« Chaque fois que nous avons été confrontés à des difficultés, ton soutien actif, ta présence de tous les instants, la lucidité de ton analyse et de tes interventions ont été très précieux ». Non, je n'ai pas eu les chevilles qui ont enflé lorsque Jean-Paul Panzani, président des Mutuelles de France du Var, m'a adressé il y a quelques jours un courrier m'annonçant qu'a été trouvée une solution de reprise, et donc de maintien des activités de la clinique mutualiste Malartic d'Ollioules, mais juste le sentiment d'avoir, à mon modeste niveau, contribué à alerter sur le danger sanitaire que pouvait représenter la fermeture de cet établissement de proximité ou son rachat par un groupe capitalistique.
Et on doit se féliciter de la mobilisation des élus locaux de tout le « camp républicain », de droite comme de gauche, ainsi qu'on a pu le relever lors d'une conférence de presse que nous avons tenue fin octobre, avec tous les élus municipaux ollioulais autour de leur maire Robert Beneventi (LR), les députées Émilie Guérel et Cécile Muschotti (LREM), la conseillère départementale et maire-adjointe bandolaise Laetitia Quilici (LR), Sandie Marchesini et moi-même pour la droite et la gauche du conseil municipal de La Seyne.
C'est DocteGestio, un groupe de l'économie sociale et solidaire constitué de structures à but lucratif et d'autres non lucratives, qui reprend la clinique, s'engageant « à maintenir toute l'offre sanitaire sur site, préserver les emplois et les conventions des personnels, ainsi que les honoraires secteur 1 sans dépassement de tarif ».
Les habitants de l'Ouest Var, dont les plus humbles des grands ensembles voisins de La Beaucaire et de Berthe, peuvent donc souffler. Et les personnels aussi.
Ainsi que je l'évoquais il y a une vingtaine de jours, dès l'annonce d'une mesure arbitraire du Gouvernement, dans un article de mon blog, les inquiétudes du mouvement HLM se confirment.
L'État, en imposant aux bailleurs sociaux publics une baisse des loyers de 50 à 60 euros, soi-disant pour compenser la diminution de l'aide personnalisée au logement, va gravement compromettre la possibilité, pour les trois-quarts des 256 offices publics locaux ou départementaux d'HLM, de construire de nouveaux logements, de rénover le parc existant, et même d'assurer son entretien.
Pour « Terres du Sud Habitat » (TSH), notre bailleur social historique seynois, j'estimais il y a trois semaines à trois millions d'euros la perte de recettes permettant de dégager de l'autofinancement pour les travaux et l'investissement.
QUE RÉPONDRE AUX MILLIERS DE MAL-LOGÉS DE NOTRE TERRITOIRE ?
Je n'étais pas bien loin de la vérité : les chiffres sont tombés ; ce sont 2,8 millions qui vont faire défaut à TSH, ramenant son autofinancement à moins de 5% de son budget, c'est-à-dire au-dessous du seuil de fragilité tel qu'il est estimé par les autorités de tutelle, dont la très vigilante Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS).
Près de 4.000 foyers seynois attendent qu'un logement social leur soit attribué, et ils sont 13.000 à l'échelle de l'agglomération toulonnaise. Autant réclament une mutation de logement, pour quitter un habitat trop petit ou trop coûteux, ou situé dans un environnement devenu invivable.
Ils ne sont pas près d'obtenir satisfaction. Mais M. Macron pourra toujours leur répéter ce qu'il a exprimé ce dimanche soir à la télévision : « Je ne veux pas que le moindre de mes concitoyens puisse un instant penser que je n'ai pas pour lui un plein respect »...
PARLEMENTAIRES ET GOUVERNEMENT SONT SAISIS
Avec les responsables de TSH, nous venons d'écrire aux parlementaires de notre département pour évoquer avec eux cette situation très grave, découlant d'une décision gouvernementale d'autant plus abrupte qu'elle ne figurait absolument pas au programme du candidat élu à la Présidence de la République. Je livre ici celui, parmi ces courriers, que nous avons adressé à la députée macroniste de notre circonscription. Seule une intervention politique du plus haut niveau peut prévenir un drame. Espérons que Mme Guérel et ses collègues s'y emploieront.
En outre, retenu à La Seyne pour une réunion avec les services de l'État suite au drame survenu ce dernier week-end dans une de nos cités HLM, aggravant l'insécurité et le mal-être de nos résidents déjà pas gâtés par la situation sociale et économique, je n'ai pas pu évoquer moi-même, ce lundi matin, le problème des logements sociaux à la tribune des États Généraux de la Politique de la Ville qui se tiennent dans l'Essonne pour tirer le signal d'alarme face à un gouvernement au service d'un Président de la République qui, a-t-il indiqué ce dimanche, « assume totalement » ses mots sur notre peuple de « gens qui ne sont rien » et de « fainéants ».
J'ai toutefois demandé à un autre maire d'une ville populaire de relayer mon propos lors de ce rassemblement de centaines d'élus, responsables associatifs, culturels, sociaux et économiques, effrayés par la tournure que prend la politique gouvernementale pour les classes populaires et moyennes.
NOUS LANÇONS UN APPEL À LA MOBILISATION
Mais les démarches que nous engageons risquent de ne porter leurs fruits que si elles sont accompagnées par ceux qui sont les premiers concernés : les locataires et toutes les associations qui œuvrent à leurs côtés pour défendre les droits à un logement digne.
Les choses s'organisent à l'échelle nationale. Diverses pétitions sont en ligne dont celle du collectif « Vive l'APL » auquel la ville de La Seyne et l'office TSH se sont joints.
Je suis persuadé que, localement, les associations qui font preuve de constante vigilance en direction des institutions responsables du logement social seront à nos côtés pour obtenir le retrait de cette décision gouvernementale arbitraire d'une extrême gravité.
Une partie des services publics et associations de La Seyne devraient pouvoir souffler ! Les mobilisations des maires semblent avoir payé.
En conclusion du lancement des diverses manifestations qui émailleront jusqu'en octobre 2018 les 40 ans de la « politique de la ville », Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, l'a en effet annoncé : le gouvernement a cédé et, finalement, les conventions relatives aux Contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) concernant les quartiers prioritaires urbains (QPV) échapperont à la décision de non-reconduction qui avait été annoncée. Les préfets vont recevoir des instructions en ce sens dès cette semaine.
NE PAS VENDRE HÂTIVEMENT TOUTE LA PEAU DE L'OURS...
J'écris « devraient pouvoir souffler » car il reste à s'assurer que ce sont bien tous ces contrats aidés des QPV qui vont être concernés par cette possibilité de renouvellement, ceux des associations qui agissent en direction des publics des quartiers prioritaires (Berthe et le centre-ville pour La Seyne), que leur siège y soit implanté ou non, et ceux des services publics, qu'ils soient locaux ou nationaux, en particulier l'Éducation nationale, la police, ou... les agences de « Pôle Emploi » elles-mêmes, comme c'est le cas à la Seyne, qui en compte quatre dans ses effectifs.
Il reste aussi à veiller au grain pour que cette décision obtenue non sans mal ne soit pas une façon de « reculer pour mieux sauter ». Il faut obtenir un engagement dans la durée, et non sur un seul renouvellement. Sauf, bien sûr, si un autre dispositif d'accès à l'emploi et d'appui à la formation vient remplacer les CAE, car on peut entendre que de nouvelles modalités soient réfléchies, ainsi qu'on l'a connu, par exemple, avec les contrats d'avenir qui ont remplacé les CES et CEJ, lesquels ont succédé aux TUC.
LES MAIRES EN PREMIÈRE LIGNE POUR LA PROTECTION DE LEURS TERRITOIRES
Je ne regrette donc pas le temps que je consacre à mon investissement en qualité de président national de l'association des maires Ville & Banlieue de France, qui a été en première ligne pour plaider la cause de l'insertion dans l'emploi et des actions d'accompagnement conduites en faveur des habitants des quartiers urbains en difficulté.
Il est de notre devoir, à nous, maires des communes abritant des sites prioritaires, de nous mobiliser pour nos territoires sensibles, car il est difficile aux habitants eux-mêmes, souvent dans la précarité et craignant de n'être pas entendus, ou s'y résignant, de se battre contre ce qui leur apparaît trop souvent inéluctable.
Et ça semble aussi difficile pour le monde associatif, pourtant première victime, dont je peine tout de même à comprendre que, face à ce type de décision qui aura risqué de compromettre sa capacité d'action solidaire, voire son existence, il ne s'est pas beaucoup organisé pour protester et plaider sa juste cause. Nous aurions pourtant été à ses côtés. Et le serons chaque fois qu'il y aura besoin.
Depuis le début de l'année 2017, notre office seynois d'HLM « Terres du Sud Habitat » (TSH), communal depuis sa création il y a soixante ans, est passé sous la tutelle de la communauté d'agglomération « Toulon Provence Méditerranée » (TPM). C'est la loi.
A priori, cette mutation doit être sans effet pour les locataires des 5000 logements sociaux que gère TSH, même lorsque, dans les temps à venir, probablement vers 2021, les offices d'HLM seynois et toulonnais (« Toulon Habitat Méditerranée ») fusionneront en un seul organisme, ce qui, au contraire, devrait apporter de nouvelles marges de manœuvre pour de meilleurs services aux locataires par la mutualisation de moyens et de pratiques.
UN REDRESSEMENT FINANCIER DE BON AUGURE...
C'est d'autant plus vrai que TSH poursuit son redressement financier après deux décennies au cours desquelles notre office a été placé sous une véritable tutelle de l'État afin d'éviter sa disparition. Et les efforts portent leurs fruits. Aujourd'hui le coût des impayés de loyers poursuit sa baisse à raison de 2% par an, l'excédent d'exploitation est près de 4 fois plus important que prévu, la capacité d'autofinancement est à 125% de la prévision. Et, malgré ce, les loyers demeurent de loin les plus bas du département, ce qui est normal pour un bailleur social dont la majorité des bénéficiaires dispose de très faibles revenus, inférieurs aux plafonds des prêts locatifs à usage social.
Il ne faudrait donc pas que cette perspective plutôt optimiste, même s'il ne faut pas baisser la garde des efforts de gestion, soit mise à mal par ce qui est en train de se dessiner autour des projets de l'État pour les HLM et les aides personnalisées au logement (APL)...
... MAIS UNE LOURDE INQUIÉTUDE POUR LE LOGEMENT SOCIAL
Il est en effet envisagé de baisser les APL de 50 à 60 euros par mois pour les locataires des HLM, certes — heureusement ! — sans incidence sur le montant des loyers. Car, en gros, les organismes d'HLM de France vont payer à la place de l'État, à hauteur de 1 à 2 milliards d'euros chaque année !
À La Seyne comme ailleurs, ces sommes, constituées en bonne partie par l'argent des locataires eux-mêmes et des collectivités locales, et qui vont être ponctionnées, sont jusqu'à présent dédiées à la construction de nouveaux logements sociaux dont on a tant besoin, aux opérations de rénovation urbaine dont nous, Seynois, avons pu mesurer l'importance depuis dix ans, ou encore à la diminution du coût des quittances par des travaux de rénovation thermique, comme ont pu en bénéficier chez nous près de 2500 foyers, ou des modes de chauffage novateurs, écologiques et économes, ainsi que nous l'avons fait avec la création d'un réseau de chaleur pour nos immeubles du nord de La Seyne, désormais chauffés par l'usine d'incinération des déchets ménagers de Lagoubran.
DE NOMBREUX OFFICES COMME TSH LOGEANT LES PLUS PAUVRES SONT EN RISQUE DE PÉRIL
Si cette annonce du gouvernement devait se concrétiser, il suffit d'un simple calcul pour le mesurer (*), notre office d'HLM pourrait voir son excédent ramené à moins de 10% de ce qu'il est aujourd'hui, à la limite du déficit, sans plus aucune capacité d'autofinancement. Des années d'efforts réduites à néant. Et le risque de disparition pure et simple de TSH.
Et si, de plus, comme le recommande la Cour des Comptes, l'exonération de taxe foncière sur le foncier bâti et le régime de TVA à taux réduit sur les logements sociaux devaient être supprimés, ce serait la faillite quasi assurée. Et une conséquence dramatique pour les collectivités locales, dont la commune elle-même, qui garantissent la dette ayant permis de réaliser nos milliers de logements pour les plus modestes de nos concitoyens.
LA SEYNE AUX CÔTÉS DES 720 ORGANISMES D'HLM POUR DIRE NON !
Des administrateurs de TSH, autour de notre élu Yves Gavory à qui j'ai confié la mission de suivre notre organisme de logement social, et l'équipe de direction, autour de David Guengant, qui effectue un travail remarquable de redressement, reconnu et salué par les tutelles, seront présents cette semaine au Congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Ils joindront leurs voix aux représentants des 720 organismes sociaux d'HLM du pays qui, d'ores et déjà, demandant à être reçus sans délai par le Président de la République, ont lancé un cri d'alarme qui fait écho à ma très grande inquiétude : « Cette baisse éventuelle ferait courir un risque systémique majeur à un secteur qui loge 11 millions de personnes et qui génère plus de 300 000 emplois directs et indirects ».
