17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 03:45

Les journalistes du quotidien Var-matin n'ont pas exagéré avec les qualificatifs qu'ils ont employés pour rendre compte de la soirée de clôture de la quinzaine d'animations dédiées au centenaire du Pont de La Seyne.

« Magique », « grandiose », « en apothéose », c'est en effet ce que j'ai entendu tout au long de la soirée de samedi, alternant avec les « magnifique », « frisant la perfection »« féérique », « émouvant à donner la chair de poule et faire monter les larmes » et autres « hallucinant ». Et autant, en paroles ou par messages, au cours de ce dimanche, tant de la part de nos concitoyens que de celle de nos visiteurs.

Il s'en sera bien sûr certainement trouvé pour que ces avis ne fassent pas l'unanimité, mais je n'en ai pas croisé un seul.

Alors oui, franchement, après avoir drôlement tremblé, pendant des semaines, nos équipes, nos élus et les citoyens volontaires membres du comité consultatif des festivités peuvent souffler et être fiers du boulot accompli qui a ravi et ému quelque 20.000 grands et petits.

Merci, grand merci, vraiment, à Éric Marro, Pierre Poupeney, Florence Cyrulnik, Claude Astore et Jean-Luc Bigeard, nos élus en charge de la culture, des festivités, du patrimoine, de la police, de la voirie et de la prévention, à toutes les cadres et agents du service "événementiel" autour de Nicolas Bonnefoi, et de tous les services publics communaux qui ont coopéré pour assurer la logistique matérielle et administrative, la sécurité, l'information et la communication, et les animations et spectacles du « in » et du « off » de cette folle quinzaine.

 

MERCI, GRAND MERCI, LA SEYNE !

Merci, grand merci à ceux qui ont assuré la circulation, la préparation, le rangement et le nettoyage du Parc de la Navale, du centre ancien et du port, aux bénévoles et salariés des associations, aux sociétés et commerces qui ont soutenu et joué le jeu, aux pompiers et secouristes, au service municipal de prévention des risques, à la préfecture et la police nationale, qui, en excellente coopération avec nos policiers municipaux très investis, ont assuré la prévention, la protection et la sécurité des personnes et des biens.

Merci, grand merci, à tous ceux que j'oublie de citer qui, d'une façon ou d'une autre, ont apporté leur contribution à ces temps forts de fête et de convivialité, d'histoire et de mémoire, qui resteront sans nul doute dans les annales des grands moments de La Seyne.

Et merci, grand merci bien sûr aux milliers de Seynois, voisins et vacanciers qui, du 30 juin au 15 juillet, ont compris et respecté les contraintes qu'imposent les temps à risque que nous traversons, mais surtout goûté si nombreux à ces moments d'exception, manière aussi de rendre hommage à ceux qui ont péri ou ont été affreusement meurtris en d'autres moments et lieux festifs, et d'envoyer, ce faisant, un message de vie, d'espoir, de liberté et de fraternité à la face de tous les sinistres inhumains du Monde.

 

 

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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 07:09

Bien sûr, ce diable de mistral a un peu gâché la fête en contraignant à supprimer certains des événements prévus dans le cadre de la quinzaine dédiée au centenaire de notre Pont, mais le week-end aura été riche en temps de loisirs et de convivialité.

Du franchissement de la Porte principale des chantiers par les "anciens" et plusieurs centaines d'enfants ayant bénéficié des "classes de mémoire de la navale" à la visite du "tunnel de containers" retraçant l'histoire de la construction des bateaux, en passant par des expositions et des spectacles divers, l'ouverture de la "boutique du Pont" et plusieurs temps forts en présence des délégations venues d'une partie de nos "villes amies", Berdiansk (Ukraine), Buti (Italie) et Maardu (Estonie), les trois premières journées d'animations, que nos services communaux et plusieurs associations ont offertes avec brio malgré un budget très contraint, auront ravi bien du monde.

Les quelques photos que je publie parlent d'elles-mêmes. Et devraient inciter nos concitoyens et nos visiteurs à profiter pleinement des événements (programme ICI) qui rythmeront la vie de La Seyne jusqu'au point d'orgue du 14 juillet...

Le vieux Pont revivrait-il une nouvelle jeunesse ?...
L'inauguration du "tunnel de mémoire"...
La boutique des 100 ans du Pont a ouvert ses portes
Lancement des festivités...
La "chorale de la mer" pour accueillir les délégations des "villes amies"
Avec les maires de Berdiansk et Buti et le jeune président du conseil des étudiants de Buti
Louis Correa, conseiller municipal aux associations et jumelages, remet le "Pont d'honneur" à présidente de la Chorale de la Mer
L'expo des anciens de l'Atelier Mécanique
L'inauguration de l'expo

 

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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 06:01

Elle ne vous conduit « qu'à » 40 mètres au-dessus du niveau de la mer ! C'est deux de moins que la plateforme panoramique installée en haut du Pont des chantiers auquel il ne fallait tout de même pas faire de peine, surtout à l'occasion de son centenaire.

