6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 18:02

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQb7g3B7ezcpyfxVfwbKUGlRJH0scukdCdX12Z0Zi2Dq8ks7brjDwIl y a un moment où il faut que ça s'arrête. On ne va pas laisser une poignée d'ados et de jeunes gens continuer à se détruire socialement à l'aurore de leur vie, dégrader les biens communs, y compris certains qui viennent d'être tout juste rénovés, pourrir la vie de milliers d'habitants, faire baisser les bras aux entreprises qui oeuvrent pour la réhabilitation de nos quartiers populaires en saccageant leurs engins de chantiers et menaçant leurs employés, et, au bout du compte, générer un surcoût de la rénovation urbaine qui pourrait atteindre... le million d'euros !

Je ne suis pas un adepte de la manière forte, loin de là, mais lorsqu'on en arrive là, il faut "mettre le paquet". C'est ce que Jocelyne Léon, adjointe à la sécurité et l'action socio-éducative, et moi avons expliqué ce lundi aux sous-préfets responsables des services de l'État en matière de police, de prévention et d'accompagnement social.

Il faut pouvoir empêcher les incivilités et les délits par une présence policière préventive visible, mais aussi interpeller, disposer de preuves et juger les fauteurs de troubles. La confrontation à la Loi républicaine est nécessaire. Or, quoi qu'on me dise, je dis et redis que les effectifs de la Police Nationale de notre circonscription de La Seyne et St-Mandrier ne sont pas à la hauteur des besoins. Faisons une simple règle de trois : il a à Marseille un policier pour 305 habitants ; nous sommes 68.000 habitants (sur les deux communes) ; nous devrions donc disposer, si nous étions traités à la même enseigne, de 222 policiers, alors que notre commissariat n'en dispose que... d'un peu plus d'une centaine, auxquels on peut rajouter la vingtaine d'agents de la Brigade de Sécurité Territoriale que nous partageons avec le quartier toulonnais de La Beaucaire. On est très loin du compte ! Où est l'égalité républicaine entre les territoires ?

Et, je suis désolé, ce n'est pas le rôle de nos policiers municipaux de conduire ce travail. Chacun son métier.

Mais la police ne peut pas tout, et il faut aussi déplorer la baisse cruelle et inadmissible des moyens dévolus aux éducateurs de rue du service de prévention spécialisée de l'Association de Prévention Et d'Aide à l'insertion (APEA), dont les effectifs diminuent chaque année du fait des baisses de subventions, en particulier du Conseil Général du Var qui a pourtant en charge l'aide sociale à l'enfance mais qui semble l'oublier... ou, du moins, l'oublier sélectivement, car les équipes de prévention d'autres communes, telles Hyères et Toulon, sont plutôt mieux loties que ne l'est La Seyne. Allez savoir pourquoi... Vous avez dit (encore !) égalité républicaine des territoires ?...

Le monde associatif n'est pas mieux traité. Pourtant, par l'offre d'activités sportives et éducatives de tous ordres qu'il offrait naguère, il contribuait largement à la prévention naturelle des déviances découlant de l'inactivité. Les suppressions des financements publics ont conduit en moins de deux années à la disparition d'associations essentielles, comme la JSS, le club de foot de Berthe, et GASPAR, qui occupaient utilement des centaines d'enfants, d'ados et de jeunes adultes. D'autres associations "survivantes" sont sur la corde raide. L'association qui a pris le relais de "Sphinx" pour l'aide aux toxicomanes, implantée jadis au Vendémiaire, a refusé de s'installer au quartier Berthe sans que sa tutelle publique d'État n'y trouve à redire. Et, si la Ville, de son côté, a ouvert un Espace Accueil Jeunes à Berthe-Est, aide au maintien d'une partie des activités qu'offrait GASPAR au Germinal via d'autres associations, et s'efforce de maintenir ses subventions et moyens matériels aux associations de proximité, on est très loin du compte des besoins. Car les crédits d'État de la cohésion sociale baissent chaque année, et ceux, départementaux, du contrat éducatif local subissent le même sort.

L'Éducation nationale, en direction des collégiens, semble vouloir recentrer sa mission sur son rôle le plus strict d'instruction, renonçant à la diversification pédagogique, aux activités ouvertes, sorties et voyages scolaires, qui constituaient autant de moyens de réconcilier les jeunes avec l'École, de faire vivre des situations de vie collective facteurs d'apprentissage des régles de vie sociale. Pour les plus grands, la Mission Générale d'Insertion, instrument de l'Éducation nationale dédié à l'accompagnement des jeunes sortant du système scolaire sans solution, a vu ses effectifs d'encadrement chuter abyssalement, et ne peut plus utilement remplir son rôle. C'est très inquiétant.

Les entreprises et associations d'insertion sociale et professionnelle sont aussi à la peine. Ainsi "Pro-Jeunes" a mis la clef sous la porte. La Ville confie le maximum possible de chantiers à celles qui parviennent à survivre, mais l'offre de places en insertion est grandement en deça des besoins. Par ailleurs, les "emplois aidés" disparaissent. Et si, grâce aux entreprises qui jouent le jeu (et sont bien mal payées de retour !), l'objectif obligatoire de 5% d'emplois d'insertion des marchés publics de la Ville et de l'Office d'HLM "Terres du Sud Habitat" est largement dépassé, puisqu'on arrive à plus de 11%, on ne parvient à avoir aucune lisibilité de la réalité des bénéficiaires, pour concevoir collectivement de vrais parcours d'insertion mobilisant l'ensemble des acteurs sociaux, car la Maison de l'Emploi de Toulon Provence Méditerranée, habilitée et financée pour assurer le suivi, s'en tient à travailler à distance et à fournir des statistiques anonymes dont on n'a que faire sur le terrain !

