On me dira que ça ne servira pas à grand chose, mais je ne peux pas ne pas relayer l'appel de diverses organisations, parmi lesquelles le parti dont je suis membre, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), à participer à Toulon, ce dimanche 22 octobre à 10 heures, place du Mûrier, à un rassemblement pour la Paix.
Je n'oublie pas que La Seyne a choisi d'honorer deux Israéliens et un Palestinien auxquels a été conjointement décerné en 1994 le prix Nobel de la Paix en donnant leurs noms à deux voies et un carrefour, malgré les critiques parfois abjectes qu'on a pu alors entendre.
Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin ont été honorés pour leur « action politique qui a appelé à un grand courage des deux camps, et qui a ouvert des opportunités pour un nouveau développement vers la fraternité au Moyen-Orient », ainsi que les sceptiques ou grincheux peuvent le lire (en anglais) sur le site officiel du Comité Nobel.
Les Seynoises et Seynois pourraient être nombreux ce dimanche à s'inscrire dans les pas de ces hommes et, par leur présence, appeler au même grand courage qui a conduit aux accords d'Oslo qui avaient constitué un immense espoir de paix et de fraternité hélas déçu quelques années après.
C'était il y a trente ans. Depuis la deuxième Intifada, et plus encore depuis ce début octobre, tout est à refaire. Mais il faut le refaire. Il le faut.
À La Seyne, nous avons une rue portant le nom du Chevalier de la Barre, de son nom François-Jean Lefèbvre de la Barre, jeune noble soumis à la torture, condamné à faire amende honorable et à avoir la langue tranchée, et finalement décapité et brûlé pour blasphème et sacrilège pour... avoir refusé de saluer une procession religieuse.
Ça ne s'est pas passé dans les temps ténébreux du lointain Moyen-Âge, mais en 1766, au siècle des Lumières qui ont guidé la France et d'autres nations vers la République et sa valeurs.
Chez nous, à La Seyne, on ne s'embarrasse plus trop de laïcité. La municipalité participe à des processions religieuses sous couvert de tradition, et elle a doublé son financement aux écoles privées confessionnelles.
C'est pourquoi j'invite mes concitoyens à participer au rassemblement qu'organise ce samedi 1er juillet à 18 heures 30 le cercle de Toulon-La Seyne de la Fédération de la Libre Pensée, justement à la rue... Chevalier de la Barre.
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« Celle de La Seyne-sur-Mer incarne pleinement la philosophie et l’ambition du programme des maisons “France Services” : accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien dans un lieu proche, accueillant et convivial. »
Ce n’est pas moi qui le dis. C’est l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), c’est-à-dire l’institution publique chargée par l'État de promouvoir ces structures de proximité comme celle qu’on appelle communément chez nous la « Maison des Services ».
Notre « Maison France Services » de La Seyne est ainsi citée en exemple de réussite par l’État.
Or voilà qu’elle risque de disparaître. Ce serait une aberration d’une violence inouïe pour les 44.000 usagers qui bénéficient de ses services et en font la deuxième plus active des 2.538 Maisons France Services de France. Ce serait inacceptable. Comme serait intolérable la résignation qu'affiche la municipalité seynoise. À moins que ce ne soit un choix délibéré...
[Je préviens le lecteur que cet écrit est un peu long, mais je me dois de verser au débat qui s'est ouvert sur le devenir de la Maison France Services des éléments précis de l'histoire de cet équipement majeur dans notre environnement urbain.]
À LA GÉNÈSE, UNE MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT VOULUE PAR L'ÉTAT
Notre Maison des Services a été fondée en 1999, sur sollicitation de l’État qui incitait depuis un an à l’implantation de Maisons de la Justice et du Droit, qui fut le premier des services de proximité rendu à nos concitoyens, assurant une présence judiciaire de proximité, concourant à la prévention de la délinquance, garantissant un accès au droit et favorisant les modes alternatifs de règlement des litiges du quotidien.
Échaudé par les initiatives de l’État qui promeut volontiers de nouveaux équipements en cofinançant leur création et les premières années de leur fonctionnement puis se désengage en laissant aux collectivités locales la charge d’assurer leur pérennité, j’avais, alors adjoint au maire chargé de la politique de la ville, un peu trainé les pieds. J'arguais que la Justice est une compétence régalienne que la Nation se doit d’assumer elle-même. Et je pressentais la difficulté financière qui aurait résulté pour la Ville d’un éventuel abandon de l’État au bout de quelques temps. Apporter une réponse nouvelle aux besoins de la population pour la voir ensuite disparaître aurait été pire que ne pas la créer.
Je pensais m'être trompé, et l'histoire me l'a longtemps prouvé, mais mes inquiétudes d'alors me rattrapent plus de vingt ans après.
UN GROUPEMENT POUR PORTER UN PROJET... D'INTÉRÊT PUBLIC
C’est pour rassurer la Ville que le préfet de l’époque a proposé que la structure nouvelle, appelée à élargir ses missions de service public au-delà de celle d'accès à la justice, soit gérée par un Groupement d’intérêt public (GIP) associant neuf partenaires, dont la Ville, le Département et l'office d'HLM, sous la “tutelle" de l'État représenté par le préfet comme "commissaire du gouvernement". Ce GIP fut créé le 26 avril 1999, il y a presque un quart de siècle (voir ICI).
Et c’est pourquoi, aujourd’hui, si chaque institution apportant ses services de proximité dans le cadre de notre Maison des Services les assure avec ses propres personnels, les cadres et agents assurant la direction, la coordination, la médiation et les services mutualisés sont salariés de ce GIP, garantie de leur pérennité donc de celle de l’ensemble des services rendus aux citoyens à la « Tour du Gère » au pied de laquelle elle est implantée.
SI C'EST D'INTÉRÊT PUBLIC, ÇA SE PROTÈGE ET SE DÉFEND BEC ET ONGLES !
Ce serait donc révoltant que les institutions qui ont présidé à la création de cette Maison des services publics que l’État lui-même qualifie de « véritable institution locale » [voir ICI] et la presse spécialisée « d'îlot d’espoir » [voir ICI] l’abandonnent en rase campagne à son triste sort.
