12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 07:41

Le feuilleton des aventures la majorité municipale seynoise continue avec de nouveaux épisodes. Mais pas pour le plus grand bonheur des Seynoises et des Seynois. Les sages et vénérables commentateurs de la place Laïk, au bas du marché, qui sert d'agora à notre ville, ne manquent pas de faire des rapprochements avec d'autres événements de politique locale qui ont ébranlé de précédentes équipes municipales, fragilisant et retardant le renouveau de La Seyne depuis la fermeture des chantiers navals.

 

Ces divisions funestes n'ont jamais porté bonheur aux maires qui les ont vécues. Aucun n'a jamais été réélu. Mais, surtout, ainsi que nous le vivons aujourd'hui, ce sont des projets structurants pour la vie des Seynois qui ont été abandonnés avec les alternances revanchardes des maires et de leurs équipes, et au sein même de leurs majorités. Et voilà que ça continue avec la rupture consommée entre la maire et son premier adjoint.

 

Même si ça n'a pas valeur scientifique, j'ai tout de même posé un regard méthodique sur les changements intervenus de premiers adjoints aux maires depuis la Libération de 1945. Et il n'y a pas photo : les turbulences interviennent beaucoup plus lorsque c'est la droite qui est aux commandes de La Seyne.

 

Le tableau ci-dessous est édifiant (cliquez dessus pour l'agrandir).

 

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DEPUIS 1945, SEULS 3 PREMIERS ADJOINTS SUR 15 ONT "TENU" AU MOINS TOUT UN MANDAT

 

Sur quinze premiers adjoints qui ont assisté les dix maires que La Seyne a élus depuis 1945, seuls trois ont été maintenus en fonction pendant l'intégralité d'au moins un mandat de six ans ( * ). Et ce sont tous des premiers adjoints de gauche : Philippe Giovannini, premier adjoint de 1953 au décès de Toussaint Merle en 1969,  auquel il a d'ailleurs succédé, puis Maurice Paul, premier adjoint de Philippe Giovannini de 1969 à 1978, et enfin Raphaëlle Leguen qui fut ma seule première adjointe pendant mes deux mandats, de 2008 à 2020.

 

La durée moyenne de fonction d'un premier adjoint seynois dans ces trois-quarts de siècle est de 1950 jours. Celle d'un premier adjoint de droite est largement inférieure (1152 jours), et celle d'un premier adjoint de gauche est bien plus longue (2266 jours). On est dans un rapport du simple au double entre droite et gauche. Seuls quatre des quinze premiers adjoints ont été en fonction sur une durée supérieure à la durée moyenne ( * ). Trois d'entre eux étaient de gauche : Philippe Giovannini (5864 jours), Raphaëlle Leguen (4474 jours) et Maurice Paul (2807 jours). Le quatrième était de droite : Jacques Lordet, unique premier adjoint de Charles Scaglia (droite) dont il fut un fidèle de 1984 à 1994 (3972 jours).

 

 

SEULS MANDATS SANS TURBULENCE DEPUIS 1989, CEUX DE 2008 À 2020...

 

Sur la période la plus récente, de la fermeture des chantiers en 1989 à l'élection de Nathalie Bicais en 2020, soit les cinq derniers mandats de six ans, La Seyne a connu cinq maires et huit premiers adjoints.

 

Jacques Lordet a cessé ses fonctions avec la démission de Charles Scaglia sous la pression de sa propre majorité de droite en 1994.

 

Maurice Paul, maire de 1995 à 2001, a démissionné en 1997 de sa fonction sans quitter le conseil municipal qui l'a aussitôt réélu pour contraindre, suivant la loi, au remplacement de son premier adjoint Marcel-Paul Magagnosc (gauche) par Francisque Luminet (gauche).

 

Si l'on ne tient pas compte de la démission de Gilbert Collard ( * ) non liée à la vie municipale, Arthur Paecht (droite), auquel des élus de sa majorité, dont la maire d'aujourd'hui, ont mené la vie dure, a dû faire comme Maurice Paul pour remplacer Michèle Joyan (droite) par Gabriel Jauffret (droite).

 

Je suis le seul des cinq anciens maires, accompagné de ma fidèle Raphaëlle Leguen, à ne pas avoir connu de turbulences pendant les douze années de mes mandats. Aucun de mes adjoints, sauf un pour raison personnelle professionnelle, n'a quitté le navire.

 

 

LA MAIRE D'AUJOURD'HUI EN PROIE AUX MÊMES CONFLITS QUE SES PRÉDÉCESSEURS DE DROITE

 

En moins de deux ans de mandat, cependant, la majorité revenue aux affaires seynoises en 2020 autour de Nathalie Bicais semble bien partie pour emboîter les pas de ses prédécesseurs de droite (à l'exception de François Hérisson) dont les équipes ont toutes explosé en vol, et pas forcément de leur fait, mais de celui de certains de leurs colistiers félons.

 

Ce que nous vivons aujourd'hui était hélas prévisible avec une équipe constituée d'un conglomérat friable de factions aux intérêts et visions divergents et aux sensibilités politiques allant de la droite libérale à l'extrême-droite. Trois maires-adjoints (le premier, le troisième et le septième) ont déjà été chassés de la majorité, ainsi qu'une élue d'une autre liste qui avait pourtant fait allégeance. Un groupe de vingt-deux des trente-cinq élus majoritaires s'est constitué contre la maire pour, soi-disant, se rabibocher ensuite avec elle. Avant que ça ne reparte en discordance.

 

Mesurée à l'aune de la continuité solidaire des équipes majoritaires, je me demande si les Seynois n'ont pas été trop imprudents de confier leur maison commune à cette nouvelle équipe de droite...

 

 

DES PROJETS MAJEURS QUI TOMBENT À L'EAU À CAUSE DE GRAVES MÉSENTENTES

 

C'est un spectacle pitoyable qui inquiète les élus de l'opposition des gauches et de l'écologie, pas tant parce que la coopération courtoise devrait être de mise entre élus républicains responsables, ni que le temps et l'énergie que leurs collègues de droite passent à se tirer dans les pattes pourraient être mieux utilisés pour la population, mais parce que, du fait de ces conflits violents sur fond de mensonges et de coups bas entre gens d'une même équipe, des projets majeurs pour les Seynois tombent à l'eau faute d'être gérés avec un minimum de sérieux et d'humilité.

