11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 06:32

http://cache2.allpostersimages.com/p/LRG/9/922/NCIX000Z/affiches/van-gogh-vincent-les-roulottes-campement-de-bohemiens-aux-environs-d-arles.jpgLes dizaines de caravanes installées sur le stade Léry sont parties ce dimanche. Je suis allé le jour même me rendre compte de l'état des lieux qui, à première vue, me semblaient propres et sans autre dégradation que le portail d'accès, mais j'ai attendu de connaître l'évaluation de nos services compétents pour tirer des conclusions sur la façon dont nous avons traité le problème. C'est chose faite : le directeur des sports a confirmé mon diagnostic de profane, notamment sur l'état de la pelouse.

Chaque situation est particulière, et je ne sais pas ce qu'il en serait avec d'autres familles que celles qui ont occupé nos installations sportives, mais je ne suis pas fâché d'avoir tenté de gérer la question avec dialogue, fermeté et contractualisation.

Nous ne sommes pas, comme certains me l'ont dit, au pays des "Bisounours", mais je me devais, en présence du médiateur désigné par la préfecture, d'expliquer aux occupants, dont j'ignorais s'ils étaient ou non de bonne foi, que l'occupation du stade allait priver d'activités des centaines de jeunes d'une commune où le sport est un facteur de lien social. Ce cadre posé, je ne pense pas avoir baissé la culotte en leur indiquant que la commune fait partie d'une agglomération qui n'est pas totalement en règle avec la loi sur l'accueil des gens du voyage et qu'un juge, saisi à des fins d'expulsion, ne manquerait pas de me le rappeler en rejetant ma requête.

 

AVOIR LA LOI POUR SOI N'AUTORISE PAS À DÉGRADER

Par contre, j'ai annoncé que le fait d'avoir la loi pour soi n'autorisait pas les dégradations de biens publics (ou privés, d'ailleurs). J'ai dit que je faisais relever les identités et immatriculations des véhicules, qu'un état des lieux contradictoire à l'arrivée et au départ allait être dressé, que des titres de recettes seront émis envers les occupants pour couvrir les frais d'éventuelles dégradations, et que j'accompagnais la plainte déposée par un fonctionnaire communal qui avait fait l'objet de violences - certes sans gravité - alors qu'il voulait s'opposer à l'intrusion.

Résultat : cette dernière plainte a été instruite, le coupable identifié, et le Parquet a fait son devoir ; les gens se sont prêtés aux relevés d'identité ; les états des lieux ont été dressés et la mairie va faire payer la réparation du portail d'accès. On s'en tire donc du moins mal possible.

 

MAIS LA COMPÉTENCE DU MAIRE S'ARRÊTE AUX TERRAINS PUBLICS DE LA COMMUNE

Mais cette situation a pu se traiter de cette manière parce que les gens du voyage se sont installés sur un terrain communal. Ce n'est pas le cas lorsqu'ils occupent un terrain privé, comme il y a peu à Balaguier, sur la friche industrielle propriété de l'entreprise CNIM, ou comme depuis près d'un mois aux Sablettes, sur le parking propriété du syndicat portuaire "Ports Toulon Provence", espaces sur lesquels, en tant que maire, je n'ai pas compétence.

Et certains, bien intentionnés, qui savent pourtant ce qu'il en est, attisent les braises auprès de nos concitoyens justement dérangés qui ne comprennent pas l'inaction de la puissance publique... en omettant d'ailleurs sciemment de rappeler que toutes les communes de l'aire toulonnaise connaissent pareilles mésaventures...

 

L'AGGLOMÉRATION TPM SUR LE POINT DE BOUCLER SON SCHÉMA D'ACCUEIL

En tout état de cause, je me réjouis que la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée avance bien vers sa mise en conformité avec le Schéma départemental d'accueil des gens du voyage. L'aire d'accueil de "La Millonne", pour les communes de l'Ouest de Toulon, a ouvert, et celle de "La Chaberte", pour les communes de l'Est, sera en service à la fin de l'année. Cela représente un investissement de 3 millions d'euros.

Sans attendre de l'acquérir définitivement, au prix de 400.000 euros, TPM a pris en location il y a tout juste une dizaine de jours, moyennant 1000 euros par mois, l'aire de grand passage située à La Crau et pouvant accueillir 120 caravanes, et a réalisé les aménagements nécessaires à l'adduction d'eau et la collecte des eaux usées.

