5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 04:29

Après avoir mis en évidence des inégalités territoriales d'offres de transports collectifs entre divers sites de typologies similaires de l'agglomération toulonnaise — deux quartiers résidentiels d'une part, et deux quartiers périurbains d'habitat social d'autre part —, j'ai voulu dresser un état comparatif de la situation des mobilités vers et depuis les centres-villes des quatre communes les plus importantes, Toulon, La Seyne, Hyères et Six-Fours.

 

BIEN SÛR QUE LE CŒUR DE L'AGGLOMÉRATION DOIT ÊTRE BIEN DESSERVI

Si, naturellement, le cœur historique, culturel et commercial de Toulon, ville principale d'un territoire métropolitain de près de 450.000 habitants, a des fonctions de centralité que n'ont pas les trois autres, justifiant une meilleure desserte pour permettre aux résidents de l'ensemble de l'aire métropolitaine d'accéder à des services, des commerces, des espaces de culture et de loisirs, il n'empêche que les cœurs historiques de nos communes sont aussi des lieux d'habitation, notamment pour des familles à faibles revenus, qui doivent d'autant plus avoir accès aux mobilités urbaines propres que la circulation et le stationnement des automobiles sont complexifiés par la nature urbaine de ces vieux quartiers.

Trois des quatre centres anciens ont même été classés prioritaires au titre de la "politique de la ville" (Toulon, La Seyne et Hyères) et deux d'entre eux (Toulon et La Seyne) sont même retenus comme "ultra-prioritaires" pour bénéficier du "Nouveau programme national de rénovation urbaine" (NPNRU).

Pour effectuer des comparaisons objectives d'offres de dessertes par bus et bateaux-bus, j'ai artificiellement pondéré, pour le centre de Toulon, les résultats de l'indice nombre de dessertes qui sert à mes analyses en le réduisant de 25%, considérant que sa fonction de centralité métropolitaine justifie des lignes et des fréquences accrues d'autant.

 

MAIS LES CENTRES D'HYÈRES ET DE SIX-FOURS SONT PARENTS PAUVRES

Il apparaît que, si le centre de La Seyne bénéficie de presque la moitié moins de dessertes que celui de Toulon (après pondération de ce dernier, et en données brutes), les centres de Hyères et de Six-Fours sont considérablement moins bien desservis, de l'ordre de huit fois moins.

Rapportés aux nombres d'habitants respectifs de chacune des communes, l'écart demeure de l'ordre d'un bon tiers pour ces deux villes, tandis que — agréable surprise — le résultat est inversé pour le centre de La Seyne, de 30% mieux desservi que celui de Toulon, à l'exception des dimanches.

Enfin, rapporté aux possibilités de mobilités des résidents des quartiers eux-mêmes, La Seyne est à peu près à l'identique de Toulon, Hyères environ quatre fois moins bien, et Six-Fours plus de huit fois moins bien.

 

AVEC L'EXISTANT, DES MARGES EXISTENT POUR AMÉLIORER

Il y a donc matière à amélioration dans une logique métropolitaine où chaque pôle urbain a son importance pour le développement de l'ensemble du territoire. Si l'on compare, par exemple à La Seyne, les liaisons entre les quartiers est et sud avec le centre et celui de l'agglomération, ainsi que je l'ai fait dans une précédente analyse, on mesure les disparités importantes d'une partie de la commune à une autre ; or ces quartiers littoraux, pour partie résidentiels et pour partie en développement en matière d'activité économique et d'habitat (site des anciens chantiers, Bois Sacré), sont situés, venant du reste de la commune et de l'agglomération, au-delà du goulet d'étranglement routier que représente la traversée du vieux port seynois.

Des marges de manœuvre existent d'ores et déjà, en réduisant ça et là une offre convenable, pour améliorer, par exemple, les dessertes des centres hyérois et six-fournais ou des quartiers seynois à la circulation déjà beaucoup trop dense où l'on ne pourra maintenir ou revenir à une qualité de vie urbaine qu'en y développant les transports collectifs, par la hiérarchisation des priorités et la création de nouvelles dessertes, en particulier par voie maritime, comme c'est dès à présent possible de le faire, avec un minimum de volonté, pour le littoral seynois de la Petite Rade, ainsi que je le réclame depuis des années.

 

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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 04:39

Si les inégalités d'offres de transport en commun entre quartiers et communes d'un même territoire, conséquences de leurs histoires respectives, perdurent parce qu'on ne se penche pas en continu sur les besoins ou simplement parce qu'il ne se trouve personne pour s'en plaindre, il est certains sites de notre agglomération "Toulon Provence Méditerranée" (TPM) qui font depuis des années l'objet des attentions de l'État et des collectivités pour gagner en équité et devenir des "morceaux de ville comme les autres". Ce sont les quartiers populaires d'habitat social classés prioritaires au titre de la "politique de la ville".

Là, outre les programmes de rénovation urbaine et d'accompagnement social dont ils bénéficient depuis le début des années 80, nous sommes tous — services de l'État et collectivités locales — engagés à leur témoigner un intérêt particulier pour y compenser les inégalités sociales et économiques dont souffrent leurs habitants. Et ce dans tous les domaines de l'action publique "ordinaire" ; ce qu'on appelle le droit commun. Dont celui qui relève de la compétence d'autorité organisatrice des transports urbains qui, après avoir été à la charge des communes, est devenue intercommunale.

 

AUTANT DE DESSERTES À BERTHE QU'À LA BEAUCAIRE, MAIS POUR PLUS DU DOUBLE D'HABITANTS 

Or, comme pour les quartiers résidentiels du sud de La Seyne et de Toulon, le compte de l'égalité n'y est pas encore. La comparaison des offres que j'ai faite entre les ensembles d'HLM de La Beaucaire à Toulon (5910 habitants) et de Berthe à La Seyne (14134 habitants) en attestent. Même si l'écart en faveur du quartier toulonnais n'est pas dans un rapport de 1 à 3 comme dans les zones résidentielles, et même si l'on relève à peu près le même nombre de dessertes par semaine pour chacun des deux quartiers, l'écart en faveur de La Beaucaire rapporté au nombre d'habitants est tout de même dans une proportion de 1 à 2,5. Et l'offre est même 6 fois inférieure à Berthe pour les dimanches.

S'agissant des liaisons sans correspondance permettant aux résidents de ces quartiers d'habitat social de se rendre vers les pôles de services, d'activité économique et de culture de l'agglomération, l'offre est très disparate.

Les habitants de La Beaucaire n'ont ainsi aucune possibilité de gagner la gare de Toulon sans changer de bus et quasiment pas pour rejoindre l'une ou l'autre des gares TER d'Ollioules et La Seyne. Les Seynois de Berthe sont bien mieux lotis, et même beaucoup mieux que leurs concitoyens des quartiers sud de leur commune.

 

DES LIAISONS À AMÉLIORER POUR "DÉGHETTOÏSER"

En revanche, si les Toulonnais de La Beaucaire disposent d'autant d'offres sans correspondance que ceux du Mourillon pour gagner leur centre-ville, les Seynois de Berthe sont 30% moins bien dotés que les Toulonnais quant aux possibilités de rejoindre les cœurs de ville de Toulon ou de La Seyne, lieux des démarches administratives et de l'activité commerciale et culturelle de niveau communal ou intercommunal.

Il est donc capital, au regard des enjeux de "déghettoïsation" des quartiers prioritaires périphériques, d'accès à la formation, l'emploi, la vie sociale et culturelle, l'incitation des constructeurs à investir au cœur des quartiers populaires pour y faire venir des résidents plus aisés, bref le "brassage républicain" et le "vivre ensemble" des populations, de compléter les efforts déjà accomplis en matière de mobilités.

 

FAUTE DE TRAM, LE "SUPER-BUS" DOIT STRUCTURER LES QUARTIERS PÉRIPHÉRIQUES D'HLM

Le "site propre" initialement dédié au tramway est réalisé sur toute la traversée du quartier Berthe depuis la fin des années 90, sur presque les deux tiers de son trajet seynois, et le pont de franchissement de la voie ferrée a été livré il y a trois ans ; il est indispensable de mettre les bouchées doubles pour construire et mettre en service le tronçon de site propre qui doit relier La Seyne, via Berthe, à la base terrestre du Technopôle de la Mer, actuel terminus de la ligne U, et d'engager la liaison "carrefour du 8 mai-site des anciens chantiers". En attendant que, à défaut de tramway, le "super-bus" joue ce rôle d'ouverture et de structuration.

Et cette analyse comparée des offres des deux quartiers aura mis en évidence qu'aucune des trois lignes structurantes, reliant à bon débit de desserte l'ouest de TPM à Toulon, les lignes U, 1 et 8, ne dessert la gare SNCF majeure de l'agglomération, permettant l'intermodalité sans correspondance avec les grandes lignes du réseau ferré. Il y a là aussi matière à amélioration pour pousser à l'usage du rail... surtout si le Président de la Région, M. Estrosi, responsable des Trains express régionaux (TER) démontre — ce dont je doute fort au regard de ce qui s'est passé dans les pays d'Europe qui s'y sont essayés — que le remplacement des rames de la SNCF par des trains privés accroîtra l'offre et améliorera le service...

 

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 04:22

Ça fait des années que les Seynois se questionnent sur les mobilités de leur ville, pressentant à la fois le potentiel économique, social et culturel de leur territoire, pour eux-mêmes et pour tout le "Grand Toulon", et les difficultés de circulation que pourrait accroître la valorisation de celui-ci, s'ajoutant à celles découlant de l'évolution démographique, l'eussions-nous freinée en révisant notre plan d'urbanisme, mais qui, jusqu'à un certain point, est inéluctable, ne serait-ce que pour répondre aux besoins de logements, sociaux ou non, imposés par les lacunes énormes recensées dans le Programme local de l'habitat de notre agglomération.

 

TRAINS, "SUPER-BUS", BATEAUX-BUS, MODES ACTIFS ET INTERMODALITÉS

Cette question primordiale des déplacements touche aussi à l'environnement et au développement soutenable de notre aire urbaine. Sans agir sur la réduction des gaz d'échappement, la qualité de notre air, déjà fragile, va immanquablement se dégrader. Le Plan intercommunal de déplacements urbains récemment mis à jour fixe les orientations.

Nous le savons, on misera sur deux axes majeurs reliant l'est à l'ouest de Toulon Provence Méditerranée (TPM) : une ligne de bus à haut niveau de service de La Garde à La Seyne et une adaptation du réseau ferré permettant la circulation cadencée de trains dans le cadre d'un Réseau express régional de Hyères à Ollioules. Le site propre maritime devra être développé en complément du rail et du "super-bus", avec de nouveaux bateaux-bus et de nouvelles lignes directes et de cabotage, y compris hors de la Petite Rade. On développera les lignes de transports collectifs de rabattement sur ces trois axes, les voies piétonnes et cyclables, les pôles d'intermodalité, avec des parcs-relais pour les autos et les deux-roues.

 

EN URGENCE, RÉDUIRE LES INÉGALITÉS

Mais les nouveaux chantiers ne peuvent prendre sens que dès lors qu'on aura aussi à l'esprit la nécessité de régler, au préalable, les inégalités de services de mobilités qui existent entre les divers territoires de TPM, essentiellement dus aux évolutions locales de chaque commune, voire chaque quartier, qui avancent à des rythmes distincts, sans trop d'anticipation — comme ce fut le cas pour la ligne U de bus mise en service in extremis quelques jours avant l'ouverture de DCNS à Ollioules — en lien avec les développements découlant de nos atouts économiques, sociaux, culturels et environnementaux, et pas encore, loin de là, avec l'esprit métropolitain qui devrait pourtant nous guider.

Ces inégalités existent et s'accroissent. Les exemples seynois — mais pas seulement — ne manquent pas. Je les évoquerai dans une série de prochains messages. Ils constituent autant d'urgences.

 

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 04:38

Ça ne se sait pas trop et certains résidents ont parfois manifesté, de temps à autre de manière pas très appropriée pouvant nuire à l'obtention d'un résultat positif, leur vif regret de n'avoir pu être embauchés par les entreprises chargées des travaux de rénovation urbaine de Berthe.

Pourtant, le dispositif existe et est même imposé par la loi : 5% des heures de travail doivent être réservées à des habitants des quartiers en rénovation qui, avec ou sans qualification, peinent à trouver un emploi.

Le système est en vigueur depuis les premiers chantiers de 2007 et l'objectif a même été dépassé.

Les entreprises ont en effet vraiment joué le jeu, permettant d'offrir, selon les années, de 8 à 13% de parcours d'insertion professionnelle, même si ça ne représente jamais qu'une trentaine de personnes par an, bien loin des besoins de nos populations.

 

POUR QUE NUL NE PENSE QU'IL EST EXCLU...

Il reste que certains, heureusement fort peu nombreux, s'y prennent très mal pour tenter de profiter de ces possibilités. Ce n'est pas en saccageant ses engins de chantier qu'on gagnera la bienveillance d'un chef d'entreprise !

Alors, pour que nul ne puisse dire qu'il ne savait pas comment procéder, voire reprocher une supposée injuste inégalité de traitement, nous avons entrepris une campagne de communication par voie d'affiches et de prospectus distribués dans les boites aux lettres et les lieux accueillant du public. Tout le monde aura ainsi sa chance.

Même si, naturellement, il n'y aura pas de travail pour les trop nombreux habitants malheureusement sans emploi. J'aurais tant aimé pouvoir annoncer plus et mieux, en cette veille de Noël...

 

 

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7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 04:16

On se souvient peut-être que, il y a quelques semaines, je sollicitais Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, pour que notre centre ancien, quartier reconnu prioritaire au titre de la "politique de la ville" comme à celui de la sécurité, bénéficie également d'une attention particulière en matière d'aide à la réussite scolaire des enfants et adolescents qui y habitent.

En résumé, notre demande est que, comme c'est le cas pour Berthe et les quartiers sensibles de Toulon et de l'Académie de Nice, et pour la quasi totalité des sites "politique de la ville" du pays, notre centre-ville soit reconnu comme "Réseau d'éducation prioritaire renforcé" (REP Plus), ce qui permettra aux enseignants de disposer de moyens supplémentaires pour leur action pédagogique.

 

AUTANT D'ÉCOLIERS EN DIFFICULTÉ AU CENTRE QU'À BERTHE

Notre demande est d'autant plus justifiée que, entre temps, le bilan 2015 d'un autre dispositif d'État, appelé "Programme de réussite éducative" (PRÉ), a mis en évidence que le pourcentage d'élèves du centre ancien en difficulté scolaire et sociale qui doivent être pris en charge par les équipes spécialisées de ce programme est le même que celui du quartier Berthe.

L'éducation est en effet un facteur déterminant de l'insertion professionnelle et sociale des futurs adultes citoyens. Les jeunes résidents de notre cœur de ville ont droit à cet effort public en vue d'une meilleure égalité des chances.

Une première réponse, encourageante, m'est parvenue ces jours derniers, de la part de Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, que j'avais sollicité en appui à ma démarche auprès de sa collègue chargée de l'Éducation nationale. Je la livre ci-après aux visiteurs de mon blog...

 

 

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 05:23

Ce lundi soir, nombreux étaient les Seynois rassemblés dans la salle de la Bourse du Travail pour l'inauguration d'une exposition consacrée à une rétrospective sur le logement social à La Seyne depuis la création, en 1948, de notre Office public municipal d'HLM.

Il fallait en effet prendre le temps de marquer une étape dans la vie du logement social seynois, à quelques semaines du 1er janvier 2017, moment où la loi a prévu que notre office public de l'habitat ne sera plus rattaché à la commune, mais à la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée.

Ce fut l'occasion pour moi, dans mon discours inaugural, de mesurer le chemin parcouru, de féliciter les acteurs d'une belle aventure sociale. Et d'avancer vers le futur, en faisant quelques annonces...

 

« Mesdames, messieurs, chers collègues, chers amis,

« Nous lançons cet après-midi une démarche à laquelle j'ai tenu. Au travers de cette exposition, réalisée en collaboration par les services de notre office d'HLM « Terres du Sud Habitat », TSH comme on dit, et de la Ville, je souhaite prendre date à un tournant du logement social à La Seyne.

« Bien sûr, c'est une évidence : lorsqu'on parle de logement, de logement social en particulier, on parle de la vie. On parle de l'humain avant de parler de la pierre, même si la pierre doit être un outil maîtrisé de développement économique et de progrès social...

« Dans ma conception de la vie ensemble, dans notre conception partagée, je crois, tout est lié : l'action publique au sens strict, celle des établissements ayant mission de service public, les acteurs économiques et sociaux, et la force associative, tellement mise à mal depuis des années, attaquée de manière tellement irresponsable - et je pèse le mot, en ces temps de tensions sociales -, par toutes les politiques d'austérité mises en place...

« Irresponsable car il ne faut pas s'étonner de l'absence de la puissance publique quand celles et ceux qui participent à la relayer de manière vivante, sur le terrain, je parle des acteurs associatifs, notamment les amicales de locataires ou ce qu'on appelle les associations "de pied de tours", ne sont plus soutenus.

 

MA VIE, MA VILLE, MON LOGEMENT

« "Ma vie, ma ville, mon logement" est le titre cette exposition. Car c'est un élément de vie en république.

« Je ne dissocierai pas non plus de ce sujet les bons résultats du Programme de rénovation urbaine, un projet parmi les plus importants de France, qui bientôt s'achève même s'il reste quelques chantiers importants. Et je ne féliciterai jamais assez pour ces résultats « Terres du Sud Habitat », notre TSH, le Groupement d'intérêt public « Nouvelle Seyne », dont le directeur, Pierre de Riberolles, prend une retraite méritée, très bientôt...

« Je ne dissocierai pas de cette réflexion les acteurs publics tels que les forces de sécurité, les pompiers, la police municipale et nationale, mais aussi de prévention, d'éducation, scolaire et populaire, de sport et de culture, qui doivent faire leur travail dans nos cités HLM dans des conditions souvent difficiles et qui sont, eux aussi, en butte à de terribles purges d'austérité...

 

UNE CULTURE SOCIALE DE L'HABITAT

« Le logement social, donc. Aujourd'hui, nous mesurons à la fois le chemin parcouru et tout ce qui reste à faire avec des milliers de demandes en attente, dans une ville qui est pourtant l'une des rares de ce département - pour ne comparer qu'à cette échelle -, à vouloir tendre vers les 25% de logements sociaux exigés par la loi...

« Cette culture sociale, nous n'en sommes bien sûr pas les seuls dépositaires. Mais La Seyne, à l'évidence, est un pilote, une vitrine, une source d'encouragement et une force de combat, de mobilisation... Cette culture sociale, qui nous vient de loin, qui est un peu dans nos gènes seynois, ne doit pas se dissoudre dans la modernité et l'élargissement des compétences territoriales. Pour le dire d'une manière un peu plus imagée, si vous le permettez : ne perdons pas notre âme communale dans la nécessaire action intercommunale

« Au contraire, ce que j'appelle notre « culture sociale » doit se renouveler, trouver sa voie, nouvelle et renforcée, dans un monde en pleine mutation. Et je sais que les élus, les acteurs sociaux, les militants associatifs, vous, mesdames et messieurs, portez en vous cette ferme résolution.

 

LE LOGEMENT EST UN DROIT

« Dès ma prise de fonction en 2008, j'ai décidé de prendre un arrêté anti-expulsions. Eh bien je persiste et signe : lorsqu'il n'y a pas malhonnêteté et tant que les possibilités de recours et de relogement ne sont pas trouvées, avec l'accompagnement des services et des associations spécialisées, je m'opposerai toujours à toute mesure administrative injuste et aveugle.

« Que l'on ne s'y trompe pas : je suis parfaitement conscient que le logement social aurait tout à perdre dans une gestion laxiste. Mais le logement est un droit, ne l'oublions pas. Et il faut continuer le combat pour qu'il devienne une réalité et, désormais, un effort beaucoup mieux partagé.

 

DU RATTACHEMENT À L'AGGLOMÉRATION À LA FUSION DES OFFICES DE L'HABITAT

« Concrètement, au début 2017, notre office TSH sera rattaché à Toulon Provence Méditerranée, TPM. Son conseil d’administration et l'agglomération ont déjà statué dans ce sens - ne l'eussent-ils pas fait que le préfet aurait pris un arrêté l'imposant.

« L'étape suivante, probablement dans deux ans, sera la fusion de TSH avec THM, l'office toulonnais « Toulon Habitat Méditerranée », et, peut-être, si le Grand Toulon devient métropole, avec la partie de l'office départemental « Var Habitat » concernant nos 12 communes.

 

DE 1948 À AUJOURD'HUI, MERCI AUX PRESIDENTS ET AUX ÉQUIPES DES HLM

« Je veux solennellement remercier et féliciter pour l'immense travail accompli les agents et les directions de l'office, les administrateurs et les présidents, depuis tant d'années, avec une mention spéciale pour l'un des pionniers, Jeannot Passaglia, qui a été au lancement de l'aventure au lendemain de la guerre.

« Une mention particulière aussi pour le président Yves Gavory et mes collègues du conseil municipal qui, en charge depuis 2014 de représenter la ville au conseil de TSH, vont devoir laisser la place en janvier à des élus communautaires, après avoir, avec efficience et courage, mené à bien les réformes imposées, pour sauver l'office, par les instances nationales de contrôle et d'accompagnement du logement social, qui ont dû passer par des décisions difficiles en matière de gestion humaine et financière avec l'appui constant du directeur David Guengant et de ses formidables équipes.

« Nous espérons que l'agglomération permettra à quelques élus communautaires, par ailleurs conseillers municipaux seynois, de demeurer dans le conseil d'administration. Je vais d'ailleurs probablement devoir reprendre le flambeau de la présidence avec l'aide de ceux d'aujourd'hui qui pourront rester.

 

VERS DES ATTRIBUTIONS ANONYMES ET PUBLIQUES DES LOGEMENTS

« Et je voudrais que soit rapidement mené à bien un chantier dont nous parlons depuis longtemps, celui du « scoring », de l'anonymat et de la publicité, pour les attributions de logements, ainsi que les offices de l'agglomération de Rennes, puis d'autres, l'ont mis en place, pour une parfaite transparence et une équité sur la base de critères. On est tant attaqués, à tort, sur cette délicate question !

« Mais revenons à notre exposition, qui porte un regard synthétique sur l'histoire du logement social à La Seyne, avec quelques références au contexte national. Elle aura au moins un mérite : celui de rappeler, et ainsi, de faire mieux comprendre, de rendre mieux lisible, une démarche à travers les années, depuis 1948, avec ses hauts et ses bas, ses succès et ses crises, avec les immenses mutations, avec l'impact, je le disais, de politiques d'austérité, notamment depuis la crise des années 70, et les désillusions de la ghettoïsation, l'impact décisif et terrible du chômage, en France en général, et ici, avec la fermeture des chantiers navals sur fond de globalisation économique.

« Oui, au moment où l'on tourne une page, avec la nouvelle gestion intercommunale, ce bilan compte, et doit être connu.

 

UNE PAGE SE TOURNE, LA MÉMOIRE DOIT ÊTRE PRÉSERVÉE ET PARTAGÉE

« Et ce travail de mémoire, d'analyse, de réflexion, de convivialité autour du logement social ne devra pas s'arrêter là. Bientôt s'achève, je le disais, notre rénovation urbaine, et autour de l'année 2018, nous marquerons ensemble cette étape cruciale de l'évolution humaine, urbaine, sociale, et économique de notre ville.

« Un travail sur le fond, de collecte, de réflexion collective, d'implication des locataires, des citoyens, au travers de leurs associations, est nécessaire.

« Je demande d'ailleurs, d'ores et déjà aux services municipaux et à tous les partenaires concernés, de préparer cela avec la population, avec tout le tissu associatif...

« Bref, ce moment, aujourd'hui, est un coup d'envoi, dont je souhaite qu'il s'amplifie.

« Concrètement, l'exposition ira à la Maison du patrimoine en janvier, puis à la médiathèque Andrée Chedid... Une information, durant deux mois sera donnée sous la forme d'une borne interactive dans le hall de la mairie...

« Je compte sur vous toutes et tous pour multiplier les occasions de maintenir et développer l'information, la communication, l'action, autour de cette thématique centrale du logement social.

« Permettez-moi, pour terminer, de remercier et féliciter ceux qui, à TSH et dans nos services municipaux, la culture et le patrimoine, la com, la reprographie, pour leur travail collectif pour réaliser cette exposition. »

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21 novembre 2016 1 21 /11 /novembre /2016 07:06

Depuis que, à notre demande, il a été classé "quartier prioritaire" par l'État, le centre ancien de La Seyne bénéficie ou est en voie de bénéficier d'attentions publiques conjuguées de la part des administrations nationales, régionales, départementales et intercommunales pour l'aider à sortir du marasme.

Profitant déjà du "contrat de ville" pour soutenir des animations et l'accompagnement social des habitants, des actions renforcées de prévention, de police et de justice au titre de la "Zone de sécurité prioritaire" qui, depuis deux ans, en a fait le site du Var où la délinquance a le plus diminué, il a été retenu dans le "Nouveau programme national de rénovation urbaine" dont la phase d'études va commencer sous peu.

 

ÉDUCATION PRIORITAIRE : LE CENTRE SEYNOIS OUBLIÉ ?

Mais, bizarrement, alors que, en France, 97% des quartiers sensibles bénéficient d'un renforcement de l'action éducative et d'appuis pour la réussite scolaire, en étant répertoriés comme zones d'éducation prioritaire, les autorités académiques ou ministérielles n'ont pas cru devoir faire bénéficier notre centre historique seynois de cette attention particulière, comme c'est le cas pour le quartier Berthe et les autres sites fragiles de l'agglomération TPM, du Var et de l'Académie de Nice.

Pourtant, ainsi que c'est apparu il y a quelques jours lors du bilan annuel du programme de réussite éducative de notre commune, on y relève un pourcentage d'enfants en lourdes difficultés scolaires identique à celui des autres zones varoises sur lesquelles l'Éducation nationale consent des efforts accrus.

Cela confirme que je n'ai pas eu tort, il y a un mois, de saisir Nadjat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, pour que cette anomalie soit réparée. Et j'attends avec impatience qu'elle le soit.

 

MA LETTRE À LA MINISTRE

« Madame la Ministre,

« J'ai l'honneur de vous réclamer en urgence le classement en Réseau d'éducation prioritaire Plus des établissements scolaires du centre-ville de La Seyne-sur-Mer (Var).

« La Ville de La Seyne-sur-Mer cumule en effet des difficultés sociales et économiques qui vont en s'aggravant alors que, dans le même temps, ses efforts de gestion et de mise en œuvre des politiques publiques gouvernementales restent sans précédent.

« Le centre-ville, notamment, a été identifié par l'État comme un territoire à enjeux du fait de sa structure sociale et urbaine particulièrement fragile : 3220 habitants résidant un quartier dégradé, paupérisé, où la pauvreté est disputée entre les marchands de sommeil, l’habitat insalubre et les dealers. Il est difficile, dans ces conditions, de travailler à une revitalisation urbaine, sociale et économique, lorsque la tranquillité minimale est à peine assurée et où, pire, la statistique, ne parvenant plus à convaincre, laisse à l’extrême-droite et aux droites extrêmes le champ libre propre à alimenter un sentiment d’insécurité insondable et pernicieux.

« L'action de "Politique de la Ville" sur ce quartier, comme c'est le cas dans l'ensemble des 1300 autres sites retenus au titre de la loi d'orientation pour la ville, doit ainsi se décliner de façon globale dans un ensemble de directions :

- des opérations de lutte contre l'habitat indigne et insalubre, et de politique de peuplement visant à la mixité sociale ;

- des opérations de renouvellement des espaces urbains et équipements et services publics ;

- des opérations de redynamisation de l'économie, notamment commerciale et des services, et de prévention de l'activité illicite ;

- des opérations de prévention de la délinquance et de lutte contre les déviances ;

- des opérations de prévention et de lutte contre la radicalisation ;

- des opérations d'accompagnement social des populations, en matière d'éducation, d'action socio-éducative, d'appui à la parentalité, de formation, d'accès à l'emploi, de sport, de culture, de solidarité, d'égalité femmes-hommes, d'insertion des enfants, des ainés, des handicapés, etc.

« Pour répondre à ces objectifs diversifiés et complémentaires, deux dispositifs majeurs sont mobilisés :

« 1°) un Programme de rénovation urbaine (PRU) concernant le centre-ville est en cours de finalisation dans le cadre d'un contrat de ville, sous forme d'une Opération d'intérêt régional (OIR) dont le protocole de préfiguration, validé par le comité d'engagement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU), est sur le point d'être signé ; il fera suite à un autre PRU portant sur un autre quartier populaire de notre ville, reconnu comme l’un des plus importants de France, dont le terme est programmé en 2018 après dix ans d’efforts soutenus ;

« 2°) un classement en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) du centre-ville a certes permis, avec les moyens dont disposent à la fois l’Etat et la Commune, c’est-à-dire très faibles au regard des enjeux, la mise en place de dispositifs efficients de prévention et de lutte contre la délinquance.

« Il reste une grande absente sans laquelle seront insignifiants les efforts de requalification urbaine, de prévention des radicalisations et des déviances, d'aide à l'insertion sociale et professionnelle des publics parmi les plus fragiles du département du Var : l’action éducative.

« Contrer la délinquance, recréer un cadre de vie urbain agréable, développer l'activité économique, assurer des mesures d'accompagnement social des populations, lutter pour l'insertion sociale et professionnelle, tout cela est en effet très pertinent, à ceci près, et vous en conviendrez, que, sans éducation, peu de choses sont possibles. Des efforts sont faits en matière de réussite éducative, en mettant notamment l’accent sur la mixité sociale et l'accompagnement des enfants et des familles, mais ils s'exercent sans moyens particuliers, d'autant que relevant du droit commun se raréfient, rendant nos volontés quasiment vaines.

« Il manque donc manifestement un pilier majeur à l’édifice : le classement du centre-ville de La Seyne-sur-Mer en REP, comme le sont les autres sites prioritaires de la "Politique de la Ville", et comme l'est l'autre quartier prioritaire de la commune.

« 458 enfants de 3 à 11 ans, identifiés par les services centraux, se répartissent entre 6 écoles primaires. Trois d'entre elles ont plus de 50% de leurs effectifs qui résident sur les sites "politique de la ville". Il me semble par conséquent manifeste que, la cohérence gouvernant, le centre-ville de La Seyne-sur-Mer doit être classé en REP Plus.

« Il n'est pas acceptable pour moi que perdure une situation exceptionnelle en France, injuste et inégalitaire au regard de l'esprit républicain qui doit guider les politiques publiques, au prétexte avancé par l'administration de l'Éducation nationale que le collège qui accueille les enfants et adolescents issus des écoles primaires du territoire concerné est implanté à l'extérieur du périmètre prioritaire au titre de la politique de la ville.

« Je veux croire, Madame la ministre, que vous prendrez en compte les réalités du terrain en répondant favorablement et sans délai à ma requête de classement en REP Plus des établissements scolaires accueillant les enfants et jeunes de ce quartier prioritaire "Politique de la Ville" qui n'en bénéficie pas..

« Je vous prie d'agréer, Madame la ministre, l'expression de mes salutations distinguées. »

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18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 04:26

Commencer modestement en faisant du cœur historique de La Seyne un espace aux mobilités apaisées, sans attendre de disposer des moyens financiers prévus par les dispositifs de "politique de la ville", devrait permettre de favoriser un changement positif d'image, propice aux déambulations, à la sécurité, à la dynamique commerciale, à l'activité culturelle, à la vie sociale, et même - ça a eu cet effet ailleurs - à l'incitation des investisseurs de l'immobilier d'habitation à acquérir, rénover, voire reconstruire, des immeubles ou îlots dégradés, de nature à requalifier et favoriser le maintien ou l'installation de résidents aux situations socio-économiques moins dégradées que beaucoup d'actuels habitants.

 

À COMPTER DU 15 DÉCEMBRE, LE PIÉTON SERA ROI

La nouvelle "zone de rencontre", conçue par nos équipes, et notamment Sylvie Lévesque, technicienne territoriale spécialiste de la question, sous l'égide de notre adjoint Claude Astore, entrera en vigueur le 15 décembre prochain. Elle a reçu le feu vert de notre comité communal des usagers des mobilités, où siègent des habitants, des membres des conseils de quartiers, comités d'intérêt local, utilisateurs du centre urbain, et aux acteurs économiques.

Pour schématiser, le dispositif de "zone de rencontre" donne priorité aux piétons sur tous les véhicules, les vélos étant eux-mêmes prioritaires sur les voitures dont la vitesse ne doit pas excéder 20 km/h et qui sont astreintes à respecter la priorité à droite à tous les croisements. En outre, les vélos sont autorisés à circuler à contresens dans les rues à sens unique, et les mobiliers urbains (barrières, potelets, etc.) disparaîtront petit à petit puisque l'espace public est entièrement dédié aux piétons.

 

ÇA DOIT... MARCHER, SI CHACUN Y MET DU SIEN !

Il nous reste à faire preuve de pédagogie pour que les automobilistes se disciplinent, notamment ceux qui, comme moi, ont obtenu leur permis de conduire il y a bien longtemps, à une époque où l'automobile était reine et où, par "zone de rencontre", on entendait autre chose que le dispositif de circulation urbaine désormais organisé par la loi... C'était plutôt pour nous, les anciens... un lieu de rendez-vous, comme notre vieille rue République, jadis dénommée... lo caladatge d'amor... (je laisse mes visiteurs non occitanophones en découvrir la signification sur l'excellent site de Marius et Jean-Claude Autran, deux de nos éminents historiens locaux).

Et, si la pédagogie ne suffit pas pour prévenir les accidents et obtenir l'effet positif espéré (ça marche - c'est le cas de le dire - dans les pays du nord de l'Europe, il faudrait qu'il en soit de même chez nous), il faudra que nos policiers sévissent.

Mais je veux croire que tous, à l'exception peut-être de quelques marchands de sommeil ou brigands dealers qui seraient bien satisfaits qu'on en reste au statu-quo d'une vieille ville dégradée où devrait se complaire le non-droit, auront à cœur de jouer le jeu des nouveaux usages urbains dans l'intérêt collectif.

 

 

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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 05:47

J'évoquais dans un précédent billet quelques-unes des réalisations de la « politique de la ville » tant décriées par les anti-républicains du Front National qui siègent au conseil de l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), lesquelles profiteraient, selon eux, « toujours aux mêmes, sans résultat ».

M'appuyant sur l'exemple seynois du quartier Berthe, j'ai rappelé que les lieux culturels, artistiques et socio-éducatifs, les équipements sportifs, les espaces d'accueil des jeunes enfants, créés, rénovés, agrandis ou redynamisés grâce à la mobilisation des crédits publics dédiés aux quartiers populaires inscrits dans la géographie prioritaire, profitent non seulement aux résidents de ces sites urbains, mais également aux habitants de toute une commune et même des territoires avoisinants.

Je poursuis ma démonstration de l'ignorance ou, pire, du mensonge des élus d'extrême-droite de notre « Grand Toulon », en questionnant ci-après sur les impacts bien au-delà des habitants des quartiers concernés des opérations de « politique de la ville », en matière d'environnement urbain, de mobilités, de logement, d'emploi et de sécurité...

 

DES AMÉNAGEMENTS POUR LES MOBILITÉS DE TOUTE L'AGGLOMÉRATION

En effet, les quatre kilomètres du tracé seynois du « site propre » initialement destiné au tramway, qui ont été réalisés sur des fonds de la « politique de la ville », ne vont-t-ils pas bénéficier aux usagers du futur « bus à haut niveau de service » de toute la commune et des villes environnantes ?

Les voiries rénovées et les quatre carrefours giratoires réalisés grâce aux crédits « politique de la ville »  entre le boulevard de l'Europe (Auchan), la route départementale 559 et le boulevard Stalingrad, dont le très fonctionnel carrefour De Lattre de Tassigny, n'embellissent-ils pas l'entrée de ville et ne simplifient-ils pas la vie de tous les automobilistes de La Seyne, Six-Fours, Ollioules, des environs, et de nos touristes ?

 

DU LOGEMENT, DE L'EMPLOI ET DE LA SÉCURITÉ POUR TOUTE LA RÉGION

Les opérations de construction-démolition de près de 900 logements HLM n'ont-elles pas permis, outre la reconstitution de l'offre locative sociale, y compris à Ollioules et au Revest, la vente de terrains qui ont été dédiés à la construction de logements privés à prix accessibles permettant à des centaines de foyers de tout l'Ouest-Var, et au-delà, de devenir propriétaires d'un premier logement et d'entreprendre ainsi un parcours résidentiel ?

En période de crise économique grave, les chantiers engagés à hauteur de près de 300 millions d'euros à Berthe depuis 2007 n'ont-ils pas soutenu l'activité de dizaines d'entreprises de toute la région dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, aidé au maintien et la création d'emplois, et permis l'offre de dizaines de parcours d'insertion, dont un quart à des personnes non résidentes du quartier ?

Et le classement de Berthe, de La Beaucaire et des centres anciens seynois et toulonnais en zones de sécurité prioritaire (ZSP) ne permet-il pas aux commissaires des deux plus grandes communes de TPM de disposer d'une brigade de sécurité territoriale d'une vingtaine d'agents spécialement dédiée aux sites prioritaires, libérant en partie les effectifs ordinaires de policiers pour l'ensemble des quartiers ?

 

MAINTENANT, L'EXTRÊME-DROITE NE POURRA PLUS DIRE QU'ELLE NE SAIT PAS

Alors, ignorance ou mensonge de la part des élus d'extrême-droite ?

Si la première hypothèse est la bonne, ces quelques exemples auront gommé leur méconnaissance du territoire qu'ils prétendent avoir la compétence de gérer.

Et, s'ils persistent désormais dans leurs propos trompeurs, on pourra, sans crainte de les accuser à tort, parler de mensonge et d'argumentaire fallacieux destinés à abuser les citoyens. Qui devront savoir à quels bonimenteurs de foire ils ont affaire.

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 03:54

Il faut que les milliers d'habitants des quartiers populaires de l'agglomération toulonnaise, les 78% de Varois que leurs conditions sociales et économiques rendent éligibles à un logement social, et plus généralement tous nos concitoyens, le sachent : les élus FN de Toulon Provence Méditerranée (TPM), au mieux sont ignorants, au pire manient les contrevérités. Pour ne pas dire qu'ils mentent.

Les arguments républicains et solidaires avancés par Hubert Falco, maire (LR) de Toulon et président de TPM, par Jean-Pierre Giran, maire (LR) d'Hyères et vice-président de TPM, et par moi-même, lors de la séance du conseil communautaire de l'agglomération qui s'est tenue ce dernier jeudi, n'ont pas suffi à faire fléchir les élus d'extrême-droite du « Grand Toulon » sur la question des quartiers prioritaires.

 

NON, LA RÉNOVATION URBAINE NE PROFITE PAS « TOUJOURS AUX MÊMES » !

Leur position demeure intangible : ils ne veulent pas entendre parler des dispositifs de « politique de la ville » par lesquels la puissance publique de l'État, des régions, départements, intercommunalités et communes mobilise des moyens financiers conjugués pour la rénovation et la redynamisation des quartiers populaires dégradés, qu'il s'agisse des centres anciens de Toulon et de La Seyne, ou des quartiers d'habitat social tels La Beaucaire, Sainte-Musse, Lagoubran ou Berthe.

Outre leur sempiternel couplet sur l'immigration supposée cause de tous les maux, leur argument spécieux et perfide est toujours le même, résumé par leur leader local, M. Boccaletti : « La politique de la ville profite toujours aux mêmes, sans résultat. »

C'est archi-faux. Et les faits le démontrent. Prenons seulement quelques exemples de la rénovation du quartier Berthe à La Seyne...

 

DES LIEUX CULTURELS, GYMNASES, CRÈCHES, POUR TOUS LES SEYNOIS, ET AU-DELÀ

La médiathèque Andrée-Chedid, la plus moderne de tout l'Ouest-Var, entièrement financée par les budgets « politique de la ville », n'accueille-t-elle pas plus d'abonnés d'autres quartiers de La Seyne (48%) et des communes voisines (12%) que du quartier Berthe (40%) ?

Le centre culturel Nelson-Mandela, modernisé dans la cadre du programme de rénovation urbaine, ne compte-t-il pas 11% d'adhérents d'autres quartiers seynois que Berthe et 25% d'autres communes que La Seyne ?

L'espace Henri-Tisot, en cours de rénovation, ne va-t-il pas s'inscrire dans le réseau des équipements culturels de l'ensemble de l'agglomération, avec une spécialisation autour des musiques du Monde et de Pôle Jeune Public bénéficiant aux enfants de tout TPM ?

Les crèches « Le Petit Monde » et « Elsa-Triolet », rénovées et aux capacités d'accueil accrues grâce aux dispositifs de  « politique de la ville », n'offrent-elles pas des solutions de garde des jeunes enfants à beaucoup plus plus de familles d'autres quartiers (61% pour la première et 64% pour la seconde) qu'aux parents résidant à Berthe ?

Le gymnase Alain-Mimoun, l'un des rares équipements de l'Ouest-Var à disposer d'une hauteur suffisante pour la pratique du trampoline, n'accueille-t-il pas, outre les collégiens du quartier Berthe en temps scolaire, le club de gymnastique et de trampoline de... Six-Fours, ce que devrait pourtant savoir M. Boccaletti, conseiller municipal de cette commune voisine ?

 

Ces quelques éléments objectifs et avérés devraient suffire à convaincre de la méconnaissance ou de la mystification des réalités de la part des élus frontistes.

Mais, même si tous ces équipements culturels, sportifs et éducatifs suffisent à eux seuls à démontrer l'inexactitude alarmante du propos des conseillers communautaires d'extrême-droite, je livrerai dans un prochain article de ce blog d'autres preuves avérées de leur impéritie ou, plus grave, de leur duplicité visant à monter les uns contre les autres les citoyens des diverses parties de notre territoire...

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