Après des équipements comme la médiathèque Andée-Chedid, la cuisine centrale de restauration collective, le plus haut mur d'escalade "indoor" de la région, ou l'exploitation agricole publique communale de Fabrégas, le dernier programme d'investissement qui, dans une visée d'égalité républicaine, profite désormais à nos concitoyens de toutes conditions et de tous quartiers, et même d'au-delà de La Seyne, a été inauguré ce samedi en présence de plusieurs centaines de personnes.
Notre tout nouveau crématorium est en service depuis le 6 janvier, répondant à un besoin croissant au regard de l'évolution des usages funéraires. Déjà plus de 30% des défunts font connaître leur volonté d'être incinérés et, dans un proche avenir, près de la moitié des obsèques s'achèveront par une crémation. La puissance publique communale avait le devoir de répondre à cette réalité nouvelle. Ça faisait trente ans qu'on en parlait. Il fallait passer à l'acte.
ÉGAUX DEVANT LA MORT, MAIS PAS DEVANT LES COÛTS FUNÉRAIRES
D'autant que peu de gens, hormis ceux qui y sont confrontés, savent que respecter la volonté d'incinération d'un être cher disparu générait souvent un surcoût difficile à supporter pour beaucoup de familles. L'encombrement devenu constant des crématoriums de Vidauban, Cuers et Aubagne, obligeait les sociétés funéraires à conserver les corps, parfois jusqu'à une semaine, entraînant des coûts de conservation souvent significatifs. Si les Hommes sont égaux devant la mort, l'égalité républicaine était rompue de fait pour les proches.
Il n'est peut-être pas neutre que, dans l'agglomération toulonnaise, ce soit la ville de La Seyne, la plus confrontée aux différences socio-économiques parfois criantes, qui a pris, la première, l'initiative que tout le monde attendait, mais que personne n'engageait, peut-être parce qu'il semblait moins prestigieux de laisser comme héritage d'un mandat électoral un équipement funéraire plutôt que, par exemple, une belle réalisation artistique.
UN OUVRAGE DE QUALITÉ POUR UN SERVICE RÉPUBLICAIN
Et pourtant, la qualité architecturale du crématorium est étonnante, comme son insertion dans l'environnement naturel de la colline de Piédardan, à côté du futur cimetière dont les travaux s'achèveront dans quelques mois, et son parti pris d'implantation le préservant parfaitement de la vue sur les activités industrielles qu'il domine. Je laisse les visiteurs de ce blog le découvrir sur le site dédié.
Les cantines scolaires, qui assurent 5.500 repas par jour, allaient fermer car obsolètes et plus aux normes ; on a réalisé la cuisine la plus moderne de la région. Aucune médiathèque du XXIe siècle n'existait à l'ouest de Toulon : on en a construit une ultra-moderne. Les sportifs le réclamaient : ils viennent de cinquante kilomètres à la ronde pour s'adonner à l'escalade en salle sur le plus haut mur de la région. Les gens étaient inquiets depuis quarante ans du devenir d'un domaine forestier et agricole qui pouvait être livré à la spéculation : on l'a sauvé, réhabilité et, dans quelques mois, une ferme communale fournira les 20% de produits bio que le "Grenelle de l'environnement" invite à proposer dans les restaurants scolaires de toute la ville. Le cimetière de la commune est plein à craquer depuis des décennies : on a relancé le chantier d'un nouveau, à l'abandon depuis vingt ans. Et je pourrais citer d'autres exemples.
Alors, oui, je suis assez fier que, au cours de ces six années, nous ayons privilégié la réalisation d'équipements utiles, sinon indispensables, à tous.
> Le discours que j'ai prononcé à l'occasion de l'inauguration :
« Mesdames, Messieurs,
« Je vous en prie ne voyez dans cet événement aucun présage, mauvais ou bon. Il est vrai que cette inauguration marque sans doute l'une des dernières cérémonies officielles importantes du maire actuel de La Seyne.
« Mais l'action municipale, la continuité du service public, malgré la nécessaire retenue en période préélectorale, n'en doit pas moins poursuivre son chemin...
« Ouvert depuis le 6 janvier dernier, ce crématorium, cet équipement public que nous inaugurons aujourd'hui, et dont la municipalité de La Seyne a voulu la création, sous forme de délégation de service public, était très très attendu. Trente ans, pratiquement.
« « Je ne reviendrai pas sur ce que les orateurs qui m'ont précédé ont dit sur l'importance aujourd'hui de la crémation dans les pratiques funéraires des Français.
Chez nous, cette demande fut longtemps satisfaite par les installations de Cuers ou d'Aubagne, qui sont saturées depuis de nombreuses années.
« De l’agglomération toulonnaise aux Bouches-du-Rhône, ce pôle funéraire vient soulager des familles pour qui l'inhumation par crémation relève parfois... du chemin de croix.
« C’est donc bien évidemment une logique d’aménagement de territoire qui prévaut ici. J'en profite d’ailleurs pour dire combien nous sommes fiers et heureux, à La Seyne, d'être utiles, non seulement à nos habitants, mais aussi aux autres. Car ce n'est repliée sur elle-même, mais solidaire et en harmonie avec ses voisins, que je conçois la place de notre ville.
« Le troisième crématorium du var est donc né.
« Vous l'avez constaté lors de la visite des lieux, la conception architecturale et fonctionnelle du lieu tend à la perfection. Je ne saurais donc trop féliciter pour leur travail Alexandre De Carlo et Claude Delesse, et bien entendu l'architecte, Serge Hérisson, pour le travail remarquable, où les volumes sont familiers, à hauteur d'homme, sereins, sans être austères...
« Je le note, avec vous toutes et tous, il n'a pas été oublié qu'ici se déroulent des moments d'une intensité émotionnelle telle qu'il faut que le cadre s’efface au profit de l'humain.
« L'humain dans sa diversité d'ailleurs, dans la laïcité, chère à mon cœur, vous le savez, cette salle en témoigne, qui peut convenir au rassemblement, au recueillement ou aux rituels de toutes convictions, de tous cultes, de toutes philosophies, ou laïques, ou de la libre-pensée, ou athées.
« Après ces aspects axés sur la dimension humaine, on peut souligner la modernité des installations permettant de meilleures conditions de travail pour les personnels, permettant un plus grand respect de l'environnement.
« Et s’il ne s’agit pas d’un service public direct, si je puis dire, ce crématorium de La Seyne est un équipement au service du public.
« Je veux saluer l’investissement et la détermination de Raphaëlle Leguen, notre première adjointe, qui a mis dans ce projet toute son énergie, sa pugnacité, son exigence, et ses valeurs humaines, pour que nous y parvenions. Elle a conduit ce projet avec Claude Astore, notre adjoint aux infrastructures et aux travaux. Et bien, bien sûr, tous les cadres et agents de la ville, autour de Fanny Magagnosc-Vanni, directrice du pôle des politiques publiques, et de Marcel-Paul Magagnosc, directeur des services techniques, qui ont fait que, avec les entreprises, l’opération aboutisse.
« Vous me connaissez, d'une manière générale, je ne veux pas rater une occasion de valoriser le service public. D'ailleurs, et c'est une compétence municipale obligatoire, nous sommes en train, je l'ai rapidement évoqué il y a un instant, de réaliser le cimetière, attenant, qui suivra l’édification du crématorium, avec la réalisation d'un jardin du souvenir.
« En attendant, ce que nous inaugurons aujourd’hui, c'est une autre façon d’être ensemble, dans des moments de chagrins où la solidarité familiale et celle de tous les proches, des amis, où l'humanité de l'accueil, permet le deuil et les retrouvailles vers la vie qui continue… »