20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:20

 

Si La Seyne n'avait pas décidé de faire cavalier seul, peut-être aurait-elle au moins tenté de ne pas se faire rouler dans la farine par l'État depuis bientôt quatre ans. Et l'offre d'activités scolaires et périscolaires pour les enfants et les jeunes de la commune ne s'en serait que mieux portée.

 

Le dispositif de "Cité éducative", label national qui nous a été attribué en 2019, est un bel instrument qui permet d'obtenir des aides financières des ministères de la Ville et de l'Éducation nationale pour développer l'éducation de tous les temps et lieux de vie de nos jeunes concitoyens. C'est bien que la municipalité ait poursuivi cette démarche. Mais ça aurait été mieux si, comme la plupart des communes qui bénéficient du programme, et comme c'était le cas avant 2020, elle avait tenu bon et refusé de payer pour y avoir droit.

 

 

ENSEMBLE, LES VILLES N'ONT PAS SUIVI L'INJONCTION DE L'ÉTAT

 

L'union fait la force, c'est bien connu. C'est pour ça que la Ville faisait partie de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, une association de communes et d'intercommunalités de toutes sensibilités politiques qui, ensemble, échangent, analysent, se défendent, proposent, exigent, pour obtenir de meilleurs moyens de répondre aux besoins de leurs habitants. Mais, comme depuis 2020, il faut chez nous démanteler tout ce qui s'est construit antérieurement, La Seyne a quitté l'association et ne profite plus ni des retours d'expériences des autres communes, ni de la force de l'action collective face à un État qui ne manifeste guère d'intérêt, en l'occurrence, à la formation et l'émancipation des jeunes générations.

 

C'est le cas pour le dispositif de "Cité éducative". Si l'adjoint à la maire chargé du dossier s'était renseigné auprès de ses collègues des communes adhérentes de Ville & Banlieue, à commencer par la présidente de la Commission Éducation de l'association, maire – de droite comme il l'est lui-même – de Chanteloup-les-Vignes en Île-de-France, et s'il avait pensé à l'intérêt de la commune et de ses jeunes habitants au lieu de se frotter les mains d'avoir déniché une soi-disant anomalie et de se répandre dans la presse (Var-matin) sur l'air de "heureusement que je suis arrivé pour réparer les erreurs du passé", il se serait appuyé sur ce qu'il en est ailleurs et sur le poids des maires unis pour ramener l'État à la raison.

 

Car, contrairement à ce qu'il affirmait à tort, pour bénéficier de 75 à 80 % de financements de l'État pour les activités scolaires et périscolaires de la cité éducative, il n'est en effet pas nécessaire d'augmenter de 20 à 25 % ce secteur de dépenses communales. Il suffit d'estimer le coût de ce que la ville dépense déjà pour ses programmes en faveur de l'enfance et la jeunesse, en personnel, en locaux, en logistique, en activités. Et à La Seyne on est très largement au-dessus des 120.000 euros annuels que cet adjoint fait inutilement dépenser chaque année en plus à la commune pour obtenir en retour l'intéressante aide financière de l'État.

 

Nos voisins toulonnais, quant à eux, ont résisté et, comme le relatait La Marseillaise, ils obtiennent depuis 2022 de l'État 800.000 euros par an... « sans cofinancement de la Ville ». Cette réalité nationale vient d'ailleurs d'être confirmée lors d'un point d'étape sur les cités éducatives et l'éducation prioritaire organisé par Ville & Banlieue auquel la maire ou son adjoint auraient pu prendre part s'ils avaient estimé qu'échanger avec des édiles d'autres territoires est toujours un bon moyen d'affiner et parfaire leur propre stratégie. Et surtout, ensemble, de peser fort face à un État toujours prompt à reprendre d'une main ce qu'il octroie de l'autre.

 

 

IL EST TOUJOURS TEMPS DE RÉPARER SES ERREURS

 

Si je reviens aujourd'hui sur le sujet, c'est qu'on arrive au terme de la convention de trois ans signée avec l'État pour les cités éducatives. C'est sûrement l'occasion pour la Ville d'effacer son erreur et de renégocier. Ça l'est d'autant plus que l'État a changé la règle du jeu et que la part communale à afficher est désormais de 30 % du budget de la cité éducative. La Seyne aurait tout intérêt à revenir à la raison. Et contraindre avec fermeté l'État à faire de même.

 

À moins que la maire, ou (dans son dos ?) son adjoint chargé de la cité éducative, n'aient derrière la tête d'autres objectifs de démantèlement du réseau socio-éducatif associatif seynois qui, s'ils ne sont pas ouvertement affichés, questionnent tout de même lorsqu'on constate les baisses drastiques, depuis 2021, de subventions communales à des associations agréées à la compétence reconnue, agissant notamment en faveur des publics de nos quartiers fragiles. Devoir abonder encore plus le budget de la cité éducative en se retranchant derrière une injonction de l'État permettrait de justifier de nouvelles réductions de subventions communales de droit commun à ces associations que la municipalité n'a pas hésité à qualifier dès son élection... « d'islamo-gauchistes ».

 

Je ne veux pas l'imaginer, tant ce serait ignoble.

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