Le mois d'avril est, cette année, pour les fidèles des grandes religions monothéistes, celui d'importants moments qui rythment leur vie spirituelle. La semaine de Pessa'h, la pâque juive, a commencé ce mercredi, les chrétiens célèbrent Pâques ce dimanche, et les musulmans entreront dans le mois de ramadan dans une douzaine de jours.
Les circonstances de la crise sanitaire donnent un caractère particulier à ces jalons qui, suivant les traditions respectives des uns et des autres, sont usuellement des temps de rencontres et d'échanges que, cette année, il ne leur sera pas donné de vivre comme à l'ordinaire.
Je salue le sens des responsabilités – et l'imagination – des ministres des cultes et des associations gestionnaires de la vie communautaire de notre synagogue et nos centres israélites, de nos trois paroisses catholiques, de nos assemblées protestantes des évangélistes et de l'Église réformée, et de notre mosquée. Ils ont adapté les rituels et les temps de partage et de convivialité aux obligations de confinement qui viennent perturber leurs usages.
Malgré cette situation inédite, je formule le vœu que ces temps forts spirituels et festifs des croyants se déroulent au mieux. À tous, en cette difficile période, comme aux pratiquants d'autres cultes qui n'ont pas de commémoration particulière ces temps-ci dans les calendriers de leurs religions, et comme aux agnostiques, athées et libre-penseurs, et en ayant une pensée pour tous les malades et disparus, je souhaite le meilleur dans l'esprit républicain de liberté de croyance, d'égalité et de fraternité, si nécessaires en cette période où nous devons tous, fût-ce à distance, nous serrer les coudes.
Forte de son expérience acquise lors des épisodes de canicule, la Ville de La Seyne a lancé dès le début de la pandémie de coronavirus un « plan d'alerte et d'urgence » pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles qui sont en situation de handicap.
L'objectif est d'établir un contact régulier, de permettre à nos fonctionnaires sociaux de s'assurer que nos seniors ne rencontrent pas de difficulté particulière ou de besoin insatisfait, et, dans le cas contraire, de déclencher les services pouvant répondre à leur situation.
Mais, évidemment, ce dispositif suppose que les personnes susceptibles d'en avoir besoin soient identifiées et aient manifesté, ou fait manifester, leur volonté d'être suivies...
Ils sont plus d'un millier de Seynois à avoir fait la démarche, à l'occasion des événements caniculaires, de solliciter cette aide communale, assurée par notre Centre local d'information et de communication (CLIC) piloté par les cadres et agents de notre Centre communal d'action sociale (CCAS). Ceux-là reçoivent régulièrement un appel téléphonique et une aide est mise en œuvre si le besoin s'en fait sentir. Ce n'est souvent qu'un simple échange permettant de rassurer et de rompre le sentiment d'isolement, mais ce n'est pas anodin.
Nous avons donc pensé que l'obligation de confinement justifiait que soit activé ce service. Il suffit de manifester son intention d'être inscrit sur le registre du CLIC.
Si vous êtes vous-même âgé de plus de 60 ans ou porteur de handicap et pensez avoir besoin de cet accompagnement, si vous êtes de la famille ou de l'entourage d'une personne dans cette situation, ou si vous êtes un professionnel intervenant auprès d'une telle personne, vous pouvez rejoindre ce registre ou demander à ce que la personne dont vous être proche le rejoigne.
Un formulaire d'inscription est téléchargeable sur le site Internet de la ville. C'est assez aisé mais, si vous êtes mal à l'aise avec l'usage de l'informatique ou non équipé, n'hésitez pas, contactez par téléphone, du lundi au vendredi de 8h30 à 13h00, le service du CLIC au 04.94.06.97.04, ou tout simplement le numéro unique d'urgence communale : 04.94.06.95.00.
Les jeunes seynois sont donc en vacances. Qu'ils se détendent, qu'ils soufflent un peu après les travaux qu'ils ont dû faire à la maison, sans forcément être dans un cadre familial favorable, et que, sans négliger le repos indispensable, ceux qui en ont besoin profitent du rattrapage en petits groupes organisé par leurs enseignants, bien sûr à distance, dans le dispositif « vacances apprenantes » pour éviter que ne s'accroissent trop les inégalités face à la réussite scolaire.
