8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 07:53

131207_gai_versant.jpgJe crois que j'ai toujours connu le quartier de Gai Versant pour avoir habité, enfant et adolescent, à ses alentours immédiats, à Berthe d'abord, dans un des duplex au-dessus du porche aujourd'hui disparu, puis à La Muraillette, au quartier Peyron, à l'époque où une famille dont le père était soudeur aux câbles sous-marins et la mère infirmière communale pouvait se lancer dans le projet de l'accession à la propriété d'une maison, il y a cinquante ans. Le Gai Versant, c'était un terrain de jeux et d'aventures pour les gamins que nous étions. Revenu dans le quartier à la fin des années 90 pour travailler au nouveau collège Henri-Wallon, j'ai continué à "franchir le col" tous les jours au sommet de l'avenue Saint-Exupéry. Et j'ai assisté, pantois et impuissant, à compter du milieu de la première décennie de notre nouveau millénaire, à l'urbanisation effrénée qui, en quelques années, a fait de cette zone paisible un quartier aussi peuplé qu'un gros village de quelque cinq mille habitants.

 

UNE URBANISATION IMMAÎTRISÉE ET UNE QUALITÉ DE VIE MISE À MAL

L'évolution brutale du Gai Versant, comme celle des Mouissèques et de Châteaubanne, aura sans aucun doute été le déclencheur de ma volonté, dès notre élection il y a près de six ans, de mettre un coup de frein à cette urbanisation trop rapide et permissive, mal gérée, dont nul n'avait mesuré les conséquences funestes qui en ont découlé sur la qualité de vie des anciens résidents, mais également des nouveaux venus qui, tous, se sont bien vite heurtés à d'inextricables problèmes de circulation, d'absence de desserte par les transports collectifs, de stationnement, de services publics qui ne suivent pas.

Bien sûr un nouveau plan local d'urbanisme a vite été mis en chantier, dès mai 2008, mais la révision prend du temps et les nouvelles règles de construction opposables aux tiers n'ont pu être purgées de tout recours qu'au premier trimestre 2011. Ainsi que je l'expliquais dans une suite d'articles, avec les trois ans de validité des permis de construire qui ont dû être délivrés suivant les anciennes règles, on continuera à voir des immeubles sortir de terre jusqu'au début de 2014, même si, parfois, notre adjoint Claude Astore et ses services ont pu négocier avec les constructeurs des programmes plus modestes, mieux intégrés, générateurs de moins de contraintes pour l'environnement immédiat.

 

FORMIDABLES, LES ASSOCIATIONS DE RIVERAINS !

Ce samedi, l'association de défense du Gai Versant tenait son assemblée générale, à laquelle j'ai pu en partie participer. Je veux ici louer la qualité de la relation qui s'est instaurée depuis cinq ans entre ces bénévoles et nos services communaux, pour rechercher ensemble les meilleures solutions possibles pour contrebalancer les effets catastrophiques de cette urbanisation terrible qui a défiguré ce quartier collinaire qui peine aujourd'hui à justifier son nom joyeux. Ce sont des heures et des heures de travail, avec les services de l'urbanisme et de la voirie, avec les commissions du Conseil des quartiers nord, qui ont permis de trouver des solutions de sens de circulation, des poches de stationnement, ou de construire des argumentaires pour obtenir des dessertes de bus ou l'installation d'une boite aux lettres (que ni Réseau Mistral, ni la Poste, à ma connaissance, n'ont toujours pas réalisées...).

Grand merci à ces riverains impliqués et à nos collaborateurs communaux qui ne ménagent pas leur temps pour travailler avec ces bénévoles actifs, intelligents, imaginatifs et constructifs. Comme le sont ceux des Comités d'intérêt local des Mouissèques, du Sud et de l'Est, les conseils syndicaux des nouveaux immeubles, les conseillers de quartiers, qui, de leur côté, font la même chose dans les deux autres sites de la commune, évoqués plus haut, les plus victimes de ces abominables règles d'urbanisme qui sont heureusement derrière nous, mais qui n'ont pas fini de nous poser de rudes problèmes.