 

Les projets de Bois Sacré et de l'Atelier mécanique, par exemple, maltraités car mal traités, avec leurs possibles conséquences financières, sont de vraies sources d'inquiétude. Les élus minoritaires progressistes du groupe "L'énergie positive" de notre conseil municipal le dénoncent dans un communiqué qu'ils viennent de publier (à lire ICI).

 

Et tout ça, ça ne réjouit personne. N'en finira-t-on jamais ?

 

 

( * ) : Il faut distinguer le cas de Gilbert Collard qui a dû mettre un terme à sa fonction de premier adjoint en 2002 après une seule année de mandat, non à cause d'un conflit avec Arthur Paecht, mais pour raisons personnelles de santé, et celui de Pierre Gouachon qui n'est entré en fonction que pour l'année de fin du mandat de 1989 à 1995, suite au remplacement de Charles Scaglia par François Hérisson, brave homme qui a tenté de sauver les meubles d'une droite alors en perdition.

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10 mai 2022 2 10 /05 /mai /2022 16:12

Le mouvement politique auquel j'appartiens, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de l’Ouest-Var, a salué les accords nationaux de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPes). La GRS les a appelés de ses vœux avec les autres partis de la Fédération de la Gauche Républicaine (FGR) à laquelle elle appartient.

 

Mais la GRS déplore que la déclinaison dans l’Ouest-Var des accords nationaux de la NUPes se soit faite sans prise en compte des réalités locales d’obstination à diviser les gauches et s’acoquiner avec la droite qu’incarne Basma Bouchkara, la candidate choisie par Génération Écologie, parti retenu pour porter le projet dans notre 7ème circonscription. L’illisibilité et les dissensions qui en résultent, ayant déjà entrainé la déclaration d'une candidature concurrente de gauche, peuvent malheureusement être un beau cadeau fait aux libéraux et à l’extrême-droite.

 

Mais il est encore temps pour Génération Écologie de rectifier le tir...

 

LA GAUCHE RÉPUBLICAINE ET SOCIALISTE MOBILISÉE POUR L'UNION

 

Dans notre circonscription, et notamment ses deux plus grandes villes, la GRS est sans relâche la clé de voûte des initiatives d’unité des gauches et de l’écologie.

 

C’est ce qui a permis à ces diverses sensibilités progressistes de retrouver leur place au conseil municipal de Six-Fours par l’implication d'une de nos adhérentes, Valérie Romboni, conseillère municipale.

 

Et c’est ce qui leur a donné d’administrer solidairement pendant 12 ans La Seyne, lorsque, maire, je me suis attaché à maintenir cette union de projet et de personnes, évitant pendant deux mandats municipaux toute division interne dans une ville socialement fracturée.

 

L'ÉTRANGE CHOIX D'UNE CANDIDATE QUI FRATERNISE AVEC LES LIBÉRAUX ET FRAGILISE L'UNITÉ

 

Tel n’est pas le cas de la composante Génération Écologie du pôle écologiste local. À La Seyne, en rupture avec ses orientations nationales, elle s’est employée, en partenariat contre-nature avec le MoDem, parti de droite, à présenter aux élections départementales de 2021 des candidats contre ceux des gauches et même face à ses propres partenaires d’Europe Écologie-Les Verts (EELV).

 

Et c’est ce qui a contribué chez nous à la division fatale du premier tour des élections municipales de 2020, permettant l’élection d’une coalition de droite et d’extrême-droite. De plus, sitôt installées au conseil municipal, les élues Génération Écologie ont rompu le contrat de confiance établi entre les deux tours. Elles ont fragilisé le groupe d’opposition de la gauche unie et des écologistes d’EELV en créant, encore avec un colistier du très macroniste MoDem, un groupe qui n’hésite pas à soutenir la politique désastreuse de la municipalité revancharde et sectaire, notamment en ne s’opposant pas aux budgets annuels qui en sont la traduction.

 

IL EST TOUJOURS POSSIBLE DE CORRIGER LE TIR

 

Les citoyens de notre circonscription, dont ceux des quartiers urbains vulnérables, ont placé un immense espoir dans l’Union Populaire pour laquelle ils se sont fortement mobilisés à l’élection présidentielle dans un magnifique élan démocratique. Ils sont forcément incrédules et déroutés par le choix d’une candidate qui ne peut pas faire consensus, et craignent d’en payer chèrement le prix.

 

Mais la GRS ne veut pas ajouter du chaos à la division ourdie et assumée par quelques représentants locaux de Génération Écologie. La GRS demeure constante dans sa volonté unitaire. Pour (re)gagner la confiance des citoyens qui placent leurs espoirs dans le programme de la NUPes, la GRS appelle la candidate à donner des signes publics, explicites et immédiats, de renoncement à son entêtement à fracturer le pôle progressiste et écologiste.

 

Elle doit dénoncer les politiques libérales nationales et municipales de nos cinq communes, affirmer son soutien aux groupes unis des gauches et de l’écologie de leurs conseils municipaux, et notamment dissoudre ou quitter le groupe fractionnel qu’elle a créé au conseil municipal de La Seyne.

 

Le peuple seynois, en particulier, qui constitue 45 % de l’électorat de la circonscription et a largement promu le projet de Jean-Luc Mélenchon en avril dernier, peut pardonner les errements qui l’ont desservi.

 

C'est la candidate elle-même qui détient les clefs d'un nouvel élan.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 06:10

C'était tellement attendu ! Je salue l'esprit de responsabilité de la grande majorité des socialistes français qui ont choisi par leur vote interne la voie de l'unité de projet avec l'ensemble des sensibilités des gauches et de l'écologie qui s'étaient auparavant entendues entre elles.

 

Ça doit se traduire par des candidatures uniques portant les couleurs de l'Union populaire écologique et sociale, qui, soutenus les militants et sympathisants de toutes les formations politiques partenaires et du monde social et citoyen, regroupés au sein des "groupes d'action locaux", vont promouvoir de belles choses pour l'immense majorité des Français victimes de ce néolibéralisme qui leur fait tant de mal.

 

Il va sans nul doute en être ainsi dans notre circonscription de l'Ouest-Var (Bandol, Saint-Mandrier, Sanary, La Seyne, Six-Fours). Et ce sera une excellente chose.

 

PROCHAINE ÉTAPE : LE CHOIX DES CANDIDATES ET CANDIDATS

 

La prochaine étape est en effet la désignation d'un(e) candidat(e) et de son (sa) suppléant(e). Les partis se sont répartis les circonscriptions à l'échelle de toute la France.

 

Il appartient au parti choisi pour notre territoire de trouver en son sein les deux personnes qui vont incarner ce rassemblement. Mais...

 

ET SI LA DÉSIGNATION RÉSULTAIT D'UN CONSENSUS POPULAIRE ? 

 

Mais... j'ajoute que, pour garantir la mobilisation maximale populaire des gens de l'Ouest-Var qui veulent la victoire (pas facile chez nous au regard de la sociologie de notre territoire) de ce binôme de candidats porteurs du projet anticapitaliste, écologiste et social, et sont prêts à s'investir à cet effet, il serait indispensable que le parti duquel ils seront issus discute du meilleur profil pour les candidats avec l'ensemble des gens, encartés ou pas dans l'un ou l'autre des mouvements, qui agissent dans le "groupe d'action local de La Seyne" qui est, par les accords nationaux, le lieu où s'organise et s'orchestre la campagne, donc logiquement l'instance souveraine de celle-ci.

 

Ce serait une belle démarche démocratique novatrice et la certitude d'une mobilisation majeure, à l'image de celle que l'on a connue pour l'élection présidentielle, notamment dans nos quartiers populaires seynois, de jeunes, de femmes, de gens qui ne croyaient plus guère à la politique. Ne les décevons pas.

 

DES CANDIDATS AU PROFIL IRRÉPROCHABLE ET RASSEMBLEUR

 

J'en émettais il y a peu le vœu, devenu une exigence absolue à présent que tout le monde est rassemblé, le duo devra être constitué de personnes « adhérant clairement et totalement au programme partagé de l'Union Populaire [désormais Nouvelle union populaire écologique et sociale], connues et reconnues dans leurs territoires, irréprochables quant à leur esprit unitaire, faisant consensus entre toutes les sensibilités par leur ancrage politique à gauche, et, pour celles et ceux qui siégeraient déjà dans des collectivités locales, par leurs histoires personnelles d'élus jamais entachées de quelque concession aux libéraux qui, dans les communes et cantons, administrent la quasi totalité du département. »

 

PRÉVENIR LE RISQUE D'UNE FAUTE POLITIQUE FATALE

 

Et je concluais en indiquant que « déroger à ces exigences risquerait de faire voler en éclats la démarche de rassemblement qu'attendent nos concitoyens. Ce serait une faute politique très grave. »

 

Je le réaffirme maintenant que le projet est partagé par tous. Dans le contexte difficile de nos communes littorales, le moindre faux-pas dans le casting serait dramatique, compte tenu en particulier des forts ancrages des candidats déjà désignés par la droite républicaine et l'extrême-droite qui seront de redoutables adversaires.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
3 mai 2022 2 03 /05 /mai /2022 09:42

C'est tout de même étrange que les médias, dont la presse régionale provençale et azuréenne, ne parlent presque que des longues mais nécessaires palabres entre les diverses sensibilités des gauches et des Verts pour parvenir à l'unité de projet du « pôle social et écologiste » en vue des élections législatives, et surtout en pointant les points de difficultés, tandis qu'elle n'évoque que fort peu les bisbilles au sein de l'extrême-droite d'une part et du pôle néolibéral et de droite d'autre part. 

 

C'est bizarre parce que, tout de même, pour une fois, les progressistes sont à deux doigts de s'entendre largement. Tandis que chez les autres, il semble que c'est loin d'être gagné...

 

L'EXTRÊME-DROITE TRÈS LOIN DE LA VOIE DE SON UNITÉ

 

Du côté des fascistes et fascisants, les voix obtenues à la présidentielle sont finalement très partagées : Zemmour et Dupont-Aignan ont récolté dans le Var plus du tiers des voix de l'extrême-droite (16%), modérant ainsi (ouf !) le vote pour Le Pen (31%). Dans les Alpes-Maritimes, c'est encore plus marqué : plus de 16% pour les premiers et moins de 27% pour la seconde.

 

Les mouvements politiques de ces trois-là ne semblant guère disposés à s'entendre, un scénario similaire reproduit aux législatives pourrait écarter de légitimes inquiétudes. Aucun républicain ne pleurera de les voir se tirer dans les pattes.

 

LE CAMP LIBÉRAL ÉCLATÉ EN DE MULTIPLES PARTIS CONCURRENTS

 

Du côté des néolibéraux de droite et macronistes, ce n'est guère évoqué, mais ça ne semble pas aller beaucoup mieux. Outre La République En Marche (LREM) et le MoDem, qui déjà se tirent la bourre, s'ajoutent ça et là à la cacophonie le parti Agir, le Parti Radical, les partis des gens jadis de gauche aspirés par les sirènes du ni-ni macronien (les anciens socialistes de Territoires de Progrès ou de la Fédération progressiste, les anciens écolos de En Commun, les anciens souverainistes de gauche de Refondation républicaine), et surtout le parti Horizons, dont sont membres ou proches pas mal de figures varoises et maralpines de droite naguère engagées chez Les Républicains, ayant entrainé avec eux des bataillons entiers de leurs troupes.

 

RÈGLEMENTS DE COMPTES ENTRE BONS AMIS DE TOUJOURS

 

Que vont penser les Seynois de l'éclatement de la majorité de Mme Bicais, qui feint d'être unie autour de la candidature de M. Vincent alors que plusieurs de ses membres lui préféraient M. Capobianco, adjoint démis, sans compter le départ de M. Mansour, autre adjoint à la maire, des Républicains pour Horizons et, pire, le soutien de M. Tassisto, lui aussi adjoint, à Mme Le Pen qui n'embarrasse manifestement pas sa chef de file ?

 

Et quid de la députée LREM sortante, Mme Guérel ?

 

Et que vont ainsi comprendre les Toulonnais des candidatures concurrentes déjà annoncées de MM. Chenevard et Vitel, membres il y a quelques mois du même parti Les Républicains ?

 

SUR L'AIR DE « J'ARRIVE, EFFACEZ-VOUS »

 

Que sera l'issue des décisions des instances macronistes pour la circonscription de la grande ceinture toulonnaise (d'Évenos à Solliès-Pont en passant par le nord de Toulon) où la légitimité de la députée LREM sortante, Mme Muschotti, est vivement contestée par M. Falco, tout nouveau macroniste qui annonce soutenir contre elle la candidature de M. Musso, autre récent transfuge de la droite, alors qu'elle est seule députée de la majorité présidentielle  issue de la gauche dans la grande aire littorale varoise, et donc a minima unique caution locale du refrain « et de droite et de gauche » (autre version du « ni-ni ») du Président réélu ?

 

Sans compter l'autre candidature de droite, celle, légitimiste des Républicains, en la personne de M. Argento.

 

MIEUX VAUT PERDRE UN PEU DE TEMPS POUR BIEN FICELER L'UNITÉ DE PROJET

 

De tout ça, on n'entend beaucoup moins parler que du report de quelques heures des discussions entre les Insoumis et leurs partenaires écologistes, socialistes et communistes.

 

On n'est pas à quelques jours près, l'important est que l'accord sur le projet soit obtenu au niveau national.

 

ET MIEUX VAUT RÉFLÉCHIR À DEUX FOIS AU CHOIX DES CANDIDATS QUI DEVRONT INCARNER LE PROJET PARTAGÉ

 

Quant aux candidatures uniques des gauches et de l'écologie, il sera impératif, lorsque les huit circonscriptions du Var seront réparties entre les divers mouvements politiques, de ne pas faire d'erreur de casting.

 

Il faudra qu'elles soient incarnées par des personnes adhérant clairement et totalement au programme partagé de l'Union Populaire, connues et reconnues dans leurs territoires, irréprochables quant à leur esprit unitaire, faisant consensus entre toutes les sensibilités par leur ancrage politique à gauche, et, pour celles et ceux qui siégeraient déjà dans des collectivités locales, par leurs histoires personnelles d'élus jamais entachées de quelque concession aux libéraux qui, dans les communes et cantons, administrent la quasi totalité du département.

 

Déroger à ces exigences risquerait de faire voler en éclats la démarche de rassemblement qu'attendent nos concitoyens. Ce serait une faute politique très grave.

 

 

Pur hasard, j'ai été questionné par un journaliste de Var-matin sur le sujet. Un article est paru ce 3 mai, jour anniversaire de la victoire du Front Populaire en 1936, que j'ai voulu évoquer en illustrant cet article de documents d'époque...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
29 avril 2022 5 29 /04 /avril /2022 03:24

 

Dans une déclaration à la presse, l'adjoint au maire chargé de la culture prête à l'équipe que j'animais de 2008 à 2020 des propos totalement imaginaires au sujet de l'ancien pèlerinage catholique du premier mai qui conduisait autrefois nos concitoyens en procession à la chapelle de Notre-Dame-du-Mai.

 

Selon lui, nous aurions en effet déclaré « à plusieurs reprises » que cet événement ne serait « qu'un rassemblement de cathos ». Et cela, explique le journaliste, justifierait que la commune aurait « cessé de participer à l'organisation de ce rendez-vous ». 

 

Ce n'est absolument pas exact.

 

 

D'une part, la commune n'a jamais pris part à l'organisation de cet événement cultuel depuis des décennies, puisque la loi, en vigueur depuis cent-dix-sept ans, de séparation des églises et de l'État le lui interdit. Elle n'a donc pas pu « cesser » de le faire pendant les douze années de mon mandat.

 

Mais il est surtout complètement déplacé qu'un élu prête à d'autres qui l'ont précédé des propos fallacieux sur les choix religieux de nos concitoyens qui relèvent de leur stricte sphère privée. Cela ne peut que monter les Seynois les uns contre les autres dans une période de grande fracturation de la société.

 

L'OBLIGATION DE DÉMENTIR

 

Et cela m'a obligé, par le communiqué ci-dessous, à demander au journaliste de publier un démenti après avoir lu l'article en question...

 

« Je déments formellement que la municipalité que je présidais ait porté quelque appréciation que ce soit sur les participants au pèlerinage historique de Notre-Dame-du-Mai, ainsi que l’affirme sans preuve M. Baviera, maire-adjoint chargé de la culture, et non des cultes, qui devrait ainsi s’abstenir de tout sermon ou homélie.

 

« Ceci étant, qu’une municipalité, à la limite des prescriptions de la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’État, soutienne l’initiative d’une association patrimoniale pour l’organisation matérielle d’un événement traditionnel, cela s’entend. C’est ce que mon équipe a assumé avec constance pour la fête de la Saint-Pierre à Saint-Elme ou la crèche des fêtes calendales.

 

« Mais qu’elle organise et promeuve une procession et un service religieux semble plus difficilement justifiable. Il appartiendra au contrôle de légalité de l’État et à la Chambre régionale des comptes d’apprécier l’usage fait des ressources publiques communales pour cet événement.

 

« Au-delà, après le doublement du financement communal à une école privée confessionnelle tandis que diminuaient de 20 % les subventions aux associations socio-éducatives laïques, les républicains seynois, qu’ils soient adeptes d’une religion quelconque, qu’ils soient athées ou libres-penseurs, sauront évaluer, en ces temps de fracture sociale de la Nation révélée plus que jamais par le scrutin présidentiel, le parti pris de la « coalition » municipale dont certains membres ont soutenu la candidate de la haine et de la ségrégation. »

 

UN COUP DE CIBOIRE SUR LA CABUCELLE

 

Cependant l'adjoint au maire persiste et signe après que le journaliste a publié quelques mots de mon communiqué.

 

Mais, vu le sujet de la discorde, je ne vais pas ressasser que M. Baviera est... de mauvaise foi.

 

En tout cas, la question le tarabuste. Déjà, en 2009, il déplorait dans le même journal à propos du 1er mai que « les élus seynois [de l'équipe des gauches et de l'écologie] préfèrent aller manifester à Toulon avec les syndicats » (sous-entendu... plutôt que suivre le clergé et ses ouailles jusqu'à notre Bonne Mère).

 

Et ça m'avait conduit à l'époque à réagir dans ces termes : « Quand on pense que son parti (le Parti radical) fut à l'origine des lois républicaines sur la laïcité (c'est rappelé sur son site internet), ça laisse pantois... Combes, Clémenceau, Pelletan, revenez vite ! Ils ont pris un coup de ciboire sur la cabucelle ! »

 

Treize ans plus tard, il n'y a pas eu de miracle. Le coup de ciboire laisse encore des séquelles.

 

 

 

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26 avril 2022 2 26 /04 /avril /2022 06:32

Si certains éditorialistes font tant de foin autour du projet de rencontre nationale entre les Socialistes et les Insoumis prévue ce mercredi, mettant en exergue les possibles – et probables – points de discorde sur le projet, c'est qu'ils sentent que ceux-ci pourraient être dépassés, que la mayonnaise pourrait bien prendre, et que l'Union populaire pourrait être au rendez-vous.

 

C'est plutôt bon signe. Notre peuple en a tant besoin.