Quant aux personnels du GIP, il est navrant qu'un maire-adjoint s'en tienne à quelques mots de résignation attestant à eux seuls du vil prix qu'il attache au service public et à ses acteurs, contractuels de droit public : « Parmi les employés dont nous comprenons le désarroi, l'un part à la retraite, les deux médiateurs numériques seront repris dans le cadre du label France Service [sic] financés par l"Etat [deux postes avec 30.000 euros annuels, ça m'étonnerait...]. Il reste en effet 4 employés [dont la directrice...] qui seront licenciés et nous ne pouvons que le regretter. C'est toujours une situation terrible à vivre. » Fermez le ban. Circulez. Traversez la rue, vous trouverez un autre job. ( * )
LA MAIRE ET SA MAJORITÉ OPPOSÉES AU SAUVETAGE DU SERVICE PUBLIC
Si l'on ne peut être que dépité à la lecture des écrits de ce maire-adjoint, on doit l'être encore plus du vote émis par le conseil municipal lors de sa séance du 28 mars dernier. Sur proposition du groupe des élus des gauches et de l'écologie, une motion a été soumise à l'assemblée communale, exposant la situation et demandant « que l'État soit saisi et que soit étudiée la pérennité de ce service public, fondamental sur le territoire et le quartier, pour accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien, dans un lieu proche, accueillant et convivial. ».
Les masques sont alors tombés. La position de la maire et de sa majorité est désormais claire, officielle et assumée. La première magistrate l'a exprimé en séance (à 7 mn 49 dans la vidéo en fin de cet article) : « Je vois des élus perdus [aurait-elle perçu que certains de sa majorité auraient eu envie de soutenir cette motion ?...]. Nous votons contre. C'est donc non ! »( * ). Et elle a été majoritairement suivie par ses 24 affidés tandis que, sur les 46 conseillers présents, 19 soutenaient l'initiative républicaine des 4 élus des gauches et de l'écologie et 2 s'abstenaient (voir ICI).
LE DOUBLE LANGAGE DE LA DROITE ET DE L'EXTRÊME-DROITE SEYNOISES
La municipalité seynoise révèle donc sa funeste et triste vision du service public de proximité. Elle révèle aussi son double langage assumé. Ainsi, une autre maire-adjointe affirmait-elle il y a moins d'un an : « Cette France Services est un impératif. Nous avons 45 % de taux de chômage, 65 % de familles monoparentales, une population vieillissante, des personnes en situation d’illettrisme, beaucoup d’habitants bénéficiaires du RSA, certains confrontés à des difficultés multiples de logement, de santé. A tout cela s’ajoute la fracture numérique, et ce sont des personnes que l’on retrouve ici [à la Maison des Services]. » (voir ICI, page 5 sur 7). Et celle-là a voté contre la motion de demande du maintien de la Maison des Services soumise au vote du conseil municipal...
L'équipe majoritaire de la droite municipale ne se distingue pas en matière de duplicité de la minorité d'extrême-droite du Rassemblement National qui s'est abstenue lors du vote de la motion alors que son chef de groupe publiait trois jours plus tard sur sa page facebook : « Les élus du Rassemblement National de La Seyne-sur-mer n’admettent pas la fermeture de la Maison des services publics synonyme de déni social. Ils ne veulent pas que la municipalité tourne le dos à l’accueil de 44 000 usagés [sic], dont 88% de Seynois chaque année. »( * )
UNE GRAVE RUPTURE AVEC LES POSITIONS RÉPUBLICAINES DE TOUS LES MAIRES DEPUIS 1999
Nous assistons là à une véritable rupture anti-républicaine des élus majoritaires d'aujourd'hui avec tous les prédécesseurs de l'actuelle maire.
Tous les édiles républicains, de droite comme de gauche, chez nous comme ailleurs, s'attachent à répondre aux besoins des populations en difficulté d'accès aux offres de services publics, soit du fait de leur éloignement géographique comme en milieu rural, soit par manque de maîtrise des codes administratifs, des outils numériques ou de la langue, nécessitant un accompagnement humain, comme c’est le cas pour beaucoup de résidents des quartiers populaires urbains fragiles.
Jusqu'en 2020, La Seyne n'échappait pas à la règle. Les trois prédécesseurs de la maire ont eu à cœur de placer l'accès aux services publics et au Droit au centre des grands programmes qu'ils ont construits avec l'État et d'autres institutions publiques pour réduire les effets des fractures urbaines, sociales et économiques dont sont victimes beaucoup de leurs administrés, principalement ceux des quartiers prioritaires de la politique de la ville (Berthe, le centre-ville et les résidences d'HLM réparties sur la commune).
LA "MAISON DES SERVICES", OUTIL DE RÉDUCTION DES FRACTURES SOCIALES
J'en veux pour preuve le "Contrat de Ville 2000-2006" (voir ICI) signé entre Maurice Paul, maire de gauche (PCF) de la commune, l'État et d'autres partenaires, qui fixait parmi les objectifs prioritaires « l'égalité devant le service public et l'accessibilité à des services urbains généralisés » (priorité de l'État, page 5 sur 42), « faciliter l'accès aux services publics » (priorité de la Région, même page), l'« amélioration des services publics, (création de services, accès facilité, plateforme multi-services...) » (priorité du Département, page 7 sur 42), l'offre « à tous les habitants des services collectifs qui leurs sont nécessaires »,« soutenir la Maison des Services » (priorités de la Commune, pages 7 et 12 sur 42), mais aussi « promouvoir l’accès au droit en s’appuyant sur la Maison de Justice et du Droit et sur le Conseil Départemental d’Accès au Droit », « faciliter le regroupement et/ou la coordination en un même lieu de toutes les structures qui traitent de l’économie et de l’emploi », « développer la formation des agents d’accueil à la réception des personnes en grande difficulté (aptitude à poser un diagnostic de situation, problématiques de discrimination, d’illettrisme...) - renforcer le pôle emploi/insertion de la Maison des Services » (priorités partagées, pages 13, 15 et 16 sur 42), etc.
Les dispositifs suivants, signés par les successeurs de Maurice Paul et du préfet de l'époque, ont confirmé ces orientations... et les ont élargies à une volonté d'utiliser la Maison des Services et son environnement pour changer l'image du quartier en ouvrant ses fonctionnalités sociales et urbaines au reste de la ville et de l'agglomération...
LA "MAISON DES SERVICES" ET LA "PLACE DES SERVICES", OUTILS DE RÉDUCTION DES FRACTURES TERRITORIALES
Ainsi, le "Contrat Urbain de Cohésion Sociale 2007-2009 (CUCS), reconductible jusqu'en 2012" (voir ICI) et la "Convention du programme national de rénovation urbaine 2005-2009 (PRU)" (voir ICI) signés entre Arthur Paecht, maire de droite (UMP), l'État, la Région, l'office d'HLM et d'autres partenaires, confortent les objectifs précédents, sont définis comme « le prolongement du Contrat de Ville » et ajoutent la volonté des divers signataires « au travers de projets structurants, de soutenir la dynamique de développement des quartiers, leur ouverture vers l’extérieur, leur intégration dans la ville, et l’émergence de représentations positives parmi la population. » (page 4 sur 58 du CUCS).
La Maison des services, la Place des services et les projets structurants d'équipements publics de leur environnement immédiat prévus puis réalisés (création de la médiathèque Andrée-Chedid, rénovations des écoles et du centre social Nelson-Mandela, création de la crèche du Petit Monde) sont considérés dans le PRU comme moyens, pour l'ensemble des habitants de la commune, « d'avoir accès à des services publics, de bénéficier des mêmes moyens de développement social et culturel, d'éprouver le sentiment d'appartenir à une même ville équilibrée » (page 33 sur 42 du PRU).
Enfin, les sept avenants à la convention de PRU que j'ai signés comme successeur d'Arthur Paecht entre 2009 et 2015 ont confirmé ces orientations d'ouverture du quartier Berthe à son environnement urbain et métropolitain.
LA "MAISON DES SERVICES" A POSITIVEMENT ET DURABLEMENT MODIFIÉ LA REPRÉSENTATION DU QUARTIER
De fait, grâce à la continuité républicaine qui s'est exercée durant deux décennies sur cette partie du territoire, et malgré les freins à l'effort de changement d'image qu'a représenté la cristallisation aux abords de la "Tour du Gère" qui domine la Maison des services d'un important trafic de drogue m'ayant conduit à reloger ses habitants et la murer, les résultats sont au rendez-vous. Un ministre chargé de la Ville, en visite sur place, a ainsi relevé « la modification positive que la Maison des Services et la Médiathèque ont apportée à la représentation que les habitants des autres quartiers ont du quartier Berthe et, en retour, le regain de fierté des résidents sur leur environnement de vie et donc sur eux-mêmes. »
Sur environ 45.000 visites annuelles d'usagers à la Maison des Services, ce qui en fait la deuxième plus importante de France par sa fréquentation, 12 % ne sont en effet pas celles d'habitants du quartier. Sans elle, peut-être ces Seynois d'autres quartiers et résidents des communes voisines n'auraient-ils jamais franchi les murs virtuels du quartier-ghetto qu'ils se représentaient. Cette fonction collatérale de requalification urbaine de notre Maison des Services est indispensable.
C'EST LÀ OÙ ILS SONT, EN UN LIEU UNIQUE, QUE DOIVENT ÊTRE SAUVEGARDÉS ET PÉRENNISÉS LES SERVICES RENDUS, PAS EN DÉMANTELANT L'ÉDIFICE !
C'est pourquoi, sauf à vouloir prendre le risque d'aggraver la fracture de la société seynoise et métropolitaine, déjà prégnante par les écarts économiques et l'histoire de l'incohérence territoriale, l'avenir de la Maison des Services est un enjeu structurant qui va bien au-delà de l'offre de réponses aux besoins sociaux de la population de son environnement immédiat.
Les pistes qui émergent au compte-goutte de l'indicible flou dans lequel la municipalité maintient les usagers et les personnels de la Maison des Services ne sont en rien satisfaisantes. Examinons les perspectives retenues, telles qu'exposées lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars et confirmées par le maire-adjoint chargé de la politique de la ville sur sa page facebook...
>« L'accompagnement numérique va être installé à quelques pas dans le nouveau bureau de la tranquillité publique place Adjedj » : c'est un triple non-sens, attestant d'une méconnaissance totale des places et rôles respectifs des services et de leurs agents. D'abord, le fait même d'avoir installé un « bureau de la tranquillité publique » porté par la police municipale à Berthe est en contradiction avec la répartition territoriale convenue avec l'État dans le cadre de la convention de coopération entre les polices nationale et communale ; c'est ce qui avait justifié l'implantation du commissariat au quartier Saint-Jean en 2004, à proximité immédiate de Berthe. Ensuite, quand bien même la Ville aurait opté pour faire du zèle en élargissant le terrain d'intervention de ses agents, un poste de police n'est pas un espace de médiation. Enfin, et surtout, le rôle des médiateurs numériques n'est pas d'être animateurs d'un club d'informatique, mais d'être en appui des usagers des autres services qui nécessitent une maîtrise des outils informatiques et d'Internet : ils ne peuvent être positionnés que là où sont les autres services, c'est-à-dire au sein même de la Maison des Services. Cette aberration à elle seule est de nature à faire perdre le label d'État France Services.
>« La Maison du Droit et de la Justice, destinée à l'ensemble des Seynois, et pas uniquement aux habitants de Berthe, va être relocalisée à l'espace Hermes » : autre non-sens. Le ministère de la Justice précise en effet que ces "MJD" sont « des structures décentralisées mises en place principalement dans les quartiers populaires des grandes agglomérations », afin de « rapprocher la justice quotidienne des citoyens qui y ont difficilement accès » en permettant un « partenariat entre magistrats, associations et travailleurs sociaux ». Le site entre les quartiers Daniel, La Corderie et Tortel où est implanté l'Espace Hermès et cet espace lui-même ne correspondent en rien à l'objectif et n'est pas dans le périmètre d'un de nos deux quartiers populaires prioritaires. Et, surtout, s'il est exact que notre MJD est destinée à tous les Seynois, ce sont malheureusement très majoritairement les habitants de Berthe qui, vivant dans l'environnement le plus compliqué de la commune en matière d'incivilités et d'insécurité, ont besoin des services de la MJD. Enfin, cette relocalisation ferait perdre une bonne part des atouts qu'elle représente pour l'ouverture positive du quartier Berthe par une offre de service qui n'existe pas ailleurs dans la ville.
>« Les associations liées à l'emploi et à l'insertion professionnelle vont être installées au rez-de-chaussée de Berthe C à côté du bureau de la tranquillité publique ». En prévoyant un troisième lieu, en plus du Bureau de la tranquillité publique et l'Espace Hermès, on parachèverait un démantèlement et une balkanisation de notre Maison des Services, dont l'intérêt réside précisément dans l'unicité d'espace d'un ensemble de services, permettant la mutualisation des moyens humains et logistiques et la médiation pour les gens en difficulté, l'échange entre opérateurs sociaux, les passerelles entre services offertes aux usagers qui sont souvent en rupture avec plusieurs codes administratifs et ont besoin d'un accompagnement global.
> Le fait que l'espace soit « très vétuste et dégradé du fait d'infiltrations d'eau » est l'ultime argument avancé par la municipalité pour justifier son choix de démembrement. Comme dit l'adage, « quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage ». Qu'on ne fasse croire à personne que les services de la protection maternelle et infantile (PMI) ont accepté d'assurer leurs consultations de jeunes enfants dans un taudis. Ni que l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM), propriétaire des lieux en ayant pris le relais par absorption de l'ancien office seynois Terres du Sud Habitat (TSH), signataire de toutes les conventions évoquées d'accompagnement social et de rénovation urbaine, qui a assuré les travaux de changement d'usage dans le cadre de la rénovation du quartier ainsi que l'entretien et les réparations, y compris lourdes après l'incendie de 2019, n'est pas en capacité d'effectuer des réfections de plomberie, de plâtrerie et de peinture !
LA "MAISON FRANCE SERVICES" DANS SON ENTIÈRETÉ, DANS SA "MAISON DES SERVICES", DANS SON QUARTIER, DANS SA VILLE ! ET RIEN D'AUTRE !
Il n'est d'autre solution que la pérennité de la Maison des Services, avec toutes les institutions publiques qui ont présidé à sa création et son essor, avec tous les partenaires publics et associatifs qui la font vivre, avec toutes ses offres aux citoyens, avec tous ses personnels, avec toutes les ressources financières et logistiques nécessaires.
Les usagers et les habitants – et pas seulement ceux du quartier Berthe – peuvent et doivent se mobiliser. Ils peuvent notamment signer en nombre la pétition mise en ligne.
La Ville peut et doit revenir sur sa décision.
Les partenaires (Département, Caisse d'allocations familiales, office d'HLM, etc.) qui ont voulu la création de cet outil remarquable peuvent et doivent se remobiliser pour sa survie.
Les institutions qui ont porté les grands contrats territoriaux pluriannuels pour l'accompagnement social, la rénovation et la redynamisation de nos quartiers urbains populaires vulnérables peuvent et doivent s'engager pour sa pérennité. Le quartier Berthe et La Seyne ont bénéficié d'un investissement financier exceptionnel depuis les opérations Habitat et Vie Sociale de la fin des années '70. Ils ont droit, comme la loi et le règlement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) le stipulent, à un accompagnement durable pour que les effets de quatre décennies de politiques publiques ne soient pas réduits à néant par l'usure et l'abandon. C'est l'objet du très officiel plan stratégique local (PSL) convenu entre la Ville et l'État qui doit être activé pour cet enjeu capital.
Et l'État doit jouer pleinement son rôle d'activateur. La boucle ne peut être bouclée. Il fut à la genèse du premier service de proximité déployé, la Maison de la Justice et du Droit. Il ne peut pas assister bras croisés au Big Crunch, l'effondrement terminal, d'un instrument qu'il reconnaît lui-même comme étant d'exception. Son devoir est à la (re)mobilisation des institutions fondatrices et celles qui ont rejoint la belle aventure. Il ne doit pas s'interdire de taper du poing sur la table.
C'est son devoir de régulateur qui doit garantir que, quel que soit le moindre recoin de France, la République est constitutionnellement une et indivisible. Tous les résidents de France – et même ceux qui ne font qu'y passer – ont droit à un même accès égalitaire aux services publics.
Dommage que nous ne disposions pas, dans la batterie de nos institutions, d'une Cour de justice d'équité territoriale...
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( * ) : les remarques entre crochets insérées dans les citations du maire-adjoint – sur sa page facebook le 26 mars 2023 –, de la maire – lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars 2023 – et du chef du groupe du RN– sur sa page facebook le 31 mars 2023 – sont de moi.
Dans l'imposant rassemblement contre la réforme des retraites qui s'est tenu à Toulon ce samedi, j'ai croisé les quatre élus municipaux des gauches et de l'écologie. Ils étaient à leur place, parmi des milliers de Seynois et Varois, qu'ils fussent en activité, ou jeunes en devenir, ou retraités, chômeurs, ouvriers, employés, cadres, techniciens, salariés du public et du privé, et aussi plusieurs chefs d'entreprises de chez nous. Lorsque le peuple est agressé, la place de ses représentants élus doit être à ses côtés. Du moins, quand on donne un minimum de sens au mot "démocratie"...
En revanche, je n'ai croisé ni la maire de La Seyne, ni aucun de ses colistiers, qu'ils lui soient restés fidèles ou qu'ils soient aujourd'hui dans son opposition, ni aucun de ceux qui, après l'avoir combattue, sont venus renforcer sa majorité, ni aucun des élus de l'extrême-droite seynoise et du groupe des "Indépendants". Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'y étaient pas. Car nous étions très, très, très nombreux...
En coupant la poire en deux entre les annonces de la police et celles des syndicats, ça a fait tout de même 15.000 manifestants. Avec une telle foule, on ne peut pas voir tout le monde. Ceux que j'ai crus absents et qui y étaient pourtant me pardonneront. Et, s'ils me le font savoir, je présenterai mes excuses et rectifierai sur ce blog en affirmant leur présence.
EN 2011-2012, TOUTES LES SENSIBILITÉS POLITIQUES LOCALES DÉFENDAIENT LA MATERNITÉ DE L'OUEST-VAR
Lorsque, en 2011, il s'est agi de nous battre contre le projet du gouvernement de droite de fermeture de notre maternité publique de l'Ouest-Var, celle où naissaient le plus d'enfants de tout le département (1500 par an), nous étions côte à côte avec plusieurs de mes collègues maires de communes voisines, pourtant de même sensibilité conservatrice et libérale que le gouvernement d'alors, pour tenter de le faire plier.
En 2012, quand la ministre socialiste de la Santé s'est exonérée des engagements pris par François Hollande, devenu Président de la République, affirmant devant la presse et nos concitoyens avant son élection que, lui Président, « il y aurait toujours des accouchements » dans notre hôpital George-Sand, nous n'avons pas changé d'avis : mes collègues maires de droite, désormais dans l'opposition à la majorité nationale, et les élus de notre équipe, qui étions alors supposés soutenir le nouveau gouvernement de gauche, avons continué à nous bagarrer contre celui-ci jusqu'à l'extrême limite pour essayer de sauvegarder un service public essentiel. Arthur Paecht, mon prédécesseur de droite, était avec moi pour remettre aux collaborateurs de la funeste ministre de la Santé d'alors les 22.000 signatures de nos concitoyens plaidant pour le maintien notre maternité. C'était ça, l'esprit issu de la Résistance.
Seynoises et Seynois, vous êtes de sept à huit sur dix à contester l'abjecte réforme du système de retraite que le libéralisme nous promet. Pardonnez-moi l'expression, mais ça aurait "eu de la gueule" que tous vos élus locaux, quelles que soient leurs familles politiques, vous accompagnent ce samedi pour crier votre détermination à refuser l'indicible. C'est ça, aussi, être un(e) élu(e) local(e). Hélas, seuls les socialistes, communistes et écologistes sont toujours à vos côtés.
NE BAISSONS PAS LES BRAS, DURCISSONS LE MOUVEMENT
Mais, Seynoises et Seynois, même si vous vous sentez abandonnés par une partie de vos représentants communaux, y compris par certains ayant donné à croire qu'ils étaient écologistes ou de gauche, ne vous résignez pas. Et, si, malgré l'ampleur du mouvement, l'État et son gouvernement continuent à faire la sourde oreille et à refuser le retrait de leur indicible projet de réforme, et si les organisations syndicales, les collectifs de lycéens et d'étudiants, et les organisations solidaires, nous appellent à poursuivre et durcir le mouvement jusqu'au blocage économique du pays pour préserver ce qui nous est dû, gagné par nos anciens autour d'Ambroise Croizat, ministre communiste de De Gaulle au sortir de la guerre mondiale, nous devrons être au rendez-vous du combat.
C'est le moins que nous devons aux mémoires de ceux qui ont gravé dans le marbre de notre République les voies de la fraternité. À ceux qui, après des décennies de labeur, presque en âge de faire valoir leurs droits, craignent de voir leur horizon repoussé. Et à nos jeunes qui ont droit à un avenir.
ET SOUTENONS LES GRÉVISTES...
Nous sommes nombreux à prendre part aux manifestations. Mais certains salariés, surtout de très petites entreprises, ne le peuvent pas facilement. Des retraités usés par les ans, des personnes fragiles, ne le peuvent pas non plus. Beaucoup aussi, aux revenus très faibles, hésitent à perdre une journée de salaire en faisant grève.
Ceux qui disposent de ressources suffisantes peuvent en revanche aider les grévistes en versant une contribution volontaire aux "caisses de grève" mises en place par les syndicats pour compenser les pertes de salaire des travailleurs les plus modestes engagés dans l'action et perdant donc une part de leurs salaires.
Pour cela, par exemple et parmi d'autres initiatives, la France Insoumise organise le #GrevEvent que j'invite à découvrir en cliquant sur l'image ci-dessous...
Mensonges sur une supposée urgence à rétablir les comptes du système de retraite, mensonges sur une pension minimale prétendument promise à 1200 euros, mensonges sur une pseudo prise en compte de la pénibilité, mensonges sur l'espérance de vie, mensonges, mensonges, mensonges !
Amis Seynois, la très grande majorité des Françaises et Français est lucide face aux affirmations fallacieuses des bonimenteurs, du Président de la République et son Gouvernement jusqu'aux parlementaires de la droite, autour de leur très réactionnaire chef M. Ciotti, qui se frottent les mains de voir à la manœuvre les soi-disant tenants du « ni droite, ni gauche » pour tenter de réaliser ce qu'eux-mêmes n'ont pas osé entreprendre en 2010 lors de la réforme Woerth sous le gouvernement Fillon-Sarkozy.
Oui, toutes les enquêtes d'opinion l'indiquent : de 65 à 80 % de nos concitoyens sont hostiles à cette réforme qui va démanteler l'édifice solidaire et fraternel qu'ont bâti nos anciens au temps du Conseil National de la Résistance.
Demain, samedi 11 février, à 10 heures 30, soyons des milliers de Seynoises et Seynois à Toulon, sur la place de la Liberté. Nous le devons notamment aux plus jeunes d'entre nous.
UNE TRÈS GRANDE MAJORITÉ DE FRANÇAIS OPPOSÉE À LA RÉFORME
CLIQUEZ POUR AGRANDIR
Malgré le scandaleux matraquage de désinformation et de mensonges d'État que nombre de médias s'emploient à relayer à longueur de journée, vous connaissez l'enjeu et vous avez certainement pris connaissance des analyses de tous ceux, des plus modérés aux plus radicaux, qui sont hostiles à cette très dangereuse réforme.
Mais je me dois de vous livrer tout de même la position arrêtée par mon parti, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), qui, comme toutes les organisations des socio-démocrates, socialistes, communistes, écologistes et insoumis, invite les Françaises et Français, quelles que soient leurs opinions, à renforcer la démarche salutaire de prévention du pire engagée par l'ensemble des syndicats de salariés et des organisations de jeunesse des lycéens et des étudiants.
Prenez-en connaissance en cliquant sur les images de nos documents pour les agrandir.
LE SAMEDI, CHACUN PEUT VENIR RENFORCER LE MOUVEMENT
CLIQUEZ POUR AGRANDIR
Le samedi, c'est possible pour presque tous de prendre part à un rassemblement. Si nous ne faisons pas effort maintenant, alors que le projet de loi est en débat à l'Assemblée Nationale, tous ceux nés après 1960 et les générations à venir vont subir de plein fouet les décisions guidées par seuls intérêts du monde de la grande finance.
Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue. Il peut reculer... s'il prend enfin conscience du refus catégorique de notre peuple.
Seynoises et Seynois, portons demain plus nombreux que jamais la voix de notre ville aussi belle que rebelle, fière d'avoir su se battre pour défendre la République au point de s'être vu décerner la Croix de Guerre pour avoir « résisté aux exigences de l'ennemi ». L'ennemi, aujourd'hui, c'est la classe mondiale des dominants qui font de l'argent sur l'argent et la crise internationale, toujours en campagne sans scrupule pour écraser le peuple, des plus humbles de nos concitoyens aux patrons des moyennes, voire grandes, entreprises qui savent, eux, ce que représente la valeur du travail et de la solidarité par la cotisation sociale partagée.
Je lis que les autorités de la Ville ont souhaité aux Seynoises et Seynois « un Noël scintillant rempli de joie et d’instants chaleureux ». C'est ce que chacun espère pour les autres depuis des temps immémoriaux, en cette période du solstice d'hiver où les jours recommencent à croître et où étaient célébrés, bien avant la fête des chrétiens, les cultes de Mithra ou d'Anahita, Yule ou les Saturnales.
Ce temps de l'année est à la fête, donc. Malheureusement pas pour tous les humains, l'actualité du Monde nous le montre chaque jour.
Et, chez nous, comment ne pas avoir avoir de pensées pour tous ceux des nôtres qui traversent cette période de fin d'année sans qu'elle leur apporte plus de gaieté et de chaleur humaine que leurs quotidiens de victimes de la relégation citoyenne et des inégalités sociales, économiques, de droit à la santé et à la prévention, d'accès à un toit et à un savoir émancipateur ?
QUE SCINTILLENT LES GUIRLANDES URBAINES !
Oh, bien sûr, on fait scintiller les espaces publics de la ville – enfin, presque tous, comme l'a remarqué mon ami Olivier Andrau, conseiller municipal de l'opposition des gauches et de l'écologie. On a organisé le traditionnel thé dansant de nos anciens, concocté comme chaque année un joli programme de festivités, loué un espace à une fête foraine qui, étrangement, ne dérange pas le voisinage jadis prompt à se plaindre de la moindre animation sur la même Esplanade Marine, continué à soutenir les efforts d'animation des commerçants, et assuré l'habituelle remise de colis de Noël aux seniors bénéficiaires du minimum vieillesse.
MAIS QUE SCINTILLE AUSSI POUR BEAUCOUP LA LUEUR DU BOUT DU TUNNEL
Mais qu'a-t-on fait pour prévenir ou s'opposer aux expulsions de leur logement des miséreux locataires de bonne foi de notre bailleur social public métropolitain, réalisées jusqu'à la veille de la trêve hivernale ?
Que fait-on pour revendiquer de l'État qu'il prenne à bras-le-corps l'enjeu de la santé des quartiers les plus paupérisés, où se concentrent les plus forts taux d'incidence des trois pandémies qui nous frappent, alors qu'il ne reste plus que deux cabinets médicaux à Berthe et trois au centre-ville, et que notre service d'urgences hospitalières, surchargé, en manque de moyens, et dont ce n'est pas le rôle, ne peut assurer une fonction de garde médicale de proximité ?
Pourquoi restreindre année après année les appuis communaux au formidable monde associatif de nos quartiers vulnérables qui agit avec constance mais avec de plus en plus de difficulté pour rendre leur dignité aux plus pauvres par l'action socio-éducative, la sensibilisation culturelle, l'accompagnement scolaire, parental et social, et prévient ainsi par l'éveil actif des consciences les risques qui touchent en particulier, sous des formes diverses, les femmes, les jeunes et les seniors : violences, notamment intraconjugales, isolement, enfermement, rupture, déviance, délinquance, embrigadement, intégrisme ?
Pourquoi se dire satisfait du plan de reprise des activités industrielles de la plus grande entreprise du territoire, CNIM, qui s'apparente plutôt à un démantèlement par vente à la découpe, dont des dizaines de salariés ont déjà fait les frais et dont bien d'autres, y compris des sociétés sous-traitantes, pourraient – la plupart de leurs syndicats en ont exprimé la crainte – vivre de bien tristes avenirs, accroissant le nombre déjà trop élevé des Seynois en quête d'un emploi ?
Pour beaucoup, ne scintille guère la lueur du bout du long tunnel.
ET QUE SCINTILLE LA FLAMME D'UNE VILLE QUI SE BAT POUR LES SIENS
Ce ne sont là que quelques exemples. Certes l'usage de la fameuse "trêve des confiseurs" commande qu'on lève le pied sur les polémiques politiques en ces temps dédiés à la convivialité fraternelle.
Mais, si les guirlandes scintillent – au-delà du nécessaire pour la plupart car branchées sur l'éclairage public –, clignotent aussi des indicateurs lumineux d'alarmes qui doivent commander que, dès l'aube de l'an nouveau, la puissance publique locale remonte ses manches pour contribuer à inverser la tendance des déterminismes socio-économiques qui fracturent de plus en plus notre société territoriale et nationale.
Une ville peut y prendre sa part. Elle le doit. En se battant pour tous ses concitoyens et leurs droits.
À tous, les meilleures fêtes possible. Et un avenir vraiment plus scintillant. Il n'y a aucune fatalité.
Les images illustrant ce message sont des cartes publiées en 2016 par le "Collectif pour un Québec sans pauvreté". Je peux les retirer sur demande, bien sûr.
Que n'avais-je pas entendu lorsque j'avais lancé un appel aux communes portuaires françaises de notre littoral méditerranéen, pour que nous nous portions volontaires pour permettre l'accostage des navires humanitaires venus au secours des migrants ayant dû fuir leurs pays de misère ou de répression !
C'était il y a trois ans, à l'été 2019, alors que, comme celui d'aujourd'hui, le gouvernement italien d'alors, issu d'une coalition de partis d'extrême-droite et populiste, durcissait sa posture et refusait l'accueil des bateaux humanitaires dans les ports de la péninsule.
Aujourd'hui, l'aire toulonnaise, la France et sa Marine nationale s'honorent d'ouvrir notre Rade à l'Ocean Viking et ses 230 passagers en détresse, dont quelques dizaines d'enfants mineurs.
2015-2019 : LEVÉES DE BOUCLIERS DES DROITES LOCALES, DE LA PLUS EXTRÊME À LA CENTRISTE LIBÉRALE
Une fois encore, l'extrême-droite varoise et nationale, et malheureusement aussi quelques autres, s'insurgent. C'est abject, comme d'habitude. Mais, étonnamment, pour l'heure, hormis le président de la Métropole toulonnaise, la droite locale, qu'elle soit républicaine ou macroniste, se garde bien de tout commentaire. Concevrait-elle quelque inquiétude à enjeu électoral futur à se féliciter que la France des Droits de l'Homme assume son devoir humaniste et républicain dans un département qui a envoyé sept députés d'extrême-droite sur huit le représenter à l'Assemblée nationale ?...
Souvenons-nous en particulier des cris d'orfraie de ceux qui sont aujourd'hui à la barre des affaires communales seynoises lorsque j'ai approuvé en 2015 et 2016 l'accueil de migrants dans le foyer désaffecté de travailleurs immigrés au Fructidor, lorsque, en 2019, j'ai lancé mon appel aux ports du littoral méditerranéen français, et, l'année précédente, lorsque j'ai acquiescé aux choix de l'État et du Département d'ouvrir à La Seyne deux centres éducatifs d'accueil de jeunes migrants mineurs isolés, à La Petite Garenne et à Saint-Elme.
2022 : MAIS QUE CACHENT AUJOURD'HUI LES SILENCES DE LA DROITE RÉPUBLICAINE ?...
Pour se remémorer les positions assumées de l'équipe municipale que j'animais, j'invite les visiteurs de ce blog à relire...
Et j'invite aussi à relire les réactions de nos opposants d'alors, constituant aujourd'hui la majorité municipale seynoise, devenue bien silencieuse et qui faisait alors bloc avec le Front National, comme préfigurant la "Coalition" contre-nature qui préside à présent à nos destinées locales...
En cet automne 2022, les voix varoises du Front National devenu Rassemblement National continuent d'aboyer leurs incitations au rejet haineux de l'Autre comme elles l'ont fait en réponse à nos choix de 2015 à 2019. Mais la droite seynoise, qui lui emboîtait alors le pas, semble s'être tue. Quel sens donner à ces silences – gênés ? – des élus municipaux et départementaux de notre droite locale ?...
Heureux changement de posture vers la fraternité universelle ?... Ou révélation – ou confirmation – que leurs avis outrés d'alors n'étaient que stratégie préélectorale à un an de l'élection municipale ?...
Outre l'élection du nouveau président du Département du Var, sur laquelle je m'abstiendrai de tout commentaire car relevant d'une affaire interne aux diverses factions de la droite varoise, nos 46 conseillers départementaux étaient appelés ce mercredi à élire leurs 13 vice-présidents.
Là encore, pas question pour moi d'émettre un avis sur les choix politiques d'une assemblée varoise où la gauche n'a aucun élu et dont tous les membres, de droite et d'extrême-droite, votent unanimement le budget, acte majeur de la vie locale, et où, ce mercredi encore, le Rassemblement National (RN) a voté pour un candidat de droite.
Mais comment pas ne relever qu'aucun Seynois ne figure plus parmi les vice-présidents du Conseil départemental, les trois représentants élus de La Seyne, Mesdames Bicais et Onteniente et Monsieur Pontone, étant relégués aux rôles de figurants, simples conseillers départementaux sans délégation du nouveau président ?...
Depuis plusieurs décennies que la droite préside aux destinées de notre département, il ne s'est guère trouvé de période où la deuxième ville du Var n'ait vu l'un ou l'autre des représentants de ses deux cantons exercer une fonction de vice-président. Ce fut notamment le cas de l'actuelle maire de La Seyne qui était jusqu'à ce mercredi 2ème vice-présidente et, bien sûr, d'Arthur Paecht qui occupait – à juste titre si on approuve le principe du cumul des mandats auquel je suis moi-même opposé – la fonction de premier vice-président du Var...
Ça n'empêche pas la terre de tourner, mais on est dès lors en droit de se demander pourquoi, subitement, La Seyne se retrouve de nouveau comme en disgrâce avec les désignations des vice-présidents de ce mercredi. Le président du Var qui estimait que, lorsque j'étais maire, « La Seyne ne répondait pas à [ses] attentes » n'est plus en fonction, et moi non plus. La Seyne est la plus importante commune du département dont le maire est membre du parti Les Républicains, celui auquel appartient aussi le nouveau président du Var. Mystère donc...
À moins que la raison soit à rechercher dans les concomitances des campagnes pour l'élection de deux présidents : celui du Var et celui du parti Les Républicains. Les postures des uns auraient-elles froissé d'autres ? Un petit retour en arrière en images et extraits tirés de la presse locale et de divers réseaux sociaux (cliquez sur le montage ci-dessous pour l'agrandir) pourrait peut-être éclairer la situation... ce qui ne changera de toute façon rien au quotidien bien sombre de nos concitoyens...
La tactique de M. Macron et Mme Borne, flinguant à tout-va la Nouvelle union populaire écologique et sociale dans l'entre deux tours, et alertant le peuple de France sur les dangers des « extrêmes », diabolisant scandaleusement dans le même sac le RN et le pôle progressiste, a fait un flop.
M. Macron avait trois ans en 1981, mais Mme Borne en avait vingt. Qu'a donc pensé il y a 41 ans l'actuelle – et peut-être très éphémère – Première ministre en découvrant les « 110 propositions pour la France » du très dangereux super-trotskyste François Mitterrand ?!?! Ça vaut le coup de faire quelques comparaisons de son projet avec le « programme partagé de gouvernement de la Nupes » que les écolos et les gauches ont soumis aux Français ces dernières semaines...
NON, LES FRANÇAIS NE SONT PAS DES IMBÉCILES
Ça devrait clouer le bec aux agités du bocal du plus haut niveau de l'État qui, après avoir depuis 2017 joué avec le feu et préparé le lit de l'extrême-droite en croyant faire contre notre peuple celui de leurs amis de la finance internationale, tentent d'affoler les Français en les prenant pour des pauvres imbéciles oublieux de l'Histoire. Et, peut-être, ramener au bercail du seul vrai pôle progressiste et humaniste ceux des gauches et de l'écologie qui les ont rejoints, bernés par les sirènes du fameux et fumeux "ni-ni"... Et qui aujourd'hui doivent se mordre les doigts de leur aveuglement.
UN PROJET POUR RÉPARER LES MÉFAITS DES LIBÉRAUX, ET ALLER VERS UNE SOCIÉTÉ PLUS JUSTE ET PLUS DÉMOCRATIQUE
Je n'ai pas tout balayé des programmes respectifs des gauches de 1981 et 2022, mais seulement une vingtaine d'entre eux, parmi les thèmes les plus signifiants. Il est d'ailleurs des sujets qui, quatre décennies plus tard, n'ont plus lieu d'être (l'abolition de la peine de mort, par exemple) et d'autres qui n'avaient pas encore surgi (l'urgence climatique, par exemple). Mais je dois livrer quelques extraits de chacun de ces projets mis en miroir les uns des autres. On réalisera que le programme de la Nupes n'est, ni plus ni moins, contrairement aux affirmations délibérément affolantes d'un président de la République et d'une Première ministre aux abois, qu'un projet de société plus humaine, plus juste, plus solidaire, plus démocratique. Dans le prolongement de celui auquel les Français ont majoritairement accordé leur confiance en 1981 et dont les libéraux ont depuis détricoté la plupart des avancées. Bien loin d'un programme extrémiste.
NI UTOPIE, NI EXTRÉMISME, OU ALORS MITTERRAND ÉTAIT UN GUERILLERO FANATIQUE !
Non, on n'est ni dans l'utopie, ni l'extrémisme. On est juste dans la suite historique des avancées sociales. C'est pour défendre et reconquérir les acquis sociaux, démocratiques et environnementaux foulés du pied par les libéraux, et aller plus loin, notamment au regard des graves enjeux de sauvegarde de la planète qu'on imaginait à peine il y a quarante ans, que les députés de la Nupes vont mener la vie dure au gouvernement et au président de la République.
Cliquez sur les bandeaux comparatifs extraits de programmes de 1981 et de 2022 pour les agrandir...
SUR LES RETRAITES
SUR LES SALAIRES
SUR LE TEMPS DE TRAVAIL
SUR LA FISCALITÉ DES MÉNAGES
SUR L'IMPÔT SUR LA FORTUNE ET LES DROITS DE SUCCESSION
SUR LA TVA DES PRODUITS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ
SUR LE DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS
SUR LES LOYERS
SUR LE DROIT À LA SANTÉ DANS TOUS LES TERRITOIRES
SUR L'ÉGALITÉ DES FEMMES ET DES HOMMES
SUR LE DROIT À L'EXERCICE DE LA FONCTION PARENTALE
SUR L'ÉDUCATION POUR TOUS
SUR LA FORMATION AUX MÉTIERS
SUR LA CULTURE UNIVERSELLE
SUR L'ÉGALITÉ DES DROITS DES IMMIGRÉS AVEC LES NATIONAUX
SUR L'INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE
SUR LA NATIONALISATION DU SECTEUR BANCAIRE
SUR LA DIVERSIFICATION ÉNERGÉTIQUE
SUR LA PRIMAUTÉ DU PARLEMENT SUR LA MONARCHIE PRÉSIDENTIELLE
Ce sera toujours la faute des autres. Les abstentionnistes, la gauche, la droite, le mode de scrutin, le parachutage, la dissidence, la tactique, les coups de billard à mille bandes, les mauvais entourages, les crocs-en-jambe entre copains qui se veulent du bien, les jeunes, les pauvres, la canicule, la fête des pères, et le reste, tout peut y passer pour expliquer l'élection d'un député d'extrême-droite dans l'Ouest Var.
C'est sûrement surtout le triple facteur du rejet de l'arrogante politique ultralibérale de M. Macron ne pouvant, pour certains électeurs, s'exercer, du fait de nos institutions, que par le vote en faveur de l'unique candidat adverse, de l'impact du déficit, depuis des décennies, d'éducation à la citoyenneté, aggravé par le choix délibéré de M. Macron de ne pas faire campagne projet contre projet, voire pas campagne du tout, et du mensonge éhonté de Mme Le Pen qui, sur la retraite, le pouvoir d'achat, les libertés ou les services publics, a vendu un projet strictement contraire aux orientations de son camp qui sont aussi libérales que celles de M. Macron, l'exclusion en plus. Tous ingrédients qui, mélangés et montés en émulsion, font dangereusement vaciller la démocratie.
Tout ça est vrai en bien des endroits du pays et de notre région. Mais, si l'on entre dans le détail de l'élection dans notre circonscription des cinq communes de l'Ouest Var (Bandol, Saint-Mandrier, Sanary, La Seyne et Six-Fours), c'est encore plus évident.
L'ABSTENTION, UN ACTE PEUT-ÊTRE PAS SI INVOLONTAIRE
Le taux d'abstention du second tour (56,5 %) y est plus important que dans le Var (55,1 %) et le pays (53,8 %). À La Seyne, il atteint même 60,3 %, avec des taux record dans nos quartiers populaires vulnérables (68,8 % en centre ville et 83,3 % à Berthe). L'accroissement de l'abstention entre les deux tours (+ 4,8 %) dans notre commune, qui est celle au plus fort taux de pauvreté et au plus faible potentiel fiscal, est tout de même significatif d'un acte volontaire des couches populaires et classes moyennes, marquant leur décision de ne pas choisir entre la candidate incarnant le macronisme et celui d'extrême-droite. On les comprend. Et c'est d'autant plus vrai dans nos quartiers fragiles où cette augmentation de l'abstention entre les deux tours est presque le double du reste de la ville (+ 8,3 %, dont + 6,6 % au centre ville et + 9,4 % à Berthe, là où résident les plus humbles de nos concitoyens).
LE VOTE BLANC ET NUL, PEUT-ÊTRE PAS SI INVOLONTAIRE NON PLUS
Ceux qui, malgré tout, ont fait effort de se déplacer sont aussi significativement plus nombreux à avoir opté pour un vote blanc ou nul entre le premier et le second tour, manifestant également leur rejet à la fois du libéralisme macronien et du libéralisme totalitaire. Avec la 1ère circonscription de Toulon, la nôtre est celle du Var où le nombre de "votants sans choix" croît le plus entre le 12 et le 19 juin (multiplié par 2,8). Là encore, il faut y voir le même acte politique que pour l'abstention. C'est corroboré par le résultat de La Seyne, commune de la circonscription qui est celle dont les habitants votent traditionnellement le plus à gauche et n'avaient plus de candidat au second tour, où c'est même 3,01 fois plus de "votes sans choix" qu'au premier tour qui ont été émis.
UN ACTE DE REJET, FÛT-IL DANGEREUX, DE LA POLITIQUE MORTIFÈRE DE L'ÉTAT LIBÉRAL
Dans la circonscription, l'extrême-droite progresse de 9,5 % entre les deux tours (+ 4077 voix), bien moins que dans le Var (+ 16,5 %), mais elle accroît son score de + 27,2 % à La Seyne (+ 1874 voix), et même de + 44,1 % dans les quartiers vulnérables (+ 37,3 % au centre ancien et + 51 % à Berthe). C'est assurément là un indicateur d'un très grave rejet de la politique du gouvernement, les (rares) votants de nos sites paupérisés, se sentant abandonnés par la puissance publique, ayant saisi le seul bulletin à leur disposition, au risque de se brûler, pour exiger un coup d'arrêt des inégalités.
La candidate macroniste, pourtant issue de la gauche et se revendiquant toujours social-démocrate, n'a enfin pas bénéficié d'un report de voix de l'ensemble des électeurs des gauches, de l'écologie, mais pas plus de ceux de la droite républicaine et des "sans étiquette". On observe sur l'ensemble de la circonscription une déperdition significative de – 16,7 % des suffrages (– 7145 voix) entre l'ensemble des votes du premier tour pour des candidats autres que ceux de l'extrême-droite et son score du second. Mais cette perte de voix de "front républicain" est double à La Seyne (– 3805 voix, soit – 32,3 %). Elle atteint même – 42,6 % dans les quartiers populaires (– 46,1 % au centre-ville et – 40,7 % à Berthe). Malgré les appels plus ou moins explicites à voter contre l'extrême-droite, dont le mien, que certains, à tort ou à raison, m'ont reproché, la détresse est telle que... trop, c'est trop.
HEUREUSEMENT, UN ÉCLAT D'ESPOIR DANS LE PAYS
C'est un cataclysme démocratique que nous vivons sur notre territoire et en particulier sur notre commune. Il ne sert à rien de se dire « si on avait fait comme ci », « si on n'avait pas opté pour ça » et « si, si, si... », et de chercher des causes tactiques localo-locales. Depuis quelques années, élection après élection, nos concitoyens envoient des signaux d'alerte. Leurs choix attestent qu'il ne sont finalement pas si « dépolitisés » que certains voudraient le laisser croire. Ils ont commis de vrais actes politiques tangibles, certes très périlleux pour eux-mêmes, pour dire non au capitalisme.
Dans beaucoup d'endroits du pays, heureusement, ils se sont saisis de l'offre d'alternance de l'unité des gauches et de l'écologie. C'est très bien. Les ultra-libéraux n'ont qu'à bien se tenir. La lutte démocratique ne fait que commencer. Et, s'il leur venait à l'idée de tenter de mettre en œuvre leurs projets mortifères pour notre peuple, ils auront fort à faire entre l'opposition écologique et sociale de l'Assemblée et la voix de la rue. La conscience populaire est avivée. Mèfi !
LA SEYNE RATERA-T-ELLE LE TRAIN DE L'ESPÉRANCE ?
La droite républicaine fera ce qu'elle voudra (chez nous, elle semble avoir d'autres chats à fouetter...). Mais, dans le camp des écolos, des gauches et des humanistes, il faudrait peut-être que, chez nous, et à La Seyne en particulier, l'heure ne soit pas aux règlements de comptes, mais que, conjuguant les forces politiques aux forces sociales, syndicales qui mènent les mêmes combats, associatives qui seraient peut-être bien inspirées de sortir d'une certaine réserve qu'elles s'imposent, et même économiques au regard de leur responsabilité sociétale, dans un élan d'éducation populaire, notamment des jeunes et des plus démunis, on ne rate pas le train vers un avenir plus heureux.
Avec peut-être à la clef un futur vers une VIème République plus démocratique et donc plus mobilisatrice.