 


 

> La photo illustrant cet article est un montage réalisé par l'association de défense du Gai Versant qui parle de lui-même !...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 06:23

http://www.corbisimages.com/images/HU024364.jpg?size=67&uid=8FD3C8CE-A520-4958-B565-50943772BC61Ils sont vieux, certains même très vieux. Ils sont venus à La Seyne il y a bien des années, abandonnant leurs pays de misère pour effectuer des travaux que, bien souvent, eux seuls acceptaient de faire. Ils sont venus sans leurs familles. Et le temps et les circonstances de l'existence ont fait qu'ils s'en sont éloignés et ne sont jamais retournés au pays où ils n'ont plus ni parents ni relations. Ils vivaient depuis les années 70 dans un coin reculé de la cité Berthe, dans une impasse, au sein d'un foyer de travailleurs migrants devenu austère, usé, bien loin des normes, adossé au haut talus de la gare de triage, à deux ou trois par chambre.

Ils peuvent désormais être installés dans une résidence sociale neuve qui ouvre ses 43 logements de type 1 au carrefour De Lattre de Tassigny, ouverte vers la ville, non loin du cœur de ville, près de commerces, de services de santé, de transports en commun.

 

MIXITÉ SOCIALE ET MIEUX VIVRE ENSEMBLE

 Avec la rénovation urbaine de Berthe, avec les constructions neuves de logements sociaux de divers niveaux, avec la rénovation de tous les autres HLM du quartier, avec la création de résidences privées au cœur de ce grand morceau de ville, et, désormais, cette nouvelle résidence "Mosaïca", gérée par l'association "API-Provence", la mixité sociale et le "mieux vivre ensemble" unanimement souhaités par les vrais républicains franchissent un pas de plus.

Construite suivant les dernières normes en matière de performances énergétiques, thermiques et acoustiques, "Mosaïca" s'inscrit également dans une démarche de développement durable. Avec des équipements collectifs et l'accompagnement de ces seniors par des personnels qualifiés, elle favorise la vie sociale de ces anciens travailleurs qui ont droit à la dignité. Et, pour répondre aux besoins des résidents de l'ancien foyer de migrants, 50 autres logements de ce type vont être réalisés, dans les premiers niveaux d'une tour du Vendémiaire, par changement d'usage et modification d'appartements existants.

 

PAS UN CENTIME À LA CHARGE DE LA VILLE

 L'opération aura coûté 3,2 millions d'euros, dont pas un centime à la charge de la commune et seulement 6%, sur fonds propres, à celle de l'organisme d'HLM "Terres du sud habitat". L'agence nationale de la rénovation urbaine, la Caisse des dépôts et consignations, la Région PACA et l'agglomération TPM, ont permis de boucler le plan de financement.

À La Seyne, une fois encore, la puissance publique, dans sa diversité républicaine, a fait son devoir. Sans fanfaronner, elle doit simplement en être fière.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 05:56

http://www.anru.fr/var/ezflow_site/storage/images/mediatheque/publications/magazine-renovation-urbaine-n-10-juin-juillet-2013/227480-1-fre-FR/Magazine-Renovation-Urbaine-n-10-juin-juillet-2013_large.jpgDans son programme de 2012, le candidat Hollande annonçait « un second plan national de renouvellement urbain (PNRU2) élargi aux transports, aux copropriétés, aux économies d’énergies, aux équipements culturels et sportifs ». Cette promesse n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et, vu ce qu’il nous est possible de faire depuis six ans pour la rénovation de Berthe avec l’actuel plan de rénovation (PNRU1), avec un  investissement de près de 280 millions d’euros dont seuls 18% incombent au budget de la commune, nous avions aussitôt perçu le parti que La Seyne pourrait tirer d’un tel dispositif pour la requalification de son cœur de ville historique, en espérant que l’État puisse donner suite à la volonté du futur Président. Pas comme en 2009, lors du programme national de rénovation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) où La Seyne, dont le dossier était très bien classé, a finalement été flouée par le secrétaire d’État UMP chargé du logement qui lui a préféré Nice et Aix-en-Provence, dont les projets étaient pourtant moins bien notés par la commission d’instruction...

 

UN PROJET ÉLABORÉ DÈS 2012 PRÉSENTÉ AU MINISTÈRE DE LA VILLE

 Nous avons donc sans attendre commencé à travailler à un projet global pour nos vieux quartiers seynois. Et les choses se sont précisées. Le Premier ministre a annoncé en juillet, dans le cadre du plan « Investir pour la France », le lancement d'un nouveau programme national de renouvellement urbain. En août, François Lamy, ministre délégué à la Ville, a présenté en conseil des ministres un projet de loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Ce projet de loi réforme le cadre de la politique de la ville, avec une simplification et une concentration des moyens pour les contrats de ville 2014-2020. L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) sera dotée de 5 milliards d'euros pour la mise en œuvre de ce programme. Il visera en premier lieu, en termes de concours financiers, les quartiers présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants. Il pourra s'agir « de quartiers qui n'ont pas encore fait l'objet d'interventions conséquentes ». Le ministère précise que les projets  « porteront des exigences fortes en termes de mixité fonctionnelle et de l'habitat, de lutte contre la ségrégation socio-spatiale, de performance énergétique, de mobilité, de fonctionnement urbain ». Notre centre-ville est en plein concerné, et nos services ont travaillé d’arrache-pied pour terminer un projet global.

Et, si je n’ai pu mettre à jour ce blog depuis deux jours, c’est que, avant même que la chose ne soit totalement formalisée et que le préfet du Var ne présente le dossier seynois au gouvernement, j’ai pu être reçu au cabinet du ministre de la ville pour présenter la logique globale d’un ensemble d’opérations qui étaient prévues à la réalisation et qu’un tel programme permettrait de se réaliser à moindre coût pour le budget communal et dans un calendrier plus accéléré que ce que la ville, seule, pourrait envisager.

 

HABITAT, MOBILITÉS URBAINES, ÉQUIPEMENTS PUBLICS, DYNAMIQUE COMMERCIALE

 Si le dossier doit encore être affiné, notamment en concertation avec les habitants, on peut d’ores et déjà révéler qu’il concernera la restauration immobilière, avec des opérations sur des îlots très dégradés, le remodelage de secteurs permettant l’arrivée de nouveaux habitants, actifs salariés, la valorisation de places publiques telle la place Germain-Loro, devant l’établissement des Maristes, dans l’esprit de ce qui a été fait aux places Bourradet, Daniel-Perrin ou des Seynois de la Mission de France. Il visera aussi à la requalification  et la création d’équipements publics, tels l’espace sportif Maurice-Baquet, l’école Amable-Mabily, la Bourse du Travail et un centre socio-culturel. Il agira sur les mobilités urbaines avec des rues requalifiées ou créées, la traversée du port en anticipation du futur transport en commun en site propre, et le parc-relais de stationnement des Esplageolles. Et il sera complété d’un volet de dynamisation économique avec une action permettant d’aménager des cellules commerciales de taille suffisante, susceptibles de jouer un rôle de locomotive pour les petits commerces.

En complément des opérations d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain que La Seyne mène depuis près de vingt ans, de la Zone de sécurité prioritaire qui porte ses fruits depuis huit mois, et des actions menées pour l’animation éducative, sociale, culturelle et commerciale, ce dispositif constituerait une aubaine pour ce lieu de La Seyne qui doit reconquérir sa place historique de trait d’union commun entre ses quartiers extérieurs si disparates.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 06:17

131005_plu_2au_4au.jpgPlusieurs dizaines de riverains des quartiers de Sainte-Anne, Gaumin et La Canourgue ont répondu à notre invitation à se pencher en début de semaine sur l'avenir de leur site urbain dans une démarche préventive, active et coopérative afin de ne pas subir passivement l'application de la loi "solidarité renouvellement urbain" (SRU) qui risque, si l'on n'y prend pas garde, d'avoir un rude impact sur leur environnement et leur qualité de vie. D'où l'idée d'un "atelier urbain participatif"...

 

UNE OBLIGATION LÉGALE : RECONSTRUIRE LA VILLE SUR LA VILLE

 La loi SRU est surtout connue pour son article 55 qui impose aux communes qu'elles disposent de 25% de logements sociaux. Mais ce n'est pas là le sujet. Cette loi, et d'autres textes qui l'ont suivie, visent aussi à contraindre à "renconstruire la ville sur la ville", pour mettre un frein aux expansions urbaines plus ou moins anarchiques en périphérie, aux quartiers qui sortent de terre dans les zones naturelles et agricoles des villages situés dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour des centres urbains, défigurant leur environnement, sans services publics, sans lieux de vie sociale, bouleversant les usages, anéantissant l'agriculture périurbaine, et générant des modes de vie absurdes de repli sur soi, et où les heures de trajet, souvent en voiture individuelle faute de transports collectifs adaptés, nuisent autant à la qualité de l'air qu'à la qualité de vie de ceux qui doivent les subir.