La famille Calmarini, qui depuis des générations participe à l'animation de notre beau quartier balnéaire, est décidément bien entreprenante pour avoir investi dans une étonnante grande roue installée au cœur de son parc de loisirs des Sablettes.

Ce n'est pas un manège comme les autres. C'est un formidable moyen de découvrir le patrimoine naturel, maritime, littoral, historique et urbain, depuis les monts toulonnais et notre Rade jusqu'à l'horizon du large qu'on appelle chez nous « la Grande Mer », en posant de surcroît un regard inédit sur le patrimoine architectural classé du hameau des Sablettes reconstruit par le célèbre Fernand Pouillon au lendemain de la seconde guerre mondiale.

 

UNE GRANDE PETITE SŒUR POUR NOTRE VIEUX PONT

C'est d'autant plus vrai que le voyage dans les airs pourra s'accompagner d'une application pour smartphone permettant de visualiser et d'en savoir plus sur les lieux remarquables qu'elle permet de dominer.

Un heureux complément, donc, dû à l'initiale privée cette fois, à la même démarche que celle, publique communale, qui a présidé à la préservation et transformation de notre Pont historique de la construction navale dont on fêtera les 100 ans dans quelques jours, et pour une quinzaine. Avec les deux, situés de part et d'autre de nos barrières visuelles collinaires, pas un centimètre carré du grand patrimoine du tour de la Rade ne pourra plus échapper aux regards de nos concitoyens et de nos visiteurs.

 

UN PLUS POUR L'APPROPRIATION DE NOTRE SITE PATRIMONIAL REMARQUABLE 

Et, s'il est des grincheux — et il va y en avoir — qui jugeront que cette infrastructure de métal fait tâche dans le paysage du site patrimonial remarquable censé protéger, voire sanctuariser, notre littoral allant de Balaguier aux Sablettes, je les rassure en leur indiquant tout de suite qu'elle ne sera là que pour la période estivale.

Et qu'il est un autre endroit, non loin de chez nous, également reconstruit par Fernand Pouillon avec la même pierre blonde du Gard, et pareillement classé, où une autre plus grande roue, de 55 mètres de diamètre, est en place à demeure sans que ça ne chagrine quiconque.

Nautrei que partejam ambé nòstrei veisins sieis-fornencs una Nòstra-Dòna-de-Bòna-Garda, fuguesse mai bèla, mai vielha et mai majestuosa que la sieuna, s'anam pas se la laissar contar pèr lei Marsilhès, que, Bòna Maire !!! ( * )

___________________________________________

( * )Traduction de la dernière phrase en provençal occitan : Nous qui avons en partage avec nos voisins six-fournais une plus belle, plus ancienne et plus majestueuse Notre-Dame-de-Bonne-Garde que la leur, on ne va tout de même pas se la laisser conter par les Marseillais, qué, Bonne Mère !!!

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 06:19

S'il n'était qu'une occasion d'acheter l'édition du jour du quotidien régional « La Marseillaise », c'était bien celle de ce jeudi.

On y trouvait un encart entièrement consacré aux 100 ans de notre "Pont" seynois, avec son histoire, de belles images, des témoignages d'anciens de "La Navale", des articles sur les associations qui concourent à conserver et promouvoir la mémoire de nos anciens chantiers.

Et, bien sûr, le programme, conçu par nos concitoyens et nos services communaux dans le cadre du comité des festivités que nous avons mis en place il y a quelques mois, des événements culturels et de détente festive qui, du 30 juin au 14 juillet, marqueront le centenaire de notre "signal mémoriel".

Ce n'est pas dans mes usages de reproduire un journal, mais je ne résiste pas à l'envie d'inviter les visiteurs de mon blog à télécharger cet encart et le feuilleter en cliquant ICI ou sur l'image qui illustre cet article.

Tout en invitant chacun à lire la presse régionale, Var-matin et La Marseillaise, et à la soutenir... car elle en a bien besoin et participe, par l'information locale, à la vie démocratique du territoire.

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12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 19:43

Juste pour sourire un peu en ces temps trop sérieux... c'est juré, je n'ai polémiqué avec personne, surtout sur le sujet au demeurant vraiment pas sympa pour Jean-Sébastien Vialatte, qu'évoque la capture d'écran ci-contre !!!

Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir, sur le site Internet de Var-matin, le titre d'un article qui, manifestement, comporte une légère erreur...

J'ai de bonnes relations avec mon voisin maire de Six-Fours-les-Plages.

Il aurait donc pu m'avertir que, sans crier gare, il avait (re)pris les rênes de La Seyne, nous faisant faire un bond de 360 ans en arrière, à l'époque où notre commune n'était... qu'un quartier de Six-Fours, avant qu'elle ne soit autorisée à s'en émanciper, par lettre patente du roi Louis XIV...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
9 juin 2017 5 09 /06 /juin /2017 06:19

Il a été installé ce jeudi devant la résidence-autonomie de personnes âgées "Ambroise-Croizat".

C'est le premier "totem" indicateur entièrement imaginé, conçu et réalisé, à très peu de frais, par une équipe de fonctionnaires communaux volontaires, à l'initiative de Gilles Gautier, cadre de la mairie qui n'est en responsabilité ni de l'école des Beaux-Arts, ni des services techniques, mais directeur... des finances !

D'autres vont suivre, petit à petit, en divers lieux de la ville, jalons utiles et marqueurs de notre histoire industrielle navale.

Une belle contribution de nos employés municipaux aux événements festifs, culturels et patrimoniaux qui vont marquer, dès la fin du mois, le centenaire du Pont des chantiers.

Bravo et merci.

(on peut agrandir la photo en cliquant dessus)

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 04:11

Nous inaugurions ce samedi au Fort de Balaguier, avec divers élus dont Florence Cyrulnik, déléguée au patrimoine, une exposition dédiée à la protection et la valorisation du paysage et de l'architecture de nos quartiers littoraux bordant la baie du Lazaret.

Je livre ici aux visiteurs de ce blog le propos que j'ai prononcé à cette occasion...

 

« Oui, répétons-le : « Nos paysages sont beaux, alors protégeons-les ! ».

« Il était important de se retrouver de manière un peu officielle quoique bien conviviale, ici, dans cet écrin de Balaguier, pour évoquer nos paysages et les mesures prises pour les protéger, pour évoquer l'AVAP, l'Aire de Mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine Balaguier-Tamaris-Les Sablettes-Baie du Lazaret, et cette exposition, qui a été accrochée lors des Journées européennes du patrimoine 2016, mais qui reste à la disposition du public jusqu'au mois de juin, je crois...

« Loin des acronymes barbares, de ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) en AVAP... pour déjà adopter (Florence vient de me le faire remarquer) une nouvelle appellation contrôlée (dans le sens de la simplification quand même, et c'est bien) avec le SPR : Site Patrimonial Remarquable.

« Valoriser, auprès du public le plus large, nos atouts, nos trésors devrais-je dire, et expliquer à quel point il faut les préserver, avec pédagogie, est un exercice pas si fréquent méritant d'être salué.

« Bravo Florence, bravo aux fonctionnaires territoriaux qui ont réalisé l'exposition.

« Il est également assez rare que l'on puisse apprécier une expression appartenant au jargon, d'habitude plutôt aride, des règlements d'urbanisme. C'est pourtant le cas de celle qui désigne les dispositifs tels que l'AVAP : une « servitude d'utilité publique ».

« Servitude, servir, utile, public... République... Eh bien oui, où va donc se nicher cette république, cette « chose », ce rien qui est tout et qui nous est commun...

« Eh bien elle se niche partout, dans la démocratie, justement, dont nous nous faisons une ardente obligation à La Seyne en travaillant étroitement avec vous les citoyens, représentés dans les CIL, notamment, ou encore les Comités d'usagers (des mobilités, de l'eau et, ça se met en place, des festivités), des conseils de quartiers, des associations bien sûr, qui se mobilisent pour leur ville... Merci d'ailleurs à vous toutes et tous, c'est aussi le résultat de votre travail que nous célébrons aujourd'hui.

« Car l'AVAP, c'est véritablement une œuvre de continuité républicaine, et l'hommage rendu aux fonctionnaires, techniciens et élus doit largement dépasser les limites du présent. Vous y reviendrez, je crois, Florence, dans quelques instants.

« La continuité, ce sont des équipes municipales différentes, depuis les années 90, qui ont fait aboutir le processus de classement de ces territoires en ZPPAUP, d'abord, approuvée en conseil municipal sous Arthur Paecht, en 2005, puis l'AVAP, qui reprend le même périmètre mais augmenté du secteur maritime et côtier, protégeant ainsi, notamment, nos typiques fermes aquacoles... 

« Ce que nous réalisons mieux, grâce à cette exposition, c'est qu'un paysage est tout sauf un décor.

« Les éléments naturels et les apports humains successifs, l'évolution des usages, c'est la vie même qui le façonne et le fait changer au fil des époques...

« Car ce que nous expliquons (vous le rappelez souvent, Florence, et nous sommes bien d'accord sur ce point), c'est que protéger n'est pas figer.

« Le développement touristique, économique, plus largement, n'est en rien (et c'est même tout le contraire) freiné ou empêché par les mesures que nous prenons.

« Bien sûr, comment évoquer ces paysages sans parler de leur nécessaire aménagement. Celui de la Corniche, qui reste à nos yeux à tous, un objectif concret.

« Question de moyens, vous le savez parfaitement. Mais nous convaincrons un jour qu'investir ici, pour l'intercommunalité, le département, pour tous les partenaires publics, car la Ville hélas n'en a pas les moyens à elle seule, c'est miser sur l'avenir, c'est bon pour La Seyne, mais c'est évidemment bon pour tout le territoire.

« Car notre objet de réflexion, en regardant cette exposition, c'est bien entendu, aussi, la Rade de Toulon. C'est bien entendu les effets de la loi NOTRe, qui développe l'intercommunalité. 

« Si un paysage n'est pas un décor figé, c'est également un bien en partage, une continuité territoriale, qui échappe à toutes les considérations de clocher...

« Vous avez à quel point j'ai toujours pris le plus grand soin à ce que La Seyne joue collectif, qu'elle s'inscrive pleinement dans la coopération intercommunale, et combien je pense que La Seyne y a un intérêt majeur.

« Vous savez aussi à quel point je considère (et je suis loin d'être le premier ni le seul !) que l'agglomération, peut-être devenue métropole dans quelque temps - elle le pourra sous peu par la loi -, a un besoin vital et doit miser pleinement, elle aussi, sur La Seyne.

« Je vois d'ailleurs dans des aménagements tels que celui du parking-relais de Tamaris, dont les travaux démarrent très bientôt et dont TPM nous a confié la maîtrise d'ouvrage, un exemple de parfaite coopération entre une commune active pour embellir, aménager, développer, préserver, et l'établissement intercommunal, aidé d'ailleurs de fonds publics extérieurs, notamment européens, et qui se montre soucieuse du développement équilibré de tous ses territoires.

« En tous cas, aujourd’hui nous rendons ensemble hommage à cette ville, à cette rade magnifique, à ces sites, ces quartiers qui comptent tellement pour le bien-être des riverains mais aussi pour l'ensemble de nos concitoyens, où qu'ils vivent, et bien entendu de nos visiteurs.

« Merci de votre attention, je cède maintenant avec plaisir la parole à Florence Cyrulnik qui a présidé la commission municipale de l'AVAP et dont je salue encore l'assiduité, la ténacité et tout simplement le remarquable travail... »

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17 juillet 2016 7 17 /07 /juillet /2016 09:04

Pendant cinq décennies, la France n'a pas réussi à reconnaître que, sous le gouvernement de Pierre Laval, elle a pris sa sinistre part dans la déportation des juifs du pays vers les camps d'extermination nazis. Elle s'est grandie, depuis, en décidant de commémorer, chaque dimanche proche du 16 juillet, la mémoire des victimes de la "solution finale" et honorer les "Justes parmi les nations, ces "gens comme tout le monde" qui, au péril de leur vie, en ont aidé des milliers de juifs à échapper à l'enfer et la mort.

Le discours que j'ai prononcé ce dimanche matin devant la sculpture à leur mémoire érigée sur notre Parc de la Navale...

 

« Nous voici une fois encore réunis devant ce monument original et émouvant, inauguré il y a cinq ans, sur la proposition du fils d'un Juste seynois, Roland Huillet, pour honorer la mémoire des victimes d’une idéologie raciste qui conduisit à l’extermination de millions d’hommes, de femmes et d’enfants, mais aussi honorer celle de ceux qui tentèrent, et réussirent, la sauvegarde de certains d’entre eux impitoyablement pourchassés.

« Des crimes, au nom de la race, de la religion, de la différence, sont encore perpétrés de par le monde, dans des situations de guerre, ou pas. L’actualité de ces derniers mois a malheureusement illustré à plusieurs reprises cette dure réalité.

« Inlassablement, le travail éducatif, citoyen et humaniste, est à remettre sur le métier. Et notre mémoire à entretenir.

« Le combat est à mener à la fois dans les consciences et dans les traditions. Dans les traditions, parce qu’il ne faut pas se tromper : la protection des droits des minorités est, aussi, le droit de s’émanciper de son origine, de se retirer sans dommage dans l’oubli des solidarités claniques ou familiales.

« Il faut tout à la fois protéger les minorités des discriminations qui les frappent, et protéger les personnes privées des intimidations du groupe. Il faut aussi lutter pour que les représentants des institutions soient responsables et irréprochables et que les populations ne sombrent pas dans la barbarie vengeresse. Il en va de la démocratie et de l'humanité.

« Le 18 janvier 1945, les troupes soviétiques entraient dans le camp d'Auschwitz-Birkenau. Leurs images, reconstituées, décillèrent les yeux. Pourtant, rappelle Elie Wiesel, "Churchill savait, Truman savait, le pape savait…". C’est aussi la mémoire de l’auteur de "La Nuit", récemment disparu, que nous honorons cette année.

« En France, on prit tardivement conscience de ce qui s’était joué lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. En juillet 1995, Jacques Chirac, Président de la République, s'honorait en reconnaissant le rôle de l'administration française dans la déportation des juifs en France. Le 18 janvier 2007, le même, accompagné de Simone Veil, inaugurait au Panthéon une plaque commémorative :

« "Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d'occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre. Nommés "Justes parmi les nations" ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination. Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité." »

« En rendant hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français, nous rendons justice à cette République que nous aimons.

« Ils nous ont enseigné qu’il faut lutter, sans relâche ; lutter pour la préservation de l’esprit critique ; lutter pour la liberté de penser. Aussi, je suis très heureux de l’initiative de ces jeunes qui, avec leurs animateurs du Service Municipal de la Jeunesse, ont souhaité prendre une part active à cet hommage. Ils montrent que la compréhension est un partage. Et merci aussi à Jean Huillet, Christian Pichard et Stéphane Durban, qui ont travaillé pour revoir la tenue de cette cérémonie, et continueront à la parfaire pour les années à venir.

« Et donc, par leurs actions désintéressées, les Justes nous ont enseigné que, même dans la plus grande adversité, alors même que le désespoir envahit les âmes, la moindre action positive, si ténue et insignifiante soit-elle sur l’instant, sera réconfortante plus tard.

« Puisse la mémoire de leurs actes guider les nôtres d'aujourd'hui. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 14:39

Ce jeudi a été celui de notre fête nationale. Je le fais devant le parterre de citoyens et de représentants des corps constitués qui participent au défilé et à la cérémonie devant notre Monument aux morts, mais rarement sur mon blog. Oui, je dois réparer ça : merci aux élus, aux représentants de la Défense nationale, des polices nationale et municipale, aux sapeurs-pompiers et aux volontaires de la brigade de sécurité et de prévention des risques, aux associations d'anciens combattants, résistants, déportés et victimes des guerres, et à leurs porte-drapeaux, à la Philharmonique "La Seynoise" et à la "Clique seynoise", aux fonctionnaires de la mairie, et aux citoyens de tous âges qui prennent part et rehaussent de leur présence les événements commémoratifs.

Avec, cette année, une pensée particulière pour les jeunes filles et jeunes gens de la Préparation militaire marine et aux réservistes qui assurent leur formation, les lecteurs de ce blog comprendront pourquoi en lisant jusqu'à sa fin le message que j'ai adressé dans mon allocution...

 

« Mesdames, Messieurs, …

« J’invite Julien Lafosse à venir à mes côtés… je vous dirai à la fin de mon propos les raisons de cette présence…

« Notre Fête Nationale est fille de la fête de la Fédération, symbole de la Nation émergente, et petite-fille de la prise de la Bastille, symbole de l’absolutisme renversé.

« La Révolution française nous a appris cette vérité : c'est de notre responsabilité que procède notre liberté.

 

NE PAS ABANDONNER LA NATION AUX NATIONALISTES

« En cette période particulière où les Britanniques quittent l’Europe, l'Europe qui s'est construite pour la Paix, où les différences comme les immigrations imposées par des horreurs sont stigmatisées, où des fanatiques massacrent au nom d'une divinité, je veux rappeler une évidence républicaine : la Nation, c'est le partage.

« D’abord ainsi que l’a pensée et écrit Hugo en 1869, - je le cite -"elle [la nation] sera plus que nation, elle sera civilisation… elle s’appellera l’Europe au vingtième siècle, et, aux siècles suivants, elle s’appellera l’Humanité, nation définitive".

« Puis comme Jaurès, qui pense la nation comme lieu de socialisation, elle sera - je cite - "un moyen de liberté et de justice (…), un affranchissement de tous les individus (...), au-dessus de toutes nos paresses, de tous nos égoïsmes."

« Ces hommes, Hugo et Jaurès, reconnus de leur vivant, restés grands dans l’Histoire, nous donnent, aujourd’hui, matière à réflexion. C’est bien pourquoi il ne faut pas, surtout pas, abandonner la nation aux seuls nationalistes.

« Jaurès qualifie ces derniers de "misérables patriotes qui, pour aimer et servir la France, ont besoin de la préférer".

Il leur oppose un principe : "c’est le devoir pour tout citoyen d’accroître en sa patrie les forces de liberté et de justice". Il ajoute, enfonçant le clou, que promouvoir un nationalisme étriqué, "c’est créer chez tous les peuples un parti pris d’aveuglement, d’infatuation, d’injustice et de violence".

« Ainsi quiconque se préfère délibérément aux autres ne leur reconnaît qu’un droit inférieur ; et c’est le ferment de toutes les iniquités, jusqu'à tous les attentats.

 

DES SYMBOLES POUR MAINTENIR NOS CONSCIENCES EN ÉVEIL

« Il nous faut utiliser ces moments solennels de mémoire, ces jalons de rencontre commémorative qui rythment notre vie de citoyens, pour, bien sûr, poser nos regards sur notre histoire, mais aussi maintenir nos consciences en éveil. Et les symboles nous y aident.

« Parlant de symboles, j’ai choisi, en ce 14 juillet, le retour aux sources… vous raconter le drapeau, notre drapeau. C’est un signifiant représentatif, c'est l’image de la France. Il est, avec Marianne qui coiffe un bonnet phrygien - un anti-signe d’esclavage -, avec "La Marseillaise", notre hymne, la devise républicaine, "Liberté Egalité Fraternité", et notre laïcité, l’incarnation de la République française, "cette République qui a donné aux citoyens le pouvoir dans l’ordre politique" et, ajoute Jaurès, qui "doit maintenant donner le pouvoir et l’autonomie dans l’ordre économique".

« Ainsi l’identité nationale de la France est... la Révolution.

« Les valeurs de la République puisent à cette source révolutionnaire : un jour, les dominés ont renversé les dominants au nom d’un idéal des Lumières et, de ce geste fou, est née notre République française.

« Voilà ce que ces symboles et le drapeau nous rappellent. Delacroix ne s’y est pas trompé en peignant en 1830 "La Liberté guidant le peuple", une Marianne coiffée portant haut l’étendard républicain. Que nous disent tous ces symboles ? Que la République vit cette recommandation : il faut faire avec les autres ce que l’on ne peut pas faire seul !

« "La nation française reprend ses couleurs", avait résumé Louis-Philippe en restaurant l’emblème tricolore le 1er août 1830, après quinze années de drapeaux blancs comme lys. Cent quatre-vingt-cinq ans plus tard, les attentats du 13 novembre ont fait ressurgir dans les mains, aux fenêtres, sur les balcons et dans les cœurs de toutes origines, ici et ailleurs dans le Monde, les couleurs bleu-blanc-rouge de la Nation française.

 

DU VERT AU BLEU-BLANC-ROUGE

« On nous a appris à l'école que le drapeau tricolore a été créé en 1789, sous l'impulsion de La Fayette, par l'adjonction au blanc royal des couleurs de Paris : le bleu et le rouge (qui ont aussi celles de La Seyne, mais la Révolution était bien loin de chez nous... on s'est plutôt bien rattrapés après...). C'est en réalité beaucoup plus compliqué.

« D'abord, avant le drapeau, il y a eu la cocarde tricolore. Mais celle-ci a été à deux doigts d'être verte, imaginée par Camille Desmoulins, la veille de la prise de la Bastille, portée par 10.000 hommes en armes face aux troupes royales. Vous imaginez un drapeau vert ?!...

« Mais l'histoire va très vite dans ces journées dramatiques : dès le lendemain, la cocarde verte est oubliée, remplacée par décret par une autre aux deux couleurs rouge et bleu de Paris.

« Quatre jours plus tard, Louis XVI se rend à l'Hôtel de Ville - escorté de 100.000 hommes, c'était plus sûr -, et se voit remettre la cocarde bleu et rouge qu'il pique à son chapeau. Une légende dit que le roi l'a posée sur sa cocarde blanche, scellant la réconciliation entre la royauté et Paris.

« Ce qui est avéré, c'est que la cocarde tricolore va s'imposer. En atteste ce décret de l'Assemblée pour interdire les cocardes noires, prises comme symboles par des contre-révolutionnaires : "L'Assemblée déclare que la cocarde aux couleurs rouge, bleue et blanche est la seule que les citoyens doivent porter ; elle fait défense à tout particulier d'en porter d'autre."

« Mais il ne s'agit encore que de cocardes. Revenons au drapeau... On le doit à une rébellion d'esclaves et il va dériver d'un incident. En septembre 1790, une escadre doit partir de Brest vers Saint-Domingue, pour mater une révolte de Noirs qui réclament la liberté. Mais les marins, dans un esprit révolutionnaire, refusent d'aller réprimer la liberté de ces hommes. Ils se mettent en grève, et vont contester jusqu'au pavillon blanc qui flotte sur leurs vaisseaux.

« L'Assemblée nationale est saisie et cherche des compromis. Elle propose de remplacer le pavillon blanc par un pavillon "aux couleurs nationales". Je vous épargne le détail des débats houleux pour ne retenir que les propos de Mirabeau vantant les trois couleurs : "ce signe de ralliement de tous les amis, tous les enfants, de la liberté", cette "enseigne du patriotisme", qu'il oppose à la couleur blanche, qu'il désigne comme "la couleur de la contre-révolution". Et il poursuit : "Elles vogueront sur les mers, les couleurs nationales ! Elles obtiendront le respect de toutes les contrées, non comme le signe des combats et de la gloire, mais comme celui de la sainte confraternité des peuples, des amis de la liberté sur toute la terre, comme la terreur des conspirateurs et des tyrans !"

 

ET POURQUOI PAS LE DRAPEAU ROUGE ?

« Nous y voilà. L'histoire du drapeau ne s'arrête pas là : Napoléon le façonnera à sa façon en y flanquant des aigles. A la Restauration, le blanc revient. Ce n'est qu'en 1830 que le drapeau tricolore est définitivement adopté. Même si les insurgés de 1848 exigent sans succès un drapeau rouge...

« Rouge ? Pourquoi rouge ? Au début de la Révolution, le rouge n'avait encore rien de... révolutionnaire. Le drapeau rouge existait déjà, il était, tenez-vous bien… le symbole de la répression. Il était déployé par la garde nationale que commandait La Fayette pour alerter du danger. Un peu comme aujourd'hui sur une plage, le rouge est dressé les jours de mauvais temps (ça me permet de dire que, sur l'anse des Sablettes, le pavillon bleu est de mise et l'agence régionale de santé a évalué, il y a quelques jours, les eaux de Mar-Vivo : elles ont été, qu’on se le dise et quoi qu'on ait pu lire ou entendre, qualifiées d’excellentes).

« Ainsi, en 1791, après l'arrestation du roi Louis XVI, le peuple se met à détruire les symboles royaux. Alors que plusieurs milliers de personnes se regroupent au Champ-de-Mars et menacent de renverser la royauté, on proclame la loi martiale et on déploie le drapeau rouge. Une monstrueuse fusillade éclate et de nombreux manifestants sont tués : 10 selon la police, 400 selon les organisateurs, des dizaines selon les historiens.

« A partir de là, les révolutionnaires vont utiliser le drapeau rouge par bravade et par dérision, en souvenir du Champ-de-Mars. Et voilà comment le rouge devint révolutionnaire…

« Je reviens donc à 1848 et à la foule insurgée réclamant le drapeau rouge. Lamartine la retourne dans un discours resté célèbre : "Je repousserai jusqu'à la mort ce drapeau de sang, (…) le drapeau rouge que vous rapportez n'a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, (…) et le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie."

 

LA NATION EST UNE IDÉE, UNE INVITATION AU PARTAGE

« Un décret de cette année-là confirme le drapeau tricolore comme emblème national. Il l’est toujours, pavois de nos bâtiments publics, dans les mains des supporters, aux fenêtres et aux balcons. Et surtout dans nos têtes et dans nos cœurs.

« Car la nation est une idée, une invitation à partager : la somme des intérêts particuliers n’a jamais porté l’intérêt général.

« Le souverainisme consistait à se donner les moyens pour se passer des autres et, quand on ne les avait pas, à recourir à la force. "Le sabre devient le seul outil de la société (…) ; la bonne foi, qui doit toujours éclairer la face des nations, s’éclipse à chaque instant dans l’ombre où s’élaborent les traités (…) ; la sociabilité humaine est en péril".

« Et Victor Hugo renchérit - puisque c’est lui qui parle, en 1841 - "La grande nation a des frontières invisibles (…) ; elles ne s’arrêtent qu’aux bornes du monde civilisé (…) ; il reste à dévouer sa pensée au développement continu de la sociabilité humaine". Il ajoute qu’il convient "d’avoir les populaces en dédain et le peuple en amour"… et aussi, à destination de la jeunesse, qu’il nous revient de "répandre largement nos encouragements et nos sympathies sur ces générations encore couvertes d’ombre qui languissent faute d’air et d’espace". On ne saurait mieux dire cent soixante-quinze années plus tard !

« Et, puisqu'on parle de jeunesse, on y vient, pourquoi ce jeune homme à mes côtés ? Vous le savez, La Seyne est marraine de la Préparation Militaire Marine "Amiral Trolley de Prévaux" qui, par la présence de son piquet, honore nos cérémonies commémoratives. Elle permet à des jeunes gens de consacrer une partie de leur temps libre, durant toute la période qui correspond à l'année scolaire, à se former et exercer leur esprit civique tout en se préparant à la découverte d’un possible monde professionnel à venir. Et, cette année, le major de la promotion est un Seynois, celui là-même qui se tient à mes côtés, Julien Lafosse, manifestant le lien indéfectible entre l'armée et la nation. Je vais avoir le plaisir de lui remettre le "Prix d’honneur de la ville de La Seyne".

« Alors, vive notre jeunesse, vive notre France républicaine, vivent son drapeau et ses symboles, et vive l’Europe et le Monde des peuples épris de liberté et d'amitié. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois
29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 03:56

Il y a dix jours, nous étions comme chaque année rassemblés autour de la stèle dédiée, sur le parc Fernand-Braudel des Sablettes, à la mémoire de l'appel à la résistance à l'occupant nazi lancé en 1940 par le général De Gaulle. Comme chaque année, j'ai prononcé un propos qui, évidemment, reprend des éléments intangibles de l'Histoire et peut sembler répétitif d'une année sur l'autre, mais qui me donne l'occasion d'évoquer des réflexions que j'espère donner à méditer à la lumière de l'actualité...

 

« Le 18 juin 1940, un général deux étoiles proclame à la radio depuis Londres que "la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas".

Puis, sur la célèbre affiche placardée à Londres fin juillet, il mettra en exergue une phrase inspirée d'un message de Duff Cooper, le ministre de l'information britannique : "Even if the Allies lost this battle, we should not have lost the war", qu'il a adaptée en : "La France a perdu une bataille, mais la France n'a pas perdu la guerre".

« Le 16 juin, en effet, en apprenant la démission du Président du Conseil, De Gaulle avait décidé de partir pour l’Angleterre afin de poursuivre le combat. Le lendemain, Pétain avait demandé l’armistice.

 

UN MESSAGE D'ESPOIR

« L'appel du 18 juin était un message d'espoir. Il affirmait que la mondialisation de la guerre ferait la victoire. Il l'assénait même, répétant à trois reprises à la BBC : "La France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule !".

« Un même appel à la solidarité active des États libres et démocratiques du Monde doit résonner aujourd'hui face aux attaques atroces que d'autres, en bien des endroits du globe, lancent contre les valeurs universelles de liberté, d'égalité, de fraternité.

« Mais, aujourd’hui, hélas, et depuis des années, insidieuse, une autre mondialisation est en marche...

« L'humanité est confrontée à une crise économique et sociale d'une ampleur sans précédent qui accélère partout un appauvrissement de tant de populations.

« La richesse est pourtant bien plus grande aujourd’hui qu'hier. Ce décalage efface la perception des progrès et nourrit les désillusions. Il entraîne le rejet des élites et des animateurs de la démocratie. Il engendre la ségrégation sociale, il encourage le rejet des autres jugés causes de tous les maux, il alimente le racisme, il attaque les droits des femmes, il stigmatise les minorités, il précipite dans un nationalisme étroit.

« Or nous vivons dans un monde d’interconnexions et d’interdépendances : quoi qui se passe quelque part affecte la vie et interfère sur l’avenir des gens partout ailleurs.

« Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité à long terme, son modèle social, voire l’existence de ses habitants. Mais, à l’inverse, heureusement, aucun Etat, si fort soit-il, ne peut enrayer la volonté des peuples, la volonté d’une jeunesse indignée par les injustices.

« Nous vivons dans une économie financiarisée, dure, caricaturale, dont le seul horizon est le profit, rapide, cupide, cruel pour l'immense masse qui en est victime.

« Notre environnement est menacé, beaucoup sonnent l’alerte : le point de non retour se rapproche.

 

UNE AUTRE MONDIALISATION

« On est loin des vieilles notions d’équilibre, de raison, de morale, d’éthique, qui devaient accompagner le capitalisme des origines. On vise désormais le profit, non pas pour tous, issu de la valeur travail partagé, de l’employé au chef d’entreprise, mais celui de l’actionnaire invisible constitué sans foi ni loi sur le dos du soutier.

« La main qui devait réguler les marchés est ligotée, écrasée, tranchée.

« Le chômage est subi, la dignité des hommes et des femmes sans travail se putréfie. Chez nous, ces derniers mois, c'est dans ces difficultés que les résistances à la loi travail trouvent leur origine.

« Et nos jeunes reçoivent ces messages de plein fouet et désespèrent de se chercher un avenir. Beaucoup trop ne croient plus en notre modèle de démocratie, jugent vain d'exercer quelque devoir citoyen, ou, pire, écoutent le chant des sirènes des fondamentalismes qui les entraînent vers les horreurs que l'on sait.

« Alors, aujourd’hui, "l’Appel » prend tout son sens.

 

UN APPEL D'AUJOURD'HUI

« Changer le Monde pour plus d’équité, de partage et de solidarité est un horizon légitime. L’espoir que portait De Gaulle était de recouvrer la liberté, aujourd’hui il est de vivre ses aspirations selon ses mérites, sans semelles plombées et sans cuillère d’argent…

« Résistons aux déséquilibres présentés comme évidents ou inéluctables, car il est possible de faire autrement, par la paix, le partage, l’éducation.

« Travaillons à une gouvernance mondiale passant par la préservation de l’environnement et un humanisme retrouvé.

« Il y a 76 ans, un homme seul s’est levé. Et, cinq ans après, la France s’est assise à la table des vainqueurs.

« A partir de 1943, lorsqu’ils imaginaient l’avenir, De Gaulle et le Conseil National de la Résistance ne se laissaient pas enfermer dans la réalité pourtant accablante de l’occupation. Nous connaissons la suite. Croyons comme eux que la bataille du partage, de la justice, du respect des libertés individuelles, n’est pas perdue ; que l’espoir et la volonté ne sont pas vains.

« L’histoire, ce sont les hommes et les femmes qui la font. Rien ne se transforme ni ne s’adapte sans l’impact des volontés et des passions humaines.

« Alors, visons demain, mieux et autrement, dans le Monde de la paix, l'Europe de la solidarité, et la France de la République ! »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mémoire et patrimoine seynois