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Instruments dont La Seyne a pu – et peut encore – bénéficier, le Conservatoire du littoral et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) sont dans le viseur des doctrinaires gouvernementaux qui, derrière le vocable de "simplification administrative", cachent en vérité une volonté de démanteler le service public d'État, et pas seulement au nom d'une gestion optimisée des ressources budgétaires.
Les Seynois doivent se souvenir que c'est grâce à notre partenariat avec le Conservatoire du Littoral que nous avons pu sauver les 60 hectares du Domaine de Fabrégas de l'urbanisation à laquelle le schéma d'occupation des sols conçu par la droite locale pouvait les destiner et qu'une semblable opération est projetée à Saint-Elme. Ils doivent aussi se rappeler que c'est grâce à l'ANRU que nous avons pu investir près de 360 millions d'euros dans la rénovation de Berthe et que, depuis 2019, les crédits de cette agence d'État sont acquis pour celle du centre-ville qui ne demande qu'à démarrer.
Il serait irresponsable de laisser démolir ces outils. Les élus des communes concernées doivent réagir. Les nôtres, en tous cas, sont bien silencieux, alors que La Seyne est doublement concernée.
LE CONSERVATOIRE DU LITTORAL, ON LE DÉFEND OU PAS ?
Parmi quelques 600 personnalités et organisations montant au créneau pour le sauvetage du Conservatoire du littoral, nous sommes quelques élus et anciens élus du Var ( * ) parmi lesquels, il faut le souligner, M. Giran, président de la métropole toulonnaise, à être signataires d'une tribune parue dans Le Monde daté du 9 juillet intitulée « Ne sacrifions pas un établissement à l'efficacité reconnue sur l'autel de la simplification ».
Aucun, hélas, de la majorité municipale seynoise n'a cru devoir s'engager dans cet appel. Pourtant, l'appui du Conservatoire est durablement nécessaire à la pérennité de la protection et la valorisation de notre Domaine de Fabrégas et de tout notre littoral, notamment avec le projet de la colline du Fort Saint-Elme. Quand il s'agit de faire échouer un programme d'aménagement permettant la création de logements parfaitement intégrés à leur environnement sur la petite parcelle de 3 hectares de Costechaude que la droite municipale avait elle-même ouverte à l'urbanisation, nos élus savent se mobiliser et motiver le voisinage immédiat, mais lorsqu'un domaine littoral, forestier et agricole 20 fois plus vaste, ouvert à des milliers de gens, court le risque d'être laissé à l'abandon, ils restent bras ballants. Allez comprendre...
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L'AGENCE DE RÉNOVATION URBAINE, ON S'EN INQUIÈTE OU PAS ?
Pas plus de mouvement du côté de la municipalité de La Seyne qui devrait pourtant aussi s'inquiéter, comme plus de 800 communes et 600 opérateurs HLM, de voir les risques encourus par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) dont la majorité sénatoriale de droite préconise la suppression au grand ravissement de Mme de Montchalin, ministre des comptes publics et exécutrice des basses œuvres d'un gouvernement ayant décidé de supprimer un tiers des opérateurs de l’État d’ici la fin de l’année 2025.
Là encore, c'est tout le programme de rénovation du centre ancien, avec ses opérations sur le logement, l'aménagement urbain et les équipements publics, à hauteur de 41 millions d'euros, qui pourrait être remis en question. Mais les élus seynois chargés de ces questions sont étrangement silencieux, peut-être trop occupés à faire verbaliser des trottinettistes. Heureusement que des centaines d'autres, de toute la France, montent au créneau en alertant avec une prise de position publique (ci-dessous) visant à prévenir le gouvernement qu'ils n'ont pas l'intention de laisser faire...
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DEUX EXEMPLES PARMI NOMBRE D'INSTITUTIONS PUBLIQUES MENACÉES
Mais ces possibles décisions de disparitions de deux bras armés des politiques publiques d'État qui frapperaient durement La Seyne ne sont pas les seules. Le gouvernement évoque aussi le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (l'Inserm), l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), l'Agence nationale de la recherche (ANR), l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'Office national des forêts (ONF), l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), voire aussi l'Agence bio et l'Office français de biodiversité (OFB) qui ont été également visés par des amendements demandant leur suppression. On le voit, ce sont pas mal d'institutions publiques à vocation de santé, d'alimentation et de transition écologique qui pourraient justifier l'engagement du combat des élus seynois se disant convaincus (magazine VLS de l'été) de l'impact négatif sur le climat de la « pression anthropique » en retournant celle-ci contre un gouvernement décidément anti-écologique...
Le gouvernement veut faire croire que ce seraient les fonctionnaires des services de l'État qui reprendraient en direct toutes ces missions aujourd'hui assurées par plusieurs dizaines de milliers de personnels de droit public. Or pas besoin de faire un dessin... chacun sait combien la fonction publique est chaque année un peu plus fragilisée, avec des baisses constantes d'effectifs de fonctionnaires, peinant à accomplir les missions qu'elle exerce déjà...
GÉRER LE SERVICE PUBLIC, C'EST BIEN, SE BATTRE POUR LE DÉFENDRE, C'EST MIEUX
Un maire et un conseil municipal doivent gérer sagement leurs propres services communaux. Mais ils doivent aussi, moins paisiblement, se battre pour prévenir la moindre atteinte au service public local ou national, parce que c'est le vecteur majeur de la correction républicaine des inégalités socio-économiques et territoriales. Ils doivent faire acte de pédagogie pour que chaque citoyen prenne la mesure de l'absolue nécessité des institutions qui garantissent la fraternité de la nation et soit prêt à s'élever à leurs côtés pour en défendre les outils qui sont les conquêtes de nos anciens.
Rien n'est jamais acquis. Ça se saurait si participer ès-qualité d'élu de la République laïque à une procession confessionnelle permettait – sauf peut-être miraculeuse intercession divine – de défendre les droits universels des citoyens. Faire preuve de détermination combative face aux agressions libérales des services à la population est réputé plus efficace.
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( * ) : Parmi les signataires varois : Benjamin Courtin (conseiller municipal de Ramatuelle), André Del Monte (conseiller municipal du Rayol-Canadel), Jean-Laurent Felizia (conseiller municipal du Lavandou), Jean-Pierre Giran (maire de Hyères), Michel Perrault (maire-adjoint de Saint-Tropez), Valérie Romboni (ancienne conseillère municipale de Six-Fours), Marc Vuillemot (ancien maire de La Seyne-sur-Mer)...
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