C'est marrant - façon de parler... -. Avant même que j'ai publié la deuxième partie du texte que nous avons préparé entre maires des communes populaires françaises accueillant dans nos quartiers « difficiles » nos concitoyens les plus en situation précaire, le ministère en charge de la "politique de la ville" semble se réveiller et prévoir d'échanger avec notre association des maires "Ville et Banlieue".
J’ai en effet mis en ligne dans un précédent article la première partie de la déclaration commune que nous avions rédigée pour qu’elle soit communiquée au grand public, via les médias, et aux autorités nationales dont le silence nous inquiétait fortement depuis le dernier remaniement ministériel...
Car, sauf à croire que les habitants de la République française ne méritent que « panem et circenses » [« du pain et des jeux de cirque » - Juvénal (Satires, X, 81)], il y a sûrement plus d’urgence à ce que - et là, après France-Honduras, je vais me mettre tout le monde à dos, mais tant pis ! - les plus hauts serviteurs de l’État se penchent plutôt sur la question de nos quartiers populaires que sur la prestation de la France à la Coupe du Monde de football. Surtout quand le pain manque...
Voilà donc la suite et la fin de notre "tribune" qui, du coup, n'aura peut-être, et je l'espère, pas lieu d'être...
LES POLITIQUES D’AUSTÉRITÉ DOIVENT CONTOURNER LA BANLIEUE
(...) Pourtant l’espoir était grand de voir la concertation menée par François Lamy, ministre de la ville de plein exercice comme nous le souhaitions, se concrétiser par des actes politiques forts.
La prise en compte des villes de banlieues dans les politiques de droit commun était annoncée, des conventions furent signées avec certains ministères... on attend impatiemment leur mise en œuvre....
Les politiques d’austérité ne doivent pas passer par les banlieues.
Les baisses drastiques de Dotation Générale de Fonctionnement à ces communes de banlieues provoquent l’incompréhension et la colère des maires alors même, qu’en raison de leur manque de moyens, l’Etat leur verse la Dotation de Solidarité Urbaine.
Le manque de moyens financiers pour couvrir sérieusement les dépenses de ces mêmes collectivités liées, par exemple, au changement des rythmes scolaires, pourtant essentiel dans ces villes, révèle aussi l'incohérence des choix.
Cela entraîne, une nouvelle fois, la colère des édiles contraints pour certains d’entre eux d'appliquer à contre cœur et à minima, cette réforme, aggravant les inégalités, puisqu’ils ne peuvent augmenter les impôts locaux ou demander aux familles, en difficulté, de participer financièrement.
Ces baisses de dotations alors que les charges liées aux difficultés augmentent drastiquement dans ces communes (aides alimentaires, intervention pour éviter les coupures d'énergie, les expulsions locatives, ...) sont incompréhensibles !
C'est une grave injustice !
IL Y A URGENCE !
La nouvelle géographie prioritaire qui devait être annoncée en avril, puis en mai, ne l'est toujours pas mi-juin.
Qui sera concerné ? Qui entrera ? Qui sortira ? Avec quels moyens ? Quand ? Comment des élus peuvent-ils construire, avec le sérieux qui s'impose, leur budget, déjà difficile à équilibrer, devant de telles incertitudes ?
Les nouvelles répartitions de compétences dans les collectivités annoncées provoquent aussi des inquiétudes justifiées chez les élus de banlieues et notamment, la fin de la clause de compétence générale dans les départements et les régions. Nombre d'entre eux sont impliqués dans la politique de la ville. Cela n'a rien d'un millefeuille administratif.
C'était très utile pour toutes les communes et les populations qui en bénéficient !
Ces participations ne seraient pas compensées dans l'avenir, réduisant encore plus les moyens d'agir de ces élus.
Il y a urgence !
Urgence à donner à nos villes et territoires les moyens d'agir avant qu'il ne soit encore une fois trop tard et que ces maires ne doivent une fois de plus éteindre les incendies, au sens propre comme au sens figuré !