26 septembre 2024 4 26 /09 /septembre /2024 16:59

 

Je ne sais pas si c'est passé inaperçu de l'équipe municipale qui ne semble pas s'en soucier, du moins publiquement, mais, dans toute la France, les maires et les acteurs locaux des quartiers urbains fragiles manifestent leur inquiétude après l'annonce du nouveau gouvernement. Pour la première fois depuis plus de trente ans, en effet, aucun portefeuille ministériel n'est dédié à la "politique de la ville", c'est-à-dire aux mesures d'accompagnement social complétant la rénovation urbaine pour les six millions d'habitants des ensembles HLM et cœurs de villes dégradés.

 

Lorsqu'on découvre de plus que les plafonds de dépenses de l'État pour la "politique de la ville" en 2025 sont réduits de 15 % et que le "fonds vert", dont 15 % est destiné aux investissements écologiques de la rénovation urbaine des quartiers prioritaires, va être diminué de 60 %, on a d'autant plus raison de s'inquiéter.

 

Certes, rien n'est encore figé et le Premier ministre peut lever les inquiétudes en prenant les bonnes décisions. Mais la mobilisation des acteurs de terrain et des élus des communes et intercommunalités doit l'y sensibiliser, voire l'y pousser, en urgence, avant le vote du budget de l'État début octobre. Les élus seynois, normalement préoccupés pour les habitants de notre quartier Berthe et notre cœur de ville historique, vont-ils s'engager ?...

 

 

UN PRÉOCCUPANT SIGNAL D'INVISIBILITÉ DES QUARTIERS VULNÉRABLES

 

Entre le 22 décembre 1990 et le 21 septembre 2024, les gouvernements ont compté 27 ministres ou secrétaires d’État chargés de la Ville.

 

Seuls deux des 27 ministères dont ils ont été chargés n’ont pas comporté le terme « Ville » dans leurs intitulés, l’un ayant la dénomination de « quartiers en difficulté », l’autre de « cohésion des territoires ». En affichant le terme « Ville », seul ou associé à d’autres, au fronton d’un ministère, l’État a pendant plus d’un tiers de siècle manifesté l’importance que la Nation attache à la cohésion des territoires. De tous les territoires.

 

Or, depuis le 22 septembre 2024 et l’annonce du gouvernement de M. Barnier, il n’apparait plus de ministère en charge de la Ville. C’est a priori un bien mauvais signal.

 

 

LA "POLITIQUE DE LA VILLE" REMPLACÉE PAR UN RENFORCEMENT DU "DROIT COMMUN" ?

 

On peut bien sûr imaginer que, conscient de l’absolue nécessité de mobiliser l’ensemble des ministres sur les enjeux majeurs de la vie des six millions d’habitants des quartiers urbains vulnérables, le Premier ministre aura choisi de conserver lui-même cette attribution. Peut-être entend-il même charger la titulaire du tout nouveau ministère de la « Coordination gouvernementale » de mobiliser vaillament tous les ministres pour que chacun relève le défi d’un retour en force des moyens financiers, humains et logistiques de « droit commun » des services publics désertant chaque année un peu plus les ensembles d’habitat social et centres-villes anciens dégradés de nos communes.

 

Si tel est le cas, il faut que le Premier ministre affiche haut et fort cette initiative salutaire depuis longtemps attendue, mais qui ne peut se suffire sans les mesures spécifiques d'accompagnement et de discrimination positive comme les "contrats de ville", les "quartiers de reconquête républicaine" et autres "réseaux d'éducation prioritaire" visant à compenser les inégalités.

 

 

LA RURALITÉ, OUI, LA VILLE, NON ?

 

Sinon, cela ne signifie pas forcément qu’aucun ministre n’a en charge la "politique de la Ville" dans sa globalité, et on peut imaginer et espérer que Mme Létard, nouvelle ministre de la Rénovation urbaine et du Logement, aura aussi la responsabilité des indispensables politiques publiques, notamment partenariales avec les territoires, qui assurent l’accompagnement social des habitants.

 

Mais, si telle est la réalité, il faut que ce soit affiché. Et que le budget 2025 de l'État qui doit être voté sous peu affiche les moyens nécessaires. En tous cas, il y a urgence à l’expliciter et lever tout doute.

 

Alors qu’une autre ministre, Mme Gatel, est expressément chargée de la ruralité pour laquelle sont à relever des défis présentant d’importantes similitudes avec ceux des quartiers urbains fragiles, l’absence d’intitulé explicite de la « Ville », conjuguée à la disparition de dénomination de « cohésion des territoires », est un très mauvais signal d’invisibilité qui est envoyé aux élus des communes et intercommunalités, aux agents des services publics, aux acteurs sociaux, économiques, associatifs, et surtout aux millions d’habitants qui attendent de la Nation qu’elle leur permette simplement de « faire République ensemble ».

 

 

La municipalité de La Seyne acceptera-t-elle que l'État laisse une partie de ses citoyens dans un angle mort de ce gouvernement déjà soumis à une dépendance au bon vouloir de l'extrême droite à laquelle il doit donner des gages pour éviter la censure ? La maire est-elle prête, si besoin, à engager une mobilisation où, comme cela commence à s'initier ailleurs, les élus de toutes familles politiques – républicaines, s'entend, pas les nostalgiques du fascisme –  et les acteurs sociaux des quartiers exigeront ensemble ce qui est dû à leurs habitants par la Nation fraternelle ?

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25 juillet 2024 4 25 /07 /juillet /2024 02:49

 

Pour les élections législatives, les Françaises et les Français ont massivement rejeté la politique du président de la République, refusé que l’extrême droite accède au pouvoir, et le Nouveau Front Populaire a eu le plus grand nombre de députés élus. Mais M. Macron semble se moquer du résultat et s'obstine à vouloir poursuivre une politique dont les citoyens ne veulent plus. C'est un déni démocratique.

 

Les composantes unies du Nouveau Front Populaire lui ont présenté leur candidate au poste de Première ministre. Lucie Castets est reconnue pour œuvrer pour la défense des services publics et la justice sociale et fiscale. M. Macron doit respecter le vote des Françaises et des Français et nommer sans plus attendre Mme Castets à Matignon.

 

Il ne faut pas se priver de le lui rappeler.

 

 

POUR UNE FOIS, LES RÈGLES DE LA Vème RÉPUBLIQUE ONT SERVI LE PEUPLE

 

On peut discuter du mode de scrutin voulu par le Législateur de la Vème République, où chaque voix ne compte pas autant qu'une autre du fait d'un vote uninominal pour chacune des 577 circonscriptions dont le nombre d'habitants varie de 6.000 à plus de 200.000, et d'un système où seulement certains candidats peuvent se présenter au deuxième tour.

 

Aussi étrange et peu démocratique que ça puisse paraître, avec 10,1 millions de voix, l'extrême droite n'obtient "que" 142 députés, tandis que les gauches et l'écologie, avec "seulement" 7,5 millions de voix, envoient 193 députés à l'Assemblée Nationale. Quoi qu'il en soit, la politique de MM. Macron et Attal a été rejetée, puisque leurs candidats, tous partis réunis, n'ont obtenu que 6,3 millions de voix, et encore grâce à un front républicain du second tour où les gauches et l'écologie ont été exemplaires. Les citoyens n'ont élu que 150 députés portant les couleurs de la Macronie ( * ).

 

 

IL NE FAUDRAIT PAS QUE ÇA S'APPARENTE À UN COUP D'ÉTAT, RAPPELONS LA RÈGLE !

 

Ceux-là mêmes qui n'ont jamais voulu changer le mode de scrutin, ne serait-ce que pour y adjoindre un peu de représentation proportionnelle, feraient donc mine de ne pas reconnaître la réalité ? Qu'on le veuille ou non, le groupe le plus important de la nouvelle Assemblée Nationale, c'est donc bien celui du Nouveau Front Populaire. Et dans notre République, depuis sa fondation en 1958, et même dans les précédentes, depuis 1871, c'est un homme ou une femme de la sensibilité majoritaire, ne fût-elle que relative, que le président de la République doit appeler à constituer et diriger un gouvernement.

 

Que, vexé ou abattu par l'ingratitude du peuple l'ayant vertement sanctionné et qu'il ait besoin d'un peu de temps pour s'en remettre, ou qu'il calcule par quelle combine il pourrait tirer son épingle du jeu, admettons que M. Macron diffère un peu sa décision. Les Jeux olympiques tombent à point nommé pour lui donner un peu d'air. Mais pas les Jeux paralympiques qui leur succèderont. M. Macron ne peut perdurer dans cette posture anti-démocratique. Ça aurait des allures de coup d'État, certes tranquille et sans violence, mais les Français n'aiment pas ça, à commencer par les Provençaux qui l'ont bien fait savoir dans le sang en 1851 à l'un de ses prédécesseurs.

 

C'est pourquoi, pour le prémunir de l'humiliation que le peuple en colère ne manquerait pas de lui faire subir, mieux vaut lui mettre la pression dès à présent. Une pétition a été mise en ligne à cet effet par l'une des composantes du Nouveau Front Populaire, le Parti socialiste, que chacune et chacun de nous peut signer en cliquant ci-dessous...

 

 

CLIQUEZ POUR SIGNER

 

 

( * ) : résultats officiels cumulés par familles politiques sur l'ensemble de la France au deuxième tour (site du ministère de l'Intérieur)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
20 juillet 2024 6 20 /07 /juillet /2024 02:21

 

La Gauche a su faire face à la brutale dissolution du 9 juin 2024 pour permettre aux Françaises et aux Français de sanctionner la désastreuse politique macroniste et empêcher la victoire du RN. Elle a été d'une clarté absolue pour faire barrage partout à l'extrême droite. Le 7 juillet dernier, non seulement le pire a été évité, mais le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête en nombre de députés.

 

Mais cela n'a pas suffi à lui donner les moyens de gouverner seul pour appliquer pleinement son programme. La situation politique est confuse, la décomposition du macronisme produit sans cesse de nouveaux effets, sans qu'il semble possible aujourd'hui de constituer une majorité parlementaire stable, comme cela pourrait être le cas dans n'importe quelle démocratie européenne. La réélection de la macroniste Mme Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée Nationale démontre une volonté de ne pas tenir compte de la sanction électorale et de s'opposer, quoi qu'il en coûte, à une nouvelle expérience gouvernementale de gauche.

 

 

UNE MACHINATION POLITICIENNE POUR REFUSER LE CHOIX DES FRANÇAISES ET FRANÇAIS

 

Le premier acte de l’Assemblée nationale issue de la dissolution du 9 juin est un très mauvais signal envoyé aux Français. Après la défaite de M. Macron aux élections législatives anticipées, la réélection de Mme Braun-Pivet au Perchoir avec les voix de la droite n’annonce rien de bon pour notre pays. Les électeurs du Nouveau Front Populaire sont floués de leur mobilisation. Les députés macronistes leur ont tourné le dos en pactisant avec les députés LR, élus eux aussi grâce aux voix de la gauche, mais qui lui dénient tout droit à gouverner ! Leur machination politicienne révèle leur refus de se conformer au choix des Français. La France ne peut pas se permettre la reconduction à l’identique d’une majorité sortante désavouée.

 

Le deuxième acte s'est joué avec l'élection des vice-présidents de l’Assemblée Nationale ce vendredi. Plusieurs députés ont vivement dénoncé une « fraude », un « événement d’une brutalité démocratique absolument impensable » (M. Guedj, député socialiste) obligeant – heureusement ! – à annuler le premier tour du scrutin en raison de la découverte d’un trop grand nombre d’enveloppes par rapport au nombre de votants. « Honte à ceux qui ont pratiqué cette fraude dans notre hémicycle, honte à eux », a sermonné ce même député qui a aussi réclamé une « enquête approfondie » et une correction des « modalités d’élection ».

 

On se croirait presque au conseil municipal de La Seyne, avec son lot de mises au pas, de destitutions, de majorité sauvée de justesse par des trahisons, des marchandages ou des promesses, sur fond d'oubli des fondamentaux républicains.

 

 

APRÈS UNE VICTOIRE EN DEMI-TEINTE, OUVRIR UN NOUVEL HORIZON A GAUCHE

 

Tout ce climat inédit de tambouilles, c'est la faute à des acteurs politiques, au premier rang desquels se trouve le président de la République, qui ont tendu à l'extrême le débat public sans jamais apporter de réponse aux attentes de nos concitoyens dont la colère monte. Le pays a besoin d'apaisement, le pays a besoin d'une alternative durable à l'extrême droite, le pays a besoin d'une gauche qui fait vivre la promesse du Nouveau Front Populaire, d'une gauche qui privilégie la dynamique unitaire, même quand une partie de ses membres ne sont pas à la hauteur, d'une gauche qui rassemble toutes les classes populaires et tous les travailleurs, d'une gauche qui soit capable de prendre ses responsabilités.

 

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur notre analyse des élections législatives des 30 juin et 4 juillet 2024 et de la période qui s'ouvre pour le pays et la gauche, CLIQUEZ ICI.

 

Et pour renforcer et faire vivre cette gauche rassembleuse et responsable, rejoignez-nous : adhérez à la Gauche Républicaine et Socialiste !

 

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[Ce texte a été composé pour partie de mes propres réflexions, et pour partie de messages publiés par la Gauche Républicaine et Socialiste ou par certains de ses élus. Les parties empruntées ne sont pas entre guillemets, d'une part parce que ça alourdirait la lecture, d'autre part parce que, adhérent moi-même de la GRS, ils sont un peu miens.]

 

 MISE À JOUR :  Peu après la mise en ligne de cet article, ont été connus les résultats du vote interne à l'Assemblée Nationale pour les membres du Bureau qui restaient à désigner après les scrutins pour la présidence, les vice-présidences et les questeurs. Finalement, le NFP a obtenu deux vice-présidences, une questure et neuf postes de secrétaires au sein de la plus haute instance exécutive de l’Assemblée nationale. Même si les élections de la présidente et des vice-présidents ont résulté d'une alliance contre nature entre les macronistes et la droite, le bloc majoritaire des gauches et de l'écologie ressort donc aussi majoritaire au sein du Bureau comme la logique des nombres de députés le commandait (12 postes sur 22, répartis entre 4 insoumis, 3 socialistes, 3 écologistes et 2 communistes). La présidente macroniste Braun-Pivet devra se plier à cette réalité. Et M. Macron devra en tenir compte au moment d'appeler une personnalité à constituer une équipe gouvernementale... Et le vote sans combine occulte demeure le moins mauvais moyen de faire vivre la démocratie, ce dont pourraient se rappeler ceux qui, au NFP, auront à désigner cette personnalité à proposer...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
16 juillet 2024 2 16 /07 /juillet /2024 03:11

 

Consensuel est le qualificatif qui convient très généralement aux discours des édiles lors des cérémonies patriotiques telles que celle de la Fête nationale du 14 juillet. Ce fut en grande partie le cas à La Seyne ce dimanche.

 

En grande partie, sauf que quelques phrases tombant comme un cheveu sur la soupe entre évocation historique et exigence de sauvegarde des valeurs républicaines ont pu mettre à mal le consensus qui a toujours prévalu en ces moments solennels. Quel insecte a bien pu piquer la maire de La Seyne ? Pourquoi donc s'est-elle emparée de ce moment universel pour mener une charge de politique politicienne sur des enjeux strictement locaux ?

 

Et en déformant une nouvelle fois à son avantage la réalité des faits.

 

 

MADAME THATCHER, LIQUIDATRICE DU SERVICE PUBLIC, À LA RESCOUSSE

 

Convoquer les mânes de Margaret Thatcher, baronne de Kesteven in the County of Lincolnshire, monarchiste ultraconservatrice et chrétienne méthodiste revendiquée – parce que la religion apporte « l'ordre, la précision et la rigueur » –, était en soi osé pour un temps commémoratif de la fête de la Fédération marquant la chute de l'Ancien Régime et l'avènement de la République laïque, mais se servir d'un de ses propos pour introduire son auto-satisfaction quant à l'accomplissement de sa propre œuvre s'apparente à un numéro de haute voltige de hussarde.

 

Il fallait déjà se hasarder à embrayer avec « si vous voulez que quelque chose soit dit, demandez à un homme. Si vous voulez que quelque chose soit fait, demandez à une femme », sentence de l'ancienne Prime minister britannique, manière aimable de flinguer au passage les 84 maires seynois précédents, mâles phraseurs inactifs devant l'Histoire, comme chacun sait. Or voilà que notre première magistrate a entrepris de vanter ses propres grandes réalisations en matière de services publics, sûrement dans la lignée de l'illustre anglaise qui compte à son actif d'avoir vendu au privé les mines de charbon, le gaz, l'électricité, le transport aérien, les télécommunications, et même les prisons, ne laissant à son successeur John Major que la charge d'en finir en cédant au plus offrant le réseau ferroviaire du Royaume-Uni. C'était un étrange choix de référence tant il est vrai que la "Dame de fer" s'est employée avec ardeur à débarrasser le royaume du maximum de services publics car elle les considérait comme des vecteurs de solidarité entre individus, ce qui avait pour effet de « privilégier » certains d’entre eux... les plus faibles.

 

 

ET HOP, UN NOUVEAU TOUR DE PASSE-PASSE DERRIÈRE LA COCARDE

 

Mais, pour la maire, intrépide s'il en est, qu'importait ? L'essentiel était d'égrener une liste de ses réalisations en faveur du service public local depuis son élection. Et en particulier, et là ce fut hardi en matière de numéro d'illusionnisme, la création récente de "l'Agora des services publics" implantée par sa grâce au quartier Berthe. Oui, oui, en guise d'innovation, on parle bien de la Maison des services publics fondée il y a... un quart de siècle, répondant aux besoins de 44.000 usagers de tout l'ouest Var, que la première magistrate avait décidé de fermer il y a quelques mois mais qu'elle a dû se résoudre à maintenir sous la double pression de l'État promoteur des Maisons France Service qui voyait d'un mauvais œil la disparition de la plus importante du Var, et d'un collectif d'usagers, d'associations, de syndicats et des partis politiques et de l'écologie et de leurs élus au conseil municipal, mobilisés avec succès pour obtenir l'abandon d'une décision aux conséquences qui auraient pu être désastreuses pour les publics. 

 

Là, profiter d'un événement rassembleur et toujours intense en émotion pour faire avaler comme étant une innovation le simple fait de relocaliser ce service historique et de lui trouver un nouveau nom pompeux alors qu'on lui réservait le pire des sorts relève d'une audacieuse bravoure digne de celle des plus grands révolutionnaires. Respect républicain !

 

Vraiment, pour les services publics, ce dimanche 14 juillet 2024 à La Seyne, je devrais dire ce sextidi, 26 Messidor de l'An CCXXXII de la République, le jour de gloire est arrivé.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
14 juillet 2024 7 14 /07 /juillet /2024 07:22

 

Est-ce si critiquable qu'ils prennent le temps de discuter pour s'entendre sur le nom de celle ou celui qui, au nom du Front populaire, pourra être appelé à constituer un gouvernement par le président de la République, alors même que celui-ci semble ne pas être pressé d'accepter la démission de son premier ministre dont la politique a pourtant été sévèrement sanctionnée par le peuple de France ?

 

L'important n'est-il pas qu'ils se soient accordés sur le programme et que la Nation leur ait – certes relativement – demandé de le mettre en œuvre ? En est-on à quelques jours ou semaines après ?

 

 

SOUVENIRS, SOUVENIRS... LES PALABRES PRÉ-MUNICIPALES DE LA GAUCHE SEYNOISE

 

Il revient à ma mémoire les interminables soirées passées tantôt rue Amable-Lagane, au siège de la section du Parti communiste français, tantôt quai Gabriel-Péri, au siège de celle du Parti socialiste, pour constituer les listes de candidatures communes aux élections municipales des dernières décennies du siècle passé.

 

D'éminents camarades de l'un et l'autre des deux principaux partis de la gauche seynoise, pour beaucoup aujourd'hui disparus, maniaient le crayon à papier, alors même qu'étaient démocratisées les calculatrices de poche à la luminescence verte, à grand renfort de divisions à la x-ième décimale, de calculs proportionnels et autres règles de trois, pour tenter d'obtenir le maximum de sièges pour sa propre formation sur la liste commune. D'une élection à l'autre, en fonction des opportunités du moment pour l'un ou l'autre camp, on plaidait tantôt pour une répartition des sièges à la proportionnelle à la plus forte moyenne, tantôt au plus fort reste. On palabrait jusqu'à point d'heure pour savoir si on évaluait les représentativités des uns et des autres sur la base des scores respectifs des plus récentes élections ou aussi des précédentes, des seuls scrutins locaux ou de l'ensemble des rendez-vous électoraux de la décennie écoulée. On discutait ferme pour savoir combien chaque camp devrait "supporter" de laisser de places à des "non-inscrits", à des femmes (eh oui, c'était jadis...), à des entrants, à des représentants d'autres partis minoritaires. On marchandait ainsi chacune des 49 places de la liste, à coup de fausses concessions, de menaces de rupture des négociations, de jeu de la montre, d'impératifs de "retourner vers la base", de chantage à la saisine des instances arbitrales des accords nationaux. Et on finissait par y arriver, les "cosaques" satisfaits d'avoir escroqué les "roses", les "socio-traitres" ravis d'avoir filouté les "bolcheviks".

 

Sauf qu'on avait tellement passé de temps à discutailler sur la constitution de la liste qu'on laissait de côté le contenu du projet pour la commune à soumettre pour six ans aux Seynoises et aux Seynois. On s'arrangerait toujours avec de belles formules sur les documents de campagne.

 

Mais la situation du pays du moment n'a pas du tout la même configuration...

 

 

IL FAUT DU TEMPS POUR PRÉPARER LA MISE EN ŒUVRE ? EST-CE SI GRAVE ?

 

Aujourd'hui beaucoup de médias ne relèvent que les atermoiements des représentants des diverses nuances du Nouveau Front Populaire à accoucher d'un nom. Or on peut imaginer que, dans le conclave où se retrouvent les représentants des partis de l'alliance, c'est l'ensemble des modalités opérationnelles qui doivent être discutées, à la lumière des perspectives possibles de mettre en œuvre le programme sur lequel les sensibilités se sont accordées. Et que les électrices et électeurs ont lu, entendu, évalué et, pour un tiers d'entre eux, choisi. On le suppose et on l'espère, ça ne doit pas concerner que l'identité de la cheffe ou du chef du gouvernement, mais l'ensemble de celui-ci, les responsabilités à l'Assemblée Nationale et dans diverses institutions stratégiques, en intégrant dans la réflexion commune la majorité toute relative, les velléités de M. Macron de gagner du temps – merci les J.O. et J.P. ! – pour contourner le verdict accablant des urnes en recherchant une coalition de sa mouvance libérale défaite avec tout ou partie des autres droites non moins désapprouvées (moins + moins = plus ?), l'estimation des points du programme sur lesquels des majorités de vote pourront se constituer sûrement au cas par cas, les perspectives dans l'hypothèse où toutes les oppositions au Nouveau Front Populaire, fût-ce contre nature par des convergences avec l'extrême-droite, feraient échouer les tentatives d'avancées sociales et écologiques qu'on espère et attend.

 

Tout ça – si c'est bien ce qui se joue dans les alcôves des négociations – n'est pas du temps perdu. Ces quelques jours ou quelques semaines de travail de fond ne peuvent que bénéficier au renforcement de la cohérence et la cohésion de l'unité des gauches et de l'écologie que les Françaises et Français nous ont tant reproché de ne pas avoir réalisée plus tôt. Si c'est le prix à payer pour plus de pouvoir d'achat, une retraite à un âge décent, un avenir environnemental plus durable, des services publics pour tous et en tous lieux, de la santé et du logement, une tranquillité et une sureté publiques assurées, des libertés préservées et une égalité accrue, que les médiateurs de tous nos partis prennent le temps qu'il leur faudra.

 

Avec, à l'arrivée, au moins un peu – sinon beaucoup – de Nouveaux Jours Heureux...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 09:25

 

S'il faut reconnaître ceux de sa maire, La Seyne n'est pas la seule commune de la métropole a consentir des efforts pour implanter des œuvres sculpturales dans ses lieux publics. La commune d'Hyères n'en comptait pas moins de 157 en 2019 et a poursuivi ses installations depuis lors, portant aujourd'hui leur nombre à plus de 400.

 

À la différence des superbes réalisations plastiques seynoises, il faut cependant avouer que les totems hyérois manquent de diversité dans les partis pris artistiques et présentent un intérêt patrimonial et culturel qui n'attire guère les visiteurs ni les experts en belles choses.

 

Ils attirent en revanche avec efficience un grand nombre de résidents de la commune parmi les plus indésirables : les culicidés, plus connus sous le vocable de "moustiques" ou, chez nous, "móissaus" – prononcer [mwissaw] –, d'où le nom de notre quartier des... Mouissèques, un ancien marécage.

 

 

Hyères conduit donc une politique déterminée de démoustication qu'elle décrit sur son site Internet. Mais, si elle s'avère efficace, cette intervention est coûteuse pour les finances locales, chaque borne valant plus de 2.000 euros. Le principe en est relativement simple : en émettant un parfum rappelant au moustique celui de la sueur humaine, l'insecte est attiré, aspiré et piégé. 

 

Considérant que La Seyne aurait du mal à investir comme Hyères deux millions d'euros pour cette œuvre d'intérêt public, que l'éveil à la culture et l'accès à la pratique des arts doit se démocratiser, que la municipalité incite chacun de ses administrés à s'investir dans des missions au service de tous – par exemple avec ces Brigades d'Intérêt Général qui rencontrent un indéniable succès auprès d'une vingtaine de nos 62.000 habitants –, et enfin que l'État, ainsi que le déplore un adjoint à la maire, est défaillant dans l'exécution des obligations de quitter le territoire faites aux moustiques-tigres venus d'ailleurs, j'ai moi-même fabriqué une de ces bornes qui attire et capture ces insectes importuns envahisseurs de nos contrées aux valeurs judéo-chrétiennes non urticantes, de l'ordre d'une cinquantaine par jour.

 

Et, comme ça marche, j'ai pensé que d'autres pourraient faire comme moi. Ainsi, sans peut-être atteindre le nombre de 400 comme à Hyères, pourrions-nous collectivement et solidairement apporter notre contribution à une action de salubrité sanitaire publique. Je livre donc ma recette aux visiteurs de mon blog.

 

J'ai essentiellement utilisé du matériel récupéré ou acheté sur un site de vente en ligne d'objets d'occasion, pour un coût total de l'ordre de 60 euros :

* pour le piège lui-même : un bac de rangement en plastique avec couvercle, un raccord en Y en PVC (ø 110 mm) un manchon réducteur et un bouchon à visser, un ventilateur d'ordinateur, de la toile moustiquaire, un mètre de carrelet de bois de 10 mm de côté, un tube de filet souple, un filet fermé, un peu de visserie et de fil de fer, un peu de peinture noire ;

* pour l'alimentation électrique du ventilateur d'aspiration : du fil, du câble électrique gainé, des "sucres", une batterie solaire de 12 volts, deux petits capteurs solaires (un alimentant directement le ventilateur le jour, et l'autre rechargeant le jour la batterie qui prend le relais la nuit), un petit transformateur 220 V alternatif / 12 V continu alimenté par une fiche à brancher au secteur pour remplacer l'alimentation solaire si celle-ci est insuffisante ;

* pour le pilotage de l'alimentation : un deuxième bac de rangement en plastique avec couvercle, deux interrupteurs horaires programmables (un pour le jour et un pour la nuit), un régulateur pour la batterie solaire, et un sélecteur à 4 voies (0. arrêt, 1. automatique soleil le jour / batterie la nuit, 2. source solaire seulement, 3. batterie seulement, 4. secteur 220 V), un peu de contreplaqué ;

* pour l'appât des moissaus, j'achète des sachets de recharges pour les pièges à moustiques du commerce qui coûtent moins de 20 euros pour environ deux mois d'efficacité ;

* et j'ai complété le dispositif avec une centrale artisanale de production de gaz carbonique qui est envoyé dans le piège pour accroître l'appât car ce gaz attire les móissaus, faite avec un diffuseur-réducteur de pression d'aquarium et deux bouteilles de boissons gazeuses, l'une pour du bicarbonate de soude, l'autre de l'acide citrique, deux ingrédients pas chers qui, mélangés, produisent du CO2.

 

Pour la fabrication, ces quelques photos devraient suffire comme explication...

 

 

Ça fonctionnerait sans l'aspiration générée par le ventilateur d'ordinateur, mais celui-ci accroît la performance. De même, l'ajout de gaz carbonique n'est pas indispensable, mais les móissaus se laissent mieux attirer.

 

Voilà le schéma électrique de la commande du ventilateur. Il est légendé dans mon idiome d'usage, l'occitan provençal, celui qui, avec une grande ouverture d'esprit, a été voué aux gémonies par la maire de La Seyne dès son élection, mais je peux le fournir au choix soit en espéranto, soit dans la langue nationale imposée par la Constitution du régime jacobin que nous connaissons... et dont nous mesurons les bienfaits en ces temps électoraux. Il suffit de me le demander par le contact de ce blog.

 

CLIQUEZ SUR LE SCHÉMA POUR L'AGRANDIR

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Ah ! j'ai failli oublier ! Il faut percer quelques trous au fond du bac de capture, sinon, à la première ondée, n'étant pas étanche du fait de la moustiquaire lui servant de couvercle, il pourra servir à mesurer la pluviométrie de votre propriété mais il aura surtout fait sauter votre installation électrique, s'il ne vous a pas envoyé une décharge mortelle.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
10 juillet 2024 3 10 /07 /juillet /2024 15:11

 

L'expérience de trois décennies de mandats, de 1993 à 2020, m'a appris que, au-delà de la seule gestion, l'élu local a un rôle d'éducation populaire à jouer. Il est appelé à expliquer à des citoyens, de tous âges, le fonctionnement des institutions publiques, et il profite aussi de ces temps d'échanges pour éveiller aux faits de société, à la compréhension des déterminismes socio-économiques, aux enjeux politiques. Dire qu'il le fait en parfaite objectivité et neutralité serait mentir, il engage sa propre vision. L'élu local est écouté, il pèse sur les choix de ses concitoyens, il s'efforce de convaincre.

 

C'est dire que la parole des élus locaux est importante pour la vie de la démocratie. D'aucuns s'y emploient avec constance. Mais, étrangement, tels des Janus à deux visages, certains semblent jouer sciemment contre ce qu'on pense être leur camp...

 

 

UN HUMANISTE PEUT EN CACHER UN AUTRE... QUI NE L'EST EN RIEN

 

Je vous propose une énigme. Il s'agit de deviner, à la lecture d'un florilège de propos et d'écrits, dûment documentés, d'un élu de chez nous, quelle est sa sensibilité politique et donc vers quel vote à l'élection législative ses assertions réitérées durant des mois ont pu faire pencher celles et ceux qui ont pu l'entendre ou le lire.

 

On pouvait ainsi lire sous sa plume il y a huit mois : « (...) Les Français doivent ouvrir les yeux sur cette immigration hors de contrôle qui est en train de détruire notre République construite par ceux qui nous ont précédé [sic]. Les lois internationales, européennes et nationales ne sont plus adaptées à la réalité et à la menace qui pèse sur notre Nation (...) des personnes qui ne viennent pas en France dans l'intention de s'intégrer mais de mettre en place une contre société [sic]. Cela s'appelle du communautarisme voire pire du séparatisme. L'heure n'est plus à la naïveté et à l'humanisme inconscient. » (Facebook – 19/10/2023)

 

Deux mois plus tard, ce même humaniste conscient en rajoutait : « L'une des conséquences de l'immigration massive, que les habitants du quartier Berthe subissent, est l'occupation de centaines de logements sociaux par des immigrés clandestins sans droit ni titre en lieu et place de ceux qui y ont droit et attendent parfois depuis des années. » (Facebook – 30/11/2023)

 

 

PLUS ON RESSASSE DES IGNOMINIES, PLUS ELLES SEMBLENT VÉRITÉS

 

Ça s'est calmé pendant quelques mois, mais ça a redémarré de plus belle au cours du mois de juin, sitôt prononcée la dissolution de l'Assemblée Nationale par le président de la République. Jugez plutôt les charges bienveillantes envers autrui de cet altruiste philanthrope :

 

« Quel échec de la politique sécuritaire du gouvernement ! C'est affligeant ! Le macronisme est mort. Un président impopulaire usé par le pouvoir ! A quand le retour de la droite capable d'assurer la sécurité des personnes et des biens ? » (Facebook – 14/06/2024)

 

« (...) le pouvoir qui ne fait rien en termes de sécurité, de lutte contre l'immigration clandestine » (Facebook – 15/06/2024)

 

« L'Etat est incapable d'exécuter les OQTF, obligation de quitter le territoire français. Aussi après avoir lutter [sic] contre les squats et les squatteurs à Berthe, majoritairement des personnes en situation irrégulière sous OQTF (...) » (Facebook – 15/06/2024)

 

« L'ancienne municipalité de gauche avait accepté l'installation à La Seyne de pas moins de 3 centres d'accueil pour Mineurs Non Accompagnés (…) C'est plus de 2 milliards de coût par an au niveau national. Les chiffres de l'Observatoire de l'immigration sont sans appel. Il n'y a jamais eu autant d'immigration en France que durant la présidence de Macron ! » (Facebook – 19/6/2024)

 

« (...) les gauchistes dogmatiques de l'ancienne municipalité, qui ont abandonné la cité Berthe aux squatteurs et aux trafiquants de stupéfiants (…), ne disent pas la vérité (...) rien n'est fait pour lutter réellement contre l'immigration massive et illégale » (Facebook – 25/6/2024)

 

Et, pour faire bonne mesure, ce fraternel personnage ajoutait quelques propos empreints d'esprit de solidarité universaliste entre les deux tours de l'élection législative :  « Il faut que l'Etat, dont c'est la prérogative régalienne, prenne véritablement la mesure du problème et nous aide davantage en termes de sécurité et de lutte contre l'immigration clandestine (...) Face à ce phénomène massif d’immigration incontrôlée, il faut que l’état [sic] prenne ses responsabilités » (Var-matin – 4/7/2024)

 

 

JANUS !!!

 

Alors, chères et chers visiteurs de ce blog, avez-vous deviné pour quelle mouvance politique roule cet élu local ? Je pense que vous êtes sûrs de votre réponse, mais je suis presque certain que vous vous êtes trompés et que vous allez être surpris.

 

Je vous donne donc la réponse. Il s'agit d'un adjoint à la maire de La Seyne qui est par ailleurs... “délégué du comité municipal" du parti macroniste "Horizons". C'est-à-dire, normalement, pas tout à fait la même chose que le parti raciste, xénophobe, stigmatisant, auquel vous avez pensé à la lecture de ces belles phrases traduisant l'empathie et la générosité républicaine de leur auteur.

 

Je ne sais pas combien de gens ont pu voter pour le fascisme après avoir été convaincus ou confortés dans leur visions sectaires et excluantes par la parole de ce brillant philosophe portant les valeurs des Lumières, mais ça a dû faire grand plaisir à son camarade du même parti Horizons que lui, Christophe Peurière, candidat à l'élection législative auprès de Cécile Muschotti, tous deux portant les couleurs du camp du président Macron dont cet indigne félon vis-à-vis des siens n'aura eu de cesse de décrier la politique...

 

Heureusement, cette belle personne s'est engagée résolument entre les deux tours pour faire campagne pour le binôme de candidats de la majorité macroniste sortante, comme nous-mêmes, gens de gauche et de l'écologie qui ne voulions pas de l'indicible que représentait l'extrême droite, l'avons fait sans état d'âme malgré nos visions divergentes. Jugez vous-mêmes de la force mobilisatrice de son appel enflammé à voter pour ses propres camarades Cécile Muschotti et Christophe Peurière :

 

« Il ne reste donc que deux candidats en lice pour dimanche prochain : celui du Rassemblement National et celle de Renaissance Ensemble » (Facebook –1/7/2024)

 

Avec une telle motivation enjouée, on se demande comment Cécile Muschotti a pu ne pas être élue députée !

 

 

 MISE À JOUR  Certaines personnes m'ayant dit « C'est pas possible ! », je les ai invitées à visiter la page Facebook de M. Mansour, puisque c'est de cet adjoint à la maire qu'il s'agit. Or il semble que ces pages n'existent plus ou ne sont plus accessibles. Une panne du service, certainement.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 16:01

 

Éliminés au premier tour de l'élection législative – malgré un score très encourageant à La Seyne – Claudie Cartereau et moi, avec tous nos sympathisants, les associations et les syndicats, n'avons pas baissé les bras. Il fallait nous investir pour tenter d'empêcher le candidat d'extrême droite d'être élu au second tour.

 

Dans notre coin du Var constituant la 7ème circonscription, avec quatre des cinq communes où  l'ancrage à droite et l'extrême droite est très fort, la tâche n'était pas facile et notre objectif n'a hélas pas pu être atteint.

 

Nous sortons néanmoins de cet épisode démocratique avec le sentiment du devoir accompli. Et surtout la confirmation que l'unité de toutes les gauches et de l'écologie est chez nous, pour l'avenir, l'épine dorsale de l'opposition au danger de l'extrême droite.

 

Voici ci-après l'analyse que nous avons communiquée...

 

CLIQUEZ SUR LE COMMUNIQUÉ POUR L'AGRANDIR

 

CLIQUEZ SUR LE COMMUNIQUÉ POUR L'AGRANDIR

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
5 juillet 2024 5 05 /07 /juillet /2024 20:02

 

Les dés sont jetés. La campagne électorale s'achève ce vendredi à minuit. Avant de m'astreindre au silence règlementaire (bien que je ne sois plus candidat), je voudrais transmettre le communiqué national de ma formation politique, la Gauche Républicaine et Socialiste. Il fait à bien des égards écho aux messages que mes camarades et moi avons délivrés, aussi bien avant le premier tour qu'au cours de cette ultime semaine.

 

À diverses reprises, la presse locale et nationale a rapporté des éléments effarants sur la réalité du candidat d'extrême droite de notre circonscription. Il est vrai qu'on a découvert au fil des journaux qu'une centaine d'autres en France ont aussi un sacré passif. À leur lecture, on se demande comment il a été possible que ces gens aient pu être investis par leur parti pour cette élection. Mais on aura observé que, fidèles à notre éthique de démocrates respectueux des usages et des personnes, nous n'avons jamais placé le débat public au niveau de la rubrique des faits divers que la presse nous aura présentée comme bien garnie. Peut-être avons-nous eu tort et aurions-nous dû relayer ces informations pour que nos concitoyen(ne)s votent en parfaite connaissance de cause. Mais tant pis, il est des choses que nous ne nous résoudrons jamais à faire.

 

Voici donc le communiqué national de la Gauche Républicaine et Socialiste...

 

« Après les résultats du premier tour des élections législatives, le dimanche 30 juin 2024, qui a vu le RN et ses ralliés atteindre 33% des suffrages exprimés, les partis attachés aux principes républicains ont fait preuve d'une forme de sursaut face au danger annoncé d'une arrivée de l'extrême droite au pouvoir.

 

« Le Nouveau Front Populaire a créé une dynamique politique réelle face à la responsabilité du moment en élargissant le rassemblement ; avec cette nouvelle coalition, la gauche a fait mieux que résister, elle a progressé et apparaît aujourd'hui comme le meilleur rempart pour éviter une majorité parlementaire pour le RN.

 

« A gauche, les candidats du Nouveau Front Populaire arrivés en troisième ou en quatrième positions dans les circonscriptions où l'extrême droite pouvait l'emporter se sont tous retirés au profit du candidat macroniste ou divers droite afin de faire barrage. Cette discipline républicaine n'a malheureusement pas prévalu chez les anciens LR [on l'a vu avec le silence effarant de la maire de La Seyne] ; elle a été appliquée majoritairement mais à géométrie variable par les candidats macronistes. Et encore une partie du camp présidentiel prétend encore opérer des distinctions entre candidats du Nouveau Front Populaire, allant souvent jusqu'à mettre un signe égal entre le RN et certains candidats insoumis.

 

« C'est une nouvelle démonstration d'une perte de repères à droite et au centre.

 

« Cela ne signifie pas qu'il n'existe pas des désaccords à gauche, notamment sur le comportement à adopter dans le débat public et sur la stratégie de la tension : on peut parfaitement porter un programme radical sans être irrespectueux avec ses adversaires et les Français, la Gauche Républicaine et Socialiste et d'autres partis le prouvent chaque jour.

 

« Mais l'urgence vitale pour notre République, c'est d'empêcher la prise du pouvoir par le Rassemblement National et c'est après-demain, dimanche 7 juillet 2024, que nous pouvons le faire tous ensemble. La Gauche Républicaine et Socialiste est claire et cohérente : elle appelle à voter pour les candidats de gauche dans toutes les circonscriptions où ils sont présents au second tour ; elle appelle partout ailleurs à faire barrage au RN/FN et à ses ralliés en votant pour les candidats divers droite ou macronistes les mieux placés [c'est ce que nous avons fait en soutenant explicitement la candidate macroniste Cécile Muschotti et en nous investissant pour le 2ème tour pour inviter à voter pour elle].

 

« Contrairement à ce que laissent penser les sondages et les projections en sièges (toujours très approximatives), la mobilisation ne doit pas faiblir, aucune voix ne doit manquer, surtout dans le contexte médiatique anxiogène de ces derniers jours : le RN est toujours en capacité d'accéder à la majorité absolue ou de s'en rapprocher dangereusement (...). »

 

Alors, dimanche 7 juillet, pas d'hésitation :

 


VOTEZ ET FAITES VOTER POUR LA RÉPUBLIQUE,

POUR LA RÉPUBLIQUE SOCIALE,

POUR LA RÉPUBLIQUE ÉCOLOGIQUE,

POUR LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE...

 

AU 2ème TOUR, À DÉFAUT DE CANDIDAT

DU NOUVEAU FRONT POPULAIRE

FAITES VOTER CONTRE L'EXTRÊME DROITE.

ICI, VOTEZ POUR CÉCILE MUSCHOTTI.
 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
4 juillet 2024 4 04 /07 /juillet /2024 17:12

 

Certains me disent que j'aurais pu me contenter du minimum minimorum et m'en tenir à un communiqué appelant à voter contre le Rassemblement National ce dimanche. C'est un point de vue. Moi, je préfère aller au bout de la démarche qui est celle validée par toutes les formations politiques composant le Nouveau Front Populaire. Quand on a, dans notre circonscription, l'extrême droite à deux points de la majorité absolue au premier tour, on ne peut pas à la fois appeler à la battre au second tour et ne rien faire de concret pour tenter d'y arriver.

 

Bien sûr, je ne vais pas distribuer des tracts vantant la politique de M. Macron. Mais je saisis toutes les occasions qui me sont données pour essayer de convaincre les électeurs des gauches et de l'écologie que, aussi étrange que ça puisse paraître, voter Muschotti dans notre circonscription, c'est un bon calcul pour conforter le poids du Nouveau Front Populaire à l'échelle du pays.

 

 

C'est cette démonstration arithmétique que j'ai faite lors d'un point presse qu'a convoqué la candidate macroniste. Pour couper court aux rumeurs de certains qui pensent certainement à quelque "coup d'après", voilà exactement ce que j'y ai dit...

 

« C’est aux gens qui ont voté dimanche pour les candidates et candidats des gauches et de l’écologie que je m’adresse aujourd’hui.

 

« Le Rassemblement national, ce parti fondé par des collaborationnistes de 39-45 et d’anciens Waffen-SS français, ils n’en veulent pour rien au monde.

 

« On me rétorquera que le RN d’aujourd’hui a mis de l’eau dans son vin et qu’il n’a plus rien à voir avec le FN d’il y a cinquante ans.

 

« C’est faux. La presse nationale a relevé pas moins de 70 candidats RN présents au 2ème tour ayant publié ou tenu des propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes, anti-IVG, mensongers, négationnistes, nostalgiques de l’OAS, ou complotistes. Chassez le naturel, il revient au galop.

 

« Et chacun connaît le passif du candidat RN de notre circonscription dans ce registre.

 

« La politique anti-sociale et anti-écologique de M. Macron, les gens qui ont voté pour les gauches et l’écologie n’en veulent plus non plus.

 

« Comment oublier la réforme des retraites, la casse des services publics, les rétropédalages sur les pesticides, les violences ordonnées aux forces de l’ordre contre les opposants pacifistes à une autoroute inutile et destructrice de l’environnement, les baisses de remboursements des soins, la diminution des crédits de la rénovation urbaine des centres anciens dégradés et des ensembles d'HLM, l'allègement de l'obligation faite aux communes de construire du logement social, le démantèlement de l'École républicaine pour tous déguisé en « choc des savoirs », pour ne citer que des décisions prises depuis sa réélection de 2022 ?

 

« Alors, ça peut paraître étrange que j’invite les gens qui ont voté pour les gauches et l’écologie à voter dimanche dans notre circonscription pour la candidate du parti de M. Macron.

 

« C’est tout simple. C’est arithmétique. Faire gagner Cécile Muschotti, c’est accroître non le nombre, mais le poids des députés du Nouveau Front Populaire à l’Assemblée Nationale. Et je vous le démontre.

 

« Le contexte d’abord. Nous sommes dans une élection nationale. Ce qui compte, c’est les poids respectifs des groupes politiques à l’Assemblée. Peu importe de quel département viennent les députés, l’important est que ceux du Nouveau Front Populaire soient les plus nombreux possible, et autant que faire se pourra plus nombreux que ceux du RN. L’enjeu n’est pas d’élire le maire de la 7ème circonscription du Var.

 

« Sur l’ensemble de la France, les suffrages du premier tour font du Nouveau Front Populaire la deuxième force du pays (23%), juste derrière l’extrême droite (25%), précisément à 1,26 % de moins, et loin devant la Macronie (20%) et les Républicains (7%).

 

« En regroupant par sensibilités proches tous les alliés possibles éliminés au 1er tour, on a à peu près 34 % pour l’extrême droite dont ses alliés ciottistes, 33 % pour toutes les gauches et l’écologie, 22 % pour les macronistes, et 11 % pour les droites républicaines ni ciottistes ni macronistes.

 

« Les répartitions des places à l’Assemblée ne sont pas proportionnelles au nombre de voix du fait du scrutin uninominal, mais on peut schématiser ainsi, sans que ce soit parfaitement à l’échelle (données de la dernière projection Harris) :

 

 

« On peut voir qu’aucun groupe n’atteindra probablement la majorité absolue. Mais l’enjeu est que la 2ème force du pays soit confortée au maximum pour que l’écart avec l’extrême droite soit le plus faible possible afin de mieux s’opposer à ses projets législatifs. Il y a deux solutions pour ça :

 

« La première est de faire gagner massivement les candidats du Nouveau Front Populaire. Mais, dans la 7ème circonscription du Var, nous n’en avons plus.

 

« Il ne nous reste que l’autre solution qui est de faire perdre massivement les candidats d’extrême droite. Et pour les faire perdre, il faut voter pour les candidats qui restent en lice en face d’eux. En l’occurence chez nous Cécile Muschotti.

 

« Les électeurs de la circonscription ne feront pas monter le nombre de députés des gauches et de l’écologie, mais il peuvent faire diminuer le nombre de députés d’extrême droite. Certes, il y aura une députée macroniste de plus. Mais, vu le score national du parti macroniste Ensemble, il n’y a aucun risque que la minorité présidentielle devienne une majorité, même relative.

 

 

 

« Même s’ils n’ont plus de candidate, les électeurs des gauches et de l’écologie de l’ouest Var peuvent ainsi contribuer à freiner l’extrême droite et conforter le poids du Nouveau Front Populaire.

 

« Ça ne signifie pas donner un blanc-seing à la députée Muschotti et à Macron. Elle le sait.

 

« Notre démarche commune contre les héritiers de Pétain s’apparente à celle que Jean Moulin a été chargé par Charles De Gaulle d’organiser. Les divergences radicales de vision de la société entre les composants du Conseil National de la Résistance, depuis les ultra-conservateurs jusqu’aux communistes, n’ont jamais été gommées. Celles que nous avons, à gauche, avec les macronistes et les droites, non plus.

 

« Mais ils sont parvenus à s’unir contre le fascisme.

 

« Et même à élaborer Les Jours Heureux, ce programme commun qui a fondé le modèle français de solidarité que les droites et Macron, oublieux de l’histoire ou feignant de l’être, s’emploient méthodiquement à démanteler.

 

« Nous, nous n’oublions pas. Mais à chaque jour suffit sa peine. Même – et peut-être surtout – si nous, gens de gauche, contribuons à envoyer une députée, certes anti-fasciste mais macroniste, à l’Assemblée, nous serons encore et toujours dans les luttes pour les enjeux sociaux et écologiques. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale