Entre nous, je ne crois pas, au fond, que du sang de fasciste ou de nazi coule dans les veines du conseiller municipal et départemental, patron du FN seynois, et de plusieurs de ceux qui l'entourent. En atteste l'attitude constructive, gestionnaire, plutôt consensuelle, qui est la leur au sein des instances communales — certes non publiques — au sein desquelles ils siègent.
On ne peut pas avoir été jadis collaborateur d'une parlementaire UMP, puis, naguère, candidat centriste du MoDem à une élection législative, sans avoir conservé, fût-ce au fin fond de son âme, quelques vertus qui interdisent l'exclusion, le rejet, l'irrespect de la personne humaine ou la négation des valeurs de solidarité, d'égalité et de liberté qui fondent la République.
DES RÉPONSES AUSSI IRRÉALISTES QU'ILLÉGALES
Je pense, en vérité, qu'ils sont simplement de droite. Mais que les circonstances de leurs parcours personnels ne leur ont peut-être pas permis de trouver leur place dans les mouvements républicains qui incarnent ce courant de pensée. Et qu'ils ont cédé au chant des sirènes d'un parti qui, lui, est clairement, et de façon inquiétante pour la démocratie, ancré dans la tradition national-populiste de l'Action française, des Croix-de-feu, du Parti franciste, des Phalangistes, et autres organisations identitaires, nationalistes, poujadistes, organicistes, de l'extrême-droite d'hier et d'aujourd'hui.
Et ils jouent leur rôle, à l'image de leurs chefs, caressant dans le sens du poil les braves gens, victimes éperdues de la crise économique et sociétale, du capitalisme financier mortel qui tient les rênes des politiques européennes et contre lequel la gauche française de gestion n'ambitionne hélas pas assez de lutter frontalement, en leur proposant des solutions aussi simplistes qu'irréalistes, voire illégales dans un cadre constitutionnel républicain, mais qui servent d'exutoire à tous les mal-être des temps.
Sauf qu'ils passent à l'acte. Peut-être — je l'espère mais ça ne me rassure pas pour autant — comme disait un célèbre cycliste varois... "à l'insu de leur plein gré". Contre les intérêts de ceux qu'ils prétendent défendre. Comme l'ont fait croire leurs pères aux heures noires du XXe siècle. Et on sait où ça nous a conduit.
CONTRE LA CULTURE, LE SPORT, LES SOLIDARITÉS ENVERS NOS PAUVRES, NOS ANCIENS ET NOS TOUT-PETITS
Il faut que ça se sache. Sur injonction probable de leurs leaders, ils n'ont pas voté ce mardi en conseil municipal des moyens pour des projets de culture, de sport, et de solidarité envers les personnes âgées. Et même pas pour le fait que les crèches et accueils de jeunes enfants bénéficient d'heures de vacations d'un médecin pédiatre !
Ils ont dénigré en séance publique les missions des agents de police, selon eux trop laxistes, parce qu'ils peinent parfois à empêcher les mauvais comportements de personnes sans domicile fixe qui troublent la quiétude de riverains, laissant entendre — ils n'ont pas dit le contraire lorsque j'ai qualifié leurs visions des solutions qu'ils n'osaient eux-mêmes verbaliser — qu'il n'est d'autre moyen de la régulation de ces types d'incivilités que dans l'exclusion forcée du territoire. Ce que le Conseil d'État de notre République a plusieurs fois invalidé... et qui ne correspond ni aux usages d'une Seyne accueillante et solidaire depuis des siècles, ni aux valeurs des républicains de notre commune qui considèrent qu'il faut, pour nos SDF, avant de sévir si c'est nécessaire, de la médiation de terrain, de l'accompagnement social, des lieux d'accueil pour se nourrir, parler et se soigner, se laver et dormir, ainsi que nous le faisons, depuis plusieurs années, dans le cadre d'un partenariat avec les autorités publiques ad hoc et le monde associatif, dont "Le Relais", centre d'accueil des SDF, géré par l'Association varoise d'accueil familial (AVAF).
LES CHRÉTIENS SEYNOIS APPRÉCIERONT...
Ceux de nos concitoyens catholiques du conseil de la paroisse seynoise de Notre-Dame-de-Bon-Voyage, qui m'ont demandé avec force il y a trois ans la réinstallation des bancs enlevés par mon prédécesseur au jardin public Anatole-France afin de permettre auxdits SDF de s'y poser de nouveau, auront, comme moi, froid dans le dos, en apprenant les points de vue de nos élus FN. Contre lesquels ne se sont d'ailleurs pas insurgés les élus de la droite se réclamant du camp républicain.
Points de vue dont, toujours confiant en l'Homme, je continue à vouloir croire qu'ils ne sont que des postures stratégiques politiciennes.
Mais jusqu'à quand ?...
Note : une probable erreur de manipulation de ma part lorsque j'ai cherché une image pour illustrer ce billet a fait que, sur la page d'accueil de mon blog et dans la newsletter l'annonçant, c'est une photo d'un article du site Rue 89 - Nouvel Obs qui est apparue, j'ignore pourquoi. Elle était fort inopportune au regard du contenu de mon message.