Cette fois-ci, fin octobre, le Congrès du Parti socialiste s'ouvrira en pleine crise qui ne semble pas frapper les propriétaires des yachts de près de 100 mètres de long en hivernage le long des quais de ma ville, mais qui n'épargne pas grand monde, ni naturellement les plus humbles, ni les salariés, ni la grande majorité des entrepreneurs qui n'émargent pas au club du Cac 40. Ni l'État qui doit s'imposer la portion congrue, et l'imposer aux collectivités locales, alors même que l'urgence est à l'accompagnement par la puissance publique de plus en plus de nos concitoyens en déroute.
Dans un tel contexte, la Gauche ne doit pas se manquer. Le gouvernement et nos parlementaires ont besoin de l'appui constant d'un parti fort, en phase avec notre peuple indigné et les autres mouvements de la gauche et de l'écologie, poussant à l'audace de gestion et de politique, en France et en Europe.
Bien sûr, et c'est à l'ordre du jour du moment, si j'étais parlementaire, je joindrais ma voix à celle des 10 députés socialistes qui ont pris position pour le refus du traité budgétaire européen, comme j'avais soutenu le "non" au traité constitutionnel. Mais il faut aussi oser la capitalisation publique pour la redynamisation industrielle et des dispositifs empêchant les délocalisations. Il faut s'enhardir pour une révolution fiscale et prendre le taureau par les cornes de cette "transition énergétique" que nos enfants nous reprocheraient d'autant plus ne pas avoir accélérée qu'elle est facteur d'emploi.
Faute de bravoure d'État, sinon de culot politique, à l'image de ce que beaucoup de maires osent chaque jour dans les gestions de plus en plus contraintes de leurs communes, le pire des scenarios est à craindre. Celui des indignados de France dont beaucoup pourraient vite - cinq ans, c'est court - succomber aux sirènes des simplismes nationalistes qu'une partie de la droite, soi-disant populaire, en rupture avec les fondamentaux républicains, ne se priverait pas de reprendre à son compte, tant la porosité s'accroît entre elle et son extrême.
En poursuivant nos combats pour maintenir les simples valeurs de la République, surtout dans l'adversité, nous ne nous trompons pas de cible. Lorsque je ne renonce pas à me battre pour l'égalité territoriale pour l'accès aux soins ou pour le respect de la règle constitutionnelle qui stipule que les collectivités s'administrent librement en matière de coopération intercommunale, j'ai la certitude d'accompagner le changement attendu.
Il est un moyen de renforcer la mobilisation des socialistes et de leur parti dans cette voie attendue du peuple : poser un cadre d'orientations politiques de hardiesse, celui que je retrouve dans la motion d'orientations proposée par Emmanuel Maurel, dite "motion 3", appelée - tout un programme ! - "La gauche maintenant, le social au cœur, l'écologie en avant". Un joli score au vote des militants sera utile pour tous, car, bien sûr, c'est tous ensemble, ensuite, que nous continuerons notre route pour que se lèvent des jours meilleurs.