 

APPEL À LA MANSUÉTUDE DE L'ÉTAT...

Nous sommes ainsi sur le point d'être en conformité avec la Loi. Ça me donne à penser que Monsieur le Préfet du Var pourrait peut-être faire preuve d'indulgence positive en reconnaissant nos efforts intercommunaux et en anticipant sur l'achèvement total du programme, fin 2013, et donc accepter dès à présent, dès lors que serait constatée une occupation illégale, de recourir, comme la Loi le permet, à la force publique aux fins d'expulsions...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 16:47

http://2.bp.blogspot.com/-lrRpxrEGyEg/UK8Pok6lNDI/AAAAAAAAEkQ/qi6-6-HZnOA/s1600/Collecte-banque-alimentaire-Web%5B1%5D.jpgSecours populaire, Secours catholique, Petits frères des pauvres, Restos du cœur, Confédération syndicale du cadre de vie, Espace solidarités, Compagnons d'Emmaüs, elles ont toutes répondu à notre invitation, ce mardi, ces associations solidaires qui œuvrent à La Seyne, pour que nous échangions nos points de vue sur la situation délicate que rencontrent de plus en plus de nos concitoyens, avec cette crise économique qui n'en finit plus.

L'équipe du service communal des solidarités, avec notre adjointe Solange Andrieu, était à mes côtés pour à la fois parfaire notre connaissance de leurs actions et pour évaluer avec elles comment, malgré la pauvreté des moyens de la commune, il nous serait possible d'améliorer notre accompagnement public de leurs engagements bénévoles et volontaires.

Et... surprise ! l'appui communal, que je jugeais trop modeste, est en fait, de leur propre avis, bien plus efficient que je ne l'imaginais. Si les subventions municipales allouées sont faibles, les responsables associatifs nous disent que les appuis logistiques, en moyens matériels et de communication notamment, permanents ou occasionnels, sont largement appréciés et celles des associations qui, agissant au-delà du territoire seynois, peuvent faire des comparaisons nous ont indiqué que, au regard de l'importance comparée des besoins locaux, la Ville est bien plus investie à leurs côtés que d'autres communes pourtant moins à la peine.

Notre modeste initiative a été appréciée, ne serait-ce qu'en ce qu'elle leur a permis de se découvrir ou mieux se connaître, pour mieux pouvoir mutualiser des ressources et des savoir-faire, échanger des expériences, éviter les doublons d'actions, mieux cibler les publics. De la part de la commune, ce qui est attendu, c'est, bien sûr, la poursuite des appuis qu'elle leur apporte, mais surtout plus de communication sur les actions qu'elles conduisent, non pas tant pour les promouvoir orgueilleusement, mais plutôt pour inciter ceux de nos concitoyens qui pourraient consacrer un peu de leur temps à s'investir au sein de leurs équipes.

Et rendez-vous est pris, trois ou quatre fois l'an, pour pareille retrouvaille. Un petit temps de pause régulier pour améliorer la solidarité entre... institutions solidaires.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 22:28

http://www.fragil.org/IMG/jpg/img_femmesdanslacite.jpgIl y avait foule à la Bourse du Travail de La Seyne, ce lundi, à l'occasion du lancement des événements qui doivent marquer le vingtième anniversaire de "Femmes dans la cité", cette association qui, sans relâche, crée les conditions de l'accueil et de l'intégration de toutes (et de tous, aussi, tout de même) sur le territoire de notre République.

Installée au Floréal, au quartier Berthe, elle développe depuis deux décennies des activités qui permettent le vivre ensemble, qui élèvent les consciences, qui donnent les clefs de la maîtrise de la langue, qui suscitent l'éveil à la culture. Qui, en bref, font œuvre d'éducation populaire républicaine.

Et je me suis plu à relever, dans le propos que j'ai été invité à prononcer, combien les couleurs multiples des œuvres picturales exposées de ces femmes de toutes origines que leurs destinées ont conduites à La Seyne sont à l'image de la si riche diversité qui s'est construite, souvent dans la douleur du rejet du "nouvel arrivant", avec les vagues d'immigrations qui se sont succédé chez nous depuis le XIXè siècle, pour apporter la main d'œuvre dont avaient besoin les chantiers navals.

Et j'ai aussi noté dans mon intervention que la localisation de ce moment intense de fête anniversaire n'était peut-être pas totalement neutre. C'est en effet dans la Bourse du Travail que, pendant des décennies à compter du dernier quart des années 1900, des ouvriers et techniciens eux-mêmes, instruits de leur implication syndicale, impliqués dans ce qui allait devenir le "comité d'entreprise" des Forges et chantiers de la Méditerranée, ont donné des cours d'alphabétisation à leurs frères ouvriers illettrés, ont permis l'épanouissement et la révélation de talents de travailleurs par des leçons de Beaux-Arts, d'échanges littéraires, de choeurs harmonieux, et ont créé les conditions de l'activité collective solidaire des rares temps libres de ces dures époques.

Longue vie encore, tant il en est besoin, à "Femmes dans la cité", et tous mes encouragements à ces femmes (et quelques hommes) qui s'y investissent dans un bel élan de bénévolat et de volontariat.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 05:31

http://lafermedekermelin.free.fr/photos/upload/2011/06/15/20110615114145-6ee7b5a1.jpgJe ne pouvais imaginer, en évoquant il y a quelques jours la question de l'accueil des gens du voyage sur les communes de l'agglomération toulonnaise, que nous allions être confrontés ce dimanche à des "travaux pratiques" dont nous nous serions bien passés. Des dizaines de caravanes ont en effet investi les stades de rugby de Léry à La Seyne et Fernand Sastre à Six-Fours. Et voilà deux maires de l'ouest Var une nouvelle fois confrontés à des situations complexes, comme chaque année en cette période de mai.

Pour le maire de Six-Fours comme pour moi-même, l'exercice est en effet chaque fois un véritable numéro d'équilibristes, car, malgré le fait que nous disposons d'une aire d'accueil intercommunale, l'absence d'aire de grand passage sur le territoire de Toulon Provence Méditerranée interdit toute expulsion ordonnée par la puissance publique. C'est la Loi.

Je me suis naturellement rendu sur place et, dans la limite de mes prérogatives, j'ai mis les choses au point avec nos visiteurs. Accompagnés par une association dûment reconnue qui les aide juridiquement, ils savent bien, en effet, que le Droit est avec eux ; ils viennent d'ailleurs d'obtenir un jugement condamnant une commune provençale à leur verser 500 euros d'astreinte quotidienne pour n'avoir pas réalisé d'espace pour leur accueil... et ils en sont à 21.000 euros...


DES DROITS ET DES DEVOIRS

Ceci étant, si je ne peux - et ne veux - que me soumettre à la Loi, j'ai précisé avec fermeté, en présence d'un médiateur mandaté par l'État, quelques points fondamentaux, car la Loi ne permet pas tout et n'importe quoi. La police municipale est ainsi chargée de relever les immatriculations des véhicules et identités ; un état des lieux contradictoire est dressé, incluant les dégradations déjà subies par les portails d'accès, et il est clairement entendu que la justice sera saisie en vue d'obtenir réparation du moindre dégât constaté au terme de leur séjour. La police nationale est, de son côté, chargée d'enquêter pour identifier les auteurs de faits dont a été victime un cadre municipal qui tentait de s'opposer à l'intrusion sur le stade ; une plainte est déposée et la Ville assure naturellement la protection juridique à ce fonctionnaire. Et, responsable de l'hygiène et de la sécurité sanitaire, j'ai exigé que les branchements électriques, l'adduction d'eau et le rejet des eaux usées soient réalisés conformément aux règles, et indiqué qu'un titre de recettes sera émis. J'ai enfin expliqué aux gens du voyage que des centaines d'enfants et de jeunes vont se voir privés de pratique sportive, ce qui est d'autant plus désolant dans une ville où le sport est un facteur majeur d'égalité et d'accès à la citoyenneté. Voilà ce qu'il en est, et qui, espérons-le, coupera court aux inepties que j'ai entendues et lues depuis hier, sur fond de propos racistes punissables.

 

LE TOURNOI DES PETITS RUGBYMEN AURA LIEU

Pour autant, alors que 600 petits rugbymen étaient attendus pour un grand tournoi national sur trois stades seynois dimanche prochain, cette situation sape les efforts et l'enthousiasme des personnels du service municipal des sports et des dizaines de bénévoles de notre club de rugby, l'Union sportive seynoise, qui vont devoir imaginer des solutions de rechange d'autant plus compliquées que, tandis que Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, répondait favorablement à ma demande d'utiliser le stade Fernand-Sastre en remplacement du complexe Léry, ce dernier était lui aussi l'objet d'une même intrusion ! Nos deux villes ont toutefois décidé de coopérer pour que cet événement sportif puisse se dérouler au mieux en mobilisant nos autres équipements et moyens de transports. À charge de revanche.

Mais il faudra surtout que toutes les villes de l'agglomération, et surtout celles situées l'Est qui, seules, disposent de grands espaces, coopèrent pour que le territoire de TPM soit enfin en conformité avec la Loi et que puisse enfin être imposée, éventuellement par voie de justice et, si nécessaire, avec l'appui de la force publique, l'installation des gens du voyage sur les terrains dévolus à leur accueil auxquels ils ont légalement droit. Il y a urgence.



> Dernière info : Finalement, les activités du tournoi de rugby des "Pitchouns" vont toutes pouvoir se dérouler sur d'autes équipements sportifs seynois. Merci de tout de même à la ville de Six-Fours d'avoir proposé son aide.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 03:48

http://www.tpm-agglo.fr/sites/new.tpm-agglo.fr/files/styles/highlight/public/ctimport/article/plhgensvoyage.jpg"C'est le chant des errants qui n'ont pas de frontière" (Pierre Cour, Les Gitans). "Mais ils s'en vont encore d'ici, les nomades" (Michelle Senlis, Jean Ferrat, Les nomades). "C'est toi qui as raison, gitan, y a plein d'horizons" (Daniel Guichard, Le gitan). "Ils surveillent leurs ferrailles, on ne se ressemble pas" (Francis Cabrel, Gitans). "Qu'ils soient de Roumanie, de Camargue ou d'ailleurs, qu'importe leur pays, l'amitié n'a pas d'heure" (Jean-Michel Leleu, Comme les gens du voyage).

Et on pourrait en rappeler bien d'autres, de ces airs de chez nous qui chantent les nomades. Et qui ont sûrement fait vibrer les âmes de ceux-là mêmes qui, aujourd'hui, nous demandent de les chasser.

La honte. La honte sur nous. Sur nous, fils de notre République qui prône l'égalité, la liberté et la fraternité. Je n'en peux plus d'entendre les appels, sans vergogne, à les bouter hors notre territoire. Car les gens du voyage ont des droits. Celui, entre autres, de se poser quelques temps sur un lopin de cette terre que nous avons en partage. C'est la loi de juillet 2000, notamment, faisant suite et précédant d'autres, relative à l'accueil des gens du voyage, qui en fixe les modalités. Qui nous impose de réaliser des aires d'accueil, des aires de grand passage pour les rassemblements d'importance à l'occasion des événements, essentiellement cultuels, la plupart chrétiens évangélistes, qui rassemblent de nombreuses familles nomades, et un schéma départemental pour organiser ces espaces.

 

NOS COMMUNES BIENTÔT EN RÈGLE AVEC LA LOI

Dans l'agglomération de Toulon Provence Méditerranée, nous nous mettons peu à peu en règle avec la loi. La commune de Six-Fours, pour elle-même et pour La Seyne, Saint-Mandrier et Ollioules, a fourni le terrain, à La Millonne, pour que soit réalisée une aire d'accueil pour une trentaine de caravanes, avec les équipements nécessaires, en service depuis l'été 2012.

L'Est de l'agglomération réalise en ce moment à La Garde une aire pour une quarantaine de caravanes. Et l'agglomération s'apprête à boucler son programme en étant sur le point de trouver les terrains et les budgets nécessaires, entre Hyères et La Crau, pour réaliser une aire de grand passage pour quelques deux cents familles.

 

ET, DANS L'ATTENTE, PRAGMATISME, FERMETÉ, RESPECT ET DROIT RÉPUBLICAIN

Alors, oui, il arrive, dans chacune de nos communes, que, dans la pâleur d'un matin ou d'un crépuscule, tel terrain, public ou privé, soit investi par des gens du voyage. Et, oui, à chaque fois, la police municipale et la police nationale discutent, constatent, et dressent procès-verbal. Et, oui, les cadres et agents des services techniques de nos communes interviennent, préviennent - parfois, sinon souvent, sans grand effet, il faut en convenir - des dangers d'un branchement électrique sauvage, réparent les dégats occasionnés par le découpage à la disqueuse d'un portique en profilé d'acier ou le raccordement illicite à un réseau d'eau d'incendie ou d'une propriété. Et, oui, nous, les élus, nous nous rendons sur place, et nous rappelons à la fois la Loi, les devoirs, et les bons usages, et nous accompagnons les propriétaires, publics ou privés, dans leurs démarches légitimes pour la préservation de leurs biens. Et, oui, la justice fait son travail.

Elle le fait dans le cadre du droit républicain. Dès lors que notre agglomération aura achevé la réalisation de ses obligations légales de terrains d'accueil - et elle s'emploie à y parvenir le plus vite possible -, le juge saisi ou le préfet pourront ordonner autre chose qu'un délai de quelques jours ou quelques semaines pour libérer les espaces occupés et imposer une installation sur un site dédié. Pour l'heure, tel n'est pas encore complètement le cas. Le pragmatisme doit nous guider.

 

Le peuple tsigane voyage en Europe depuis le Moyen-Âge, parfois bienvenu ainsi qu'en atteste le sauf-conduit délivré en 1423 par Sigismond, empereur romain et roi tchèque : "Protégez-les pour qu'ils puissent séjourner sans préjudice entre vos murs". Et il a traversé aussi des périodes terribles. Le chancelier allemand Helmut Kohl a ainsi reconnu en 1982 la réalité de ce qui est considéré comme un génocide sous le régime nazi. N'en rajoutons pas aujourd'hui avec des propos banalisés de rejet. Gérons les situations du moment. Acceptons l'autre et ses choix de vie. Et que l'autre et nous acceptions les droits et les devoirs qui fondent le socle républicain.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 07:50

http://us.cdn2.123rf.com/168nwm/verzh/verzh1203/verzh120300002/12497408-l-39-illustration-montre-un-vieil-homme-aux-cheveux-gris-avec-la-tenue-de-sport-dans-ses-mains-il-ti.jpg"Bien vieillir et vivre ensemble", c'est un label obtenu par La Seyne en 2011 pour son action en faveur de ceux qu'on appelle aujourd'hui les seniors. Peu nombreuses sont les communes à être ainsi labellisées ; dans le Var, avec La Garde et La Londe, nous ne sommes que trois. Bien sûr, ça récompense les efforts de Solange Andrieu et Danièle Dimo-Perez-Lopez, respectivement adjointe et conseillère municipale chargées de la solidarité, et de l'équipe du service qui, autour de la dynamique et inventive Françoise, se mobilise au quotidien pour que les choses avancent.

Ça valorise leur action, mais ça nous engage aussi. À poursuivre, à améliorer, à développer. Et au delà du seul service des solidarités, car la question est bien que nos anciens aient toute leur place dans la ville, et que toute la ville crée les conditions pour qu'il en soit ainsi. D'autant qu'ils sont - et c'est heureux - de plus en plus nombreux. 26% des Seynois ont plus de 60 ans et, dans moins de trente ans, c'est-à-dire demain, dans notre agglomération toulonnaise, ils seront près de 40%.

Et gérer, c'est s'occuper du présent et fonder les structures de l'avenir. Il nous faut tout à la fois anticiper et répondre à l'urgence. Et c'est bien tout le sens de ce que la ville fait avec nos personnes âgées elles-mêmes depuis 2009, et qui trouvera un premier aboutissement avec l'ouverture ce jour des "Assises des seniors", qui ne sont pas un gadget de communication mais un véritable point d'étape de réflexions menées en continu par et avec les premiers concernés depuis trois ans.

La puissance publique, notamment communale, va recueillir leurs avis utiles pour tracer ou conforter sa feuille de route. Ça concernera la mobilité, avec la nécessité d'adapter les transports et de sécuriser les déplacements. Ça interrogera sur l'aménagement et l'agencement urbains. Ça questionnera sur les services de proximité, l'offre commerciale, la "télésanté", les équipements de loisirs et d'activités physiques et sportives. Et ça posera les questions du maintien de la vie sociale et culturelle pour renforcer le lien de vie commune dans une démarche nécessairement intergénérationnelle.

Beaucoup est déjà fait. Mais il est toujours nécessaire de faire plus et mieux. On le leur doit bien.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 05:28

http://1.bp.blogspot.com/-CnTraHaVoDA/UXX39XAYMwI/AAAAAAAAUE8/glLsVAWkxKU/s1600/programmeMAI-CITOYEN1.jpgIl y a trois ans, peut-être plus par curiosité qu'autre chose, j'ai voulu, avec d'autres Seynois, me rendre sur le Plateau des Glières, en Haute-Savoie, pour le rassemblement des Citoyens résistants d'hier et d'aujourd'hui. Et j'en suis revenu aussi ébranlé que dopé (voir article ici). Pas seulement d'avoir pu échanger avec Stéphane Hessel qui avait lancé de là-haut, sur ce sauvage site montagnard où des résistants ont été assassinés par les nazis, son célèbre appel "Indignez-vous !". Mais également d'avoir côtoyé des milliers de personnes qui, si leurs capacités d'indignation avaient pu s'étioler, étaient reparties comme moi des hauteurs alpines avec une sacrée piqûre de rappel.

Concomitamment, l'idée avait germé d'organiser à La Seyne une petite manifestation dans le même esprit, que nous nous plaisions à appeler "Les Glières-sur-Mer". Ainsi, depuis trois ans, sur le Parc de la Navale, avant ou après les "vraies" Glières, une trentaine d'associations et de syndicats invitent à une journée autour d'un "pique-nique républicain pour les droits et la citoyenneté", avec l'appui logistique de la commune et financier de la Région.

Cette année, c'est ce dimanche 12 mai. J'y serai. Et j'invite ceux des Seynois et voisins qui n'ont rien perdu de leur capacité à s'indigner à nous rejoindre.

> Le programme EN CLIQUANT ICI ou sur l'image illustrant l'article.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 04:07

http://laseyne.info.free.fr/alaffiche/fete-sourire-2012-01.jpgSi les aménagements urbains adaptés aux personnes à mobilité réduite (PMR), sur lesquels j'ai posé ma réflexion dans un précédent article, représentent une part significative des efforts qu'une commune se doit d'accomplir pour être accessible à tous, ils ne sont pas les seuls.

 

LE LOGEMENT ADAPTÉ : UNE APPROCHE INTERCOMMUNALE

La question du logement, notamment, constitue aussi un sujet majeur. Si toutes les constructions neuves, dont les centaines de logements que construit notre office communal d'HLM "Terres du Sud Habitat", sont désormais réalisées de telle sorte qu'elles soient aisément adaptables aux situations de handicap, il est loin d'en être de même pour le bâti ancien, même celui datant de quelques dizaines d'années, et les contraintes techniques et financières rendent l'exercice difficile. À La Seyne, notre Opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH) permet d'obtenir des aides pour rénover et adapter les logements du centre ville. Mais la tâche est ardue et, sur 75 groupes de logements représentant près de 7000 appartements, seuls 2300 sont accessibles. C'est pourquoi la ville s'est engagée avec détermination dans une démarche intercommunale, au sein de l'agglomération TPM, pour une approche collective de prise en compte du handicap et du vieillissement, qui commence à porter quelques fruits.

 

ÉCOLE, LOISIRS, CULTURE, SPORT : ON S'ADAPTE ET ON ADAPTE

Mais des efforts significatifs sont aussi accomplis par les services communaux accueillant du public, qui adaptent leurs espaces, leurs fonctionnements, et se dotent de personnes-ressources d'accueil et d'accompagnement. La ville a ainsi pris le relais de l'État, qui s'est désengagé en 2011, pour assurer l'intégration des enfants handicapés dans les écoles et les accueils de loisirs ; mieux, de 11 enfants en 2009, on est passé à 23 en 2012, pour un coût de fonctionnement désormais entièrement assumé par la commune de 100.000 euros. L'accueil de loisirs municipal des jeunes et jeunes adultes handicapés qui avait été supprimé par nos prédécesseurs a été relancé à partir de l'Espace Accueil Jeunes des Sablettes.

En matière culturelle, les services communaux de la culture et de la santé ont créé un atelier de théâtre pour les personnes hospitalisées au service de psychiatrie de l'hôpital de La Seyne, tous les spectacles organisés par la ville sont désormais accessibles aux PMR, avec du personnel dédié, les bibliothèques acquièrent des livres-audio et des livres à gros caractères, des visites olfactives sont organisées au jardin du Fort de Balaguier en période estivale.

La pratique sportive et d'activités de plein air n'est pas oubliée. La première aire varoise de jeux d'enfants adaptée à tous les handicaps a été créée sur le Parc de la Navale. Le platelage et les fauteuils spéciaux d'accès à la plage de Saint-Elme a été entièrement renouvelé, le matériel permet l'accès à l'eau des tétraplégiques, et une douche spéciale a été installée. La plage de La Verne est désormais également équipée. Et l'ascenseur d'accès au handi-tennis de Barban, en panne depuis des années, a été réparé et remis en service.

 

RESTE L'EMPLOI... ET LE REGARD DES AUTRES

L'accès au travail et à l'emploi demeure une préoccupation d'autant plus grande en période de chômage. Bien sûr, la commune, en tant qu'employeur, est plus qu'en règle au regard du pourcentage d'emplois réservés aux travailleurs porteurs de handicaps, mais elle s'efforce aussi d'acheter des services à des établissements et services d'aide par le travail, qui sont des structures médico-sociales de travail protégé pour personnes handicapées ; c'est notamment le cas pour l'entretien des espaces verts des écoles ou des fournitures de repas.

Les choses avancent donc pour assurer aux personnes porteuses de handicaps la juste place que la République leur doit, comme citoyens à part entière. Mais il reste tant à faire. À commencer par faire évoluer, encore et toujours, les regards des personnes valides... La "fête du sourire", manifestation nationale déclinée dans chaque département, est organisée depuis trois années pour le Var à La Seyne. Ouverte aux valides et aux handicapés, stands, concerts et animations, organisés par l'association des paralysés de France avec nos services commuanux de l'enfance, de la culture, de l'événementiel et des sports, sont l'occasion, justement, de changer ces regards...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 04:47

http://i.graphicami.com/graphics/wp-content/uploads/2012/08/place-parking-con-non-handicape.jpgL'inauguration, la semaine dernière, de la gare de La Seyne, désormais entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR), l'évocation, également ces jours derniers, des 4,5 kilomètres de tracé seynois de la ligne de transport en commun en site propre, dont tous les arrêts sont adaptés aux personnes en fauteuil roulant, et, surtout, la publication du rapport remis récemment au Premier ministre par une sénatrice, relevant que l'objectif légal fixé il y a dix ans à 2015 pour terminer les aménagements permettant aux handicapés d'accéder aux lieux publics ne sera pas atteint en France, loin de là, m'amènent à faire le point de l'action communale en ce domaine.

Il n'y aura pas de miracle. La Seyne ne sera pas plus au rendez-vous de 2015 que l'ensemble du pays. Pourtant la présidente de la délégation varoise de l'Association des paralysés de France a récemment relevé les efforts de notre ville, parmi les plus engagées dans l'atteinte de l'objectif. C'est en tous cas ce qu'il ressort d'un article récemment publié par le quotidien "La Marseillaise".

 

VOIRIES, STATIONNEMENT, PASSAGES PIÉTONS, ARRÊTS DE BUS...

Avec les associations spécialisées, les élus, Isabelle Renier, chargée du handicap, Claude Astore, chargé des infrastructures, et Marie Viazzi, chargée des voiries, nos fonctionnaires, mobilisés par Gilles, cadre spécialement dédié à la question du handicap, 138 points de voiries ont été recensés comme devant faire l'objet d'aménagements particuliers, dans le centre ville et sur le secteur Les Sablettes - Mar Vivo. Les passages protégés sont mis aux normes avec une bande de guidage. 45 figurines sonores et 20 télécommandes ont été mises en place. 17 passages traversants ont été améliorés ou créés. Toutes les aires de stationnmenent ont été retracées et une vingtaine ont été rajoutées. Chaque année, de deux à quatre nouveaux arrêts de bus sont mis aux normes. Tous les réaménagements ou créations de voies intègrent la dimension "handicap", comme ça a été le cas à la place Kennedy en centre ville, ou à Berthe, où presque toutes les voies font l'objet de rénovations et sont donc mises en conformité.

 

... ET SERVICES ET LIEUX PUBLICS

L'accessibilité aux lieux publics est également traitée. Ainsi, depuis les dernières élections, tous les bureaux de vote sont accessibles aux PMR. Dans tous les quartiers, du Nord au Sud, des aménagements sont effectués. Au Sud, les accès au parc Braudel des Sablettes ont été modifiés. Au centre, un passage traversant permet désormais l'accès aux services "Allô La Seyne" et "Comptoir citoyen" et, dans quelques temps, les travaux du quartier Martini et du parvis de l'église Notre-Dame de Bon-Voyage s'achèveront, rendant cette dernière, comme le parking Martini, enfin réellement accessibles, et un "bloc toilettes" ("sanisette") accessible aux handicapés sera en service. Et, naturellement, tous les nouveaux équipements publics sont adaptés, à l'image de la médiathèque Andrée-Chedid dernièrement inaugurée.

 

Mais, si les résultats sont probants et encourageants, la route est encore longue. Surtout quand l'argent manque.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 05:30

http://www.laseynesurweb.com/sites/default/files/imagecache/Image_article_900_large/main-personne-agee.jpgJ'ai abordé dans un précédent article l'action menée par la commune en direction des anciens, dans ses dimensions d'accompagnement social, de sortie de l'enfermement, du maintien des potentialités physiques et mentales, qui ont conduit la ville à se voir décerner le label national "Bien vieillir - vivre ensemble". Il reste que, comme pour toutes les tranches d'âges, l'accès au logement est un souci constant pour nombre de nos concitoyens âgés. Avec des spécificités qui demandent peut-être une attention particulière...

Alors que nos précécesseurs avaient entrepris de fermer l'un des deux foyers-résidences communaux, le foyer Jean Bartolini, nos élues Solange Andrieu et Danièle Dimo-Perez-Lopez ont créé les conditions de sa modernisation et les 41 petits appartements (T1 et T2) qu'il offre aux personnes âgées non dépendantes sont de nouveau tous loués.

Aux HLM "Terres du Sud Habitat", un effort est mené pour donner désormais une certaine priorité d'attribution aux personnes âgées dans les rez-de-chaussée et étages inférieurs, et dans les résidences proches du centre ville. Et les immeubles que la ville acquiert et remet à neuf en centre ancien pour les proposer à la location sont réservés prioritairement, pour soutenir l'activité des commerces et des services, en partie à de jeunes couples salariés, et en partie à des retraités disposant de revenus suffisants de pensions, mais tous étant toutefois éligibles au logement social.

Le foyer vétuste et en partie insalubre géré par l'association "API-Provence", initialement dévolu à des travailleurs migrants, est devenu avec le temps une résidence de retraités à très faibles ressources qui n'ont plus ni liens avec leurs pays d'origine ni de famille chez nous. Avec Rachid Maziane, adjoint chargé du logement et de la rénovation urbaine, nous avons entrepris de le remplacer par deux résidences, l'une neuve qui est en chantier au quartier Saint-Jean, l'autre qui sera mise en service par la rénovation et la transformation de logements d'un immeuble du Vendémiaire.

Quant au pôle gérontologique du quartier Mauvèou, initié par le précédent maire, Arthur Paecht, on se souvient qu'il comportait deux volets. Le premier, une résidence privée pour personnes âgées, a été réalisé, mais, en fait, le caractère soi-disant social de cette résidence semble n'avoir été que du vent, et l'opération a surtout représenté une belle opportunité d'investissements défiscalisés, puisque la convention donnant priorité de locations à des seniors est inapplicable et que ce sont pour beaucoup de solides quadragénaires qui y résident... Et, lorsque je me suis penché sur le second volet du pôle de géontologie, un projet d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes présenté par nos précécesseurs comme le pendant public de la résidence privée, j'ai eu la surprise de découvrir que, contrairement à ce qui était claironné, il n'avait même pas été inscrit au schéma gérontologique départemental, condition de son agrément. J'ai donc entrepris les longues démarches nécessaires et nous allons enfin pouvoir lancer une délégation de service public pour sa réalisation et son exploitation. Six ans de perdus, mais pas pour les investisseurs de la partie privée du pôle...

Il faut de la constance et de la détermination, et l'utilisation de toutes les occasions qui s'offrent, pour qu'une ville rende ce qu'elle doit à celles et ceux qui, au cours d'une vie de labeur, l'ont modelée et enrichie de leurs savoirs et savoir-faire. Continuons.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous