Beaucoup de monde a répondu ce lundi, à l’heure de la sortie des classes, à notre invitation à inaugurer le nouveau restaurant scolaire d’une importante école de La Seyne. Beaucoup de monde, mais aucune autorité hiérarchique des corps d’inspection de l’Éducation nationale, ce qui en a surpris plus d’un, et m’a tout de même un peu choqué car, si assurer une offre de restauration scolaire n'est bien sûr une obligation, ni pour l'État, ni pour la commune, l'amélioration des temps périscolaires des élèves m'avait semblé être un sujet qui préoccupait beaucoup le ministère de l'Éducation nationale ces derniers mois, lui qui n'a pas hésité à imposer de nouveaux horaires sans donner aux communes les moyens nécessaires à une bonne organisation, tout en interdisant à certaines, dont La Seyne, de faire preuve d'imagination pour que les temps libérés de classe soient autre chose qu'une simple garderie.
Mais l'important est que les enfants, les parents, les enseignants, les personnels communaux d'entretien et de restauration, actuels et anciens, et tous ceux qui ont travaillé sur le projet, ont répondu présents.
J'ai prononcé un petit discours dont je livre quelques extraits...
(…) “Nous voici donc dans cette bonne vieille école Ernest-Renan qui se voit enfin dotée de cet équipement moderne, elle qui a été construite en 1962. Une école, vous le savez bien, vous toutes et tous, qui n'avait pas de cantine, et dont les élèves sont allés déjeuner à la Mairie Sociale pendant 52 ans, été comme hiver, le plus délicat étant les jours de fortes pluies comme elles le sont à l'automne.
UN PROJET AMBITIEUX DE RESTAURATION SCOLAIRE COMMUNALE
“Il faut dire que, jusqu'en 2009, c'étaient les enfants de cinq écoles qui se rendaient à pied pour déjeuner à la "Cantine Renan", soit 550 écoliers ! C'est la fermeture de l'école Jean-Baptiste Coste qui en a diminué d'abord le nombre, puis, en septembre 2010, l'installation des enfants de la maternelle Eugénie-Cotton dans l'espace éducatif Jacques-Derrida et la suppression des transports en bus de 130 tout-petits.
”De manière plus globale, la mise aux normes et la rénovation de la restauration municipale de La Seyne a fait l'objet d'un projet complet qui comprenait la construction d'une cuisine centrale, ainsi que la transformation de toutes les cuisines d'écoles en "satellites" et restaurants d'enfants. Ce projet était prévu depuis fort longtemps (…) Mais il n’avait jamais été engagé, jusqu’à ce qu’il soit validé, fin 2008. Et la cuisine centrale a ouvert en septembre 2011.
”Les études concernant tous les satellites ont été réalisées et présentées aux acteurs concernés. Il faut préciser qu'à ce jour, la ville n'a pas abandonné les onze autres projets restants de "cuisines-satellites", mais que leurs réalisations sont malheureusement différées, étalées dans le temps, pour des raisons financières hélas évidentes.
L'INVESTISSEMENT DES COMMUNES PROFITE AUX ENTREPRISES ET À L'EMPLOI
"On mesure évidemment là la dure stupidité de couper les vivres des dotations d’État aux collectivités qui assuraient les trois quarts de l’investissement public du pays, à l’heure où le secteur du bâtiment et les travaux publics est à la peine, et où sa fédération patronale est même contrainte d'appeler ses membres à manifester, aujourd'hui même, pour réclamer des chantiers. On marche sur la tête et, franchement, je ne suis pas fier en ce domaine des politiques publiques nationales que ma sensibilité est supposée soutenir.
(...) “Tout ce qui touche à la restauration scolaire est plus qu'important, puisqu'ici, à La Seyne, 90% des 6200 enfants inscrits dans nos écoles mangent à la cantine.
“Tout a été dit sur cette cuisine satellite. Je ne ferai que rappeler qu'elle permet d'accueillir au quotidien les 225 enfants de l'école, mais aussi une centaine d'enfants du centre de loisirs le mercredi, et 25 autres venant du Foyer des Jeunes et d’Éducation Populaire Toussaint-Merle.
"L'ensemble cuisine-restaurant a été conçu selon tout ce qui existe de plus strict en matière de normes diverses et variées, d'ergonomie et de confort pour le personnel comme pour les enfants, à l'image de notre cuisine centrale, qui est un exemple du genre. Tout cela, c'est du service public soigné, moderne, performant. Comme nous l'aimons. Un service public utile non seulement à la vie quotidienne, à l'éducation de nos enfants, mais aussi à l'économie.
“Et je ne raterai jamais une occasion, surtout pas une occasion comme l'inauguration d'aujourd'hui, de replacer tout cela dans un contexte de société plus large.
"À une époque où des politiques d'austérité présentées, à tort, comme inéluctables, freinent l'emploi et la croissance - et nombre d'économistes nous alertent sur ce point -, à une époque où le service public paraît être la cible de tous ceux qui ne jurent que par la rentabilité financière, la gestion comptable et le court terme, oui, en ces temps, une commune comme La Seyne, mais aussi toutes les communes de France, et les autres collectivités, restent fort heureusement, et malgré les immenses difficultés, de grands acteurs économiques et sociaux.
30% DU BUDGET COMMUNAL CONSACRÉ À L'ENFANCE, ÇA PROFITE AUSSI À L'ÉCONOMIE
”Il faut tout de même savoir que la commune consacre chaque année 30% de son budget à l’enfance : crèches, garderies, écoles, restauration scolaire et périscolaire, centres de loisirs, espaces et actions pour les jeunes.
”Pour le service des bâtiments communaux, 95 % des interventions accomplies cet été concernaient les écoles : là un faux plafond, ici des réparations de menuiserie, de peinture, sans compter les chantiers demandant l'intervention d'entreprises pour des travaux comme l'étanchéité de toiture, la rénovation des installations électriques, la réparation de fuites d’eau...
”Et sachez, enfin, que le raccordement au réseau de chaleur, que le SITTOMAT est en train de realiser pour nous afin de récupérer l’énergie produite par l’usine d’incinération des déchets ménagers de Lagoubran, concerne 10 de nos 31 écoles, et permettra de grandes économies de gaz.
"Voilà, je voulais simplement mettre un peu en perspective cette inauguration, qui n'est surtout pas une action isolée et qui est révélatrice des efforts accomplis par nos services, tous nos services, que je veux féliciter et remercier chaleureusement.”
(…) "Et je terminerai par remercier TPM et le Conseil général, qui ont financé 60% des 850.000 euros qu'a coûtés cette cuisine, la commune finançant les 40% restants."