Dans un tel décor d'apocalypse, comment veut-on que ça marche ? Que cherche-t-on ? Une société à l'américaine avec ses ghettos sordides ? L'émergence d'une société totalitaire d'exclusion, comme y songe le sinistre Front National, et qui semble ne pas effrayer certains hommes politiques de l'UMP pour ratisser un électorat perdu ? Une accélération des replis communautaires dont rèvent les archaïques religieux de toutes confessions ? Ça règlera quoi ?

Moi, j'ai été élu pour contribuer à faire vivre les valeurs égalitaires et fraternelles de la République. Pas pour assister à ça sans rien faire.

Je ne veux pas devoir faire comme mon collègue Stéphane Gatignon, maire de Sevran, qui a dû se résoudre à demander l'intervention... de l'armée ! Je l'ai expliqué avec détermination aux sous-préfets. La balle est dans le camp de l'État. C'est sa mission régalienne. Il faut qu'il l'exerce. Du côté de la Ville, j'assume et j'assumerai mon rôle.

On nous a proposé une série de rendez-vous de travail avec l'ensemble des partenaires concernés par les difficultés que je viens d'évoquer. Il faut qu'ils soient mis en place en urgence et qu'ils débouchent sur du concret. Et des moyens sérieux.

Sinon, à quoi auront servi les 266 millions d'euros investis dans la rénovation de nos quartiers populaires, et cette mobilisation exceptionnelle des entreprises, des travailleurs sociaux, des policiers, des enseignants, des citoyens eux-mêmes, qui sont tous à la peine comme ils ne l'ont jamais été ?...

Il y a état d'urgence.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 04:52

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQwyUwVkbRPBNBYI1kGo3C-8SgsYhJu1NJ4HAmXxTZZJ6pnQIRmÀ la différence de la plupart des communes littorales voisines, j'éprouve souvent le sentiment qu'il y a, surtout à partir des beaux jours, deux "cœurs de ville" à La Seyne. Celui qui s'étale de Brégaillon aux Mouissèques en passant par le centre historique et le vieux port, et, à l'autre bout de la ville, le quartier des Sablettes.

L'un grouille de vie dès le petit matin pour s'apaiser à l'heure de la sieste, l'autre prend le relais peu avant midi pour fourmiller d'animation jusque tard dans la nuit.

Lorsque j'entends "La Seyne, c'est mort", je sais bien qu'on me parle de la torpeur des calmes après-midis des rues du vieux centre historique et, parfois aussi, des quais du vieux port. Et, inlassablement, je réponds d'aller faire un tour vers les grandes plages de sable pour voir si c'est vraiment mort. Et, là, on s'étonne parfois : "Mais c'est encore La Seyne, là-bas ?".

Eh oui, c'est encore La Seyne. La Seyne miroir à deux faces. Et c'est ainsi depuis plus de 150 ans. Les deux ont à reconquérir leur monde, car les deux ont connu grandeur et décadence.

UN PATRIMOINE NATUREL ET PAYSAGER EXCEPTIONNEL

Toute première station balnéaire dès le milieu du XIXe siècle, le site au patrimoine naturel et paysager privilégié de Tamaris et des Sablettes a été, des décennies durant, une destination de tourisme et de villégiature des plus prisées, avant d'être pour longtemps supplantée par les villes de la Côte d'Azur, abandonnée jusqu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Depuis, patiemment, au fil des années, des aménagements et des animations, il reconquiert ses lettres de noblesse. Avec le privilège d'avoir, du coup, été épargnée des affreuses "marinas" des années 60-70 qui ont dénaturé le littoral azuréen de Cannes à Nice. Il reste beaucoup à faire, de la réfection urgente du Port de Saint-Elme qui ne relève pas de la compétence municipale à celle de la corniche de Balaguier à l'isthme des Sablettes qui en relève, mais dont la commune, sans aide intercommunale et départementale, ne pourra financièrement entreprendre le réaménagement en voie de circulation raisonnée et en "voie verte" (piétons et vélos).

UNE VIE APRÈS LA CONSTRUCTION NAVALE, SANS FAIRE TABLE RASE DU PASSÉ

Le cœur originel de la commune, vivant de ses commerces et de ses services, et surtout de son activité industrielle, a subi avec la fermeture des chantiers navals un rude coup d'arrêt de sa dynamique. Élargi, au Nord, à la zone économique de Brégaillon devenue pôle de compétitivité "Mer" à vocation mondiale, et, à l'Est, aux historiques espaces portuaires et industriels des Mouissèques que, peu à peu, la ville réaménage et se ré-approprie, le centre tente de renaître.

Après la réalisation du Parc de la Navale, la mise en valeur du Pont Levant et la Porte Principale, engagés par mes prédécesseurs, nous poursuivons vers l'Est du site. J'ai signé en avril une délégation de service public pour la construction et l'exploitation d'un casino de jeux avec une salle de spectacles qui pourra accueillir jusqu'à 700 personnes ; j'ai inauguré les premières étapes d'un "chemin de la mémoire" de la Navale ; j'ai relancé une délégation de service public pour la construction d'un port de plaisance de plusieurs centaines de places ; j'ai commencé la réalisation de cheminements piétonniers depuis l'ancien môle d'armement qui accueille les plus grands paquebots du monde déversant des milliers de touristes ; j'ai créé les conditions de l'installation sur le parc d'un bureau de l'office de tourisme ; j'ai lancé, également en avril, une Assistance à Maîtrise d'Ouvrage pour la reconversion du bel ancien bâtiment de briques rouges à l'étonnante charpente métallique, autrefois atelier mécanique des chantiers, vers un espace à vocation économique, culturelle et de loisirs, notamment avec un centre muséal d'interprétation de la mémoire de la construction navale et des activités de la Rade ; j'ai imaginé de nouvelles animations culturelles et tous publics, avec des événements qui rythment la vie de l'Esplanade Marine tout au long de l'année.

UNE REDYNAMISATION DU VIEUX CENTRE

Dans le vieux centre, outre les mises en valeur des constructions patrimoniales, des vieilles places provençales, un programme de rénovation de l'habitat ancien dégradé, la réforme du stationnement et de la circulation, je conjugue mes efforts à ceux de "Vitrines Seynoises", l'association des commerçants, pour impulser de l'animation : le tout récent déplacement du marché forain vers les places et rues plus proches du port, s'il mérite quelques petits ajustements, est déjà largement plébicité par les usagers, les commerçants, sédentaires et forains, et les habitants.

Et, là encore, il reste beaucoup à faire. Avec bien peu de moyens !

D'autant que cette ville à deux pôles de vie nous oblige à tenir deux fers au chaud. Mais on avance. Avec optimisme et détermination.

 

(je n'ai évoqué aujourd'hui que les "cœurs de ville", mais nul n'ignore les efforts que nous déployons pour la rénovation du "troisième pôle urbain seynois", le quartier Berthe, en passe de devenir d'ici trois ou quatre ans un "morceau de vraie ville" ; c'est d'ailleurs parfois amusant, parfois usant, selon mon humeur du moment, de m'entendre dire : "tu ne fais rien pour le centre et le Sud : toujours tout pour Berthe !" ou, à l'inverse "À Berthe, on est toujours des oubliés !". La vérité, c'est qu'il faut tenir, non comme je le disais ci-avant, deux fers au chaud, mais bien trois !...)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 05:30

http://www.nexity-logement.com/upload/visuels/programmes/CLEO/0087/07379/PRG_PHOT_07379.jpgOn parle beaucoup de mixité sociale. Et cela se traduit souvent par des déplacements de populations : les gens d'un quartier vont ailleurs ; de nouveaux arrivent, parfois sans que la greffe ne prenne.

À La Seyne, au quartier Berthe, nous l'avons envisagé autrement. Bien sûr, ce quartier ne pouvait rester composé à 95% de logements sociaux. Bien sûr, il fallait introduire de manière très significative de l'accession à la propriété. Mais, même dans une économie de marché, avec l'équipe de notre Office public municipal d'HLM "Terres du Sud Habitat" que je préside, et en particulier son directeur, Joël Canapa, et celui qui est ma "cheville ouvrière" au Conseil d'Administration, le vice-président Jean-Luc Bruno, nous avons voulu démontrer que la volonté politique peut être plus forte que les logiques capitalistes.

Quand nous envisagions cela, le projet de rénovation urbaine était en route et les spécialistes pouvaient se rendre compte que notre quartier avait bougé. J'ai donc voulu m'adresser aux plus gros promoteurs de France pour savoir s'ils étaient intéressés pour investir au cœur de Berthe. Nexity, Eiffage et Constructa ont manifesté leur enthousiasme. Comme ce ne sont pas des philanthropes, ils validaient donc l'idée que la mutation du quartier était acquise.

J'ai donc voulu pousser le bouchon plus loin. L'Office "Terres du Sud Habitat" pouvait vendre du foncier, mais à trois conditions :

* un prix de vente normal, fixé par le service d'État des Domaines,

* connaître le cahier des charges de leur construction pour être totalement sûr de la qualité de ce que les constructeurs privés allaient mettre en vente,

* imposer à ces constructeurs un prix de vente maximum qu'il ne m'est pas très difficile de connaître puisque l'Office est le premier maître d'ouvrage du Var et que nous savons parfaitement ce que coûte la construction d'un immeuble, y compris au regard des règles les plus contraignantes de qualité environnementale.

La loi du marché, c'est cela aussi. Lorsque la puissance publique possède du foncier, c'est elle qui est position de force face au promoteur. Les trois groupes immobiliers que j'ai cités plus haut ont donc accepté. L'immeuble qui sort de terre à l'angle de la future place Saint-Jean est le résultat de cette négociation serrée.

De qualité proche du BBC (Bâtiment Basse Consommation), j'ai imposé un prix de vente hors taxes à 2.000 euros du m², alors que le prix moyen à La Seyne est de 3.400 euros le m². Le résultat est que la moitié des appartements a été achetée par des personnes habitant le quartier dont la situation avait évolué mais qui ne souhaitaient pas s'éloigner. L'autre moitié est également originaire de logements sociaux, plutôt essentiellement toulonnais.

Parmi les acheteurs, il n'y a aucun investisseur, bien entendu aucun "marchand de sommeil", mais principalement ce qu'on appelle des "primo-accédants", c'est-à-dire des familles qui deviennent propriétaires pour la première fois de leur vie.

