Cela faisait des années que je plaidais auprès de l'Éducation nationale la cause des deux écoles primaires qui accueillent les enfants de notre centre-ville. Il n'était pas normal que, implantées dans un quartier urbain fragile, la maternelle Anatole-France et l'élémentaire Jean-Baptiste-Martini ne bénéficient pas des mêmes renforts en ressources humaines d'enseignement que les écoles des autres sites reconnus prioritaires par l'État.
C'est désormais chose faite. Je salue la décision prise par le directeur académique du Var en vue de la prochaine rentrée scolaire.
Tout le monde était conscient de la nécessité de mieux accompagner les enfants des quartiers urbains où sévissent de lourdes inégalités sociales, économiques et culturelles. La Nation a le devoir de contribuer à l'égalité des chances pour tous, en « donnant plus à ceux qui ont moins ». C'est le principe de ce qu'on appelle « l'éducation prioritaire », mis en œuvre depuis le début des années 80, en site urbain dégradé comme en zone rurale isolée.
Le quartier Berthe bénéficie ainsi d'une attention particulière de l'Éducation nationale. Il est classé « réseau d'éducation prioritaire renforcé » (REP+). Mais notre cœur de ville, pourtant autant paupérisé, s'il est, comme Berthe, reconnu « quartier prioritaire de la politique de la ville » (QPV), ne peut pas être également REP+ du fait d'une impossibilité d'ordre administratif (*). Cette situation ubuesque concerne une infime poignée de QPV de France, dont notre centre ancien, tous les autres QPV étant automatiquement aussi REP+.
Et c'est normal : lorsqu'on agit sur la rénovation urbaine et de l'habitat, sur la redynamisation économique et pour l'accès à l'emploi, à la santé, à la culture, à l'action socio-éducative ou aux sports, il serait inconséquent de ne pas intervenir aussi sur l'éducation scolaire, clé majeure de l'insertion.
Je demandais donc depuis dix ans que, même si elles ne sont pas « labellisable REP+ », nos deux écoles bénéficient des mêmes appuis de la part de l'Éducation nationale, permettant notamment l'allègement des effectifs des classes, notamment de CP et CE1, pour un suivi plus personnalisé des élèves en difficulté. L'inspecteur d'académie vient de m'adresser un courrier qui répond enfin à ma sollicitation. Et je lui en sais gré.
Comme président de l'association des mairesVille & Banlieue de France, je réclamais depuis des années aux ministres successifs de l'Éducation nationale que cette anomalie soit corrigée pour les endroits du pays où elle existe. Une nouvelle fois, je ne regrette pas mon implication nationale qui m'éloigne parfois de ma commune, mais qui aura permis à La Seyne de bénéficier des résultats de la pugnacité que, avec des dizaines de maires de villes abritant des quartiers fragiles, nous essayons de déployer afin d'obtenir la bienveillance de l'État en faveur des plus humbles de nos concitoyens.
Des maîtres supplémentaires vont devoir être affectés et la commune, pour sa part, sera au rendez-vous et, notamment s'il y a des dédoublements de classes, elle assurera les conditions matérielles nécessaires.
( * ) : ce sont les résultats scolaires et des conditions socio-économiques des élèves des collèges qui déterminent si l'établissement et les écoles d'où sont issus les jeunes doivent être classés REP+. Or le collège Paul-Éluard, où sont scolarisés les enfants du centre-ville, accueille des jeunes de plusieurs autres quartiers moins ou pas du tout en difficulté, lui interdisant de bénéficier du classement en REP+. Du coup, les écoles du secteur de scolarisation n'en bénéficient pas non plus.
Les mandats des quatre maires qui m'ont précédé se sont déroulés sans que nul ne trouve à redire à la décision d'ouverture à l'urbanisation du terrain du quartier Costechaude proposée au conseil municipal en 1991 par le maire de droite Charles Scaglia. Et c'est mon prédécesseur Arthur Paecht, lui aussi de droite, qui, en 2006, a enclenché les procédures pour entamer cette urbanisation.
Il est tout de même étrange que le sujet revienne sur le tapis 28 ans après la décision originelle, sous une forme d'une rare violence, activée par des élus d'une même sensibilité que ceux qui furent à la genèse de l'histoire, laissant entendre que, me levant un bon matin, j'aurais décidé, sans en référer à quiconque, de supprimer un espace naturel et de faire tourner les bétonnières.
La question s'est invitée à la réunion du conseil municipal de ce lundi. Ça m'a donné l'occasion de rétablir des vérités en faisant un petit rappel historique commenté...
Après débat sur l'opportunité d'acheter le terrain où se trouve aujourd'hui la caserne des pompiers de Mauvèou et sa partie haute, au nord, jouxtant le chemin de Costechaude, Charles Scaglia (UDF) a opté en 1991 pour une ouverture totale à l'urbanisation de ce périmètre. Ni François Hérisson (UMP) ni Maurice Paul (PCF), ses successeurs, n'ont modifié le Plan d'occupation des sols (POS) de l'époque. Le suivant, Arthur Paecht (UMP), a confirmé ce choix, par un maintien en zonage "à urbaniser" (AU) dans le Plan local d'urbanisme (PLU) voté en 2004 que, moi, alors élu minoritaire... je n'ai pas voté.
C'est encore mon prédécesseur qui, en 2007, a fait lancer les acquisitions des parcelles par l'Etablissement public foncier régional (EPF), dans le cadre d'une convention signée par l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), considérant qu'il s'agissait d'un « site à enjeu stratégique d'habitat».
AUCUNE OPPOSITION EXPRIMÉE EN PRÈS DE 30 ANS
Nul opposant au projet, personne physique du voisinage ou d'ailleurs, ni comité d'intérêt local des environs ou d'ailleurs, ni association de défense de l'environnement, qu'elle soit de quartier, communale, nationale ou de l'univers cosmique, n'a alors fait connaître quelque opposition au projet. Seuls ou en groupes structurés, les gens avaient conscience des besoins de réponses à la crise de l'habitat, même les voisins des alentours immédiats qui auraient bien sûr préféré conserver cet ancien espace agricole qui s'est peu à peu arboré. Et même moi, malgré ma nostalgie des années 70 où mes amis et moi y venions à mobylette des quartiers Nord pour flirter avec nos copines du Sud. Autres temps d'harmonie entre quartiers...
De 2007 à 2015, l'EPF a poursuivi les acquisitions des parcelles, investissant 2 millions d'euros. Ça s'est fait d'autant plus publiquement que, dans cette période, s'est déroulée la révision du PLU qui a confirmé la vocation résidentielle modérée de ces terrains. D'innombrables réunions publiques, au-delà de celles imposées par la loi pour la révision d'un PLU, se sont tenues : aucune réserve n'a été enregistrée sur ce dossier. Et le PLU révisé a été voté à l'unanimité (gauche et droite) par le Conseil municipal en 2010.
En 2013, le comité d'intérêt local (CIL) du quartier, représentant des habitants, a validé l'idée en réunion ouverte, tout en demandant à être tenu au courant « pour ne pas laisser courir la rumeur publique (...) qui dit tout et n'importe quoi ». En 2015, un projet résidentiel a donc été soumis aux divers CIL. Une réunion publique sur les enjeux pavillonnaires du PLU s'est tenue le 30 juin de cette année-là, au cours de laquelle un projet de 150 logements à Costechaude a été présenté. En octobre 2016, dans une salle pleine, s'est tenue une autre réunion publique, où les avis exprimés ont été en substance : « Ce n'est pas mal, on s'attendait à pire ».
UN PROJET DANS LA CONTINUITÉ DE CELUI DE MES PRÉDÉCESSEURS
Vu les avis favorables recueillis, j'ai donc demandé à l'EPF la poursuite du travail sur le programme. Il a lancé un appel à projets auquel les élus communaux n'ont pas pris part. Le projet qui a été retenu par l'établissement foncier comprend finalement 145 logements, dont 61 logements libres, 35 logements intermédiaires, dont 20 à 30 % sous les prix du marché, et 49 logements sociaux ; pour ces derniers, il demeure un point à trancher, la Ville souhaitant les voir gérer par UNICIL, filiale du groupe Action Logement spécialisée dans le logement des salariés des entreprises locales, tandis que TPM, compétente en matière d'habitat, opterait plutôt pour le futur office métropolitain d'HLM résultant fin 2020 de la fusion de Terres du Sud Habitat et de Toulon Habitat Méditerranée.
Dans le même temps, j'ai demandé à la métropole de prévoir la requalification des voiries adjacentes à la propriété remembrée.
Je me suis ainsi inscrit dans la continuité républicaine des choix de mes prédécesseurs de toutes tendances politiques, desquels j'aurais d'ailleurs eu du mal à me dégager car, entre temps, les obligations de productions de logements se sont imposées aux maires par la Loi et par sa traduction en objectifs annuels concrets et chiffrés, commune par commune, et quartier par quartier, qu'est le Programme local de l'habitat (PLH) de TPM.
L'objectif légal est de produire 10.989 logements dans la métropole TPM, initialement entre 2010 et 2016, terme prolongé depuis lors, dont 4.313 logements sociaux (39%). Pour La Seyne, l'objectif légal contraint est de 1.458 logements, parmi lesquels 450 logements sociaux (31%). Et pour nos quartiers Sud et Est seynois, le PLH impose la construction de 965 logements, dont 300 logements sociaux (31%).
LA LOI ET LES OBLIGATIONS DE GESTION S'IMPOSENT À TOUS
Ce sujet de Costechaude me donne l'occasion de rappeler...
- que le PLH résulte de la loi nº 2006-872 du 13 juillet 2006 votée par la majorité de droite du Parlement ;
- que le PLH est élaboré avec des consultations publiques, et qu'il fait l'objet de bilans d'étape votés chaque année à l'unanimité des élus de droite et de gauche de TPM et publiés ;
- que les élus de gauche seynois de TPM ont été les seuls à ne pas voter le PLH de l'agglomération en 2009-2010, estimant que l'effort devait être mieux réparti sur les douze communes ;
- que, à mon initiative, la révision du PLU de 2010 a permis de réduire de moitié la surface des zones de plus haute densité de construction et, au sein de chaque parcelle, de réduire de moitié la constructibilité, et de protéger de nouveaux espaces naturels ou agricoles ;
- que, sauf à disposer des moyens financiers d'acquérir au prix pharamineux du terrain constructible et d'y réaliser un équipement d'utilité publique, la Loi interdit – heureusement pour les particuliers ! – à une collectivité de déclasser une parcelle constructible ; or chacun connait la situation financière seynoise que, avec les efforts que je déploie depuis onze ans, j'ai d'ores et déjà améliorée (dette réduite de près de 30 millions d'euros, renégociation de 27 millions d'euros d'emprunts toxiques, durée de désendettement ramenée de 99 ans à 12 ans, budget de fonctionnement des services ramené au niveau de 2004, etc.), mais qui, demeurant fragile et à conforter, m'interdit tout nouvel investissement public autre que ceux engagés, obligatoires ou imposés par la sécurité ; et, quand bien même, quel équipement public pourrait trouver sa place en pareil site ?...
- que, à La Seyne comme dans tout le Var, 7 foyers sur 10 sont éligibles au logement social, que la Loi impose à chaque commune 25% de logements sociaux, que La Seyne est hors-la-loi avec moins de 19%, que la Loi interdit de construire de nouveaux logements sociaux à Berthe et au centre ancien, qu'il est infligé depuis 2018 à la commune une "amende" sous forme de réfaction de plus de 320.000 euros sur les versements des impôts locaux, et que, la Ville ne rattrapant pas assez vite son retard, la réfaction pour 2019 pourrait atteindre 600.000 euros.
SOLIDARITÉ ENTRE TERRITOIRES, HARMONIE ENTRE CITOYENS
Oui, c'est une réalité : à La Seyne comme ailleurs, nous sommes très loin d'avoir atteint les objectifs légaux de création de logements, tandis que l’offre diminue, la population augmente du fait de notre attractivité, le logement secondaire chez nous commence à être prisé, les propriétaires de logements privilégient les locations meublées de vacances, les familles monoparentales se multiplient et accentuent les besoins.
Pour beaucoup, se loger est hors de prix, à moins de s’exiler de plus en plus loin hors la ville. On compte en permanence 12.000 familles en attente d'un logement social dans la métropole, dont 3000 à La Seyne.
Malgré ce, la loi de solidarité urbaine est combattue, les prés carrés résistent.
Pour une juste répartition qui ne dénature ni les paysages ni les sociologies, nous devons être des maires bâtisseurs qui régulent les excès, organisent les espaces, équilibrent la ville, exercent la solidarité intercommunale. Or certains, ultimes réfractaires, choisissent encore de payer des "amendes" toujours plus élevées, surcoût du privilège préservé.
Alors, oui, au cas par cas, comme au sujet de Costechaude, je comprends que ça regimbe ! Faut-il s’en étonner ? Pour certains politiciens patentés, exacerbés qu’ils sont par de prochaines échéances électorales, c’est déjà une outrance d'espérer les voir raison garder, rappeler les faits historiques avec objectivité, ne pas faire flèche de tout bois pour attiser de légitimes soucis. Cette situation n'aurait d'autre effet que muer la démocratie participative en camp retranché électoral, interdisant l'échange libre et serein, seul à même de faire entendre des questions et suggestions que les riverains peuvent par ailleurs, légitimement, exprimer encore sur le projet et sa mise en œuvre.
Ceux – heureusement rares à La Seyne – qui souhaitent rester dans leur quant-à-soi, à la fois vendent des terrains à bâtir et déplorent que leurs enfants, devenus adultes, n’arrivent pas à se loger.
Leur logique indique « parquez les pauvres entre eux, pas de pauvres chez nous ». Et, dans le même temps, les voilà qui s’insurgent des dépenses réalisées pour la rénovation urbaine des quartiers populaires (pourtant mise en œuvre à La Seyne par mon prédécesseur de droite...).
Que veulent-ils ? La paix chez eux, la crasse là-bas ? Ils auront, s’ils ne prennent garde à ne rien partager ni être citoyens solidaires, et le dérangement et la souillure.
AUX OUTRANCES, PRÉFÉRER LA MÉTHODE, LE DIALOGUE ET L'ÉTHIQUE
À tous ceux qui s'inquiètent pour Costechaude, je dis : « Revenez à une lecture objective et honnête du projet et vous constaterez qu’il est respectueux de l’environnement, raisonnable dans ses dimensions, moderne dans sa conception ». Très loin des outrances proférées pour l’empêcher au nom des égoïsmes et des ambitions électives.
Depuis 2008, année de mon élection, tout s'est déroulé conformément aux orientations initiales et avec un souci de clarté et de transparence. Je mets en œuvre le projet que les Seynois m'ont demandé de réaliser en m'élisant et me réélisant, tout en respectant les engagements pris par mes prédécesseurs, en appliquant la Loi, en recherchant l'harmonie entre tous les quartiers, en recueillant avec constance les avis de mes concitoyens, et en respectant les minorités politiques qui ont, comme nulle part ailleurs dans notre métropole, un droit permanent à l'information et à l'expression.
Je n'ai aucune intention de changer, ni de méthode de dialogue, ni d'éthique.
Des centaines de parents, futurs parents et tout-petits ont visité ce samedi le forum seynois de la petite enfance. Pour sa troisième édition, ce rendez-vous désormais annuel a tenu à la fois d'un véritable salon promotionnel d'une offre sociale et éducative de qualité, d'un « spot » d'activités ludiques favorisant le développement psychomoteur et social pour les enfants, et, par des stands, ateliers et tables rondes, d'une occasion de sensibilisation et de formation des familles et des professionnels à divers enjeux sanitaires et éducatifs pour les plus jeunes de nos concitoyens.
C'est à ce genre d'occasions que l'on mesure les efforts accomplis en quelques années, en qualité et en accroissement des offres, sous l'égide de la puissance publique locale, par les services communaux, le monde associatif et les acteurs individuels des modes d'accueil que sont celles – plus rarement ceux – qu'on appelle les « nounous »...
Isabelle Renier et Rachid Maziane, les deux élus qui se sont succédé aux fonctions d'adjoints en charge de la petite enfance, et tous les fonctionnaires et acteurs associatifs ou individuels qui œuvrent pour cet indispensable service au public, peuvent légitimement être fiers du travail qu'ils ont conduit en dix ans.
PRÈS DE 40 % DE NOUVELLES POSSIBILITÉS D'ACCUEIL EN DIX ANS
Ce sont en effet désormais 1200 tout-petits Seynois qui peuvent bénéficier des 498 places d'accueil agréées pour La Seyne, soit 137 de plus qu'en 2010. Alors que j'étais, au début de mon premier mandat, souvent sollicité pour un « appui » afin d'obtenir une inscription dans une crèche pour un bébé à naître, très rares sont aujourd'hui les familles qui ne trouvent pas de solution adaptée à leurs besoins de garde et d'éveil.
C'est désormais un réseau coordonné de 6 crèches collectives municipales, 4 crèches collectives associatives, 13 « micro-crèches » pouvant chacune accueillir une dizaine d'enfants, et 180 assistantes maternelles, qui permet d'assurer une offre diversifiée, répondant à l'évolution des besoins des petits pour leur assurer un développement équilibré physiologique, moteur, cognitif et social.
UN SOUTIEN AUX « NOUNOUS » ET UNE OFFRE DIVERSIFIÉE
Au-delà du développement quantitatif de l'offre d'accueil, on peut s'enorgueillir d'avoir vu aboutir une évolution qualitative impulsée par la ville. Plus de cent « nounous », qui se considéraient comme trop isolées, peuvent bénéficier d'un tout nouveau « relais d'assistantes maternelles » au sein duquel elles peuvent se retrouver pour faire bénéficier les petits dont elles ont la garde d'activités plus collectives dans des espaces adaptés. L'accueil occasionnel est aussi désormais développé dans l'ensemble des structures pour répondre aux besoins des parents. Des formations permanentes sont assurées pour les professionnels et des temps forts événementiels ouverts aux familles, à l'image du forum qui s'est tenu ce week-end, permettent de soutenir l'exercice de la fonction parentale.
Pour les familles seynoises, le projet éducatif de territoire qui se décline désormais de 0 à 25 ans, c'est l'assurance de bénéficier d'une tarification adaptée aux revenus, avec les mêmes aides quel que soit le mode de garde, pour pouvoir travailler, se mettre en quête d'emploi, ou organiser sa vie familiale. Pour les enfants, y compris bien sûr ceux porteurs de handicaps parfaitement intégrés grâce à des personnels spécialisés, c'est la garantie d'un engagement de la puissance publique à compenser les inégalités territoriales, sociales, culturelles ou économiques. Et, au regard des satisfactions que les familles ont exprimées ce samedi, je ne peux m'empêcher de penser que ceux qui ressassent que le service public en fait trop feraient mieux tourner plusieurs fois leur langue dans la bouche avant de s'exprimer...
COMMENT FERAIT-ON SANS NOTRE SERVICE COMMUNAL DES JEUNES ENFANTS ?...
Il me faut saluer, outre ceux, qu'ils soient publics ou privés, associatifs ou non, qui mettent au quotidien leurs compétences professionnelles au service des enfants dont les parents veulent concilier au mieux l'exercice de leur métier et leur vie familiale et personnelle, les institutions et structures agréées qui accompagnent le projet communal de la petite enfance : la Caisse d'allocations familiales, le service départemental de la protection maternelle et infantile, ou encore l'Association « Vivre en famille », structure agréée pour le soutien à la fonction parentale.
Tous – ou presque – étaient là, au forum, ce week-end, bénévoles, volontaires et actifs, pour les parents et les enfants. Une bien belle image du service que la République doit à ses citoyens de tous âges. Et qu'il nous faut continuer à développer, améliorer et préserver. Surtout dans un contexte où certains ne cessent de le dénigrer.
Bouchra Reano est la conseillère municipale à laquelle j'ai confié en 2014 une délégation intitulée « promotion de l'égalité de genre », qu'elle cumule d'ailleurs avec celles de la prévention et la lutte contre les discriminations et de la promotion de la lecture publique. C'est elle, avec une équipe composée d'autres collègues élus, de fonctionnaires dévoués, d'animateurs associatifs, qui nous donne à vivre depuis le 6 mars et jusqu'au 14, une semaine appelée « Seynoises », faite d'expositions, de débats, de rencontres, de conférences, de concerts, et d'activités sportives.
Je tiens à la féliciter et à donner à lire le propos qu'elle a tenu ce dernier samedi, à l'occasion de l'inauguration officielle de cette semaine thématique. Rien n'est jamais acquis. Les enjeux sont posés...
« "Je la crois" est un slogan martelé par une association qui s'est mobilisée pour défendre une jeune fille de 17 ans qui a vu son violeur acquitté parce qu'elle portait un string en dentelle. « On pourrait croire, on aimerait croire, que ce jugement a été rendu dans un pays obscur, lointain; qui ne fait pas des droits des femmes une priorité. Et pourtant ! Ce jugement a été rendu en Irlande en 2018.
« 27% des français considèrent qu'un violeur est moins responsable si la victime porte une mini-jupe. « Seulement 10% des victimes de viol ou de tentative de viol osent porter plainte. « En France, une femme meurt tous les 3 jours, victime de violences conjugales. « L'IVG, une liberté durement acquise, a été remise en cause dans de nombreux pays européens. « On ne peut pas ne pas s'indigner devant ces constats alarmants et dramatiques. « On ne peut pas ne pas s'alarmer devant les propos de certains jeunes désabusés. Ces propos sont une insulte aux combats de ces femmes qui ont, parfois au péril de leur vie, fait avancer la cause féminine nous permettant aujourd'hui d'être des femmes libres.
« Alors éduquons, martelons que les droits des femmes ne sont pas négociables ! Un pays qui discrimine les droits de la moitié de sa population ne peut pas se prétendre "un pays développé". « Peut-on être libre lorsqu'on subit des violences que l'on va justifier par la longueur de notre jupe ? « Peut-on être libre lorsqu'on subit des injustices quotidiennement ? « Peut-on être libre lorsqu'on nous refuse l'accès à l'éducation, seule voie à notre liberté ? « Nous devons continuer le combat pour une société juste et égalitaire. « Nous devons continuer le combat pour que notre devise, liberté, égalité, fraternité pour tous, ne soit pas qu'un mythe. « Nous devons continuer à rendre hommage à ces grands dames qui ont lutté pour nous et, surtout, nous devons reprendre le flambeau pour que ces vies, parfois brisées, ne l'aient pas été vainement.
« À La Seyne-sur-Mer, nous nous sommes questionnés sur le sens de cette journée, sur les messages véhiculés, et sur le moyen de lutter contre les régressions des droits des femmes. Une journée ne pouvait suffire pour nous permettre, à nous et à l'ensemble de nos partenaires, de nous approprier la question de la condition féminine. « Simone de Beauvoir, Simone Veil, Emma Watson, Fatou Sow et bien d'autres, autant de figures d'hier et d'aujourd'hui qui occuperont toute la semaine des droits des femmes, les places de la ville, rebaptisées symboliquement "places aux femmes".
« Nous avons la chance, à La Seyne-sur-Mer, de pouvoir compter sur des femmes engagées, des partenaires associatifs et municipaux pour qui la cause des femmes est un vrai combat. « Merci à toutes et à tous car c'est ensemble que nous arriverons à faire évoluer les droits des femmes. « Venez nombreux à la rencontre des 8 seynoises mises à l'honneur [c'était samedi]. Et à 17 heures [même jour], vous pourrez découvrir des portraits de femmes engagées lors de notre conférence "femmes d'ici et d'ailleurs, mêmes combats". « Et je terminerai en vous annonçant, avec fierté, que nous distribuerions dans quelques jours un guide en direction des femmes dans lequel seront inscrits tous les acteurs mobilisés à leurs côtés afin de permettre à chaque Seynoise de se sentir forte, soutenue et libre. »
La Bourse du Travail était pleine à craquer ce jeudi pour la cérémonie civile d'adieu à Daniel Hugonnet, disparu il y a une semaine.
Ce fut un moment empreint de beaucoup d'émotion, avec des propos touchants de tous ses amis qui, depuis les années 60-70, se sont tant investis avec lui pour l'enfance et la jeunesse de La Seyne, posant des bases solides à la prise en compte sociale et éducative de plusieurs générations de nos concitoyens.
Après ces témoignages poignants de plusieurs responsables de l'OMASE (Office municipal – devenu mutuel – de l'action sociale et éducative), il m'a été proposé de prononcer un éloge que plusieurs personnes m'ont demandé de mettre en ligne...
« Lorsque, jeudi dernier, la nouvelle de la disparition de Daniel Hugonnet s'est répandue dans la ville, nous avons été très nombreux à nous remémorer des petits et grands moments que les uns et les autres avons passés avec lui.
« Depuis une semaine, nous n'avons cessé de partager des anecdotes et les grandes choses qui auront jalonné une vie hors du commun, d'une intensité et d'une complexité étonnantes. Une vie qui aura durablement marqué notre commune, en ce qu'elle est de son collectif en partage, par les actes et les réalisations qu'il a portés à bout de bras et dont les enfants de nos enfants profiteront encore. Mais qui aura compté aussi pour tant d'entre nous, en nos personnes singulières, par l'éveil habile que Daniel a instillé à nos consciences, par ses sentences subtilement édictées, et par les rails et aiguillages qu'il a su placer sur les voies de nos propres existences.
« Oui, en actes dits comme en propos agis, le verbe de Daniel était à l'image de ces langues rares aux multiples cas de déclinaisons, aux nombreux modes de conjugaisons, aux plurielles désinences, mais la phrase implexe de sa vie était puissamment nouée.
« Complexe. Il aurait pu nous donner à nous réunir aujourd'hui autour de sa dépouille sous la voûte d'un lieu de culte. Venu de la région lyonnaise, il a en effet passé ses jeunes années à l'Institution Sainte-Marie, il prenait part aux retrouvailles de l'association des anciens des Maristes et aux agapes mensuelles de celle des "anciens très anciens".
« Il a été forgé par ces Pères de la Société de Marie dont il ne manquait jamais de rappeler tel ou tel fait d'âme, en bien ou en mal, et il était à mes côtés pour honorer les derniers très vieux religieux lors de leur départ définitif de La Seyne.
« Il entretenait aussi une relation de vraie connivence active avec les prêtres ouvriers, sœurs, diacres et laïcs de la Mission de France, ces religieux qu'on rencontre où on ne les attend pas, mais aussi avec ceux de l'aumônerie des jeunes du lycée Beaussier, ou encore avec les Dominicains du centre international de la Sainte-Baume.
« On me pardonnera une pensée pour deux de ses amis curés, les deux Jean-Pierre : Agret, disparu trop jeune, et l'autre, Margier, son complice en insertion sociale, aussi célibataire que lui, et mort comme lui, comme un pied-de-nez au destin, un jour de Saint-Valentin.
« Et, malgré ce parcours, Daniel a choisi un départ rigoureusement et sobrement laïc, mais il plane tout de même pour beaucoup une énigme sur sa relation réelle à ce qu'un Président de la France appelait les "forces de l'esprit".
« Complexe. Et intense. Quand il découvre le judo au lendemain de la guerre, il n'a de cesse d'aller au plus vite au bout de son engagement, vite jusqu'à l'obtention de la ceinture noire, et de la ceinture marron de jiu-jitsu, vite jusqu'à son investissement comme adjoint du professeur de son club, et vite jusqu'à son implication dans les instances de la fédération.
« C'est peut-être là qu'il a attrapé le virus de l'éducation, celle de tous les instants, de tous les lieux de vie, de toutes les situations, de tous les âges. Celle dont les amis de l'OMASE ont si bien parlé et sur laquelle je ne reviendrai pas.
« Il aurait simplement dû mettre à profit sa formation d'imprimeur pour prendre le relais de son père à la tête de l'entreprise familiale, en pleine croissance avec son installation à l'avenue Mazen. Mais c'est ce virus de la confiance en des êtres aptes à leur propre progrès qui l'a conduit, comme si rien n'était plus naturel, à devenir maître d'apprentissage, puis moniteur-éducateur, puis éducateur technique, puis animateur socio-éducatif, délaissant un confort de vie tout tracé afin d'acquérir et toujours parfaire ses aptitudes de transmetteur inlassable de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être, dans l'entreprise et dans la vie.
« Intense et complexe. Il devait être patron et il choisit d'être employé comme simple livreur dans l'imprimerie paternelle afin de se consacrer pleinement à son activité publique et associative.
« Il fut de la bourgeoisie commerçante locale et il fut communiste. Il l'a été à fond. Et au fond il l'était toujours.
« Entré dans l'équipe municipale en 1971 avec Philippe Giovannini, il a eu tôt fait, dès son adhésion au Parti communiste français, d'y suivre toutes les écoles du système pyramidal de formation des militants, avec à son sommet l'école centrale, rare Seynois à avoir connu ce lieu dédié à l'instruction des futurs cadres, à l'homogénéisation des pratiques de direction et de l'idéologie.
« Fort de ses acquis politiques venus en alliés de sa formation professionnelle, il aura été la fondation et la clef de voûte de d'un véritable projet social et éducatif communal, plaçant, dans tous leurs temps de vie, les enfants et les jeunes au cœur d'une attention globale, constante, et partagée, de la puissance publique et des associations.
« Si quelques-uns de ses camarades d'alors ne l'ont pas suivi avec un enthousiasme débordant, il avait la confiance totale de Philippe Giovannini puis gagné celle de Maurice Blanc, avant celle d'autres élus, y compris du "camp d'en face". De fait, les wagons municipaux qu'il a mis sur les rails du début des années 70 jusqu'en 1984 poursuivent leur route aujourd'hui, et il est rare qu'une année n'en voie d'autres s'accrocher à la longue rame solidaire et formatrice qu'il a imaginée et conçue avec nous.
« Sa vie au service de la formation aura eu une consécration en 2002 avec la remise la médaille d'or de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Mais c'est presque un détail.
« Intense. S'il fut élu délégué à l'action socio-éducative, il fut également le premier à être en charge de l'environnement.
« Des milliers de Seynois de tous âges se remémorent leur participation active aux opérations de reboisement de la forêt de Janas qu'il a organisées, des années durant, après les incendies qui affectèrent notre massif forestier, débouchant sur la création de l'association toujours très active desAmis de Janas et du Cap Sicié.
« On lui doit aussi la réalisation de nos CRAPA, ces circuits d'activités physiques et sportives en cœur de forêt, et également un concours décisif au choix de la réalisation d'Amphitria, notre station d'épuration des eaux usées.
« Et, anticipant les dégâts irrémédiables du chancre coloré, c'est à lui qu'on doit que le boulevard Stalingrad soit bordé de micocouliers au lieu de traditionnels platanes. Je sais que ceux qui l'ignoraient chemineront désormais autrement sur la grande avenue de notre entrée de ville.
« Et c'est aussi grâce à lui que la culture s'est invitée au milieu de la nature, puisqu'il fit du Fort Napoléon abandonné par la Défense nationale le centre culturel que l'on connaît aujourd'hui, dont la notoriété rayonne bien au-delà de nos limites communales.
« Il aura ainsi vécu à très grande vitesse ses passions professionnelles, publiques et associatives, un peu comme s'il les avait conduites à bord de ces voitures rapides qu'il affectionnait tant de piloter de son œil unique rescapé des éclats d'obus de la guerre, depuis sa Gordini jusqu'à sa dernière Citroën C2 125 CV, ou de ce train pendulaire qu'il a imaginé à temps perdu ces dernières années et dont il a eu le toupet d'aller présenter le projet technologiquement abouti à Genève, chez le géant de l'industrie Bombardier.
« Intense, complexe, à l'image de ce système ferroviaire de pendulation active qu'il a conçu pour que nul, hormis quelques rares qui auront eu le tort ou la malchance de rester sur le quai, n'ait eu à souffrir de la force centrifuge résultant de la célérité du train dans les courbes, nombreuses pour contourner les multiples obstacles, pas tous naturels ou fortuits, de cette existence de partage et de convivialité à bord de laquelle Daniel Hugonnet a embarqué tant d'entre nous.
« La Seyne pleure un de ses grands mécaniciens de motrice.
« Vous avez ouvert bien des voies. On n'a pas fini de parler de vous, Monsieur Hugonnet, de toi, Hugonnacci, l'Oncle, Tonton, Daniel. »
Après les vœux que j'ai faits miens, avec son approbation, du porte-parole varois des amis de la Résistance, le 2 janvier dernier, après ceux, consensuels, du président de la métropole Toulon Provence Méditerranée aux côtés duquel je me trouvais le lendemain avec les maires de notre intercommunalité, et avant ceux que je délivrerai à la population seynoise ce jeudi 10 à 18 heures au centre culturel Tisot, puis le 11 aux personnels communaux, et enfin le 17 aux administrateurs et agents de notre office d'HLM « Terres du Sud Habitat », j'ai, en ma qualité de président de l'association des maires Ville & Banlieue de France, souhaité, au nom de mes collègues élus locaux de territoires urbains fragilisés par les dures réalités sociales et économiques où vivent plus de 5 millions de nos concitoyens, que l'État prenne comme il se doit la mesure des enjeux de bienveillance que la Nation républicaine doit aux plus humbles, trop oubliés par la ségrégation urbaine.
Ce sont ces derniers que je livre dans la vidéo ci-dessous...
Aucun de mes concitoyens ne m'a fait part de questions ou remarques sur les turbulences qui ont traversé la majorité municipale ces derniers jours. Les Seynois sont, à l'instar de l'ensemble des Français, préoccupés par leurs conditions d'existence, l'accès au travail, le pouvoir d'achat, la qualité et le développement soutenable de leur ville et leur métropole, le droit à un logement, l'éducation de leurs enfants, les mobilités, la prévention sanitaire et la santé, l'éducation, les loisirs et la culture.
Maladresses d'expression quant à sa position politique qui a évolué depuis 2014 de la gauche républicaine du parti créé par Chevènement vers le « et – et » de celui de l'actuelle majorité nationale, ou choix d'affirmer son nouvel engagement vis-à-vis d'une partie de l'équipe municipale ou du grand public, peu importe, notre collègue Yves Gavory a exposé sa posture, cohérente avec ses nouveaux choix politiques que je regrette. Il m'a confirmé continuer à partager le projet communal de notre mandat, mais il a indiqué tirer les conséquences de ses options et ses déclarations en démissionnant de la délégation de vice-président de notre office public de l'habitat que je lui avais confiée.
Ce n'est jamais de gaieté de cœur que l'on prend ce genre de décision. Yves Gavory est de notre aventure depuis plus de dix ans et, même avec ceux qui craignaient qu'une forme d'incohérence ne nuise à la lisibilité de l'action municipale, des liens amicaux se sont forgés. Je suis de ceux qui regrettent la situation. Cette mission de vice-président délégué de l'établissement public « Terres du Sud Habitat » aura été menée à bien avec beaucoup d'investissement personnel, sans indemnité, avec toute ma confiance, jamais trahie, et en bonne complémentarité avec le responsable de l'office d'HLM qu'est de par la loi le directeur général de l'établissement. Même s'il reste beaucoup à faire et si – situation qui ne doit pas être facile pour un militant engagé qui les soutient désormais – les choix du gouvernement et des parlementaires avec la loi de finances 2018 et la loi ALUR compliquent largement la tâche, Yves Gavory et les administrateurs qui se sont investis auprès de l'équipe de direction auront mené à bien le plan de retour à l'équilibre financier d'un office de l'habitat qui était sous tutelle nationale depuis un quart de siècle. « Terres du Sud Habitat » a tout bonnement été sauvé de la faillite. Je dois ma gratitude à Yves Gavory. Et je dois la témoigner publiquement.
Si l'énorme chantier de rénovation urbaine qui aura concerné la majorité du patrimoine est en voie d'achèvement, beaucoup reste à faire pour gagner encore en gestion du quotidien des appartements, des parties communes et des espaces publics partagés, en relation aux locataires et aspirants à l'obtention d'un logement social, en maintien d'une offre à loyers accessibles sans fragiliser l'équilibre budgétaire, en prévention et régulation des coûteuses – et parfois désespérantes – incivilités de certains, et, depuis dix-huit mois, en devant accomplir ces missions dans un contexte terrible d'insécurité et même de délinquance criminelle dans plusieurs de nos cités d'HLM.
J'aurais autant aimé que les circonstances fussent autres. Tout départ d'une équipe est un affaiblissement du collectif, et il est dommage que la voie choisie par notre collègue Gavory ait conduit à cela. Mais, devant l'adversité, l'action doit d'autant plus être poursuivie que la loi impose la fusion de « Toulon Habitat Méditerranée » et de « Terres du Sud Habitat » en 2021. Les deux années qui nous restent seront mises à profit pour aborder ce rassemblement des offices toulonnais et seynois dans le meilleur des intérêts des foyers bénéficiaires d'un logement social et de ceux ayant besoin de le devenir.
Des pistes semblent enfin s'ouvrir, du côté de l'État, pour engager de façon globale la redynamisation et la rénovation du cœur historique de La Seyne dont la situation urbaine, économique et sociale se dégrade inexorablement depuis trop longtemps. Des dizaines de Seynois volontaires étaient au rendez-vous, ce mercredi, pour prendre en main le destin du centre de la commune.
La salle du conseil municipal était en effet bondée, ce mercredi, à l'occasion de la concertation organisée conjointement par la métropole et la ville pour – enfin !... – faire avancer le projet de rénovation urbaine du cœur historique de La Seyne.
LE CENTRE-VILLE, L'AFFAIRE URGENTE DE TOUS...
Habitants, employés, commerçants, usagers, vivant notre centre ancien au quotidien, mais aussi représentants de tous les quartiers tant le sujet dépasse le périmètre de nos vieux quartiers, ont répondu si massivement à l'invitation que, pour des raisons d'organisation et pour se conformer au processus d'organisation prévu par les textes règlementaires, il a fallu refuser du monde.
C'est que l'enjeu est d'importance. Depuis près de vingt ans, La Seyne attend que puisse être engagé un programme global et d'envergure de rénovation et redynamisation de son cœur de ville. Habitat, espaces et équipements publics, cadre de vie, mobilités et centralité, fonctionnalités urbaines de services, de commerces, de « vivre ensemble », de culture et de loisirs, sont autant de sujets qui appellent une mobilisation conséquente de la puissance publique, préalable à celles des acteurs économiques et associatifs et des citoyens.
APRÈS VINGT ANS D'ATERMOIEMENTS, L'ÉTAT SEMBLE ENFIN DÉTERMINÉ À AIDER
La Seyne en a d'autant plus assez d'être lésée que, comme dans tous les centres anciens des villes moyennes, la situation se dégrade inexorablement, année après année.
Une alternance politique au niveau de l'État n'a pas permis de voir démarrer le « Grand projet de ville » de mon prédécesseur Arthur Paecht au début des années 2000.
En 2006, pour le « programme de rénovation urbaine de première génération », celui qui a permis la rénovation de Berthe qui s'achève, l'État n'a pas retenu notre vieille ville parmi les périmètres à traiter.
Candidate au « programme national de rénovation des quartiers anciens dégradés » en 2009, le projet que nous avons présenté au gouvernement d'alors a été positionné en n°1 pour sa qualité et son urgence, mais a été « rétrogradé » par le ministre en charge du logement au profit d'Aix et de Nice, pourtant bien moins bien classés.
Et, en 2013, si nous avons enfin obtenu que notre centre ville soit retenu comme « quartier prioritaire de la politique de la ville » pouvant bénéficier du « nouveau programme national de rénovation urbaine », il aura fallu attendre cinq ans pour que, ces toutes dernières semaines, l'État annonce enfin pouvoir abonder le budget nécessaire.
UNE INQUIÉTANTE SITUATION MALGRÉ DES EFFORTS CONTINUS
Certes, nos services communaux et ceux de la métropole, désormais compétente en la matière, accompagnés par des spécialistes tels que notre agence d'urbanisme varoise, n'ont pas chômé et ont travaillé « en temps masqué ». Le diagnostic de la situation urbaine, économique et sociale du quartier a été d'autant plus facile à réaliser que, depuis vingt ans, chacun s'emploie, en mobilisant les maigres moyens disponibles, à contrebalancer la dégradation économique et sociale.
Des places urbaines et des équipements publics ont été réhabilités ou créés. Un « permis de louer » vient d'être institué, qui va être mis en place dès que les décrets seront publiés. Des dizaines de logements et commerces, façades et devantures, ont bénéficié d'aides financières et techniques à la rénovation. Des îlots insalubres ont disparu. Des passages traversants et des placettes ont aéré et facilité le désenclavement entre les rues. Des espaces et cheminements végétalisés ont vu le jour. Une « zone de rencontre » avec son nouveau plan de stationnement a été mise en place. Le classement en « zone de sécurité prioritaire » a été obtenu et nous venons de créer une « brigade municipale du cadre de vie ». Des animations culturelles et commerciales ont été initiées. Les associations ont été mieux soutenues pour leurs initiatives en faveur du « vivre ensemble ».
On connaît bien les problèmes et on sait désormais, pour l'avoir modestement expérimenté, ce qui marche pour tenter de les résoudre.
MAIS LES EFFORTS BUTTENT SUR DE LOURDES DIFFICULTÉS
Mais il reste trop d'irréductibles « marchands de sommeil » louant des taudis. Les incivilités demeurent en matière de stationnement, de dégradations et de propreté urbaine malgré les efforts de pédagogie et de sanction de nos agents. La délinquance, malgré les efforts de la police nationale, est présente en certains lieux. Les acteurs associatifs, privés de subventions et d'aides à l'emploi, s'essoufflent.
La situation socio-économique de nombre de résidents se dégrade. Beaucoup de commerces et le marché sont en difficulté croissante face aux grandes surfaces périphériques et à la vente par Internet, tandis que certaines cellules commerciales sont appropriées par des personnes ne respectant pas toujours les règles fiscales, sociales ou sanitaires, générant une concurrence déloyale et un sentiment de laisser-faire.
Les mobilités ne sont toujours pas à la hauteur des besoins de la desserte, de la quiétude, de l'attractivité, et de l'enjeu environnemental.
Un sentiment d'abandon s'installe chaque jour un peu plus.
ON NE PEUT PLUS ATTENDRE : IL Y A URGENCE ABSOLUE
Sur la base de ces constats, la commune et la métropole ont ainsi présenté ce mercredi à des dizaines de Seynois volontaires, globalement en accord sur le diagnostic de situation, divers scénarios d'intervention urbaine et d'action pour la décennie à venir.
Ils ont travaillé avec nos élus, dont Marie Bouchez, chargée de la politique de la ville et l'habitat, Jean-Luc Bruno, chargé du centre ville, ou Florence Cyrulnik, chargée du patrimoine, avec nos très impliqués et disponibles fonctionnaires, appuyés par une agence d'urbanisme, des heures durant, dans le cadre d'ateliers, pour affiner le constat de situation et apporter d'indispensables avis sur les pistes à emprunter pour la reconquête de notre centre ville.
Grand merci à toutes ces personnes manifestant leur détermination à prendre en main le destin du cœur de leur commune.
Au regard de l'urgence avérée depuis trop longtemps, j'ai fixé l'objectif d'un projet arrêté en fin d'année, d'une validation par l'État au printemps prochain, et d'un démarrage des premières opérations aux alentours de l'été. Si chacun se remonte les manches, on peut y parvenir.
Alors que nos services communaux travaillent depuis de nombreux mois sur une perspective de monnaie locale dans le but de soutenir notre activité commerciale de proximité qui en a bien besoin, les circuits courts, les échanges éthiques et les démarches sociales et éducatives, voilà que je découvre que le projet d'une monnaie locale complémentaire citoyenne, appelée « La Fève », dont j'avais vaguement entendu parler à l'est de Toulon, a bien avancé et est sur le point d'entrer en fonctionnement, y compris dans la partie occidentale de notre aire métropolitaine.
UN CERCLE VERTUEUX ENTRE CITOYENS, COMMERÇANTS, ARTISANS ET... COLLECTIVITÉS
Faut-il, dès lors, poursuivre le projet seynois de monnaie locale, nettement moins avancé, dans la mesure où la démarche collective citoyenne initiée par d'autres a vocation à s'exercer sur notre grand territoire littoral varois ? Plus on est nombreux, plus on a de chances que le projet réussisse. Ne vaut-il pas mieux rejoindre la dynamique impulsée par des citoyens depuis La Londe jusqu'à Bandol ?
D'autant que, outre les particuliers réglant leurs achats en monnaie locale et les prestataires que sont les commerçants, artisans, producteurs, professions libérales et associations acceptant d'être payés « en Fèves », les collectivités locales peuvent être engagées dans la démarche pour soutenir et informer, mais aussi pour accepter le paiement des prestations en monnaie locale, voire même rémunérer leurs personnels pour partie avec cette devise originale, les incitant ainsi à « consommer local »...
UN « PLUS » POUR LA REDYNAMISATION URBAINE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
À quelques jours de la Journée nationale du commerce de proximité que La Seyne, avec la Chambre des métiers et de l'artisanat et l'association Cœur de ville, va organiser pour la deuxième année samedi prochain 13 octobre (y compris pour les commerces de Berthe et des Sablettes), et tandis que nous renouvellerons sous peu notre opération de rénovation de l'habitat dont les commerçants peuvent bénéficier pour leurs façades et enseignes, et que l'État annonce qu'il va – enfin ! – emplir la « cagnotte » de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) pour que, après cinq longues années d'attente et d'espoirs sur le point de se briser, nous puissions engager le projet de redynamisation de notre cœur de ville, cette initiative de monnaie locale citoyenne pourrait se conjuguer avec bonheur, comme un « plus » sympathique et original, avec les efforts conduits et attendus sur les infrastructures urbaines de l'habitat, des espaces et équipements publics, et des mobilités.
Moi, je suis assez enthousiaste à l'idée. Je vais sans tarder demander à nos élus et services communaux de creuser la question et soutenir l'initiative, en mobilisant les acteurs économiques et associatifs locaux volontaires. On ne prend aucun risque, le territoire ne peut qu'y gagner.
> pour en savoir plus sur le projet de « La Fève », cliquez ICIou sur l'image ci-dessous
De ce dernier vendredi à dimanche s'est tenue sur notre « Esplanade Marine » la huitième édition de la « Fête de la science », déclinaison locale de l'événement national imaginé en 1991 par l'ancien ministre Hubert Curien, père de l'Europe spatiale et promoteur infatigable de la culture scientifique et industrielle.
La Seyne s'est forgé au fil des années une solide réputation dans le domaine de la vulgarisation scientifique par l'activité du jeu et de la découverte. J'ai prononcé une allocution inaugurale de cet événement désormais réputé dans notre Région Provence...
« Mesdames Messieurs,
« Bienvenue à toutes et tous à La Seyne-sur-Mer !
« Si nous vivons la 27ème édition nationale de la "Fête de la science", c'est la 10ème fois que la ville l'organise sur son territoire, et c'est le 8ème village départemental que la ville coorganise avec la coordination départementale "fête de la science", le plus important du Var. Le 6ème, enfin, avec notre partenaire et coordinateur départemental, l'association Gulliver.
« Si vous aviez à quel point nous sommes heureux et fiers de cette toute jeune tradition ! Et le hasard n'est vraiment pour rien dans le fait que ce rendez-vous varois, rendez-vous de l'éveil, de la curiosité, de la culture, de l'intelligence, du partage des connaissances ait lieu, ici, à La Seyne.
« Notre ville, base maritime du Pôle de compétitivité mer Méditerranée, a dans ses gènes, avec plus d'un siècle d'industrie navale et, aujourd'hui avec les scientifiques, les chercheurs, les ingénieurs et techniciens qui vivent et travaillent ici, une vraie culture de la science fondamentale et appliquée.
UNE BELLE IMPLICATION DES ASSOCIATIONS, ENTREPRISES ET CENTRES DE RECHERCHE
« D'ailleurs, ce village départemental est animé par nombre d'acteurs locaux, même si ni notre commune ni la plupart des associations, entreprises et centres de recherche qui sont présents ici n'apparaissent pas parmi les autres dans la rubrique "Ils font la fête de la science" de la jolie brochure programme qui a été éditée : Ifremer, Planète Sciences Méditerranée, la Division technique de l'Institut national des sciences de l'univers, et d'autres... j'y reviendrai bien entendu.
« Mesdames, Messieurs,
« Est-il nécessaire de rappeler la gravité des enjeux actuels au moment où l'on invite le public à un week-end ludique, au moment où la science se "fête" ?
« Eh bien oui, exactement comme on n'est pas obligé, sous nos latitudes, de "bronzer idiot", on peut "fêter intelligent"... et je rajouterai... "lucide", tout simplement.
« On peut enseigner aux jeunes et rappeler aux adultes qu'être curieux, que "chercher", n'a rien de neutre. Il est permis de se souvenir que, comme les trains, "une question peut en cacher une autre"...
« Oui... on peut tout en s'amusant se souvenir qu'éthique et science sont indissociables ; qu'il est vital de s'interroger sur la croissance, sur "quelle croissance" pour la planète ; que l'innovation ne doit pas constituer un but en soi et aveugle ou une quête tournée entièrement vers la rentabilité... Et qu'est-ce que la rentabilité, au fond ? Doit-on la considérer d'un point de vue individuel, privé ? Sur le long terme et pour l'humanité et le vivant ? Que deviennent les fameux "communs" dans un monde en voie de privatisation ?
« En parlant de "communs", justement, je voudrais rappeler que La Seyne, en 2015, a été la première collectivité adhérente du mouvement de "Ocean nation", la "Nation océan" pour le respect de ce "commun" que sont les océans, et doivent échapper à la sphère marchande.
Et rien de hasardeux non plus dans le fait que La Seyne, le 29 septembre dernier, elle accueillait le mouvement de lutte contre la pollution de nos fonds marins par les boues rouges... Et là encore, se pose la question du lien entre développement industriel, entre emploi et respect de l'environnement...
DES ENJEUX MAJEURS DE SOCIÉTÉ AU DÉTOUR DE L'EXPÉRIENCE SCIENTIFIQUE
« Que de questions non résolues par nos sociétés ! Et qui traversent, forcément, ces moments festifs et conviviaux ; des questions, je le sais bien, que vous connaissez par cœur, vous dont les travaux sont au cœur de ces enjeux...
« Alors optimisme ? Pessimisme ? Antonio Gramsci, ce grand penseur et révolutionnaire italien du siècle dernier, se disait "pessimista con l'intelligenza, ma ottimista per la volontà" – "pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté –. C'est pas mal, je trouve, pour vous caractériser, vous les femmes et les hommes de science et d'industrie innovante.
« Et quoi de plus optimiste que le rassemblement de jeunes, car la journée d'hier a, comme de coutume, été consacrée aux scolaires, avec quelque 650 élèves, du CE2 au lycée, sur les 17 stands du village. Beaucoup de jeunes seynois, mais aussi des élèves de toute la métropole et même au-delà, de Draguignan ou de Saint-Cyr ! Et ça, c'est formidable !
« Aujourd’hui et demain, c'est au tour du grand public. Les exposants ont carte blanche pour construire leurs animations... décidément, c'est un rendez-vous à ne pas manquer, ce village est joyeux et passionnant. Bravo !
« Et l'on me dit que cet après-midi, les visiteurs pourront "adopter un chercheur" ? Drôle de façon de soutenir moralement la recherche ou peut-être, plus simplement, de démontrer sa passion pour telle ou telle discipline... Il y aura aussi une chasse au trésor pour les 600 enfants qui, en moyenne, fréquentent le village durant le week-end... Et je ne veux pas oublier de le rappeler : ce village, votre village, attend pas moins de 5000 visiteurs... C'est assez impressionnant.
« Voilà. Ce succès, on le doit aux acteurs associatifs et aux universités, aux laboratoires et aux entreprises de pointe - j'en ai déjà cité quelques uns.
5000 VISITEURS, DES ÉCOLIERS ET COLLÉGIENS AU GRAND PUBLIC
« Mais rappelons la présence des "Petits débrouillards PACA", d'IFREMER, du centre de Physique des particules de Marseille, de "Planète science Méditerranée", de l'Université de Toulon et de l'INSERM PACA/Corse, de la Division Technique de l’INSU, je l'ai dit, de l'association "S'pece" dont le domaine est la protection de l'environnement et des espèces, citons aussi le village des tortues de Carnoules, "Mer nature",
« Et bien entendu les collèges La Marquisanne de Toulon, Romain-Blache de Saint-Cyr, le lycée Anne-Sophie-Pic de Toulon, qui assure l'accueil du village...
« Je les félicite et les remercie toutes et tous, comme je remercie les fonctionnaires de la ville qui s'investissent dans l'aventure (dont, bien sûr, Marc Bazzucchi, coordinateur, interlocuteur des organisateurs), l'événementiel, les sports, l'entretien des locaux, les espaces verts, la reprographie, la communication, l'informatique...
« Et, naturellement, une mention particulière de l'association Gulliver, coorganisateur et coordinateur départemental de cette "Fête de la science", que je remercie pour sa fidélité envers notre ville. Car Lénaïc Fondrevelle, responsable de l'association, choisit chaque année La Seyne pour organiser le village-phare du département, et cela nous honore, croyez-le bien.
« Merci et bravo, sincèrement à chacun, et belle "Fête de la science" à tous. »