Mais surtout qu'ils prennent garde à se protéger du coronavirus en respectant scrupuleusement les consignes de confinement, qu'ils sachent qu'il n'y aura pas de tolérance de la part de nos policiers, et même, s'ils le veulent bien, qu'ils jouent un rôle d'ambassadeurs des bonnes pratiques de précaution sanitaire auprès de leurs copains, leur proches, et leurs familles.
C'est le message que j'ai voulu leur délivrer dans une petite vidéo...
Comme en toute période de crise, la rumeur va bon train. Dernière en date qui fuse aussi vite que le virus, celle selon laquelle les ferries desservant la Corse seraient déroutés de Toulon pour éviter la contamination de nos voisins d'outre-rade, vers... le terminal de croisières de La Seyne !
Sous-entendu... peu importe si les Seynois tombent malades, du moment que les Toulonnais sont épargnés. Et sous-entendu qui s'ensuit... évidemment, le maire de La Seyne se laisse imposer ça par son voisin toulonnais !
C'est une contrevérité !
L'extrait ci-dessous du plan de continuité de service des ports de la rade de Toulon est explicite et se passe de commentaire...
Les passagers continuent donc à embarquer et débarquer à Toulon. Et, lorsque les bateaux sont à quai de façon plus durable, sans passagers, ils sont répartis sur les trois équipements portuaires adaptés à leur amarrage : la gare maritime de Toulon, celle de La Seyne, et le terminal de fret de Brégaillon.
Donc, on le voit, le lazaret que les eaux de notre rade ont abrité entre Pin Rolland et Saint-Mandrier depuis les années 1050, alors que Saint-Mandrier était comme La Seyne un quartier très peu habité de notre commune-mère Six-Fours, n'a pas réouvert ses portes fermées au début du XXe siècle !
Cette mise au point suffira-t-elle à faire taire les élucubrations malveillantes ?...
Les congés scolaires de printemps commencent ce vendredi soir. La tentation va être grande pour les enfants, les ados et les jeunes de déroger aux règles de confinement. Je sais aussi que, pour certaines familles, notamment celles où l'on est nombreux sous le même toit dans un appartement exigu, ça permettrait de souffler un peu que de laisser les plus jeunes s'aérer un peu.
Mais il n'est pas question de relâcher les contraintes de confinement, vraie garantie d'auto-protection et de prévention de la transmission du virus.
Qu'on se le dise : les polices nationale et municipale vont renforcer les contrôles et les sanctions. Mais nous avons aussi demandé à l'ensemble des services communaux et des associations partenaires de notre programme « cité éducative » de déployer un maximum d'offres d'activités à distance, en plus des propositions d'activités périscolaires et de soutien proposées par certains établissements scolaires...
LES STAGES "VACANCES APPRENANTES" DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES
En plus des activités de loisirs éducatifs à la maison proposées par le ministère de l'Education nationale pour la période de vacances ( voir ICI), plus de deux cents écoliers seynois vont pouvoir bénéficier du dispositif de "vacances apprenantes" organisé par des enseignants volontaires. Il s'agit de "stages à distance" qui, avec des activités instructives sous une forme adaptée complétant celles proposées en temps scolaire, en direction de groupes de moins de dix enfants, visent principalement à compenser les inégalités d'accès aux savoirs qui se sont fait jour depuis la fermeture des établissements en fonction, notamment, de la situation des familles (difficultés des parents à accompagner le travail scolaire, absence de matériel, "illectronnisme", configuration ou surpopulation du logement, etc).
À La Seyne, vont pouvoir en bénéficier des écoliers scolarisés dans les écoles élémentaires suivantes : Antoine-de-Saint-Exupéry, Émile-Malsert 1 et 2, Georges-Brassens, Jean-Zay, Jules-Verne, Léo-Lagrange 1, Lucie-Aubrac, Toussaint-Merle et Victor-Hugo, dont les coordonnées sont disponibles ICI.
Trois de nos quatre collèges publics seynois organisent aussi des stages "vacances apprenantes". Il s'agit des collèges Henri-Wallon, Marie-Curie et Paul-Éluard. Le collège Jean-L'Herminier proposera de son côté son "activité du jour" accessible quotidiennement à ses élèves sur sa plateforme Moodle. Les coordonnées des collèges sont accessibles ICI.
LES ACTIVITÉS DES SERVICES COMMUNAUX DES 0-25 ANS, DE LA CULTURE ET DU SPORT
Comme à chaque période de vacances scolaires, les animateurs socio-éducatifs de la Caisse des Écoles et du Service municipal de la jeunesse sont sur le pont pour proposer des activités adaptées au confinement.
Comme elle le fait depuis le début du confinement pour les mercredis, la Caisse des Écoles assure l'accueil en centre de loisirs des seuls enfants des personnels sanitaires, médico-sociaux et des professions appelées à être mobilisées en cette période de pandémie. Renseignements ICI.
Les animateurs du service municipal de la jeunesse restent en contact à distance avec les jeunes qui fréquentent les quatre espaces accueil jeunes et la maison de la jeunesse pour les guider dans leurs recherches d'activités de vacances et répondre aux besoins et inquiétudes qu'ils peuvent exprimer. J'ai permis qu'ils puissent, dûment munis d'équipements de protection, effectuer des "maraudes de rue" en complément de celles des éducateurs de prévention spécialisée pour expliquer aux jeunes insouciants avec les règles du confinement les raisons vitales de celui-ci et les risques sanitaires et sanctions encourus.
Les services communaux sportifs et culturels (médiathèques, Beaux-Arts, etc.) adaptent leurs offres d'activités qu'elles proposent via leurs sites Internet et leurs pages de réseaux sociaux :
LES ASSOCIATIONS DE LA "CITÉ ÉDUCATIVE" EN PREMIÈRE LIGNE
Comme toujours, le monde associatif seynois impliqué dans le dispositif de "cité éducative" se mobilise pour déployer une palette d'activités proposées à distance et assurer le lien avec les enfants, jeunes et parents en proie au questionnement et à l'inquiétude. Mais tous les professionnels et bénévoles associatifs relèvent la lassitude et une certaine inquiétude des parents, notamment au regard de la difficulté d'accompagner le travail scolaire de leurs enfants.
> L'Association Maison intergénérationnelle de quartier (AMIQ) poursuit son accompagnement scolaire pendant les vacances et propose divers activités (jeux de société, cuisine, etc.) aux enfants, jeunes et familles – Adresser un courriel
> L'association Nouvel Horizon reste aussi disponible pour ses activités éloignées et relations aux jeunes et familles – Adresser un courriel
> L'association Univers-Cité poursuit son accompagnement des jeunes, notamment autour des besoins d'accompagnement de la scolarité – Facebook– Adresser un courriel
Merci à tous ces salariés et bénévoles, personnels éducatifs, fonctionnaires territoriaux, ou acteurs associatifs, qui se sont préparés du mieux possible à cette période de vacances scolaires.
Je réitère pour conclure mon appel aux familles à veiller à ce que leurs enfants respectent le confinement. Le maximum de volontaires sont mobilisés pour les aider dans cette mission dont je conçois qu'elle n'est pas facile.
Si, d'aventure, ils ne trouvaient pas l'appui qu'ils attendent auprès des diverses structures exposées dans cet article, ou pour tout autre sujet lié au covid-19, ils peuvent contacter le point d'entrée unique de la mairie en cette période de crise, par courriel ou par téléphone au 04.94.06.95.00.
LES JEUNES, JE VEUX POUVOIR COMPTER SUR VOUS !
Aux enfants et aux jeunes, enfin, je demande d'être responsables et de veiller à leur santé et à celle des autres :
> diversifiez vos activités à la maison : ne passez pas des journées et des nuits devant vos écrans !
> pas de sorties autres que celles pour les besoins du chien, les courses ou l'heure d'activité physique autorisée, avec vos attestations en papier ou sur vos smartphones, et sans rejoindre le groupe de copains ! Ne mettez pas vos parents en difficulté si vous êtes contrôlés par la police à qui j'ai demandé de ne pas hésiter à vous sanctionner, comme tout résident de notre pays.
> et, au contraire, soyez ambassadeurs des bons usages, gestes barrières, respect des consignes, auprès de vos copains, de vos familles et de vos proches !
Si, profane en maladies infectieuses, j'indiquais dans un récent article que, en l'absence d'instructions officielles de l'État, j'étais bien incapable de signifier s'il fallait ou non se protéger du coronavirus avec un masque, j'invitais néanmoins à appliquer un principe de précaution.
Faute de consignes officielles du gouvernement, l'Association des maires de France (AMF) a cependant publié ce mercredi en fin d'après-midi un communiqué conseillant aux maires de préconiser à leurs populations de porter un masque artisanal ou chirurgical pour les sorties autorisées.
Je m'empresse donc de relayer cette recommandation en invitant à nouveau les Seynois à faire preuve de la plus grande prudence, pour eux-mêmes et pour les autres...
« Sur proposition du professeur Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes, chef du service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou à Paris, l’Association des maires de France recommande aux maires de conseiller à la population de porter un masque artisanal ( * ) ou chirurgical sur la bouche et sur le nez durant les sorties autorisées.
« Le masque artisanal en tissu peut être réalisé par tous moyens et confectionné par chaque utilisateur. Il doit être lavé à 60° tous les jours. Il constitue un équipement complémentaire de protection dont la généralisation permet d’affecter les masques chirurgicaux aux personnes les plus exposées, soit du fait de leur activité professionnelle, soit du fait de leur fragilité particulière.
« Cette préconisation s’inscrit en conformité avec la recommandation du 2 avril de l’Académie nationale de médecine (ANM) concernant l’usage des masques dits “alternatifs”.
« Ces recommandations devront être revues au fur et à mesure de l’évolution de l’épidémie. »
* : On peut trouver toutes indications pour confectionner un masque artisanal sur le site de la très officielle AFNOR (Association française de normalisation) sur CE LIEN. Le modèle de masque que l'AFNOR propose de réaliser étant susceptible d'évoluer, je propose ci-dessous, mais en rappelant qu'il vaut mieux, si l'on souhaite en fabriquer soi-même, télécharger la dernière version à partir du lien ci-dessus indiqué, le guide pour la confection d'un masque artisanal ainsi qu'un patron (cliquez sur les images ci-dessous).
Comme je le fais en moyenne deux fois par semaine, je reste de nouveau en contact avec nos concitoyens seynois par le truchement d'un court film vidéo.
Dans celui-ci, je rappelle les règles concernant les déchets verts et les brûlages de végétaux, j'évoque la nécessité d'utiliser le nouveau modèle de la nouvelle feuille d'autorisation de sortie du domicile et sa version dématérialisée sur smartphone, j'indique les appuis que peuvent trouver les locataires de nos HLM pour le règlement de leurs loyers en cas de perte de revenus, je fais part de la création d'un point d'accueil confidentiel et discret ouvert aux personnes victimes de violences intrafamiliales, de l'interdiction des locations saisonnières, et de l'ouverture d'un système d'inscription à distance dans les écoles primaires pour les nouveaux venus à la Seyne et le sentants entrant en maternelle ou en cours préparatoire.
Obligation du port d'un masque protecteur du virus ou pas ?
Chacun son métier.
Moi, je ne suis pas épidémiologiste, donc je ne peux que m'en remettre aux instructions qui me sont données par les autorités sanitaires.
Ça ne m'interdit pas de préparer la ville à toute éventualité, et c'est le sens des consignes que j'ai données aux cadres de notre cellule municipale de crise.
Mais l'affaire n'est pas simple...
En tous cas, si je devais recommander quelque chose, ce serait d'appliquer le principe de précaution...
ON ENTEND TOUT ET SON CONTRAIRE : OÙ EST LA VÉRITÉ ?
Jusqu’à présent, le gouvernement et l’Agence régionale de santé (ARS) indiquaient (9 mars) :
« Ces masques, disponibles seulement sur prescription médicale, sont réservés à toutes personnes malades et aux personnes à risque modéré / élevé, et aux professionnels de santé. En revanche, le port de ce type de masque par la population non malade n’est pas recommandé et son efficacité n’est pas démontrée. Comme pour l’épisode de grippe saisonnière, ce sont bien les "mesures barrières" (se laver les mains régulièrement, éternuer dans le pli de son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, etc.) qui sont efficaces. »
Mais, dans un communiqué du 3 avril, l'Académie nationale de médecine (ANM) recommande «le port d'un masque "grand public", aussi dit "alternatif" ou "de fortune". »
Et aujourd’hui, ça et là, on évoque la possible obligation du port d'un masque pour sortir.
J'invite mes concitoyens à suivre les recommandations des spécialistes de la santé, mais...
Y a-t-il un stock de masques suffisant sans piller le stock du corps médical, des soignants, et des professions exposées au contact avec les gens ?
Les alternatives au masque FFP2 seront-elles disponibles, notamment le tissu pour fabriquer les masques ?
Les pharmacies seront-elles dotées de stocks pour les particuliers ?
Actuellement un masque lavable coute 6 € pièce. Sert-il à quelque chose ? Oui, si j’écoute l'Académie Nationale de Médecine, mais...
Avec une surface de tissu de 1,50 m2, on réalise 8 masques (car il faut trois épaisseurs) : pour 1 masque par habitant de La Seyne, il faut donc environ 8 km de tissu d'un mètre et demi de large (ou 12 km de tissu d'un mètre de large)...
Est-ce aux communes à commander pour leur population ? La Ville de Nice annonce certes qu'elle va acheter un masque par personne. À qui va-t-on commander, quel type de masque ? Au-delà des effets d’annonce, imaginons le problème de logistique... Cela risque d'être une foire d’empoigne, il faudra déroger aux règles des appels d'offres des marchés publics (sinon, sous réserve qu'il y en ait de disponibles chez des fournisseurs, ils nous seraient livrés bien après le terme de la pandémie), et peut-être faire face à une spéculation...
EN ATTENTE DES INSTRUCTIONS, MAIS APPEL À LA PRÉCAUTION
Au regard de toutes ces interrogations, l’État doit se positionner clairement sur le sujet, édicter ses recommandations et obligations, que bien sûr je suivrai, et, si le Législateur ou le gouvernement décident qu'il appartient aux collectivités de doter leurs résidents de masques, signifier suivant quelles conditions règlementaires devront être effectuées les commandes dans la situation particulière d'urgence que nous traversons.
Dans l'attente, le principe de précaution me dicte de recommander aux Seynois de suivre les avis de l'Académie nationale de médecine, mais, en l'absence de cadre légal, je ne peux pas imposer une contrainte, effectuer des contrôles, voire appliquer des sanctions.
Quelle que soit la décision que prendra l'État pour la crise du coronavirus, il serait important pour l'avenir que le Législateur ou l'exécutif stipulent très en amont quelles sont les conduites à tenir, pour les particuliers comme pour les institutions publiques, en cas d'épidémie de maladie infectieuse.
J'étais à mille lieues d'imaginer pas que ma proposition aux minorités municipales de suivre avec la majorité la situation épidémique locale dans le cadre d'un « comité de suivi de la crise sanitaire » allait être qualifiée publiquement de « politique politicienne de bas étage » par un candidat à l'élection municipale.
Il s'agissait simplement de tenir au courant les élus de notre conseil municipal de la réalité de la situation, des initiatives de notre « cellule opérationnelle de crise » que font fonctionner avec un dévouement exceptionnel les cadres de notre mairie pour répondre aux innombrables besoins de notre population, et de recueillir avis et suggestions.
Les Seynois ont bien d'autres soucis en ce moment, mais je ne peux laisser tenir de tels propos sans y répondre avec précision. Et surtout avec calme...
Je ne vais pas regretter ma démarche, conforme à celle qui a toujours été la mienne de respect et d'association des oppositions, qui ont à plusieurs reprises depuis douze ans reconnu mon souci de démocratie interne, et encore moins revenir en arrière, mais j'invite d'emblée chacun à ne pas se tromper de temporalité.
La campagne électorale est suspendue. On ne sait pas quand se déroulera le deuxième tour, ni même s'il ne faudra pas tout recommencer avec l'annulation du premier. Et, si certains ne l'ont pas compris, qu'ils sachent que notre « comité de suivi de la crise sanitaire » ne sera pas le plateau télévisé d'un débat politique public. Je suis mobilisé à 100 % sur les problèmes du moment avec nos fonctionnaires, nos associations et nos volontaires. Nous avons besoin de sérénité.
LA RÉALITÉ DES CHOSES, POUR SE FAIRE UNE IDÉE DE MA « POLITIQUE DE BAS ÉTAGE »
Je dois tout de même, avant de clore définitivement le sujet, porter à la connaissance de tous l'ensemble des éléments factuels sur la démarche que j'ai imaginée.
1°) C'est à partir d'un échange avec une conseillère régionale et municipale élue de la liste UMP-UDI de 2014 que j'ai mûri l'idée d'une instance de suivi ouverte à toutes les sensibilités ;
2°) Pour ne pas troubler le travail considérable que conduisent les cadres et agents municipaux qui sont mobilisés 24 heures sur 24 pour gérer la situation de crise, j'ai tenu à m'assurer qu'ils pourraient consacrer un moment, environ hebdomadaire, à un échange avec les élus ;
3°)Pour tenir au courant les élus minoritaires et recueillir leurs avis, nous disposons de « commissions municipales » constituées à la proportionnelle des trois groupes du conseil municipal, seule instance en fonction depuis 2014 : 5 élus majoritaires de la gauche et de l'écologie, 1 élu de la liste Front National, et 1 élu de la liste UMP-UDI ; pour éviter toute discussion inutile, c'est une configuration similaire, qui ne souffre d'aucune critique depuis 2014, que j'ai imaginée pour notre « comité de suivi » ;
4°) Pour aller plus loin en participation des minorités que les « commissions municipales » obligatoires de par la Loi, j'ai décidé depuis 2014 d'ouvrir d'autres instances à des élus minoritaires, comme par exemple l'administration de notre office public d'HLM, « Terres du Sud Habitat » ; ceux-ci y ont répondu favorablement et s'y sont investis avec sérieux et constance ;
5°) Pas totalement ignorant des évolutions politiques au sein des deux groupes de la minorité que, comme tout le monde, j'ai vus se déchirer au cours du mandat qui s'achève, j'ai opté pour la simplicité afin de ne froisser personne ; en proposant à une élue de la liste UMP-UDI de 2014 et à un élu de la liste Front National de 2014, tous deux représentants les minorités au conseil d'administration de notre centre communal d'action sociale (CCAS), instance aujourd'hui en première ligne de la crise épidémique du covid-19, je ne pensais pas qu'il n'y aurait débat : depuis que les groupes minoritaires se sont scindés, personne ne m'a jamais demandé de revoir leurs représentations au sein du conseil du CCAS ;
6°) Pas non plus complètement aveugle quant au présent, même si je me suis refusé à prendre en considération les évolutions politiques des droites et des extrêmes-droites seynoises puisque seul compte pour moi le conseil municipal encore en fonction, j'ai tout de même voulu éviter d'ajouter de l'huile sur le feu entre les listes candidates de 2020 qui regroupent ces tendances ; ça tombait bien : l'élu de la liste du Front National de 2014 est désormais candidat en bonne place sur une liste de 2020, et l'élue de la liste UMP-UDI de 2014 est désormais à la tête d'une autre liste de 2020 ; tout le monde, pour moi, pouvait être satisfait ;
7°) En outre, ça tombait bien aussi, l'élu de la liste du Front National de 2014 est aussi conseiller départemental, ce qui peut être utile pour relayer les demandes que nous pourrions formuler pour obtenir une mobilisation du Département en appui à nos actions de gestion de la crise du coronavirus (par exemple : mobilisation du fonds de solidarité pour le logement [FSL] pour des familles en perte de revenus salariaux du fait de l'épidémie ayant du mal à régler leurs loyers, ou attribution de tablettes informatiques aux collégiens qui en sont dépourvus devant vivre leur scolarité à distance de leurs établissements) ; et l'élue de la liste UMP-UDI de 2014 est aussi conseillère régionale, ce qui peut être utile pour mobiliser pour La Seyne des compétences de la Région en cette période difficile (par exemple : appui aux entreprises en difficulté, ou aux associations impliquées dans le contrat de ville qui interviennent en accompagnement des publics fragiles) ;
8°) Enfin, le « comité de suivi de la crise sanitaire » n'a pas vocation à être une instance officielle, faute de pouvoir être constituée par une délibération du conseil municipal qui ne peut être réuni en cette période qu'en cas d'urgence, ses réunions ne seront pas des tribunes publiques et j'entends exiger de tous la discrétion sur les échanges qui s'y dérouleront ;
9°)Les deux élus minoritaires sollicités pour en faire partie ont répondu favorablement à ma proposition sans me faire part de quelque difficulté que ce soit de la part de leurs amis des listes sur lesquelles ils figurent pour l'élection de 2020 ;
10°) Bref, je pense avoir proposé une démarche qui pouvait satisfaire tout le monde, sauf peut-être le Rassemblement National (ex-FN), mais ce n'est pas ma faute si plus aucun des sept conseillers municipaux élus sous cette étiquette en 2014 n'est encore adhérent de ce parti.
ON PEUT SE DEMANDER QUI FAIT DE LA « POLITIQUE POLITICIENNE »
Ceci étant, je ne compte pas revenir sur ma décision de créer ce « comité de suivi ». Dans un but d'apaisement entre les membres de l'actuelle minorité de droite, j'ai même répondu favorablement à la demande, reçue ce jeudi, d'une élue de la liste UMP-UDI de 2014, également conseillère départementale et tête d'une des listes de 2020, d'intégrer aussi notre « comité de suivi ».
Et je ne reviendrai pas sur ma décision malgré le fait que la qualification de ma démarche de « politique politicienne de bas étage », que je viens de découvrir dans la presse, estle propos public d'un des colistiers de l'équipe 2020 de cette élue, et pas des moindres puisqu'en quatrième position, singulièrement discordant avec celui de l'élu municipal et départemental, en huitième position sur la même liste, que j'avais sollicité, et avec la demande courtoise que j'ai reçue de l'élue en question. J'ai un peu de mal à comprendre ces distorsions, mais ce ne sont pas mes affaires.
Par voie de conséquence de cette acceptation, si l'élue municipale et régionale évoquée au 1°) ci-dessus me sollicitait pour qu'un nouvel équilibre soit assuré entre leurs courants de pensée similaires en ajoutant à notre « comité de suivi » un(e) autre élu(e) sortant(e) figurant sur sa liste de 2020, j'aurais le devoir au nom de l'équité d'y répondre favorablement. Comme aux membres de la majorité, qui pourraient à bon droit estimer que les équilibres de représentativité sont rompus. Ça commencerait à faire beaucoup de monde pour organiser des échanges en vidéoconférence ou en téléconférence, ou, pire, en présence physique au regard du risque de contamination, mais je suis disposé à le tenter.
En tout état de cause, je suis heureusement surpris par cet élan de volonté d'implication. Et je clos le sujet, tant la gravité de la situation sanitaire m'appelle à d'autres tâches plus urgentes et importantes.
Voici le communiqué que j'ai publié ce jeudi, suite à l'arrestation du deuxième passager de la voiture qui a percuté et traîné deux de nos policiers municipaux, il y a deux soirs...
La Justice va maintenant faire son travail.
Merci à tous les fonctionnaires d'État et de la commune qui ont permis que cette affaire soit si rapidement traitée. Je pense pouvoir me faire le porte-parole de tous les Seynois pour renouveler aux blessés nos vœux de bon rétablissement, et à tous les autres nos encouragements pour leurs si difficiles missions.