Je ne peux que me féliciter que les socialistes varois, par la plume de Thomas Roller, secrétaire départemental du Parti socialiste, appuient la volonté du collectif « Territoires gagnants », composé d'associations d'élus locaux et d'acteurs des quartiers populaires urbains, de voir s'ouvrir une « saison 2 » de la rénovation urbaine et de l'accompagnement social de leurs habitants.
Après les « États généraux de la politique de la ville » qui ont réuni il y a quelques mois à Grigny (Essonne) un millier de responsables de collectivités et d'associations très inquiets de décisions gouvernementales, les cinq premières étapes du « Tour de France des solutions » (Roubaix, Mulhouse, Sevran, Saint-Denis-de-la-Réunion et Paris) ont contribué à alimenter la réflexion collective pour déboucher sur un ensemble de préconisations remises à l'État.
Il appartient désormais au Président de la République, prescripteur de la démarche, de demander à son gouvernement de traduire ces propositions en actes. Il annoncera le 22 mai la suite qu'il aura décidé de leur réserver.
C'est bien pourquoi tous les soutiens sont bienvenus. Et il est bon que le PS varois appuie la démarche que pourraient aussi accompagner toutes les formations politiques républicaines de notre département...
J'invite les visiteurs de mon blog à lire le communiqué de la fédération socialiste du Var en cliquant sur son image pour l'agrandir...
En consacrant du temps et de l'énergie, depuis l'automne dernier, avec des dizaines de maires de tous bords politiques, du PCF à LR, et d'acteurs associatifs, économiques et sociaux, à tenter de convaincre, au plus haut niveau de l'État, que revenir sur l'investissement d'avenir dans nos quartiers populaires urbains serait bien plus coûteux à la Nation, à nos communes, à nos territoires, j'ai la ferme conviction d'agir pour toute La Seyne et toute notre métropole toulonnaise.
Je m'en suis éloigné quatre ou cinq jours chaque mois, pour travailler, avec ces nombreux autres acteurs locaux, à honorer la demande du Président de la République de lui formuler des propositions pour que l'égalité et la fraternité républicaines soient reconquises dans les plus fragiles de nos quartiers. C'est dans l'intérêt de tout le territoire national.
LA SOLIDARITÉ POUR LES PLUS PAUVRES AU BÉNÉFICE DE TOUS
Ce n'est pas moi seul qui le dis. En introduction du rapport « Vivre en grand la République pour une réconciliation nationale » que nous venons de produire, collectivement, même s'il résulte de compromis du fait de nos sensibilités diverses, Jean-Louis Borloo, ancien ministre de MM. Chirac et Sarkozy, qui l'a remis ce jeudi au gouvernement, l'explicite :
« Ce sont plus de 10 millions de nos compatriotes qui sont éloignés du moteur de la réussite (...) C'est donc bien de la France, de son souffle, de son dynamisme, de sa croissance et de sa cohésion qu'il s'agit, de notre propre regard sur notre société et notre conception de l'égalité républicaine réelle (...) L'autre France, active, conquérante, qui travaille dur, contribuant à nourrir la France, à produire, à servir nos concitoyens, doit savoir que c'est l'absence de réponse à ces problèmes qui crée inévitablement des dépenses cumulées, de rattrapage social. »
Tout est dit. En agissant là, on agit pour partout.
IL EST DES MOMENTS OÙ IL N'Y A PAS PLACE POUR LA PETITE POLITIQUE
C'est ce que, manifestement, à La Seyne, n'ont hélas pas compris quelques rares acteurs de la scène politique locale : les deux élus (1 DVD et 1 LaREM) qui ont voté contre le vœu que j'ai proposé à notre conseil municipal il y a quelques jours, et les trois autres (2 UDI et 1 LR) qui n'ont pas voulu prendre part à son vote. Leur posture tranche avec l'unanimité nationale.
Mais c'est fort heureusement ce qu'a intégré la très grande majorité des élus seynois, de l'extrême-droite à la gauche en passant par les conseillers municipaux responsables de la droite et du centre, qui ont soutenu notre démarche par leur vote.
Il est des moments où on se grandit et on s'honore en s'élevant un peu au-dessus des bisbilles politiciennes « clochermerlesques » locales...
BORLOO EN DEMANDE PLUS QUE VUILLEMOT !
Il est d'autant plus regrettable de n'avoir pas pu obtenir une belle « union sacrée seynoise » que le « rapport Borloo » va encore plus loin, dans ses propositions, que le vœu que nous avons voté chez nous.
Jugez plutôt : alors que nous demandons seulement que les dépenses générées pour répondre aux besoins de nos populations fragiles soient exclues du calcul de l'augmentation maximalede 1,2% que l'État nous autorise entre le budget communal de 2017 et celui de 2018, Jean-Louis Borloo, soutien explicite d'Emmanuel Macron, réclame quant à lui de « permettre aux villes classées en rénovation urbaine de pouvoir aller jusqu'à 2% d'augmentation de la dépense par an sans inclure dans l'augmentation les dépenses liées aux programmes eux-mêmes » (programme 14 du rapport - page 92).
ET LES MINISTRES « EN MARCHE ! » EUX-MÊMES NOUS SOUTIENNENT...
Et j'invite d'autant plus ceux, qui ont peut-être craint de froisser la majorité gouvernementale et parlementaire LaREM-MoDem en ne joignant pas leurs voix à celles de la quasi totalité de notre conseil municipal, à méditer le premier retour qu'ont fait devant nous de nos propositions, jeudi à Paris, dans une salle où nous étions 850 acteurs locaux, les deux ministres (LaREM et Mouvement radical) en charge de la Cohésion des territoires, nous assurant du bien-fondé de notre démarche : « C'est un enjeu national (...) on va continuer à se voir et à construire ensemble » (Jacques Mézard, ministre), et « On ne lâchera rien » (Julien Denormandie, secrétaire d'État)...
Alors, oui, à La Seyne comme partout dans le pays, continuons à plaider, dans l'intérêt général partagé de la population de toute la nation, de toutes catégories sociales, de tous territoires et de tous quartiers, pour que les sites urbains fragiles, comme Berthe et notre centre ancien dégradé, regagnent un large soutien de la solidarité nationale.
Unissons nos efforts pour que le Président de la République, qui tranchera le 22 mai prochain, ne soit pas à la seule écoute des technocrates comptables et des « verrouilleurs de Bercy » et prête une oreille attentive à nos voix venues des territoires, de Borloo et sa belle et généreuse équipe, et même de ceux de ses propres ministres auxquels il a confié la mission de, justement... assurer la cohésion territoriale.
« C'est pour envoyer à mes enfants restés dans la ville d'où je viens », ou bien« Nous voudrions prendre le temps de relire ce que vous nous avez raconté », ou encore « Nos voisins installés peu avant nous n'ont pas pu venir aujourd'hui »....
Plusieurs personnes ayant répondu samedi dernier à notre invitation à notre traditionnelle cérémonie trimestrielle d'accueil des « nouveaux Seynois » m'ont demandé, au cours des échanges informels ayant suivi mon allocution autour d'un petit buffet, de leur donner le propos de bienvenue que j'avais préparé à leur intention. Comme je n'en avais qu'un exemplaire, j'ai promis de le mettre en ligne. C'est chose faite ci-après, en y ayant inclus quelques intertitres et illustrations, pour le rendre plus agréable à lire...
Mesdames, Messieurs,
C’est avec plaisir et fierté que je vous accueille à La Seyne, dans cette belle Villa Tamaris Centre d’art qui, depuis 2003, est sous la responsabilité de notre agglomération Toulon Provence Méditerranée, devenue métropole au 1er janvier dernier.
Vous êtes venus (ou revenus, pour certains) grossir les rangs de notre communauté seynoise dont la population légale est d'un peu moins de 66.000 habitants, soit 14% de plus qu'il y a 10 ans. Cela fait de La Seyne la 2ème commune du Var, la 8ème de Provence-Alpes-Côte d'Azur, la 74ème de France.
Pour un certain nombre, notamment les retraités, votre installation ici est un choix. Pour d'autres, les actifs, c'est souvent la dynamique économique et l'emploi qui vous ont conduits chez nous. Pour certains, hélas, c'est le retour contraint au bercail faute d'avoir pu réaliser un projet professionnel envisagé ailleurs.
À l'image de ceux qui s'y installent, La Seyne est contrastée. Et notre ville de contrastes est heureuse de tous vous accueillir.
LA SEYNE, VILLE DE CONTRASTES
La Seyne est en effet singulière parmi la plupart des communes du littoral de la région. Ancrée dans le réel, elle est à l’image de la vraie vie, avec des représentations très diverses.
Contrastes... Jugez-vous-mêmes. Elle abrite à la fois le plus grand ensemble d'habitat social de périphérie urbaine du département et, même s'ils sont peu nombreux, elle accueille certains des foyers fiscaux éligibles à l'impôt sur la fortune qui possèdent les patrimoines fonciers les plus élevés du Var.
Contrastes... C'est à La Seyne qu'on relève le plus fort taux de familles varoises vivant sous le seuil de pauvreté, mais c'est à La Seyne aussi qu'on note avec constance depuis 3 ans les meilleurs chiffres de baisse du chômage du département, toutes tranches d'âge et tous niveaux de qualification professionnelle confondus, y compris pour les moins de 25 ans résidant dans nos quartiers urbains fragiles dont la courbe descendante du chômage suit exactement celle des jeunes des autres quartiers alors que, en moyenne nationale, elle est 2 fois et demie plus pessimiste.
ZONE URBAINE SENSIBLE ET SITES PATRIMONIAUX REMARQUABLES
Contrastes... Un tiers de la commune est classé "zone urbaine sensible", "zone de sécurité prioritaire", "zone d'éducation prioritaire", "quartier prioritaire de la politique de la ville"...
... tandis qu'un autre tiers abrite le plus important pôle de compétitivité à vocation mondiale du littoral méditerranéen, centré sur les sciences, les technologies et les industries de la mer, de l'exploration et l'exploitation des océans au nautisme, en passant par l'industrie navale enrichie de nos savoir-faire historiques, la sûreté et la sécurité maritimes,
... et un qu'autre tiers contribue à ce que la commune soit labellisée "station classée de tourisme", qu'elle dispose du "pavillon bleu" pour la qualité de ses plages, d'un classement en "site patrimonial remarquable", d'un autre en "Natura 2000", et du "label patrimoine du XXe siècle" pour notre hameau des Sablettes répertorié par le ministère de la culture pour son architecture Pouillon, qu'elle développe, avec ses ports de pêche et ses fermes marines sur pilotis, ses produits de qualité de l'aquaculture et la conchyliculture, récemment primés au niveau national, et qu'elle accueille le seul hôtel prestigieux de la marque Hilton de la côte méditerranéenne française.
COMMERCES DU CENTRE EN DÉCLIN ET ÉCONOMIE DYNAMIQUE
Contrastes... Même si elle est loin d'être la seule parmi les villes moyennes, son centre ancien est durement dégradé, avec une activité commerciale en déclin accéléré, des zones d'habitat indigne et insalubre entre les mains de "marchands de sommeil" sans vergogne, un sentiment d'insécurité, mais...
... c'est dans son périmètre que fonctionne la plus grande bibliothèque théâtrale de France,
... et qu'on compte deux monuments classés à l'inventaire des monuments historiques — l'église Notre-Dame-de-Bon-Voyage et le pont levant des chantiers navals dont nous avons fêté le centenaire l'été dernier avec plusieurs dizaines de milliers de Seynois et de visiteurs —, et la maison de l'habitat et celle du patrimoine dont les réhabilitations et mises en valeur nous ont valu de nous voir décerner les "Rubans du patrimoine",
.. sans oublier notre notre casino « municipal » de jeux attirant des milliers de visiteurs, consommateurs redynamisant l'activité locale, et, bientôt, valorisant l'architecture industrielle de l'ancien atelier de mécanique des chantiers navals, un complexe de neuf cinémas, deux hôtels, et des commerces de bouche, de culture et de loisirs.
UN RICHE POTENTIEL À VALORISER POUR TOUS
La Seyne, c'est donc d'une part, autour de ses 25 kilomètres de littoral jalonné de douze ports, une richesse patrimoniale naturelle, littorale, balnéaire, touristique, culturelle, urbaine, technologique, scientifique et industrielle, un potentiel de dynamique irriguant bien au-delà des limites communales, et d'autre part un enjeu extrême de faire vivre l'équité, l'égalité, la solidarité, l'harmonie et la mixité sociale d'un territoire urbain très divers, pour que chacun, quelle que soit sa situation, puisse tirer parti de nos potentiels.
Tout ça suppose des moyens. On en a eu dans le passé, pour nous reconstruire après le drame de la fermeture de notre industrie navale.
TOUS LES SEYNOIS TIRENT PROFIT DE LA RÉNOVATION DE BERTHE
Tous les moyens sont bons. Si on agit là, ça bénéficie partout.
À titre d'exemple, à ceux qui le dénigrent, je dis et redis que mon prédécesseur, qui n'est pas du tout de ma sensibilité politique, a très bien fait de lancer en 2006 le programme de rénovation de Berthe que nous avons mené à bien et qui se termine en fin de cette année, cité en modèle à l'échelle européenne.
Les près de 400 millions d'euros qui y auront été investis, dont seulement 12% à la charge de la commune, tout le reste en subventions, auront redonné de la dignité à 25% de nos habitants, mais aussi et surtout de la fierté à tous, car ça aura amélioré l'image de notre ville au bénéfice l'ensemble de ses résidents.
Ça aura ainsi permis de réaliser les grands carrefours aux alentours des hypermarchés depuis la sortie de l'autoroute à Camp Laurent jusqu'à la clinique du Cap d'Or, améliorant les mobilités de tous, et des équipements publics comme la médiathèque Andrée-Chedid, récemment citée en exemple par la ministre de la culture, dont 60% des abonnés n'habitent pas le quartier Berthe et 20% résident sur d'autres communes.
Sans compter que, par le parti-pris de développement durable de la rénovation de nos quartiers d'HLM, nous avons la fierté d'être la toute première commune varoise à être classée "territoire à énergie positive pour la croissance verte", nous ouvrant la porte d'aides financières précieuses pour toute la commune, et même la ville de Toulon.
Ces investissements récents dans nos quartiers populaires prioritaires complètent d'autres plus anciens qui, eux aussi, soutenus par l'État, ont donné à tous les Seynois et voisins de bénéficier de nouveaux aménagements urbains, comme 4,5 des 6 kilomètres seynois de la voie dédiée au transport en commun en site propre qui nous auront permis d'obtenir que l'agglomération prévoie de mener le futur tramway ou bus à haut niveau de service non pas seulement de l'université de La Garde à la gare SNCF de La Seyne, mais prolonge son tracé jusqu'aux anciens chantiers navals.
DES TEMPS DIFFICILES POUR LES COLLECTIVITÉS LOCALES
Nous aimerions tant pouvoir bénéficier aujourd'hui d'une même attention des institutions publiques d'État, pour la rénovation de notre centre-ville, ou pour la création de nouvelles lignes de bateaux-bus, ou pour des infrastructures routières comme la corniche de Tamaris, ou pour la réalisation du canal d'avivement du port de Saint-Elme engorgé par les sables et les posidonies, ou pour l'acquisition, aux fins de protection, valorisation et ouverture au public, comme on l'a fait pour les 60 hectares du Domaine de Fabrégas, de la colline du Fort Saint-Elme que le ministère des Armées a déclassée et met en vente.
Mais quatre années de baisse des dotations, de contrainte budgétaire imposée, mettent à genoux les collectivités locales. Communes, métropoles, départements et régions sont à la peine budgétaire. Les investissements publics, qui pourtant assurent en France 75% de l'économie et l'emploi du bâtiment et des travaux publics, doivent être différés ou étalés dans le temps, quand il ne nous faut pas y renoncer.
DES INGRÉDIENTS POUR LA RÉUSSITE DU TERRITOIRE
Alors, plus que jamais, nous devons veiller à tirer le meilleur parti pour notre territoire des opportunités résultant d'une harmonieuse coopération ou complémentarité entre...
... les services publics locaux que nous peinons à maintenir, mais que nous modernisons, à l'image du tout nouveau portail Internet citoyen intégré, le premier de notre métropole,
... les acteurs économiques, des artisans et PME jusqu'aux grandes sociétés comme notre fleuron industriel local CNIM, qui ont le courage d'investir et d'entreprendre malgré les vicissitudes des temps de mondialisation favorisant plus la finance que l'initiative et le travail,
... et le monde social et associatif, extrêmement dynamique à La Seyne grâce à des milliers de bénévoles — qui vous attendent d'ailleurs en renfort... —, mais très gravement affaibli par les diminutions constantes de soutiens publics.
Alors, comme je ne crois pas au Bon Dieu, je préfère compter sur cette harmonie d'initiatives et de potentiels humains que sur la réalisation des miracles qui sont symbolisés en or et argent sur le fond rouge et bleu de notre blason : la multiplication des pains et la pêche miraculeuse.
UNE HISTOIRE QUI A FORGÉ LA SEYNE D'AUJOUR'HUI ET DE DEMAIN
Oui, nous disposons de bons ingrédients à La Seyne. Et surtout, parmi ceux-ci, de nos 66.000 concitoyens dont vous venez de conforter la grande équipe, elle aussi rouge et bleu (dans plusieurs sens du terme...), qui est, à l'instar de celles notre club de rugby — le plus ancien du Var —, entreprenante, généreuse, altruiste, tolérante et humaniste. Mais aussi parfois espiègle, rebelle, contestataire, toujours prête à se défendre.
C'est sûrement la résultante d'un héritage croisé, entre, d'une part, nos 150 années d'industrie navale, où nos anciens ont forgé les technologies qui permettent aujourd'hui notre redynamisation, mais aussi un penchant durable pour la lutte sociale, et, d'autre part, notre histoire républicaine, car c'est bien depuis les collines de La Seyne que les grognards, galvanisés par le jeune capitaine Bonaparte les qualifiant "d'hommes sans peur", ont fondu sur les forts de l'Éguillette, de la colline Caire et de Balaguier, avant de soumettre, couler ou chasser les flottes royalistes anglaise et espagnole venues prêter main forte aux voisins toulonnais ralliés à la contre-révolution.
Mais, depuis, promis, nous nous sommes rangés. Ou, du moins, nous essayons...
Car l'enjeu est grand : La Seyne est reconnue comme la chance majeure de la métropole du Grand Toulon. Nous devons tenir notre rôle pour prendre toute notre part dans la communauté de destin de notre aire urbaine de 430.000 habitants du tour de la Rade.
Merci de votre patiente attention. Et bienvenue à La Seyne ! Bienvenue chez vous !
L'accès au portail se fait par un bouton situé en haut et à droite de la page d'accueil du site officiel de la ville.
On me dira que cela n'a rien d'extraordinaire que d'offrir une possibilité d'effectuer des démarches en ligne.
C'est vrai, nombre de collectivités se sont déjà dotées de cet outil informatique moderne, quoique, au sein de notre métropole toulonnaise, après avoir survolé les sites de nos communes voisines, si certains offrent quelques "espaces citoyens" ou un accès au portail du service public, je n'ai pas trouvé d'offre de services véritablement "intégrée".
La Seyne me semble donc figurer comme quasi précurseur dans notre coin du Var. N'en soyons pas spécialement fiers, d'autant que l'instrument est aux prémices de son fonctionnement, une sorte de rodage qui permet de déceler des imperfections à corriger, des limites et des besoins de compléments et développements.
LES CITOYENS EUX-MÊMES AMBASSADEURS DE L'OUTIL
C'est le message que, ce jeudi, avec les élus et personnels de notre service de la démocratie locale, que je félicite et remercie de leur initiative et leur implication, que nous avons voulu faire passer aux responsables des Comités d'intérêt local (CIL), des Conseils de quartiers et Conseils citoyens, que nous avons conviés à une démonstration et que, une fois de plus, je dois remercier d'accepter de jouer le rôle d'expérimentateurs et d'ambassadeurs auprès de notre population.
L'originalité de ce portail Internet est qu'il regroupe en une seule entrée la possibilité pour les particuliers, les entreprises, les commerces et les associations, d'effectuer diverses démarches dématérialisées depuis n'importe où et à n'importe quel moment, de stocker dans un "coffre-fort virtuel" sécurisé des documents personnels utiles, de payer en toute tranquillité divers services (restauration scolaire, centres de loisirs, etc.), et d'apporter sa contribution à l'amélioration de la vie urbaine en signalant tout dysfonctionnement repéré en ville, localisable précisément, et en étant informé régulièrement de la suite donnée à la doléance.
UNE OFFRE SUPPLÉMENTAIRE QUI NE REMPLACE PAS LES AUTRES
Cette offre dématérialisée est bien sûr évolutive, de nouvelles fonctionnalités pouvant être ajoutées au fur et à mesure de l'adaptation des services communaux, et son "ergonomie" méritera aussi d'être améliorée et embellie.
Et, naturellement, ce nouveau service n'est pas créé pour contribuer à la réduction des dépenses communales, notamment de personnel, imposée depuis plusieurs années par l'État. Les hommes et les femmes de la fonction publique territoriale seront bien toujours là pour faire le travail, gérer les suites à donner aux requêtes formulées par le portail Internet, aider ceux qui seraient hésitants ou peu rodés à l'usage d'un ordinateur, et naturellement continuer à assurer la relation aux publics suivant les bonnes vieilles méthodes du courrier écrit, des courriels et de l'accueil physique en direct.
Les Seynois, et les Saint-Elmois en particulier, j'en suis certain, ne me donneront pas tort. J'ai formulé un avis favorable au projet de la Marine nationale de mettre l'un de ses bâtiments de la forêt littorale du Fort Saint-Elme à la disposition de la fondation catholique des « Apprentis d'Auteuil », association d'utilité publique agréée par l'État, pour y assurer l'accueil d'une quarantaine de mineurs migrants isolés.
La Seyne a toujours été une terre d'accueil pour ceux qui ont dû fuir leurs pays de misère ou de guerre. Elle ne faillira pas en ce XXIe siècle où la route demeure longue vers la fraternité universelle.
UN SITE LITTORAL EXCEPTIONNEL À PROTÉGER ET VALORISER
La Marine nationale veut mettre en vente cette colline littorale que nous avons réussi, par les révisions de nos plans d'urbanisme, à sanctuariser et sauver de l'urbanisation mortelle qu'elle aurait pu connaître. Les militaires l'ont désormais désaffectée et, sans maintien d'une présence générée par une activité, Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et vice-président de la métropole chargé de l'environnement, et moi, craignons des intrusions et des risques d'incendie qui pourraient être fatals à ce bel espace boisé à cheval sur nos deux communes.
Si le Conservatoire du littoral, que nous avons saisi pour élaborer un projet de gestion partagée avec nos communes et notre métropole, comme c'est le cas depuis quelques années au Domaine de Fabrégas, a d'ores et déjà acquis la partie mandréenne de la forêt, les négociations s'avèrent plus ardues avec la DMPA du Ministère des Armées qui, souhaitant réaliser le maximum de profit sur la partie seynoise du domaine, semblerait prête à vendre au plus offrant, y compris à quelque riche investisseur privé désireux de posséder une magnifique propriété littorale, même si j'ai placé tous les verrous administratifs interdisant les constructions et protégeant l'espace boisé classé.
L'ACCUEIL DE MINEURS ISOLÉS : UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR
Mais les échanges continuent et, fussent-ils longs, nous ne désespérons pas de parvenir à une solution de compromis qui conjuguerait une partie des objectifs financiers de la Défense et ceux de notre territoire, dans le but, comme nous l'expliquions en 2015 à Var-matin (cliquez sur l'article ci-contre pour l'agrandir) de préserver, valoriser et ouvrir la forêt au public, rétablir la liaison piétonnière littorale entre Saint-Elme (La Seyne) et Saint-Asile (Saint-Mandrier), maintenir l'action d'insertion conduite par l'association Tremplin, et entreprendre un chantier d'insertion durable pour la réhabilitation du fort historique comme cela a été fait au fort de l'Éguillette (photo ci-dessous).
Cela permettra en outre, sur la partie occidentale jouxtant le port de Saint-Elme, le maintien des activités des associations nautiques qui, dès 2019, devront libérer les espaces nécessaires à la réalisation d'un chenal d'avivement indispensable pour empêcher l'ensablement et l'amas des posidonies qui, chaque année, engorgent notre charmant petit port.
En ces circonstances, l'accueil à Saint-Elme des malheureux jeunes migrants isolés, outre la belle œuvre humanitaire dont La Seyne sera fière, permettra de prendre le temps de poursuivre les échanges avec le Ministère des Armées sans crainte de dégradations pouvant s'avérer irrémédiables pour ce site naturel et patrimonial qui, sans cela, aurait été laissé à l'abandon.
Amis Seynois, faisons donc nôtre la devise des « Apprentis d'Auteuil » : La confiance peut sauver l'avenir.
Au surlendemain de la démission de mon collègue Stéphane Gatignon, maire de Sevran, en banlieue parisienne, découragé, épuisé, vidé devant l'abandon par l'État de nos communes urbaines fragiles, la chaîne « Public Sénat » a donné la parole à deux maires (PCF et LR) et un ancien maire aujourd'hui sénateur (LREM) de communes qui ont bien des points communs avec La Seyne, ainsi qu'à un responsable associatif.
J'invite les visiteurs de ce blog à regarder cette émission que je mets en ligne ci-après. Quelles que soient leurs étiquettes politiques, en écoutant mes collègues, j'ai l'impression de m'entendre parler.
J'ai encore la « niaque », et ne suivrai donc pas — du moins pour l'instant — la voie contrainte de l'abandon que Stéphane Gatignon s'est résigné à choisir et que d'autres avouent envisager d'emprunter. Tant qu'il me restera de la combativité, je continuerai, avec mon tempérament qui me pousse à la colère plus qu'à ce que certains feignent de considérer comme de la pleurnicherie, à plaider la cause de La Seyne et de la métropole toulonnaise.
L'HEURE EST À LA COMBATIVITÉ, PAS AU DÉSARROI NI AUX COUPS POLITIQUES
J'ai néanmoins besoin, plus que jamais, des encouragements, du soutien et de la mobilisation à mes côtés des habitants de tous nos quartiers, de nos acteurs économiques, sociaux et associatifs, et, naturellement, de l'ensemble des sensibilités politiques qui constituent notre conseil municipal seynois et notre conseil métropolitain. Pour la cohésion de notre territoire seynois et intercommunal si diversifié, l'heure est au rassemblement actif plus qu'aux chamailleries politiciennes de certains qui « surfent » sur les difficultés que rencontrent des maires d'aussi différentes sensibilités que celle d'Hubert Falco à Toulon et la mienne à La Seyne pour redynamiser nos quartiers les plus fragiles.
Je livre ci-après — à la suite de la vidéo ci-dessous — deux documents : la déclaration que j'ai faite au lendemain de la démission du maire de Sevran, comme président de l'association des maires Ville & Banlieue de France qui regroupe des élus de tous partis politiques, et le courrier que j'ai adressé hier au préfet de la Région Provence Alpes Côte d'Azur, tant il devient urgent que l'État se décide enfin à accorder à notre centre ancien en détresse l'attention à laquelle il a droit, comme il l'a fait pour notre quartier Berthe. Dans l'intérêt de tous, ses habitants, ses commerçants, ses services publics, et tous les Seynois et voisins qui ont tant besoin qu'il sorte enfin de l'ornière.
MA DÉCLARATION SUITE À LA DÉMISSION DU MAIRE DE SEVRAN...
MA LETTRE AU PRÉFET DE NOTRE RÉGION...
( l'annexe dont il est fait état dans le courrier est téléchargeable ICI )
ET ENCORE UNE INTERVIEW TÉLÉVISÉE D'UN ÉLU MoDem QUI NE DIT RIEN D'AUTRE...
Driss Ettazaoui, l'un des vice-présidents de l'association des maires Ville & Banlieue de France, en sa qualité de vice-président (MoDem) de l'agglomération d'Évreux Porte de Normandie, ne dit pas autre chose que mes autres collègues lorsqu'il a répondu à une interview de BFM-TV...
Après la démission de Stéphane Gatignon, maire de Sevran, les élus de banlieue dénoncent le " manque de moyen ", assurant que les gouvernements successifs, délaissent les banlieues.
TOUT COMME LA MAIRE DE DROITE DE CHANTELOUP-LES-VIGNES...
Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, première vice-présidente de l'association des maires Ville & Banlieue de France, répondant à un journaliste de Sud-Radio... à écouter ICI...
Moi, on m'a appris que, dès lors qu'on a signé un contrat, on est engagé à le respecter. Et que... cochon qui s'en dédit.
C'est ce que nous avons fait avec l'État, la Région Provence, le Département du Var, la Métropole Toulon Provence Méditerranée et ses quatre communes abritant des quartiers urbains fragiles, à savoir Toulon, La Seyne, Hyères et La Garde, et d'autres partenaires, en signant un « contrat de ville » nous engageant, les uns et les autres, à mobiliser nos moyens respectifs, de 2015 à 2020, pour soutenir les acteurs de terrain, essentiellement associatifs, qui s'acharnent à accompagner les plus fragiles des citoyens de notre métropole, en conduisant des actions vers l'insertion sociale et professionnelle, l'éducation, le sport, la culture, la solidarité envers les anciens ou les tout-petits, l'égalité des femmes et des hommes, la prévention sanitaire, et bien d'autres encore.
Or voilà que, en quelques mois, deux des signataires du contrat de ville, sans même en parler aux autres, rompent le contrat !
LA RÉGION EMBOÎTE LE PAS À L'ÉTAT POUR SON DÉSENGAGEMENT
C'est l'État qui a donné le la, l'été dernier, en croyant profiter de la torpeur estivale pour supprimer en douce 46 des 400 millions qu'il investit en France dans ce dispositif de soutien à l'accompagnement social des populations les plus en difficulté. C'était sans compter sur la réaction immédiate des élus locaux qui ne sont jamais assoupis que d'un œil (lire ou relire ICI et ICI). Le branle-bas de combat que nous avons déclenché dans toute la France, s'il n'a pas permis de récupérer les crédits évaporés pour 2017, a au moins obligé le gouvernement à s'engager à les réinscrire pour 2018 et les sanctuariser jusqu'à 2020.
L'expérience a dû donner des idées au président de la Région Provence, car voilà que, six mois après l'État, les plus de 500.000 habitants des quartiers sensibles de nos six départements, soit 10% de notre population, dont 13.000 Seynois, apprennent, par un courrier adressé aux présidents des trente intercommunalités concernées, que la Région a décidé de retirer purement et simplement ses financements.
Et, là, on parle bien de 100% des crédits dédiés. Plus fort que l'État qui n'avait osé le faire que pour un peu plus de 10% des budgets ! Et qui a dû se raviser pour les années à venir devant le tollé des maires et présidents de communautés, contrairement au président de Région qui écrit très explicitement : « (...) Je vous informe que la Région n'interviendra plus sur [le] financement [des contrats de ville] (...) À mi-parcours des contrats, je tenais à vous faire part du repositionnement de l'intervention de la Région qui interviendra dès la programmation 2018 ». Fermez le ban !
UNE ACTION SUR CINQ VA PASSER À LA TRAPPE
La réalité, pour les associations de La Seyne et leurs publics, c'est que l'appui régional qui leur était consenti couvrait une part significative des dépenses induites par les efforts de leurs bénévoles et de leurs personnels, et qu'il n'a cessé de se déliter pour finir par s'éteindre : 23% de leurs subventions en 2015, 15% en 2016, 11,6% en 2017, et, de 2018 à 2020... 0%.
Ni la commune, ni la métropole, ni l'État, ne pourront se substituer à la Région, à laquelle je concède volontiers qu'elle est contrainte de prendre cette grave décision du fait de l'étranglement que lui fait subir l'État, comme à toutes les collectivités. C'est donc à 20% d'actions solidaires en moins qu'il faut s'attendre.
Et je ne crois pas une seconde que ce que M. Colin, conseiller municipal de notre minorité et conseiller régional majoritaire, annonce, à savoir un investissement régional « en matière de formation professionnelle, [des] mêmes sommes que celles qui étaient investies dans le contrat de ville », garantira une compensation pour nos habitants. La Région ne vient-elle pas, par ailleurs, d'annoncer son intention de supprimer en deux ans les subventions qu'elle accordait jusqu'à présent aux chantiers d'insertion ?...
Ci-dessous les articles parus dans Var-matin (26 février) et La Marseillaise (27 février) suite à ma réaction à cette situation très préoccupante.
Jean-Pierre et Sandra, vous qui êtes les seuls Seynois républicains élus à la Région Provence, et vous, Béatrice, Christian, Edwige, Hélène, Philippe, Robert et Yannick, qui êtes les élus républicains régionaux de notre métropole du Grand Toulon, de grâce, assurez-moi que vous n'allez pas laisser faire ça !
Et que vous allez avoir à cœur de convaincre notre Président de Région, sûrement mal éclairé, de revenir sur sa décision de réduire à néant, dès cette année pour partie, et en 2019 pour le tout, les appuis financiers régionaux aux chantiers d'insertion professionnelle !
LES CHANTIERS D'INSERTION, UN OUTIL MAJEUR DE LA DIGNITÉ HUMAINE
Ce sont des milliers de nos concitoyens provençaux qui, grâce aux diverses structures d'insertion, entrepreneuriales ou associatives, du champ de l'économie sociale et solidaire, grâce aux investissements désintéressés de centaines de bénévoles et de professionnels qualifiés dans l'accompagnement formatif de l'action sociale, trouvent dans ces chantiers des opportunités uniques de « mettre ou remettre le pied à l'étrier » et un « tremplin » vers une insertion professionnelle et un emploi durable, donc un statut d'homme ou de femme debout, citoyen responsable, père ou mère respectable et respecté, acteur de plein droit de la vie républicaine.
Après l'annonce inattendue et catastrophique de l'État, au cours de l'été 2017, de ne pas reconduire les « emplois aidés », sur laquelle, suite à nos actions respectueuses mais néanmoins déterminées, le Gouvernement est revenu, mais seulement pour partie, et uniquement pour l'immédiat, cette décision territoriale de notre exécutif régional, que j'espère non encore définitivement arrêtée, ajouterait une couche désastreuse aux décisions nationales déjà gravement fragilisantes pour la cohésion sociale de nos territoires.
NI L'ÉTAT, NI LA RÉGION PROVENCE, NE DOIVENT RENONCER À L'ACCOMPAGNEMENT VERS L'EMPLOI ET LA CITOYENNETÉ
Si j'évoque le sujet aujourd'hui, après des mois d'inquiétude au cours desquels je me suis tu pour ne pas nuire aux démarches d'information, de concertation et de conviction engagées auprès de la Région par les structures d'insertion, dont celles de notre Ouest Varois, de l'AVIE à l'ASPI, en passant par Tremplin et bien d'autres, c'est que, celles-ci ayant pour l'instant échoué, et à la veille d'un rassemblement régional des opérateurs angoissés de l'insertion sociale, ces derniers ont posé ce mercredi le sujet sur la table ouverte du débat public, à l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de l'une de ces structures bienveillantes, à laquelle la ville de La Seyne et l'Office public d'HLM « Terres du Sud Habitat » confient en permanence au bénéfice d'une cinquantaine de nos concitoyens en rupture avec l'insertion professionnelle à laquelle ils ont droit, qui se renouvellent sans cesse à l'issue de leur prise en charge, depuis 25 ans, des chantiers d'entretien des espaces publics d'une partie de notre commune.
ÉLUS RÉGIONAUX DE DROITE, C'EST TOUT LE CAMP RÉPUBLICAIN QUI DOIT POUVOIR COMPTER SUR VOUS
Alors, amis varois élus régionaux de droite qui, par la force des choses du renoncement socialiste de M. Castaner en 2015, portez seuls dans l'Assemblée Régionale vos valeurs de fraternité, d'égalité, et donc de liberté, républicaines, mais aussi celles de la gauche qui les a en partage avec vous mais qui s'est vue éclipsée par le fait accompli pour soi-disant « éviter le pire » — certes contre mon avis et celui de plusieurs de nos colistiers (dont certains sont bizarrement aujourd'hui « en marche ») —, daignez tendre l'oreille à ma supplique : agissez pour faire revenir M. Muselier sur ce choix gravement inquiétant !
Ne pas y parvenir ou, pire, ne rien tenter, serait terrible pour des milliers de Provençaux que l'institution républicaine régionale n'a pas le droit de laisser au bord du chemin de notre redynamisation économique territoriale.
Ou bien je renonçais à un volet du programme de rénovation urbaine du quartier Berthe, consistant en la démolition de la vétuste résidence sociale du Fructidor qui abrita pendant quarante ans des travailleurs immigrés, devenus de vénérables chibanis qui, pour la plupart, n'ayant plus d'attache dans leurs pays d'origine, sont relogés dans deux résidences modernes et adaptées, l'une en service depuis quatre ans, l'autre en fin de construction. Et, dans ce cas, le maintien du vieil équipement, fût-il sommaire et entretenu vaille que vaille, aurait permis à l'État de continuer à accueillir à La Seyne, comme c'est le cas depuis deux ans, une soixantaine de migrants ayant fui les malheurs de leurs pays.
Ou bien je poursuivais le programme, et La Seyne, faute d'autre espace d'accueil, ne prenait plus sa part dans l'effort national de solidarité que nous devons aux centaines de milliers de malheureux contraints au déracinement.
DES PLACES D'ACCUEIL DE MIGRANTS EN MOINS, HÉLAS
Je me suis résolu, non sans un pincement au cœur, à opter pour la deuxième solution, pour ne pas rompre l'engagement contractualisé avec l'État de respecter le calendrier de notre rénovation urbaine, et surtout, et fort heureusement, parce que j'ai obtenu la garantie que les migrants réfugiés à La Seyne allaient être relogés dans le Var, notamment au Luc et à Toulon.
Mais ce seront toujours plusieurs dizaines de places d'accueil en moins pour ces miséreux venus d'endroits du monde d'où ils fuient l'horreur quotidienne.
Je suis d'autant plus mal à l'aise qu'une récente circulaire du ministre de l’Intérieur remet en cause les principes même de l’action humanitaire et de la gestion par les associations des centres d’hébergement d’urgence, à savoir l’accueil inconditionnel. Or le ministre de l’intérieur lui-même parle de « tri ». Ça fait froid dans le dos.
BIENVEILLANCE ? PAROLES, PAROLES...
Cette circulaire instaure un recensement des étrangers dans ces centres par des agents publics avec les conséquences dramatiques possibles de remise à la rue, alors même que le Président de la République avait solennellement annoncé que plus personne ne devait dormir dehors en fin d’année...
La bienveillance n’est que dans les paroles, mais la dureté, la violence et l’indignité sont dans les faits. C'est inacceptable.
S'il n'étaient que deux vœux que je voudrais formuler en cette veille du temps de solidarité, de joie et de partage que, croyants ou non, la tradition veut que nous observions, ce serait, d'une part, l’abrogation de cette circulaire « pas très catholique » de M. Collomb, la suppression du délit de solidarité et une attitude humaine des pouvoirs publics en direction de tous les migrants, et, d'autre part, que nous trouvions à La Seyne, ville humaine s'il en est, un autre espace qui pourrait nous permettre de continuer à assurer notre petite part de l'accueil des malheureux fuyant leurs pays de misère, de famine ou de violence meurtrière.
Joyeuses fêtes à tous !
(pour ceux qui s'étonneraient de son absence, conformément à la tradition de chez moi, le santon du petit Jésus ne sera installé qu'à minuit ; et les rois mages à l'Épiphanie)
La Loi le prévoit, mais la démocratie locale l'exige. Et ça valait bien qu'on y consacre du temps. Après des mois d'échanges, de collecte et de prise en compte des besoins qu'ont exprimés les conseils citoyens, les conseils de quartiers, les comités d'intérêt local, les comités d'usagers des services publics, les acteurs associatifs, les entrepreneurs économiques, le Plan d'aménagement et de développement durable (PADD) arrivait enfin ce lundi sur la table du conseil municipal pour un ultime débat.
Le PADD, c'est le document qui fixe les grandes orientations que l'on souhaite pour le devenir du développement et l'aménagement de notre territoire communal : organisation urbaine, mobilités, espaces dédiés à l'habitat, à l'activité économique, industrielle, technologique, artisanale, commerciale, balnéaire et touristique, à la vie culturelle et sociale, à la nature, à l'agriculture de proximité...
LA « SAISON 2 » DE LA MAÎTRISE DE L'URBANISATION SEYNOISE
C'est le cadre de référence à partir duquel se construit le Plan local d'urbanisme (PLU) qui, lui, est un document « opposable » à tous, qui impose ce que l'on a droit ou pas de construire dans chacun des secteurs de la commune, avec toutes les prescriptions règlementaires nécessaires.
Après une importante révision du PLU seynois conduite de 2008 à 2010 pour freiner l'urbanisation galopante que l'équipe municipale qui a précédé la nôtre de 2001 à 2008 avait autorisée et même promue, générant des désordres majeurs dans certains quartiers, nous avions annoncé lors de la campagne électorale que nous ouvririons une « saison 2 » de la modération de la frénésie des constructions. On fait donc ce qu'on a dit. On dit ce qu'on fait. Et on le fait avec les gens. Ce n'est pas le cas de tout le monde...
UN PLAFOND FIXÉ À 70.000 SEYNOIS, ET DES MOBILITÉS PROPRES ET EFFICACES
Nous avons exprimé nos volontés de sanctuariser nos espaces naturels, littoraux et agricoles, de répondre aux obligations que nous impose le Programme local de l'habitat (PLH) de notre agglomération, tant est difficile l'accès au logement pour tous, et de permettre le développement d'activités économiques diversifiées, tant l'emploi demeure fragile.
Mais nous avons surtout exprimé dans le PADD nos objectifs de limiter à 70.000 le nombre de nos concitoyens seynois — et nous y serons sous peu avec nos presque 66.000 habitants — et l'absolue nécessité d'obtenir les moyens des mobilités efficaces et écologiques qu'une métropole doit à ses habitants pour que, délaissant la voiture, reconquérant des espaces publics apaisés, accédant aux lieux de travail, de services et de loisirs, à toute heure et chaque jour, ils profitent d'un cadre de vie sain et fonctionnel : transport en commun en site propre, bateaux-bus, modes doux comme le vélo, interconnexions avec le rail, etc.
UN CONSEIL MUNICIPAL SOLIDAIRE ET UNANIME POUR UNE SEYNE PAISIBLE
Le débat du conseil municipal autour du PADD n'appelle légalement pas de vote. Mais, à son issue, j'ai tenu à recueillir les avis de l'ensemble des groupes politiques qui composent notre assemblée communale.
À main levée, publiquement, du FN au NPA, en passant par toutes les sensibilités de la droite et de la gauche, tous nos élus ont approuvé les orientations d'urbanisme et d'aménagement du territoire patiemment travaillées avec les citoyens, les agents et les cadres communaux qui ont fait un travail remarquable.
J'en sais gré à tous nos conseillers municipaux, majoritaires et minoritaires. Ce n'est pas si fréquent dans une commune sur un sujet d'une telle importance et j'ai d'ailleurs été étonné que la presse locale ne l'ait pas relevé.
Cela nous engage désormais collectivement et solidairement à finaliser le plus vite possible un PLU révisé qui concrétisera nos vœux partagés. Et cela nous protègera de toute tentation de développement non maîtrisé que, avec le transfert de la compétence de l'urbanisme à la métropole, d'autres, depuis un ailleurs, pourraient un jour avoir les velléités de nous imposer...