 

Les médias n'en ont pas fait autant lorsque les Insoumis, les Verts, les Communistes, les Anticapitalistes et ceux de « L'Engagement », le mouvement d'Arnaud Montebourg, ont enclenché de semblables démarches. Symboliquement, en effet, un accord intégrant le Parti socialiste marquerait le retour de celui-ci aux fondamentaux de l'historique SFIO, le "parti-père" des grands courants des gauches, et ouvrirait la voie de la concrétisation de l'unité complète de projet des gauches et de l'écologie, des socio-démocrates à la gauche radicale, qui pourrait bien augurer d'une espérance possible pour les classes populaires et moyennes. Et ça, ça inquiète certains.

 

CHASSEZ LE NATUREL AUTOCRATIQUE, IL REVIENT AU GALOP

 

C'est d'autant plus nécessaire que, un peu vite oublieux du fait que seul un cinquième de l'électorat français, soit 14% de la population, a choisi son projet le 10 avril et que les Françaises et Français qui l'ont élu ont pour la plupart voté contre l'extrême-droite et non pour lui, M. Macron a eu tôt fait de faire annoncer par son lieutenant M. Le Maire que la retraite à 65 ans pourrait bien être imposée de force, sans vote de l'Assemblée Nationale, alors même qu'il laissait croire dans l'entre deux tours que, finalement, tout ça pouvait être discuté.

 

Légitimé par l'élection, le naturel autocratique de M. Macron revient au galop. On ne va pas vers les beaux jours.

 

AUCUNE DIVERGENCE SUR LE PROJET N'EST INSURMONTABLE

 

Sur le retour à la retraite par répartition à partir de 60 ans, sur une réforme des institutions conférant au Parlement, émanation du peuple souverain, plus de pouvoir qu'à l'exécutif et, a fortiori, qu'au Président de la République, sur l'augmentation des salaires des plus démunis et des classes moyennes, sur l'abrogation de la Loi Travail, dont on fait à tort supporter la responsabilité à la ministre Myriam El Khomri alors que c'est Emmanuel Macron, alors ministre de François Hollande à Bercy, qui l'a ficelée, et sur la plupart des points du projet de L'Union Populaire, les Socialistes peuvent s'entendre avec les autres acteurs des gauches.

 

Ils ne devraient même pas avoir à subir l'humiliation d'une reconnaissance du bilan médiocre du quinquennat de 2012-2017, puisqu'ils l'ont fait dès janvier 2019« Nous sommes apparus comme incapables d'incarner une réelle alternative au libéralisme mondialisé, une protection face aux nouvelles menaces. » (Olivier Faure, premier secrétaire du PS)

 

AU NATIONAL ET AU LOCAL, ÉCHANGEZ, ÉCHANGEZ, ÉCHANGEZ !

 

Dans ce contexte, et sans attendre que les échanges nationaux aboutissent entre les diverses composantes d'un pôle social, démocratique et écologique commun, les instances locales de la 7ème circonscription législative de La Seyne et l'Ouest-Var des mouvements politiques que sont la GRS, la FI, le NPA, le PCF, le POI, le PS, les Verts, et les autres, doivent se parler.

 

C'est ce qui s'est passé ailleurs, comme non loin de chez nous dans le Vaucluse...

 

Que nos partis n'oublient pas qu'ils ont l'absolue nécessité de s'entendre sur une plateforme commune, débouchant sur une candidature unique. Le Rassemblement National a recueilli dimanche 37.000 voix dans la circonscription de nos cinq communes (Bandol, Saint-Mandrier, Sanary, La Seyne, Six-Fours), soit 53% des suffrages. Le fait que ce sera évidement très difficile de gagner sur notre territoire ouest-varois ne peut cependant justifier que chacun y aille sous ses propres couleurs, "à l'ancienne", juste pour se compter.

 

MÊME DANS L'OUEST-VAR, TOUT ESPOIR N'EST JAMAIS PERDU

 

D'ailleurs, tout n'est pas joué d'avance. Au premier tour, dans notre 7ème circonscription, le total des voix des candidats des gauches et de l'écologie est à 23%, contre 25% pour M. Macron. Moins de 1400 voix les séparent. Mme Pécresse n'a obtenu que 5%. Avec près de 30.000 abstentionnistes et votes blancs et nuls, un réservoir de 28% d'électeurs inscrits existe, notamment dans les quartiers populaires seynois (environ 2500 abstentionnistes au premier tour).

 

Un binôme unique des gauches et de l'écologie peut figurer au second tour législatif face à l'extrême-droite qui a tout de même convaincu 45% de nos concitoyens au premier tour présidentiel, mais qui peut être divisée (Le Pen n'a obtenu "que" 29% des voix, Zemmour et Dupont-Aignan totalisant les autres 16%). Et, face à l'extrême-droite haineuse, tout peut arriver... si la droite républicaine est vraiment... républicaine. Ce qui n'a hélas pas toujours été le cas...

 

AYEZ CONFIANCE DANS L'ÉLAN RÉPUBLICAIN JEUNE, FÉMININ ET POPULAIRE !

 

Et que nos partis n'oublient pas qu'une force populaire exceptionnelle de la jeunesse, des femmes et de la diversité s'est fait jour et a manifesté son exigence d'être actrice du changement comme ça ne s'était pas vu depuis très longtemps.

 

Elle doit être au cœur de l'incarnation de l'alternance. L'en exclure serait une faute politique, sociale et sociétale lourde et aux effets durables.

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
25 avril 2022 1 25 /04 /avril /2022 13:05

Quelques analyses personnelles à l'issue du second tour de l'élection présidentielle dans le Var, dans la métropole du Grand Toulon et à La Seyne, avec un regard particulier sur nos quartiers seynois d'habitat social qui peuvent être fiers d'eux-mêmes.

 

On peut le dire : la démocratie et la République leur doivent beaucoup.

 

Explications...

 

 

LE VAR ET LA MÉTROPOLE TOULONNAISE EN GRAND DANGER DE TOTALITARISME

 

Le Var continue à pencher dangereusement vers l'extrême-droite qui recueille 55% des suffrages. Seules 20 communes sur 153 ont placé le candidat républicain en tête, soit trois fois moins qu'en 2017. Cette évolution, illustrée par l'image ci-dessous, est fort inquiétante.

 

Dans notre métropole Toulon Provence Méditerranée, notamment, la candidate d'extrême-droite arrive en tête, recueillant plus de 107.000 voix, soit 52% des votes. Même à Toulon, dont le maire est un supporter récent mais actif de M. Macron, le président réélu ne devance Mme Le Pen que de 577 voix sur près de 73.000 votants. En 2017, Mme Le Pen n'était en tête que dans une seule de nos douze communes, elle l'est aujourd'hui dans huit d'entre elles.

 

LA SEYNE ET L'OUEST-VAR EN FÂCHEUSE SITUATION

 

La Seyne en fait hélas partie, avec 52% des électeurs ayant opté pour le vote fasciste. C'est vrai dans la plupart des quartiers de la ville. On doit s'inquiéter pour les élections législatives prévues en juin prochain.

 

Dans notre 7ème circonscription de l'Ouest-Var, où le candidat du Front National avait en 2017 séduit moins de 16.000 électeurs (43%), le même ou un autre futur candidat d'extrême-droite pourrait a priori compter sur les 37.000 suffrages qui se sont portés ce dimanche sur Mme Le Pen. Effrayant.

 

MALGRÉ LA POUSSÉE D'EXTRÊME-DROITE, LE SUD SEYNOIS PLUTÔT PLUS RÉPUBLICAIN QUE LE NORD, ET BIEN PLUS QUE LE CENTRE

 

Dans la partie seynoise de l'ancien canton de Saint-Mandrier, c'est-à-dire les quartiers plutôt résidentiels au sud d'une ligne partant approximativement de Barban à l'ouest jusqu'au Fort de l'Éguillette à l'est, en passant par les Quatre Moulins, le Pont-de-Fabre et le Fort Napoléon, Mme Le Pen ne devance certes M. Macron que de moins de 200 voix. Mais cette première position de l'extrême-droite est une situation inédite, ces quartiers votant traditionnellement pour la droite républicaine. La maire, soutien du « programme fondamental » de M. Macron, à laquelle leurs habitants ont pourtant majoritairement fait confiance en 2020, n'a pas réussi à endiguer cette vague vers l'intolérance et la fracture entre citoyens.

 

Dans l'ancien canton de La Seyne, au nord de cette même ligne, sauf à Berthe et au centre, Mme Le Pen obtient en revanche 53% des suffrages, atteignant même près de 55% dans les zones situées en périphérie des quartiers populaires prioritaires de Berthe et du centre ancien, comme si l'effet "voisinage de l'Autre, du Différent, de l'Inquiétant" avait joué, ainsi que ce fut le cas dans les communes rurales, dans le sens du rejet de la démocratie.

 

LE RETOUR DE BÂTON DE L'ABANDON DU CENTRE-VILLE 

 

Le centre-ville, pour sa part, a voté à 65% pour la candidate fasciste. Notre cœur historique ne cesse de se paupériser et ne voit toujours pas démarrer d'action ambitieuse et prioritaire pour la restructuration et la diversification de l'habitat, la lutte contre les marchands de sommeil dans les trop nombreux taudis, et la rénovation du cadre urbain, alors que le Nouveau programme national de rénovation urbaine qui était prêt à être signé avec l'État fin 2019 n'a été finalisé que très récemment, après de trop longs atermoiements de la maire qui a contraint la métropole à en renégocier les termes.

 

La droite nationale de M. Macron paye ici le prix politique de l'obstination de la droite locale de Mme Bicais à défaire ce qu'avaient engagé ses prédécesseurs. On n'inversera pas la tendance avec seulement des jardinières, des statues et des fresques murales, si artistiques soient-elles, avec des animations festives ou culturelles s'adressant plus aux visiteurs qu'aux résidents, avec une visibilité policière accrue, mais sans consigne de proximité et de relation aux habitants (comment s'en étonner avec comme pilote un maire-adjoint soutien de Mme Le Pen ?...), ce qui conduit à l'effet inverse et accroît le sentiment d'insécurité, avec l'abandon des programmes majeurs d'un complexe de cinéma, de reconstruction d'une crèche et la valse hésitation pour celle d'une école, ou avec des initiatives mettant la charrue avant les bœufs comme la révision prématurée de la circulation automobile sans concertation avec les riverains.

 

LES GENS DE BERTHE CHAMPIONS DE LA DÉMOCRATIE, HEUREUSEMENT POUR TOUS !

 

Il n'est que dans nos ensembles d'habitat social qu'un formidable sursaut démocratique a pu s'observer. Chez les habitants des neuf communes varoises ayant bénéficié de la "politique de la ville", l'écart entre Mme Le Pen (50,9%) et M. Macron (49,1%) est de 8 points moindre que dans le reste du département.

 

Et notre quartier Berthe se singularise très positivement. Ses électeurs se sont déplacés bien plus qu'habituellement pour aller voter, avec "seulement" 46% d'abstention (contre 41% au premier tour, une partie des électeurs de gauche s'étant manifestement abstenus) alors qu'elle avoisinait les 70% aux précédents scrutins.

 

Dans les cinq bureaux de vote de Berthe, même s'il y a eu une déperdition de reports potentiels du fait de la décevante non qualification de M. Mélenchon, nos concitoyens les plus pauvres et les plus ostracisés ont dépassé leurs rancœurs pourtant grandement justifiées par la politique antisociale et stigmatisante de M. Macron pour utiliser les bulletins de vote à son nom afin de sauver la démocratie, et lui ont accordé 59% de leurs suffrages. Si l'on s'en tient aux trois bureaux de vote de la partie de Berthe n'ayant que du logement social public et presque aucune résidence privée, les votes ont été à 66% en faveur du candidat républicain, et il réalise même 71% dans l'un d'entre eux.

 

LES YEUX OUVERTS ET SANS ILLUSION, LE PEUPLE VULNÉRABLE DE FRANCE AU SECOURS D'UN CHEF D'ÉTAT QUI L'OSTRACISE

 

C'est le seul signe encourageant de ce vote. Celles et ceux que le président-monarque méprise et enferme depuis cinq ans dans la misère et la relégation, celles et ceux qui sont trop souvent ignorés voire désignés comme boucs émissaires par la majorité municipale seynoise, sont ceux de nos concitoyens seynois qui se sont levés avec le plus de ferveur pour défendre la République. Les démocrates de notre commune et de notre métropole leur doivent un vrai coup de chapeau et une sincère gratitude. 

 

C'est d'ailleurs le cas dans la plupart des quartiers populaires vulnérables de France qui, après avoir grandement soutenu le projet de M. Mélenchon (60% chez nous), ont fait fi de leurs légitimes aigreurs et ont voté à 69% non pas pour le programme de M. Macron (car ils ne se font aucune illusion sur le retour qu'ils peuvent attendre d'un président ultralibéral au seul service des nantis) mais pour sauvegarder les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, de démocratie et de laïcité que Mme Le Pen entendait fragiliser.

 

LES PARTIS DES GAUCHES ET DE L'ÉCOLOGIE ONT LE DEVOIR D'ENTENDRE LA VOIX DU PEUPLE

 

Forts de leur jeunesse et de leur esprit de solidarité, nos concitoyens de Berthe constituent en tout cas un solide point d'appui pour l'avenir. Et celui-ci commence aujourd'hui dans la perspective des élections législatives de juin. Puissent les partis politiques, ici et ailleurs, en tirer les leçons. Porter les aspirations populaires d'un monde meilleur suppose, chez nous plus qu'ailleurs au regard du poids du bloc fasciste départemental et de la droite varoise recomposée en coalition républicano-macroniste, de s'appuyer sur les forces vives qui ont émergé en leur donnant toute leur place comme acteurs du changement, et de s'imposer une absolue unité de projet social, écologique et démocratique.

 

Et celle-ci ne peut se traduire que par des candidatures à la députation unitaires et uniques, de la social-démocratie à la gauche radicale. Partout. Donc dans la circonscription des cinq communes de l'Ouest-Var. Toute autre stratégie, non seulement serait suicidaire, mais constituerait surtout une insulte méprisante aux plus humbles qui ont grand espoir de changement et ont su montrer la voie juste.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 21:59

Ce dimanche, contrairement à 2002 et 2017, ce ne sera pas sans états d'âme que j'utiliserai le bulletin où sera écrit « Macron » pour empêcher le fascisme haineux, raciste et stigmatisant de faire vivre à notre pays, et notamment à ceux de ses habitants qui sont déjà les plus ostracisés et les plus malheureux, bien pire que ce qu'il subit déjà avec les politiques ultralibérales que leur impose depuis cinq ans l'autre candidat.

 

Mais je dois le faire pour mes petits-enfants dont les arrière-arrière-grands-pères, en Auvergne, en Provence et en Italie, ont payé très cher pour s'être engagés contre les dictateurs et collaborationnistes des années 1920 à 1945 dans lesquels des peuples aveuglés avaient hélas placé leurs espoirs.

 

Et surtout, déjà, doit se préparer le "troisième tour" de l'élection, celui des législatives. Elles peuvent permettre, alors que les Français sont partagés en trois blocs à peu près égaux, d'extrême-droite, de droite, et de gauche, l'élection d'une majorité de députés qui, quel que soit le vainqueur de dimanche, lui imposeront, conformément à la Constitution, un projet et un gouvernement de liberté, de justice sociale et de sauvetage de la planète.

 

MÉFIONS-NOUS DES SONDAGES : LE PIRE N'EST PAS À ÉCARTER

 

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Les sondages donnent certes M. Macron gagnant à 56 ou 57 %. Je comprends ceux qui souffrent chaque jour un peu plus de ce qu'il nous impose avec arrogance et qui, se croyant assurés au vu des enquêtes d'opinion de ne pas subir le pire que la candidate fasciste projette en tentant de le masquer, veulent montrer leur rejet de la politique d'aujourd'hui en s'abstenant ou en votant blanc ou nul. Nul n'a le droit de les blâmer. Ils sont trop en souffrance.

 

Les sondages ont cependant montré leurs limites. Mélenchon était crédité de 16% des voix. Il a obtenu 22%. Dans un duel, 6% d'écart, auxquels peuvent s'ajouter environ la moitié des 12 à 13% de gens se disant certains d'aller voter mais n'ayant pas encore fait leur choix, ça peut faire basculer une prévision. Le risque fasciste est réel. Et les luttes qui seront de toute façon indispensables pour contrer les politiques inégalitaires et antisociales que réservent à la France l'un comme l'autre des candidats seraient bien plus dures à conduire face à un gouvernement totalitaire, s'attaquant à la liberté d'expression, encore plus violent, plus policier, tel que le rêve Mme Le Pen qui, ainsi que l'a relevé un éditorialiste de Var-matin, voit « son vernis de dédiabolisation s'écailler » dans la dernière ligne droite et révèle son vrai visage de fanatisme, d'intolérance, de haine et de fracture de la Nation par la stigmatisation de boucs émissaires.

 

VERS UN TROISIÈME TOUR SOCIAL, ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE

 

Pour la suite, si M. Macron est réélu, je ne crois pas une seconde à ses volontés exprimées ces derniers jours de réorienter sa politique. Il faudra le lui imposer. Outre les luttes sociales, l'élection législative en sera l'occasion. Ne soyons pas trompés par la méthode de M. Macron qui, en monarque républicain, a tenté, cinq années durant, de faire oublier que la Constitution de la France stipule que c'est le gouvernement, sous l'autorité du Premier ministre, qui conduit la politique du pays, et non le Président de la République. Et l'exécutif ne peut le faire que soutenu par une majorité de parlementaires, notamment de députés à l'Assemblée Nationale auxquels la loi accorde le dernier mot sur les sénateurs.

 

La "tripolarisation" des Françaises et des Français entre l'extrême-droite de Zemmour et Le Pen, la droite de Pécresse et Macron, et la réunion des gauches et de l'écologie, offre une opportunité. En élisant en juin prochain une majorité de députés des familles politiques des gauches et écologistes, autour du projet de « L'avenir en commun » dont les orientations sont les plus partagées avec celles des autres sensibilités des gauches, le futur Président sera contraint de nommer un Premier ministre issu de leur camp et de constituer un gouvernement qui conduira une politique sociale, démocratique et écologique.

 

Le peuple de France l'a clairement dit à nos partis au premier tour. Ceux-ci doivent l'entendre et, depuis, leurs propos semblent rassurants. L'unité politique par l'union populaire est la voie de la raison. Au vu de ses scores du 10 avril, elle a les atouts pour déjouer les prédictions. Elle le fera. Un autre monde demeure possible.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 06:24

Quand il s'agit de régler des querelles de personnes au sein de la faction républicaine de la majorité municipale, la maire sait signer des arrêtés de retrait de délégations.

 

Mais quand un adjoint au maire promeut pour la présidentielle le vote fasciste alors que la première magistrate appelle « sans hésitation » à voter pour le Président sortant « parce que le programme qu’il propose (...) est fondamental », celle-ci semble avoir égaré son stylo.

 

On prétendait que j'exagérais lorsque j'alertais sur la composition de la « coalition » qui a remporté l'élection municipale de 2020. Les masques tombent : l'extrême-droite au discours haineux et au projet excluant fait bien partie de la majorité seynoise. Et ses membres et sa cheffe s'en accommodent. C'est honteux de la part d'élus républicains.

 

 

UN ÉLU CHARGÉ DE LA TRANQUILLITÉ PUBLIQUE QUI AFFICHE :

« S'IL EST RÉÉLU, DÉMERDEZ-VOUS »...

 

Délégué à la police municipale, aux relations avec les armées, à la relation avec les institutions judiciaires, de prévention et d’accompagnement des victimes, cet adjoint à la maire a clairement choisi son camp et n'hésite pas à promouvoir la stigmatisation, le racisme, les inégalités, et, oublieux de ses responsabilités municipales, à mettre dangereusement de l'huile sur le feu.

 

 

LE GROUPE DES GAUCHES ET DE L'ÉCOLOGIE APPELLE LA MAIRE À CLARIFIER LES CHOSES

 

Sous la plume d'Hakim Bouaksa, conseiller municipal écologiste, les élus municipaux des gauches et de l'écologie s'en émeuvent à juste titre dans un communiqué que, étrangement, la presse n'a pas publié. Je m'autorise à la relayer.

 

« Que se passe-t-il dans la majorité municipale ?

 

« Je l’avais déjà dénoncé lors du dernier conseil municipal, “cette coalition n’est qu’une coalition de papier”, disait M. Capobianco. On a réunit des ex-FN, des responsables de "Debout la France" avec des adhérents de "Horizons" juste pour gagner une élection.

 

« Alors que dès le soir du premier tour des élections présidentielles, Mme Nathalie Bicais appelait à rejeter les idées de l’extrême-droite et à voter pour le seul candidat républicain, voici que l’adjoint à la SÉCURITÉ de notre commune, M. Tassisto, s’oppose à la cheffe de la majorité seynoise et appelle à faire barrage à Emmanuel Macron et à voter pour Marine Le Pen.

 

« La raison évoquée serait le manque de courage de notre président sortant par rapport à la question du port du voile dans l’espace public.


« M. Tassisto défendrait l’idée de Marine Le Pen qui dit que le port du voile est un outil pour répandre en France un islam radical et un signe de soumission de la femme.


« En tant qu’élu de la commune de La Seyne-sur-Mer et siégeant dans le même conseil municipal, je ne peux rester insensible face aux propos anti-constitutionnels, non républicains et en contradiction avec les valeurs de laïcité.

 

« Plusieurs éléments me dérangent.


« Tout d’abord, cet élu a été désigné par une maire "Les Républicains" ; les propos qu’il vient de tenir publiquement sont-ils en adéquation avec les valeurs de la majorité municipale ?


« Ensuite, cet élu, avec son intervention, implique le service de la police municipale de notre ville dont il est le premier responsable, n'est-il pas en train de mettre en danger la légitimité de notre police municipale lors de ces interventions ?


« Il est le responsable départemental du parti "Debout la France" dont le candidat Nicolas Dupont-Aignan vient d’appeler à voter pour Marine Le Pen.


« Si M. Tassisto partage le projet du Front National, je l’invite à rejoindre M. Munoz sur le banc de l’opposition.


« Chacun a le droit de penser ce qu’il veut mais, quand il décide de le rendre public, il en implique la responsabilité de ses fonctions.


« Dans tous les cas, je demande à Mme Le Maire de prendre une position claire sur les propos tenus par son adjoint à la sécurité et à s’en désolidariser totalement.


« Vous ne pouvez laisser se répandre les idées nauséabondes et anti-républicaines dans votre majorité municipale.


« Il en va de l’image de notre ville. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 14:30

La Seyne connaît hélas avec Toulon la plus forte abstention de notre Métropole (29%), notamment dans nos quartiers populaires où, cependant, la participation (60%) est bien meilleure que ces dernières années, signe d’une encourageante prise de conscience citoyenne des plus vulnérables de nos concitoyens.

Il aura manqué moins de deux voix par bureau de vote à Jean-Luc Mélenchon pour qu’il arrive en seconde position, réalisant chez nous 22%, le meilleur score de notre territoire métropolitain et des communes varoises de plus de 1000 habitants. Dans les quartiers populaires de Berthe et du centre-ville il recueille même une moyenne de 43% des voix, et jusqu'à 67% en certains endroits.

 

UN ÉCHEC CUISANT POUR LA MAIRE ET SON ÉQUIPE

Totalisant 30% des voix, les gauches font mieux que la droite libérale d’Emmanuel Macron, mais l’extrême-droite réalise le score effrayant de 39% (30% dans les quartiers populaires), tandis que la droite classique soutenue par la majorité municipale dépasse à peine les 3%, et même 2% dans les quartiers populaires que la maire LR et son premier adjoint ont délibérément abandonnés et stigmatisés et se rappellent ainsi à leur bon souvenir. C'est un échec cuisant pour Nathalie Bicais et son équipe. Elle le déclare d'ailleurs elle-même : c’est « édifiant ».

Ceci étant, la désunion des diverses sensibilités des gauches et de l’écologie a une nouvelle fois conduit à l’abandon des plus humbles. La vieille gauche (2,8% pour le PCF et 1% pour le PS, et 2,4% et 0,4% pour les mêmes dans les quartiers populaires) et les écolos (3,2% et 1,7% dans les quartiers populaires) doivent tirer les conclusions de leurs obstinations.

Seule l’Union populaire a montré qu’une voie est possible pour répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques. Le peuple nous a envoyé un message et les Seynois y ont pris leur part. La leçon sera-t-elle entendue par les appareils pour l’élection législative de juin ? On ne peut se résoudre à une alternative entre une société qui exclut par l’argent et une autre qui le fait par l’argent et la couleur de peau.

 

LES LÉGISLATIVES PEUVENT CONTRAINDRE À UNE COHABITATION

Pour l’immédiat, celui qui peut éviter le pire de l'élection d'une fasciste, c'est Emmanuel Macron lui-même qui a créé la situation qu'il voulait pour le deuxième tour. Il le peut en renonçant à tous ses projets nuisibles antisociaux et liberticides, mais il est tellement arrogant qu'il ne le fera sûrement pas.

Il faut donc qu’aucune voix de gauche n’aille à une candidate qui déteste les valeurs de notre République, celles de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, et de leurs corollaires la laïcité et la démocratie, pour que nous consacrions demain toutes nos forces à vaincre le capitalisme libéral de l’autre candidat. Pourquoi pas dès l'élection des députés en juin prochain ?

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale