20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 05:24

http://www.irev.fr/sites/www.irev.fr/files/styles/actu_large/public/visu_concert_0.jpgOn n'avait pas trop de doute, mais on attendait tout de même avec intérêt la publication de la liste des 1300 quartiers prioritaires de la "politique de la ville". C'est chose faite depuis ces jours derniers. Berthe et notre centre ancien sont bien au nombre de ceux-là. Malheureusement, ai-je indiqué à la presse locale, car cela signifie que la réalité sociale et économique de leurs habitants demeure toujours très préoccupante, après trente années d'interventions publiques au titre de la "politique de la ville". Et heureusement aussi, ai-je complété, car La Seyne a besoin d'être encore accompagnée pour poursuivre sa rénovation urbaine et l'accompagnement social de ses concitoyens les plus fragiles.

C'est déjà une bonne chose, mais ça suppose que le maintien de ce "label" dont on se passerait volontiers s'accompagne d'engagements, notamment financiers. Il nous faut en effet achever la rénovation du quartier Berthe que nous avons entreprise en 2007, puis aborder une même démarche de réhabilitation du cœur de ville historique dans un esprit similaire : rénovation de l'habitat, reconquête des espaces publics, réhabilitation et création d'équipements, stratégies de maîtrise immobilière pour redynamiser l'activité du commerce et des services. Tout ça a un coût.

Or il n'y aura, parmi les 1300 quartiers retenus, que 200 d'entre eux qui pourront prétendre, à l'automne prochain, à un appui public de l'État sous une forme s'apparentant au "programme de rénovation urbaine" qui a permis de lancer les importantes opérations infrastructurelles qui, objectivement, changent chaque jour un peu plus le visage de Berthe. Notre volonté est que le centre-ville bénéficie d'une même attention, car il est désormais l'enjeu majeur.

 

DES LABELS, C'EST BIEN, MAIS IL FAUT DES MOYENS

 Je ne peux toutefois pas cacher mon inquiétude. Nos quartiers populaires ont certes bénéficié, par la volonté du gouvernement de F. Hollande, de nouvelles "labellisations" : leurs écoles sont devenues des sites "Réseau d'éducation prioritaire Plus" (REP+), les quartiers ont été les premiers du Var a intégrer le cercle fermé des "zones de sécurité prioritaire" (ZSP), les acteurs économiques peuvent y bénéficier des nouveaux "emplois francs" et continuer à profiter des exonérations fiscales et sociales de la "zone franche urbaine".

Préfet, fonctionnaires de tous grades de la commune et de l'État, partenaires des collectivités, font le maximum, chacun dans son domaine, pour coordonner leurs actions, prêter la meilleure attention possible à nos quartiers populaires, y concentrer les moyens dont ils disposent, et des résultats sont là. Les chiffres de la délinquance sont à la baisse, les indicateurs de réussite scolaire et d'insertion professionnelle ne sont pas si mauvais, l'image change plutôt positivement.

 

C'EST L'ÉQUILIBRE DU TERRITOIRE QUI EST EN JEU, AU-DELÀ DES QUARTIERS

 Il reste que les effectifs du commissariat n'ont pas progressé comme on l'aurait espéré, que ceux des éducateurs de rue du service de prévention spécialisée ne parviennent pas à remonter, que, malgré que les écoles soient en "zone REP+", la commune ne bénéficiera pas de la majoration de 50 à 90 euros par enfant et par an annoncée pour la réforme des rythmes scolaires pour les sites éducatifs difficiles, ou encore que les associations, pourtant essentielles à la régulation du climat social, sont en difficulté du fait des baisses des subventions.

L'austérité doit contourner les quartiers en difficulté, c'est une absolue nécessité. C'est tout l'équilibre du territoire communal et intercommunal qui en dépend. Puissent l'État, les collectivités, et tous les partenaires publics mesurer avec nous les enjeux et consentir les efforts nécessaires !

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 03:37

140522_bois_sacre.jpgJ'exposais hier le contexte légal et règlementaire dans lequel la commune se doit de traiter le difficile dossier de l'urbanisation du "Bois sacré". Je l'évoque dans le titre que j'ai donné à ces articles : je ne pourrai jamais ne pas respecter la loi. Mais, ainsi que je le note aussi, le maintien d'une qualité de vie pour mes concitoyens est tout aussi important. Et il faut donc concilier les deux.

Nous n'avons que trop appris à connaître et à - très difficilement ! - gérer les incidences de l'urbanisation intense dans des quartiers dont la configuration géographique et les aménagements existants ne permettent pas d'absorber l'apport d'importantes populations nouvelles sans nuisances et dégradations majeures de la qualité de vie, non seulement pour les anciens habitants, mais aussi pour les nouveaux venus eux-mêmes : Vignelongue, Gai Versant, Mouissèques, etc. Un vaste programme comme celui qui fait l'objet d'une demande de permis de construire au Bois sacré doit ainsi être étudié et les décisions mesurées à l'aune du droit de l'urbanisme, bien sûr, mais aussi à la lumière des expériences fâcheuses que l'on a connues dans ces autres quartiers. Et, d'ailleurs, les habitants, notamment regroupés au sein de très importants et dynamiques comités d'intérêt local, comme ceux des Mouissèques et de Balaguier, voisins immédiats du site, en ont pleinement conscience et, attachés comme moi à la démocratie participative, ont depuis des mois manifesté l'inquiétude qui est la leur.

 

URBANISATION NON MAITRISÉE : NE PAS REPRODUIRE LES ERREURS

 En clair, il ne faut pas reproduire les erreurs d'un passé récent. Et ça doit passer par une évaluation objective et complète des impacts possibles d'un tel projet. Et de la résolution préalable des difficultés, dans toutes leurs dimensions, qu'un tel programme peut entrainer.

