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Ce sont des centaines, pour ne pas dire des milliers, de Seynois qui, dans leur enfance ou leur jeunesse, ont profité de l'action éducative qu'ils ont conduite. Le destin a voulu que Marcel Djian, Claude Fiorenzano, André Masse et Gisèle Soriano nous quittent tous quatre en cette fin décembre.
Avec eux disparaît une part importante de la grande équipe seynoise de ces porteurs indispensables d'une vision ouverte de l'éducation qui transcende la seule instruction que dispense l'École, pour considérer l'enfant ou le jeune dans sa globalité, dans tous ses temps de vie, afin de le guider dans la construction de sa propre émancipation par une démarche éducative active, vers une insertion professionnelle, sociale et citoyenne.
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Marcel DJIAN s'est investi bien au-delà de sa fonction d'enseignant et de directeur d'établissement primaire au sein de notre Caisse des Écoles, cet indispensable organisme historique qui, à La Seyne, a permis depuis la Libération de 1945 d'offrir à des milliers de nos jeunes concitoyens, de tous quartiers, de toutes origines, de toutes situations sociales, des temps éducatifs de vie collective, en centres de vacances, en accueils de loisirs, en classes de découvertes, autant de situations permettant d'apprendre autrement, d'expérimenter, de se socialiser, de coopérer, de s'ouvrir aux autres, à de nouveaux espaces et à d'inédites humanités. Il siégea également au conseil municipal en 1983, dans l'équipe de Maurice Blanc.
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Claude FIORENZANO aurait pu s'en tenir à conduire avec sérieux et constance sa fonction de professeur d'anglais jusqu'à la fin de sa carrière qu'il a terminée au collège de Six-Fours. Mais il a choisi de transmettre aux jeunes générations sa passion pour la langue, la culture et les traditions provençales. Si les Six-fournais se souviennent des cours de lengo nostro qu'ils dispensait aux élèves de son collège et de sa belle implication au sein de l'association “Lou Raioulet”, les Seynois doivent à cet érudit – et à Mme Meiffret-Alziary et MM. Brémondy et Merle – les cours de provençal organisés à partir des années 70 au Centre Culturel Jacques-Laurent par l'Office municipal de la culture et des arts. Nombre de jeunes fréquentant alors les associations socio-éducatives seynoises ont pu bénéficier de premières initiations à la langue occitane.
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Principal du collège Henri-Wallon lors de la création des zones d'éducation prioritaire, dans les années 80, André MASSE a marqué de son empreinte visionnaire les stratégies éducatives en faveur des adolescents de notre quartier Berthe. Il a perçu l'importance de l'éducation de tous leurs temps de vie, renforçant l'accompagnement de la scolarité par la diversification pédagogique, et intégrant l'absolue nécessité de l'ouverture de l'École au quartier et à la ville, et de la réconciliation avec l'École des collégiens et de leurs familles. Avec lui, le collège s'est mis à vivre et à bouillonner d'activités avant et après les cours, les mercredis, les week-ends et les vacances. Lieu d'accueil socio-éducatif, activités culturelles et de loisirs, sorties et séjours scolaires et des temps de congés, accompagnement de l'exercice de la fonction parentale, soutien scolaire, sont autant de leviers émancipateurs qu'il a impulsés, mobilisant enseignants, animateurs, parents, dans une démarche qui s'est pérennisée avec le Foyer Wallon-Berthe et perdure aujourd'hui avec l'Espace Jeunes Wallon du Centre social et culturel Nelson-Mandela.
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Figure pionnière, dès sa création en 1982, du Centre d'action municipale pour l'emploi et la formation des jeunes (CAMEF-Jeunes), aujourd'hui devenu la Mission intercommunale action jeunes (MIAJ), Gisèle SORIANO a été l'une des importantes chevilles ouvrières de cette initiative municipale qui a vu le jour dès l'annonce des premières mesures en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans prises par le premier gouvernement de gauche de la Ve République. Connue et reconnue par des centaines de jeunes pour ses capacités d'accueil, d'écoute, d'aide à la définition d'un projet de formation vers l'emploi, d'encouragement et de suivi des stages, sessions et démarches en direction des employeurs, elle a déployé durant deux décennies son talent et son engagement pour que, malgré la crise économique qui allait frapper La Seyne à la fin des années 80 et qui perdure aujourd'hui, le maximum de nos jeunes concitoyens puissent trouver des voies pour mettre le pied à l'étrier vers l'emploi et une existence d'adultes émancipés.
Oui, douloureuse fin de 2021, quatre belles personnes s'en sont allées. Nombre de jeunes Seynois aujourd'hui adultes leur doivent beaucoup. La Seyne doit témoigner sa compassion à leurs familles et leurs proches.