
Quand on est maire d'une ville où vivent les habitants les plus au-dessous du seuil de pauvreté du département, on ne crache pas sur la moindre mesure proposée pour atténuer la misère. Mais, franchement, on est loin du compte avec le « plan pauvreté » présenté ce jeudi par le Président de la République.
Je ne peux pas m'empêcher de comparer les moyens annoncés pour ce « plan pauvreté » à ceux décidés pour ce qu'on pourrait appeler le « plan richesse » que le Gouvernement s'est bien gardé de vanter...
8 MILLIARDS POUR LES PAUVRES, 25 MILLIARDS POUR LES RICHES...
Sur quatre ans, ce seront donc 8 milliards d'euros pour les pauvres. C'est toujours ça. Mais je rappelle le cadeau de 16 milliards offerts à ceux qui payaient l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) du calcul duquel est désormais exclu le capital financier, et celui de presque 9 milliards qu'on a fait avec le « prélèvement forfaitaire unique » fixant à 30% l'impôt sur les revenus du capital alors que, auparavant, plus ceux-ci étaient importants, plus le taux croissait, pouvant atteindre 60% pour les gens les plus fortunés.
Comme le relève l’Observatoire des inégalités, organisme indépendant : « 2 milliards d’euros par an pour 9 millions de pauvres, 3 milliards par an pour 300 000 assujettis à l’ISF. La France fait des choix. »
C'est vrai que 8 milliards sur 4 ans, ça représente 61 centimes par personne pauvre par jour. Le Président de la République sera enfin rassuré : le social ne coûtera plus un « pognon de dingue »...
A LA SEYNE, BEAUCOUP DE MESURES DU PLAN SONT DÉJÀ EN VIGUEUR
Mais acceptons de regarder le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide, et explorons les pistes que ce « plan pauvreté » pourrait ouvrir pour La Seyne. J'ai demandé aux services de voir comment l'État pourrait contribuer à atténuer pour la commune, son Centre communal d'action sociale, ou son Office public de l'habitat, le coût de quelques mesures de ce « plan pauvreté »... que nous appliquons déjà à La Seyne, comme le repas à la cantine à 1 euro pour les plus en difficulté, la mixité sociale dans les crèches, une assistante maternelle par classe au lieu d'une par école comme le stipule la loi, ou encore les dispositifs de prévention des expulsions locatives...