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Après la décision du gouvernement de supprimer le Pass'Sport pour les 6-13 ans, c'est la Région Provence qui a choisi de mettre un terme à son e-Pass Jeune, qui était une application offrant aux 15-25 ans des réductions sur des offres culturelles et sportives. Et cette disparition entraîne de facto la perte concomitante de la Carte Jeune Européenne qui était offerte avec l'e-Pass et proposait 72000 avantages aux 12-30 ans de 38 pays.
Les Macronies régionale et nationale s'en donnent à cœur joie pour démanteler les aides aux accès des enfants et des jeunes aux loisirs éducatifs, au sport, à la culture et aux arts, autant de vecteurs égalitaires de développement équilibré, d'ouverture d'esprit, d'éveil des consciences et des sensibilités, d'apprentissages du vivre ensemble et du respect des règles sociales.
Alors on frémit d'inquiétude lorsqu'on interprète le propos de M. Macron, s'adressant il y a une semaine à son mouvement de jeunesse “Les jeunes en marche” : « Je suis venu vous dire que ça n'est pas fini ! »...
UN NOUVEAU RECUL CREUSANT LES INÉGALITÉS ENTRE JEUNES RICHES ET JEUNES PAUVRES
Le e-Pass jeunes de la Région Provence, c'était une aide annuelle aux jeunes de 80 euros « pour acheter des livres (28 €), des places de ciné (12 €), aller à des concerts et festivals, au théâtre et à l’opéra (10 €), pratiquer une activité sportive (20 €) et participer à une sortie scolaire de [son] choix organisée par [son] établissement (10 €) ».
Son abandon survient après la refonte de la carte Zou ! Jeunes qui a considérablement réduit les aides à la mobilité régionale des mineurs et jeunes adultes, le désengagement de la Région des financements des associations assurant l'accompagnement social, éducatif, culturel et sportif des habitants des quartiers urbains prioritaires dans le cadre des “contrats de ville”, et d'autres reculs qui ont pour effet de creuser les inégalités entre jeunes riches et jeunes pauvres.
Oui, la polarisation de notre société entre riches et pauvres s'accroît gravement. Les instituts de statistiques de l'État l'ont récemment confirmé. Certains politiciens et médias en parlent bien sûr moins que de la délinquance et l'immigration qui sont devenues les objets chéris des droites qui courent après leurs extrêmes, mais la réalité est pourtant très grave. Les premières victimes sont les familles des travailleurs modestes, dont la maigre augmentation des salaires permet juste de compenser l’inflation, les familles monoparentales qui souffrent de l’absence d'accompagnement des services publics, et les gens sans travail victimes des réformes inopérantes de l’assurance-chômage. Et cette dégradation sociale ne résulte pas d’aléas extérieurs. Elle est la conséquence de la politique économique de M. Macron depuis huit ans au bénéfice des seuls plus nantis. En clair, les riches sont plus riches (les revenus des 0,1% les plus fortunés ont augmenté 2,5 fois plus vite que ceux du reste de la population) et les pauvres sont beaucoup plus pauvres. Et quand la misère est là, sans aide publique, on ne peut offrir aux jeunes de sa famille les accès aux activités des temps libres qui concourent à la santé physique et mentale, l'épanouissement et l'émancipation, et donc la prévention des déviances.
MOINS D'ÉDUCATION, DE SPORT ET DE CULTURE, C'EST PLUS DE CONSCIENCES ABOLIES ET DE SÉGRÉGATION, ET DES CONSÉQUENCES INQUIÉTANTES
Et les collectivités locales, elles-mêmes mises au pain sec par les gouvernements, ne pourront jamais compenser ces désengagements, alors qu'elles peinent déjà à poursuivre leur mission de premier recours et de dernier rempart des gens les plus fragiles : l’accompagnement des plus précaires dans les Centres communaux d'action sociale (CCAS), la tarification sociale dans les cantines, la création de nouveaux logements sociaux, les activités périscolaires, l’aide et accompagnement à l’insertion…
C'est pourquoi leurs élus doivent au moins protester. Certains le font. D'autres non, ou alors bien cachés et en chuchotant. Ceux de la majorité communale et des minorités de droite et d'extrême-droite de La Seyne sont au nombre de ces derniers.
À titre d'exemple, sollicitées par le réseau des communes ayant des quartiers pauvres et dégradés, les majorités des conseils municipaux des villes concernées de la métropole du “Grand Toulon”, dont la nôtre, n'ont pas jugé bon de s'associer à l'appel ( * ) de nombreux maires et conseillers, présidents d'intercommunalités ou de départements, responsables du monde sportif, et d'autres, lancé ce vendredi au Président de la République et au Premier ministre pour que soit rétabli de Pass'Sport pour les enfants ( ** ).
Ces élus ne réalisent-ils pas que, avec la pauvreté, les consciences abolies et la ségrégation qui s'aggravent, la jacquerie couve et que, conséquemment, ce pourrait être une aubaine pour justifier des réponses autoritaires ? N'ont-ils pas compris la menace de M. Macron (« ce n'est pas fini ! ») ? Ou bien, en accord avec la vision dure de M. Retailleau, en partagent-ils l'esprit ?...
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( * ) : Voir ci-dessous le courrier
( ** ) : Seuls deux élus locaux seynois se trouvent parmi les signataires de cet appel : Olivier Andrau (PS-NFP) et Anthony Civettini (PCF-NFP) – voici ci-dessous
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