2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 07:23

 

C'est vite monté en chauffe dans les établissements scolaires, quelques heures après que le dispositif a été bloqué avec l'annonce d'une chute de 25% du financement du "Pass Culture collectif". La décision gouvernementale inattendue et abrupte a eu un effet immédiat : il n'est plus possible pour les collèges, lycées et centres de formation d'apprentis de réserver des activités pour leurs élèves dans le cadre de programmes d’activités d’éducation artistique et culturelle pour cette année scolaire.

 

L'École – ou l'apprentissage – étant un passage obligé jusqu'à 18 ans pour tous les adolescents et jeunes, le "Pass Culture collectif" est un moyen intelligent de compenser les écarts entre les jeunes des classes aisées et ceux des quartiers populaires vulnérables de possibilités d'accès aux faits culturels et artistiques du fait des diversités de leurs potentiels financiers et de leurs environnements sociaux.

 

La décision de l'État est très grave. Il doit revenir sur son choix. Les élus locaux doivent s'emparer de la question et peser urgemment.

 

 

LE "PASS CULTURE" INDIVIDUEL A CREUSÉ LES INÉGALITÉS D'ACCÈS AUX FAITS CULTURELS ET ARTISTIQUES

 

Il ne faut pas confondre le "Pass Culture collectif" avec le "Pass culture" individuel. Ce dernier est une application Internet qui permet aux jeunes de réserver des offres culturelles, qu'elles soient gratuites et payantes. L'accès au dispositif est ouvert aux jeunes de 15 à 18 ans de nationalité française ou résidant en France depuis au moins un an. Celui-ci permet aux jeunes de bénéficier d’un crédit en fonction de leur âge (20 € à 15 ans, 30 € à 16 et 17 ans, 300 € à 18 ans utilisable jusqu'à la veille des 20 ans), qu’ils peuvent dépenser dans une variété d’offres physiques ou numériques.

 

Le budget du "Pass Culture" individuel a représenté 244 millions d’euros en 2024. Mais la Cour des comptes a dressé un bilan sévère de cette mesure phare de la politique culturelle voulue par M. Macron. Les magistrats ont dénoncé un impact « limité » dans la durée, le fait que 16 millions d’euros ont bénéficié à des jeux d'évasion ("escape games”), que « seuls 7 % des jeunes ont réservé en moyenne au moins une fois un spectacle vivant autre que musical (théâtre, danse, cirque, etc.) », et surtout le constat que le dispositif n'a pas « réussi à toucher les jeunes les plus éloignés de l’offre culturelle ». En effet, si en moyenne près de 9 sur 10 des jeunes ont activé leur "Pass Culture" individuel, seuls 6 sur 10 des enfants d'ouvriers et d'employés l'ont fait, et moins de 5 sur 10 de ceux vivant dans les quartiers urbains vulnérables.

 

 

SAUVER LE "PASS CULTURE COLLECTIF" CORRECTEUR DES DÉFAUTS DU "PASS CULTURE" INDIVIDUEL

 

A contrario, le "Pass Culture collectif", doté de 97 millions d'euros en 2024 qu'on veut ramener à 72 en 2025, donc bien moins coûteux et bénéficiant sans distinction à tous les jeunes du fait de l'obligation scolaire universelle, permet, fût-ce en partie, de compenser cette inégalité.

 

Avec les syndicats de l'Éducation nationale et les chefs d'établissements, il faut que les élus municipaux, intercommunaux, départementaux et régionaux, qui siègent dans les conseils d'administration des collèges, lycées et centres d'apprentissage, montent au créneau dans l'urgence, avant le vote du budget de la Nation prévu ces prochains jours. Et le fassent savoir publiquement pour donner plus de poids à leurs démarches.

 

Je ne doute pas que l'équipe municipale seynoise, dont en particulier sa maire et ses adjoints chargés de la jeunesse, l'éducation, la culture, la politique de la ville, et ses conseillers départementaux siégeant dans les conseils des collèges seynois, notamment Henri-Wallon et Marie-Curie qui accueillent les ados des quartiers fragiles, sera sans délai en première ligne de la dénonciation de cette décision irréfléchie qu'il est encore temps de réparer. Ils doivent le faire pour nos jeunes concitoyens du centre ancien et de Berthe, qui seront les principales victimes, mais aussi pour tous les autres.

 

 

SIGNONS LA PÉTITION EN LIGNE 

 

Quant à nous, simples mortels de la vulgate, nous pouvons opportunément signer la pétition en ligne qui a été lancée dans l'urgence...

 

Chacun peut signer en cliquant sur le lien ci-dessous ou en flasahnt le QR-code.

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