Plus de sept sur dix des foyers varois sont éligibles au logement social. Et, on le sait, peu de nos communes sont en règle avec la Loi qui stipule que chacune de celles de plus de 3500 habitants doit disposer de 25 % de logements sociaux.
Un récent fait d'actualité, rapporté par le quotidien Var-matin, illustre, si besoin était, notre regrettable carence dans la grande aire urbaine littorale des alentours de Toulon...
N'est-il pas en effet désolant qu'il soit difficile de répondre à la situation douloureuse que connaît cette habitante dont notre journal local expose la détresse ? Ce qui y est expliqué concerne notre grande ville voisine, mais des cas de la nature de celle objet de l'article de presse existent trop souvent partout dans notre territoire. Et La Seyne en connaît très régulièrement. D'ailleurs, il suffirait de changer quelques mots à l'article pour illustrer la détresse que connaissent certains Seynois, ainsi que l'a imaginé un ami qui a réalisé le montage ci-dessous que je livre aux visiteurs de mon blog...
Seule la ville de La Garde fait en effet figure de bon élève dans notre métropole. Du fait qu'elles abritent les plus grands ensembles d'HLM du Var, beaucoup pensent que La Seyne et Toulon disposent du nombre légal d'habitats sociaux, mais, hélas, il n'en est rien, même si d'autres communes sont beaucoup moins bien dotées qu'elles.
Nous devons tous nous remonter les manches pour rattraper notre retard, à commencer bien sûr par les communes les plus en carence. Dans notre département méridional où le logement privé affiche des loyers extrêmement élevés, l'égalité d'accès à un toit que prévoit la loi républicaine justifie un effort partagé pour que toutes les communes de notre territoire, de la limite des Bouches-du-Rhône à l'est toulonnais, comblent leur retard.
Ce n'est pas toujours et partout facile, car il faut combiner la construction, parce que les acquisitions-rénovations d'habitat existant ne suffisent pas, avec la préservation et le développement de la qualité de vie, notamment environnementale, sanctuarisant et confortant les espaces naturels et agricoles et les espaces d'activité économique propre. Difficile équilibre à trouver. Mais enjeu majeur des années à venir...
Mauvaise surprise pour les locataires des logements sociaux que gère notre office d'HLM ex-municipal et désormais métropolitain « Terres du Sud Habitat » (TSH). S'acquitter de son loyer mensuel a désormais un coût !
Depuis le mois de janvier, l'État a imposé à notre organisme public d'en finir avec sa comptabilité publique pour adopter une comptabilité commerciale. Résultat : ce ne sont plus les agents du ministère des Finances qui sont chargés de l'encaissement en espèces des loyers et charges, mais des établissements bancaires. Et ceux-ci ne font rien gratuitement...
Je tiens d'emblée à rassurer les familles intéressées. J'ai décidé de demander à TSH que les 8 euros mensuels environ qu'elles doivent désormais débourser pour ces frais bancaires soient supportés par TSH à compter de leur quittance de mars 2020. Et, pour janvier et février, où elles auront dû les régler, qu'une régularisation soit faite en mars. Je me suis assuré que les instances dirigeantes de TSH , qui doivent délibérer sous peu sur ma proposition, me suivront.
Mais cette situation est intolérable.
FIN DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE GARANTISSANT LA GRATUITÉ AUX LOCATAIRES
Pendant onze ans, depuis 2009 et le changement de statut des anciens « Offices municipaux d'HLM » qui étaient des établissements publics et qui sont devenus « Offices public de l'habitat », avec un statut mi-public-mi-privé, j'ai tenu bon et demandé aux directeurs successifs de notre office local de se refuser à opter pour une comptabilité commerciale de droit privé, malgré les incitations pressantes de l'État.
J'avais plusieurs bonnes raisons. D'une part, ça permettait de réaliser une économie, puisque les recettes et dépenses d'un service public sont exécutées gratuitement par les fonctionnaires du ministère des Finances. En outre, avec les loyers de 5000 logements à traiter, la masse de travail des agents du Trésor était une mesure préventive de la suppression de leurs postes et du maintien d'un service de proximité pour l'encaissement, également nécessaire pour le règlement des services communaux tarifés, tels que la restauration scolaire (près de 6000 écoliers), des activités de loisirs, etc. Enfin, les agents publics étaient formés et rodés à la prise en compte humaine des situations particulières de difficultés que rencontrent de plus en plus de familles, dans une ville qui compte le plus fort pourcentage varois de foyers vivant au-dessous du seuil de pauvreté.
APRÈS 11 ANS DE RÉSISTANCE, LA LOI M'OBLIGE À RENDRE LES ARMES
Hélas, le gouvernement a décidé d'obliger les « offices de l'habitat » d'une même intercommunalité à fusionner pour atteindre un seuil de gestion de 12000 logements. Ainsi les offices d'HLM de Toulon et de La Seyne sont-ils obligés de se regrouper en un seul organisme avant la fin de 2020. Et la Loi stipule que, si l'un des deux a déjà une comptabilité commerciale, ce qui est le cas de « Toulon Habitat Méditerranée » (THM), le nouvel établissement résultant de la fusion devra en avoir une. C'en est donc fini de notre comptabilité publique. Donc de la gratuité des frais de gestion des encaissements de loyers. D'où les 8 euros dus par nos locataires aux banques. Elles peuvent dire merci à l'État.
Pour certaines familles, les plus pauvres, qui, après intégration de l'Allocation personnalisée au logement (APL) servie par les Allocations familiales, ne payent que 10 euros par mois de loyer résiduel, voilà que le coût, passant à 18 euros, aura augmenté de 80 %. Pour un loyer moyen d'un T3 ou T4 en HLM à La Seyne, établi à 350 euros, le surcoût du prix à débourser sera de l'ordre de 2,5 %, presque le double du taux de l'inflation. Et pour alimenter, sur le dos des plus humbles, les ressources des malheureux banquiers !
Pour nous, il n'en est pas question. C'est pourquoi notre bailleur social, perdant déjà 1,5 millions d'euros annuels depuis 2018 pour compenser lui-même la décision de l'État de réduction du loyer de solidarité (RLS), va assumer à la place de ses locataires ce cadeau fait aux établissements financiers. Et nous serons attentifs à ce que le futur office fusionné de la métropole ne revienne pas sur cette décision, et même, si l'actuel bailleur social toulonnais n'optait pas pour la même démarche solidaire que la nôtre pour 2020, à ce que ses propres locataires en bénéficient dès la création du nouvel office de TPM en 2021.
QUELS AVIS DES DIVERS CANDIDATS À LA MAIRIE SUR LE SUJET ?
Avec cette nouvelle dépense que TSH va s'imposer pour ne pas aggraver les difficultés des familles, faisant suite à la RLS, sa capacité à entretenir son patrimoine de 5000 logements et à en construire pour répondre aux besoins cruels d'habitats sociaux va être encore plus fragilisée. Ça, c'est de la République égalitaire et fraternelle !
Je voudrais bien savoir ce que pensent de cette situation ceux qui, tel cet élu municipal et départemental d'extrême-droite, récemment « coalisé » avec une candidate de droite pour les élections de mars, se sont offusqués il y a peu que, anticipant cette mauvaise nouvelle, j'aie obtenu de TSH qu'il n'augmente pas ses loyers pour 2020. Et qu'ils s'expriment sur le sujet.
Tout comme les locataires de nos HLM, qui sont des électeurs, doivent connaître l'avis sur la question de tel autre candidat, lui-même ancien président de TSH, se revendiquant de la majorité présidentielle, celle qui a pris ces décisions qui appauvrissent les pauvres, fragilisent les organismes de logement social et font réaliser une bonne affaire aux établissements financiers...
L'excellente et intense soirée d'échanges à laquelle le Comité d'intérêt local de La Seyne ouest et sud (CILSSOS) a convié ce vendredi ses adhérents, les élus et fonctionnaires de la ville, la métropole, le département et la région, a été riche en remarques, critiques, suggestions, demandes, exigences. C'est normal. Et c'est bien. C'est là le rôle d'un temps de dialogue entre résidents d'un quartier et représentants de la puissance publique.
Mais... nous y voilà. Elle a également été l'occasion de révéler aux yeux de tous que ce n'est peut-être pas tant les inquiétudes légitimes des riverains du quartier Costechaude, face à un programme de constructions d'habitats décidé il y a trois décennies mais qui arrive aujourd'hui à sa concrétisation, qui motivent depuis des mois ceux qui se sont soudainement érigés en défenseurs d'une Seyne plus verte que verte...
L'association « apolitique » qui a attaqué tour à tour les projets du casino de jeux (80 emplois créés et 2 millions d’euros annuels reversés à la ville), de l’entreprise Monaco Marine de réfection de grands yachts (40 emplois à l’ouverture en 2019, 90 d’ici 2021), et occasionne encore aujourd’hui de longs atermoiements au projet de cinémas et d’hôtels de l'Atelier mécanique des anciens chantiers navals (deux centaines d'emplois), s’est en effet trouvé un nouvel os à ronger.
UN ÉTRANGE RECOURS CONTRE LE PLAN D'URBANISME, ALORS QU'IL FREINE L'URBANISATION
Au prétexte de Costechaude, site ouvert à l’urbanisation il y a trente-trois ans, confirmé dans cette destination par tous les maires successifs, et dévolu à la construction par le Plan local d’urbanisme (PLU) voté en 2004 sous le mandat d’Arthur Paecht, sans que personne n’y trouve à redire, voilà que cette association a annoncé déposer un recours contre notre nouveau PLU suite à sa modification de décembre 2019.
C'est pourtant cette dernière modification qui a permis de réduire encore plus l’impact des décisions funestes de nos prédécesseurs qui livraient la ville aux constructeurs, avec de nouvelles contraintes s'joutant à celles votées en 2010 et 2015 pour corriger les choix antérieurs :
une hauteur des immeubles limitée à 4 étages contre 5 antérieurement,
une suppression de 78 % des zones d’urbanisation future (toutes, sauf hélas Costechaude, dont le programme, lancé en 2006, était trop avancé pour faire marche arrière sans dédommagement exorbitant),
la sanctuarisation en zone naturelle de la pinède du Fort de Saint-Elme,
l'obligation de 40 % de surface non imperméabilisée et écologiquement aménageable sur toutes les parcelles constructibles des sites pavillonnaires,
d'anciennes surfaces constructibles figées en sites naturels (+ 8 %) et agricoles (+ 40 %)...
Mais que cherchent donc certains des dirigeants de cette association ?...
DES RELENTS DE PETITE POLITIQUE... ET DE RÈGLEMENTS DE COMPTES ENTRE AMIS
S'ils veulent sans aucun doute exercer leur droit incontestable de veiller à ce que les projets urbains soient conformes aux normes environnementales, ils freinent ce faisant les ambitions de La Seyne, de la métropole, et de ceux, élus animant la puissance publique et entrepreneurs privés, qui ont à leur actif pour le territoire à la fois un gain en qualité de ville durable et une redynamisation économique, sociale et culturelle...
Mais aussi, semble-t-il, étant par ailleurs soutiens affichés d'un candidat aux élections municipales qui ne semble pas les récuser, ils paraissent vouloir régler quelques comptes avec certains de leurs anciens amis et colistiers, ceux de l'équipe municipale de 2001 à 2008 – dont ils étaient d'ailleurs eux-mêmes, ainsi que le candidat auprès duquel on les voit aujourd'hui – qui, justement, a livré La Seyne à une urbanisation débridée que la municipalité d’aujourd’hui s'emploie, peu à peu mais non sans difficulté pour respecter les procédures et les intérêts des propriétaires, à réguler et à restreindre.
Oui, il est manifeste qu'ils ciblent ceux qui veulent faire oublier qu’ils ont fait partie d'une équipe ayant conçu en 2004 un très (trop) permissif Plan local d’urbanisme (et, bizarrement, n'ont pas voté contre ses révisions de 2010, 2015 et même de décembre 2019, destinées à en réduire les impacts néfastes) et qui, très démagogiquement, hurlent aujourd’hui au bétonnage qu'ils ont eux-mêmes généré. Allez comprendre...
En attendant, avec ce recours, ce sont les Seynois qui vont devoir encore patienter pour gagner un peu plus en qualité de vie par un nouvel acte de frein à l'urbanisation...
UN RÉFÉRENDUM LOCAL ? PRUDENCE QUANT À UN RÉSULTAT INCERTAIN...
Le Comité d’intérêt local de La Seyne ouest et sud (CILLSOS) a par ailleurs suggéré un référendum sur le sujet de Costechaude. Pourquoi pas ? Mais, attention, un référendum, ça se fait à l’échelle de l’ensemble du territoire communal, et pas seulement des riverains immédiats du quartier de Costechaude, dont chacun sait, et c’est bien normal, qu’ils voient très majoritairement d’un très mauvais œil le projet trentenaire dont ils réalisent qu’il arrive aujourd’hui à l’heure de sa finalisation. La Loi stipule en effet que c'est tout le corps électoral de la commune qui est appelé à voter.
S’il y a référendum, qui peut être certain que les 3.000 familles seynoises en attente d’un toit accessible à leur revenus s’opposeraient au projet de 145 nouveaux logements, dont 30 % de sociaux destinés aux salariés des entreprises locales ?
S'il y a référendum, qui peut affirmer que les chefs et employés d’entreprises seynois s’opposeraient au programme de Costechaude, eux qui déplorent de voir trop d'ingénieurs, techniciens et ouvriers les abandonner faute de pouvoir se loger localement, alors même qu’ils ont besoin de cette précieuse main d’œuvre salariée pour le développement de l’économie qu’ils impulsent en hautes technologies, en industries de la mer, en recherche et exploitation océanographique, comme en activités balnéaires, hôtelières, touristiques, culturelles et de loisirs ?
DÉMAGOGIE CONTRE LÉGALISME : QUEL CHOIX POUR UN MAIRE RESPONSABLE ?
En outre, qui comprendrait qu’un maire, agent de l’État et officier de police judiciaire par sa fonction, affirme, sauf à être démagogue, menteur et prêt à tout pour ne pas perdre des voix, vouloir s’exonérer des Lois ? Celles qui imposent 25 % de logements sociaux par commune (on n'est qu'à 18 % à La Seyne), qui interdisent de construire du logement social à Berthe et dans le centre-ville parce que ces quartiers sont objets de programmes de rénovation urbaine, qui obligent à permettre la production de plus de 400 logements par an dans les quartiers pavillonnaires du sud de La Seyne, et qui contraignent le budget de la commune, donc les contribuables, à payer chaque année à l’État une « amende » de plusieurs centaines de milliers d’euros, s'accroissant d’un an sur l’autre si l’on obtempère pas aux obligations légales ?…
Est-ce que ça aurait été honnête de laisser trainer les choses, de faire mine d'oublier que le projet Costechaude était arrivé à l'heure de sa concrétisation pour ne rouvrir le dossier qu'une fois les élections municipales passées, ou de mentir en disant qu’on s'engageait à tout faire pour que le projet ne se réalise pas, en omettant de signaler que, outre les « amendes » accrues dues à l'État, il faudrait ponctionner les contribuables de plus de 2 millions d’euros pour racheter les terrains à l'établissement public foncier régional chargé de les acquérir pour les construire par décision, en 2006, du maire d'alors... dont plusieurs de ceux qui jouent aujourd’hui les « chevaliers verts » étaient les adjoints ?...
LA QUÊTE DE L'HARMONIE ENTRE LES BESOINS DE LOGEMENT ET LES ENJEUX DE VIE PAISIBLE
On ne le répètera jamais assez : le site de Costechaude a été ouvert à l'urbanisation en 1987 – il y a un tiers de siècle... – et le programme aujourd'hui contesté engagé en 2006 – il y a 14 ans... – avec la décision de lancer le processus d'acquisitions des parcelles nécessaires.
Alors, oui, tout le monde comprend les inquiétudes des riverains et, sur demande de la municipalité d'aujourd'hui, les opérateurs du projet ont tout fait pour amortir le choc par un programme raisonnable, limitant le nombre de logements, avec une bonne intégration paysagère, de hauteur limitée pour ne pas gêner la vue, écologiquement élaboré, maintenant et reconstituant la verdure et les zones arborées, et, à condition que les voiries soient recalibrées, ne troublant pas plus la vie du quartier que la caserne des pompiers voisine.
Cette démarche illustre la posture constante de la municipalité et la métropole lorsqu'il s'agit d'opérer des choix, avec le sens des responsabilités, de l’équité solidaire entre citoyens, des soucis de préservation durable du territoire tout en apportant des réponses aux besoins de logement, de l’honnêteté intellectuelle, de la morale politique et du respect de la Loi et des citoyens qui alimentent par l’impôt la « caisse commune » des deniers publics. Bref, une quête constante de l’Harmonie territoriale.
L'image illustrant cet article est issue du très beau site AER Studio qui présente, parmi des projets architecturaux, celui de Costechaude - Elle peut être retirée sur simple demande. Si, bien sûr, tout le monde comprend la détresse des riverains face à un afflux d'une nouvelle population dans un quartier paisible, reconnaissons tout de même que le programme devrait bénéficier d'une bonne insertion paysagère, et ne comporte pas d'imposants immeubles, non ?
De notre concitoyen François Grosso, 94 ans, vétéran de la Première armée française libre, tout jeune engagé volontaire auprès de celui qui n'était encore “que” général, avant d'être élevé à la dignité de maréchal, Jean de Lattre de Tassigny, libérateur de La Seyne en août 1944, aux 45 jeunes Seynois et Ouest-Varois de 16 à 21 ans, filles et garçons, qui consacrent volontairement leurs temps libres de l'année scolaire à une découverte de la Marine nationale, formés aux savoirs, savoir-faire et savoir-être par de dévoués militaires réservistes, dans le cadre de la Préparation militaire marine “Amiral Trolley de Prévaux” dont la ville de La Seyne est la marraine, en passant par la rencontre conviviale avec les bénévoles de notre Réserve communale de sécurité civile, si actifs en prévention des incendies de forêt, et en appui aux service de secours lors des feux, de la canicule, des inondations et de tous les incidents qui jalonnent notre vie locale, ce samedi aura été riche de belles rencontres avec des Seynois de tous âges, de toutes conditions, de tous quartiers, ayant comme point commun une vraie volonté de se rendre utiles.
Je ne peux qu'encourager le maximum de nos concitoyens à faire comme ces Seynois dont l'altruisme constitue un exemple à saluer.
« Chaos, panique. C'est ainsi depuis toujours. On se rue vers le salut, coûte que coûte, en abandonnant sa terre. L'exil, toujours, jusqu'à la fin des temps... ». Ce sont des mots de Patrick Grainville, de l'Académie Française, dans son roman « La falaise des fous ».
Nous, Seynois, qui depuis toujours sommes habitants d'une terre d'accueil au point que c'est des gens venus d'ailleurs sans l'avoir choisi que s'est construite notre identité communale, ne pouvons, depuis notre Cap Sicié, la péninsule française la plus avancée vers le sud dans l'immensité de notre Méditerranée, rester plus longtemps insensibles à la détresse de ceux qui meurent pour tenter de vivre, ni à celle de ceux qui s'efforcent, contre vents naturels et indicibles marées politiques, de leur porter secours.
Je viens ainsi de lancer un appel, que je me suis autorisé à signer au nom de nous tous, les Seynois, pour que les cités portuaires du littoral méditerranéen français, de l'Italie à l'Espagne, comme sur le pourtour de la Corse, se mettent en projet partagé de solidarité humanitaire, et que les unes et les autres de nos communes littorales qui le pourraient et le voudraient demandent au gouvernement de notre Nation des Droits de l'Homme d'être aidées à, simplement, agir pour que survivent ceux qui fuient leurs pays de misère, de guerre ou de sinistre évolution climatique. Juste en permettant aux bateaux humanitaires de trouver un havre sûr de débarquement que d'autres villes portuaires ne peuvent plus leur assurer, du fait d'ignobles choix politiques de leurs gouvernants ou par impossibilité matérielle ou logistique.
Voici donc le courrier que je viens d'adresser à mes collègues maires de nos communes littorales françaises, de la Ligurie à la Catalogne, en passant par la Provence, le Languedoc, le Roussillon, et la Corse...
Prenez connaissance des deux pages de ma lettre ci-dessous, ou CLIQUEZ ICI pour la lire au format pdf.
Je me suis permis d'utiliser une photo illustrant un article de "Nouvel Obs" pour cet article. Je peux la retirer sur simple demande, bien sûr.
Grand, très grand, merci à la quarantaine de Seynois – et Seynoises – embarqués sur le « Charles-de-Gaulle », notre porte-avions, fleuron national, qui m'ont fait transmettre une belle photo d'eux au terme de leur importante « Mission Clémenceau ».
Qu'ils soient pêcheurs, pisciculteurs, conchyliculteurs, officiers ou marins de « La Royale » ou de « La Marchande », chercheurs, ingénieurs ou techniciens de la connaissance et de l'exploitation des mers et des océans, personnels des télécommunications câblées sous-marines, opérateurs de notre centrale d'échanges thermodynamiques de l'eau de mer qui produit une belle part de notre énergie locale, gestionnaires de notre douzaine de ports répartis le long de nos 25 kilomètres de littoral, cadres ou agents des « Affaires maritimes », dockers ou lamaneurs, ouvriers ou dirigeants de nos chantiers d'entretien, de refit et de rénovation des navires, membres d'équipages des grands yachts ayant chez nous leur port d'attache, professionnels des loisirs ou des sports nautiques, acteurs du tourisme balnéaire et littoral, enseignants au Centre de formation des apprentis des métiers de la mer, et tant d'autres que j'oublie, on ne compte plus les Seynois qui, de près ou de loin, trouvent dans notre mer et ses rivages les ressources de leur épanouissement et de leur place sociale et sociétale.
Ça fait vraiment chaud au cœur de voir que nos concitoyens embarqués sur le plus grand des bâtiments de notre Marine Nationale adressent à tous les Seynois le sympathique clin d'œil de cette photo (on peut l'agrandir en cliquant dessus) qui nous rappelle que, de toujours, nous avons vécu de notre environnement marin.
Et que c'est de son infinie richesse – à valoriser tout en la protégeant comme la prunelle de nos yeux ! – que nos enfants pourront, demain, malgré les vicissitudes des temps présents, trouver les voies de leur avenir.
L'ami Serge Féraud nous a quittés pour l'autre adret lumineux de nos collines seynoises ou pour d'autres rives radieuses semblables à celles vers lesquelles il a tant donné de coups de pagaie pour le bien des autres.
Il s'est battu en silence contre le mal qui le rongeait, son généreux sourire aux lèvres lorsqu'il était en public, comme il s'est mobilisé avec la même ardeur pour les plus faibles, les plus malheureux, les plus fragiles, donnant sans compter de son temps, de son énergie, de sa chaleur humaine, de son empathie, de son enthousiasme communiquant, entraînant tant de nos concitoyens seynois ou voisins dans son sillage d'homme juste et bon, gardant le cap vers les valeurs universelles de la fraternité.
La Seyne pleure un des meilleurs des siens. Elle a bien eu raison de l'avoir gratifié il y a moins de trois mois de sa médaille de citoyen d'honneur, pour l'œuvre immense accomplie, comme fonctionnaire dans ses temps d'activité professionnelle, et comme citoyen pur, engagé, fraternel, mobilisateur de tant d'autres sur les si justes causes qu'il défendait.
À Christine, son épouse, et à tous les siens, à ses amis, la Ville témoigne son immense compassion par ces quelques mots dérisoires au regard de ce que Serge a été. Puissent les Seynois être nombreux à s'engager, à son image, dans la même trace bouillonnante que celle qu'il nous laisse de sa vie.
Les maires comme tous les citoyens ne sont pas rassurés quant aux sinistres perspectives que nos arrière-grands-pères, depuis le XIXe siècle, pardonnables car ignorants, et nous-mêmes, contemporains sachants donc coupables, lèguerons à nos petits-enfants à une échéance de quelques décennies.
Seynois, nous mesurons les premiers effets de l'évolution climatique, avec l'érosion récurrente des plages de notre isthme des Sablettes du fait de la montée du niveau marin, avec les pluies cévenoles qui transforment les rues de notre centre en canaux vénitiens, avec les températures insupportables du moment, avec le maintien en risque rouge constant de nos massifs forestiers de Sicié, des alertes caniculaires et de pollution l'ozone. Et nous ne sommes pas au bout de nos peines.
S'il est évidemment vital d'édicter des règles préventives et correctives dans la gestion durable de nos territoires, il est compliqué, pour nous, les maires de communes littorales, ayant découvert une récente instruction de l'État, de les mettre en œuvre « à la hussarde » au point de stopper net nombre de projets en cours.
Pour comprendre notre trouble, essayez de résoudre le petit problème ci-après posé au maire de La Seyne...
Soit un périmètre A, référencé QP083009, défini par le décret ministériel n° 2014-1450 du 30/12/2014, du quartier prioritaire « politique de la ville » correspondant au centre ancien de La Seyne, tel qu'arrêté légalement ainsi qu'il apparaît sur le site Internet du Commissariat général à l'égalité des territoires dépendant du Premier Ministre.
Soit un ministre X, chargé de faire en sorte que ce périmètre A fasse l'objet d'un programme de rénovation urbaine touchant à la résorption de l'habitat insalubre, à la requalification du bâti et des espaces et équipements publics, et à la redynamisation commerciale et sociale, qui semble sur le point de pouvoir être mis en œuvre, par une toute récente décision – espérée depuis 2014 et le décret suscité – du Comité d'engagement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine finançant ce projet.
Soit un périmètre B, correspondant approximativement au périmètre A ci-dessus cité, donc le même centre ancien de La Seyne, défini en application des articles L.123-1-5-III-2° du code de l'urbanisme, ce quartier étant d'intérêt patrimonial avéré et reconnu par l'Etat, car historique et situé à proximité de deux ouvrages répertoriés, dont l'un – le pont des chantiers – est même classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Soit un ministre Y, chargé de faire en sorte que les opérations de rénovation du bâti de ce périmètre B se fassent en conformité avec des prescriptions particulières d'urbanisme qui stipulent que « la restauration de l'image du centre ancien nécessite des interventions architecturales qui s'inscrivent dans le respect des formes et des techniques du bâti traditionnel du vieux centre », décrites dans huit pages de texte officiel (ICI, pages 124 et suivantes).
Soit un périmètre C, récemment publié par l'État, correspondant approximativement aux périmètres A et B ci-dessus cités, toujours le cœur historique de La Seyne, défini par l'étude BRGM/RP-66550-FR, qui définit les zones risquant de subir les effets de l'aléa submersion marine résultant de l'élévation du niveau de la mer consécutive à l'évolution climatique à l'échéance de l'année 2100.
Soit un ministre Z, chargé de prévenir les catastrophes pouvant survenir suite à l'inéluctable montée des eaux, imposant, au titre des articles L.132-2 et 3 du code de l'urbanisme, des prescriptions opposables dans le périmètre C, parmi lesquelles l'obligation, pour les constructions neuves comme pour le bâti existant, que « la cote de plancher habitable ou aménageable soit située à un niveau supérieur ou égal à 2 mètres ».
Soit un particulier P, propriétaire d'un immeuble sis dans les périmètres A, B et C, marchand de sommeil disposé à faire amende honorable pour répondre aux vœux du ministre X, volontaire pour effectuer une rénovation totale des logements qu'il loue sur les trois niveaux sur rez-de-chaussée commercial de son bien immobilier, tout en mettant en valeur la façade ouvragée à la modénature ornementale du XVIIIe siècle de sa propriété en réponse aux incitations du ministre Y et en évitant de mettre en péril de noyade la clientèle de son échoppe rénovée et les locataires de ses appartements en étage, suivant les souhaits du ministre Z.
Question 1 : Selon vous, le magasin du rez-de-chaussée doit-il être installé sur le toit de l'immeuble ou dans le salon du locataire du premier étage ? Justifiez votre réponse en cinq lignes maximum.
Question 2 : Des ministres X, Y et Z, lequel aura le dernier mot ? (la taille, la corpulence, le sexe, l'âge, la forme physique, la pratique du qwan-ki-do ou du Scrabble des trois ministres n'entreront pas en ligne de compte dans votre démonstration).
Question 3 : Quel mode de suicide conseilleriez-vous au maire sollicité pour avis par le propriétaire P souhaitant devenir vertueux en respectant scrupuleusement les prescriptions s'appliquant aux périmètres A, B et C ?
Pour redevenir sérieux, sachez que nous, maires de communes de notre métropole, notamment de celles qui, comme La Seyne, bordent le littoral, sommes sortis plutôt rassurés d'une importante réunion autour des enjeux de risque de submersion marine découlant de la funeste évolution climatique, que nous avons eue ces derniers jours, à notre demande, avec les plus hauts responsables des services varois de l'État.
Eux-mêmes sont bien conscients des difficultés que nous allons rencontrer au regard de l'incongruité de certaines dispositions règlementaires. Le texte officiel sera interprété pour que le mieux ne soit pas l'ennemi du bien. Tout sujet pourra être discuté. On évaluera ensemble, communes et État, en fonction des situations objectives. C'est comme ça qu'on les aime, les fonctionnaires de l'État.
Les échanges étaient indispensables. Beaucoup d'habitants du sud littoral de notre commune se faisaient des idées fausses générant des inquiétudes après la décision concertée du Département du Var et des services de l'État, civils et militaires, d'utiliser un bâtiment de la Marine Nationale situé dans l'enceinte de la pinède du Fort Saint-Elme pour y faire organiser un accueil de 39 mineurs non accompagnés par l'historique fondation catholique des « Apprentis d'Auteuil ».
J'ai donc salué, ce vendredi, l'initiative utile du Comité d'intérêt local des Sablettes et de sa présidente Patricia Dey, qui a invité les riverains plus ou moins proches de Saint-Elme à une rencontre d'information et d'échanges avec Frédéric Baudot, directeur du futur centre d'accueil de ces malheureux adolescents, accompagné du responsable de la formation professionnelle de l'organisme.
Les choses sont désormais plus claires. J'ai vu évoluer avec plaisir, par leurs réactions au fur et à mesure de la réunion, les états d'esprit des gens des Sablettes et des alentours qui, de très réticents ou inquiets au début pour beaucoup, voire farouchement opposés pour certains, ont peu à peu révélé leur grand cœur...
QUAND ON NE SAIT PAS, ON PEUT TOUT IMAGINER
Il est vrai que, lorsqu'on ne connaît pas les tenants et les aboutissants, la porte s'ouvre à toutes les interprétations, surtout lorsque les craintes sont attisées par certaines personnes publiques.
J'avais bien essayé, en avril puis en mai 2018, lorsque le préfet m'avait informé par courtoisie du projet des « Apprentis d'Auteuil », mandatés par le Conseil départemental au titre de sa responsabilité en matière d'aide sociale à l'enfance, de rassurer mes concitoyens, mais, le sujet ayant été exploité un peu trop politiquement, il était difficile de faire entendre une voix apaisante.
« MIEUX VAUT T'OCCUPER D'EUX, SINON C'EST EUX QUI S'OCCUPERONT DE TOI ! »
Ces adolescents, eussent-ils dû fuir leurs pays d'insécurité ou de misère, sont des mineurs de 12 à 18 ans, sans famille, comme le sont d'autres enfants natifs de notre pays. La loi s'applique à tous : le Département a le devoir d'assurer leur protection. Et il vaut mieux le faire dans un centre de vie adapté, avec l'encadrement d'éducateurs, travailleurs sociaux, formateurs en « français langue étrangère », tous qualifiés et expérimentés dans cette mission. Faute d'un nombre suffisant de places dans ces centres, trop de ces jeunes sont livrés à eux-mêmes en étant hébergés dans des hôtels de nos villes, avec seulement un éducateur qui se déplace de l'un à l'autre, dans la difficulté d'assurer un accompagnement éducatif et social permanent.
Les habitants de nos quartiers Sud l'ont bien compris, après que, au cours des échanges, ils ont perçu que ce sera « une sorte d'internat comme les autres », que les 12-15 ans seront scolarisés dans les mêmes collèges que les jeunes Français et que les 16-18 ans, selon leur niveau scolaire, leur degré de maîtrise de la langue, et leurs aspirations, iront au lycée ou bénéficieront, soit dans le centre lui-même, soit ailleurs, d'une formation professionnelle. Et que, à défaut de parents, ce sont les « Apprentis d'Auteuil » qui assureront la responsabilité de leur tutelle, par délégation officielle de la puissance publique.
LA SEYNE GÉNÉREUSE ET FRATERNELLE À NOUVEAU RÉVÉLÉE
En outre, en créant dans le centre d'accueil de Saint-Elme un restaurant d'application, la fondation chrétienne veut ouvrir ses espaces aux voisinage et à l'ensemble des Seynois, qui pourront venir y prendre le repas et, au passage, mieux connaître les jeunes et leurs encadrants, ainsi que, si besoin, évoquer d'éventuelles difficultés de voisinage. Comme dans l'environnement de n'importe quel orphelinat, établissement avec internat, ou centre de jeunesse.
Et, lorsque certains participants à la réunion ont trouvé qu'on « a beaucoup à apprendre et s'enrichir les uns des autres », puis que d'autres ont demandé ce qu'ils pouvaient faire, bénévolement, pour se rendre utiles et accompagner cette œuvre humanitaire, et qu'ils ont été applaudis par la salle, j'ai été conforté dans ma conviction : contrairement à ce que certains voudraient faire croire, le mot républicain de « fraternité » n'a pas été rayé de la vie des habitants de nos beaux quartiers littoraux et balnéaires.
LA PRESSE ÉTAIT PRÉSENTE ET A RAPPORTÉ LA RENCONTRE (VAR-MATIN)
Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement, a honoré La Seyne de sa présence ce vendredi, à l'occasion de l'inauguration du tout dernier équipement réalisé dans le cadre du Programme de rénovation urbaine 2006-2019, un « Espace sportif et d'accueil des jeunes » (ESAJ), en fonctionnement depuis quelques mois.
Dans le cadre de l'événement « Berthe en fête », avec des visites du restaurant d'insertion « Le Petit Prince », des espaces socio-éducatifs du collège Henri-Wallon, de la médiathèque Andrée-Chedid, un cheminement à pied dans le quartier pour découvrir les rénovations de l'habitat et des espaces publics, et des rencontres avec des habitants, des acteurs associatifs et publics, l'occasion a été donnée au représentant du Gouvernement de mesurer l'importance de ce programme qui s'achève après avoir duré treize ans.
Le ministre a aussi évalué avec une satisfaction non dissimulée la qualité du travail que les services publics et les associations mènent en matière d'éducation des jeunes, de 0 à 25 ans, soulignant que... « à La Seyne, [nous avons] une longueur d'avance sur bien d'autres territoires ».
Je livre ci-après mon propos inaugural de ce nouvel espace éducatif...
« C'est un vrai lieu de vie que nous inaugurons aujourd'hui. Un lieu de vie intense car il accueille des jeunes. Des jeunes Seynois, de tous horizons, qui se retrouvent ici. Une fabrique de futur. Une illustration du dynamisme et de la détermination des associations, dont les clubs sportifs, et de nos services municipaux. Je reviendrai sur cette dimension essentielle de ces deux jours de fête...
« Inaugurer une telle structure, après quelques temps d'activité et un vrai succès naissant, c'est mieux qu'inaugurer du béton vide.
« Et ce ne sont pas les architectes, n'est-ce pas, Jean-Louis Duchier, qui me démentiront, tant ce qui est recherché – et trouvé –, ici, c'est un espace ouvert et multifonctionnel, éclairé, répondant de belle façon aux normes de haute qualité environnementale, notamment par ses toits végétalisés, entre zones pavillonnaires et habitat collectif, entre école et équipement sportif, c'est un lieu intégré et d’intégration sociale et urbaine. Bravo et merci aux concepteurs, aux entreprises, aux services qui ont voulu et suivi la réalisation.
CE QUI COMPTE LE PLUS : LA COHÉSION HUMAINE, L'ÉLAN D'UN QUARTIER
« Je suis heureux, Monsieur le ministre, d’avoir pu cet après-midi profiter de votre présence pour montrer, pour valoriser publiquement ce qui compte le plus à mes yeux : la cohésion humaine. L'élan d'une ville, d'un quartier, contre les vents et les marées de l'adversité.
« J'aime ce quartier. J'y ai vécu dans mon mon enfance, j'y ai effectué toute ma carrière, j'y ai connu deux générations d'élèves devenus pour la plupart aujourd’hui des adultes accomplis, grâce à leur volonté bien sûr, mais aussi grâce à ce qui y a été mis en place : une "cité éducative" avant la lettre.
« J'aime ce quartier parce que je connais nombre de ceux qui y vivent et qui, eux aussi, y sont très attachés. Ils tiennent, M. le ministre, à la sécurité, à la paix, à plus de justice sociale, ils tiennent au cadre de vie chaleureux que ce quartier sait construire, pour peu qu'on lui en laisse la possibilité.
« Ce n'est pas une vie rêvée ou calculée par je ne sais quel technocrate, dont nous parlons ici et maintenant.
« Vous l'avez aperçue, cette vie communale et de quartier, en ayant parcouru, rapidement, – et je vous en remercie au nom de La Seyne, sincèrement – quelques structures qui sont autant de "fabriques de citoyens", ateliers vivants de culture, d'apprentissage de la vie en commun et de la construction de soi.
QUAND ÉTAT, RÉGION, MÉTROPOLE ET COMMUNE COOPÈRENT, ÇA AVANCE
« Cet Espace sportif et d'accueil des jeunes aura coûté pas moins de 4 millions et demi d'euros. Ça a été rendu possible par une aide importante de l'Etat, via l'ANRU, un effort conséquent de la Ville bien sûr, de la Région Provence, et de l’agglomération Toulon Provence Méditerranée, aujourd’hui Métropole, qui conduit, en lien étroit avec nous, la politique de la ville, notamment le tant espéré programme de renouvellement urbain de notre centre-ville...
« Cette allusion au centre-ville me permet de parler de "territoire à vivre et à partager", de parler de ville, de quartier désenclavé. "Berthe en fête", cette année, c'est l'aboutissement du PRU, commencé en 2006, qui s'achève par ce dernier grand équipement inauguré aujourd'hui, en 2019.
« Demain, Monsieur le ministre, nous célébrerons, profitant de ce week-end de fête, j'y reviendrai, les premiers mois d'activité d'un Centre culturel réhabilité.
« Et vous avez bien sûr pu apprécier la Médiathèque Andrée Chedid, ouverte en janvier 2013 et qui anime le quartier mais qui participe aussi à son attractivité, à son image et à son rayonnement, qui modifie de façon positive le regard que les non-résidents d'ici posent sur ce morceau de ville.
« Car le PRU a apporté aussi cela : on vient ici parce qu'on y a fait de la ville. Des logements construits, reconstruits, rénovés (860 constructions-démolitions et 2500 rénovations, des résidentialisations, des aménagements de parties communes, de la mixité sociale), mais pas seulement.
« Il faut le dire. 350 millions d'euros ont été intelligemment et efficacement investis ici, et les habitants du quartier comme l'ensemble des Seynois se rendent compte de ce que cela a apporté au développement de notre ville et à son image.
« J'ai évoqué l'habitat. Mais comment ne pas évoquer, même rapidement – trop rapidement, si l'on songe au travail des techniciens, des administratifs, la participation des habitants –, bref, une immense tâche collective, comment ne pas évoquer la création ou a rénovation de places, de voies publiques, d'écoles, d'une crèche, d'un centre social, d'un centre culturel, d'une médiathèque...
« Je le répète : c'est immense, ce que nous a apporté la « politique de ville », comme on dit. Le visage et la réalité de Berthe ont profondément changé, et les opérations ont modifié l'entrée de ville au nord, elles ont modifié l'image même de notre commune. Et ceux qui jouent, dangereusement, de la division sociale et urbaine entre quartiers, par une argumentation aux relents nauséeux de relégation, prétendant que "tout est fait ici et rien ailleurs", devraient réfléchir. Le PRU aura profité à toute la ville.
PAS D'AUTOSATISFACTION, IL Y A TANT ENCORE À FAIRE, POUR LE QUOTIDIEN
« Mais, attention, un bilan n'est pas un acte d'autosatisfaction. Cette évaluation, évoquée pour mesurer ce qui reste à faire, n'empêche pas nos populations de continuer à vivre dans des difficultés aussi immenses que l'est le bilan.
« Non, tout n'est pas parfait. Des gros efforts sont en cours, notamment de la part de notre office d'HLM, malgré les dures contraintes imposées au logement social par sa récente réforme, pour que la qualité de vie quotidienne s'améliore. Il est tellement dommage que le travail réalisé sur les infrastructures urbaines et d'habitat se dissolve dans des difficultés du quotidien, d'insalubrité de lieux communs, de dysfonctionnements et dégradations, de logements vacants.
« Et puis, vous savez, ce qui a justifié le report de l'inauguration de la rénovation du centre culturel Tisot, ces événements tragiques, insupportables, qui ont marqué le quartier ces derniers 18 mois par une vague de violence criminelle due au trafic de drogue, et semé l'angoisse et la terreur chez les braves gens, n’incite pas, loin de là, à la gloriole !
« Et c'est pourquoi je passe du temps, vous êtes bien placé pour le savoir, M. le ministre, – nous étions encore ensemble hier à Paris – à assumer la tâche prenante de président d’une association nationale des maires des communes abritant des quartiers populaires fragiles, parce que j'y vois mon devoir d'élu local de la République, devant porter les besoins de ses concitoyens.
« Cela est utile – je dirais même indispensable - aux habitants de toutes nos villes, et donc de notre ville. Tant reste à faire.
« En réalité, si cette mission de niveau national m'éloigne régulièrement de mes concitoyens et des acteurs de terrain, elle les rapproche de la réponse à leurs besoins.
« Et sachez, vous, les acteurs, publics ou associatifs, vous, les familles, vous, les jeunes, que, avec mes collègues maires, nous contribuons à faire connaître et apprécier vos actions, sur le terrain, vos succès comme vos difficultés. Nous savons qu'il faut faire savoir tout cela, et l'ajouter dans tous les dossiers de nos responsables nationaux, dont ceux de notre ministre de la Ville, qui est toujours à notre écoute.
« Alors, avons-nous des divergences, Monsieur le ministre ? Bien sûr ! Mais sur chaque dossier, nous travaillons. Vous et moi, nous tous ici, notre majorité municipale riche de sa diversité, celles de la métropole et des collectivités partenaires, quelles que soient nos options politiques respectives. Le meilleur moyen de rester soudés, c'est de se parler vrai.
UNE DÉLINQUANCE QUI ASSOMBRIT DES ANNÉES DE BEAUX EFFORTS
« Car, j'y reviens, les événements que ce quartier a connus, comme d'autres de la métropole, à Toulon et Hyères, assombrissent le bilan du PRU que j’évoquais dans un esprit positif, et supposent une solide unité.
« Alors, on se parle vrai. On n'inaugure pas les chrysanthèmes. On ne se congratule pas devant des citoyens que l'on laisserait livrés à eux-mêmes après un dévoilement de plaque et une visite officielle.
« Si aujourd’hui et demain cette fête a un sens, c'est bien celui de réaffirmer la vie, je l'ai dit, la volonté de tous de "faire République", de serrer les rangs pour aller encore mieux vers l'autre et ouvrir ce quartier, donner toutes leurs chances, notamment à nos jeunes.
« Et pour se dire les choses, permettez-moi revenir clairement sur les dramatiques événements qui nous ont conduit, fin 2018, à reporter l'inauguration officielle du Centre culturel Tisot, qui aura lieu demain soir.
« J'emprunte quelques mots écrits récemment par Gilles Triquet, le vice-président de notre office d’HLM, Terres du Sud Habitat, à propos de la situation que vivent nos concitoyens ici à Berthe :
« "Le problème est profond, rappelle-t-il, et ses racines ne datent pas d’hier. C’est l’affaire de notre société dans son ensemble : que faisons-nous pour empêcher certains pauvres d’avoir recours au trafic pour survivre ? Les sociologues analysent les cadres désormais perdus depuis des décennies d’une gestion collective bâtie sur un projet commun, les principaux ciments qui assuraient aux côtés des familles, de l’école, la cohésion de la société : l’instruction religieuse, le syndicalisme, les partis politiques, les cercles laïques, les sociétés diverses d’entraide, de jeux, de culture...". Fin de citation.
« Et j’ajoute à ce constat que, si ce quartier a droit aujourd'hui aux aides du dispositif de "reconquête républicaine", c'est un signe que la sécurité de nos concitoyens, la paix et la tranquillité publique, vont être mieux pris en compte.
« Votre collègue ministre de l'intérieur est venu ici nous le promettre. Tant mieux.
« Mais "reconquête" signifie hélas qu'il y a eu d'abord recul de la République. C'est à cela qu'il faut mettre fin. Et cela ne se fait pas par un claquement de doigts, et encore moins par les propos démagogiques et incendiaires de certains, ne faisant qu'ajouter à la tension.
OBJECTIVEMENT, L'ÉTAT PROGRESSE EN ÉCOUTE DES TERRITOIRES FRAGILES
« Et, devant vous, responsables associatifs en difficulté par la baisse de moyens, devant vous, acteurs de terrain contraints d'agir avec trois bouts de ficelle, je ne laisserai personne dire que les politiques d'austérité, systématiques, aveugles, injustes et inefficaces, qui ne datent pas de l'actuel Gouvernement, ne sont pas responsables, pour une grande part, des situations créées dans la société en général et dans nos quartiers en particulier.
« Monsieur le ministre, mesdames, messieurs, lors d'une visite de chantier ici même, fin 2017, je rappelais devant la presse qu'entre le décret réduisant les moyens du contrat de ville, et la non-reconduction de "contrats d’accompagnement dans l’emploi", c'était tout le tissu associatif animant ces quartiers rénovés qui était en danger. J'ajoutais que "de même, le centre ancien, désormais aussi quartier prioritaire, peinait à voir s'engager le NPNRU, dans l'attente de financements, décourageant les habitants investis dans les conseils citoyens".
« Or, nous le reconnaissons, mes collègues maires et moi, l'année 2018 aura marqué une évolution dans la façon dont l'Etat considère nos quartiers populaires. J'en suis heureux et, Monsieur le ministre, je vous suis personnellement reconnaissant de cela, je l'ai dit et écrit à maintes reprises.
« Bien sûr, l'action de tous, élus locaux, n'y est pas étrangère, tout comme la mobilisation des acteurs de terrain. Manifestement, l'Etat ignorait, quand il ne méprisait pas, les responsables publics, associatifs, économiques, élus locaux, qui travaillent quotidiennement à "faire société".
« Ce regard a évolué, et c'est une bonne chose. Je citerai notamment l'abondement enfin assuré des budgets de la rénovation urbaine dont, j'espère, nous allons bénéficier très vite pour notre centre-ville, et, entre autres, ce qui est illustré aujourd'hui, le projet de "cité éducative", qui résulte de l'une de propositions forgées sur les expériences de plusieurs villes, dont la nôtre, et auquel elle est bien sûr candidate. Ce dispositif renforce et rend complémentaires et cohérentes entre elles les missions d'éducation et de formation des jeunes de 0 à 25 ans et d'appui aux familles menées par l'ensemble des co-éducateurs.
L'OUVERTURE DE L'ÉCOLE EST DÉSORMAIS REDEVENUE PAROLE DE L'ÉTAT
« En la matière, ce quartier sait de quoi on parle. Il a jadis connu l'ouverture des établissements scolaires à leur environnement, la coopération, sur fond de connaissance et reconnaissance mutuelles des divers métiers et fonctions, entre tous les acteurs éducatifs, les passerelles construites entre les divers temps et lieux d'éducation scolaire, péri et extra-scolaire. Mais tout cela, initié lors la création de l'éducation prioritaire, s'est subitement refermé sans autre forme de procès évaluatif, il y a quelques années, au nom d'une prétendue nécessité de "sanctuarisation" de l'École.
« Alors, vous ne pouvez imaginer, Monsieur le ministre, l'espérance que suscite ici cette nouvelle démarche de partenariat et de réouverture, indispensable aux enfants, aux jeunes et aux familles, telle qu'elle a été exposée hier à Paris, tant par le coordonnateur national que par la vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée Nationale. C'est désormais parole de l'État. Nous allons pouvoir renouer avec l'Education globale.
« Et je reconnais aussi le bien-fondé des décisions de prolonger les contrats de ville, de réduire les effectifs des petites classes en école élémentaire, ou celle, que vous avez annoncée hier, de garantir enfin aux associations des financements pluriannuels.
« Je ne le dis pas parce que vous êtes physiquement présent, Monsieur le ministre : il était temps, grand temps, qu'une lueur d’espoir renaisse et nous remotive, même si tout n'est pas réglé, loin s'en faut, et, notamment, sur les enjeux majeurs de l'accès à l'emploi, qui est le prolongement naturel des efforts éducatifs.
« Nous déplorons ainsi le remplacement, par des "emplois francs" hélas inopérants et des conventions de "parcours emplois compétences", financièrement inaccessibles à beaucoup d'associations employeuses, des marchepieds vers l'insertion professionnelle que constituaient, parce que l'Etat les finançait alors très correctement, les "contrats d'accompagnement dans l'emploi", sans compter l'appui logistique qu'ils apportaient aux associations. Il faut corriger cela. Vous qui êtes à notre écoute, M. le ministre, vous pouvez peser sur le ministère du Travail et sur Bercy !
UN MONDE ASSOCIATIF IRREMPLAÇABLE
« Chers amis, revenons à nos deux jours de fête. Demain nous nous retrouverons à Tisot, ce nom tellement familier ici du centre culturel qui a réussi une belle première saison, attirant des publics de tous les quartiers comme d'autre communes, voire de plus loin, et accomplissant en même temps sa mission « sacrée » d'animation socio-culturelle qu'il nous faut encore conforter et améliorer.
« "Berthe en fête", ce sera aussi la plantation d'un arbre de la Paix, devant l'école Jean Zay, car c'est cela aussi.
« Et ce seront, pour la 17ème année, des animations sportives et culturelles, des expositions sur l’histoire et la vie du quartier.
« Bravo et merci aux services municipaux de s'être investis bien au-delà de toute routine ou mission "obligée", les directions, les équipes de la culture, du Centre Tisot, de la Médiathèque Chedid, des sports et de la jeunesse. Bien sûr, épaulés par d'autres services que je ne peux mentionner faute de temps et pour ne pas en oublier, mais qui se reconnaîtront...
« Et puis, coordonnées par le Centre Social et Culturel Nelson-Mandela, je veux citer les associations et tous les bénévoles : l'AMIQ, l'APEA, Femme dans la Cité, l'ASL, CATS, Cités des Talents, l’UFOLEP, le Conseil de Quartier Nord, Les Petits Débrouillards, la MAEFE, Nouvel Horizon, l'Olympique Lutte Seynois, Sud Fraternité, Univers-cité, et d'autres que j'oublie sûrement.
« Je vous félicite et vous remercie pour l’immense, le précieux travail dont vous nous enrichissez. »
APRÈS BERTHE, LE MINISTRE A ANNONCÉ – ENFIN ! – LES MOYENS POUR LE CENTRE-VILLE
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