Je voudrais tirer plusieurs enseignements de cette histoire...

D'abord que, lorsqu'on fait passer le prix d'un T4 de 280.000 euros, qui représente le prix moyen à La Seyne en ce moment, à 160.000 euros environ, pour l'immeuble de la place Saint-Jean par exemple, on permet à des catégories totalement nouvelles d'accéder à la propriété. C'est notamment le cas des jeunes couples de salariés qui en étaient privés jusqu'à présent.

Ensuite, que le bâtiment, ça crée de l'emploi. Ça représente 1,8 emploi créé ou maintenu par logement construit.

Et aussi qu'il y a... béton et béton. Ce béton-là, qui permet à des familles seynoises de libérer un logement social pour d'autres, de devenir propriétaires sans être étranglées, je l'aime. Au contraire de celui qui ne permet qu'à des classes supérieures de payer moins d'impôts.

Enfin, que la politique, ça sert à quelque chose. Et que la volonté politique, à condition d'en avoir, est utile. Et seule la volonté politique a permis ce résultat. C'est donc possible.

Comme il est possible et nécessaire de savoir tirer du nouveau statut des offices publics d'HLM, qui ne nous satisfait pas mais qui a été imposé par une loi votée par la droite, les contreparties qu'il autorise.

En effet, ça donne la possibilité de réaliser des constructions sociales hors du territoire de la commune, permettant, à faible coût, vite amorti, pour le budget de fonctionnement de l'Office, de s'assurer des rentrées sûres de loyers qui confortent nos possibilités financières de réaliser ou améliorer encore plus de logements "très sociaux" pour les Seynois les plus humbles.

Ça stimule aussi notre Plan de Retour à l'Équilibre pour conserver notre outil public communal de construction et de gestion du logement.

Ça offre également des possibilités de mutations aux Seynois qui ont droit comme tout un chacun à la mobilité et voudraient s'installer ailleurs dans l'agglomération.

Et ça permet enfin de faire assurer par un organisme public, fût-il par la force de la Loi un établissement public industriel et commercial, dont la gestion très sociale que nous maîtrisons est unanimement reconnue, une part des constructions rendues obligatoires pour d'autres communes par l'application de la Loi SRU imposant à toutes 20% de logements sociaux.

Alors, ça aussi, c'est de la bonne politique digne de la gauche, faisant œuvre de combat pour les plus démunis de nos concitoyens, d'ici ou d'ailleurs.

On me dit qu'il en est qui voudraient laisser entendre le contraire. Ceux-là n'ont rien compris et jouent dangereusement de l'erreur d'analyse et de l'approche simpliste pour mieux être "politicardement" démagogiques.

Moi, je tiens à rendre hommage à tous ceux qui ont permis et permettent d'aller dans cette voie. Les responsables de notre Office public "Terres du Sud Habitat" que j'ai cités plus haut, mais également l'ensemble de ceux qui participent à sa gestion : certains de mes collègues élus qui s'y investissent (PS, PCF, MRC), dont Rachid Maziane, adjoint en charge du Logement, les autres administrateurs de l'Office, qui y représentent des syndicats (CGT et CFDT), des associations de défense de locataires (CNL et CLCV), des associations familiales, des collectivités territoriales (PS, PG), qui ont été unanimes pour valider la démarche utile de mixité sociale dont je vous ai parlé, et bien sûr les personnels de l'Office et des services municipaux de l'urbanisme et des infrastructures.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 04:51

chateaubanne3.jpgFace aux lourds désagréments dus à l'urbanisation, on peut manquer de moyens sans sombrer dans l'immobilisme, et faire preuve d'imagination pour améliorer la vie en invitant les citoyens à être eux-mêmes acteurs de changements utiles.

C'est devenu une habitude : je me rends régulièrement dans les quartiers de la ville qui font l'objet d'importantes transformations urbaines. Il y a bien sur le grand quartier Berthe, dont les démolitions, constructions, réhabilitations et aménagements d'espaces publics, se mènent à bon train, plaçant La Seyne dans le club très fermé des cinq communes françaises qui réalisent les plus grands programmes de rénovation urbaine de notre pays et faisant de notre ville le plus important acteur du Var en matière de soutien à l'économie du bâtiment et des travaux publics, contribuant ainsi largement à la prévention du chômage.

Pour autant, cette "révolution de quartier" trouble fortement les habitudes et occasionne bien des gênes pendant les travaux. Et encore, à Berthe, tout se fait en concertation avec les habitants ! Ce qui n'était pas le cas ailleurs, dans certains quartiers ouverts à l'urbanisation à outrance par mon prédécesseur : Châteaubanne, le Gai Versant, les Mouissèques, notamment... où les chantiers se poursuivent, empoisonnant le quotidien des résidents.

chateaubanne.jpgMais, en allant à leur rencontre, en échangeant avec eux sur les problèmes de nuisances, de circulation ou de stationnement, en écoutant leurs propositions de bon sens, comme en ayant installé une équipe chargée de faire appliquer par les entreprises une sorte de "charte" de conduite responsable et raisonnable de leurs chantiers, on parvient souvent à trouver des solutions qui contribuent à d'utiles améliorations mais qui, certes, ne compensent pas le terrible impact de la politique d'urbanisation effrénée dont, enfin beau joueur, Arthur Paecht a fini par reconnaître devant le conseil municipal que ses choix exagérés avaient été une erreur.

