6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 04:00

Qu'il s'agisse de quartiers littoraux résidentiels et touristiques, de zones périurbaines d'habitat social ou de centres anciens, sans conduire de grandes études scientifiques pointues, on peut évaluer les difficultés et les inégalités en matière de mobilités urbaines et interurbaines.

Bien sûr, ça et là, lorsqu'un maire, portant la parole de ses concitoyens, réclame avec insistance un aménagement de telle ou telle ligne de bus ou de bateau-bus, il parvient peu ou prou à l'obtenir dans des délais variés. Mais, à l'heure où la démarche métropolitaine va s'enclencher, ne faut-il pas "changer de logiciel", comme disent les "sachants" d'aujourd'hui ?

C'est une démarche globale de réflexion sur les investissements d'avenir de l'ensemble du territoire, dont les infrastructures de transports, qu'il faudrait conduire, y associant toutes les parties prenantes, élus, acteurs économiques et sociaux, et populations.

À défaut, on continuera à entendre les uns et les autres se rejeter la responsabilité des encombrements liés à l'absence d'une troisième voie sur l'autoroute de Toulon vers Nice et à l'ouverture d'un nouvel espace en forme... d'avenue d'une centaine de commerces accusé de tuer les boutiques des centres-villes, et on sera encore interpellé sur le sentiment d'iniquité ressenti par les chefs d'entreprises de la zone ouest vis-à-vis de leurs collègues de celle de l'est, s'estimant moins bien considérés en transports collectifs pour aujourd'hui — peut-être pas à tort, il suffit de regarder le plan des lignes de Réseau Mistral — et pour demain — pourquoi le projet d'une halte ferroviaire aux Playes ne serait-il pas aussi important que celui de Sainte-Musse et la rénovation de celle de La Pauline ?

 

PESER LE POUR ET LE CONTRE DES PROJETS STRUCTURANTS MÉTROPOLITAINS

Si nul ne conteste la prévalence de Toulon, cœur de métropole qui doit conforter ses fonctions de centralité, si tout un chacun approuve le grand projet de "quartier de la connaissance, de la créativité et du numérique" à Chalucet, si personne ne conteste l'absolue nécessité de reconstruire la grande jetée qui ferme la Petite Rade, il est d'autres projets qui doivent être soumis à réflexion partagée.

Faut-il vraiment envisager, à titre d'exemple, de construire un nouveau quai de 400 mètres de long sur le littoral toulonnais de la Rade, perpendiculaire à nos vents dominants, ainsi qu'il est envisagé de le faire à l'issue d'études devant être financées au titre du Contrat de plan État-Région ?

On parle d'un coût de 40 à 50 millions d'euros pour cette nouvelle infrastructure portuaire destinée à accueillir au plus près du cœur de ville de Toulon des paquebots géants de même nature que ceux qui accostent par dizaines chaque année le long du môle d'armement des anciens chantiers navals de La Seyne, là ou la Chambre de commerce et d'industrie du Var a beaucoup investi pour réaliser il y a quelques mois, avec l'accompagnement de notre commune, un terminal de croisières ultramoderne d'où on est, pour peu qu'on les développe, en bateaux-bus publics ou en navettes maritimes commerciales, à dix minutes à peine du centre historique de Toulon.

 

LES MOBILITÉS EN CONCOMITANCE AVEC LES INVESTISSEMENTS D'AVENIR

Ne devrions-nous pas prendre garde à ne pas mettre la charrue avant les bœufs ? Il est peut-être des réalisations dont les urgences sont à hiérarchiser dans le temps, ainsi que l'avait d'ailleurs senti Hubert Falco en voulant éviter la concomitance des chantiers toulonnais du tunnel routier et du transport en commun en site propre.

Avant de sauter sur la première opportunité venue consommatrice de finances publiques et privées, ne devrait-on pas commencer par dresser un état des lieux global de l'existant, des difficultés présentes et à venir, et des enjeux de développement, notamment en matière de mobilités métropolitaines, qui semblent être la clé de voûte de tout dispositif de redynamisation urbaine, économique, sociale et culturelle d'un territoire d'avenir.

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