Un "super-bus" desservant les principaux sites de La Seyne et de la métropole, c'est très bien, même si un tramway aurait été bien mieux. Il nous faut cependant espérer que le tracé proposé à la concertation publique sera amendé pour répondre aux attentes du maximum de nos concitoyens et que le scénario de réalisation soumis à la consultation sera revu pour qu'elle ne s'inscrive pas dans un calendrier qui en ferait une hypothétique chimère d'un lointain avenir.
Des pistes d'amélioration existent, tant pour le tracé que pour les échéances. Il appartient à la maire de les entendre et de les porter après de la Métropole. Mais il est d'autres sujets d'inquiétude qui sont révélés par les documents soumis à l'analyse citoyenne.
Les interconnexions entre le futur "super-bus" et les autres moyens de déplacements (bus, bateaux-bus, véhicules personnels, vélos...) méritent en effet que des exigences soient transmises par la maire à Toulon Provence Méditerranée afin de répondre aux besoins des Seynois.
DEUX PARKINGS-RELAIS LE LONG DU TRACÉ SEYNOIS : INDISPENSABLES !
Délaisser la voiture pour emprunter les transports collectifs est une nécessité économique et environnementale, donc civique. Dans une métropole dont la partie occidentale a une géomorphologie très collinaire, même avec les dessertes de minibus par appel-bus, l'automobile est souvent le seul moyen de rejoindre un axe structurant de transports en commun tel que le train, le bateau-bus ou le futur "super-bus". Il faut donc prévoir des parkings-relais le long du site propre dédié.
Les documents proposés à la consultation par la Métropole en situent deux le long du tracé seynois (et deux autres pour les bateaux-bus), ayant chacun une capacité de 150 à 200 places de stationnement : à la gare SNCF et aux Esplageolles.
Cela appelle deux remarques. S'agissant de la gare, cette capacité – qui est à peu près la capacité actuelle – est notoirement insuffisante ; cela signifie-t-il que la Ville a demandé à la Métropole de renoncer au projet engagé d'extension vers l'est du parking existant ? Quant aux Esplageolles, y a-t-il – et ce serait une heureuse nouvelle – un nouveau revirement et la remise à l'ordre du jour de la réalisation d'un parc de stationnement sur plusieurs niveaux, dont l'attente justifiait que l'ancienne équipe municipale n'ait pas engagé de travaux sur le site ? En tout état de cause, la maire doit obtenir de la Métropole que ces deux équipements se réalisent avant la mise en service du "super-bus".
LE PÔLE D'ÉCHANGES MULTIMODAL DE LA GARE DEMEURE-T-IL VRAIMENT AU PROGRAMME ?
Les documents présentés par la Métropole font certes apparaître sur une carte un pôle d'échanges multimodal (PEM – les endroits où d'autres modes de déplacement, individuels ou collectifs, sont connectés au “super-bus”) à la gare SNCF de La Seyne-Six-Fours, mais, contrairement à ceux de Sainte-Musse et de La Pauline, aucune présentation détaillée ni échéancier ne sont exposés.
Le programme est pourtant en partie engagé. Le pont-rail – pont-route est réalisé depuis près de dix ans. Le terrain de l'extension du parking est acquis. Mais le reste est au point mort depuis des mois. Si la cause de cette suspension de chantier est liée aux questions environnementales soulevées par des agriculteurs et des associations, il est fondamental de mettre en œuvre des solutions de préservation, de réajuster le programme et de le redémarrer de telle sorte qu'il soit réalisé avant la mise en service du "super-bus", et même avant celle du "RER toulonnais". Autour de leur maire, les Seynois doivent peser en ce sens.
À LA SEYNE, L'INTERMODALITÉ PASSE AUSSI PAR LA MER
Quoiqu'il soit étrange que, lorsqu'on est questionné au téléphone dans le cadre de l'enquête de mobilité en cours lancée par la Métropole, on s'entende répondre, lorsqu'on évoque les lignes de bateaux-bus, qu'on est hors-sujet, il est incontestable que, avec ses 25 kilomètres de littoral, dont plus de la moitié dans la Rade, et ses quatre – et bientôt six ( * ) – embarcadères de bateaux-bus, La Seyne a la chance de pouvoir compter sur un mode de transport collectif original, agréable et rapide.
Ça n'a pas échappé aux concepteurs du projet de tracé du futur "super-bus", puisque trois de ses arrêts permettront une interconnexion avec les lignes maritimes de Réseau Mistral : Hôtel de Ville, Espace Marine et Bois Sacré.
On doit dès lors se demander pourquoi la Métropole s'entête à repousser sine die la mise en service d'une desserte maritime reliant Saint-Mandrier, Les Sablettes et Tamaris au centre-ville de La Seyne, que Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier, et moi réclamions depuis des années. Avec la création de l'embarcadère de Bois Sacré, qui sera connecté au "super-bus", ce serait une formidable opportunité pour les habitants de nos quartiers sud de délaisser la voiture, même sans créer une ligne spécifique, l'emplacement de la station maritime de Bois Sacré permettant d'accueillir les bateaux-bus des trois lignes existantes (8M venant du centre de La Seyne, 18M venant des Sablettes et 28M venant de Saint-Mandrier).
Les Seynois qui partagent cette vision de l'intermodalité "bateau-bus / super-bus" doivent solliciter leur maire pour que, elle et son collègue mandréen, soutenus par leurs populations, obtiennent de la Métropole que cette dimension soit intégrée au projet qu'elle soumet à la concertation.
Avec ce quatrième article se termine ma réflexion du moment sur ce "bus à haut niveau de service" qui, bien sûr, ne remplacera jamais le tramway dont beaucoup rêvaient. Mais tâchons d'obtenir de Toulon Provence Méditerranée les bons choix pour ce "super-bus".
Que ce soit pour obtenir le meilleur trajet possible, les interconnexions les plus utiles avec les autres moyens de mobilités, et un calendrier de mise en service acceptable, la maire devrait proposer à ses concitoyens et aux associations et entreprises seynoises, par exemple via une réunion élargie du "comité des usagers des mobilités", une rencontre préalable à la séance publique de concertation à laquelle la Métropole convie notre population, afin que, exposées d'une même voix forte et cohérente, les aspirations et exigences seynoises soient entendues.
( * ) : Aux quatre embarcadères actuels (Les Sablettes, Tamaris, Espace Marine et Hôtel de Ville) devraient s'ajouter celui de Bois Sacré et un autre, dans l'esprit de celui desservant la Base Marine de l'Arsenal de Toulon, dans la zone de sécurité portuaire de Brégaillon.
Pour en savoir plus :
> L'importance de la concertation organisée par la Métropole
> Un tracé seynois à améliorer