre ancien, notamment de jeunes couples de salariés.

Au-delà de cette question d'anticipation des réponses aux besoins des familles, se pose la question du devenir des subventions sur lesquelles les partenaires s'étaient entendus pour financer une crèche neuve de 70 places. Sur un budget de plus de 3 millions d'euros (hors taxes), l'État couvrait la moitié des dépenses et la Région un cinquième.

 

UNE MÉDIATHÈQUE À LA PLACE DE LA CRÈCHE ? D'ACCORD, MAIS ELLE ÉTAIT AUSSI PROGRAMMÉE !

À la place du programme de crèche est désormais prévue la construction d'une médiathèque. C'est également un réel besoin. D'ailleurs, le projet de NPNRU que nous avions élaboré en 2019 prévoyait la création d'un tel équipement. Mais l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), établissement public d'État qui alloue les subventions pour le compte de celui-ci, était explicite : même s'il était reconnu utile, ce type d'équipement ne pouvait être subventionné. Les 4 millions d'euros qui étaient prévus pour sa réalisation seraient entièrement à la charge de la commune. Il paraît dès lors étrange que les nouveaux documents stipulent que cette médiathèque sera « financée par l'ANRU ». À suivre attentivement, donc.

En tous cas, même si l'ANRU a changé son fusil d'épaule (grâce à l'économie résultant de l'abandon de la crèche ?), les Seynois pouvaient espérer deux équipements publics dynamisateurs du cœur de ville, l'un à vocation sociale et éducative, et l'autre à vocation culturelle et d'émancipation. Ils n'en auront qu'un. On fait vraiment table rase du passé. Ce serait étonnant que le président de la métropole, institution porteuse du projet de NPNRU, laisse faire... 

 

 

Pour les dubitatifs, voici les éléments tangibles qui justifient mon analyse :

 

LE PROJET GLOBAL DE LA MÉTROPOLE POUR LE CENTRE-VILLE DE LA SEYNE TEL QU'IL A ÉTÉ VALIDÉ PAR L'ÉTAT (2019)

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LE CHAPITRE DU PROJET 2019 RELATIF À LA CRÈCHE, EXPOSANT QU'ELLE EST LE SEUL ÉQUIPEMENT SUBVENTIONNABLE AU TITRE DE L'ANRU

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L'ANNEXE BUDGÉTAIRE DU PROJET 2019 EXPOSANT LE FINANCEMENT PRÉVU POUR LA CRÈCHE

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LE CHAPITRE DU PROJET 2019 RELATIF À LA MÉDIATHÈQUE

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L'ANNEXE BUDGÉTAIRE DU PROJET 2019 EXPOSANT LE FINANCEMENT PRÉVU POUR LA MÉDIATHÈQUE

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LE NOUVEAU PROJET 2021 POUR LA PETITE ENFANCE EN CENTRE-VILLE N'ANTICIPANT PAS L'ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE

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LE NOUVEAU PROJET 2021 POUR LA MÉDIATHÈQUE, SIMILAIRE À CELUI DE 2019, MAIS RELOCALISÉ LÀ OÙ DEVAIT ÊTRE CONSTRUITE LA CRÈCHE

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