Alors, je mobilise nos élus, notamment nos adjoints de quartiers, nos services, de l'urbanisme et des infrastructures jusqu'à la police municipale, en passant par la "Gestion de Proximité Seynoise", sorte de "guichet unique" de recueil de doléances et d'idées, ayant mission de "titiller" les services opérationnels pour faire en sorte que les réponses soient rapides et adaptées (on est ainsi passé en quelques mois d'un temps de réactivité de 3 mois à... 3 semaines !) . Et, inlassablement, on écoute les gens, individuellement ou dans le cadre des Comités d'Intérêt Local et des Conseils de Quartiers, on échange des points de vue quant à des solutions, on pare au plus pressé et on réalise pour le plus long terme.

gaiversant.jpgMais les désagréments vont encore perdurer. La loi est ainsi faite : lancée dès le premier mois de notre mandat, en avril 2008, la révision du Plan Local d'Urbanisme (PLU) a été réalisée à un rythme parfait par nos services et nos élus mais avec des délais réglementaires incompressibles, et les nouvelles règles ne sont opposables sans risque de recours que depuis... mars 2011.

Jusque là, et pendant trois ans, j'étais bien obligé de délivrer des permis de construire sur la base de l'ancien PLU, ce qui a souvent suscité l'incompréhension de mes concitoyens. "Dura lex, sed lex" ("La loi est dure, mais c'est la loi"). D'autant plus ennuyeux que la loi, pour favoriser la relance économique, a allongé d'un an la durée de validité d'un permis de construire et que les travaux liés à un permis délivré en décembre 2010 pourront commencer en... décembre 2013... trois mois avant la fin de mon mandat... Six ans pour voir enfin l'effet de notre nouvelle politique urbaine !

Mais enfin, ça y est, le nouveau PLU a réduit de 400 à 200 hectares les zones de "super-urbanisation", les contraintes de retrait de construction par rapport à la voirie publique sont plus importantes, les obligations de stationnement sur les parcelles et non sur les voiries sont accrues, et les hauteurs réduites.

Demain, les choses iront enfin mieux. En attendant, un seul mot d'ordre à nos équipes : essayez de "bichonner" les Seynois de ces quartiers autrefois paisibles en trouvant avec eux des solutions de bon sens pour leur vie quotidienne !

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 06:59

http://naeltoyou.com/wp-content/uploads/2008/01/abbe_pierre.jpgOui, la Fondation Abbé-Pierre, qui vient de tirer une nouvelle fois le signal d'alarme du mal-logement, a bien raison de le faire.

On ne le sait guère, mais, en moins de 30 ans, les familles pauvres et modestes ont doublé la part de leurs revenus qu'elles consacrent au logement (de 23% à 47%). Et l'écart s'accroit avec les plus riches qui, de 20% de leurs moyens dédiés au logement en 1980, doivent aujourd'hui y consacrer 26% (+ 30% "seulement").

Chez nous, sur le littoral méditerranéen, en particulier, les prix du foncier, de l'immobilier et des loyers ont plus que doublé en dix ans. La location d'un logement HLM coûte un quart plus cher qu'en 2000. Et, lorsqu'on sait que, dans le même temps, l'inflation aura avoisiné les 20%, on mesure combien le pouvoir d'achat des ménages, notamment des plus humbles, est lourdement affecté, au-delà de la crise, par les politiques publiques du logement.

Et c'est un très mauvais calcul, à la petite semaine, comme on dit, car cela réduit d'autant le soutien que la consommation des autres biens, ceux des services ou des produits manufacturés, apporte à la croissance et à l'emploi.

On a besoin dans l'urgence d'un changement radical de politique dans le domaine du logement. Ce n'est pas pour rien que j'en ai fait un axe majeur de la politique que je veux mettre en oeuvre avec notre majorité municipale seynoise.

Malgré nos difficultés, avec notre Office Public d'HLM "Terres du Sud Habitat", et avec la SAGEM qui oeuvre pour les réhabilitations dans le centre ancien de la commune, nous poursuivons avec ardeur notre Programme de Rénovation Urbaine et nos opérations de lutte contre l'habitat ancien vétuste.

Sait-on que La Seyne est classée 3ème meilleur élève au plan national pour le taux de réalisation des objectifs de constructions imposés par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), avec... 841% de logements livrés ? (classement Libération)

Pour autant, malgré nos 5.000 appartements, nous ne parvenons pas à résorber une liste d'attente qui peine à passer sous la barre des 3.000 demandeurs, certains attendant une offre depuis plus de 10 ans ! 11.000 foyers sont dans cette situation au plan de l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM). Énorme et désolant !

Je ne le redirai jamais assez à mes collègues maires qui hésitent à faire de l'accès au logement un enjeu capital de leurs politiques locales : il ne faut pas avoir peur du logement social ; près de 8 foyers sur 10 y sont éligibles dans le Var ; les HLM d'aujourd'hui sont beaux, avec une haute qualité environnementale, relativement peu coûteux à la construction. Il faut faire un effort !

C'est pourquoi j'ai trouvé trop peu ambitieux le Programme Local de l'Habitat de TPM que les élus de La Seyne n'ont pas voté.

C'est pourquoi j'ai dit mon désappointement lorsque La Seyne, pourtant classée 1ère pour le dossier qu'elle a présenté au titre du Programme National de Rénovation des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD), a été écartée du dispositif pour des raisons évidemment politiciennes.

C'est pourquoi aussi notre nouveau Plan Local d'Urbanisme, voté en décembre dernier, impose aux nouvelles constructions collectives un taux de 30% de logements sociaux.

Et c'est pourquoi, enfin, il faut que le Parti socialiste et ses partenaires de gauche et écologistes n'hésitent pas à proposer aux Français pour 2012 une politique courageuse et radicalement en rupture avec celle d'aujourd'hui. Il faut légiférer pour mettre un terme à la spéculation immobilière, supprimer les avantages fiscaux de la loi Scellier, taxer les plus-values immobilières de façon progressive, calculer l'impôt foncier sur la base la valeur vénale du bien, fonction du marché, et imposer comme à La Seyne les 30% de logements sociaux pour les opérations immobilières de plus de 5 logements, et même 35% pour les villes qui ne respectent pas la loi SRU.

8 millions de mal-logés en France au XXIe siècle, c'est inacceptable. Oui, la Fondation Abbé-Pierre, une nouvelle fois, a bien raison.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 03:08

http://www.anru.fr/IMG/jpg/La_Seyne-sur-Mer_01.jpgEn trois ans, après les livraisons des résidences HLM "Maréchal Juin", "Les Balcons de Pépiole", "Le Hameau des Romanes" et les "Villas Pergaud", c'était l'autre jour l'inauguration d'un cinquième groupe d'immeubles, "Les Jardins de Mathilde", au quartier de Gai-Versant, une nouvelle opération de notre Office Public d'HLM "Terres du Sud Habitat", s'inscrivant dans le cadre de notre Programme de Rénovation Urbaine (PRU). 74 nouveaux logements sociaux pour remplacer ceux, vétustes, qui sont démolis au fur et à mesure.

Ça se passait quelques jours après la rentrée dans la toute nouvelle école qui sera bientôt dénommée "Lucie Aubrac", au coeur du quartier Berthe, sur le site de l'ancien groupe scolaire "Malraux-Giono". Un équipement qui ravit enseignants, enfants et parents, et qui est le quatrième à s'inscrire dans le programme du PRU, après les constructions des écoles "Georges-Brassens" et "Jacques-Derrida", et la rénovation complète de l'école "Jean-Zay". 

Dans le même temps, on dépassait la barre des 50% des 2500 logements entièrement rénovés, en avance sur le calendrier prévisionnel. Parties communes, interphones, aménagements économiseurs d'énergie, plomberie et ravalement des façades constituent l'essentiel de ces rénovations.

Dans quelques semaines, après l'expérience probante du "Floréal E7", débuteront les travaux de "résidentialisation" de chacune des cités constituant notre grand ensemble d'habitat social du Nord de La Seyne, pour permettre aux habitants de disposer d'espaces extérieurs presque "privatifs", par groupes d'une centaine de logements, avec parkings et aménagements paysagers et de détente. Des résidences, quoi !

Ce sera également le début des travaux de rénovation de l'Espace Culturel "Henri-Tisot", du Centre Social et Culturel "Nelson-Mandela", et de la crèche du "Petit Monde", qui font suite à la réhabilitation des locaux qu'utilisait l'association "Gaspar" au Germinal, qui a hélas dû cesser son activité du fait de difficultés financières (la Ville, via son Service Municipal de la Jeunesse, et plusieurs associations comme l'OMASE et l'APEA, tout en assurant un relais provisoire de certaines actions, travaillent actuellement à un projet de renaissance d'actions sociales et éducatives sur le site).

On ne le sait guère, mais le Programme de Rénovation Urbaine de La Seyne est le 5ème plus important de France et, rapporté au nombre des habitants bénéficiaires, il est le tout premier !

Puisse-t-il continuer à avancer à ce même rythme soutenu ! Merci, en tous cas, à ceux qui en sont les chevilles ouvrières, sans cesse sur la brèche : les adjoints Rachid Maziane (Politique de la Ville et Logement), Claude Astore (Infrastructures et Urbanisme) et Christian Bianchi (Quartiers Nord), les bénévoles du Conseil d'Administration de l'office d'HLM, autour de Jean-Luc Bruno, vice-président qui me supplée en permanence, et de Joël Canapa, directeur général, les cadres et agents de la commune, de l'Office d'HLM, du Groupement d'Intérêt Public qui gère le PRU et son Chef de Projet Pierre de Riberolles, de Marseille Aménagement, et des services de l'État, sans oublier les associations et "habitants-relais" qui, sans cesse, expliquent, écoutent, rassurent les résidents parfois un peu déboussolés par la vitesse et l'ampleur du changement de leur environnement quotidien.

Avec une mention particulière pour Caroline Gadou, sous-préfète chargée de mission "Ville", qui va quitter le Var dans quelques jours pour une nouvelle affectation, après s'être investie pendant deux ans sans relâche pour faire avancer notre projet. Notre peuple seynois lui devra beaucoup.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 07:15

http://www.anru.fr/IMG/jpg/La_Seyne.jpgJe serai très bref ce mercredi matin. Juste trois nombres commentés...

Après divers temps de présentation et de concertation, il y a eu ces jours dernier un vote des habitants du quartier du Germinal sur le projet de réhabilitation de leur secteur dans le cadre du Plan de Rénovation Urbaine (PRU) :

> 43 % de participation, ce qui est très intéressant pour un site des résidents duquel certains disent qu'ils sont des "citoyens passifs et assistés" (sic), et atteste de l'intérêt que de plus en plus d'habitants portent à leur cadre de vie ;

> 95 % de votes favorables, ce qui se passe de commentaire.

On continue donc, à un rythme soutenu, la rénovation de nos quartiers populaires d'habitat social.

Déjà 800 logements réhabilités en six mois. Tous, soit environ 2500, le seront avant deux ans.

Nous avons, fin juin, présenté l'état d'avancement de notre programme au Comité National d'Engagement de l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU). Début juillet, le Conseil d'Administration de l'ANRU a validé la poursuite de nos actions qui placent notre PRU parmi les meilleurs de France, tant par son importance que par l'avancée de sa réalisation.

Continuons nos efforts.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 18:44

http://infos.fncv.com/public/2009/banlieue-cite-hlm-courneuve-4000.jpgAvec une cinquantaine de mes collègues maires de villes dont une bonne partie de la population réside dans des quartiers populaires, nous avons été choqués de l'annonce par le Premier Ministre François Fillon du nouveau report à 2011, voire à plus tard, d'une réforme tant attendue de la "politique de la ville". Nous vivons en République. Aucun espace de notre territoire national ne doit être délaissé. Les valeurs de fraternité et d'égalité, qui figurent aux frontons de nos édifices publics, doivent s'appliquer. Au regard des réalités de certaines cités de la banlieue parisienne, par exemple, La Seyne n'est certes pas la plus mal lotie des communes pauvres de notre pays, mais l'écart est frappant avec les autres villes de notre région. Et elle connaît, malgré un important Programme de Rénovation Urbaine, une difficulté croissante dans l'accompagnement social de ses concitoyens les plus en difficulté. La solidarité nationale doit s'exercer. Pour manifester notre inquiétude de voir s'accélérer la "ghettoïsation" de nos cités d'habitat social et nos centres anciens paupérisés, nous avons co-signé une lettre ouverte dont l'initiative revient à notre collègue Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois :

"Faudra-t-il de nouvelles émeutes pour que les pouvoirs publics s’intéressent à nos villes et à ceux qui y vivent ? Il ne s’agit pas seulement de délinquance, des trafics ou de la violence qui seuls parviennent à capter l’attention des media. Au-delà de l’insécurité, inacceptable, nous subissons, et chaque jour davantage, l’enclavement, le chômage, l’échec scolaire, le mal logement, et une pénurie des services publics. Les habitants souffrent au quotidien, et nourrissent un sentiment d'abandon qu'une grande partie de la société française a du mal à concevoir.

"Les taux d'abstention records aux dernières élections dans certains quartiers n'est d'ailleurs qu'un signe supplémentaire de la défiance des habitants de ces quartiers vis à vis de la capacité du Politique à changer cette situation.

"Les conséquences de cette détresse, associées à la « peur des ghettos » ressenties par ceux qui ne vivent pas en banlieue, ne sont pas que locales. Elles renforcent la fragmentation sociale et urbaine : souhaitons-nous vivre dans une société « balkanisée » ? Le sentiment de ne pas vivre « dans le même monde », partagé tant par les habitants des ghettos que par ceux qui y sont extérieurs, met en cause non seulement la cohésion sociale mais aussi notre pacte républicain.

"Sans débat, sans même s'en rendre compte, la France est en train de changer de société : la liberté, l'égalité, la fraternité sont menacées au profit de « l'entre soi » et de l'inégalité.

"Les maires de banlieue sont en colère. Ils ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics sur ces dangers. En vain. La Secrétaire d'Etat en charge de la politique de la ville elle-même en est réduite à écrire au Premier Ministre pour s'inquiéter des retards pris sur la réforme des politiques en faveur des quartiers les plus difficiles.

"Cette réforme de la politique de la ville, associée à la réforme territoriale et des finances locales, semble trop technique pour s'imposer politiquement et médiatiquement. Elle est au contraire au coeur de notre projet de société et nous donnera peut être les outils qui nous permettront de lutter contre les inégalités territoriales et la relégation de catégories entières de population aux marges de la société.

"Les élus de banlieue ont fait des propositions, restées aujourd'hui sans réponses.

"Tant attendue, l'installation prochaine du Conseil National des Villes par le Premier ministre, doit être l'occasion d'une mobilisation politique réelle en faveur des banlieues les plus difficiles, avant qu'il ne soit trop tard."


 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 14:45

plantu_15mars07-510d3.jpgJ'ai pris hier soir, seul et en mon âme et conscience, la décision de répondre favorablement à une demande de la Préfecture du Var d'accueillir pour quelques semaines à La Seyne quelques familles de réfugiés bosniaques. Leur installation devrait se faire dans les locaux de l'ancienne école Sainte-Thérèse, désormais propriété de la Ville de La Seyne qui doit y réaliser dans les mois à venir des travaux visant à la transformer en logements sociaux.

J'assume mon choix. Tranquille.

Ces personnes de tous âges ont fui leur village, dans la partie serbe de la Bosnie-Herzégovine. Ce sont des Roms musulmans qui, depuis 2005, ont été déplacés et étaient victimes au quotidien d'insultes et d'agressions, sur fond de racisme et de haine inter-religieuse. Beaucoup ont formulé à la France une demande de statut de réfugiés.

Et j'aurais fait pareil si c'étaient des exilés à peau verte de la planète M103 de la constellation de Cassiopée.

Et, déjà, arrivent à mes oreilles des remarques plus ou moins acerbes, du genre... "Et voilà, à La Seyne, on accueille toute la misère du monde. Et on n'est même pas foutu de loger ceux de nos concitoyens qui attendent depuis des années ! Et même on expulse des mères de famille ! etc"

C'est vrai.

Et je voudrais faire passer deux messages.

D'abord, quand certains de ceux qui tiennent ces propos sont les mêmes qui, en cette période de nombreuses commémorations, appellent au devoir de mémoire, j'ai envie de leur dire combien l'occasion nous est donnée de mettre en pratique ce que nous ont appris, en matière de posture solidaire envers les autres, les résistants, les Justes, et tous ceux de notre peuple français qui, en d'autres temps où c'était autrement plus risqué qu'aujourd'hui, ont trouvé la force et le courage de protéger d'autres hommes, femmes et enfants qui en avaient bien besoin.

Ensuite, aux autorités de l'État, j'ai envie de dire que, prenant cette décision, je pense ne faire que mon devoir de républicain responsable. Mais aussi que j'attends d'elles qu'elles jouent pleinement leur rôle en direction de mes concitoyens de La Seyne et de l'agglomération toulonnaise. Ne serait-ce qu'en matière de droit au logement...

Le préfet doit imposer fermement l'application de la loi "Solidarité Renouvellement Urbain" (obligeant à 20% de logements sociaux par commune) à mes collègues maires qui ne la respectent pas.

Lorsque notre Office Public HLM "Terres du Sud Habitat" dispose de logements vacants et que ceux-ci, le temps qu'ils soient remis à la location, sont squattés par des personnes qui s'y installent sans droit ni titre, le préfet doit faire expulser ces tricheurs qui volent la place aux citoyens respectueux des codes et des critères et patientent sur la liste d'attente d'attribution de logements.

Le préfet doit faire passer à la vitesse supérieure l'application de la loi "Droit Au Logement Opposable". Il doit aider à prévenir les expulsions, et, lorsque, heureusement très rarement, elles sont hélas rendues inévitables par la Loi, accompagner aussitôt les foyers qui en sont victimes pour qu'ils retrouvent sans délai un toit.

Il y a une part de "toute la misère du monde" chez nous, à La Seyne. Peu m'importe qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs. L'État républicain doit se pencher sur tous, ceux qui souffrent ici des maux affreux du capitalisme, autant que ceux qui, à juste titre, doivent continuer à espérer trouver dans notre France des Droits de l'Homme la terre d'asile qui leur permettra, simplement, de vivre debout.

 

(Précision : d'autres maires du Var - de toutes idées politiques - ont choisi d'agir comme moi. La préfecture me l'a confirmé. C'est très bien.)

(L'image illustrant cet article a été piquée au dessinateur Plantu. Désolé)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 05:42

http://sete-evolution.midiblogs.com/images/D%C3%A9esse%20Justice%20-%20lawtips.jpgOn nous avait dit que notre dossier était bon.

Bien sûr, nous savions que seules 25 communes françaises allaient être retenues pour bénéficier d'une aide financière de l'État pour la rénovation de leurs centres anciens, dans le cadre du programme PNRQAD (Programme National de Rénovation des Quartiers Anciens Dégradés). Et que, même avec un bon dossier, s'il y en avait 25 autres meilleurs, nous ne parviendrions pas à décrocher l'intéressant "jackpot" dont nous avons bien besoin pour notre vieille ville.

Lorsque j'ai pris connaissance de la décision, j'ai bien sûr été déçu, d'autant qu'on nous a indiqué que La Seyne était à deux petites marches du podium, puisque classée à la 27ème place.

Mais j'ai reçu ensuite le rapport de la commission qui a étudié et classé les dossiers. Et, là, ma déception a fait place à de la colère et de l'indignation. Jugez plutôt à partir de cet extrait du rapport :

"Les dossiers de Béziers, Bordeaux, La Seyne-sur-Mer, Avignon et Aix-en-Provence montrent de très forts taux de concentration d'habitat indigne et/ou de vacance en marché immobilier tendu et ont, excepté pour Avignon et Aix-en Provence, des plans d'actions globaux d'ores et déjà précis et en bonne cohérence avec les principes d'intervention du PNRQAD"

avec comme conclusion, un peu plus loin, que les villes devant être retenues dans la catégorie des communes de 50.000 habitants, sont... "La Seyne-sur-Mer, Béziers, Bordeaux et Rennes" (citation dans l'ordre du rapport) !

Un journaliste de Var-matin a d'ailleurs étudié de plus près le rapport et indique, dans un récent article, que... "La Seyne obtient 3/3 en « cibles », 2/3 en « pertinence » et 2/3 en « opérationnalité », soit un total tout à fait honorable de 7/9. Bien plus en tout cas que Troyes, Nice (4/9) ou Calais (3/9), trois communes UMP bénéficiaires de la manne du PNRQAD. Contre l'avis de la commission... A noter que d'autres dossiers sont plus mal lotis encore que celui seynois : avec 9/9, Saint-Ouen (PCF) et Carcassonne (PS) n'ont également décroché que l'assistance à l'ingénierie. Là encore, la commission avait pourtant donné un avis positif."

Certains émettent l'idée que Benoist Apparu, ministre en charge du logement, donc l'État, au travers de sa personne, n'aurait pas été impartial. Quelle vilaine idée en notre belle République !...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat