15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 04:30

http://www.ot-la-seyne-sur-mer.fr/images/prestataires/chemin-navale-751.jpgDans l'article que je publiais hier sur ce blog, je félicitais ceux qui ont été à l'initiative de la participation de La Seyne à un concours sur la mémoire des ports de Méditerranée qui a mobilisé des organismes publics et privés très divers.

C'est une démarche utile qui ne devra pas être éphémère. Passé le 21 novembre, jour où sera révélé le palmarès du concours, il faut que les supports de l'exposition ne finissent pas dans une cave poussiéreuse.


UN AUTRE CHEMIN DE LA MÉMOIRE ?

 Pourquoi ne pas les utiliser, si nécessaire en les retravaillant un peu, pour que nos concitoyens et visiteurs, d'aujourd'hui et de demain, puissent les découvrir dans un cheminement les menant de port en port le long de notre littoral, où ils pourraient être apposés de façon durable ? Un peu dans l'esprit de la démarche engagée en 2009 sur le site des anciens chantiers qui, une fois franchie la symbolique "porte principale", invite, à partir de la sculpture de fer qui a été installée, à cheminer dans le parc, de panneau en panneau, pour découvrir jusqu'au pont levant les lieux et les constructions, les métiers et les savoir-faire, les hommes et les femmes des chantiers, les vies de travail et de lutte sociale, qui ont rythmé l'espace pendant 150 années.

Ce "chemin de la mémoire de la Navale", désormais faisant partie des meubles urbains d'un parc approprié par tous, a, comme l'exposition "La Seyne, la ville aux 12 ports" (et bientôt 13, avec le futur port de plaisance !), été imaginé, conçu, réalisé, dans une démarche collective, dans laquelle on retrouve beaucoup de ceux qui ont coopéré au projet sur les ports, et, naturellement, les anciens des chantiers, avec une implication centrale des adhérents de l'AMIANS, cette association de maintien des intérêts des anciens salariés des chantiers navals de La Seyne, qui a transcendé sa mission originelle pour engager un formidable travail de la mémoire, pour eux-mêmes comme pour les générations futures.

 

NE PAS OPPOSER LE PASSÉ À L'AVENIR, LA CULTURE À L'ÉCONOMIE

 Je me souviens que, dans mon propos inaugural, je leur disais : "Là où, au moins du point de vue de la mémoire et de l'histoire, il n'y avait qu'un "no man's land", vous avez apporté de l'humain et du sens. Et, dans tout cela, vous avez été altruistes avant tout. Vous n'opposez pas le passé à l'avenir, la culture à l'économie, l'approche scientifique au tourisme, la création artistique au sens de la fête".

Et leur chantier ne s'est pas arrêté là. Les porteurs du projet de "chemin de la mémoire de la Navale" ont récemment mis la dernière main, avec des enseignants et l'engagement de l'Éducation nationale, à des supports pédagogiques qui vont bientôt être utilisés dans les écoles.

 

ET NE PAS S'ARRÊTER... EN CHEMIN

 Le chemin va se poursuivre vers les nouveaux espaces dont les aménagements commencent : vers le casino, le nouveau port, et l'atelier mécanique, jusqu'au môle d'armement désormais dédié à l'accueil des croisiéristes. Le parti pris de la rénovation de l'atelier mécanique est celui de la mise en valeur de l'architecture industrielle, des structures et des machines-outils qui y ont été laissées à l'abandon, et des espaces dédiés à la vie culturelle y sont prévus.

Il restera, lorsque les moyens le permettront, à imaginer un lieu fort des activités liées à la mer, dans une démarche de muséologie active. Ça pourrait bien démarrer avec une approche de recherche et développement s'appuyant sur les technologies de la "réalité augmentée". Mais, chut, on n'en est qu'aux balbutiements de l'idée avec des acteurs économiques innovants seynois ; ne vendons pas, comme d'autres savent le faire, du rêve qui ne soit fondé sur un minimum de réalité...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 04:11

http://b.vimeocdn.com/ts/398/183/398183656_640.jpgNous inaugurions, vendredi dernier, à la Maison de Patrimoine, une exposition intitulée "La Seyne, la ville aux 12 ports". Je n'en parlerai pas dans le détail, tant son titre est en lui-même aussi évocateur que la désignation de La Seyne par le journaliste, érudit et poète seynois Pierre Caminade : "La ville de mer aux quarante collines".

Et j'invite plutôt chacun à aller la visiter dans cette "Maison du patrimoine" grouillant de vie que nous avons inaugurée en 2010 dans l'une des plus anciennes bâtisses de la ville, place Bourradet, après s'être mis l'eau à la bouche en visionnant un petit film mis en ligne réalisé à cette occasion.

 

LA SEYNE PARMI LES "NOMINÉS"

Cette exposition est réalisée dans le cadre d'un concours international organisé par la Fédération du patrimoine maritime méditerranéen. Nous étions une trentaine de villes portuaires sur la ligne de départ de ce concours. Une moitié a d'ores et déjà été retenue dans une première sélection, dont La Seyne, qui va concourir contre un autre port varois, Hyères, deux ports provençaux, deux azuréens, un languedocien, quatre italiens, un croate et un tunisien.

Outre la valorisation culturelle et patrimoniale évidente, donc l'essor qu'un succès, et même le fait d'avoir été sélectionnée parmi les "nominés", pourra donner à la promotion touristique et économique de La Seyne, je veux relever la particularité de la démarche qui a permis de produire les supports du concours, film, exposition et ouvrage.

 

LA SEYNE, SEULE COMMUNE PARMI LES CANDIDATS

Le projet est en effet le seul, parmi l'ensemble des candidatures, à être porté par une collectivité, en l'occurrence une commune ; tous les autres le sont par des associations. Ça met en évidence l'importance que la puissance publique municipale attache à la valorisation du patrimoine du territoire communal. Mais l'originalité ne s'arrête pas là. Illustration d'une appropriation collective de la démarche, outre plusieurs services communaux, autour de Julie, responsable de la Maison du patrimoine, ce ne sont pas moins d'une dizaine associations culturelles ou sportives et un établissement public d'État, l'Ifremer, qui ont contribué au projet (*), avec l'appui du Gom (Groupe obsessionnel minimal) pour la réalisation du film.

Une coopération pour un résultat qui n'a rien de passéiste mais qui, au contraire, montre et valorise notre littoral portuaire comme facteur de vie, culturelle, sociale, technologique et économique. Ce qui a toujours fait vivre notre peuple. Et qui, une fois encore dans son histoire cahotique, lui donne à espérer pour son avenir.



 

(*) : Bravo aux principaux contributeurs : Les amis de La Seyne ancienne et moderne, l'amicale des câbles sous-marins, le centre de ressources de la construction navale, l'association culturelle saint-elmoise, l'association de sauvegarde des embarcations traditionnelles, le club nautique seynois, Histoire et parimoine seynois, Ifremer, Les cahiers seynois de la mémoire, Les pescadous de La Verne et Fabrégas, la société nautique de la Petite Mer

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 13:58

http://anacr.laseyne.ouvaton.org/pages/images/signes02.jpgNul n'oubliera sa petite silhouette un peu voutée devant le Monument aux Morts de La Seyne, les cheveux blancs de sa nuque flottant au vent glacial du maquis de La Limatte les 2 janvier, son regard clair derrière ses petites lunettes, et le calme de ses mots teintés de son bel accent du Sud-Ouest. On avait espéré un moment le voir arriver, mardi dernier, à l'occasion de la commémoration de l'appel du 18 juin du général de Gaulle, comme depuis plusieurs années au bras de son fils Bernard. Je devais déposer une gerbe avec lui. Mais il n'allait pas bien. Maurice Oustrières est mort cette semaine, dans sa quatre-vingt-dixième année.

Il avait passé le flambeau, l'an dernier, de la présidence de l'Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance à Jeanne Vaïsse. Lui-même était entré en résistance contre le nazisme, à Montauban, alors qu'il était lycéen, avec quelques camarades. Et, journaliste, écrivain ("La nuit montalbanaise" - Edition A. Sutton), il n'a eu de cesse de contribuer au devoir de mémoire, engagé auprès des jeunes générations des établissements scolaires, pour porter la parole de ceux qui veulent élever les consciences et prévenir, pour qu'on ne connaisse plus jamais pareille époque. Lui disparu, ses propos, à l'image de l'éditorial qu'il avait signé en 2004 dans "Résistance Var", comme ses actes d'éducation populaire, nous obligent désormais :

"Et puis, surtout, on voit reparaître, ça et là, dans les propos tenus par tel ou tel personnage politique, ces théories que l’on a baptisées « négationnisme », selon lesquelles les fours crématoires, les camps d’extermination n’auraient jamais existé. Il y a ce terrorisme ambigu, qui essaie de prendre les apparences, parfois, d’une lutte libératrice. Enfin, des individus non identifiés, héritiers des théories nazies, couvrent d’inscriptions racistes et de croix gammées, dans plusieurs cimetières, des tombes soigneusement choisies.
"Tout cela doit nous inciter à une vigilance accrue. Tout cela doit nous persuader qu’à l’heure actuelle, pour un ancien Résistant, il n’y a rien de plus nécessaire, de plus urgent, que de recruter, d’aider à se développer, ces Amis de la Résistance qui, dans un avenir hélas très proche, lorsque tous les Résistants auront disparu, seront chargés de perpétuer leur souvenir.
"Ils empêcheront que sombre à jamais dans l’oubli cette époque pendant laquelle, au péril de notre vie, et avec la générosité de notre jeunesse, nous sûmes prouver notre fidélité à la République et à la France profanée."

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 04:42

130616 inaug stade bertheEncore un week-end d’intense activité pour les Seynoises et les Seynois ! Je reviendrai demain sur divers temps forts de cette belle dynamique des services communaux et des associations, illustrée en ce printemps par une fourmilière de rendez-vous culturels, solidaires ou sportifs. Je m’en tiendrai aujourd’hui à à livrer aux visiteurs de ce blog les propos que j’ai tenus lors du premier événement des 48 heures qui viennent de s’achever...

« Nous inaugurons les équipements du stade de Berthe, auquel le Conseil municipal, sur proposition de Makki Boutekka, président du Football club seynois, et Robert Mendy, a choisi de donner le nom du dernier président de la Jeunesse sportive seynoise, la JSS, Raymond Januzzi. Le conseil de quartier Nord, animé par son adjoint Christian Bianchi, a validé cette proposition.

« Raymond Januzzi, rappelons-le, a joué très jeune au football en Tunisie où il a même été sélectionné trois fois en équipe nationale. Une fois arrivé en France, il a joué à Tours puis au prestigieux stade de Reims, avec un certain Roger Piantoni, célèbre international de foot et populaire journaliste commentateur télé. Enfin, après le club de l'Arsenal à Toulon, il intègre la JSS, comme joueur bien sûr, puis comme entraîneur, et c'est d’ailleurs sous sa direction sportive que le club accédera à la 1ère division d'honneur. Président pendant 20 ans, il a cessé ses activités en 2008. Agé de 80 ans aujourd'hui, Raymond Januzzi s'identifie, à des titres divers, à 40 années de la vie de la JSS.

« Bien sûr, au travers de cette dénomination, c'est la belle histoire de la JSS et, au-delà, du sport seynois et dans notre quartier Berthe, que nous voulons évoquer et célébrer. Et il faut naturellement tout de suite parler des fondateurs, autour de  M. Traversa et d'autres, dont beuacoup sont aujourd'hui disparus.

« Parmi les documents comme toujours méticuleusement conservés et classés par l’adjoint aux sports de l'époque, Jean Passaglia, notre mémoire sportive, il y a bien sûr des articles de la presse locale de ces temps-là... notamment un, daté du 19 février 1968, qui rend compte de la première réunion de l’Assemblée générale de la JSS et cite le Bureau fondateur : le premier président, Guy Ségura, Pierre Mattet et Adolphe Dallest, vice-présidents, Jacques Santo, secrétaire adjoint, le premier trésorier, Claude Fauroux, Paul Blenner, trésorier adjoint, et même un commissaire à la retraite, M. Mongo, Membre d'honneur. Et bien sûr l’adjoint aux sports, Jean Passaglia.

« On pourrait ainsi raconter, par les noms et les prénoms, l'aventure de la JSS. On pourrait citer Georges Branciforti, président quelques années après, Jean Cozzani, Jean-Jacques Eichaker, Raphaël Gimenez... Je suis obligé de m'arrêter là, mais il y en a tant qui ont joué un rôle primordial. Et je souhaite d'ailleurs que l'on installe, en bonne place, un panneau qui rappelle cette histoire, ces noms qui comptent, tous ces noms. 

« La JSS, je veux insister : ce n'était pas le sport vu étroitement mais considéré comme une vraie activité humaine, pour éduquer, élever, construire les jeunes, les enfants, les personnes. On le sait, la JSS, c'étaient les activités sportives, mais aussi l'accompagnement social, des cours d’alphabétisation, de l’aide aux devoirs. Bref, c'était un élément fort et structurant de la vie du quartier.

« C'est justement pourquoi les activités de la JSS, lorsqu'elle a connu les difficultés que l'on sait, ont été reprises, à la demande de municipalité, par le Football club seynois. Afin, justement, que tout cela ne soit pas gâché, afin que cette grande et belle aventure, tous ces efforts, cette abnégation des bénévoles au fil des années, ne soit pas perdus. Et l'importance de ce bénévolat, on en a pris encore plus conscience avec les Assises du sport que nous avons conduites tous ensemble cette année. Le FCS, j’en remercie ses dirigeants, et au premier chef son jeune président Makki Boutekka, a relevé le défi et l'a mené à bien.

« Et c'est également pour cela qu'en 2008, lorsque j'ai repris le dossier du Programme de rénovation urbaine (PRU) de Berthe, avec Rachid Maziane, adjoint à la « Politique de la ville », nous avons absolument tenu à ce que l'on intègre cette dimension socio-sportive qui avait été oubliée. Car cette rénovation du stade, cette pelouse synthétique que nous inaugurons aujourd'hui et qui représente un budget de 450.000 euros couverts par les divers financeurs du PRU (État, Région, Département, TPM, Ville), ce n’est que la première phase, d'ailleurs fort bien menée sous la houlette des équipes de Marcel-Paul, directeur de nos services techniques, d’un dispositif plus global que nous mettons en place. Suivront prochainement deux autres éléments de ce programme : un gymnase, pour l'aspect sportif, et un EAJ, un Espace accueil jeunes, qui sera bien sûr par géré notre service jeunesse.

« Et je lance le défi à ces deux services municipaux, ceux des sports et de la jeunesse : ouvrez, ouvrez, ces structures, faites qu’elles soient actives, vivantes, animées, qu'elles soient effectivement au service des jeunes, des enfants, et à travers eux, des familles, de Berthe comme de tous les quartiers, à l'image de ce beau tournoi organisé aujourd’hui par le FCS. Faites vivre le sport et l'éducation. Cela va de pair. »

 


L'inauguration s'est faite en présence de Raymond Januzzi (à droite, hélas de dos, sur la photo), de Makki Boutekka, président du FCS (à gauche sur la photo), et de plusieurs élus : Marie Bouchez, conseillère régionale de PACA (à ma droite sur la photo), Claude Astore, adjoint aux infrastuctures, Bernard Trouchet, adjoint de quartier, Raphaëlle Leguen, première adjointe, Christian Bianchi, adjoint de quartier (de gauche à droite au second rang sur la photo), et Toussaint Codaccioni, adjoint aux sports (à ma gauche sur la photo)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 13:32

http://www.roses-orard.com/media/resurrection500__075599800_0753_30072010.jpgAprès les cérémonies du 8 mai la semaine dernière, l'émotion était bien perceptible ce lundi matin dans le potager pédagogique de l'école Lucie Aubrac, à la cité Berthe. Avec des enfants de CM2 et leurs professeurs, Jacqueline Bonifay, Seynoise rescapée du camp de concentration nazi de Schelklingen, présidente de la fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes (FNDIRP), nous avons planté le "rosier de la Résurrection" dont l'histoire est racontée sur le site des amis de la fondation pour la mémoire de la déportation.

Après le témoignage poignant de cette belle dame âgée qui consacre beaucoup de son temps à cultiver le devoir de mémoire, notamment auprès des enfants (et qui a d'ailleurs regretté que tel collège de chez nous, jadis très impliqué dans ce type d'activités partenariales avec les associations d’anciens combattants et de victimes des guerres, lui ferme désormais la porte en expliquant que la mémoire, ce n'est pas important, et qu'il faut regarder vers l'avenir...), j’ai à mon tour prononcé une allocution et, avec les enfants, nous avons entonné "Le chant des partisans".

Il n’est jamais inutile de donner de la solennité à ces moments. C’était le cas à Lucie Aubrac ce jour-là. Nul doute que les enseignants, avec le jalon que représente ce rosier symbole de l’aspiration à la vie des femmes internées à Ravensbrück et que les enfants vont désormais soigner, auront mille et une occasions pour, non seulement, apprendre aux jeunes les faits d’un temps tragique, mais aussi et surtout entrouvrir les portes de la réflexion.

Merci aux professeurs et à leur directeur Eric, aux anciens de la FNDIRP, aux services communaux, et aux élus présents, Raphaëlle Leguen, Christine Sampéré, Isabelle Renier, Rachid Maziane et Christian Bianchi. Ça compte pour nos petits concitoyens. Et pour l’éveil de leurs jeunes consciences pour que vive la Paix dans le Monde.



> Et merci pour nos gamins à la télévision publique France 3 qui a réalisé un reportage touchant que l'on peut regarder quelques jours sur son site...


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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 06:43

http://www.varmatin.com/media_varmatin/imagecache/article-taille-normale-nm/vm_photo/2009/09/02/nm-photo-262977.jpgIl y avait une foule digne et recueillie, hier mardi, à Saint-Elme, pour le dévoilement des plaques des trois voies qui portent désormais les noms des pompiers Michel Giovannini, Georges Lahaye et Patrick Zedda, tous trois morts il y a huit ans dans la forêt de La Môle.

Autour de moi, nombre de leurs camarades sapeurs-pompiers, bien sûr, leurs familles et leurs proches, des anonymes, beaucoup d'élus, parmi lesquels des adjoints at conseillers municipaux de La Seyne, dont Jocelyne Léon, adjointe en charge de la sécurité, de la prévention et de l'action socio-éducative, mes trois collègues conseillers régionaux du coin, Marie Bouchez, représentant le président Michel Vauzelle, Robert Beneventi, également maire d'Ollioules, et Sandra Torres, les deux conseillers généraux de La Seyne et Saint-Mandrier, Patrick Martinenq et Gilles Vincent, également maire de Saint-Mandrier, et Jean-Sébastien Vialatte, député-maire de Six-Fours.

Le propos que j'ai tenu à cette occasion :

"Aujourd’hui nous vivons un moment particulièrement important et nous posons un acte très fort.

"Nous nous devions de faire cela, au nom du conseil municipal, au nom de toute la population Seynoise, pour leurs proches en tout premier lieu, pour ceux qui ont eu la chance de les connaître et de les côtoyer, et pour ceux qui, ne les connaissant pas, pourront connaître leur nom.

"Oui, je veux que l’on se souvienne de vous, Messieurs Michel Giovannini, âgé alors de 43 ans, Georges Lahaye, agé de 42 ans, et Patrick Zedda, 36 ans.

"Vous qui avez disparu, prisonniers des flammes que vous combattiez pour préserver des vies au hameau du Vallon de Survières, à la Môle, il y a maintenant 8 ans.

"Ce premier septembre funeste de 2003 vous a arrachés brutalement et dans la fleur de l’âge à vos familles, à vos enfants qui grandissent sans vous, mais dans votre souvenir.

"Je veux m’adresser maintenant aux familles et vous dire combien cette blessure reste vive dans nos mémoires et dans nos cœurs.

"Un nom de rue, c’est bien peu, mais c’est au moins ça. C’est au moins l’hommage de toute une ville – et des communes voisines - à la mémoire de ces hommes, de ces papas, de ces maris, de ces collègues et camarades, de ces amis, de ces pompiers courageux.

"Je veux saluer à travers votre mémoire, Messieurs Giovannini, Lahaye et Zedda - Michel, Georges et Patrick - cette profession, ce dévouement, cet engagement et cette implication volontaire au service de la vie d’autrui.

"Mais comme tout service public, ce corps d’intervention est aujourd’hui menacé par une directive de restriction et de compression. Dans notre département, les sapeurs pompiers comptent 1.000 professionnels et 4.000 volontaires. Ces soldats du feu volontaires sont la base de ce métier. Si on les supprime, les citoyens en supporteront les conséquences. Ce sera même un bouleversement. Les secours n'existeront que dans les grandes villes. Il y aura moins d'hommes, moins de moyens, et des délais d'intervention plus longs. Un danger supplémentaire pour ces hommes et ces femmes exemplaires. Je ne serais sans doute pas ici, en train de vous parler, si lors de mon accident vasculaire cérébral, il y a trois ans, l’intervention des pompiers avait été plus longue. En résumé, les secours de proximité seront remis en cause, toute comme la maternité. On ne connaît que trop la chanson que veut nous faire apprendre par cœur : réduction de l’offre de service public = moins de travail pour les hommes et les femmes et plus de danger pour les citoyens.

"Excusez-moi d’entacher ce moment solennel d’un propos plus politique mais, je vous l’assure, absolument pas partisan. Je ne veux définitivement plus me taire sur ce sujet et ne m’y habituerai jamais.

"Je vous propose maintenant, qu’avec le recueillement qui préside à ce moment d’émotion, nous allions tous ensemble dévoiler, enfin, ces plaques portant les noms d’hommes illustres.

"Oui, vos papas, vos maris, vos fils, Georges, Michel et Patrick, sont des hommes illustres que La Seyne n’oubliera jamais.

"C'est un hommage juste, nécessaire et impérieux, un devoir de mémoire que nous leur devons, que nous vous devons. Mais ce n'est pas réparation."

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 12:09

pratali.jpgÉmile aura quatre-vingt-dix ans l'année prochaine. Émile, c'est Émile Pratali, que nous avons honoré ce samedi, en sa présence et celle de ses proches, en donnant son nom à une allée qui conduit du site des chantiers navals au square Guy Môquet, à l'entrée de la cité de La Présentation.

Certains nous reprocheront d'honorer de leur vivant ceux qui ont compté pour La Seyne à un moment ou l'autre de leur vie. Ça se discute. Moi, j'ai eu du mal à contenir mon émotion lorsque ses arrière-petits-fils ont découvert avec lui la plaque portant son nom. Ils peuvent être fiers du pépé ! Parce que, au travers de cette figure seynoise, c'est à tous ses camarades aujourd'hui disparus que nous avons tous pensé, ses camarades de dur labeur aux chantiers, ses camarades de lutte syndicale, et ses frères d'armes de "Rhin et Danube", camarades de combat contre les ennemis de la Liberté du joug desquels ils ont libéré la France et l'Europe.

J'ai prononcé quelques paroles...

"Avant de dire quelques mots à propos de notre concitoyen mis à l'honneur aujourd'hui et pour la postérité, Émile Pratali, que je salue, que je remercie d'être venu, ainsi que ses proches, comme je salue les habitants du coin... permettez-moi d'évoquer en quelques mots le lieu où nous nous trouvons, en ce jour de deuxième édition de la fête de quartier des Mouissèques.

"Ici on est environné d'histoire.

"Toutes les "histoires" : celle des gens au quotidien, l'histoire populaire, la "grande histoire", comme on dit, ouvrière et industrielle, celle des luttes syndicales et politiques...

"La plupart d'entre vous ici y sont sensibles : nous sommes dans un quartier de La Seyne des plus marqués par l'histoire de la Navale.

"Le Foyer Jean-Bartolini, tout proche, porte le nom du tout premier député du Front populaire. Un militant communiste et syndicaliste haut en couleur...

"Culture ouvrière, mémoire des chantiers... A propos de la création du Foyer Bartolini, et c'est Francisque Luminet qui nous l'a appris, les personnes âgées à qui l'on demandait où elles souhaitaient que ce foyer soit construit répondirent : "Nous voulons être près des chantiers, nous voulons entendre et voir la vie des chantiers ; nous voulons voir les travailleurs venir et repartir de leur travail... Nous voulons être près de la vie..."

"Près de la vie...

"Il y a aussi le quartier de Notre-Dame de La Présentation, avec sa cité ouvrière, construite dans les années 1970 sur l’emplacement d’un couvent de religieuses, qui fut ensuite école catholique avec pensionnat, puis, racheté par les Forges et Chantiers de la Méditerranée, lieu d’hébergement de certains personnels, abritant aussi, jusqu'aux années 60, "la popote des ingénieurs", la "cantine" des cadres des chantiers...

"La Présentation qui amena du logement social dans le centre ville et non plus seulement au nord...

"Aujourd'hui, nous sommes donc au cœur d'un quartier chargé d'histoire, et aussi, ce n'est évidemment pas un hasard, cela va de pair, un quartier chargé de bien des projets d'avenir.

"L'avenir, on aimerait être certain que l'Education nationale le voie aussi, avec nous, avec cet Institut de formation de jeunes enseignants, qui a su s’intégrer au quartier (auparavant il y avait là un terrain de sport et de jeu, au nom, lui aussi, évocateur, de Guy Môquet), et, en face, d'autres jeunes, et des adultes aussi, viennent à l'Institut de Formation de la Chambre des Métiers du Var se former aux métiers de la mer...

"Là bas, nous avons relancé, vous le savez, le projet de port de plaisance, nous sommes au travail pour lancer également l'aménagement du site des anciens chantiers avec l’atelier de mécanique, la création d'un parking et, surtout, d'un centre d’interprétation muséal de la mémoire de la Navale et des activités de la Rade...

"Et, un peu plus loin, à l’Ouest des formes, face à la Porte Principale, nous venons de signer pour la création d'un casino de jeux...

"Bref, cette voie, que nous dénommons aujourd'hui Émile Pratali, n'a rien d'une petite artère oubliée ou secondaire. Elle est au "cœur du cœur" de la ville. 

"Et je suis particulièrement heureux de la dénommer ainsi en votre présence, Émile...

"Avec tout le respect que l'on doit au travailleur des chantiers que vous fûtes, aux grandes qualités professionnelles, travailleur qui fit sa carrière dans le secteur "outillage" de l'atelier "mécanique turbine"...

"Avec la considération due au syndicaliste que vous avez été...

"Et, bien sûr, avec l'honneur dû à l'ancien combattant de "Rhin et Danube", qui débarqué avec les troupes de la France Libre, celles rassemblant les soldats de la France continentale et ceux des anciennes colonies, noirs et maghrébins, ce qu’on a appelé « l’amalgame » réalisé par le général Jean De Lattre, à l’image d’une belle équipe qui ravirait aujourd’hui certains cadres de la Fédération Française de Football...

"Raymond Borla, par la voix de Christian Durand, président du « Souvenir Français », a raconté la manière un peu rocambolesque dont vous avez tenu à revoir, au passage, votre ville et votre foyer, avant de repartir libérer la France et l'Europe...

"Il a dit toute l'affection de vos compagnons et la manière dont vous êtes entouré...

"Je crois que, lorsqu'un travailleur des chantiers, un syndicaliste, un combattant de la France Libre donne son nom à une voie d’un tel quartier de La Seyne, on doit y voir du sens et on ne peut qu'en être, toutes et tous, très heureux.

"Cher Émile Pratali, j'ai l'honneur, au nom du Conseil municipal, de dénommer aujourd'hui cette voie de VOTRE ville, qui, désormais, portera donc VOTRE nom.

"Vive "l'Allée Émile Pratali",

"Vive La Seyne,

"Vive la France et l’Europe auxquels vous avez contribué à rendre la démocratie !"

 

> Ci-dessous, le texte de Raymond Borla, président de "Rhin et Danube",

lu par Christian Durand, président du "Souvenir Français"...

pratali_velo.jpg

 

pratali2.jpg


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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 22:42

 

http://lireounivers.l.i.pic.centerblog.net/3eiax8eh.jpgInformé depuis bientôt deux mois de l’évolution de l’état de santé de Jean-Pierre Margier, j’espérais comme tout le monde qu’il se rétablisse et reprenne toute sa place dans l’action qu’il menait depuis toujours.

 Mais il en a été autrement.

 Son insertion dans le monde ouvrier et dans la population des grands ensembles a fait de lui un homme irremplaçable.

Avec presque un demi-siècle de présence, ce qu’il a accompli depuis les chantiers de la navale pour leur survie et ensuite dans les associations au cœur desquelles des centaines d’emplois ont été créés, fait de lui un acteur majeur du combat contre les pouvoirs extérieurs qui ont condamné La Seyne.

Avec lui, tous les acteurs, quelle que soit leur provenance, se sont retrouvés liés pour sauver notre Ville ouvrière.

Jean-Pierre Margier, l’homme d’un Dieu parmi les hommes, avec toute sa foi de proximité et un maître mot qui était le partage, aura lutté jusqu’au bout.

Il se trouve que dans ce combat, nos parcours se sont croisés et réunis.

Avec le conseil municipal, auquel j’associe le personnel communal qui a bien connu Jean-Pierre Margier, je présente à sa famille et à ses proches, mes condoléances les plus sincères.

Et, au nom de la Ville, je déclare que Jean-Pierre Margier aura toujours toute sa place dans nos cœurs et dans nos mémoires.

 

Jean-Pierre, c... de curé, maintenant, j'en fais quoi de la bolognaise que j'avais mise au congélo pour les spaghettis qu'on devait se faire ensemble, comme tant de soirs en tête à tête ?

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 04:26

http://phonotheque.hypotheses.org/files/2010/09/pont-levant-chantier-La-seyne-sur-mer.jpgJ'étais, lundi, à la porte des chantiers, aux côtés de Lucien Conac, président de l'AMIANS (Association pour le Maintien des Intérêts des Anciens de la Navale de La Seyne), et de Florence Cyrulnik, adjointe au maire chargée du patrimoine et de la culture, pour le lancement d'une souscription pour la réalisation d'une sculpture de métal qui prendra sa place au début du "Chemin de la Navale" que nous avons inauguré en juin 2010 sur le site des anciens chantiers navals. Les mots que j'ai prononcés à cette occasion :

"Votre association a été hébergée dans cette porte principale sous la municipalité précédente, c'était sous la présidence du regretté Jean-Pierre Era. C'est bien qu'Arthur Paecht ait accepté, c'est une bonne chose. Une chose tellement évidente et juste ! Mais si les politiques disaient toujours oui aux choses "évidentes et justes", gageons que la terre tournerait plus rond...

 "Je remercie beaucoup l'AMIANS pour tout ce qu'elle fait, ce qu'elle a fait et ce qu'elle fera encore. Ses membres, ses responsables, sont des gens bien. Des gens qui ont du cœur et de la tête.

 "Au nom de la municipalité, je leur dit merci et bravo, d'ores et déjà, avant même de savoir si l'initiative sera couronnée de succès.

 "Mais elle l'est déjà un succès, et la Ville s'en porte garante. Maintenant la "sculpture" est sur les rails.

 "Et, bien sûr, il faut dire merci et chapeau aux autres associations impliquées dans le projet : Histoire et Patrimoine Seynois que préside Yolande Le Gallo, et l'Association pour la Création d'un Centre de Ressources sur la Construction Navale présidée par Francis Lyon.

"Allez, on peut tous se féliciter qu'un tel groupe de travail sur la mémoire de La Navale soit enfin en place et qu'il réunisse tout le monde. Je souhaite qu'il continue à travailler sérieusement et régulièrement.

"Je n'oublie pas les services de la ville, la direction de la culture et du patrimoine, avec Françoise Manaranche et Julie Castellani, et la direction générale des services techniques pilotée par Marcel-Paul Magagnosc, qui font un bon boulot en animant pour les uns et accompagnant pour les autres le groupe de travail sur la mémoire de La Navale. Ni bien sûr ma collègue, Florence Cyrulnik, qui porte une attention soutenue et ô combien compétente à cette question du patrimoine.

"Faut-il rappeler que maintenant toute ville, tout territoire, tout pays, pourrait-on dire, cultive son identité profonde, et valorise son passé ? Non pas de façon morbide et immobile, mais vraiment pour aller vers un développement. On commence à comprendre, un peu partout sur la planète, que la culture est aussi importante que l'économie, et que l'histoire et le patrimoine enrichissent l'avenir.

"C'est exactement ce qui est à l'œuvre à La Seyne. C'est cela qui a été relancé avec le chemin de La Navale, l'an dernier. Mais ce n'est qu'embryonnaire par rapport à ce qu'il, faudra réaliser. Il ne faut surtout pas s'arrêter en si bon chemin...

"C'est le sens profond de la démarche entamée par la ville et les associations, cette démarche est partagée et on voit vraiment les choses de la même façon. On tire dans le même sens. Chacun avec ses spécificités et en toute indépendance d'esprit, mais tout cela va dans le même sens.

"Il faut donc penser à la suite du chemin de La Navale inauguré l'an dernier, il faut avoir des idées les plus variées, appeler à l'imagination, à la créativité pour faire vivre ce patrimoine.

"Et dans sa dimension touristique aussi, bien sûr. Les visites du pont, périodiquement, pourraient être l'occasion de rencontres entre les anciens des chantiers et le public, les jeunes, les enfants...

"Dès que l'AMO (Assistance à Maîtrise d'Ouvrage) à propos de l'aménagement du site sera en place, la Ville informera régulièrement le groupe sur les avancées des projets.

"Voilà quelques idées que je voulais glisser au passage.

"En ce qui concerne la souscription, je m'engage personnellement, et pas seulement en tant que maire. J'appelle les citoyens de La Seyne, ne serait-ce que par un apport modique, à montrer qu'ils sont attachés à cette dimension de l'identité de leur ville. Qu'ils soient néo-Seynois ou anciens, jeunes ou moins jeunes. Cet élan aura une signification et il aura des conséquences positives pour la suite. Verser quelques euros, c'est comme une pétition de soutien pour cette richesse de notre patrimoine.

"L'idée me convient assez que chacune et chacun puisse devenir actionnaire, non pas d'un fonds de pension qui spécule, qui déstabilise les Etats, qui délocalise et qui licencie les travailleurs, mais actionnaire  d'une entreprise de mémoire, de respect et de valorisation de l'identité d'une ville, pour qu'elle s'en sorte, pour qu'elle se dépasse, pour qu'elle soit fière de ce qu'elle est... Soyons actionnaires de l'humain, de la culture et du vivant ! Actionnaires de notre ville ! Achetons des actions de La Navale, ce sont des valeurs sures !

"Et, au risque de me répéter, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce sont des actions d'avenir !!!"

 

COMMENT SOUSCRIRE ?

Établissez un chèque libellé à l'ordre de "AMIANS" (indiquez au dos : "sculpture navale"") :

> envoyez-le à : AMIANS - 1, boulevard Toussaint-Merle - 83500 La Seyne-sur-Mer

> ou apportez-le à la même adresse (c'est la Porte des Chantiers) du lundi au vendredi de 9 heures à 11 heures - dans ce deuxième cas, vous pouvez aussi verser votre souscription en espèces

 

(La photo illustrant cet article a été "empruntée" à l'excellent site "Les carnets de la phonothèque" que je vous invite à visiter)


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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 16:58

http://www.citoyens-resistants.fr/IMG/gif/couv_cnr.gifMon ami Toussaint Codaccioni, adjoint au maire (MRC), et moi, étions lundi dernier, comme tous les ans, à la cérémonie organisée à la mémoire des dix maquisards assassinés par les nazis le 2 janvier 1944, aux environs de la ferme de la Limatte, sur la commune de Signes.

Comme les représentants de l'État, du Département, des communes de l'Ouest Var, et de l'Association des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), nous y avons déposé une gerbe au nom de la population de La Seyne.

Nous avions déjà dû repartir pour des raisons d'emploi du temps lorsque, aux alentours de midi, a eu lieu un sévère incident dont j'invite mes visiteurs à prendre connaissance en lisant un article de Bernard Oustrières sur le site Mediapart.

Ayant appris ce qui s'était passé et le comportement incompréhensible de représentants de la République, j'ai tenu ce dimanche matin à être présent, avec Toussaint Codaccioni et Christian Barlo, conseiller municipal (PCF), aux côtés des adhérents de la section seynoise de l'ANACR qui tenaient leur Assemblée Générale annuelle. Quitte à laisser Raphaëlle Leguen, Première Adjointe, et Alain Lopez, adjoint de quartier, représenter la Ville à une cérémonie concomitante à la mémoire de Jean De Lattre de Tassigny, celui qui, ayant réussi "l'amalgame" des armées d'Afrique et des forces françaises de l'intérieur, a largement contribué à la libération de notre pays du joug nazi et aurait sûrement jugé sévèrement, comme nous, ceux qui s'emploient à "détricoter" les acquis du Conseil National de la Résistance (CNR).

J'ai confirmé aux anciens résistants et leurs amis qui font perdurer la mémoire et leurs valeurs que je tiens pour inacceptables les faits et les propos de ceux qui s'emploient à démolir le programme social et républicain du CNR sur lequel ont été bâties les fondations de notre cohésion républicaine, égalitaire et fraternelle, depuis la Libération. Et que j'invite mes visiteurs à lire ou à redécouvrir.

Aussi inacceptables que ces mots inqualifiables d'un homme fort du patronat français, le funeste Kessler, qui n'a pas craint de dire :"Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance". Sans commentaire...

C'est pourquoi j'irai les 14 et 15 mai sur le Plateau des Glières, en Haute-Savoie, au rassemblement "Paroles de Résistance", qui devient depuis quelques années un lieu symbolique de toutes les Résistances citoyennes, d'hier et d'aujourd'hui.

Et c'est pourquoi aussi j'ai répondu très favorablement à la proposition de l'ANACR du Var, expliquée dans un article de La Marseillaise, d'organiser, le dimanche 22 mai, c'est-à-dire le week-end suivant le rassemblement des Glières, un pique-nique citoyen à La Seyne.

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois