Il serait intellectuellement malhonnête de ne pas reconnaître l'écoute attentive dont à fait preuve pendant près d'une heure M. Philippe lors de l'audience qu'il m'a accordée ce mardi.
Il a en retour ouvert des pistes répondant, au moins pour partie, aux demandes que je formule depuis des mois pour tenter d'enrayer et éradiquer la délinquance criminelle qui s'installe depuis deux ans dans les quartiers populaires urbains de la Seyne et de la métropole toulonnaise.
Je ne reviens certes pas de Paris avec dans mon cartable quelques dizaines de policiers, d'éducateurs de rue, d'enseignants, de caméras, de moyens logistiques, ou le chéquier d'un compte en banque bien garni permettant de redynamiser les services communaux et les associations faisant œuvre de prévention ou d'engager une nouvelle phase de démolitions d'immeubles où s'enkystent les trafics.
DES PISTES À TRADUIRE EN FAITS CONCRETS
Mais, sauf à ce que le Normand qu'est le Premier Ministre et le Provençal que je suis ne donnions pas les mêmes sens aux mots de la langue commune de notre République dans laquelle s'est déroulé notre échange, je peux rapporter son intention de répondre aux besoins de ressources humaines supplémentaires pour la police, de vidéosurveillance, de médiation urbaine, de prévention par l'éducation, et d'une sorte de « saison supplémentaire » de la rénovation urbaine, permettant de mener à bien des opérations telles que, par exemple, la démolition de la fameuse « tour du Gère » où le trafic violent est gravement ancré.
Plus vite on passera de l'intention aux actes, et mieux ce sera. Je pense qu'il en mesure avec moi l'urgence.
UN ÉCHANGE RÉPUBLICAIN AUTOUR D'INQUIÉTUDES PARTAGÉES
Je dois également me réjouir d'avoir trouvé en la personne du Chef du Gouvernement un interlocuteur aux idées politiques à l'opposé des miennes mais qui partage avec moi, comme avec bien des démocrates républicains, la même analyse que l'insécurité et l'angoisse des habitants ne peut que nourrir le sentiment d'un abandon de la puissance publique susceptible de constituer un terreau fertile pour tous les obscurantismes religieux et politiques qui guettent nos territoires.
C'est l'intérêt de tous les habitants du « Grand Toulon », et pas seulement ceux des sites fragiles, que, lorsque c'est nécessaire et sans se la jouer « ni – ni », soient dépassés les clivages afin que se conjuguent les efforts pour que la situation de nos quartiers fragiles se normalise, des centres anciens de nos deux plus grandes communes jusqu'à nos grands ensembles d'habitat social et d'importantes copropriétés dégradées.
Les interviews que j'ai données aux deux titres de notre presse locale, Var-matin et La Marseillaise, que je m'autorise à reproduire ci-dessous, apporteront aux lecteurs de ce blog d'autres précisions sur l'audience qui m'a été accordée (cliquez sur les images pour les agrandir).