20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 05:55

Je m'étonnais depuis quelques temps de ne plus être interpellé comme auparavant par des parents sollicitant mon appui pour obtenir une place en crèche pour leurs tout-petits. J'avais imaginé que les gens avaient fini par comprendre que je leur aurais poliment répondu que je ne pouvais ni ne voulais intervenir pour déroger aux critères établis car ne souhaitant pas donner satisfaction à une famille au détriment de dizaines d'autres. Il n'en était rien : un récent bilan de la situation de l'offre d'accueil de la petite enfance à La Seyne montre que les besoins ont fini par être satisfaits et qu'il n'est nul besoin de me demander un coup de pouce, que j'aurais comme à l'ordinaire refusé.

Et pourtant, le nombre des 0-3 ans n'a cessé de croître depuis dix ans, passant de 2543 en 2004 à 3240 en 2013, dernière année pour laquelle la Caisse d'allocations familiales, autorité de tutelle des politiques familiales, dispose d'éléments chiffrés.

 

PLUS DE NOUVELLES OFFRES QUE DE NOUVEAUX ENFANTS

Mais les réponses aux besoins de garde de nos tout jeunes concitoyens ont parfaitement suivi l'évolution démographique, et l'ont même devancée. Ainsi, avec 1114 places d'accueil, La Seyne compte au nombre des communes disposant de la plus importante offre. Ce sont 243 assistantes maternelles qui assurent 664 places, et 20 structures d'accueil collectif (11 crèches municipales et associatives cofinancées par la Ville, et 9 micro-crèches qui s'autofinancent) qui accueillent 450 enfants par jour. Rien que sur les deux dernières années, le nombre de places offertes en accueil collectif a plus augmenté que la population enfantine (43 pour 23 nouveaux enfants).

Entre la Ville, qui consacre chaque année près de 9% de son budget à la petite enfance, dont presque 230.000 euros aux crèches associatives, et la Caisse d'allocations familiales qui investit près de 300.000 euros annuels pour les petits Seynois, l'effort de la puissance publique est conséquent.

 

POUR UNE GESTION RAISONNÉE DES MOYENS PUBLICS

En période de réelle inquiétude pour les finances publiques, notamment communales, qui subissent les baisses drastiques des dotations de l'État, la raison commande de centrer les efforts conjugués de la Ville et des associations sur le maintien de l'offre et sur l'amélioration de sa qualité.

Il est nécessaire de travailler à la remise en place d'un "relais d'assistantes maternelles" dans le sud de la commune à partir de la maison intergénérationnelle municipale du quartier Saint-Georges, à la poursuite des rencontres d'échanges des professionnels de la petite enfance, à la maintenance des équipements, et aux modalités d'information et d'inscription via un guichet unique et un dispositif "en ligne" partenarial.

Mais il serait en revanche déraisonnable, le bel esprit d'initiative associative volontaire seynois que l'on connaît dût-il en concevoir quelque déception, de prévoir un soutien public à la création de nouvelles structures. Du moins tant que les besoins des familles continueront à être couverts.

 

(Pas d'inquiétude pour le droit à l'image : les petites filles de la photo, c'est la fille de ma fille et une de ses copines !)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 07:30

Tout frais, les résultats du bac, ce mardi soir ! Et on n'aura pas attendu longtemps pour fêter ça. En tous cas, c'est avec beaucoup de plaisir que, accompagné de Mekki Boutekka, Isabelle Renier et Louis Correa, adjoints et conseiller municipal respectivement chargés de la jeunesse, de l'insertion professionnelle, et de la vie associative, et d'autres, nous avons accueilli l'association "Univers-Cité" dans le salon d'honneur de la mairie.

Une association toute jeune mais qui peut déjà afficher une vraie fierté pour, entre autres activités, avoir réussi avec bonheur à faire prendre une jolie mayonnaise entre jeunes en formation et autres (un tout petit peu) moins jeunes ayant joué le rôle de tuteurs volontaires pour accompagner, soutenir, aider les premiers.

Et les résultats sont là. Ils sont nouveaux bacheliers, nouveaux intégrants dans les formations d'aide-soignants ou d'infirmiers, et autres études professionnelles. Presque tous ont vu leurs efforts couronnés de succès.

Mais le plus important est à mes yeux la démarche de solidarité active entre citoyens des nouvelles générations qui attestent, si besoin était — et, à entendre certains propos de comptoir, il y en a en effet bien besoin ! —, que les jeunes de nos quartiers populaires, comme ceux de toute la cité, non seulement peuvent dépasser les difficultés économiques, sociales et culturelles qui freinent leurs projets d'insertion professionnelle, mais aussi que, lorsqu'ils ont réussi en exerçant un métier, savent s'engager auprès de leurs suivants d'âges pour qu'ils y parviennent également, en les soutenant avec une belle abnégation.

C'est beau. C'est utile. C'est citoyen.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 15:24

Ça se sait, je ne suis pas tendre avec le gouvernement que je soutiens lorsqu'il ne me semble pas aller dans le sens des intérêts de notre peuple. Mais, là, je me dois de joindre ma voix à la sienne et de l'inviter à tenir bon : il faut que ce volet de la réforme de l'École soit mené à bien. Et je l'encourage, sa ministre de l'Éducation nationale en tête, à, bien sûr, écouter les inquiétudes de mes collègues enseignants, mais aussi à se donner les moyens de la mise en œuvre de cette nouvelle organisation des enseignements des collégiens.

Je suis suffisamment bien placé, pour avoir traîné mes guêtres trente ans dans un de nos collèges, même si ça fait quelques années que je n'y ai pas "pointé", pour dire combien, derrière le bel intitulé de "collège unique", la droite a créé depuis 40 ans les conditions de la ségrégation sociale par l'éducation.

 

VIVE L'ENSEIGNEMENT BILANGUE POUR TOUS !

Il faut être faux-cul pour proférer l'idée que les classes bilangues ne sont pas un moyen détourné de creuser le fossé entre les jeunes qui y sont inscrits et la grande majorité de ceux issus de familles qui n'ont pas perçu la feinte permettant de regrouper entre eux des collégiens "bons élèves" qui, donc, ne peuvent plus "tirer vers le haut" tous les autres. Pourquoi, alors qu'on serre la vis des emplois de fonctionnaires (ce qui n'est pas bien !), le ministère créerait-il des postes nouveaux de profs d'allemand (et autres langues moins courantes que l'anglais) si ce n'était pour permettre à plus d'enfants, de façon plus et mieux égalitaire et républicaine, de maîtriser la langue et la civilisation de nos pays voisins ? En outre, tous les enfants qui auront commencé une initiation à l'allemand, à l'italien ou à l'espagnol en primaire pourront, à bon droit, poursuivre cette formation en sixième : c'est dit dans le projet ! Et plus seulement les privilégiés malignement inscrits en "classes bilangues". Gardons donc notre énergie pour nous assurer, voire imposer, que ce soit bien le cas dans les faits. Et aucun de nos "minots" ne sera plus... privilégié. Donc tous le seront.

 

VIVENT LES HUMANITÉS POUR TOUS !

Il faut être hypocrite pour s'offusquer soudainement du devenir du latin et du grec, alors que - posez comme je l'ai fait la question à des enseignants de lettres classiques - ça fait déjà des années que leur enseignement comprend, outre les acquis linguistiques, une éducation aux faits historiques, sociaux, culturels, de ces civilisations d'antan. Le nouveau dispositif vise à ce que de plus en plus de collégiens en profitent dans les temps de coopération interdisciplinaire que nous, enseignants, notamment de nos quartiers populaires, avons toujours appelés de nos vœux pour motiver nos jeunes. C'est mal, ça ? Ce n'est pas républicain, ça ? Veillons seulement au contraire à ce qu'aucun collège, surtout de nos quartiers prioritaires, n'échappe à cette offre ! Gardons nos forces pour nous "rebeller" si ce ne devait pas être le cas.

 

MADAME LA MINISTRE, TENEZ BON !

Car il faut être être rebelle. Encore et toujours. Mais à bon escient. Gardons-nous de nous laisser entraîner sur des voies qu'ouvrent, une fois de plus, ceux qui s'insurgent contre les mariages pour tous (contre l'amour ?), contre les votes des immigrés vivant depuis longtemps dans notre République aux élections locales (contre l'Égalité et la Fraternité inscrites aux frontons de nos édifices publics ?), contre toutes les avancées sociétales. Ceux qui, instrumentalisés ou non, font le jeu des pires ennemis de la République.

On l'aura compris, fussé-je à contre-courant, la raison me guide à dire que Nadjat Vallaud-Belkacem a raison d'être courageuse. Et de tenir bon.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 21:28

150120_bebe.jpgNeuf mois de gestation. Nos équipes ont tenu leurs engagements. Ce n'était pas une mince affaire, mais le bébé se porte bien. La nouvelle crèche publique communale "Le Petit Monde" a été inaugurée ce mardi soir. Lorsqu'elle le veut et s'en donne les moyens, la République peut poursuivre sans défaillir sa mission sur nos territoires pour contrecarrer pour les plus humbles les impacts d'un monde fou qui ne mesure pas la gravité extrême de laisser détenir plus de la moitié de ses richesses par 1% de sa population, tandis que les 99% autres se partagent le reste, et dans quelles conditions inégalitaires !

Le propos que j'ai tenu à cette occasion...

 

"Mesdames, Messieurs,

"Après les journées attristées de ce début d’année, l’horreur a été heureusement suivie d’une immense promesse. La folie meurtrière, intolérante et intolérable de quelques-uns fut submergée par des millions de citoyens défenseurs de la liberté. Ils ont montré que les valeurs républicaines, la laïcité qui permet à chacun de vivre sa vie, donc sa croyance ou sa non-croyance, sont bien ancrées dans nos consciences. On pouvait craindre, parfois, qu’elles ne le fussent pas.

"Après ces journées donc, je ne peux qu'être heureux de cette inauguration. Chaque fois qu’un élu coupe le ruban d’un nouveau bâtiment public, utile à la population, il l’est... heureux ! Mais encore plus lorsque cela lui permet d’afficher une continuité, une volonté reconduite.

"Voyez où nous sommes ! Au cœur d’une placette entourée d’un groupe scolaire entièrement rénové, d’un centre social et culturel remis à neuf, et aujourd’hui de la crèche du "Petit Monde" reconstruite, la ville poursuit donc, avec ses moyens et ceux des autres échelons de la République, l’accompagnement social des plus petits et le service rendu aux familles.

"Elle le fait par le biais de son service « petite enfance ». Mesdames et Messieurs les fonctionnaires qui y travaillez, soyez-en plus que remerciés, comme doivent l'être Betty Sarrey, l'une des architectes communaux, et ceux qui travaillent avec elle, qui ont fait le projet, le cahier des charges, l'appel d'offres, et le suivi du chantier, et aussi Anne Aussenac, Muriel Moutte et Elisabeth Cam, parmi nos ingénieures, pour le volet "énergie", le volet "bâtiments communaux" et le volet "suivi des chantiers communaux du programme de rénovation urbaine". Et tous les autres.

"Comme quoi, les coûts de personnels publics communaux qui en gênent certains, c'est loin d'être de l'inutile, on le mesure aujourd'hui !

"La ville, donc, agit dans un contexte qui évolue au sein d’une société contemporaine urbaine, laquelle, insensiblement mais inexorablement, impose un modèle familial tourné vers l’épanouissement individuel et consumériste, qui induit le travail de papa et de maman, mais qui laisse bébé dans les bras du système « débrouille ».

"La Seyne, très tôt, dès la fin des années cinquante du siècle dernier, sous l'impulsion d'une adjointe d'alors, Josette Vincent, l’a compris et a créé un accueil collectif permettant aux femmes de concilier maternité et travail, à une époque où le modèle du couple qui travaille n’était pas dominant. La réalité d’aujourd’hui est bien différente et le problème de l’accueil du très jeune enfant est un casse-tête pour tous.

"Que faut-il favoriser ? L’accueil individuel, familial, la nourrice agréée, les nounous regroupées ? L’accueil collectif, ou public, ou associatif, ou privé ?

"Nous nous trouvons là devant une de ces inégalités que génère notre société moderne. Les grands-parents sont-ils disponibles, proches ? Les ressources financières sont-elles suffisantes pour supporter le coût d’une garde à domicile ? Les places en accueil collectif suffisantes ? Les prestations offertes équivalentes ? Les qualifications exigées normées ? Le respect du droit du travail partout respecté ?

"Vous voyez, le problème est complexe.

"Nous, nous avons fait le choix de la qualité. Toutes les normes sont appliquées, notre personnel est formé, titulaire. Notre volonté est de permettre au plus grand nombre  - je n’ai malheureusement pas dit "tout le monde" - de bénéficier d’une socialisation précoce, d’une meilleure intégration, de promouvoir la cohésion sociale, la lutte contre les exclusions et les inégalités.

"Alors, oui, c’est un investissement !

"Financier bien sûr, et pourrons-nous encore longtemps préserver ce modèle avec ce qu'on fait subir aux collectivités ? Pour accueillir 33 enfants dans les conditions que vous découvrez, il a fallu investir 1 million d’euros, 20% pour la ville, 80% avec l’aide des partenaires de l’ANRU.

"Mais c’est surtout un investissement sur l’avenir : on sait combien l’éducation - et dès le plus jeune âge - est importante pour la promotion d’une pensée citoyenne…

"C’est aussi accompagner, conseiller, initier aux savoir-faire parentaux dans le cadre d’une proximité de territoire, de travail en réseau rendu possible par une ouverture de la crèche à son environnement, d’appropriation d’une vie de quartier décidée dans le quartier, par ses habitants.

"Car, oui, au « Petit Monde », l'approche de l'enfant est fondée sur la rencontre, la découverte des autres, une reconnaissance de la diversité culturelle de la population accueillie, et la lutte contre l'isolement des familles.

"La souplesse des modes d'accueil pratiqués permet de répondre aux demandes diverses, y compris à celles émanant de personnes en recherche d'emploi ou en parcours d'insertion.

"Autant d'objectifs qui prennent plus que jamais sens après ce qui nous est tombé sur la tête il y a une dizaine de jours.

"Enfin, plus terre à terre, il me reste à vous dire que ce bâtiment répond aux normes du développement durable, et qu’il est donc prévu pour économiser l’énergie.

"Je suis donc heureux de remercier l’ensemble des équipes qui ont œuvré à ça.

"Au-delà des personnels de la petite enfance et de nos cadres et agents des services techniques que j'ai déjà cités, je pense à tous les administratifs de la commune et du GIP "Nouvelle Seyne" qui gère la "politique de la ville", qui ont suivi et accompagné le dossier depuis sa genèse, car, il faut le rappeler, la rénovation du "Petit Monde" - et je ne veux blâmer personne - avait été oubliée du programme initial de rénovation urbaine, et j'ai dû, avec Isabelle Renier et Rachid Maziane, nos adjoints qui avaient ça alors en charge dans leurs délégations, et avec l'aide de nos administratifs, un peu ferrailler afin d'y remédier dans l'intérêt des plus jeunes de nos concitoyens et de leurs parents.

"J'en terminerai en remerciant l'État et les institutions territoriales, Région et TPM, qui ont pris et prennent toute leur part dans la rénovation du quartier, en espérant qu'elles poursuivent leur accompagnement, et en formulant le vœu que le Département accepte de s'y joindre, dans le futur Contrat de Ville, sinon pour la fin du PRU de Berthe, du moins pour le futur nouveau PRU du centre-ville." 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 05:39

http://jcautran.free.fr/archives_familiales/ecrits_divers_marius_autran/bulletins_municipaux/1967/1967_1.jpgBeaucoup de monde a répondu ce lundi, à l’heure de la sortie des classes, à notre invitation à inaugurer le nouveau restaurant scolaire d’une importante école de La Seyne. Beaucoup de monde, mais aucune autorité hiérarchique des corps d’inspection de l’Éducation nationale, ce qui en a surpris plus d’un, et m’a tout de même un peu choqué car, si assurer une offre de restauration scolaire n'est bien sûr une obligation, ni pour l'État, ni pour la commune, l'amélioration des temps périscolaires des élèves m'avait semblé être un sujet qui préoccupait beaucoup le ministère de l'Éducation nationale ces derniers mois, lui qui n'a pas hésité à imposer de nouveaux horaires sans donner aux communes les moyens nécessaires à une bonne organisation, tout en interdisant à certaines, dont La Seyne, de faire preuve d'imagination pour que les temps libérés de classe soient autre chose qu'une simple garderie.

Mais l'important est que les enfants, les parents, les enseignants, les personnels communaux d'entretien et de restauration, actuels et anciens, et tous ceux qui ont travaillé sur le projet, ont répondu présents.

J'ai prononcé un petit discours dont je livre quelques extraits...


(…) “Nous voici donc dans cette bonne vieille école Ernest-Renan qui se voit enfin dotée de cet équipement moderne, elle qui a été construite en 1962.  Une école, vous le savez bien, vous toutes et tous, qui n'avait pas de cantine, et dont les élèves sont allés déjeuner à la Mairie Sociale pendant 52 ans, été comme hiver, le plus délicat étant les jours de fortes pluies comme elles le sont à l'automne.


UN PROJET AMBITIEUX DE RESTAURATION SCOLAIRE COMMUNALE

“Il faut dire que, jusqu'en 2009, c'étaient les enfants de cinq écoles qui se rendaient à pied pour déjeuner à la "Cantine Renan", soit 550 écoliers ! C'est la fermeture de l'école Jean-Baptiste Coste qui en a diminué d'abord le nombre, puis, en septembre 2010, l'installation des enfants de la maternelle Eugénie-Cotton dans l'espace éducatif Jacques-Derrida et la suppression des transports en bus de 130 tout-petits.

”De manière plus globale, la mise aux normes et la rénovation de la restauration municipale de La Seyne a fait l'objet d'un projet complet qui comprenait la construction d'une cuisine centrale, ainsi que la transformation de toutes les cuisines d'écoles en "satellites" et restaurants d'enfants. Ce projet était prévu depuis fort longtemps (…) Mais il n’avait jamais été engagé, jusqu’à ce qu’il soit validé, fin 2008. Et la cuisine centrale a ouvert en septembre 2011.

”Les études concernant tous les satellites ont été réalisées et présentées aux acteurs concernés. Il faut préciser qu'à ce jour, la ville n'a pas abandonné les onze autres projets restants de "cuisines-satellites", mais que leurs réalisations sont malheureusement différées, étalées dans le temps, pour des raisons financières hélas évidentes.

 

L'INVESTISSEMENT DES COMMUNES PROFITE AUX ENTREPRISES ET À L'EMPLOI

"On mesure évidemment là la dure stupidité de couper les vivres des dotations d’État aux collectivités qui assuraient les trois quarts de l’investissement public du pays, à l’heure où le secteur du bâtiment et les travaux publics est à la peine, et où sa fédération patronale est même contrainte d'appeler ses membres à manifester, aujourd'hui même, pour réclamer des chantiers. On marche sur la tête et, franchement, je ne suis pas fier en ce domaine des politiques publiques nationales que ma sensibilité est supposée soutenir.

(...) “Tout ce qui touche à la restauration scolaire est plus qu'important, puisqu'ici, à La Seyne, 90% des 6200 enfants inscrits dans nos écoles mangent à la cantine.

“Tout a été dit sur cette cuisine satellite. Je ne ferai que rappeler qu'elle permet d'accueillir au quotidien les 225 enfants de l'école, mais aussi une centaine d'enfants du centre de loisirs le mercredi, et 25 autres venant du Foyer des Jeunes et d’Éducation Populaire Toussaint-Merle.

"L'ensemble cuisine-restaurant a été conçu selon tout ce qui existe de plus strict en matière de normes diverses et variées, d'ergonomie et de confort pour le personnel comme pour les enfants, à l'image de notre cuisine centrale, qui est un exemple du genre. Tout cela, c'est du service public soigné, moderne, performant. Comme nous l'aimons. Un service public utile non seulement à la vie quotidienne, à l'éducation de nos enfants, mais aussi à l'économie.

“Et je ne raterai jamais une occasion, surtout pas une occasion comme l'inauguration d'aujourd'hui, de replacer tout cela dans un contexte de société plus large.

"À une époque où des politiques d'austérité présentées, à tort, comme inéluctables, freinent l'emploi et la croissance - et nombre d'économistes nous alertent sur ce point -, à une époque où le service public paraît être la cible de tous ceux qui ne jurent que par la rentabilité financière, la gestion comptable et le court terme, oui, en ces temps, une commune comme La Seyne, mais aussi toutes les communes de France, et les autres collectivités, restent fort heureusement, et malgré les immenses difficultés, de grands acteurs économiques et sociaux.

 

30% DU BUDGET COMMUNAL CONSACRÉ À L'ENFANCE, ÇA PROFITE AUSSI À L'ÉCONOMIE

 ”Il faut tout de même savoir que la commune consacre chaque année 30% de son budget à l’enfance : crèches, garderies, écoles, restauration scolaire et périscolaire, centres de loisirs, espaces et actions pour les jeunes.

”Pour le service des bâtiments communaux, 95 % des interventions accomplies cet été concernaient les écoles : là un faux plafond, ici des réparations de menuiserie, de peinture, sans compter les chantiers demandant l'intervention d'entreprises pour des travaux comme l'étanchéité de toiture, la rénovation des installations électriques, la réparation de fuites d’eau... 

”Et sachez, enfin, que le raccordement au réseau de chaleur, que le SITTOMAT est en train de realiser pour nous afin de récupérer l’énergie produite par l’usine d’incinération des déchets ménagers de Lagoubran, concerne 10 de nos 31 écoles, et permettra de grandes économies de gaz.

"Voilà, je voulais simplement mettre un peu en perspective cette inauguration, qui n'est surtout pas une action isolée et qui est révélatrice des efforts accomplis par nos services, tous nos services, que je veux féliciter et remercier chaleureusement.”

(…) "Et je terminerai par remercier TPM et le Conseil général, qui ont financé 60% des 850.000 euros qu'a coûtés cette cuisine, la commune finançant les 40% restants."

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 10:43

http://www.amf.asso.fr/images/upload/illustrations/tmp/doc_AMF_ILU_20100329_ecole_DomLortha_Fotolia_8528749_XS.jpgÀ La Seyne, nous ne l’avons pas encore reçu (*), mais la très officielle Association des maires de France (AMF) en a d’ores et déjà averti les communes.

Il semble que, dans certaines académies, les recteurs ont adressé aux maires un courrier leur annonçant qu’ils auraient à prendre en charge les enfants une demi-journée en octobre et, semble-t-il, trois autres demi-journées plus tard, pendant le temps scolaire, afin de permettre aux enseignants de se rendre à des réunions de concertation.

 

MES COLLÈGUES MAIRES INDIGNÉS !

Cette annonce suscite la plus vive indignation chez les maires qui en ont été destinataires. Cela est en effet inacceptable.

Respectueux des lois et décrets de la République, j’ai accompagné la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Comme l’immense majorité de mes collègues, j’ai, en dépit des difficultés d’organisation et de financement, assuré au mieux l’accueil des enfants sur les temps périscolaires, organisé et adapté le temps de travail de nos agents communaux pour assurer le fonctionnement de l’école le mercredi matin.

J’assume ma responsabilité sur ce temps périscolaire qui relève de ma libre compétence ainsi que mon obligation au regard de la mise à disposition de locaux pour le service de l’Education nationale.

 

CHACUN SON BOULOT, LA MAIRIE N’EST PAS UN SUPPLÉTIF DE L’ÉTAT !

Toutefois, je refuse de me substituer à l’Etat pour l’exercice de ses responsabilités. Les mairies ne sont pas les supplétifs de l’Education nationale. Je suis en total accord avec l’association des maires de France qui a déclaré ces jours derniers que, « comme l’a précisé la circulaire du 4 février 2013, le temps de service des enseignants comporte, en sus des 24 heures hebdomadaires à assurer devant la classe, 108 heures dédiées à diverses actions dont la concertation », que «  la consultation interne engagée par l’Education nationale doit se dérouler sur ce volume horaire », et que « l’Education nationale doit assurer la prise en charge des enfants sur la durée totale de leur temps scolaire ».

Je tiens à ce que les familles et les enseignants seynois le sachent dès à présent. Si je devais être destinataire d’un courrier comme celui reçu ailleurs par mes collègues premiers magistrats, demandant à la mairie de prendre en charge les enfants, je serais totalement solidaire de la démarche collective, et j’y opposerais une fin de non-recevoir. Et je déplorerais aussi que l’État prive les petits Seynois de plusieurs temps d’enseignement.

 

(*) : Pour ma part, je n’ai reçu pour l'instant qu’un courrier m’indiquant que les professeurs des écoles seront en effet absents le mercredi 15 octobre, sans qu’il me soit demandé que la mairie prenne en charge les enfants. Et je sais gré à l'Éducation nationale m'en avoir averti pour que je mobilise utilement les ressources humaines communales dédiées aux écoles sur d'autres missions ce jour-là.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 06:34

http://www.ville-dreuil-les-amiens.fr/public/dreuillesamiens/image/Clipart/Math-école.pngJe l'avoue, j'étais un peu inquiet des conditions dans lesquelles la rentrée scolaire allait s'effectuer ce mardi et ce premier mercredi. Elle s'est finalement déroulée paisiblement, comme les années précédentes, les enseignants, parents et personnels de mairie m'ayant semblé, pour la plupart, faire contre mauvaise fortune bon cœur avec la réforme des horaires d'école. On verra sûrement à l'usage qu'il y aura des fonctionnements à ajuster, mais, si j'en crois les échanges que j'ai eus avec les uns et les autres, j'ai sûrement eu tort de m'alarmer outre mesure.

Lors du point de presse que je fais chaque jour de rentrée, cette année avec notre adjoint à l'éducation Christian Barlo, qui effectuait lui aussi sa... première rentrée avec cette charge, une journaliste m'a demandé ce que j'aurais à dire à la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. J'ai voulu délivrer trois messages.

 

L'ÉCOLE A BESOIN DE PLUS D'ENSEIGNANTS. À LA SEYNE COMME AILLEURS.

 D'abord, que la question des nouveaux horaires ne doit pas masquer l'essentiel. Et l'essentiel à mes yeux est que soit maintenu et atteint, à défaut d'être dépassé, l'objectif de création de 60.000 postes de professeurs d'ici à 2017. Et que, pour La Seyne, cette orientation se traduise dans les faits, avec l'attribution suffisante d'enseignants dans les établissements, en particulier ceux de nos quartiers populaires, classés "Réseau d'éducation prioritaire renforcé" (REP +). Or le compte n'y est pas, notamment pour scolariser correctement les petits de maternelle et pour accompagner les enfants en difficulté par des maîtres spécialisés. La majorité municipale sera aux côtés des enseignants et des associations de parents pour réclamer les moyens qui sont dus.

 

DES MOYENS POUR L'INSTRUCTION, C'EST BIEN. POUR LE PÉRISCOLAIRE AUSSI, C'EST MIEUX.

 Ensuite, qu'on ne peut pas engager une réforme sans se préoccuper des moyens pour la mettre en œuvre. Certes, l'objectif de rajouter une demi-journée d'école est atteint et les enseignements en seront certainement améliorés avec un meilleur étalement des temps d'apprentissage. Mais ça n'aurait pas dû se faire sans considérer les autres temps éducatifs.

À La Seyne, plus de 2000 enfants sont désormais privés de ces moments de formation citoyenne des temps libres que leur apportaient depuis des années les animateurs sportifs, culturels et socio-éducatifs, municipaux et associatifs, les mercredis matins, avec les accueils de loisirs, les clubs et écoles municipales de sport, les ateliers d'éveil des associations culturelles et artistiques, de l'école municipale des Beaux-Arts et du Conservatoire intercommunal de musique, autant d'offres périscolaires démantelées, impossibles à redéployer sans plusieurs centaines de milliers d'euros que l'État aurait dû allouer aux communes. Et qu'une ville pauvre comme La Seyne ne peut pas faire assumer aux familles et aux contribuables, générant une inégalité de mauvais aloi dans une France républicaine entre les enfants des communes aisées et ceux des collectivités dans la précarité.

Mais ça peut toujours se rattraper. La nouvelle ministre a le devoir de se pencher sur la question avec ses collègues en charge de la culture, de la jeunesse et des sports, pour que, même si ça se fait progressivement dans les années à venir, on puisse rétablir, dans des temps adaptés, cette offre éducative complémentaire à celle de l'école, dans le cadre d'un beau Projet éducatif de territoire (PEDT) d'autant plus nécessaire dans une cité accueillant beaucoup de familles humbles.

 

LES FONCTIONNAIRES DE MAIRIE INJUSTEMENT MÉPRISÉS

 Enfin, qu'il n'est pas correct qu'un service de l'État supposé aussi républicain que celui de l'Éducation nationale ait méprisé comme il l'a fait, pour imposer à sa guise cette réforme, les fonctionnaires des collectivités locales, sans lesquels l'éducation ne pourrait fonctionner. Nos agents des écoles maternelles, nos personnels de ménage et de restauration, nos techniciens de gestion des infrastructures scolaires, nos éducateurs sportifs, culturels et socio-éducatifs, et bien d'autres, ont travaillé pendant des mois avec de nombreux partenaires pour construire un projet de fonctionnement adapté aux nouveaux horaires tout en préservant les offres périscolaires, profitant de la possibilité offerte par le ministre Benoît Hamon d'adapter, bien sûr dans le cadre de la loi, les organisations hebdomadaires en fonction des réalités de chaque commune. Ce qui aurait permis de maintenir d'intéressants temps d'activités périscolaires.

Mais le beau travail de ces fonctionnaires là a été dédaigné, leur projet a été rejeté fin juin - alors que le même a été agréé pour d'autres communes - manifestement sans autre raison que le bon vouloir d'autres fonctionnaires, de l'Éducation nationale ceux-là (je ne parle bien sûr pas des enseignants, mais de leur hiérarchie). Et je ne peux pas m'empêcher de relier cette avanie au fait que la rectrice de notre académie, ancienne membre de la direction de cabinet du ministre UMP Darcos, celui qui a supprimé le samedi d'école, a été partiale dans la gestion du projet seynois. Il faut que la ministre le sache.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 03:59

http://s2.lemde.fr/image/2013/09/30/534x267/3487438_3_7dbc_un-wordle-reunit-les-termes-les-plus_853c279bc811abff629727b75ada5dea.jpg

 

"Je ne prétends pas que tout sera parfait dans les prochains jours. Mais je m'y engage, l'État sera à vos côtés, par un accompagnement financier, par la mobilisation de ses services".

 Ça, c'est Manuel Valls, le Premier Ministre, qui vient de le déclarer à l'attention des élus, à propos de la mise en place, mardi prochain, jour de rentrée des écoliers, dont 6200 enfants seynois, des nouveaux horaires des écoles. Je formule le souhait que la nouvelle ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, prenne bien cette déclaration en compte, que ça "redescende" vers le rectorat de notre académie, puis vers l'inspection académique du Var.

 

J'INVITE MADAME LA MINISTRE À ÊTRE... "À MES CÔTÉS"

Je serais d'ailleurs ravi que les autorités académiques et départementales de l'Éducation nationale, et, pourquoi pas, Madame la ministre elle-même, soient, comme Manuel Valls vient de l'annoncer, "à [mes] côtés" le matin de la rentrée scolaire, pour faire ensemble un petit tour, comme je le fais chaque année, à la rencontre des enfants, des parents, des enseignants et des personnels communaux, dans quelques écoles seynoises.

Le fait que plusieurs établissements de nos quartiers populaires viennent, par arrêté du ministre Benoît Hamon daté du 24 août, d'être les seuls du département du Var à être classés "Réseau d'éducation prioritaire renforcé" (REP +) me semble justifier que l'Education nationale pose un regard bienveillant sur l'éducation scolaire et périscolaire de nos jeunes concitoyens seynois.

 

UNE RÉFORME NÉCESSAIRE, MAIS PAS SANS MOYENS, SINON C'EST PIRE !

La révision des temps d'école va dans le bon sens. Le renforcement des moyens humains d'enseignement aussi. Encore plus dans les quartiers, comme chez nous, où les enfants de milieux pauvres ont besoin d'un accompagnement accru de la puissance publique républicaine pour gagner en égalité des chances. Mieux lisser les temps d'enseignement sur plus de jours dans la semaine (et même de l'année), c'est bon pour les apprentissages et c'est bon pour éviter que nos petits ne traînent trop dans la rue. Avoir plus de maîtres, c'est bon pour aider les jeunes les plus en difficulté et c'est bon pour mieux travailler en équipe, entre enseignants et avec les autres éducateurs, parents, animateurs.

Mais, si l'État, pour ses propres services scolaires, consent des efforts, il doit aussi considérer que ses décisions ont des conséquences pour les communes et les familles. Ouvrir l'école un jour de plus, c'est un surcoût pour la collectivité, pour les consommations d'eau, d'électricité, de chauffage, pour l'entretien des locaux, pour l'accueil. Libérer les enfants une heure plus tôt, c'est compliqué et onéreux pour les parents qui travaillent ou cherchent un emploi, sauf si la commune est suffisamment riche pour assurer une prise en charge de qualité, donc coûteuse, aux heures de sortie.

 

SANS LES FINANCEMENTS NÉCESSAIRES, CE N'EST PAS TRÈS RÉPUBLICAIN

Manuel Valls a évoqué "un accompagnement financier". C'est exact. 50 euros par enfant, soit 310.000 euros pour La Seyne. Mais c'est notoirement insuffisant : la nouvelle organisation, que je suis hélas contraint de mettre en place a minima sans aucune offre d'activité périscolaire et même sans pouvoir assurer la cantine le mercredi, coûtera pas loin de 400.000 euros annuels en charges directes. Tout en démantelant l'offre communale et associative socio-éducative, d'éveil sportif et culturel, dont bénéficiaient le mercredi matin plus de 2000 de nos écoliers.

C'est également inquiétant parce que ce n'est garanti que pour deux ans. Et ce n'est pas très républicain, parce que certaines communes disposant de moyens confortables pourront organiser de beaux programmes d'activités périscolaires alors que d'autres, comme La Seyne, n'ont pas d'autre choix que de proposer aux familles qui le peuvent de payer une offre de simple garderie.

Il faudrait en effet que tous les petits des communes populaires puissent demain, sans forcément, comme Najat Vallaud-Belkacem l'a dit avec émotion lors de la passation de relais au ministère, "se réjouir de ce que l'école aura fait [d'eux]" - même s'ils ne deviendront pas tous ministres de la République ! - , être au moins assurés que, plus que jamais, l'École et l'éducation populaire périscolaire leur permettront de se construire avec les mêmes chances que tous les autres enfants de notre France républicaine.

Il existe certes un "bonus" de l'aide de l'État, qui permet de porter de 50 à 90 euros son accompagnement financier pour les communes en difficulté. Je l'ai réclamé, et j'ai même été reçu pour cela en juillet au cabinet du ministre de l'Éducation nationale d'alors. Mais j'en suis revenu bredouille ! Si la commune la plus pauvre de PACA, la seule ville du Var classée tout à la fois "politique de la ville", "réseau d'éducation prioritaire renforcé", "zone franche urbaine", et "zone de sécurité prioritaire", n'y a pas droit, certains mauvais esprits pourraient considérer que le propos de Manuel Valls n'aura été qu'un effet d'annonce.

Mais je me refuse à le croire parce que Manuel Valls a invité les élus socialistes à être "fiers" de cette réforme. Et, maire socialiste, je ne voudrais pas le décevoir. Sûrement aurons-nous une bonne surprise mardi matin, avec l'Éducation nationale... "à [nos] côtés" ?


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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 07:02

http://media.paperblog.fr/i/477/4777961/cette-annee-vais-faire-courses-rentree-ligne-L-WZHJd_.jpegOui, je le maintiens, la réforme des temps de vie des enfants a un sens et une utilité pour les écoliers.

C'est bien pour cela, sûrement, que de nombreuses organisations l'ont réclamée en 2011 en signant "l'appel de Bobigny" : des syndicats de l'Éducation nationale et confédérations interprofessionnelles (FSU, CGT, CFDT, UNSA, parmi d'autres), une importante association nationale de parents d'élèves (FCPE), la quasi-totalité des mouvements d'éducation populaire, de scoutisme et de formation d'animateurs socio-éducatifs, des associations de personnels territoriaux, dont celle des fonctionnaires des services communaux de l'éducation et de l'enfance (ANDEV).

Et que, parmi les premiers signataires, on comptait aussi près de 80 maires de villes grandes et moyennes, de toutes sensibilités, même si les édiles de gauche, dans toutes ses composantes (EELV, MRC, PRG, PS, PCF), composaient l'essentiel de la liste. J'étais de ceux-là.

Pourquoi alors, aujourd'hui, tout le monde - ou presque - est-il vent debout contre la réforme réclamée ?

À l'épreuve de l'exercice de sa mise en œuvre, les constats sont évidents...

 

C'EST COMPLIQUÉ, COÛTEUX, DÉSTRUCTURANT

C'est compliqué.

C'est très coûteux pour les finances communales au point que ça entraînera immanquablement une hausse de l'imposition locale, d'autant que c'est concomitant à la baisse des dotations de l'État aux communes.

C'est inabouti car se limitant à la semaine scolaire sans agir sur la durée des congés.

Ça oblige à reprendre aux écoles des ressources humaines que les communes leur allouaient en temps scolaire pour les redéployer en temps périscolaire, entraînant une réduction au minimum règlementaire du nombre des ATSEM (agents communaux des écoles maternelles) et une diminution, voire suppression, des activités conduites en coopération entre enseignants et animateurs socio-éducatifs, sportifs ou culturels.

C'est fragilisant pour l'égalité républicaine que l'État éducatif doit aux enfants de France, car les communes pauvres ne peuvent y investir suffisamment de moyens financiers, et celles - souvent les mêmes - accueillant des gens humbles ne peuvent leur demander de payer pour les activités nouvelles. Et on peut hélas imaginer que trois heures de moins d'école obligatoire se traduiront, pour les enfants les plus fragiles des quartiers populaires où les familles peinent à exercer leur fonction parentale, par trois heures de plus dans la rue, avec les risques de déviances que cela peut entraîner (La Seyne n'est pas "zone de sécurité prioritaire" pour rien...). Sans compter que, rien ne permettant d'assurer qu'on disposera d'assez d'adultes pour accueillir tous les enfants, rien n'est dit sur les critères de choix des "heureux bénéficiaires"...

Ça rompt avec la "discrimination positive" que, depuis plus de trente ans, la politique des "zones d'éducation prioritaire" avait initiée pour compenser les inégalités socio-économiques pour l'accès aux savoirs. Ainsi, par exemple, La Seyne, premier site d'éducation prioritaire de l'académie de Nice, ne bénéficiera même pas de la majoration portant de 50 à 90 euros la subvention d'État dédiée au dispositif !

C'est inquiétant en matière de sécurité des enfants car, pour atteindre l'impossible objectif de s'occuper après l'école de tous ceux que les parents ne pourront venir chercher en milieu d'après-midi, on autorise des taux d'encadrement si faibles qu'il sera difficile d'envisager autre chose qu'une garderie sans activités structurées, avec tous les risques que cela peut entraîner pour des enfants ayant travaillé depuis le matin... en particulier les petits de maternelle.

Ce qui sera gagné en qualité des temps d'apprentissage scolaire sera perdu en qualité et quantité de l'offre des activités périscolaires existantes. Ça démantèle les organisations des offres éducatives complémentaires à l'école : initiations sportives, accueils de loisirs sans hébergement, activités de conservatoires, écoles et clubs de musique, etc.

 

C'EST INQUIÉTANT POUR LES PERSONNELS DE MAIRIE ET LES ASSOCIATIONS

 Ça met à mal les patients efforts accomplis depuis des décennies pour une meilleure connaissance - et reconnaissance - mutuelle entre enseignants, agents territoriaux, volontaires et personnels du monde associatif, les premiers ayant été appelés à se prononcer avec les familles sur le schéma d'organisation dans leurs conseils d'écoles, instances qui ont le dernier mot, les autres étant laissés à la porte de la décision finale alors même qu'ils ont travaillé depuis des mois pour élaborer des projets cohérents d'organisation des temps. Que les mairies payent et se taisent !

Ça inquiète à juste titre les agents territoriaux sur leurs nouvelles missions, sur le respect de leurs statuts, sur la désorganisation de leur travail, sur l'exercice de leurs responsabilités dans un système mal organisé, et même, pour les vacataires et salariés publics horaires, sur la pérennité de leurs emplois ou le maintien de leurs temps de travail, donc de leur salaire. Ainsi, à La Seyne, ça pourrait représenter de 4 à 5 heures de moins pour les animateurs de loisirs. On ne peut que comprendre leur angoisse et leur choix de se faire entendre en déposant un préavis de grève reconductible. Et il est bien normal qu'ils interpellent leur employeur... tout en sachant qu'il serait aussi judicieux qu'ils interpellent l'Éducation nationale...

Et il en est de même des personnels associatifs de ces champs d'activités, comme aussi de la pérennité de certains clubs et associations qui, ne pouvant plus exercer leurs missions, verront leurs subventions publiques diminuées. Quand on sait le rôle que les associations jouent, notamment dans les communes à la population fragile, pour la régulation du climat social, on peut à bon droit s'inquiéter.


L'ÉTAT DOIT NOUS ENTENDRE : OUI À LA RÉFORME, MAIS AVEC LES MOYENS !

Alors, oui, la réforme a un sens et est utile. A La Seyne, nous voulons la mettre en œuvre. Mais pas dans de telles conditions.

J'ai donc réclamé ce lundi aux instances politiques régionales de l'Éducation nationale, donc au cabinet de Madame le Recteur, que ces éléments soient enfin considérés, que soient garantis durablement à la commune les 1,15 millions d'euros annuels nécessaires à une organisation correcte (contre les 0,31 millions annoncés pour les deux seules premières années scolaires), et que les élus locaux, les personnels territoriaux et les associations partenaires agréées aient le même poids que les enseignants et les parents dans les choix et décisions d'organisation, dans une instance autre que les conseils d'écoles.

Et il y a urgence !

C'est à ces conditions que l'intérêt des enfants sera préservé et qu'on réussira une réelle avancée pour la construction de futures adultes citoyens, éclairés, instruits, ayant développé le meilleur de leurs potentialités. Ce que nous devrions tous souhaiter.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse
8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 03:44

http://www.villeseducatrices.fr/ressources/actualite/DSC_0051.jpg« Pour améliorer les rythmes de vie et de travail des enfants et des jeunes, très rapidement il faut un cadre national, décliné dans les projets éducatifs de territoire et les projets éducatifs d’établissement. Il doit prendre en compte les préconisations de l’Académie de médecine à propos de l’école primaire. Il faut donc alléger la journée et adapter le travail scolaire aux temps favorables aux apprentissages, alterner et équilibrer dans la journée les différentes formes de regroupement, les différentes activités et disciplines, les formes de travail, garantir la pause méridienne, refuser la semaine actuelle de 4 jours et prioriser un rythme annuel alternant 7 semaines scolaires et 2 semaines complètes de vacances intermédiaires, définir un volume annuel d’heures d’enseignement. Ce cadre national doit préconiser l’articulation des temps éducatifs et sociaux, leur mise en cohérence et la coopération éducative de tous. La conférence nationale sur les rythmes, convoquée par le Ministère à l’initiative de partenaires des Assises, doit commencer par acter ce cadre national pour ne pas reporter les premières décisions. Elle doit permettre ensuite de travailler avec tous les acteurs concernés pour dépasser les conflits d’intérêts et définir les moyens de sa mise en œuvre. »

 

MÉMOIRE COURTE OU CHANGEMENT DE VISION ?

 Ce texte est un extrait de ce qu’on a appelé « L’appel de Bobigny », qui était une adresse en forme « d’appel à la Nation et à ses responsables politiques »,  réclamant « un grand projet national pour l’enfance et la jeunesse ». On était en octobre 2010. Le ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative était l’UMP Luc Chatel.

Et il a été signé entre 2010 et avril 2012 par les organisations dont on trouvera la liste ICI, et dont certaines sont aujourd’hui vent debout contre cette réforme qui ne propose que de mettre en place... ce qu’elles demandaient ! Allez comprendre...

Moi, comme maire, je l’avais signé à l’époque. Je ne me renierai pas. Mais à la condition que les moyens me soient donnés pour pouvoir assurer une mise en œuvre dans la sérénité et sans que ça ne rende exsangues les finances de ma commune et des Seynois...

 

> Lire l'intégralité de "l'appel de Bobigny"

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse

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