Les Seynois, et les Saint-Elmois en particulier, j'en suis certain, ne me donneront pas tort. J'ai formulé un avis favorable au projet de la Marine nationale de mettre l'un de ses bâtiments de la forêt littorale du Fort Saint-Elme à la disposition de la fondation catholique des « Apprentis d'Auteuil », association d'utilité publique agréée par l'État, pour y assurer l'accueil d'une quarantaine de mineurs migrants isolés.
La Seyne a toujours été une terre d'accueil pour ceux qui ont dû fuir leurs pays de misère ou de guerre. Elle ne faillira pas en ce XXIe siècle où la route demeure longue vers la fraternité universelle.
UN SITE LITTORAL EXCEPTIONNEL À PROTÉGER ET VALORISER
La Marine nationale veut mettre en vente cette colline littorale que nous avons réussi, par les révisions de nos plans d'urbanisme, à sanctuariser et sauver de l'urbanisation mortelle qu'elle aurait pu connaître. Les militaires l'ont désormais désaffectée et, sans maintien d'une présence générée par une activité, Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et vice-président de la métropole chargé de l'environnement, et moi, craignons des intrusions et des risques d'incendie qui pourraient être fatals à ce bel espace boisé à cheval sur nos deux communes.
Si le Conservatoire du littoral, que nous avons saisi pour élaborer un projet de gestion partagée avec nos communes et notre métropole, comme c'est le cas depuis quelques années au Domaine de Fabrégas, a d'ores et déjà acquis la partie mandréenne de la forêt, les négociations s'avèrent plus ardues avec la DMPA du Ministère des Armées qui, souhaitant réaliser le maximum de profit sur la partie seynoise du domaine, semblerait prête à vendre au plus offrant, y compris à quelque riche investisseur privé désireux de posséder une magnifique propriété littorale, même si j'ai placé tous les verrous administratifs interdisant les constructions et protégeant l'espace boisé classé.
L'ACCUEIL DE MINEURS ISOLÉS : UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR
Mais les échanges continuent et, fussent-ils longs, nous ne désespérons pas de parvenir à une solution de compromis qui conjuguerait une partie des objectifs financiers de la Défense et ceux de notre territoire, dans le but, comme nous l'expliquions en 2015 à Var-matin (cliquez sur l'article ci-contre pour l'agrandir) de préserver, valoriser et ouvrir la forêt au public, rétablir la liaison piétonnière littorale entre Saint-Elme (La Seyne) et Saint-Asile (Saint-Mandrier), maintenir l'action d'insertion conduite par l'association Tremplin, et entreprendre un chantier d'insertion durable pour la réhabilitation du fort historique comme cela a été fait au fort de l'Éguillette (photo ci-dessous).
Cela permettra en outre, sur la partie occidentale jouxtant le port de Saint-Elme, le maintien des activités des associations nautiques qui, dès 2019, devront libérer les espaces nécessaires à la réalisation d'un chenal d'avivement indispensable pour empêcher l'ensablement et l'amas des posidonies qui, chaque année, engorgent notre charmant petit port.
En ces circonstances, l'accueil à Saint-Elme des malheureux jeunes migrants isolés, outre la belle œuvre humanitaire dont La Seyne sera fière, permettra de prendre le temps de poursuivre les échanges avec le Ministère des Armées sans crainte de dégradations pouvant s'avérer irrémédiables pour ce site naturel et patrimonial qui, sans cela, aurait été laissé à l'abandon.
Amis Seynois, faisons donc nôtre la devise des « Apprentis d'Auteuil » : La confiance peut sauver l'avenir.