 

FAIRE CESSER LES BOULEVERSEMENTS TOUT EN RESPECTANT LA LOI

 Or, à l'occasion d'une succession, d'une mutation professionnelle, ou d'un changement de projet de vie, une propriété urbaine, par exemple une villa ancienne sur un terrain de quelques centaines de mètres carrés, comme on en connaît à La Seyne dans de paisibles quartiers urbanisés à la fin du XIXe ou au début du XXe siècles, autour du centre historique, peut se retrouver mise à la vente. Et, de là, tout peut arriver. Car ces territoires communaux sont prisés des constructeurs d'immeubles. Et il suffit parfois d'une seule opération immobilière pour bouleverser complètement un paysage urbain et la "qualité de ville" des résidents pavillonnaires des alentours. Contre cette évolution inquiétante, la panoplie règlementaire est bien mince : la commune n'a pas le droit de spolier les propriétaires qui peuvent vouloir vendre leur bien en modifiant le Plan local d'urbanisme pour rendre leurs terrains moins constructibles, ce qui leur ferait perdre de la valeur, et elle a obligation, par la loi SRU, de "densifier" les zones urbaines à proximité des centres anciens.

Et la situation devient encore plus périlleuse si, à proximité des propriétés pavillonnaires, existent des terrains jadis à vocation économique, aujourd'hui délaissés, avec des hangers désaffectés, des ruines de bâtiments artisanaux, à valeur moindre et offrant une possibilité foncière importante.

 

IMPOSER DES OPÉRATIONS D'AMÉNAGEMENT D'ENSEMBLE

 Si l'on exclut le fait que la commune se rende elle-même acquéreur de toutes les propriétés de ces quartiers mises à la vente, ce qui imposerait de justifier ses achats en leur donnant une destination d'équipement public et coûterait une fortune que le budget de la collectivité ne pourrait supporter, une solution s'offre toutefois à elle pour minorer l'impact de telles situations inquiétantes pour les riverains qui tremblent à juste titre à l'idée de voir surgir à côté de leur paisible propriété un immeuble de cinq étages, avec mur borgne dominant leur jardin et leurs fenêtres, générateur de problèmes de circulation et de stationnement.

Cette solution est la formalisation d'un plan d'aménagement d'ensemble d'un quartier, permettant d'imposer la réalisation d'un projet unique et global, pouvant être un "éco-quartier", avec des règles de surfaces constructibles, de hauteur, d'alignement et d'implantation des immeubles, des obligations d'infrastructures de réseaux, de circulation et de parking, d'espaces à vocation publique, commerciale ou de loisirs, et de parti pris visuel compatible avec le reste des constructions antérieures du quartier.

La Seyne compte quatre sites que nous avons pu protéger d'un développement anarchique futur : l'un au quartier Brémond, en limite du quartier six-fournais Lombard, l'autre au quartier du Crotton, sur la corniche de Tamaris, et les deux autres dans les quartiers, de part et d'autre de l'avenue Ivaldi, qui faisaient l'objet de la rencontre que nous avons organisée avec leurs riverains et voisins l'autre soir (zones 2AU et 4AU sur l'image illustrant cet article, que l'on peut agrandir en cliquant dessus).

 

AUX HABITANTS EUX-MÊMES DE DESSINER L'AVENIR DE LEUR QUARTIER

 Et, après des mois au cours desquels nous avons tenu de nombreuses rencontres et réunions d'échanges, sur place et à la mairie, nous avons mis nos concitoyens eux-mêmes au travail dans le cadre d'un "atelier urbain participatif" ! Sous la conduite éclairée d'un résident du quartier, lui-même urbaniste de métier, avec les personnels communaux, hors de la présence des élus, quatre groupes ont commencé à "bûcher" sur leur vision de ce que doit être l'environnement futur de leur morceau de ville. Le travail est lancé, il va se poursuivre, des points d'étape seront réalisés. Une démarche de démocratie participative est en cours, inédite à La Seyne hors sites d'HLM en rénovation urbaine.

Nul doute qu'il en sortira le meilleur, compatible avec la loi, préservant les intérêts des propriétaires vendeurs comme des résidents qui veulent continuer à goûter à la quiétude de leur zone pavillonnaire, et contraignant les futurs constructeurs d'une opération d'ensemble intégrée à son environnement, sans gêne fonctionnelle ni paysagère sur ses alentours et la ville.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 05:17

http://boucau.pcf.fr/sites/default/files/imagecache/image/travaux-loft-450x400.jpgA l'occasion d'une rencontre de travail entre les commerçants et les responsables de la police nationale, on a fait un tour d'horizon des mesures prises pour lutter contre l'insécurité dans le centre ville seynois qui, avec le quartier Berthe, constitue le territoire sur lequel s'exerce le dispositif de Zone de sécurité prioritaire accordé il y a quelques mois à notre commune par Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Ces mesures (voir cet article) portent leurs fruits, même si l'action va être longue, mais elles ne peuvent se suffire à elles-mêmes. Sans un travail constant sur la prévention, notamment en direction des jeunes et jeunes adultes, par des activités éducatives, des animations culturelles et artistiques, de la médiation sociale et de l'accompagnement des plus fragiles (voir cet autre article), la surveillance et la répression policière des méfaits serait insuffisante. Mais, plus globalement encore, il faut aussi agir sur l'habitat et le cadre de vie d'un cœur de ville très paupérisé.

 

HABITAT ASSAINI, RÉNOVATION URBAINE, OUVERTURE, MIXITÉ SOCIALE

 C'est ce à quoi, depuis des années, on s'emploie aussi à La Seyne, puisque nous en sommes à la cinquième Opréation programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH), dont les deux dernières sont des OPAH-RU, c'est-à-dire des OPAH n'agissant pas seulement sur le logement, mais aussi sur le cadre de vie urbain : rues, places, bâtiments patrimoniaux, espaces publics.

Je ne veux pas être radoteur, et je ne vais pas infliger aux visiteurs de ce blog une redite réchauffée de ce que j'exposais dans une série d'articles il y a six mois, mais, à l'occasion de l'inauguration d'un des sites du centre ville qui est passé de l'état de masures et ruines aux toits tôlés à une charmante placette aménagée, à côté de l'église paroissiale, je me dois de survoler rapidement les grands axes de l'action que l'on mène sur le cœur historique de notre cité. À charge pour ceux qui veulent en savoir plus de lire ou relire les points détaillés grâce aux liens indiqués...

Oui, à La Seyne, on agit fortement pour la résorption de l'habitat indigne et dégradé du centre ancien, mais en même temps sur la mixité sociale, en évitant l'installation de nouvelles familles en situation trop difficile dans ce qui était avant rénovation des ghettos insalubres, privilégiant les foyers structurés disposant de revenus assez stables. Voir ICI.

Oui, à La Seyne, on refonde l'espace public de la vieille ville, en rénovant, ouvrant, dégageant, valorisant et animant des places, des rues, des bâtiments à fort intérêt patrimonial, auxquels ont confère des fonctions utiles à la population riveraine et de toute la commune pour les redynamiser et les préserver. Voir  ICI.

Oui, à La Seyne, on agit sur l'accessibilité par l'ouverture de voies, notamment de passages traversants, sur le stationnement par un plan d'aménagement de centaines de cases à durée limitée, voire très limitée pour aider l'activité commerciale, et une gestion nouvelle du parking Martini, et sur les dessertes, par les transports collectifs, notamment maritimes, et par l'aménagement de la toute première "zone de rencontre" (priorité aux "modes doux" sur les voitures) du Var. Voir ICI.

 

UNE PATIENTE DÉMARCHE EN FORME DE TRIPTYQUE

Oui, à La Seyne, on croit que c'est par une harmonieuse démarche républicaine globale qu'on parviendra, avec le temps, car on est parti de très loin et les réalités sociales et économiques de certains résidents ne cessent de s'aggraver, à faire de notre centre un vrai cœur de toute la commune.

Une démarche en triptyque : l'action déterminée de rénovation de l'habitat et des espaces publics qu'on vient de survoler, l'animation éducative, culturelle, sociale, économique, pour prévenir les ruptures des plus fragiles et soutenir la vie urbaine et commerciale, et la nécessaire action de prévention, de surveillance et de répression que mènent les forces de l'ordre et la justice.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 16:17

http://pierreschneider.typepad.com/.a/6a010535dab6b9970c01538f74f02a970b-800wiLa nouvelle équipe qui anime la Confédération nationale du logement (CNL) m'a rendu visite ces jours derniers. Et, avec Jean-Luc Bruno, vice-président de notre office d'HLM "Terres du Sud Habitat", nous sommes rassurés. Le temps des difficultés internes à cette association, dont nous avions entendu parler mais qui était une affaire qui ne concernait que ses adhérents, semble révolu. Elle devrait à nouveau pouvoir fonctionner de façon apaisée pour que ses bénévoles accompagnent nos concitoyens dans leurs démarches.

À commencer par la défense des intérêts des locataires auprès des bailleurs. Et je pense en particulier aux locataires de logements privés, moins enclins à s'organiser pour faire valour leurs droits face à certains propriétaires peu scrupuleux. Car, s'agissant des locataires du logement social public, en particulier ceux de l'office communal "Terres du Sud Habitat", qui assure 88% de l'offre d'HLM à La Seyne, même s'ils connaissent parfois des difficultés et ont à faire valoir des revendications, ils ont tout de même affaire à des interlocuteurs professionnels, tenus au respect des règles, et contrôlés par la puissance publique.

J'ai également été rassuré d'apprendre des nouveaux dirigeants de la CNL qu'ils entretiennent de bonnes relations avec l'autre structure localement importante de défense de l'habitat, à savoir l'association "Consommation, logement et cadre de vie" (CLCV), majoritaire et très active à "Terres du Sud Habitat" pour la représentation des locataires. Si les élections de représentants des habitants dans diverses instances donnent lieu à une normale concurrence, il est en effet important, sur les grands enjeux, que ces associations puissent parler le plus souvent possible d'une même voix afin de donner force à leurs demandes.

Avec le tout nouveau "Bureau du logement" que nous avons créé récemment au sein de la "Maison de l'Habitat" inaugurée il y a trois ans, où nombre de partenaires associatifs assurent des permanences, pour accompagner les locataires autant que les propriétaires et futurs propriétaires, on devrait disposer, pour les temps à venir, d'une batterie d'outils pour améliorer encore ce qui est un enjeu majeur de notre début de siècle : aider chacun à avoir un toit, base d'un minimum de dignité.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 07:47

130604_avenant_pru.jpgAvec Laurent Cayrel, préfet du Var, Jennifer Deli, directrice adjointe de l'office d'HLM "Terres du Sud Habitat", Jean-Paul Guérin, directeur de la Caisse des dépôts, Jean-Pierre Ghiribelli, président de l'IFAPE, et l'ensemble des partenaires de la convention de rénovation urbaine, nous avons franchi ce mardi un nouveau pas dans les opérations qui transforment peu à peu le quartier Berthe.

 

DE NOUVELLES OPÉRATIONS

Un avenant à ce contrat va nous permettre de modifier certains projets pour répondre aux demandes des habitants. De même que nous avions, avec un précédent avenant, pu décider de réhabiliter la crèche "Le Petit Monde", oubliée du programme initial, de rénover le stade de Berthe qui va être inauguré ces prochains jours, et de créer un espace sportif et socio-éducatif pour les jeunes, nous allons maintenant pouvoir démolir un vieil immeuble, le "Berthe B", reconstruire autant de logements neufs, améliorer la réhabilitation des "petites maisons" de Berthe, ou encore réaliser des opérations de logements neufs dans d'autres communes que La Seyne.

 

MOINS DE 8% À LA CHARGE DE LA VILLE

Cette adaptation du projet s'effectue à moyens financiers constants, grâce à des économies réalisées sur d'autres opérations. Et il convient de rappeler que l'ensemble des opérations, commencées en 2007 pour s'achever en 2015, auront représenté un budget de près de 280 millions d'euros, dont seulement une vingtaine à la charge de la commune qui aura ainsi réalisé, grâce en particulier à l'État qui aura injecté près de 100 millions, mais également à la Région, au Département et à l'agglomération TPM, une opération majeure à moindre coût.

 

ET ENSUITE, LE CŒUR HISTORIQUE ET LES QUARTIERS LITTORAUX

Bien sûr, les riverains auront vécu plusieurs années dans un chantier permanent, mais, au terme du projet, cette partie de la ville aura complètement changé d'image et réalisé une métamorphose la rendant digne d'une cité du XXIe siècle.

Et, d'ores et déjà, sous l'égide de nos adjoints Rachid Maziane, délégué au logement et à la rénovation urbaine, Florence Cyrulnik, déléguée au patrimoine, et Claude Astore, délégué à l'urbanisme, nous travaillons à l'élaboration d'un projet que nous allons soumettre à l'État pour entreprendre une pareille démarche d'intervention lourde dans le centre ancien aussitôt achevée la rénovation de nos quartiers Nord, tandis qu'en parallèle, nous élaborons un vaste projet pour notre littoral et nos quartiers Sud, dans le cadre d'un dispositif appelé "Aire de mise en valeur du patrimoine architectural et paysager".

La Seyne doit poursuivre sa mutation. Dans tous ses quartiers. Car la rénovation d'un site profite à tous les autres.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 03:41

http://www.aljt.com/blog-bondy/wp-content/uploads/bondy/2011/09/imagesCA1EH2FO.jpgIl ne se passe pas un jour sans qu'un concitoyen rencontré n'évoque avec moi un problème de logement. Avec le travail et le pouvoir d'achat, c'est sans nul doute la préoccupation majeure des temps. Et elle est aussi complexe à résoudre, même dans une ville comme La Seyne qui dispose de près de 6.000 logements sociaux, dont 88% gérés par le bailleur social historique, "Terres du Sud Habitat". Je peine à imaginer ce qu'il doit en être ailleurs...

Le gouvernement est bien conscient de la difficulté de la population. Et c'est pourquoi Cécile Duflot, la ministre chargée de la question, multiplie les mesures : objectif de création de 500.000 logements dont 150.000 sociaux par an, réduction de la TVA pour diminuer les coûts, durcissement des pénalités pour les villes qui ne remplissent pas leurs obligations, mise à disposition de terrains de l'État. Mais les territoires doivent aussi prendre leur part de l'effort national.

C'est ce que La Seyne s'efforce de faire, en prenant toutefois garde, en même temps, d'éviter une urbanisation non maîtrisée. Bien sûr, cela passe par la rénovation urbaine des quartiers d'HLM, qui doit se poursuivre avec celle du centre historique. Ça passe aussi, malgré l'audacieuse réduction de moitié de la superficie des zones ouvertes à l'urbanisation que nous avons réalisée au cours des années écoulées, par des constructions et des rénovations dans les quartiers déjà urbanisés qui peuvent le supporter, afin d'être en règle avec la loi, dans un rapport harmonieux de 3 logements sociaux pour 7 autres construits.

Il n'empêche. La population doit être plus et mieux renseignée et accompagnée dans ses démarches relatives au logement. C'est pourquoi, outre les trois agences délocalisées que l'office d'HLM "Terres du Sud Habitat" vient d'ouvrir dans trois sites de la commune, où ses usagers peuvent avoir accès à tous ses services dans une démarche de plus grande proximité, la commune, de son côté, vient d'ouvrir un "Bureau du logement" globalisant en un seul lieu identifiable et repérable, en cœur de ville, l'ensemble des services publics et associatifs pouvant aider les personnes en butte à tel ou tel problème de logement : démarches vers les offres locatives des divers bailleurs, défense des locataires comme des propriétaires, rénovations et économies d'énergie pour les propriétaires bailleurs ou occupants, logement des personnes âgées et des personnes handicapées, etc.

Avec les évolutions qui semblent se dessiner qui tendront probablement à confier aux intercommunalités la compétence de l'urbanisme et du logement, risquant ainsi d'éloigner la puissance publique des citoyens, nous voulons faire de ce nouveau service "Bureau du logement" une sorte de laboratoire de ce qu'il nous semble nécessaire de voir exister demain dans l'ensemble des sites de Toulon Provence Méditerranée.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 16:26

http://img.over-blog.com/214x300/0/50/87/24/Autres/Autres-1/tva.jpgJe n’irai pas jusqu’à dire que le vote du conseil municipal de La Seyne a été déterminant pour que l’État décide de revenir à une TVA à taux réduit à 5% pour le logement HLM, mais, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, ça y a peut-être un peu contribué. La motion que j’ai proposée a été votée comme, sans doute, dans bien d’autres instances délibérantes de collectivités. Et la décision, applicable d’ici au 1er janvier prochain, a été prise par le gouvernement.

Ça fera un argument de moins dans la boite à outils de ceux qui, contre vents et marées, se refusent encore à se mettre en conformité avec la loi visant à assurer du logement pour tous sur tout le territoire. Ce qui est le cas de certaines communes varoises qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas toutes dirigées par la droite. Au contraire, outre La Garde et La Seyne, historiquement « bons élèves », La Valette est, par exemple, la ville la plus avancée dans l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés par la loi.

Et je m’en réjouis, même si, en la matière, il est reconnu que c'est à La Seyne qu'est accompli du bon travail, ainsi qu’en atteste la récente remarque d’Hubert Falco, président de l’agglomération, relevant en public que, chez nous, « ce qui a été fait est remarquable ».

Voilà donc la motion votée par le conseil municipal seynois...

« Considérant l’urgence de relancer la construction de logements sociaux et d’atteindre le plus rapidement possible une production de 150 000  locatifs sociaux par an pour répondre aux besoins croissants de nos concitoyens,

« Considérant la nécessité d’engager un programme ambitieux de réhabilitation, en particulier thermique, du parc HLM,

« Considérant qu’en l’état actuel des financements, et ce en dépit d’efforts importants des collectivités locales, permet de moins en moins le bouclage des opérations neuves de constructions de logements sociaux et lorsque ce dernier peut se réaliser c’est le plus souvent au prix de loyers plafonds, en décalage avec les revenus des demandeurs de logements,

« Considérant que la hausse  votée en 2011 du taux de TVA pour le logement social de 5,5% à 7 % a constitué un handicap important pour la réalisation de nouveaux programmes de logements sociaux et a contribué à une baisse inquiétante du niveau de la construction en France,

« Considérant que la perspective d’un passage du taux de TVA de 7% à 10%, s’il devait être maintenu,  provoquerait une nouvelle hémorragie dans les programmations,

« Considérant que l’importance dans la période d’un soutien rapide au  secteur du bâtiment dans la lutte pour l’emploi, avec le plus souvent des emplois non délocalisables,

« Considérant que le logement social doit être considéré comme un bien de première nécessité,

« Considérant le temps assez long entre le montage financier d’un programme, sa sortie de terre et l’entrée dans les lieux des locataires, la relance du logement social doit être immédiatement engagée,

« Considérant les problèmes de logement, de prix des charges, et d’emploi que connait notre commune,

« Le Conseil municipal de La Seyne-sur-Mer...

« Demande que le taux de TVA du logement social soit immédiatement remis au taux réduit , à savoir de 5,5% en 2013 et 5% en 2014,

« Demande au gouvernement de présenter dès ce trimestre  au Parlement une disposition législative en ce sens,

« Demande au Maire de transmettre au Préfet du département la présente délibération. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 04:49

http://puteaux.typepad.com/.a/6a00d8341c339153ef011571cb938f970b-200wiNon seulement il y a parfois méprise sur l'usage des ressources publiques, certains confortant l'idée - inexacte, on l'a vu - selon laquelle les sites résidentiels de la commune seraient négligés au bénéfice des quartiers populaires d'HLM ou du centre historique, mais, de plus, on ne mesure jamais assez combien le renouvellement urbain de ces derniers profite à tout le monde.

La rénovation de l'habitat du quartier Berthe comme du cœur de ville permet de "refaire de la ville" dans sa diversité sociologique. On l'ignore trop, mais le fait que des constructeurs privés aient, pour la première fois, choisi de réaliser des résidences en accession à la propriété en plein centre du quartier Berthe, comme ils ont commencé à le faire dans la vieille ville au cours de la dernière décennie, atteste d'une évolution inédite.

D'autre part, la création et la réhabilitation des espaces et services publics dans ces sites urbains ne se fait pas à l'usage exclusif des résidents immédiats : près de la moitié des bénéficiaires de la Maison des Services Publics, de la nouvelle poste qui offre des services inexistants ailleurs, de la médiathèque qui vient d'ouvrir, des espaces culturels Mandela et Tisot, rénovés ou en cours de rénovation, du stade de Berthe dont le chantier démarre sous peu, de la crèche "Le petit monde" en cours de travaux de remise à neuf, sont des usagers résidant dans d'autres coins de la commune ou dans des villes voisines.

 

ÇA A DU BON PARCE QUE C'EST RÉPUBLICAIN

Tout ça, c'est bon pour l'accès à la propriété immobilière, de plus en plus difficile dans notre région. C'est bon pour le soutien à l'activité du bâtiment et des travaux publics qui souffre ailleurs fortement de la crise : le Var a perdu 700 emplois de ce secteur économique en 2012, tandis que la seule rénovation urbaine de La Seyne a permis d'en créer ou conforter plus de 1000. C'est bon pour les accès de tous, riches de leurs différences, à l'école, aux services, à la culture, au sport, aux loisirs, dans une démarche de connaissance et de reconnaissance mutuelles entre citoyens d'horizons bien divers. C'est bon pour la modification positive de la représentation que l'on se fait désormais de ce qui était encore il y a quelques années un ghetto périurbain, tant par les non-résidents qui effacent de leurs esprits les fantasmes qu'ils s'étaient construits de "zones" de non-droit à éviter de traverser, que par les résidents eux-mêmes qui retrouvent une dignité. Et, comme ça se voit depuis les entrées de ville, c'est bon pour l'image de la commune, donc son développement économique, si j'en crois les nombreuses personnes qui, même sans traverser nos cités HLM, me disent que c'est bien plus beau qu'avant. C'est bon parce que c'est républicain.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat