27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 13:06

 

La Première ministre l'a affirmé : « Je demande donc aux préfets de ne plus installer, via les attributions de logements ou la création de places d’hébergement, les personnes les plus précaires dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés ». Ça peut être un choix salutaire républicain qu'il faut saluer ! Et qui devra être suivi d'effet. À condition qu'on accélère la construction, sinon ce sera la double peine...

 

Pour l'ouest de notre métropole toulonnaise, il faut donc pouvoir répondre aux besoins des foyers reconnus "DALO" (droit au logement opposable). Et pour cela leur réserver des appartements sociaux à Six-Fours, Ollioules, Saint-Mandrier, et dans les sites seynois et toulonnais qui ne sont pas "quartiers prioritaires" (donc ni La Beaucaire et Pontcarral à Toulon, ni Berthe et le centre ancien à La Seyne).

 

 

Chez nous, en effet, cette décision du gouvernement, annoncée ce vendredi lors d'une réunion du comité interministériel des villes (CIV), suppose, au regard de l'ampleur des attentes, qu'on produise de nouvelles résidences et qu'on revienne sur les décisions de renoncer à des programmes qui devaient permettre d'y répondre. Sinon, ce seraient les bénéficiaires du "DALO" qui seraient punis en voyant leurs délais d'attribution d'un toit encore rallongés.

 

 

RELANCER LES PROGRAMMES SEYNOIS DE LOGEMENTS SOCIAUX

 

À La Seyne, il faut arrêter de tergiverser avec les perspectives de constructions de logements sociaux que, par démagogie envers certains riverains, la municipalité freine des quatre fers aux quartiers Peyron-Moneiret et Peyron-La Muraillette, au nord de Gai-Versant, ou au quartier Saint-Jean sur l'emprise de l'école désaffectée Eugénie-Cotton.

 

Il faut aussi dédier au moins une part des fonciers publics disponibles à la construction de logements sociaux, comme sur les emprises de l'ancien commissariat de police ou de l'ancien collège Henri-Wallon.

 

Il faut également revenir au nombre initialement prévu de logements sociaux dans le programme de Bois Sacré que la maire, sous la pression de quelques privilégiés, a tenté de faire abandonner, heureusement en vain. Et il faut stopper dans l'urgence le volet de la révision en cours de la zone seynoise du plan intercommunal d'urbanisme afin de remettre à l'ordre du jour le projet raisonnable de constructions intégrées à l'environnement naturel au quartier Costechaude-Mauvèou.

 

 

L'EXIGENCE DE L'ÉTAT NE DOIT PAS RESTER UN VŒU PIEUX

 

Mais, si les communes doivent jouer le jeu, l'État doit se donner les moyens de son ambition. Il doit être plus ferme que jamais en direction des maires trainant les pieds pour se mettre en règle avec la loi imposant 25% de logements sociaux et durcir les sanctions financières infligées aux récalcitrants. Il doit aussi sanctionner les intercommunalités qui ne font pas vivre comme il se doit les conférences intercommunales du logement (CIL) et, soi-disant par respect des autonomies communales, tolèrent que certaines villes ne conduisent pas les indispensables efforts d'accueil des plus précaires. Il ne faut pas que l'État hésite à retirer cette prérogative aux métropoles trop frileuses et assume lui-même la responsabilité de faciliter l’accès au logement des ménages, d'offrir plus de transparence dans les politiques d’attributions et de favoriser la mixité au sein du parc social.

 

L'État doit cependant donner aux métropoles et aux organismes d'HLM les moyens budgétaires de conduire une politique ambitieuse de l'habitat pour les ménages les plus fragiles. Les bailleurs sociaux doivent être aidés pour construire de nouvelles résidences ou acquérir des copropriétés en difficulté pour les rénover et louer leurs logements. On en est très loin et aucune mesure budgétaire n'est annoncée. Les particuliers eux-mêmes doivent être bien plus financés qu'aujourd'hui s'ils rénovent des logements, sous réserve qu'ils les destinent à la location sociale.

 

Appeler à la solidarité territoriale pour garantir le droit au logement pour tous, c'est bien. Mais le droit de chacun à un toit est inscrit dans la Constitution. C'est un devoir régalien d'agir à leur place si les élus des territoires font de l'obstruction.

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