Comment ne pas trouver choquants les propos de certains élus minoritaires seynois qui, enfourchant le pas d'un écrivain et chroniqueur ayant récemment fait parler de lui en tenant des propos outranciers sur les policiers lors d'une émission de télévision (dont il s'est certes excusé), pensent faire avancer le débat en déplorant que nos concitoyens seraient « las d'apercevoir des véhicules de police patrouiller sans rien dire » ?
Comment ne pas déplorer des propos démagogiques et inexacts lorsque, d'une séance du conseil municipal à une autre, d'autres élus de nos minorités sont capables de s'offusquer tour à tour d'un nombre soi-disant pléthorique de fonctionnaires communaux puis d'un nombre bien trop insuffisant de policiers municipaux ?
ATTISER LES PEURS, UN JEU DANGEREUX ET AFFLIGEANT
Comment ne pas s'inquiéter pour la qualité des débats démocratiques lorsqu'on extrait délibérément de son contexte une phrase pour la mettre en exergue sur un réseau social, laissant entendre que, à l'instar d'importantes communes françaises (Brest, Créteil, Le Mans ou Nanterre), La Seyne serait favorable à la suppression pure et simple de sa police municipale ?
Comment ne pas voir une manipulation cynique lorsque, sur le même réseau social, tel autre contempteur propose un sondage demandant si la police municipale doit être armée, laissant ainsi entendre qu'elle ne l'est pas, alors que c'est le cas depuis des décennies et que ce sont même des policiers municipaux seynois qui sont agréés pour assurer la formation de leurs collègues d'autres communes ?
LES SEYNOIS FONT CONFIANCE À LEURS POLICIERS NATIONAUX ET MUNICIPAUX
Je ne le répèterai jamais assez : il est des sujets avec lesquels il est désolant de faire de la petite politique politicienne. La tranquillité publique et la sécurité des personnes en sont un, majeur, la triste actualité dans la métropole toulonnaise le confirme hélas depuis plusieurs mois.
Qu'on se le dise : les policiers nationaux et communaux en poste à La Seyne font bien leur travail. Ils ont la considération de l'équipe municipale et de la population. C'est justement pour cela que la municipalité seynoise n'a de cesse de conforter ses effectifs de policiers municipaux, d'agents de sécurité de la voie publique et de médiateurs urbains. Et qu'elle réclame depuis deux ans sans relâche des renforts significatifs et de nouveaux moyens logistiques pour la police nationale.
POLICE MUNICIPALE : LES CHIFFRES VÉRIFIABLES PARLENT D'EUX-MÊMES
Face aux contrevérités et remarques désobligeantes pour les fonctionnaires de la sécurité et leurs hiérarchies, je me dois de préciser les choses à partir de données officielles que chacun pourra à loisir vérifier sur les sites Internet de l'open-data du gouvernement pour les effectifs et du ministère de l'Économie pour les données budgétaires (dernières statistiques disponibles au 1er janvier 2017).
On y découvre que, contrairement aux dires de certains, La Seyne était fin 2016 dans la bonne moyenne varoise en matière d'effectifs de policiers municipaux rapportés au nombre d'habitants. Avec 9,43 policiers municipaux pour 10.000 habitants, elle est 7ème sur les douze communes de la métropole (moyenne 10,81), devant d'importantes communes comme La Garde, La Valette ou Toulon. Elle est également 7ème des 15 communes les plus peuplées du Var (moyenne 10,03). Et que, si elle figurait dans la palmarès des effectifs de policiers municipaux des 50 communes les plus peuplées de France (elle ne le peut car elle n'est que 78ème par sa population), elle serait à la 5ème place nationale...
Et, lorsqu'on aura finalisé dans les prochaines semaines les 9 recrutements en cours (voir l'annonce de Claude Astore, notre adjoint à la sécurité, dans l'article de Var-matin ci-dessus), avec 10,82 agents pour 10.000 habitants, La Seyne gagnera une place dans les classements métropolitain et varois, et, comparée aux 50 plus grandes communes de France, elle figurerait entre Avignon qui trône en tête du palmarès (11,75) et Nice qui est deuxième (10,65).
On remarquera également que, rapporté aux crédits dédiés aux charges de personnel dans les budgets communaux, le nombre de policiers municipaux seynois pour 10.000 habitants est à la 5ème place des 15 communes les plus peuplées du Var. Et on mesurera encore mieux l'effort budgétaire consenti par La Seyne pour sa police municipale quand on aura rapporté ce même effectif à la dette par habitant (hélas la 3ème plus importante du Var, depuis vingt ans, derrière Saint-Raphaël et Fréjus), plaçant notre commune, malgré ses difficultés financières structurelles, en 9ème position sur les 15 plus importantes communes varoises.
PRÉVENIR VAUT TOUJOURS MIEUX QUE GUÉRIR
On le voit, il est désolant, alors qu'un grand quartier de la ville est en deuil et la population dans l'inquiétude, de voir certains manipuler sans vergogne les esprits à de tristes fins. Ceux qui viennent donner des leçons sans argument seraient mieux inspirés, pour gagner en crédibilité, d'accompagner les démarches que je conduis sans relâche pour obtenir que la police nationale voie ses effectifs et moyens logistiques renforcés ou pour que des crédits soient débloqués pour des caméras permettant d'élucider les faits délictueux et criminels.
Mais aussi, et c'est tout aussi important, pour renforcer les services associatifs de prévention de la délinquance, de médiation éducative de nuit, de la lutte contre les radicalisations, les services communaux de médiation urbaine, et créer des services de sécurité pour les ensembles d'HLM, permettant d'agir en amont du travail de la police.
Et également pour obtenir de l'État les moyens financiers pour une nouvelle vague d'opérations permettant le relogement urgent de familles qui n'en peuvent plus de vivre dans certains immeubles afin que ceux-ci puissent être démolis, ou le désenclavement de certaines cités, telle La Présentation, que la configuration viaire en impasse ont transformées en coupe-gorges.
S'IL SUFFISAIT DE « TRAVERSER LA RUE », ÇA SE SAURAIT, NON ?
Mais je n'oublierai jamais que l'insécurité découle directement et fondamentalement de la situation sociale et économique catastrophique de trop nombreux habitants, sans emploi, en détresse absolue, qui conduit un infime nombre d'entre eux à sombrer dans la délinquance et, désormais, dans la criminalité, terrorisant tous les autres, pauvres mais honnêtes gens, qui tentent de survivre dans ce qui devient un enfer urbain.
Pour tous ceux-là, victimes de politiques libérales qui privilégient le capital à l'humain, ça se saurait s'il était si simple et suffisant pour sortir de la désespérante indigence qui est leur quotidien, comme le leur suggère le Chef de l'État, de... « traverser la rue ».
La preuve, je ne les vois pas, rassurés et rayonnants, sur le trottoir d'en face.