( * ) : 5000 logements X 50 € par mois x 12 mois = 3 M€, à rapprocher du résultat de 2016 établi à 3,3 M€
En l'espace de quelques semaines, ça a été, successivement, fin juillet, un incendie volontaire dans la cage d'escalier au huitième étage de la résidence « Sésame 3 », l'embrasement de près d'une cinquantaine de conteneurs à ordures, dont vingt-sept dans la seule nuit de ce dernier jeudi, et, dans la nuit de samedi à dimanche, un nouveau départ de feu, clairement ni inopiné ni involontaire, dans les parties communes de la tour de Berthe !
C'est une chance incroyable que, hormis une personne hospitalisée à cause des fumées, aucun drame humain ne soit survenu.
BRAVO ET GRAND MERCI AUX SERVICES DE SECOURS ET DE GESTION
Toute ma gratitude va aux pompiers, aux policiers nationaux et municipaux, au SAMU, aux agents de l'EDF, aux personnels de l'office d'HLM « Terres du Sud Habitat », de la commune, et d'autres services publics ou d'entreprises qui assurent les très coûteuses réparations, qui, sans relâche, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, interviennent dans l'urgence, puis tentent de rassurer et d'accompagner, des jours et des semaines durant, les habitants qui ont à subir les conséquences de ces actes inqualifiables. Et, enfin, doivent nettoyer, réparer, remplacer.
Les résidents sont exaspérés à juste titre. Et, pour certains, vivent dans une angoisse permanente. Beaucoup réclament que leur soit attribué un logement social hors d'un quartier qui, très généralement ordinaire et paisible, connaît des pointes subites de folie infernale, et auxquels, faute d'un nombre suffisant d'appartements disponibles, le bailleur ne peut donner satisfaction. Ça ne peut plus durer.
L'IMMENSE MAJORITÉ DES RÉSIDENTS VICTIMES EXCÉDÉES
Les enquêtes de police sont diligentées. Les policiers font tout ce qu'il faut pour parvenir à débusquer les coupables et la justice doit être rapide et intraitable. Les près de 100% d'honnêtes et paisibles gens d'un quartier ne doivent plus subir les méfaits d'une infime minorité, ni vivre en supportant une image gravement dévalorisante du fait d'une imparable et irrémédiable globalisation.
Je dois l'avouer, mes collègues élus et moi-même nous sentons de plus en plus en peine d'endiguer cette folle violence. Ni surtout de la prévenir. Nos services et les valeureux bénévoles et employés des associations, notamment solidaires, d'insertion, de prévention et d'action socio-éducative, sont à deux doigts de renoncer, faute d'être soutenus et encouragés.
Et tout cela au moment même où l'État — non pas les services préfectoraux varois bien sûr, qui subissent, mais les inflexibles gestionnaires haut perchés du ministère de l'Action et des Comptes Publics qui seraient mieux inspirés de qualifier leur institution de ministère du Démantèlement de l'Action Publique — ne ratent jamais une occasion pour couper aveuglément et sans vergogne, depuis des années, de nouveaux moyens dédiés à l'éducation, la médiation et la prévention.
UNE ACCÉLÉRATION DE LA PERTE DE MOYENS POUR PRÉVENIR ET RÉPARER
Après...
... les baisses des appuis départementaux aux équipes de prévention spécialisée puis aux chantiers d'insertion, notamment pour les détenus en fin de peine,
... les baisses des dotations nationales aux communes ayant entraîné des coupes sombres dans les budgets qu'elles dédient aux associations (— 7%, puis — 16%, puis — 3% pour La Seyne depuis le début du mandat municipal de 2008),
... la diminution des crédits du Fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (FIPDR) mettant à mal des projets de médiation sociale, de réinsertion, d'actions contre les violences conjugales ou d'aide aux victimes (— 7% pour La Seyne en deux ans),
sont venues récemment s'ajouter...
... l'inquiétude que vivent certaines associations conduisant des chantiers d'insertion quant à la poursuite des financements de notre Région,
... la hausse de la CSG couplée à la baisse de l'allocation logement, dont l'impact sera plus rude sur nos résidents que sur bien d'autres,
... l'annonce faite de la diminution des financements des réservistes de la police nationale.
Et qu'en sera-t-il demain, lorsque les communes ne percevront plus la taxe d'habitation décidée par le gouvernement de M. Macron, à l'instar de La Seyne, dont le produit, à hauteur de 25 millions d'euros, représente le quart des recettes municipales ?...
UN S.O.S. POUR LES QUARTIERS SEYNOIS
J'en appelle solennellement à l'État qui semble ignorer la menace qui pèse sur les plus humbles des citoyens, et donc sur le fragile équilibre social du pays.
Je demande au Premier Ministre des moyens d'urgence pour nos quartiers populaires seynois.
Et je réclame à la majorité parlementaire, à commencer aux six députés du Var qui en font partie, qu'elle assume sa responsabilité de législateur, en contrant le gouvernement sur les mesures qu'il impose.
Il est vital de revenir, dès l'automne et la loi de finances 2018, sur les contractions de crédits d'État destinés aux territoires, qui se succèdent et se cumulent depuis cinq ans. C'est possible par un prélèvement fiscal audacieux sur le revenu exorbitant du capital financier qui ne profite qu'à quelques nantis.
Il faut que nos parlementaires en aient le courage malgré les menaces de reprise en main de M. Macron. Un député LREM parisien l'a bien flairé : « Le piège de la rentrée serait de mettre la mesure budgétaire avant la vision d'ensemble en donnant l'impression de ne pas aider les classes populaires ».
J'aimerais bien plaisanter sur le registre « Alors, chiche ? À commencer par les députés varois de la majorité ?... ». Mais je n'ai pas du tout envie de sourire.
J'ai attendu pour m'exprimer d'en savoir plus sur la traduction locale des annonces inquiétantes de disparition des « contrats d'accompagnement dans l'emploi » (CAE). Ce sont ces dispositifs qui permettent aux services publics et aux associations de conforter leurs missions avec un apport en moyens humains cofinancés par l'État. Et ce sont aussi de « vrais contrats de travail » qui permettent de former des personnes en rupture, notamment des jeunes. Ce qu'on appelledes « emplois aidés ».
C'est maintenant chose faite. Et les nouvelles sont navrantes. Il existe aujourd'hui à La Seyne 131 conventions intervenues entre l'État et des employeurs publics et associatifs dont les trois-quarts ne seront pas reconduites, les seules susceptibles de l'être — espérons-le — correspondant à la trentaine de postes d'assistants de vie scolaire (AVS) qui accompagnent les enfants et adolescents handicapés dans leur scolarité.
L'ÉTAT JETTE SANS VERGOGNE À LA RUE PLUS DE 120 SEYNOIS
Une centaine de Seynois, au moins, vont donc perdre leur emploi par décision d'un gouvernement qui, décidément, est bien loin des réalités dramatiques du terrain, auxquels il faut ajouter les 21 employés par le secteur marchand sous le régime des « contrats initiative emploi » (CIE) dont les conventions ne seront pas non plus renouvelées.
C'est honteux. Des personnes éloignées de l'emploi trouvaient là un moyen de « mettre le pied à l'étrier » vers une insertion professionnelle. Pendant que M. Macron s'insurge contre les « travailleurs détachés » et feint de s'attaquer au « dumping social » organisé à l'échelle européenne, à grand renfort de publicité médiatique, son gouvernement traite comme du vil bétail les citoyens les plus en difficulté.
DES PANS ENTIERS DE LA VIE SOCIALE SONT MIS EN DANGER
C'est indigne. Des pans entiers de l'activité locale vont être scandaleusement fragilisés, sinon réduits à néant. Ce sont des emplois indispensables pour l'accompagnement des efforts des enseignants, pour les accueils des tout-petits dans les crèches, pour l'éveil aux activités sportives, pour l'animation socio-éducative préventive des déviances des jeunes en rupture, pour les services à la personne, pour l'aide aux handicapés, ou encore pour le soutien aux femmes en difficulté.
Et, cerise sur l'écœurant gâteau de cette ignominie, la très dynamique et efficace agence seynoise de Pôle Emploi elle-même va perdre quatre postes... au moment même où elle va devoir s'occuper de plus d'une centaine de personnes victimes de cette inique décision gouvernementale !
UN NOUVEAU SALE COUP FAIT AU PEUPLE DE FRANCE
C'est inqualifiable. La République, non contente de mépriser à un tel point ses enfants les plus nécessiteux et de scier la branche sur laquelle le monde associatif peine déjà à poursuivre son indispensable mission de maintien des équilibres sociaux, ne tient même pas sa promesse exprimée : malgré les engagements, les CAE agissant en direction des publics des quartiers populaires prioritaires ne sont aucunement épargnés.
Après l'annulation révoltante de 46,5 millions d'euros de crédits destinés aux actions d'accompagnement social des habitants les plus en difficulté, que j'ai dénoncée en début de mois avec de nombreux maires très inquiets, le gouvernement assène un nouveau coup de poignard à la vie sociale locale qui pourrait bien ne pas s'en remettre.
J'ai failli écrire « comme tout un chacun » pour évoquer la quinzaine d'errance estivale que je me suis accordée loin de La Seyne qui, dès la semaine prochaine, verra petit à petit ses sites littoraux et urbains retrouver leur fréquentation plus ordinaire. Ça aurait été oublier que de moins en moins de mes concitoyens disposent des moyens de s'offrir quelques jours de repos ailleurs que chez eux.
Ceux-là, qui n'ont pas eu la chance de partir, auront toutefois pu profiter avec nos touristes des animations locales que la commune, les associations, les artistes et les commerçants, forains et sédentaires, chacun dans le cadre de ses compétences et pour partie en coopération, se sont efforcés de décliner tout au long de l'été.
À L'HEURE D'UN PRÉ-BILAN DES « NOCTURNES DES SABLETTES »
On arrivera dans les semaines à venir au terme de cette nouvelle saison touristique. Et Cécile Jourda, conseillère municipale déléguée aux commerces et marchés, a convié ce mercredi les forains et artistes exposants ainsi que les personnels municipaux qui font vivre le marché nocturne des Sablettes, à une rencontre conviviale sur le Parc Braudel, autour d'un verre et d'un buffet — excellemment réalisé par notre cuisine centrale communale — pour laisser la libre parole à ceux qui assurent cette animation prisée des vacanciers comme des gens d'ici. Et tâcher d'en tirer des enseignements afin d'améliorer cette offre pour le futur.
Merci, grand merci, à ceux, très nombreux, qui s'investissent pour dynamiser nos soirées estivales sur le littoral, qui ont répondu à cette invitation et qui, dans le calme et le respect mutuel, ont fait partager leurs analyses. J'en ai retenu, entre autres, que tous ont apprécié que le marché ait été « relocalisé » sur la promenade Danielle-Mitterrand qui traverse le parc, évitant notamment les atermoiements que l'on connaissait lorsqu'il était sur la chaussée publique et qu'il fallait trop souvent attendre pour installer les étals que la fourrière évacue les véhicules des automobilistes négligents. J'ai aussi noté que, si tous se réjouissent de la présence désormais assurée du début à la fin du marché des agents du service des emplacements et de la police municipale, ils ont regretté que, du fait du surcoût en heures supplémentaires occasionné alors que la commune est contrainte de gérer l'opération à budget constant, ce choix ait conduit à ce que le marché ne fonctionne que quatre soirs par semaine. Ou que beaucoup, à l'expérience, suggèrent qu'il débute plus tard pour finir à une heure plus avancée de la nuit. Ou encore que chacun admet et supporte les contraintes d'organisation imposées par l'État en matière de prévention et de sécurité en cette période troublée par les risques d'attentats.
PARTICIPER PLUTÔT QUE SUBIR ET CRITIQUER
Cette rencontre a tranché avec d'autres. J'ai été agréablement surpris par l'enthousiasme, l'esprit d'écoute, de compréhension des contraintes, d'évaluation et de suggestion dont ont fait preuve tous ces forains, créateurs, artistes et artisans. Et par la volonté affirmée par plusieurs d'entre eux de prendre part, pour l'avenir, en concertation avec les services municipaux et leurs confrères commerçants sédentaires, peut-être dans le cadre d'une association, à la définition de ce que pourra être le marché nocturne des années futures.
Il faut que chacun le comprenne. On ne peut tout attendre de la seule puissance publique locale. D'autant moins quand elle subit les affres d'un étranglement continu de la part de l'État. Plus que jamais, en ces périodes économiquement difficiles, la participation, la coopération et l'imagination de chacun à la recherche de l'intérêt de tous doivent être au rendez-vous. Au-delà du marché forain et artisanal des Sablettes, d'autres pourraient s'inspirer de cette approche positive.
« Si l'on ne fait rien, ce sont cinq millions d'habitants du pays qui vont subir de plein fouet le désengagement de l'État le plus inédit qu'on n'ait jamais connu depuis quarante ans que la puissance publique a décidé de s'attaquer à la question des quartiers populaires fragiles. »
C'est ce que, avec quelques maires de toutes les sensibilités politiques républicaines, confrontés au quotidien aux difficultés des plus modestes de nos concitoyens, nous nous sommes dit ces jours derniers lorsque nous avons été abasourdis par l'annonce du décret annulant les crédits « politique de la ville » du budget de l'année en cours.
Nous avons donc rédigé une « lettre ouverte » au Président de la République pour l'alerter et lui demander d'exiger de son gouvernement qu'il revienne sur sa décision scandaleuse.
EN QUELQUES HEURES, DES DIZAINES DE MAIRES INTERPELLENT M. MACRON
En quelques heures, ce jeudi, nous avons pris contact avec près d'une cinquantaine de maires, de toutes régions, d'options politiques allant de LR au PCF en passant par EELV, le MRC, le Modem, le PS ou Ensemble, tous élus de communes abritant des quartiers prioritaires, que ce soient des petits ensembles d'HLM à la périphérie d'un bourg rural, des centres anciens dégradés, ou des grandes banlieues de métropoles.Il n'a pas fallu longtemps pour nous entendre sur un texte commun que nous avons adressé à l'Élysée. La balle est maintenant dans le camp de celui qui se doit de garantir les équilibres sociaux de la République.
D'autres maires et présidents d'intercommunalités se manifestent pour apposer leurs signatures au bas de notre adresse au Chef de l'État. La liste des élus locaux rongés par l'inquiétude s'allonge. Puissions-nous être entendus...
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La lettre ouverte à M. Macron (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
La liste des signataires à la dernière mise à jour (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Comparé à ceux des communes voisines, le pourcentage de familles seynoises qui vont être victimes de la mesure de baisse de 5 euros mensuels de l'allocation logement décidée par le gouvernement Macron-Philippe est bien largement supérieur.
En attestent les graphiques ci-après, que j'ai réalisés avec les données de l'INSEE quant au nombre de ménages par commune et celles de la Caisse d'allocations familiales quant au nombre de foyers allocataires au titre du logement (ALF, ALS et APL).
Le graphique ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir ->) démontre que, rapporté à son nombre de ménages (colonnes vertes), le pourcentage des bénéficiaires d'allocations logement en général (colonnes rouges) et de l'allocation personnalisée (APL) en particulier (colonnes bleues) est significativement plus important à La Seyne qu'à Hyères, commune de taille similaire, et qu'il l'est beaucoup plus que dans nos trois communes limitrophes, Ollioules, Saint-Mandrier et Six-Fours. Il y a ainsi, en pourcentage du nombre de ménages, près du double de foyers allocataires à La Seyne qu'il n'y en a chez nos voisins Six-fournais (1,84 fois plus exactement).
SAUF À LA SEYNE, DE MOINS EN MOINS D'ALLOCATAIRES
Le second graphique (<- cliquez dessus pour l'agrandir) expose quant à lui l'évolution du pourcentage d'allocataires logement entre 2009 et 2014, dernière année pour laquelle on dispose des données du recensement de l'INSEE quant au nombre de ménages par commune.
Comme on pouvait s'en douter, si La Seyne compte exactement le même pourcentage (26,6%) de ménages bénéficiaires d'une allocation logement 5 ans après, toutes les autres communes comparées enregistrent des baisses significatives. Et la courbe n'est pas près de s'infléchir.
CE SONT ENCORE LES CLASSES MODESTES ET MOYENNES QUI VONT TRINQUER
Je n'en dirai pas plus. Une fois encore, ce sont les habitants des communes les plus pauvres qui vont être mis à contribution. Or, si une perte de 60 euros annuels peut être supportée par les catégories sociales favorisées, elle ne l'est pas pour les plus modestes. Pour la plupart des quelque 5.000 familles seynoises qui résident dans notre parc HLM, ces aides constituent en effet un instrument vital pour leur solvabilité, même si les loyers de l'office «Terres du sud habitat » sont le plus bas du département. Je crains sérieusement qu'on en arrive à des situations inextricables pouvant conduire à des expulsions.
Plus globalement, chez nous, que ce soient les locataires d'HLM ou de logements privés vétustes à la limite de l'insalubrité, ou les propriétaires primo-accédants, tous vont subir une perte de pouvoir d'achat suite à cette décision brutale d'un gouvernement qui, décidément, a bien raison de dire qu'il n'est pas de gauche.
ET CECI S'AJOUTE AU RESTE DES MAUVAIS COUPS...
Qu'on ne vienne pas nous raconter que l'exonération de la taxe d'habitation va compenser ce coup dur. À la Seyne, la plupart des ménages concernés par l'APL font partie de la moitié des foyers fiscaux de nos concitoyens (48,7%) qui, n'étant pas imposés sur le revenu, sont déjà pour tout ou partie dégrevés pour l'impôt local. Pour peu qu'ils soient retraités, ils n'auront juste qu'à payer un peu plus de Contribution sociale généralisée...
Et, au vu des décisions de baisses des dotations de l'État aux collectivités, j'ai bien peur que les services publics communaux ne soient pas en mesure d'accompagner les familles en lourde difficulté dont le nombre, qui va déjà croissant, va connaître une hausse exponentielle.
Nos concitoyens se décideront-ils un jour à opter pour une politique qui prend l'argent là où il est à profusion, à savoir dans la poche des grandes entreprises transnationales qui fraudent le fisc, qui délocalisent à l'étranger leur domiciliation fiscale, qui font de l'argent avec leur argent — ou celui des autres — plutôt qu'avec le travail, et dont les patrons vont se voir allégés de la part d'impôt sur la fortune assise sur leur patrimoine financier ?
Les journalistes du quotidien Var-matin n'ont pas exagéré avec les qualificatifs qu'ils ont employés pour rendre compte de la soirée de clôture de la quinzaine d'animations dédiées au centenaire du Pont de La Seyne.
« Magique », « grandiose », « en apothéose », c'est en effet ce que j'ai entendu tout au long de la soirée de samedi, alternant avec les « magnifique », « frisant la perfection », « féérique », « émouvant à donner la chair de poule et faire monter les larmes » et autres « hallucinant ». Et autant, en paroles ou par messages, au cours de ce dimanche, tant de la part de nos concitoyens que de celle de nos visiteurs.
Il s'en sera bien sûr certainement trouvé pour que ces avis ne fassent pas l'unanimité, mais je n'en ai pas croisé un seul.
Alors oui, franchement, après avoir drôlement tremblé, pendant des semaines, nos équipes, nos élus et les citoyens volontaires membres du comité consultatif des festivités peuvent souffler et être fiers du boulot accompli qui a ravi et ému quelque 20.000 grands et petits.
Merci, grand merci, vraiment, à Éric Marro, Pierre Poupeney, Florence Cyrulnik, Claude Astore et Jean-Luc Bigeard, nos élus en charge de la culture, des festivités, du patrimoine, de la police, de la voirie et de la prévention, à toutes les cadres et agents du service "événementiel" autour de Nicolas Bonnefoi, et de tous les services publics communaux qui ont coopéré pour assurer la logistique matérielle et administrative, la sécurité, l'information et la communication, et les animations et spectacles du « in » et du « off » de cette folle quinzaine.
MERCI, GRAND MERCI, LA SEYNE !
Merci, grand merci à ceux qui ont assuré la circulation, la préparation, le rangement et le nettoyage du Parc de la Navale, du centre ancien et du port, aux bénévoles et salariés des associations, aux sociétés et commerces qui ont soutenu et joué le jeu, aux pompiers et secouristes, au service municipal de prévention des risques, à la préfecture et la police nationale, qui, en excellente coopération avec nos policiers municipaux très investis, ont assuré la prévention, la protection et la sécurité des personnes et des biens.
Merci, grand merci, à tous ceux que j'oublie de citer qui, d'une façon ou d'une autre, ont apporté leur contribution à ces temps forts de fête et de convivialité, d'histoire et de mémoire, qui resteront sans nul doute dans les annales des grands moments de La Seyne.
Et merci, grand merci bien sûr aux milliers de Seynois, voisins et vacanciers qui, du 30 juin au 15 juillet, ont compris et respecté les contraintes qu'imposent les temps à risque que nous traversons, mais surtout goûté si nombreux à ces moments d'exception, manière aussi de rendre hommage à ceux qui ont péri ou ont été affreusement meurtris en d'autres moments et lieux festifs, et d'envoyer, ce faisant, un message de vie, d'espoir, de liberté et de fraternité à la face de tous les sinistres inhumains du Monde.