Et encore un sondage !
Le Journal du Dimanche (JDD) fait état d'un sondage dans un article titré "DSK écrase les primaires". Le Monde le relaie sous le titre "DSK, favori des sondages pour les primaires" (appréciez le DES pour parler DU sondage du JDD !...). Le Figaro titre "Dominique Strauss-Kahn creuse l'écart". Et je pourrais en citer d'autres... notamment dans la presse audio-visuelle qui ne s'embarrasse de rien.
Attention ! Rappelez-vous la préparation des présidentielles de 2007. Tous les analystes ont été d'accord... a posteriori. Ce sont les grands médias entre les mains de la droite qui ont induit le choix de la candidate socialiste. On sait ce qu'il en est advenu... Et, cette fois-là, c'étaient les seuls militants adhérents du Parti socialiste qui avaient désigné leur candidate.
Ce ne sera pas le cas pour l'élection de 2012. Une majorité de socialistes ont voté pour le principe d'élections primaires ouvertes à tous ceux qui, moyennant une petite participation financière, voudront voter pour désigner le candidat du PS (moi non, mais je respecte la sanction démocratique du vote de mes camarades du PS).
Et, du coup, les mêmes médias se déchainent pour préparer l'opinion des électeurs volontaires pour ces primaires. Et, comme par hasard, c'est le président du Fonds Monétaire International (FMI) que l'on vise à porter sur les fonds baptismaux de la désignation.
DSK est un homme de grande qualité. Nul n'en disconviendra. Mais, lorsque ces médias-là s'évertuent à promouvoir sa candidature, je me dis qu'il y a peut-être anguille sous roche.
Moi qui suis bien placé, à l'échelle locale, pour savoir que notre peuple attend de la Gauche qu'elle parvienne à s'unir autour d'un projet commun, je me demande si la Droite, instrumentalisant, via ses moyens sournois de propagande, ceux qui désigneront le candidat du PS, ne va pas tenter d'empêcher cette nécessaire union de second tour, tant il est vrai qu'entre les orientations d'un président de FMI et celles d'un Mélenchon ou d'un Chassaigne, il y a un sacré gué à franchir pour sceller des retrouvailles...
Comme je me dis que le tapage médiatique orchestré, à l'occasion du remaniement, autour du départ des Borloo, Morin et autres centristes, n'est peut-être que le début d'une stratégie complémentaire visant à promouvoir cette soi-disant "troisième voie" pour rafler au candidat socialiste des électeurs qui, au premier tour, auraient, tant qu'à faire, choisi le candidat des "centristes labellisés" plutôt qu'un social-libéral assumé comme DSK, et, au second, suivraient en bon nombre l'inévitable appel centriste au ralliement naturel au candidat de la Droite.
Donc, méfiance.
C'est pourquoi je préfèrerais que l'on fasse simple. Aubry est patronne du PS. Elle en a la légitimité. Elle a su rassembler dans mon parti, ce qui n'est pas une mince affaire. Pour moi, ne cédons pas aux mêmes chants des mêmes sirènes sournoises qui nous ont conduits à la défaite de 2007.
Aubry peut être la candidate des socialistes, et celle qui pourra rassembler la Gauche plus radicale et les écologistes au deuxième tour, tout en grappillant un peu à ce centre qui finira bien par baisser le masque pour dévoiler sa vraie figure de force supplétive de la Droite.
Mais je me trompe peut-être.