18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 05:47

Invité ce mercredi du journal du 6-9 sur France Info (à écouter ICI), suite à la rencontre du Président de la République avec les patrons des cent plus grandes entreprises de France, j'ai pu rappeler l'urgence d'une réelle ambition et de véritables moyens à engager pour la revitalisation de nos centres anciens dégradés et nos ensembles d'habitat social fragilisés, à la fois en matière de rénovation de l'habitat et des espaces publics et en matière de lutte pour l'accès à l'emploi des personnes qui en sont les plus éloignées.

 

QUATRE ANS QU'ON S'IMPATIENTE POUR LE CENTRE ANCIEN SEYNOIS...

Quatre années se sont écoulées depuis l'annonce du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), sur lequel nous comptons, puisque nous y sommes éligibles, pour la rénovation et redynamisation du centre historique de La Seyne, et les moyens ne sont toujours pas au rendez-vous. Sur deux cents quartiers retenus, dont le nôtre, seuls cinq ont pour l'instant, au début de 2018, obtenu le feu vert de l'État pour engager leur réhabilitation. Pendant cette insupportable attente, la situation continue à se dégrader...

Dans le même temps, des dispositifs concourant à l'insertion des personnes sans emploi qui ont porté leurs fruits, notamment les « emplois aidés », ont été supprimés. Je ne crois pas que ce soient les stages d'une semaine en entreprise qu'effectuent les élèves de 3ème, présentés comme la panacée de l'insertion professionnelle par le Chef de l'État, qui constitueront une solution sérieuse, ni que, sans contrainte ou incitation, en ne comptant que sur sa bonne volonté, le monde de l'entreprise, en eût-il l'envie et les moyens – et si, à La Seyne, c'est très généralement le cas, c'est loin de l'être partout –, puisse résoudre à lui seul le problème du chômage massif dont souffrent beaucoup de nos habitants.

Relégation urbaine et exclusion professionnelle et sociale sont les deux pires maux dont nous souffrons.

 

COMME POUR LE QUARTIER BERTHE, MAIS DES ENJEUX IMPORTANTS POUR TOUTE LA VILLE

Nous avons pu agir sur le quartier Berthe qui a totalement changé de visage et où, fait rare en France, les efforts conjugués de Pôle Emploi, des associations de proximité, de formation et d'insertion, des entreprises locales, des pouvoirs publics communaux et nationaux, ont permis de réduire fortement le chômage. Tout cela pour un coût limité à 12 à 15% à la charge de la commune.

Mais la requalification urbaine, économique et sociale de notre centre ancien est au point mort. Et c'est d'autant plus affligeant que ce ne sont pas seulement les habitants et acteurs de ce quartier qui en souffrent. Le cœur de ville doit pouvoir jouer tout son rôle de centralité fédératrice, pour les habitants de toute la commune, pour ses commerces et services, pour les entreprises du technopôle de la mer, pour celles du site des anciens chantiers navals, et pour la dynamique touristique, portuaire, balnéaire, patrimoniale et culturelle de tout notre littoral. La métropole, puisque c'est désormais elle qui, en lieu et place de la commune, a compétence pour entreprendre ce nécessaire chantier, doit se voir attribuer les moyens de l'engager.

 

UN PROGRAMME PLURIANNUEL PRÊT À DÉMARRER DÈS QUE LES MOYENS SERONT ALLOUÉS

Notre plan d'intervention qui, comme pour Berthe, s'étalera sur plusieurs années, touchera à la fois à la rénovation de l'habitat insalubre et indigne, dans la droite ligne des opérations que La Seyne conduit en aidant les particuliers habitants et bailleurs depuis vingt ans, la diversification du logement pour plus de mixité sociale, la poursuite des aménagements des espaces publics, à l'image de ce que la ville a déjà fait pour les places des Seynois de la Mission de France, Bourradet, Martel-Esprit et Perrin, des rénovations ou créations d'équipements publics, à l'instar de la Maison de l'Habitat, celle du Patrimoine ou celle de la Jeunesse.

Mais le plus gros chantier sera la transformation des quais du port, de telle sorte que la circulation automobile soit repoussée loin des terrasses de café, avec report d'un certain nombre d'anneaux d'amarrage des bateaux après la passe du Pont Levant, et création d'une « place urbaine » sur les emprises actuelles des terrasses et des voies de circulation, dédiée aux piétons, au transport en commun en site propre (bus ou trolleybus à haut niveau de service) et aux modes doux de déplacements, à l'image de ce qu'était le port d'antan.

L'objectif est une réactivation de l'activité économique des commerces, en agissant sur la zone de « l'hyper-hypercentre », limitée entre le port et le marché du cours Louis Blanc, via la rue piétonne Cyrus-Hugues et les voies transversales reliant les places publiques réhabilitées. Ce sera un travail de longue haleine, qui prendra des années, mais le pari est fait que la transformation du port en véritable « façade » d'entrée de cœur de ville provoquera une dynamique. Pour peu que des commerçants volontaires s'emparent avec volontarisme de l'opportunité que la puissance publique s'efforcera de leur offrir...

Tout ce projet sur les infrastructures devra être, comme c'est le cas à Berthe depuis longtemps, et déjà depuis 2015 au centre-ville, assorti de mesures d'accompagnement social, de formation et d'insertion, de culture, de solidarité, portées les associations accompagnées par la Ville.

 

LA BALLE EST DANS LE CAMP DE L'ÉTAT

Dans quelques heures, au Conseil des Ministres, seront présentées les orientations que l'État entend assigner à sa politique en faveur des quartiers. Son Chef aura eu le temps de les mûrir depuis le moment, en novembre dernier, où il a demandé aux acteurs de la « politique de la ville », de co-construire avec lui, en formulant des propositions, la nouvelle saison du retour de la République dans des quartiers qui se sentent de plus en plus abandonnés.

Un signal assorti de moyens à la hauteur des enjeux est attendu avec impatience. Non seulement par les gens qui vivent notre centre historique, mais aussi par tous les Seynois, et au-delà.

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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 05:58

Ce qui devrait arriver arrivera. Passée la liesse populaire, il va falloir assurer. Ils vont être des milliers en France à vouloir s'inscrire dans les clubs de foot, nos petits, nos ados et nos jeunes, garçons et filles. Et c'est drôlement bien.

Dans une ville comme La Seyne, fût-elle plutôt, comme on le lit en grosses lettres en entrée nord-ouest de ville, le long du stade Léry, « terre de rugby », avec ses 600 jeunes initiés au ballon ovale, on ne va pas se plaindre de voir des dizaines d'autres frapper aux portes de l'école municipale de foot/rugby ou celle de foot en salle, du Football Club Seynois, de l'Avenir Sportif de Mar Vivo, ou de l'un ou l'autre des six clubs de foot-loisirs.

Chacun sait combien le sport d'équipe est facteur de dépassement de soi, de construction de projet partagé, de socialisation, d'apprentissage du respect des règles, du fair-play, des entraineurs, des arbitres, des adversaires, des coéquipiers, et de soi-même. Chacun sait que, sur la pelouse, que l'on soit du nord ou du sud de la commune, issu d'une famille vivant telle ou telle réalité économique, sociale, culturelle, on cultive le « jouer ensemble », donc le « vivre ensemble », donc la citoyenneté enrichie de la diversité, et le sentiment d'appartenance à une communauté de territoire. Et chacun sait combien, pour tous, la pratique ludique physique est facteur de développement harmonieux et de prévention sanitaire.

Il va donc falloir répondre à la demande.

Des chiffres de la Coupe du Monde me donnent le tournis. On parle de plus de 32 millions d'euros alloués par la fédération internationale du football amateur (FIFA) à la fédération française de football (FFF), de 400.000 euros ajoutés en prime à chacun des « Bleus » qui ne vont peut-être pas tous décider, comme Mbappé, de les offrir à une association, de 70 millions d'euros dépensés par TF1 pour les droits de retransmission, de 400 millions d'euros récoltés en France par le secteur du pari sportif...

Et, en parallèle, le Football Club Seynois, il y a quelques mois, tirait la sonnette d'alarme. Perdant 45.000 euros de la subvention que lui allouait le Conseil régional de Provence Alpes Côte d'Azur, avec une ville et une métropole dans l'impossibilité budgétaire de compenser, fût-ce en partie, ce désengagement, il est à deux doigts de fermer boutique...

Les autres clubs ne sont pas mieux lotis. Les dizaines de bénévoles qui les portent à bout de bras sont éreintés, découragés, tout près de rendre leur tablier. La disparition scandaleusement décidée par l'État des « emplois aidés » fragilise les associations en leur faisant perdre les seules ressources humaines assurant la fonction d'épine dorsale ou de clef de voûte du club, soutenant l'investissement volontaire désintéressé des dirigeants, entraineurs et animateurs. Le funeste « pacte de confiance » imposé par l'État aux collectivités leur interdit, même si elles en ont les moyens, d'accroître leurs dépenses, donc d'apporter plus de soutien aux associations. Les innombrables initiatives pour le sport vecteur de cohésion, telles que celles recensées lors de l'étape de Sevran du « Tour de France des Solutions » pour relancer l'accompagnement des habitants des quartiers populaires, sont sur la corde raide...

Alors, pour l'engouement prévisible de nos minots rouges et bleus pour le foot, on fait comment ?...

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 05:54

Avant qu'on ne l'apprenne par la bande, par souci de clarté afin d'éviter les interprétations, fausses informations, rumeurs et autres exagérations, je dois informer mes concitoyens que je viens d'être averti par l'association ADAPEI Var-Méditerranée que le Conseil départemental du Var lui a demandé d'accueillir une quarantaine de mineurs isolés dans son établissement de La Seyne, au quartier de La Petite Garenne.

Par mineurs isolés, il faut être clair, entendons des adolescents de moins de 18 ans, arrivés en France parmi les vagues de migrants, et qui sont aujourd'hui hébergés ça et là, notamment dans des hôtels, plus ou moins en autonomie, quoique suivis par des personnels du travail social. Ce sont des garçons ayant pour la plupart émigré d'Afrique Noire.

 

UN ÉTRANGE SILENCE DÉPARTEMENTAL...

J'aurais déjà, il y a deux mois, apprécié que ce soient nos amis Nathalie Bicais ou Joseph Mulé, élus départementaux (LR) du canton La Seyne-2 (sud), qui informent notre population de l'accueil, prévu vers la fin 2018, d'une trentaine de mineurs isolés au Fort Saint-Elme.

De même, si je peux supposer que, pour les jeunes qui arriveront à La Petite Garenne, nos collègues conseillers départementaux (ex-FN) du canton La Seyne-1 (nord), Virginie Sanchez et Damien Guttierez, ne faisant pas partie de la majorité du Conseil départemental, n'ont pas forcément été mis au courant de ce projet d'hébergement d'enfants en danger, il aurait été normal que ce soit le président (LR) Marc Giraud ou la vice-présidente (LR) chargée des solidarités, Caroline Depallens, qui portent ce projet à la connaissance de nos habitants.

Y aurait-il quelque gêne qui justifierait tant de discrétion ?...

 

L'UNION SOLIDAIRE ET LA FRATERNITÉ SEULEMENT POUR LE 14 JUILLET ET LA VICTOIRE DES "BLEUS" ?...

Pourtant, je rappelle aux Seynois que le Département du Var applique la loi qui lui confie la responsabilité de ces enfants au titre de sa compétence mineurs en danger et en délègue la mise en œuvre à des institutions professionnelles et expérimentées.

C'est une belle mission de solidarité humaine que les territoires accomplissent pour le compte de l'État et dont notre majorité départementale aurait tout lieu de s'enorgueillir, surtout en cette période de fraternité et d'union nationale exprimées – et même fort gaiement exacerbées – tout à la fois par les cérémonies du 14 juillet et la Coupe du Monde de football.

Eh bien non, pour Saint-Elme comme pour La Petite Garenne, ce sont les gestionnaires des sites (la Marine Nationale et l'ADAPEI) et les structures spécialisées chargées de la prise en charge de ces malheureux gamins (la fondation catholique des Apprentis d'Auteuil et l'ADAPEI elle-même) qui, bien qu'ils n'aient pas l'obligation légale de le faire, ont eu la courtoisie de venir m'expliquer ce qu'il allait en être.

Et j'ai naturellement obtenu d'elles, sans avoir à insister, qu'elles tiennent au courant, expliquent et rassurent les riverains des deux sites sur les dispositifs et l'encadrement, dès lors que leurs projets seront formalisés. Les services communaux sont à leur disposition pour les aider à l'organisation de ces rencontres.

Ainsi, La Seyne saura continuer à être ce qu'elle a toujours été. Une terre fraternelle.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 05:03

Ce serait mentir d'indiquer que ça n'a pas été un dilemme. Mais un très bref dilemme, aussitôt posé, aussitôt effacé. Bien sûr, même le plus modeste doit toujours ressentir quelque fierté à recevoir une invitation du Président de la République, en l'occurrence à assister à la cérémonie du 14 juillet sur les Champs-Élysées. Et puis le spectacle en vaut sûrement la peine.

Mais je n'ai pas hésité une seconde. C'est avec les miens, notre fougueuse et attachante population seynoise, qu'est ma place, indiscutablement.

 

NULLE IRRÉVÉRENCE : MA PLACE EST JUSTE AVEC LES MIENS

Le Président de la République – du moins son cabinet – le comprendra : mon choix n'est en rien une manifestation de dénigrement ni d'irrespect – je mesure au contraire à sa juste valeur l'honneur fait aux communes abritant des quartiers populaires fragilisés en conviant à la Fête Nationale le président de « Ville & Banlieue », leur association nationale, que je suis –, mais c'est au cœur du défilé et devant le monument aux morts de La Seyne que je me dois d'être ce samedi.

Ce sera comme chaque année un moment solennel de rassemblement populaire autour des valeurs de notre belle République, traduisant localement notre volonté durable et partagée d'unité nationale. Ce sera également, comme d'habitude, avec la présence d'un détachement des forces de la défense, le rappel du lien indéfectible qui unit nos armées et notre peuple.

 

JE COMPTE SUR NOTRE POPULATION

C'est pourquoi, au-delà des élus, des représentants des associations patriotiques, d'anciens combattants, de résistants, de déportés, de victimes des guerres, de leurs porte-drapeaux, des marins, des soldats, des forces de sécurité et de sûreté, des corps constitués seynois et associations locales, je formule le souhait que notre population, et notamment sa jeunesse, de tous nos quartiers, prenne part en nombre à nos cérémonies qui débuteront à 10 heures, à la Porte de la Rotonde, à l'entrée du Parc de la Navale.

 

QUEL 14 JUILLET ? CELUI DE 1789, OU CELUI DE 1790, OU LES DEUX ?

J'ai tenu à expliquer au Chef de l'État la raison pour laquelle je me dois de demeurer à La Seyne et me résigner à décliner son invitation, dans un courrier où j'évoque le sens que la représentation nationale a voulu donner à cette commémoration annuelle, en instaurant en 1880 le 14 juillet comme jour de Fête Nationale.

Et notamment combien il demeure important pour le maire que je suis de relayer le message fraternel d'unité auprès de mes concitoyens. Et de nos vacanciers aussi, bien sûr, qui auront, je l'espère, profité nombreux des festivités de la veille, le vendredi 13 juillet de 18 heures à minuit passée, dans le cadre de l'événement « La Navale enchantée » !

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous Devoir de mémoire
11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 06:21

Les Seynois sont attachés à leur ancien Office public municipal d'HLM de La Seyne, qui est devenu en 2009, de par la loi, l'Etablissement public industriel et commercial Terres du Sud Habitat (TSH), et qui est rattaché depuis 2017, également de par la loi, à la métropole Toulon Provence Méditerranée.

 

Il offre à environ 5000 familles la possibilité d'être locataires d'un logement social, avec des loyers très abordables par rapport à bien d'autres bailleurs sociaux. 

 

Pour autant, victimes de politiques économiques nationales, européennes et mondiales, de la cherté des loyers de l'immobilier privé dans notre région, des circonstances de la vie, plusieurs milliers d'autres foyers de notre territoire aspirent à accéder à un logement social. Il faut pouvoir en construire ou acquérir sur l'ensemble des communes du territoire métropolitain. La Seyne elle-même n'est pas exempte de reproche ; avec ses 19,6% de logements sociaux, elle est « hors-la-loi » fixant à 25% leur pourcentage obligatoire, et doit s'acquitter d'une « amende » auprès de l'État.

 

PRÉVENIR L'EXPULSION EN ACCOMPAGNANT LES PLUS EN DIFFICULTÉ 

 

Parmi les locataires de TSH, beaucoup souffrent plus que d'autres de la dureté de la vie dans un contexte de libéralisation mondiale. Le taux de pauvreté de La Seyne approche le double de celui des communes voisines.

 

Plus de 700 des 5000 familles de locataires de TSH sont durablement ou conjoncturellement à la peine pour s'acquitter de leurs loyers et charges locatives. C'est pourquoi TSH a mis en place depuis des années un dispositif d'accompagnement et de conseil en économie familiale et sociale visant à prévenir les démarches contentieuses que la loi l'obligerait à engager envers ces locataires en lourde difficulté. Il convient de louer le travail précieux des agents spécialisés de TSH qui remplissent cette difficile mission.

 

Il reste que, pour une infime part de ces locataires, de l'ordre d'une douzaine par an, malgré des plans successifs d'apurement de dettes locatives, pour certains datant de deux décennies, voire d'effacement dans le cadre des dispositions mise en place par l'État, la difficulté est telle que, avec déchirement, la direction de TSH se voit contrainte d'appliquer la loi, c'est-à-dire se résoudre à solliciter un juge pour obtenir – ou pas – une décision d'expulsion, qui n'est mise en œuvre qu'après saisine du préfet, lequel commande une enquête sociale avant d'accorder le recours à la puissance publique pour y procéder.

 

GARANTIR LE DROIT AU LOGEMENT

 

Dans tous les cas de ces situations dramatiques, parce que la loi stipule fort heureusement que le logement est un droit opposable, tout doit être mis en œuvre par les services de l'État, compétents en ce domaine, avec les services sociaux départementaux, avec la commune, avec TSH lui-même, et autant que possible avec les associations de solidarité, pour qu'une solution de relogement soit trouvée, le plus concomitamment à l'expulsion possible. À ce jour, la puissance publique n'a jamais failli à cette mission.

 

Attachés aux valeurs républicaines de Fraternité, nous préfèrerions tous, naturellement, que, fût-ce pour une seule famille tous les cent ans, ni TSH, ni quelque autre bailleur social, ni quelque propriétaire privé, ne soient contraints à de telles extrémités. C'est pourquoi, dès 2009, j'ai signé un arrêté municipal "anti-expulsions" pour protéger les "personnes de bonne foi", lequel a, bien entendu, été jugé illégal, mais a symboliquement fixé la philosophie de l'action publique locale. C'est celle qui guide les représentants de la commune, élus locaux ou citoyens volontaires, dans les instances de TSH, et que la direction de l'office intègre à la finalité de son action.

 

ASSUMER LES DEVOIRS QUE FIXE LA LOI RÉPUBLICAINE

 

Au nom de l'autre principe républicain qu'est l'Égalité, il ne s'agit pas pour autant de fermer les yeux sur les squatteurs de logements et les personnes qui, alors qu'il est attesté par l'administration, voire la justice, qu'elles pourraient régler leur dû locatif, optent délibérément et durablement pour ne pas le faire. Ce sont des situations, heureusement fort rares, qui légitiment des mesures pénibles mais nécessaires car justes. Mon arrêté "anti-expulsions" de 2009, soutenu par l'ensemble de la majorité municipale, l'indique explicitement.

 

Je salue le difficile travail des élus, des administrateurs de TSH, qu'ils représentent la métropole, la commune ou d'autres institutions, qui sont tous bénévoles, les associations de locataires et celles qui font œuvre de solidarité, et les invite à continuer à concevoir et améliorer ensemble, et avec la direction et les agents de TSH, chacun à sa place, les modalités de prévention des situations extrêmes qui peuvent conduire à des incompréhensions ou des tensions. Tous, sans exception, ont toute ma confiance a priori.

 

OBTENIR LA SOLIDARITÉ NATIONALE

 

La Seyne ne saurait se situer dans la logique de ceux qui ont dit que « le droit au logement opposable, c'est une très belle idée, sauf que c'est très dangereux pour notre pays », ajoutant que « ça va faire glisser la société française vers une société de la dépense publique » et se demandant « qui va payer ? », ou, pire, que « le droit au logement opposable, c'est une violation très directe du droit de la propriété ».

 

Si mobilisation il doit y avoir, il me semble que ce n'est pas forcément le plus approprié de définir comme cible première ceux qui s'efforcent de faire vivre au mieux et pérenniser le service solidaire d'un office public de l'habitat, et qu'il serait pertinent de faire nôtre, à La Seyne, l'esprit qui a guidé un ancien vice-président de la Région Île-de-France, indiquant en 2007, à propos du logement opposable, et craignant à juste titre que l'effort à accomplir repose principalement sur les collectivités locales, qu'elles « ne [sont] prêtes à accepter cette nouvelle compétence que si l'État transfère tous les moyens financiers correspondants. »

 

Dix années ont passé. On voit ce qu'il en est. Il y a là, me semble-t-il, matière à mobilisation partagée.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
20 mai 2018 7 20 /05 /mai /2018 18:06

Dans deux jours, le Président de la République devrait rendre son verdict après avoir analysé les préconisations que plusieurs centaines de personnes, élus, acteurs sociaux, culturels, économiques, associatifs, tous enrichis de l'expertise qu'ils se sont construite dans les quartiers populaires urbains si fragiles de leurs communes, ont passé six mois à concevoir.

Comme moi, des dizaines de maires, de tout le pays, de toutes opinions politiques, se sont investis avec détermination pour répondre à la sollicitation du Président, le 14 novembre dernier, de « co-construire » la relance de la redynamisation de nos grands ensembles d'HLM et nos centres anciens dégradés, en panne, faute de moyens publics, depuis quatre ans.

 

LA SEYNE, COMME 900 AUTRES COMMUNES, À LA CROISÉE DES CHEMINS

Rénovation urbaine, mobilités, éducation, culture, sport, formation professionnelle, apprentissage, entreprises et commerces dans les quartiers, orientation vers l'emploi, économie sociale et solidaire, lutte contre les discriminations, santé, prévention, tranquillité publique, sécurité, justice, place des femmes dans les quartiers, image des sites urbains, soutiens aux communes, aux associations, nous avons tout balayé, analysé, et ouvert des pistes réalistes, peu coûteuses comparées aux 26 milliards de crédits d'impôts obtenus sans contrepartie par les très grandes entreprises du CAC 40.

À La Seyne, plus tant pour notre quartier Berthe qui a bénéficié d'une heureuse attention de l'État, mais surtout désormais pour notre centre-ville en déshérence qui patiente depuis des années, et par voie de conséquence pour tous nos quartiers, nous sommes à la croisée des chemins. Comme 1500 autres sites dans 900 communes de France.

La petite vidéo ci-dessous, donnant la parole à des habitants de Grigny, la commune la plus pauvre de France, situe l'enjeu.

C'est maintenant au Président d'indiquer son choix. Ou bien celui de permettre de vivre en grand la République et créer les conditions d'une belle réconciliation nationale. Ou bien celui du risque d'un chaos majeur pouvant résulter d'un abandon durable de 5 millions de nos concitoyens...

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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 19:46

Ce qui s'est passé aujourd'hui à Paris est à marquer d'une pierre blanche. L'Association des maires de France (AMF) a décidé de joindre sa voix à la nôtre pour réclamer, de façon explicite, au Président de la République qu'il ouvre la « saison 2 » de la rénovation urbaine et de l'accompagnement social des 5 millions d'habitants des quartiers populaires urbains en détresse.

Par la voix de François Baroin, maire (LR) de Troyes, président de l'AMF, ce sont les 35.000 communes du pays, qu'elles soient urbaines ou rurales, montagnardes ou littorales, métropolitaines ou ultramarines, animées par des équipes de droite, du centre ou de gauche, qui ont exprimé fortement l'absolue nécessité qu'aucun site de la Nation ne demeure abandonné par la République. Et pourtant, l'immense majorité des communes françaises ne compte pas au nombre des 900 qui abritent sur leurs sols des ensembles d'habitat social en déshérence ou des centres anciens dégradés !

 

FRATERNELLE SOLIDARITÉ DES 35.000 COMMUNES AVEC LES PLUS EN DIFFICULTÉ

Belle et chaleureuse solidarité républicaine qui s'inscrit dans la lignée des grands moments d'unité nationale ! Car chacun sait bien que, s'il doit y avoir renfort de moyens de la Nation en direction de certains pour que vive l'Égalité, c'est toujours un peu au détriment de tous.

Il aura fallu que, avec mes collègues édiles de l'Association des maires "Ville & Banlieue" de France, et avec l'équipe de 200 volontaires qui avons pendant des mois, autour de Jean-Louis Borloo, contribué à l'élaboration des préconisations récemment remises au Premier Ministre, nous fassions preuve de patiente force de conviction pour parvenir à la tenue du rendez-vous de ce jeudi, à l'issue duquel nous avons publié un communiqué commun à l'AMF, à France Urbaine, l'association des intercommunalités, et à notre "petite" association Ville & Banlieue, en forme d'adresse forte au Président de la République. On peut le lire ci-dessous.

 

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE PEUT PAS RESTER SOURD

Il reste au Président de la République et au Gouvernement, dans moins d'une semaine, à exprimer leur décision. Ce devrait être fait à l'Élysée le 22 mai. D'ici quelques jours, nous saurons...

Quelle que soit l'orientation que le Président retiendra, je veux aussi saluer les conseils municipaux de toutes ces communes qui, comme La Seyne, ont dans tout le pays voté des motions et vœux pour réclamer l'indispensable relance de la « politique de la ville », quasiment au point mort depuis quatre ans, hormis les programmes qui se terminent, et une bienveillance budgétaire et financière de l'État pour nos communes en lourde difficulté. Quelles que soient les orientations politiques de leurs maires, tous les conseils municipaux l'ont fait à l'unanimité.

Tous, sauf... celui de La Seyne. Et c'est bien triste que nous nous soyons hélas ainsi singularisés...

 

 

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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 20:20

Si l'annonce de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, donc en charge des quartiers urbains prioritaires parce que fragiles, se confirme, le Président de la République devrait, le 22 mai prochain, annoncer la suite qu'il compte réserver aux propositions qu'il a demandé à Jean-Louis Borloo, ancien ministre de centre-droit, de lui formuler pour ouvrir une sorte de « saison 2 » de la rénovation urbaine et de l'accompagnement social des habitants des  grands ensembles d'habitat social et des centres-villes dégradés.

La Seyne est impatiente. Après la réussite incontestée du programme de rénovation du quartier Berthe, cité nationalement en exemple, son centre-ville, dont on connaît les difficultés, a été classé « quartier prioritaire » par l'État il y a quatre ans.

Depuis, plus rien. Si ce n'est des études et diagnostics. Mais pas de moyens financiers pour entreprendre des opérations. Tous les sites de France semblables à nos quartiers seynois sont dans l'expectative. Beaucoup d'espoirs résident donc dans le fameux « plan Borloo » qu'un petit film expose brièvement ci-dessous.

Celui-ci ne constitue certes pas une panacée universelle. Comme moi, les maires des communes populaires y voient beaucoup de pistes intéressantes, et relèvent aussi quelques voies qui leur semblent de moindre intérêt. Ils formulent notamment, dans une déclaration, trois vœux, pour soutenir leurs communes, pour dynamiser la rénovation urbaine et pour agir pour l'accès à l'emploi. En tout état de cause, il y a urgence à sortir du néant de perspectives et surtout de moyens.

La balle est dans le camp du Président de la République.

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12 mai 2018 6 12 /05 /mai /2018 15:58

Merci aux responsables des groupes composant la majorité municipale de La Seyne qui, dans un communiqué commun, ont tenu à la fois à rappeler la tradition d'ouverture et d'accueil de La Seyne envers les malheureux devant fuir les coins de la planète où leurs vies sont en jeu, quelles qu'en soient les raisons, et à remettre les choses en place après une déclaration ubuesque d'une élue d'opposition qui, manifestement, n'a pas suivi le déroulement des faits depuis l'annonce d'une probable installation d'un centre d'accueil de mineurs isolés dans l'infrastructure militaire du Fort Saint-Elme...

 

Voici donc le message qu'ils m'ont fait parvenir après l'avoir adressé à la presse, dans lequel je me suis autorisé à insérer le lien vers un article de ce blog auquel ils font référence... 

 

 

« Déplorant la perspective possible d'un accueil de jeunes migrants au Fort Saint-Elme, certains de nos collègues élus minoritaires du conseil municipal semblent ignorer que la loi française fait obligation à l'État de mettre à l'abri tout mineur isolé, qu'il soit migrant ou pas.

 

« Ni la commune, ni la métropole, n'ont donc leur mot à dire, d'autant moins que le Fort Saint-Elme est un domaine national du ministère des Armées et qu'il lui appartient d'en définir l'usage.

 

« Nous tenons toutefois à saluer l'initiative courtoise du préfet du Var et du préfet maritime de Méditerranée, qui, connaissant le projet d'une acquisition de la propriété par le Conservatoire National du Littoral en coopération avec la métropole et les communes de La Seyne et Saint-Mandrier, leur ont fait part de l'intention de confier le site à la fondation catholique des Apprentis d'Auteuil pour la prise en charge d'une trentaine de mineurs migrants.

 

« Dans la lignée de la tradition d'accueil des Seynois qui, depuis le début du XIXe siècle, ont toujours ouvert leurs cœurs et les portes de leur commune à des étrangers fuyant tantôt la famine, tantôt la guerre, tantôt les massacres politiques, le maire de La Seyne, en approuvant cette initiative humanitaire, s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, de toutes sensibilités politiques, hormis peut-être le sinistre collaborateur Galissard, installé en 1941 par le gouvernement de Vichy, mais y compris ceux nommés par le pourtant funeste Napoléon III.

 

« Et il convient de s'élever en faux contre une assertion inepte et totalement mensongère d'une élue locale d'opposition, car le maire a donné publiquement toutes informations sur le sujet un jour après qu'elles lui ont été communiquées par la préfecture, via son blog et les réseaux sociaux, et le conseil municipal, fidèle à sa pratique démocratique, a eu un débat public sur la question, lors de la toute première séance qui s'est tenue une semaine après la sollicitation de l'État, moment d'échange auquel cette élue n'a certes pas cru devoir être présente.

 

« Faire de la basse politique politicienne sur un sujet aussi douloureux ne grandit pas ceux qui s'y emploient. »

 

Ce message est signé de mes collègues responsables des six groupes composant notre équipe municipale : Olivier Andrau (PS), Claude Astore (MRSL), Christian Barlo (PCF),  Makki Boutekka (MRC), Denise Reverdito (EELV), Joëlle Arnal (NPA) et Eric Marro (DVG)

 

(J'ai chipé l'image illustrant cet article sur un site du Secours Catholique. Je peux la retirer sur demande, bien sûr.)

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 16:05

S'il est un indicateur de la pertinence d'un heureux investissement, c'est bien la présence à son inauguration des plus importants acteurs de l'économie métropolitaine.

De Jacques Bianchi, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Var, accompagné de ses principaux cadres, à Michel Cresp, président de l'Association pour le développement des entreprises de Toulon ouest (ADETO), qui regroupe quelques 1.500 chefs d'entreprises, en passant par les opérateurs de l'hôtellerie, du casino de jeux, de l'industrie, des technologies, du commerce et des services, tous ont répondu ce vendredi à l'invitation de MM. Negri et Orfeo, responsables du Groupe Electrika, déjà gestionnaire technique du Parc d'Exposition d'Avignon, du Parc Chanot à Marseille, ou du Parc Acropolis de Nice, et de sa filiale commerciale Azur Organisation, et désormais de notre Esplanade Marine.

 

CONTINUITÉ RÉPUBLICAINE ET COOPÉRATION UTILE PUBLIC-PRIVÉ

Il aura fallu quinze longues années pour que le projet se concrétise, le temps nécessaire à ce que des investisseurs mesurent le potentiel de l'ouest toulonnais, et particulièrement des espaces à vocation économique seynois, et considèrent viable un projet de réalisation d'un parc d'expositions, de salons, et d'événementiel culturel et de loisirs. C'est désormais chose faite, à l'initiative d'Anthony Civettini, notre adjoint en charge du développement économique, qui aura brillamment promu le site de notre Esplanade Marine auprès des plus grandes et reconnues sociétés spécialisées dans le domaine.

C'est donc maintenant une réalité tangible et durable, grâce à la conjugaison de la volonté municipale de s'inscrire dans la continuité républicaine d'un projet imaginé en 2003 par mon prédécesseur Arthur Paecht, et de la dynamique de nos zones d'activités économiques, depuis Les Playes jusqu'au site des chantiers navals, en passant par le Technopôle de la Mer et nos sites littoraux.

 

UN IMPACT BÉNÉFIQUE ATTENDU POUR NOTRE CENTRE HISTORIQUE

Au-delà de l'atout promotionnel de notre territoire dont les entrepreneurs des communes, de Bandol à La Seyne, m'a-t-on dit sur place, attendaient un tel espace, le vœu que je forme est que les événements qui s'y dérouleront produisent, par leur fréquentation, un effet induit sur la vie du cœur ancien de notre ville, pour peu que les commerçants, notamment de bouche, sachent en tirer parti.

Tous les moyens sont bons, en effet, dans l'attente oppressante de l'obtention de moyens significatifs qui sont promis par l'État, à l'instar de ceux dont nous avons bénéficié pour Berthe, pour que notre centre-ville, classé depuis quatre ans comme Quartier prioritaire au titre de la politique de la ville (QPV), mais pour lequel nous ne voyons toujours venir aucune aide concrète, amortisse un peu le choc de sa dégradation constante.

On me dira que c'est le cas de tous les centres anciens. En témoignent ceux de Brignoles et Draguignan, seuls jugés ultra-dégradés dans notre département par le ministère de la Cohésion des territoires, de même que les chiffres préfectoraux mettant en évidence que, tandis que 29% des cellules commerciales du centre seynois sont vacantes, il y en a presque autant — 25% — dans le centre de Toulon, malgré son classement en zone franche défiscalisée et douze années de rénovation urbaine...

 

L'HARMONIE ENTRE DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE ET QUALITÉ DE VILLE

D'où la nécessité de saisir tous les leviers à portée de notre main ! La création d'un pôle événementiel en est un. Même si, hélas, certains acquéreurs de logements dans le secteur des anciennes menuiserie, cantine et clinique de nos chantiers navals, s'estiment grugés par des publicités de constructeurs de résidences qui, selon eux, leur auraient tu que leur vue sur mer allait être un peu contrariée par les équipements prévus pour l'activité économique, sociale et culturelle qui, pourtant, apparaissent bien, ainsi qu'en atteste l'image ci-contre (qui s'agrandit en cliquant dessus), sur les plans d'aménagement du site depuis... 2003. Bien avant que je ne sois maire...

Gérer, c'est faire des choix. Notre équipe fait toujours celui de la conjugaison harmonieuse, autant que faire se peut, entre la dynamisation du territoire, facteur d'emploi, et le bien-être des résidents. À quoi servirait un beau panorama sur notre Rade à des Seynois sans travail ?...

Que les habitants riverains se rassurent toutefois : les opérateurs économiques sont à notre écoute, et, à notre demande, des plantations vont être installées et les structures vont être modifiées, avec le remplacement des "murs" de toile opaque par de grandes baies vitrées.

Si on n'a pas d'arrière-pensées, entre gens de bons sens, on peut toujours s'arranger...

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