Certaines apparaissent à l'évidence. Déjà très compliquée à certaines heures, et en particulier à certaines périodes de l'année, la circulation automobile depuis la corniche vers le nord de la commune, voie unique et obligée pour quitter la ville vers Toulon ou Marseille en passant par le goulet du port, va, sauf à ce qu'une étude n'atteste du contraire - mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, être durement densifiée.

 

DE LÉGITIMES QUESTIONS SUR LA CIRCULATION ROUTIÈRE

 Plus de 350 nouveaux logements, c'est à coup sûr plusieurs milliers de véhicules supplémentaires immanquablement coincés aux endroits de ralentissement contraint comme les débouchés des voies Jacques-Casanova, Maurice-Blanc, le giratoire Toussaint-Merle, ou encore les angles des voiries du port. Je ne vois pas comment la loi pourrait permettre de délivrer un permis de construire sans résolution préalable de ces difficultés qui surgiront à coup sûr dès le début d'un chantier qui devrait générer d'importants mouvements de poids lourds.

Et on ne peut guère compter, même si chacun le souhaite, sur un usage accru des transports collectifs pour dédensifier la circulation routière : ce site littoral n'est desservi ni par des bus ni par des bateaux-bus.

 

ANALYSER TOUS LES IMPACTS ET APPORTER DES SOLUTIONS PRÉALABLES

 Outre cette difficulté évidente, se posent d'autres problèmes pour lesquels des études complètes doivent être produites, apportant toutes les réponses aux questions qui se posent à l'esprit de tous. Ainsi, lorsqu'on sait que tous les travaux sur le bassin versant de la Rade - et nous y sommes - sont encadrés de telle sorte qu'en aucun moment on n'observe plus de 0,52 microgrammes de matières en suspension, il faut être assuré que ni le chantier ni, ensuite, les aménagements qui auront réduit l'absorption des eaux de ruissellement par la minéralisation des surfaces ne génèreront des déversements de matières dans la mer.

De même, il faut être assuré que les milliers de mètres cubes de déblais probablement pollués (nous sommes là sur un ancien dépôt d'hydrocarbures) qui vont naturellement devoir être emportés vont l'être dans des conditions sécurisés car il s'agit bien de traverser une zone urbaine dense. Et il faut aussi, car on est dans un site à la fois pollué et revenu à l'état sauvage après des décennies d'abandon, lieu de promenade pour les riverains actuels, être assuré que toutes les études d'impact sur la faune, la flore, les actuels usagers et les futurs résidents, auront bien été réalisées et toutes les solutions de précaution sur la préservation des espèces et la santé des personnes apportées. Et je pourrais encore évoquer les légitimes inquiétudes sur les services nécessaires à offrir à une nouvelle population, le bruit, l'insertion paysagère, l'impact visuel depuis la mer, le maintien des usages des riverains, voire même les éventuelles réalités archéologiques, car l'une des hypothèses avancées par les historiens pour expliquer la dénomination de "Bois sacré" serait que cette zone boisée aurait jadis servi de lieu de sépulture pour les victimes des épidémies.

 

UN PASSAGE OBLIGÉ : TRAVAILLER TRÈS EN AMONT ET AVEC LES HABITANTS

 Je le répète. Loin de moi l'idée de ne pas chercher à atteindre les objectifs de production de logements que la Loi impose à La Seyne comme à toutes les communes déficitaires, mais ça doit se faire en compatibilité avec la qualité de vie des habitants d'aujourd'hui et des futurs résidents

Je suis certain, pour avoir déjà travaillé en harmonie avec le constructeur qui a déposé le permis de construire sur d'autres projets désormais bien intégrés à leur quartier et à la ville, qu'il est possible d'avancer avec sérieux, en travaillant avec les porteurs du dossier et des représentants des populations environnantes, pour diagnostiquer parfaitement tous les impacts et apporter des solutions certaines et durables.

C'est ce que je demande aux élus et services de la commune et de l'État en charge du suivi de ce dossier. J'ai confiance en tous les acteurs.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 03:52

140521_bois_sacre.jpgQu'on se le dise. Je ne ferai rien qui ne soit conforme à la Loi. Et, quand bien même serais-je tenté de le faire, ce qui m'est parfois arrivé depuis que je suis maire, le contrôle de légalité de l'État, voire le tribunal administratif, auraient tôt fait de me remettre dans le droit chemin.

Ainsi en a-t-il été lorsque, considérant que le service minimum d'accueil imposé aux communes les jours de conflit social des enseignants constituait une entrave au droit de grève sacralisé par la Constitution, j'ai refusé de le mettre en application ; le tribunal en a jugé autrement, et j'ai dû me résoudre à l'organiser. De même, lorsque, estimant que la construction d'un immeuble au quartier pavillonnaire des Mouissèques allait dénaturer le cadre de vie des résidants de ce site paisible, j'ai retiré un permis de construire qui avait été valablement délivré sur les bases du plan local d'urbanisme de mon prédécesseur ; le juge m'a contraint à le redélivrer. On ne peut faire n'importe quoi et c'est bien ainsi dans une république.

 

RÉDUIRE LES DROITS À CONSTRUIRE, MAIS ENSUITE ?

 La question de l'attribution d'un permis de construire plusieurs centaines de logements au lieu-dit "Le bois sacré" est un sujet d'actualité qui fait couler beaucoup d'encre et de salive. Chacun est conscient que cet espace, propriété d'un grand groupe d'hydrocarbures, est une aubaine pour les constructeurs. Ça ne nous a pas échappé lorsque nous avons mis en révision notre Plan local d'urbanisme, et c'est pourquoi nous sommes allés au bout de ce qu'il nous était légalement possible de faire pour limiter la constructibilité des lieux, en préservant les espaces boisés classés, en recensant les zones polluées pour qu'elles soient inutilisables, et surtout en allant au maximum du réalisable dans la diminution des droits à construire dans ce site classé UA (c'est-à-dire les parties de la commune les plus constructibles), ce qui nous a permis de réduire de plus de 50.000 à environ 23.000 le nombre de mètres carrés constructibles.

Il n'empêche ; ce domaine reste constructible sur 23.000 mètres carrés, ce qui permet d'y réaliser plus de 350 logements. C'est d'ailleurs ce qui a amené un constructeur à projeter de l'acquérir et à déposer un permis de construire.

Il y a de toute façon convergence d'intérêts entre le Législateur qui veut répondre aux besoins criants de logements et les constructeurs qui veulent naturellement faire des affaires. La loi est ainsi faite qu'elle vise à "faire de la ville sur la ville" et, au "Bois sacré", nous sommes en zone urbaine. Seul moyen d'y échapper : acquérir les terrains pour y réaliser un équipement public, mais lequel et avec quels moyens ?... et surtout, au prix du terrain ""superconstructible" que sont les zones UA dans nos communes littorales, et là, au regard des finances communales, comme diraient nos jeunes... "même pas en rêve" !

 

LA LOI : PRÈS DE 500 LOGEMENTS À PRODUIRE À LA SEYNE D'ICI TROIS ANS

 Et la loi fixe aussi aux communes des objectifs de production de logements, de tous niveaux, depuis ceux de bon standing jusqu'aux très sociaux. C'est gravé dans le marbre du Programme local de l'habitat de notre agglomération TPM, et La Seyne, si elle est meilleure élève que d'autres communes varoises, n'a toujours pas atteint ses objectifs, et est même en régression, avec 19% de logements sociaux, alors même que la "loi Duflot" a porté de 20 à 25% le pourcentage obligatoire de ce type d'appartements. En clair, le Préfet du Var me l'a rappelé dans un récent courrier, si nous ne réalisons pas dans les trois ans à venir plus de 400 logements sociaux, la commune sera déclarée "en carence" et soumise à une "amende" que le Législateur a multipliée par cinq en 2012...

C'est dans ce cadre complexe que nos services ont à traiter depuis deux ans la question du projet de construction sur le site du "Bois sacré". J'y reviendrai demain...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 06:41

http://tpm-agglo.fr/sites/new.tpm-agglo.fr/files/styles/contenu/public/port_de_la_seyne_op_003.jpgCet article n'est pas de la pub gratuite pour un commerçant du cœur de ville au détriment des autres qui s'échinent chaque jour à maintenir une activité économique de proximité. Il vise juste à illustrer une vision de ce que peut être une démarche globale de redynamisation de notre Seyne historique, à partir d'un exemple de travail partenarial qui a connu son aboutissement ce mardi soir.

Il fallait voir la diversité des gens qui avaient répondu à l'invitation des "5 palmiers", ce petit bistrot historique à l'angle des rues Équerre et Denfert-Rochereau, que les anciens connaissaient sous le nom de "L'Équipe" lorsqu'il était entre les mains du regretté Benoît - Tito - Bazzucchi, pour l'inauguration de sa réfection et de la terrasse de sa partie restaurant donnant sur une belle placette heureusement créée par la démolition des taudis insalubres de "l'îlot Équerre".

 

LE CŒUR DE VILLE, VECTEUR D'IDENTITÉ SEYNOISE

 Humbles et dignes familles du quartier à l'habitat rénové, à l'image de cet immeuble ancien doté des équipements nécessaires aux familles handicapées, habitants venus de toute la ville rassemblés en son cœur, jeunes et aînés, Seynois de plusieurs générations et immigrés de fraîche date, architectes et urbanistes qui pilotent la rénovation urbaine, commerçants d'alentour, conseillers municipaux tout juste élus, artistes et créateurs locaux, à l'instar de la talentueuse Jessylia ou de l'étonnant Jean Simon et sa guitare.

Aménagements de lieux de vie urbains, rénovation de l'habitat, dynamisation commerciale, animation culturelle et artistique, voilà les ingrédients qui, habilement mêlés, doivent permettre, patiemment, de redresser notre centre historique. C'est le sens de l'avant-projet que nous avons présenté au ministre délégué à la Ville, François Lamy, il y a quelques mois, et qu'il va me falloir à nouveau plaider sans délai auprès de la nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui aura désormais en charge la conduite du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) duquel La Seyne attend, pour son centre ancien, une même attention de la puissance publique que celle dont elle a bénéficié pour la rénovation de Berthe.

 

SANS LES ACTEURS DE LA VILLE, ON SERA À LA PEINE

 Mais des subventions, fussent-elles conséquentes, ne suffiront jamais s'il n'y a pas, par les acteurs économiques, sociaux et culturels, et surtout par les habitants, ceux qui vivent là et ceux qui considèrent le centre de la ville comme le vecteur majeur de l'identité locale, une volonté d'appropriation du destin de La Seyne ancienne.

Moi, j'y crois. Les Seynois ont fait preuve, lors de l'élection municipale, d'une forte implication citoyenne, résultat, à n'en pas douter, d'un constant effort d'éducation populaire. D'ailleurs, ça aura sûrement échappé à bien des gens, La Seyne est la seule des 52 villes populaires françaises membres de l'association "Ville & Banlieue", donc bénéficiant des "politiques de la Ville", à avoir connu un taux d'abstention inférieur à la moyenne nationale. Ça, si ce n'est pas un signe encourageant...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 07:34

crema.jpgAprès des équipements comme la médiathèque Andée-Chedid, la cuisine centrale de restauration collective, le plus haut mur d'escalade "indoor" de la région, ou l'exploitation agricole publique communale de Fabrégas, le dernier programme d'investissement qui, dans une visée d'égalité républicaine, profite désormais à nos concitoyens de toutes conditions et de tous quartiers, et même d'au-delà de La Seyne, a été inauguré ce samedi en présence de plusieurs centaines de personnes.

Notre tout nouveau crématorium est en service depuis le 6 janvier, répondant à un besoin croissant au regard de l'évolution des usages funéraires. Déjà plus de 30% des défunts font connaître leur volonté d'être incinérés et, dans un proche avenir, près de la moitié des obsèques s'achèveront par une crémation. La puissance publique communale avait le devoir de répondre à cette réalité nouvelle. Ça faisait trente ans qu'on en parlait. Il fallait passer à l'acte.

 

ÉGAUX DEVANT LA MORT, MAIS PAS DEVANT LES COÛTS FUNÉRAIRES

D'autant que peu de gens, hormis ceux qui y sont confrontés, savent que respecter la volonté d'incinération d'un être cher disparu générait souvent un surcoût difficile à supporter pour beaucoup de familles. L'encombrement devenu constant des crématoriums de Vidauban, Cuers et Aubagne, obligeait les sociétés funéraires à conserver les corps, parfois jusqu'à une semaine, entraînant des coûts de conservation souvent significatifs. Si les Hommes sont égaux devant la mort, l'égalité républicaine était rompue de fait pour les proches.

Il n'est peut-être pas neutre que, dans l'agglomération toulonnaise, ce soit la ville de La Seyne, la plus confrontée aux différences socio-économiques parfois criantes, qui a pris, la première, l'initiative que tout le monde attendait, mais que personne n'engageait, peut-être parce qu'il semblait moins prestigieux de laisser comme héritage d'un mandat électoral un équipement funéraire plutôt que, par exemple, une belle réalisation artistique.

 

UN OUVRAGE DE QUALITÉ POUR UN SERVICE RÉPUBLICAIN

Et pourtant, la qualité architecturale du crématorium est étonnante, comme son insertion dans l'environnement naturel de la colline de Piédardan, à côté du futur cimetière dont les travaux s'achèveront dans quelques mois, et son parti pris d'implantation le préservant parfaitement de la vue sur les activités industrielles qu'il domine. Je laisse les visiteurs de ce blog le découvrir sur le site dédié.

Les cantines scolaires, qui assurent 5.500 repas par jour, allaient fermer car obsolètes et plus aux normes ; on a réalisé la cuisine la plus moderne de la région. Aucune médiathèque du XXIe siècle n'existait à l'ouest de Toulon : on en a construit une ultra-moderne. Les sportifs le réclamaient : ils viennent de cinquante kilomètres à la ronde pour s'adonner à l'escalade en salle sur le plus haut mur de la région. Les gens étaient inquiets depuis quarante ans du devenir d'un domaine forestier et agricole qui pouvait être livré à la spéculation : on l'a sauvé, réhabilité et, dans quelques mois, une ferme communale fournira les 20% de produits bio que le "Grenelle de l'environnement" invite à proposer dans les restaurants scolaires de toute la ville. Le cimetière de la commune est plein à craquer depuis des décennies : on a relancé le chantier d'un nouveau, à l'abandon depuis vingt ans. Et je pourrais citer d'autres exemples.

Alors, oui, je suis assez fier que, au cours de ces six années, nous ayons privilégié la réalisation d'équipements utiles, sinon indispensables, à tous.



> Le discours que j'ai prononcé à l'occasion de l'inauguration :

 

« Mesdames, Messieurs,

« Je vous en prie ne voyez dans cet événement aucun présage, mauvais ou bon. Il est vrai que cette inauguration marque sans doute l'une des dernières cérémonies officielles importantes du maire actuel de La Seyne.

« Mais l'action municipale, la continuité du service public, malgré la nécessaire retenue en période préélectorale, n'en doit pas moins poursuivre son chemin... 

« Ouvert depuis le 6 janvier dernier, ce crématorium, cet équipement public que nous inaugurons aujourd'hui, et dont la municipalité de La Seyne a voulu la création, sous forme de délégation de service public, était très très attendu. Trente ans, pratiquement.

« « Je ne reviendrai pas sur ce que les orateurs qui m'ont précédé ont dit sur l'importance aujourd'hui de la crémation dans les pratiques funéraires des Français.

Chez nous, cette demande fut longtemps satisfaite par les installations de Cuers ou d'Aubagne, qui sont saturées depuis de nombreuses années.

« De l’agglomération toulonnaise aux Bouches-du-Rhône, ce pôle funéraire vient soulager des familles pour qui l'inhumation par crémation relève parfois... du chemin de croix. 

« C’est donc bien évidemment une logique d’aménagement de territoire qui prévaut ici. J'en profite d’ailleurs pour dire combien nous sommes fiers et heureux, à La Seyne, d'être utiles, non seulement à nos habitants, mais aussi aux autres. Car ce n'est repliée sur elle-même, mais solidaire et en harmonie avec ses voisins, que je conçois la place de notre ville.

« Le troisième crématorium du var est donc né.

« Vous l'avez constaté lors de la visite des lieux, la conception architecturale et fonctionnelle du lieu tend à la perfection. Je ne saurais donc trop féliciter pour leur travail Alexandre De Carlo et Claude Delesse, et bien entendu l'architecte, Serge Hérisson, pour le travail remarquable, où les volumes sont familiers, à hauteur d'homme, sereins, sans être austères...

« Je le note, avec vous toutes et tous, il n'a pas été oublié qu'ici se déroulent des moments d'une intensité émotionnelle telle qu'il faut que le cadre s’efface au profit de l'humain.

« L'humain dans sa diversité d'ailleurs, dans la laïcité, chère à mon cœur, vous le savez, cette salle en témoigne, qui peut convenir au rassemblement, au recueillement ou aux rituels de toutes convictions, de tous cultes, de toutes philosophies, ou laïques, ou de la libre-pensée, ou athées.

« Après ces aspects axés sur la dimension humaine, on peut souligner la modernité des installations permettant de meilleures conditions de travail pour les personnels, permettant un plus grand respect de l'environnement.

« Et s’il ne s’agit pas d’un service public direct, si je puis dire, ce crématorium de La Seyne est un équipement au service du public.

« Je veux saluer l’investissement et la détermination de Raphaëlle Leguen, notre première adjointe, qui a mis dans ce projet toute son énergie, sa pugnacité, son exigence, et ses valeurs humaines, pour que nous y parvenions. Elle a conduit ce projet avec Claude Astore, notre adjoint aux infrastructures et aux travaux. Et bien, bien sûr, tous les cadres et agents de la ville, autour de Fanny Magagnosc-Vanni, directrice du pôle des politiques publiques, et de Marcel-Paul Magagnosc, directeur des services techniques, qui ont fait que, avec les entreprises, l’opération aboutisse.

« Vous me connaissez, d'une manière générale, je ne veux pas rater une occasion de valoriser le service public. D'ailleurs, et c'est une compétence municipale obligatoire, nous sommes en train, je l'ai rapidement évoqué il y a un instant, de réaliser le cimetière, attenant, qui suivra l’édification du crématorium, avec la réalisation d'un jardin du souvenir.

« En attendant, ce que nous inaugurons aujourd’hui, c'est une autre façon d’être ensemble, dans des moments de chagrins où la solidarité familiale et celle de tous les proches, des amis, où l'humanité de l'accueil, permet le deuil et les retrouvailles vers la vie qui continue… » 


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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 07:22

http://www.maristes83.com/images/ism_8.jpgNous n'avons pas parlé d'enseignement public et d'école privée. Ça, c'est un autre sujet. Non, nous avons parlé d'aménagement du territoire urbain, lors de cette rencontre un peu informelle que nous avons eue ce mardi avec Jean-Noël Pintard, président de l'Association immobilière provençale (AIP), et quelques membres d'une association d'anciens élèves du collège des Maristes.

L'AIP, c'est l'association créée dans la suite de la Société immobilière provençale (SIP), laquelle avait été fondée en 1921, lorsque, par décision du tribunal de Lyon en 1919, le collège des Maristes, propriété d'une association de prêtres séculiers, alors qu'il aurait dû être dévolu à une société culturelle en application de la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État, a été mis en vente aux enchères. Cette SIP, malgré la tentative du conseil municipal de l'époque qui voulait acquérir le bien pour y installer une école publique, un patronage, et des "habitations à bon marché" (les fameux HBM, ancêtres de nos HLM), avait alors emporté les enchères et gère ainsi depuis 90 ans le patrimoine de l'établissement scolaire confessionnel que tous les Seynois connaissent.

 

UNE PLACE EMBLÉMATIQUE GRÂCE À UN PARTENARIAT INTELLIGENT

 En vérité, ça fait des années que des contacts sont noués entre l'AIP, la commune, et une société d'économie mixte, la SAGEM, chargée par la ville des opérations de notre centre ancien, pour voir ensemble comment il serait possible de réaménager notre place Germain-Loro, cet espace urbain du haut du marché, devant l'entrée des Maristes, qui n'a de place que le nom, tant il est plutôt un lieu d'intense circulation automobile, ce qui avait d'ailleurs justifié que la sécurité des chalands prime et que je décide d'y supprimer les étals du marché.

Et les choses avancent plutôt bien. Nous sommes d'accord sur le principe. En démolissant le grand mur d'enceinte des Maristes, il est possible de coopérer pour la réalisation d'une place marquant qualitativement l'entrée du cœur de ville par l'ouest, un lieu de vie et de rassemblement, une zone apaisée, permettant l'extension des terrasses des commerces, et mettant en valeur le caractère architectural de la chapelle des Maristes qui serait désormais ouverte sur la ville, tandis que, grâce à une réorganisation des fonciers de l'AIP et de la commune alentour, des dispositifs de stationnement et de dépose des élèves pourraient réduire considérablement les nuisances dues aux voitures à certaines heures.

 

L'ORDRE SE SERVICE DÉLIVRÉ POUR L'AVANT-PROJET

 On en n'est qu'au début, même si nos équipes, avec notre adjointe au patrimoine, Florence Cyrulnik, y travaillent depuis longtemps, mais un beau projet peut se réaliser autour d'un partenariat de bon sens. Rien ne presse, mais nous devons être prêts, dès lors que, par exemple, La Seyne pourra être éligible au Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), c'est-à-dire, à ce qu'on nous dit, courant 2014. C'est ainsi que j'ai d'ores et déjà délivré un ordre de service pour préparer un bel avant-projet...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 07:53

131207_gai_versant.jpgJe crois que j'ai toujours connu le quartier de Gai Versant pour avoir habité, enfant et adolescent, à ses alentours immédiats, à Berthe d'abord, dans un des duplex au-dessus du porche aujourd'hui disparu, puis à La Muraillette, au quartier Peyron, à l'époque où une famille dont le père était soudeur aux câbles sous-marins et la mère infirmière communale pouvait se lancer dans le projet de l'accession à la propriété d'une maison, il y a cinquante ans. Le Gai Versant, c'était un terrain de jeux et d'aventures pour les gamins que nous étions. Revenu dans le quartier à la fin des années 90 pour travailler au nouveau collège Henri-Wallon, j'ai continué à "franchir le col" tous les jours au sommet de l'avenue Saint-Exupéry. Et j'ai assisté, pantois et impuissant, à compter du milieu de la première décennie de notre nouveau millénaire, à l'urbanisation effrénée qui, en quelques années, a fait de cette zone paisible un quartier aussi peuplé qu'un gros village de quelque cinq mille habitants.

 

UNE URBANISATION IMMAÎTRISÉE ET UNE QUALITÉ DE VIE MISE À MAL

L'évolution brutale du Gai Versant, comme celle des Mouissèques et de Châteaubanne, aura sans aucun doute été le déclencheur de ma volonté, dès notre élection il y a près de six ans, de mettre un coup de frein à cette urbanisation trop rapide et permissive, mal gérée, dont nul n'avait mesuré les conséquences funestes qui en ont découlé sur la qualité de vie des anciens résidents, mais également des nouveaux venus qui, tous, se sont bien vite heurtés à d'inextricables problèmes de circulation, d'absence de desserte par les transports collectifs, de stationnement, de services publics qui ne suivent pas.

Bien sûr un nouveau plan local d'urbanisme a vite été mis en chantier, dès mai 2008, mais la révision prend du temps et les nouvelles règles de construction opposables aux tiers n'ont pu être purgées de tout recours qu'au premier trimestre 2011. Ainsi que je l'expliquais dans une suite d'articles, avec les trois ans de validité des permis de construire qui ont dû être délivrés suivant les anciennes règles, on continuera à voir des immeubles sortir de terre jusqu'au début de 2014, même si, parfois, notre adjoint Claude Astore et ses services ont pu négocier avec les constructeurs des programmes plus modestes, mieux intégrés, générateurs de moins de contraintes pour l'environnement immédiat.

 

FORMIDABLES, LES ASSOCIATIONS DE RIVERAINS !

Ce samedi, l'association de défense du Gai Versant tenait son assemblée générale, à laquelle j'ai pu en partie participer. Je veux ici louer la qualité de la relation qui s'est instaurée depuis cinq ans entre ces bénévoles et nos services communaux, pour rechercher ensemble les meilleures solutions possibles pour contrebalancer les effets catastrophiques de cette urbanisation terrible qui a défiguré ce quartier collinaire qui peine aujourd'hui à justifier son nom joyeux. Ce sont des heures et des heures de travail, avec les services de l'urbanisme et de la voirie, avec les commissions du Conseil des quartiers nord, qui ont permis de trouver des solutions de sens de circulation, des poches de stationnement, ou de construire des argumentaires pour obtenir des dessertes de bus ou l'installation d'une boite aux lettres (que ni Réseau Mistral, ni la Poste, à ma connaissance, n'ont toujours pas réalisées...).

Grand merci à ces riverains impliqués et à nos collaborateurs communaux qui ne ménagent pas leur temps pour travailler avec ces bénévoles actifs, intelligents, imaginatifs et constructifs. Comme le sont ceux des Comités d'intérêt local des Mouissèques, du Sud et de l'Est, les conseils syndicaux des nouveaux immeubles, les conseillers de quartiers, qui, de leur côté, font la même chose dans les deux autres sites de la commune, évoqués plus haut, les plus victimes de ces abominables règles d'urbanisme qui sont heureusement derrière nous, mais qui n'ont pas fini de nous poser de rudes problèmes.


 


 

> La photo illustrant cet article est un montage réalisé par l'association de défense du Gai Versant qui parle de lui-même !...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 06:23

http://www.corbisimages.com/images/HU024364.jpg?size=67&uid=8FD3C8CE-A520-4958-B565-50943772BC61Ils sont vieux, certains même très vieux. Ils sont venus à La Seyne il y a bien des années, abandonnant leurs pays de misère pour effectuer des travaux que, bien souvent, eux seuls acceptaient de faire. Ils sont venus sans leurs familles. Et le temps et les circonstances de l'existence ont fait qu'ils s'en sont éloignés et ne sont jamais retournés au pays où ils n'ont plus ni parents ni relations. Ils vivaient depuis les années 70 dans un coin reculé de la cité Berthe, dans une impasse, au sein d'un foyer de travailleurs migrants devenu austère, usé, bien loin des normes, adossé au haut talus de la gare de triage, à deux ou trois par chambre.

Ils peuvent désormais être installés dans une résidence sociale neuve qui ouvre ses 43 logements de type 1 au carrefour De Lattre de Tassigny, ouverte vers la ville, non loin du cœur de ville, près de commerces, de services de santé, de transports en commun.

 

MIXITÉ SOCIALE ET MIEUX VIVRE ENSEMBLE

 Avec la rénovation urbaine de Berthe, avec les constructions neuves de logements sociaux de divers niveaux, avec la rénovation de tous les autres HLM du quartier, avec la création de résidences privées au cœur de ce grand morceau de ville, et, désormais, cette nouvelle résidence "Mosaïca", gérée par l'association "API-Provence", la mixité sociale et le "mieux vivre ensemble" unanimement souhaités par les vrais républicains franchissent un pas de plus.

Construite suivant les dernières normes en matière de performances énergétiques, thermiques et acoustiques, "Mosaïca" s'inscrit également dans une démarche de développement durable. Avec des équipements collectifs et l'accompagnement de ces seniors par des personnels qualifiés, elle favorise la vie sociale de ces anciens travailleurs qui ont droit à la dignité. Et, pour répondre aux besoins des résidents de l'ancien foyer de migrants, 50 autres logements de ce type vont être réalisés, dans les premiers niveaux d'une tour du Vendémiaire, par changement d'usage et modification d'appartements existants.

 

PAS UN CENTIME À LA CHARGE DE LA VILLE

 L'opération aura coûté 3,2 millions d'euros, dont pas un centime à la charge de la commune et seulement 6%, sur fonds propres, à celle de l'organisme d'HLM "Terres du sud habitat". L'agence nationale de la rénovation urbaine, la Caisse des dépôts et consignations, la Région PACA et l'agglomération TPM, ont permis de boucler le plan de financement.

À La Seyne, une fois encore, la puissance publique, dans sa diversité républicaine, a fait son devoir. Sans fanfaronner, elle doit simplement en être fière.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 05:56

http://www.anru.fr/var/ezflow_site/storage/images/mediatheque/publications/magazine-renovation-urbaine-n-10-juin-juillet-2013/227480-1-fre-FR/Magazine-Renovation-Urbaine-n-10-juin-juillet-2013_large.jpgDans son programme de 2012, le candidat Hollande annonçait « un second plan national de renouvellement urbain (PNRU2) élargi aux transports, aux copropriétés, aux économies d’énergies, aux équipements culturels et sportifs ». Cette promesse n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et, vu ce qu’il nous est possible de faire depuis six ans pour la rénovation de Berthe avec l’actuel plan de rénovation (PNRU1), avec un  investissement de près de 280 millions d’euros dont seuls 18% incombent au budget de la commune, nous avions aussitôt perçu le parti que La Seyne pourrait tirer d’un tel dispositif pour la requalification de son cœur de ville historique, en espérant que l’État puisse donner suite à la volonté du futur Président. Pas comme en 2009, lors du programme national de rénovation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) où La Seyne, dont le dossier était très bien classé, a finalement été flouée par le secrétaire d’État UMP chargé du logement qui lui a préféré Nice et Aix-en-Provence, dont les projets étaient pourtant moins bien notés par la commission d’instruction...

 

UN PROJET ÉLABORÉ DÈS 2012 PRÉSENTÉ AU MINISTÈRE DE LA VILLE

 Nous avons donc sans attendre commencé à travailler à un projet global pour nos vieux quartiers seynois. Et les choses se sont précisées. Le Premier ministre a annoncé en juillet, dans le cadre du plan « Investir pour la France », le lancement d'un nouveau programme national de renouvellement urbain. En août, François Lamy, ministre délégué à la Ville, a présenté en conseil des ministres un projet de loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Ce projet de loi réforme le cadre de la politique de la ville, avec une simplification et une concentration des moyens pour les contrats de ville 2014-2020. L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) sera dotée de 5 milliards d'euros pour la mise en œuvre de ce programme. Il visera en premier lieu, en termes de concours financiers, les quartiers présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants. Il pourra s'agir « de quartiers qui n'ont pas encore fait l'objet d'interventions conséquentes ». Le ministère précise que les projets  « porteront des exigences fortes en termes de mixité fonctionnelle et de l'habitat, de lutte contre la ségrégation socio-spatiale, de performance énergétique, de mobilité, de fonctionnement urbain ». Notre centre-ville est en plein concerné, et nos services ont travaillé d’arrache-pied pour terminer un projet global.

Et, si je n’ai pu mettre à jour ce blog depuis deux jours, c’est que, avant même que la chose ne soit totalement formalisée et que le préfet du Var ne présente le dossier seynois au gouvernement, j’ai pu être reçu au cabinet du ministre de la ville pour présenter la logique globale d’un ensemble d’opérations qui étaient prévues à la réalisation et qu’un tel programme permettrait de se réaliser à moindre coût pour le budget communal et dans un calendrier plus accéléré que ce que la ville, seule, pourrait envisager.

 

HABITAT, MOBILITÉS URBAINES, ÉQUIPEMENTS PUBLICS, DYNAMIQUE COMMERCIALE

 Si le dossier doit encore être affiné, notamment en concertation avec les habitants, on peut d’ores et déjà révéler qu’il concernera la restauration immobilière, avec des opérations sur des îlots très dégradés, le remodelage de secteurs permettant l’arrivée de nouveaux habitants, actifs salariés, la valorisation de places publiques telle la place Germain-Loro, devant l’établissement des Maristes, dans l’esprit de ce qui a été fait aux places Bourradet, Daniel-Perrin ou des Seynois de la Mission de France. Il visera aussi à la requalification  et la création d’équipements publics, tels l’espace sportif Maurice-Baquet, l’école Amable-Mabily, la Bourse du Travail et un centre socio-culturel. Il agira sur les mobilités urbaines avec des rues requalifiées ou créées, la traversée du port en anticipation du futur transport en commun en site propre, et le parc-relais de stationnement des Esplageolles. Et il sera complété d’un volet de dynamisation économique avec une action permettant d’aménager des cellules commerciales de taille suffisante, susceptibles de jouer un rôle de locomotive pour les petits commerces.

En complément des opérations d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain que La Seyne mène depuis près de vingt ans, de la Zone de sécurité prioritaire qui porte ses fruits depuis huit mois, et des actions menées pour l’animation éducative, sociale, culturelle et commerciale, ce dispositif constituerait une aubaine pour ce lieu de La Seyne qui doit reconquérir sa place historique de trait d’union commun entre ses quartiers extérieurs si disparates.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 06:17

131005_plu_2au_4au.jpgPlusieurs dizaines de riverains des quartiers de Sainte-Anne, Gaumin et La Canourgue ont répondu à notre invitation à se pencher en début de semaine sur l'avenir de leur site urbain dans une démarche préventive, active et coopérative afin de ne pas subir passivement l'application de la loi "solidarité renouvellement urbain" (SRU) qui risque, si l'on n'y prend pas garde, d'avoir un rude impact sur leur environnement et leur qualité de vie. D'où l'idée d'un "atelier urbain participatif"...

 

UNE OBLIGATION LÉGALE : RECONSTRUIRE LA VILLE SUR LA VILLE

 La loi SRU est surtout connue pour son article 55 qui impose aux communes qu'elles disposent de 25% de logements sociaux. Mais ce n'est pas là le sujet. Cette loi, et d'autres textes qui l'ont suivie, visent aussi à contraindre à "renconstruire la ville sur la ville", pour mettre un frein aux expansions urbaines plus ou moins anarchiques en périphérie, aux quartiers qui sortent de terre dans les zones naturelles et agricoles des villages situés dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour des centres urbains, défigurant leur environnement, sans services publics, sans lieux de vie sociale, bouleversant les usages, anéantissant l'agriculture périurbaine, et générant des modes de vie absurdes de repli sur soi, et où les heures de trajet, souvent en voiture individuelle faute de transports collectifs adaptés, nuisent autant à la qualité de l'air qu'à la qualité de vie de ceux qui doivent les subir.

 

FAIRE CESSER LES BOULEVERSEMENTS TOUT EN RESPECTANT LA LOI

 Or, à l'occasion d'une succession, d'une mutation professionnelle, ou d'un changement de projet de vie, une propriété urbaine, par exemple une villa ancienne sur un terrain de quelques centaines de mètres carrés, comme on en connaît à La Seyne dans de paisibles quartiers urbanisés à la fin du XIXe ou au début du XXe siècles, autour du centre historique, peut se retrouver mise à la vente. Et, de là, tout peut arriver. Car ces territoires communaux sont prisés des constructeurs d'immeubles. Et il suffit parfois d'une seule opération immobilière pour bouleverser complètement un paysage urbain et la "qualité de ville" des résidents pavillonnaires des alentours. Contre cette évolution inquiétante, la panoplie règlementaire est bien mince : la commune n'a pas le droit de spolier les propriétaires qui peuvent vouloir vendre leur bien en modifiant le Plan local d'urbanisme pour rendre leurs terrains moins constructibles, ce qui leur ferait perdre de la valeur, et elle a obligation, par la loi SRU, de "densifier" les zones urbaines à proximité des centres anciens.

Et la situation devient encore plus périlleuse si, à proximité des propriétés pavillonnaires, existent des terrains jadis à vocation économique, aujourd'hui délaissés, avec des hangers désaffectés, des ruines de bâtiments artisanaux, à valeur moindre et offrant une possibilité foncière importante.

 

IMPOSER DES OPÉRATIONS D'AMÉNAGEMENT D'ENSEMBLE

 Si l'on exclut le fait que la commune se rende elle-même acquéreur de toutes les propriétés de ces quartiers mises à la vente, ce qui imposerait de justifier ses achats en leur donnant une destination d'équipement public et coûterait une fortune que le budget de la collectivité ne pourrait supporter, une solution s'offre toutefois à elle pour minorer l'impact de telles situations inquiétantes pour les riverains qui tremblent à juste titre à l'idée de voir surgir à côté de leur paisible propriété un immeuble de cinq étages, avec mur borgne dominant leur jardin et leurs fenêtres, générateur de problèmes de circulation et de stationnement.

Cette solution est la formalisation d'un plan d'aménagement d'ensemble d'un quartier, permettant d'imposer la réalisation d'un projet unique et global, pouvant être un "éco-quartier", avec des règles de surfaces constructibles, de hauteur, d'alignement et d'implantation des immeubles, des obligations d'infrastructures de réseaux, de circulation et de parking, d'espaces à vocation publique, commerciale ou de loisirs, et de parti pris visuel compatible avec le reste des constructions antérieures du quartier.

La Seyne compte quatre sites que nous avons pu protéger d'un développement anarchique futur : l'un au quartier Brémond, en limite du quartier six-fournais Lombard, l'autre au quartier du Crotton, sur la corniche de Tamaris, et les deux autres dans les quartiers, de part et d'autre de l'avenue Ivaldi, qui faisaient l'objet de la rencontre que nous avons organisée avec leurs riverains et voisins l'autre soir (zones 2AU et 4AU sur l'image illustrant cet article, que l'on peut agrandir en cliquant dessus).

 

AUX HABITANTS EUX-MÊMES DE DESSINER L'AVENIR DE LEUR QUARTIER

 Et, après des mois au cours desquels nous avons tenu de nombreuses rencontres et réunions d'échanges, sur place et à la mairie, nous avons mis nos concitoyens eux-mêmes au travail dans le cadre d'un "atelier urbain participatif" ! Sous la conduite éclairée d'un résident du quartier, lui-même urbaniste de métier, avec les personnels communaux, hors de la présence des élus, quatre groupes ont commencé à "bûcher" sur leur vision de ce que doit être l'environnement futur de leur morceau de ville. Le travail est lancé, il va se poursuivre, des points d'étape seront réalisés. Une démarche de démocratie participative est en cours, inédite à La Seyne hors sites d'HLM en rénovation urbaine.

Nul doute qu'il en sortira le meilleur, compatible avec la loi, préservant les intérêts des propriétaires vendeurs comme des résidents qui veulent continuer à goûter à la quiétude de leur zone pavillonnaire, et contraignant les futurs constructeurs d'une opération d'ensemble intégrée à son environnement, sans gêne fonctionnelle ni paysagère sur ses alentours et la ville.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat