22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 07:41

 

La droite municipale seynoise est décidément impayable. Après que ses amis de la droite nationale ont créé les conditions de la dégradation des conditions de vie des habitants des logements HLM de Berthe, après qu'elle a elle-même délabré l'environnement social de notre grand quartier populaire, voilà que, par une communication relayée par la presse locale (cliquez ICI), elle fait mine de s'insurger contre une situation dont elle et les siens portent la responsabilité.

 

La situation des résidents des HLM seynois découle de deux lois contre lesquelles la droite seynoise s’est bien gardée de s’offusquer.

 

En 2006, la loi « ENL » de la droite UMP portant soi-disant « engagement national pour le logement », a scellé le sort des anciens "offices publics communaux d’HLM", devenus des "offices de l'habitat" aux statuts d’établissements industriels et commerciaux, les soumettant aux règles de la concurrence et dépossédant les élus locaux de leur responsabilité de pilotage au profit de cadres de direction ne relevant plus de la fonction publique. Silence de la droite locale.

 

En 2018, la loi « ELAN » de la droite macroniste, avec sa logique libérale « d’accroissement des marges financières des organismes », a imposé la fusion des offices de l’habitat qui s’est traduite par l’absorption de l’office seynois "Terres du Sud Habitat" (TSH) par l’office toulonnais "Toulon Habitat Méditerranée" (THM). On a parachevé le renoncement au service public local de logement social répondant dans la proximité aux besoins des locataires. Silence de la droite locale.

 

Ce contexte est aggravé pour nos habitants par le fait que la municipalité seynoise, comme guidée par une obsession de démantèlement de ce qui existait avant elle, participe au recul de l’accompagnement des citoyens précaires et de la présence publique et associative de proximité. Elle a fustigé depuis des années la Métropole, désormais collectivité de rattachement de notre office d’HLM. Elle ne s’insurge pas contre la centralisation à Toulon des services de THM. Elle engage sans raison la liquidation de la "Maison des services publics" de Berthe plutôt que se battre pour sa pérennité avec, par exemple, le retour en son sein d’une antenne des HLM. Elle ne relaie pas l’exigence des gardiens d’immeubles envisagée en contrepartie de l’exonération de taxe foncière dont THM bénéficie. Elle met en veilleuse la démocratie de proximité permettant l’expression citoyenne des besoins à relayer. Elle fragilise le tissu associatif réceptacle des angoisses des habitants et outil de médiation entre eux et les institutions. Les habitants sont abandonnés. Sortir de l'obstination revancharde et corriger ces errances attesterait d’une empathie avec les résidents qui se sentiraient soutenus pour faire valoir leurs droits. Eux seuls, usagers du service public du logement, et non « clients » comme THM les qualifie désormais, avec l'appui de leurs organisations de locataires, peuvent obtenir satisfaction.

 

Trois élues seynoises, dont la maire, siègent au conseil d’administration de THM. L’une d’elles est même vice-présidente de l’office THM. C’est plutôt en s’impliquant, fût-ce avec une légitime combativité, dans le partenariat intercommunal tout en accompagnant les résidents désemparés dont il faudrait qu'elles gagnent la confiance qu’en vitupérant par voie de presse qu’elles pourraient faire avancer les choses.

 

Il n'est pas sûr que le coup de gueule médiatique auquel elles se sont livrées place leurs interlocuteurs métropolitains dans des dispositions de bienveillance à l'endroit de nos locataires en détresse...

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 08:12

 

Entre autres sujets que le Président de la République devrait aborder lors de sa venue à Marseille ce lundi, il est celui des quartiers populaires urbains vulnérables, grandement abandonnés depuis sa première élection de 2017.

 

Depuis plusieurs semaines et jusqu'à ce week-end, mes anciens collègues maires, de toutes les régions, de toutes les familles politiques, qui administrent les communes où vivent les 6 millions de résidents les plus pauvres de notre pays, ont rappelé les enjeux, reformulé leurs exigences, remis la pression, relancé des alertes.

 

On n'a entendu aucune voix s'élever de La Seyne...

 

 

TOUT IRAIT-IL POUR LE MIEUX POUR NOS QUARTIERS POPULAIRES ?

 

C'est que tout doit aller pour le mieux dans notre centre ville et dans nos grands ensembles d'habitat social. Aucun des habitants de La Seyne n'est sûrement contraint de ne pas manger à tous les repas. Le nombre de personnes qui font appel aux distributions d’urgence alimentaire doit diminuer. "Toulon Habitat Méditerranée", l'office d' HLM de notre métropole, n'enregistre sûrement aucune augmentation du nombre de loyers en retard de paiement de plus de trois mois, alors que cet accroissement a été de 10% en un an dans le reste du pays. Aucun Seynois de nos quartiers vulnérables ne doit être en situation de renoncer à ses droits à la sécurité, à l'emploi, à la santé, à l'éducation, aux sports, à la culture. L’affaiblissement des services publics ne doit être chez nous qu'un mythe, la fracture numérique doit y être durablement réduite et consolidée. Aucune de nos associations, elles qui ont effectué un travail remarquable durant la pandémie de Covid, ne doit être aujourd’hui à bout de souffle. Nos programmes de rénovation et requalification urbaine, comme celui de notre centre ancien, prêt et financé depuis 2019, ne doivent rencontrer aucun retard de mise en œuvre.

 

 

LE MIRACLE SEYNOIS, EXCEPTION NATIONALE ?

 

Notre ville populaire doit être l'exception française, le miracle seynois, le réceptacle fabuleux des impacts prodigieux du "collier de perles", de la "cité bleue", du "pont de la réconciliation", du circuit bucolique "il Giro, la balade des gens heureux", des créations comme "The world is yours"  ( * ) ou "Le porteur d'écume", de la boutique d'amulettes "La Seyne vous sourit", et de l'idyllique "Berthe village".

 

Autant d'initiatives municipales aux titres envoûtants qui ont certainement avec bonheur réduit la fracture urbaine, économique, sociale et environnementale, ce qui, en conséquence, ne doit plus justifier que, telle la gueuse suppliant sa pitance, La Seyne n'ait à implorer l'État pour qu'il se penche un peu plus sur ses humbles gens avec la solidarité fraternelle de la Nation bienveillante qu'il a le devoir de déployer.

 

 

QU'ES-TU DEVENUE, LA SEYNE, BELLE ET REBELLE ?

 

Ailleurs, les malheureuses villes populaires clament leur souffrance : « Face à la détresse des habitants qui ont le sentiment d’être abandonnés par la République, nous demandons un plan d’urgence pour les banlieues. Les banlieues sont au bord de l’asphyxie. », écrivaient ensemble en mai dernier dans une tribune des dizaines de maires de droite, de gauche et même de la majorité présidentielle d'aujourd'hui à celui qui promettait en 2017 d'en finir avec « la France des quartiers assignée à résidence » et rappelait en 2022 que « les habitants de nos quartiers populaires sont une chance pour notre République ».

 

À part quelques initiatives utiles, l'effort de l'État est très loin d'être à la hauteur des besoins d'une situation qui s'aggrave. Une députée, pourtant membre du parti présidentiel Renaissance, d'une circonscription fragile d'Île-de-France livrait ces jours derniers une rude sentence, fustigeant au travers de la personne de l'actuel ministre qui en assume la charge la politique macroniste des quartiers prioritaires : « J’ai rarement vu un ministre faire autant l’unanimité contre lui ». Si même une parlementaire de la majorité le dit...

 

Partout, les 1500 quartiers vulnérables alertent et revendiquent. Et, non, La Seyne, elle, ne se plaint pas. Elle est bien la seule. Qu'es-tu devenue, La Seyne, belle et rebelle ?

 

 

( * ) : "The world is yours" = en dialecte local ayant supplanté l'archaïque et arriéré occitan provençal maritime, ça signifie en langue de la République une et indivisible : "Le monde est vôtre"

 

 

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 10:06

 

« Madame la maire, Nathalie, ne cède pas. Ni pour la friche Altavilla du quartier Peyron, ni pour l'ex-école Eugénie-Cotton, ni pour l'ancien dépôt des bus de Moneiret, ni pour le terrain des anciennes tours A du Germinal, ni pour aucun programme immobilier à vocation sociale. Aménage, fais évoluer, améliore, mais ne cède pas.

 

« On comprend les inquiétudes des riverains des projets de construction de petites résidences pour reconstituer l'offre locative sociale résultant des démolitions, tant à Berthe qu'au centre-ville, mais on doit entendre aussi les milliers de familles qui sont en attente d'un logement à loyer accessible. Ceux-ci sont de très loin bien plus nombreux parmi tes administrés que ceux qui expriment leurs craintes.

 

« Et ton devoir est d'agir pour le plus grand nombre.

 

 

« Va à la rencontre des futurs voisins des projets. Ils n'ont peut-être pas pris part aux nombreuses réunions publiques qui ont permis de définir ces perspectives de construction et les valider. Expose-leur les raisons et l'historique de ces programmes. Mobilise à tes côtés les institutions publiques qui ont construit avec la Ville les programmes de rénovation urbaine de Berthe et du centre-ville, mais aussi les représentants des habitants des quartiers qui ont participé officiellement aux comités de pilotage des programmes et les ont entérinés au nom de tous.

 

 

DES PROJETS RÉSULTANT DE CONCERTATIONS CITOYENNES

 

« Si tu le souhaites, pour te dédouaner, mobilise-moi pour t'accompagner et assumer. Je te le dois au nom de la continuité républicaine. C'est moi en effet qui ai poursuivi après Arthur Paecht la mise en œuvre du programme de rénovation urbaine de Berthe, qui ai élaboré en 2018-2019 celui du centre ancien que tu déploies aujourd'hui, et qui ai porté les révisions du plan local d'urbanisme de 2011 à 2019. Ce sont là les cadres dans lesquels sont gravés dans le marbre des objectifs urbains toutes ces réalisations indispensables de logements. Ils n'ont fait l'objet d'aucune désapprobation citoyenne car ils ont été très largement concertés avec les gens, les Comités d'intérêt local, les conseils de quartiers, les très officiels "conseils citoyens" et le monde associatif et économique.

 

« Ces documents officiels sont publics et opposables au sens juridique du terme. Nul n'est censé les ignorer. S'ils ont omis de participer aux débats citoyens qui ont précédé leurs finalisations, nos concitoyens qui s'émeuvent aujourd'hui ont pu et peuvent les consulter pour en connaître la réalité bien modeste et la typologie. En outre, dans le livret de projet 2020-2026 de ton équipe, largement distribué au cours de la campagne électorale, il n'est à aucune page indiqué que tu envisageais de renoncer à tel ou tel de ces programmes. Tu n'as donc pris personne en traître.

 

 

SANS LOGEMENT DÉCENT, TOUS LES AUTRES DROITS RESTENT INACCESSIBLES

 

« Enfin, comme c'est prévu par la loi, dans chaque secteur concerné par les projets de constructions qui soulèvent des émois, fonctionne un "conseil de quartier" animé par un de tes adjoints assisté de fonctionnaires compétents en animation et médiation. Active la démocratie locale si elle s'est un peu assoupie. Tu verras, l'échange, si tu ne convaincs pas tout le monde, permettra au moins de rétablir des éléments objectifs sur les enjeux. À défaut, tu courras le risque que des démagogues, dont certains issus de ta propre majorité, s'emploient à fracturer un peu plus la société seynoise déjà bien fragilisée par les inégalités socio-économiques, culturelles et territoriales. Et ce sont ceux qui détestent la démocratie et la république qui en récolteront les fruits.

 

« Le 5 juillet 2020, le jour même de ton élection aux fonctions de maire, Laurent Desmard, président national de la Fondation Abbé-Pierre, livrait quelques écrits que je te propose de relire : ”Sans un logement digne et décent, tous les autres droits, à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, à la sécurité… restent inaccessibles. L’abbé Pierre avant nous le répétait sans cesse. Depuis plus de trente ans, tous nos rapports dénoncent la pénurie et le coût exorbitant du logement. Et évidement les conséquences catastrophiques de la crise touchent en priorité les personnes et les ménages les plus modestes. Un peu partout sur le territoire, on voit revenir le fléau de la faim pour des adultes, des jeunes, des enfants. Pour beaucoup d’enfants, la cantine assurait le seul repas équilibré de la journée. Partout la distribution alimentaire a dû être multipliée dans les quartiers, dans les résidences universitaires, dans les squats ou dans les bidonvilles où même l’eau fait défaut. Comment vivre à cinq dans 25 m2 ? Comment faire ses devoirs quand la famille ne partage qu’une pièce à tout faire ? Comment laisser un peu de repos à celle ou celui qui vient de sauver des vies rentre à la maison dans un logement surpeuplé ? Comment, comment, comment ? Il nous faudra maintenant répondre à toutes ces questions…“

 

« Dans ta boîte à outils de première magistrate, patiemment garnie par tes prédécesseurs, tu disposes de quelques instruments pour apporter certaines réponses. Ces projets immobiliers sociaux, partagés avec tous les partenaires institutionnels de la Ville et validés par les citoyens, en font partie. »

 

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 06:48

 

Avec le démantèlement de la Maison des Services Publics de Berthe, la municipalité seynoise poursuit sur sa lancée. Après la fermeture du relais postal dans la médiathèque municipale des quartiers sud, l'acceptation sans réaction de la disparition d'une antenne à La Seyne de l'office public d'habitat social métropolitain, c'est un espace qui accueille 44.000 usagers par an pour une assistance dans l'accès aux droits de tous ordres qui risque de disparaître, ainsi que je l'exposais dans un précédent article de ce blog.

 

À chacune de ces occasions, la municipalité profite d'une possible défection d'une institution assurant un service public pour lui emboiter le pas, voire la devancer, en transférant sa propre responsabilité sur le partenaire avec lequel elle partage en fait son choix d'ultra-libéralisme qui sape les fondements des services publics sur lesquels repose la promesse républicaine d'égalité et de solidarité. Et, en plus, pour détourner l'attention, elle s'en prend à ceux qui agissent pour les défendre !

 

C'est machiavélique.

 

 

L'ART DE FAIRE PORTER LE CHAPEAU AUX AUTRES

 

L'exemple de la Maison des Services Publics est flagrant.

Phase 1 : L'équipe de la maire saisit au bond une volonté du Conseil départemental de se désengager de la structure de gestion de cette Maison France Services, mais pas de son implication (assistantes sociales et protection maternelle et infantile) ni de son financement.

Phase 2 : Avec trois conseillers départementaux également membres de la majorité municipale, la question qui n'est que technique aurait pu être réglée sans difficulté.

Phase 3 : Au contraire, la maire et son équipe utilisent ce prétexte banal pour prendre des décisions de démantèlement de ce service public accessible à tous en un lieu unique et identifié, tout en se gardant bien d'afficher leurs intentions.

Phase 4 : Ils engagent en catimini leur chantier de dislocation.

Phase 5 : Interpellés en séance publique du conseil municipal alors que les usagers découvrent le début de la casse, après avoir désigné le Département comme responsable de la situation, ils s'arcboutent pour justifier leur pernicieuse entreprise. Ils vont même jusqu'à affirmer que la décision de délocalisation de services a été prise avec le sous-préfet chargé des Maisons France Service (écouter sur la vidéo en fin d'article de l'annonce faite au conseil municipal - à 6 mn 22 s), affirmation audacieuse car mon petit doigt me glisse à l'oreille qu'elle relève plus de l'autosuggestion que de la réalité.

Phase 6 : Puis, devant la pression populaire et d'une partie de l'opposition municipale, ils font mine de faire un peu machine arrière, mais sans régler le problème de fond qu'ils ont eux-mêmes provoqué (voir article de Var-matin ci-dessous).

Ça, c'est la réalité objective attestée par les faits, les écrits et les propos. La seule.

 

 

 

DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE SERAIT DONC UNE IDÉOLOGIE SECTAIRE...

 

Et, comme en atteste une communication d'un adjoint au maire, ils croient s'en tirer à bon compte en jurant agir « loin des idéologies sectaires et de l'instrumentation [sic  *  ] politicienne », laissant entendre que la défense du service public serait le fait de vilains dogmatiques qui s'emploieraient à faire de la récupération du problème à des fins peu recommandables. Croient-ils qu'ils vont par de tels écrits masquer leur propre choix de démolition du service public qui, lui, corrobore vraiment leur vision doctrinaire de la ségrégation urbaine et sociale ?

 

Heureusement que certains ont encore foi dans l'action politique, croient aux vertus d'un accompagnement social et administratif équitable de tous les citoyens, surtout les gens les plus en difficulté, par la puissance publique d'une nation bienveillante et fraternelle, et sont bien décidés à ne pas laisser faire le démantèlement. Leur dogme de soi-disant sectaires intolérants, c'est Liberté, Égalité, Fraternité.

 

Ils se sont regroupés dans un collectif de défense de la maison des services publics. Et ils ne sont pas près de renoncer au combat qu'ils ont engagé auprès de nos concitoyens pour sauver cette Maison France Services. Ils sont sur le terrain, ils saisissent le sous-préfet chargé de ces équipements (voir la vidéo facebook ci-dessous du conseiller municipal NUPES-PS Olivier Andrau), et affirment leur détermination dans un communiqué dont Var-matin a publié de larges extraits (ci-dessous).

 

 

 

 

UN SILENCE ASSOURDISSANT FACE AU DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE PUBLIC

 

SIGNEZ LA PÉTITION

En trois ans, outre la Maison des Services Publics, la poste du Clos Saint-Louis et les accueils de l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée ont été fermés. Qui a vu se lever la maire et ses affidés pour défendre ces services à notre population ?

 

C'est comme pour tout le reste. Qui les a vus se mobiliser pour l'amélioration des transports en commun métropolitains desservant La Seyne, notamment par la nouvelle ligne de bateaux-bus que nous réclamons, avec le maire de Saint-Mandrier, depuis plus de douze ans ? Qui les a vus s'insurger contre la réduction des horaires d'ouverture des guichets de la gare SNCF ? Qui les a vus s'investir pour défendre les moyens des établissements scolaires publics mis à mal par leurs alter ego du gouvernement tout aussi libéraux dogmatiques qu'eux ? Qui les a vus aux côtés des personnels des hôpitaux de Toulon et La Seyne ou des salariés de la collecte des ordures et de la propreté urbaine, se battant pour, simplement, retrouver des moyens décents de leurs indispensables missions publiques ? Qui les a vus protester contre le retard pris pour la reconstitution de l'offre publique de logements locatifs sociaux pour compenser les démolitions de Berthe ? Qui les a vus aux côtés de leurs collègues élus des autres villes populaires vulnérables de France, de toutes sensibilités politiques républicaines, y compris la leur, qui se mobilisent pour obtenir « le déploiement des ressources et moyens de droit commun de l’État, des établissements publics, notamment sanitaires et sociaux, des régions, départements et intercommunalités. » ?

 

Plus généralement, qui les a vus aux côtés de leurs concitoyens quand il s'agit de défendre le service public, ciment du contrat social de la nation ? Qui les a vus réunir, ne serait-ce qu'une seule fois en trois ans, le comité communal des usagers des services publics ?

 

Ah, si, il faut être juste. Ils créent un poste de police municipale à la cité Berthe. Juste là où l'État ne leur demandait rien, puisque la convention entre les deux polices, nationale et municipale, prévoyait que ce territoire urbain était sous la compétence de la première...

 

Macron, Darmanin, Le Maire, et autres libéraux sans vergogne, qui révélez plus que jamais en ces temps troublés votre science assumée de la fracturation sociale du pays, vous êtes démasqués. Sortez de ces corps d'élus Seynois !

 

 

________________________________________

[ * ] : Le terme "instrumentation" utilisé par l'auteur de ces mots aimables est, selon l'Académie française et le Centre national de ressources textuelles et lexicales, un mot du champ de la musique et des techniques qui rend incompréhensible son écrit publié sur sa page facebook. Mais on peut imaginer qu'il voulait parler d'utilisation ou de manipulation.

 

 

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13 avril 2023 4 13 /04 /avril /2023 09:24

 

« Celle de La Seyne-sur-Mer incarne pleinement la philosophie et l’ambition du programme des maisons “France Services” : accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien dans un lieu proche, accueillant et convivial. »

 

Ce n’est pas moi qui le dis. C’est l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), c’est-à-dire l’institution publique chargée par l'État de promouvoir ces structures de proximité comme celle qu’on appelle communément chez nous la « Maison des Services ».

 

Notre « Maison France Services » de La Seyne est ainsi citée en exemple de réussite par l’État.

 

Or voilà qu’elle risque de disparaître. Ce serait une aberration d’une violence inouïe pour les 44.000 usagers qui bénéficient de ses services et en font la deuxième plus active des 2.538 Maisons France Services de France. Ce serait inacceptable. Comme serait intolérable la résignation qu'affiche la municipalité seynoise. À moins que ce ne soit un choix délibéré...

 

[Je préviens le lecteur que cet écrit est un peu long, mais je me dois de verser au débat qui s'est ouvert sur le devenir de la Maison France Services des éléments précis de l'histoire de cet équipement majeur dans notre environnement urbain.]

 

 

À LA GÉNÈSE, UNE MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT VOULUE PAR L'ÉTAT

 

Notre Maison des Services a été fondée en 1999, sur sollicitation de l’État qui incitait depuis un an à l’implantation de Maisons de la Justice et du Droit, qui fut le premier des services de proximité rendu à nos concitoyens, assurant une présence judiciaire de proximité, concourant à la prévention de la délinquance, garantissant un accès au droit et favorisant les modes alternatifs de règlement des litiges du quotidien.

 

Échaudé par les initiatives de l’État qui promeut volontiers de nouveaux équipements en cofinançant leur création et les premières années de leur fonctionnement puis se désengage en laissant aux collectivités locales la charge d’assurer leur pérennité, j’avais, alors adjoint au maire chargé de la politique de la ville, un peu trainé les pieds. J'arguais que la Justice est une compétence régalienne que la Nation se doit d’assumer elle-même. Et je pressentais la difficulté financière qui aurait résulté pour la Ville d’un éventuel abandon de l’État au bout de quelques temps. Apporter une réponse nouvelle aux besoins de la population pour la voir ensuite disparaître aurait été pire que ne pas la créer.

 

Je pensais m'être trompé, et l'histoire me l'a longtemps prouvé, mais mes inquiétudes d'alors me rattrapent plus de vingt ans après.

 

 

UN GROUPEMENT POUR PORTER UN PROJET... D'INTÉRÊT PUBLIC

 

C’est pour rassurer la Ville que le préfet de l’époque a proposé que la structure nouvelle, appelée à élargir ses missions de service public au-delà de celle d'accès à la justice, soit gérée par un Groupement d’intérêt public (GIP) associant neuf partenaires, dont la Ville, le Département et l'office d'HLM, sous la “tutelle" de l'État représenté par le préfet comme "commissaire du gouvernement". Ce GIP fut créé le 26 avril 1999, il y a presque un quart de siècle (voir ICI).

 

Et c’est pourquoi, aujourd’hui, si chaque institution apportant ses services de proximité dans le cadre de notre Maison des Services les assure avec ses propres personnels, les cadres et agents assurant la direction, la coordination, la médiation et les services mutualisés sont salariés de ce GIP, garantie de leur pérennité donc de celle de l’ensemble des services rendus aux citoyens à la « Tour du Gère » au pied de laquelle elle est implantée.

 

 

SI C'EST D'INTÉRÊT PUBLIC, ÇA SE PROTÈGE ET SE DÉFEND BEC ET ONGLES !

 

Ce serait donc révoltant que les institutions qui ont présidé à la création de cette Maison des services publics que l’État lui-même qualifie de « véritable institution locale » [voir ICI] et la presse spécialisée « d'îlot d’espoir » [voir ICI] l’abandonnent en rase campagne à son triste sort.

 

Quant aux personnels du GIP, il est navrant qu'un maire-adjoint s'en tienne à quelques mots de résignation attestant à eux seuls du vil prix qu'il attache au service public et à ses acteurs, contractuels de droit public : « Parmi les employés dont nous comprenons le désarroi, l'un part à la retraite, les deux médiateurs numériques seront repris dans le cadre du label France Service [sic] financés par l"Etat [deux postes avec 30.000 euros annuels, ça m'étonnerait...]. Il reste en effet 4 employés [dont la directrice...] qui seront licenciés et nous ne pouvons que le regretter. C'est toujours une situation terrible à vivre. » Fermez le ban. Circulez. Traversez la rue, vous trouverez un autre job.  ( * )

 

 

LA MAIRE ET SA MAJORITÉ OPPOSÉES AU SAUVETAGE DU SERVICE PUBLIC

 

Si l'on ne peut être que dépité à la lecture des écrits de ce maire-adjoint, on doit l'être encore plus du vote émis par le conseil municipal lors de sa séance du 28 mars dernier. Sur proposition du groupe des élus des gauches et de l'écologie, une motion a été soumise à l'assemblée communale, exposant la situation et demandant « que l'État soit saisi et que soit étudiée la pérennité de ce service public, fondamental sur le territoire et le quartier, pour accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien, dans un lieu proche, accueillant et convivial. ». 

 

Les masques sont alors tombés. La position de la maire et de sa majorité est désormais claire, officielle et assumée. La première magistrate l'a exprimé en séance (à 7 mn 49 dans la vidéo en fin de cet article) : « Je vois des élus perdus [aurait-elle perçu que certains de sa majorité auraient eu envie de soutenir cette motion ?...]. Nous votons contre. C'est donc non ! » ( * ). Et elle a été majoritairement suivie par ses 24 affidés tandis que, sur les 46 conseillers présents, 19 soutenaient l'initiative républicaine des 4 élus des gauches et de l'écologie et 2 s'abstenaient (voir ICI).

 

 

LE DOUBLE LANGAGE DE LA DROITE ET DE L'EXTRÊME-DROITE SEYNOISES

 

La municipalité seynoise révèle donc sa funeste et triste vision du service public de proximité. Elle révèle aussi son double langage assumé. Ainsi, une autre maire-adjointe affirmait-elle il y a moins d'un an : « Cette France Services est un impératif. Nous avons 45 % de taux de chômage, 65 % de familles monoparentales, une population vieillissante, des personnes en situation d’illettrisme, beaucoup d’habitants bénéficiaires du RSA, certains confrontés à des difficultés multiples de logement, de santé. A tout cela s’ajoute la fracture numérique, et ce sont des personnes que l’on retrouve ici [à la Maison des Services]. » (voir ICIpage 5 sur 7). Et celle-là a voté contre la motion de demande du maintien de la Maison des Services soumise au vote du conseil municipal... 

 

L'équipe majoritaire de la droite municipale ne se distingue pas en matière de duplicité de la minorité d'extrême-droite du Rassemblement National qui s'est abstenue lors du vote de la motion alors que son chef de groupe publiait trois jours plus tard sur sa page facebook : « Les élus du Rassemblement National de La Seyne-sur-mer n’admettent pas la fermeture de la Maison des services publics synonyme de déni social. Ils ne veulent pas que la municipalité tourne le dos à l’accueil de 44 000 usagés [sic], dont 88% de Seynois chaque année. » ( * )

 

 

UNE GRAVE RUPTURE AVEC LES POSITIONS RÉPUBLICAINES DE TOUS LES MAIRES DEPUIS 1999

 

Nous assistons là à une véritable rupture anti-républicaine des élus majoritaires d'aujourd'hui avec tous les prédécesseurs de l'actuelle maire.

 

Tous les édiles républicains, de droite comme de gauche, chez nous comme ailleurs, s'attachent à répondre aux besoins des populations en difficulté d'accès aux offres de services publics, soit du fait de leur éloignement géographique comme en milieu rural, soit par manque de maîtrise des codes administratifs, des outils numériques ou de la langue, nécessitant un accompagnement humain, comme c’est le cas pour beaucoup de résidents des quartiers populaires urbains fragiles.

 

Jusqu'en 2020, La Seyne n'échappait pas à la règle. Les trois prédécesseurs de la maire ont eu à cœur de placer l'accès aux services publics et au Droit au centre des grands programmes qu'ils ont construits avec l'État et d'autres institutions publiques pour réduire les effets des fractures urbaines, sociales et économiques dont sont victimes beaucoup de leurs administrés, principalement ceux des quartiers prioritaires de la politique de la ville (Berthe, le centre-ville et les résidences d'HLM réparties sur la commune).

 

 

LA "MAISON DES SERVICES", OUTIL DE RÉDUCTION DES FRACTURES SOCIALES

 

J'en veux pour preuve le "Contrat de Ville 2000-2006" (voir ICI) signé entre Maurice Paul, maire de gauche (PCF) de la commune, l'État et d'autres partenaires, qui fixait parmi les objectifs prioritaires « l'égalité devant le service public et l'accessibilité à des services urbains généralisés » (priorité de l'État, page 5 sur 42), « faciliter l'accès aux services publics » (priorité de la Région, même page), l'« amélioration des services publics, (création de services, accès facilité, plateforme multi-services...) » (priorité du Département, page 7 sur 42), l'offre « à tous les habitants des services collectifs qui leurs sont nécessaires », « soutenir la Maison des Services » (priorités de la Commune, pages 7 et 12 sur 42), mais aussi « promouvoir l’accès au droit en s’appuyant sur la Maison de Justice et du Droit et sur le Conseil Départemental d’Accès au Droit », « faciliter le regroupement et/ou la coordination en un même lieu de toutes les structures qui traitent de l’économie et de l’emploi », « développer la formation des agents d’accueil à la réception des personnes en grande difficulté (aptitude à poser un diagnostic de situation, problématiques de discrimination, d’illettrisme...) - renforcer le pôle emploi/insertion de la Maison des Services » (priorités partagées, pages 13, 15 et 16 sur 42), etc.

 

Les dispositifs suivants, signés par les successeurs de Maurice Paul et du préfet de l'époque, ont confirmé ces orientations... et les ont élargies à une volonté d'utiliser la Maison des Services et son environnement pour changer l'image du quartier en ouvrant ses fonctionnalités sociales et urbaines au reste de la ville et de l'agglomération...

 

 

LA "MAISON DES SERVICES" ET LA "PLACE DES SERVICES", OUTILS DE RÉDUCTION DES FRACTURES TERRITORIALES

 

Ainsi, le "Contrat Urbain de Cohésion Sociale 2007-2009 (CUCS), reconductible jusqu'en 2012" (voir ICIet la "Convention du programme national de rénovation urbaine 2005-2009 (PRU)" (voir ICI) signés entre Arthur Paecht, maire de droite (UMP), l'État, la Région, l'office d'HLM et d'autres partenaires, confortent les objectifs précédents, sont définis comme « le prolongement du Contrat de Ville » et ajoutent la volonté des divers signataires « au travers de projets structurants, de soutenir la dynamique de développement des quartiers, leur ouverture vers l’extérieur, leur intégration dans la ville, et l’émergence de représentations positives parmi la population. » (page 4 sur 58 du CUCS).

 

La Maison des services, la Place des services et les projets structurants d'équipements publics de leur environnement immédiat prévus puis réalisés (création de la médiathèque Andrée-Chedid, rénovations des écoles et du centre social Nelson-Mandela, création de la crèche du Petit Monde) sont considérés dans le PRU comme moyens, pour l'ensemble des habitants de la commune, « d'avoir accès à des services publics, de bénéficier des mêmes moyens de développement social et culturel, d'éprouver le sentiment d'appartenir à une même ville équilibrée » (page 33 sur 42 du PRU).

 

Enfin, les sept avenants à la convention de PRU que j'ai signés comme successeur d'Arthur Paecht entre 2009 et 2015 ont confirmé ces orientations d'ouverture du quartier Berthe à son environnement urbain et métropolitain.

 

 

LA "MAISON DES SERVICES" A POSITIVEMENT ET DURABLEMENT MODIFIÉ LA REPRÉSENTATION DU QUARTIER

 

De fait, grâce à la continuité républicaine qui s'est exercée durant deux décennies sur cette partie du territoire, et malgré les freins à l'effort de changement d'image qu'a représenté la cristallisation aux abords de la "Tour du Gère" qui domine la Maison des services d'un important trafic de drogue m'ayant conduit à reloger ses habitants et la murer, les résultats sont au rendez-vous. Un ministre chargé de la Ville, en visite sur place, a ainsi relevé « la modification positive que la Maison des Services et la Médiathèque ont apportée à la représentation que les habitants des autres quartiers ont du quartier Berthe et, en retour, le regain de fierté des résidents sur leur environnement de vie et donc sur eux-mêmes. »

 

Sur environ 45.000 visites annuelles d'usagers à la Maison des Services, ce qui en fait la deuxième plus importante de France par sa fréquentation, 12 % ne sont en effet pas celles d'habitants du quartier. Sans elle, peut-être ces Seynois d'autres quartiers et résidents des communes voisines n'auraient-ils jamais franchi les murs virtuels du quartier-ghetto qu'ils se représentaient. Cette fonction collatérale de requalification urbaine de notre Maison des Services est indispensable.

 

 

C'EST LÀ OÙ ILS SONT, EN UN LIEU UNIQUE, QUE DOIVENT ÊTRE SAUVEGARDÉS ET PÉRENNISÉS LES SERVICES RENDUS, PAS EN DÉMANTELANT L'ÉDIFICE !

 

C'est pourquoi, sauf à vouloir prendre le risque d'aggraver la fracture de la société seynoise et métropolitaine, déjà prégnante par les écarts économiques et l'histoire de l'incohérence territoriale, l'avenir de la Maison des Services est un enjeu structurant qui va bien au-delà de l'offre de réponses aux besoins sociaux de la population de son environnement immédiat.

 

Les pistes qui émergent au compte-goutte de l'indicible flou dans lequel la municipalité maintient les usagers et les personnels de la Maison des Services ne sont en rien satisfaisantes. Examinons les perspectives retenues, telles qu'exposées lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars et confirmées par le maire-adjoint chargé de la politique de la ville sur sa page facebook...

 

> « L'accompagnement numérique va être installé à quelques pas dans le nouveau bureau de la tranquillité publique place Adjedj » : c'est un triple non-sens, attestant d'une méconnaissance totale des places et rôles respectifs des services et de leurs agents. D'abord, le fait même d'avoir installé un « bureau de la tranquillité publique » porté par la police municipale à Berthe est en contradiction avec la répartition territoriale convenue avec l'État dans le cadre de la convention de coopération entre les polices nationale et communale ; c'est ce qui avait justifié l'implantation du commissariat au quartier Saint-Jean en 2004, à proximité immédiate de Berthe. Ensuite, quand bien même la Ville aurait opté pour faire du zèle en élargissant le terrain d'intervention de ses agents, un poste de police n'est pas un espace de médiation. Enfin, et surtout, le rôle des médiateurs numériques n'est pas d'être animateurs d'un club d'informatique, mais d'être en appui des usagers des autres services qui nécessitent une maîtrise des outils informatiques et d'Internet : ils ne peuvent être positionnés que là où sont les autres services, c'est-à-dire au sein même de la Maison des Services. Cette aberration à elle seule est de nature à faire perdre le label d'État France Services.

 

> « La Maison du Droit et de la Justice, destinée à l'ensemble des Seynois, et pas uniquement aux habitants de Berthe, va être relocalisée à l'espace Hermes » : autre non-sens. Le ministère de la Justice précise en effet que ces "MJD" sont « des structures décentralisées mises en place principalement dans les quartiers populaires des grandes agglomérations », afin de « rapprocher la justice quotidienne des citoyens qui y ont difficilement accès » en permettant un « partenariat entre magistrats, associations et travailleurs sociaux ». Le site entre les quartiers Daniel, La Corderie et Tortel où est implanté l'Espace Hermès et cet espace lui-même ne correspondent en rien à l'objectif et n'est pas dans le périmètre d'un de nos deux quartiers populaires prioritaires. Et, surtout, s'il est exact que notre MJD est destinée à tous les Seynois, ce sont malheureusement très majoritairement les habitants de Berthe qui, vivant dans l'environnement le plus compliqué de la commune en matière d'incivilités et d'insécurité, ont besoin des services de la MJD. Enfin, cette relocalisation ferait perdre une bonne part des atouts qu'elle représente pour l'ouverture positive du quartier Berthe par une offre de service qui n'existe pas ailleurs dans la ville.

 

> « Les associations liées à l'emploi et à l'insertion professionnelle vont être installées au rez-de-chaussée de Berthe C à côté du bureau de la tranquillité publique ». En prévoyant un troisième lieu, en plus du Bureau de la tranquillité publique et l'Espace Hermès, on parachèverait un démantèlement et une balkanisation de notre Maison des Services, dont l'intérêt réside précisément dans l'unicité d'espace d'un ensemble de services, permettant la mutualisation des moyens humains et logistiques et la médiation pour les gens en difficulté, l'échange entre opérateurs sociaux, les passerelles entre services offertes aux usagers qui sont souvent en rupture avec plusieurs codes administratifs et ont besoin d'un accompagnement global.

 

> Le fait que l'espace soit « très vétuste et dégradé du fait d'infiltrations d'eau » est l'ultime argument avancé par la municipalité pour justifier son choix de démembrement. Comme dit l'adage, « quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage ». Qu'on ne fasse croire à personne que les services de la protection maternelle et infantile (PMI) ont accepté d'assurer leurs consultations de jeunes enfants dans un taudis. Ni que l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM), propriétaire des lieux en ayant pris le relais par absorption de l'ancien office seynois Terres du Sud Habitat (TSH), signataire de toutes les conventions évoquées d'accompagnement social et de rénovation urbaine, qui a assuré les travaux de changement d'usage dans le cadre de la rénovation du quartier ainsi que l'entretien et les réparations, y compris lourdes après l'incendie de 2019, n'est pas en capacité d'effectuer des réfections de plomberie, de plâtrerie et de peinture !

 

 

LA "MAISON FRANCE SERVICES" DANS SON ENTIÈRETÉ, DANS SA "MAISON DES SERVICES", DANS SON QUARTIER, DANS SA VILLE ! ET RIEN D'AUTRE !

 

Il n'est d'autre solution que la pérennité de la Maison des Services, avec toutes les institutions publiques qui ont présidé à sa création et son essor, avec tous les partenaires publics et associatifs qui la font vivre, avec toutes ses offres aux citoyens, avec tous ses personnels, avec toutes les ressources financières et logistiques nécessaires.

 

Les usagers et les habitants – et pas seulement ceux du quartier Berthe – peuvent et doivent se mobiliser. Ils peuvent notamment signer en nombre la pétition mise en ligne.

 

La Ville peut et doit revenir sur sa décision.

 

Les partenaires (Département, Caisse d'allocations familiales, office d'HLM, etc.) qui ont voulu la création de cet outil remarquable peuvent et doivent se remobiliser pour sa survie.

 

Les institutions qui ont porté les grands contrats territoriaux pluriannuels pour l'accompagnement social, la rénovation et la redynamisation de nos quartiers urbains populaires vulnérables peuvent et doivent s'engager pour sa pérennité. Le quartier Berthe et La Seyne ont bénéficié d'un investissement financier exceptionnel depuis les opérations Habitat et Vie Sociale de la fin des années '70. Ils ont droit, comme la loi et le règlement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) le stipulent, à un accompagnement durable pour que les effets de quatre décennies de politiques publiques ne soient pas réduits à néant par l'usure et l'abandon. C'est l'objet du très officiel plan stratégique local (PSL) convenu entre la Ville et l'État qui doit être activé pour cet enjeu capital.

 

Et l'État doit jouer pleinement son rôle d'activateur. La boucle ne peut être bouclée. Il fut à la genèse du premier service de proximité déployé, la Maison de la Justice et du Droit. Il ne peut pas assister bras croisés au Big Crunch, l'effondrement terminal, d'un instrument qu'il reconnaît lui-même comme étant d'exception. Son devoir est à la (re)mobilisation des institutions fondatrices et celles qui ont rejoint la belle aventure. Il ne doit pas s'interdire de taper du poing sur la table.

 

C'est son devoir de régulateur qui doit garantir que, quel que soit le moindre recoin de France, la République est constitutionnellement une et indivisible. Tous les résidents de France – et même ceux qui ne font qu'y passer – ont droit à un même accès égalitaire aux services publics.

 

Dommage que nous ne disposions pas, dans la batterie de nos institutions, d'une Cour de justice d'équité territoriale...

 

_________________________________________________

( * ) : les remarques entre crochets insérées dans les citations du maire-adjoint – sur sa page facebook le 26 mars 2023 –, de la maire – lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars 2023 – et du chef du groupe du RN – sur sa page facebook le 31 mars 2023 – sont de moi.

 

 

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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 07:40

 

La maire de La Seyne doit tenir bon. Notre commune a besoin de logements accessibles à tous. On a connu son faux pas du renoncement au programme équilibré de Costechaude, son erreur de gestion du projet de Bois Sacré qui a failli être dramatique pour les finances de la ville, et ses annonces d'abandon ou mise en sommeil d'autres programmes. Elle ne peut une nouvelle fois céder à la pression de certains riverains du quartier Saint-Jean, même si, pour réussir une bonne intégration urbaine et sociale, elle doit entendre leurs inquiétudes et, peut-être, ajuster son projet d'habitat social prévu sur l'emprise de l'ancienne école Eugénie-Cotton.

 

La campagne électorale est finie, les annonces démagogiques de refus du « bétonnage » n'ont plus lieu d'être. Même si c'est une alchimie difficile, c'est la réponse aux besoins du plus grand nombre qui doit prévaloir, fût-ce parfois au détriment d'intérêts particuliers.

 

En la matière, la maire ne peut que recevoir le soutien des républicains, des humanistes et de tous ceux qui s'attachent à la résorption de la précarité face au droit à un toit. Sur ce sujet, le mien lui est acquis.

 

 

DE MOINS EN MOINS DE SEYNOIS PEUVENT SE LOGER EN LOCATION

 

Plus de 3.000 familles domiciliées à La Seyne sont en attente, certaines depuis plus de dix ans, d'un logement social. Sept sur dix de nos foyers, modestes et moyens, disposent de revenus qui les y rendent éligibles. À une moyenne de 12,20 euros de loyer et charges par mètre-carré, près du double de la médiane nationale, la cherté de la location privée à La Seyne a dépassé celle de ses voisines Ollioules et Toulon (11,90 €) et on voit le coût du logement locatif se rapprocher de ceux de Six-Fours (13,40 €) et Saint-Mandrier (13,60 €). La Seyne compte désormais au nombre des 4% de communes françaises où se loger en location est le plus coûteux (voir le site de l'​​​Observatoire des territoires).

 

Et La Seyne ne respecte pas la Loi qui oblige les communes de plus de 3.500 habitants des agglomérations et métropoles à disposer de 25 % de logements sociaux. Ce n'est pas parce que d'autres communes voisines sont encore bien loin des 19 % que compte La Seyne qu'il faut que celle-ci renonce à ses efforts. La maire paraît enfin l'avoir entendu. Nos concitoyens peuvent l'entendre, comme les Six-fournais qui renouvellent leur confiance à leur maire malgré les nombreuses opérations immobilières qui remodèlent le paysage urbain de notre commune voisine et visent à atteindre l'objectif légal.

 

 

TENIR BON, MÊME QUAND CERTAINS STIGMATISENT LES PAUVRES

 

La Seyne, cependant, doit diversifier son offre de logement locatif social. Nos ensembles d'HLM offrent un nombre significatif d'habitats à loyer très bas, accessibles aux ménages en grande précarité. Ce sont les appartements aujourd'hui fortement financés par des PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration) en contrepartie de leur loyer plafonné, dont il est choquant que certains riverains de Saint-Jean osent, selon leurs propos non démentis rapportés par Var-matin, voire confirmés dans une autre édition du même quotidien, affirmer sans que quiconque s'en émeuve que leurs bénéficiaires seraient des « repris de justice, sortants de prison, drogués, alcooliques, familles déviantes »...

 

Il faut en revanche accroître notre pourcentage de logements sociaux destinés aux foyers de personnes à revenus modestes et moyens, jeunes travailleurs, jeunes couples salariés, retraités pensionnés, qui peinent de plus en plus à se loger et auxquels il faut apporter des réponses. Les opérations de rénovation du bâti des immeubles du centre ancien dont nous avons obtenu le financement d'État en 2019 au titre du programme de rénovation urbaine et dont on espère qu'elles vont enfin voir le jour, doivent le permettre. Nos révisions de 2010 et 2019 du plan local d'urbanisme, que personne n'a alors contestées, permettent aussi de concevoir dans le même esprit d'insertion urbaine raisonnée et de mixité sociale d'une ville harmonieuse des programmes de construction sociale comme celui du quartier Saint-Jean, de l'ancien garage des bus de Réseau Mistral du quartier Moneiret, de la vieille fabrique de pâtes alimentaires devenue l'ancien magasin Altavilla au quartier de la Muraillette, et bien sûr de Bois Sacré. Ce sont autant d'opportunités à saisir auxquelles il serait irresponsable de renoncer.

 

 

NUL RÉPUBLICAIN NE PEUT REPROCHER À LA MAIRE DE S'EFFORCER DE L'ÊTRE

 

Les "Sages" du Conseil constitutionnel, gardiens de la loi fondamentale de notre République française qu'est la Constitution de 1958, ont rendu en 1995 une décision stipulant que « la possibilité de disposer d’un logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle ».

 

Aucun républicain sincère ne peut donc reprocher à la maire de La Seyne de viser cet objectif. Même si elle pourrait le faire avec concertation, pédagogie et démocratie participative. Cependant ça ne semble pas être dans les usages d'aujourd'hui. Mais ça, c'est une autre histoire.

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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 15:45

 

La presse locale s'en est fait l'écho. Les conseillers municipaux des gauches et de l'écologie de l'équipe "La Seyne, l'énergie positive pour une ville verte et ouverte" ont fait le job avec un vrai sens des responsabilités à l'occasion de la réunion du conseil municipal qui s'est tenue ces jours derniers pour statuer sur le devenir du projet de Bois Sacré, évitant une catastrophe financière à la commune.

 

Ils ont publié ce jeudi sur leur blog l'intervention qu'ils ont faite à plusieurs voix pour expliquer le sens de leur vote. C'est clair, juste et responsable. J'invite les visiteurs de mon blog à en prendre connaissance en cliquant sur l'image ci-dessous de la page Internet qu'il y consacrent. Ils exposent également leur position dans une vidéo que j'ai intégrée au bas de cet article.

 

On aurait apprécié qu'une telle honnêteté intellectuelle fût aussi au rendez-vous des prises de paroles d'autres intervenants, à commencer par celle de la maire elle-même...

 

 

UN ÉCHEC DÉGUISÉ EN VICTOIRE...

La maire, cependant, je ne l'accablerai pas. Sa position n'a pas dû être facile. Être contrainte de demander au conseil municipal de se prononcer favorablement sur l'exact contraire de ce qu'elle prônait encore quelques semaines auparavant avec ardeur a dû être un exercice complexe pour quelqu'un qui fait habituellement preuve d'une arrogante certitude. Sauf à reconnaître avoir menti aux Seynois et commis une erreur qui aurait pu coûter quelques millions d'euros à La Seyne, il fallait bien tenter de donner le change et laisser croire que son échec était une victoire. Toutes les arguties ont donc été bonnes à décliner. Mais ça n'a trompé personne.

 

 

LE VOTE DE RAISON DES ÉLUS DES GAUCHES ET DE L'ÉCOLOGIE

CLIQUEZ POUR LIRE

Les socialistes Olivier Andrau et Bouchra Reano, le communiste Tony Civettini et l'écologiste Hakim Bouaksa se sont prononcés sur la question de Bois Sacré conformément à leur volonté de respecter la Loi et l'environnement, d'éviter à la Ville un naufrage financier, et de profiter du projet devenu incontournable par décision de la justice pour assurer une offre d'insertion professionnelle et de logement social qui fait tant défaut à La Seyne.

 

La déclaration qu'ils ont faite au cours de la réunion du conseil municipal dédiée à cet unique objet est explicite. Tout en votant la délibération qui permettra à la Ville de sortir enfin de la position intenable dans laquelle la maire l'a placée, ils ont formulé plusieurs attentes et préventions à l'égard du programme d'aménagement et de construction.

 

Cliquez sur la capture d'écran de leur blog pour en prendre connaissance.

 

 

UN CHOIX POUR LE MOINS ÉTRANGE...

 

Si on en croit la presse, le groupe des "Indépendants" n'a pas eu la même lecture de l'enjeu. Ce groupe est constitué quatre mois après leur élection par scission de la liste unique des gauches et de l'écologie de trois conseillers municipaux, se définissant comme centristes et écologistes, qui furent candidats sur la liste que menait Luc Patentreger au premier tour de l'élection municipale puis sur celle fusionnée entre les deux tours avec celle que je conduisais avec Cécile Jourda.

 

Ce groupe a donc choisi de ne pas voter la délibération, expliquant, malgré l'évidence de l'indiscutable risque juridique et financier majeur qui a contraint la maire elle-même à en finir avec son obstination, qu'il fallait continuer à s'opposer au projet, quelles qu'en fussent les conséquences. C'est là une étrange posture, d'autant que l'accord conclu entre nos deux listes au moment où elles ont fusionné ne prévoyait aucunement un engagement à ne pas respecter la loi sur l'obligation de création de logements sociaux, que ce soit à Bois Sacré, à Costechaude, ou ailleurs. On n'est pas là dans la contrevérité, mais ça frôle tout de même l'inconséquence pour des élus se revendiquant du champ de l'humanisme...

 

 

DES BONIMENTS D'ILLUSIONNISTES SANS VERGOGNE

 

Grossier mensonge, en revanche, de la part de l'un des élus encore affidés de la maire : son adjoint chargé de l'urbanisme. Celui-là a cru de bon ton de ressortir une nouvelle fois la contrevérité éculée selon laquelle ce serait moi qui, en 2015, aurais « ouvert le site de Bois Sacré à l'urbanisation ». Combien de fois faudra-t-il apporter les preuves que c'est un boniment de Tartuffe acculé à mystifier le conseil municipal et la population ? Le délit de bobard d'illusionniste n'existant pas, je ne peux demander à la justice de clouer le bec de ces baratineurs de mauvaise foi, mais, dussé-je me répéter jusqu'à saturer, je n'aurai de cesse de publier, chaque fois qu'ils useront de la tromperie pour cacher leur incompétence, cette image du très officiel plan local d'urbanisme (PLU) adopté par le conseil municipal en 2004, sous la mandature de droite qu'animait Arthur Paecht. Il a fait du secteur de Bois Sacré une zone urbanisable, entièrement en secteur "UA" (super-constructible, comme le centre-ville). C'est cette décision-là qui a permis au propriétaire du site, Total, de consentir une promesse de vente au promoteur, Constructa, qui a pu élaborer son premier projet, celui dont mon équipe a refusé le permis de construire. Mais c'est une autre histoire... qui a abouti au PLU protecteur de 2010 puis celui, encore plus restrictif, de 2019, avec le site de Bois Sacré en zone "UB", moitié moins constructible qu'en 2004, et une obligation de "plan masse"...

 

« Les mots de vérité manquent souvent d'élégance. Les paroles élégantes sont rarement vérités. » (Lao Tseu). Quant aux mensonges inélégants...

 

 

 

Et j'invite à visionner le petit film explicatif que nous élus des gauches et de l'écologie nous proposent pour expliciter leurs postions sur le sujet...

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17 novembre 2022 4 17 /11 /novembre /2022 08:15

 

Après quelques semaines de négociations entre avocats de la commune et de l'opérateur immobilier Constructa, titulaire d'un permis de construire à Bois Sacré, la maire de La Seyne a convoqué le conseil municipal pour lui demander d'autoriser une transaction.

 

Même si on regrette que cet espace mi-forestier, mi-friche de stockage d'hydrocarbures, ait été ouvert à l'urbanisation par la droite seynoise en 2004, le projet va devoir se réaliser, certes moitié moins impactant que ce qu'il aurait pu être grâce à la modification du plan local d'urbanisme (PLU) que notre équipe municipale a fait adopter en 2010 et les négociations avec le constructeur que nous avons conduites. La justice administrative a en effet tranché : le permis de construire est inattaquable. S'obstiner à s'y opposer entrainerait de graves conséquences financières pour la commune. La maire a fini par le comprendre. Mais que de dégâts dans la vie démocratique du conseil municipal !

 

Sévèrement attaqué depuis 2012 sur le sujet par la maire d'aujourd'hui, à tort puisqu'elle a fini par rejoindre ma position de raison, j'ai pour ma part transmis ma réaction à la presse locale qui en a publié de larges extraits. La voilà en intégralité ci-dessous. Des fois que, pour se dédouaner de leurs propres errances coupables, certains racontent encore n'importe quoi sur cette triste affaire...

 

 

Voilà donc ma communication aux journaux régionaux :

 

« Après avoir vilipendé ma gestion du dossier de Bois Sacré, la maire réalise enfin, contrainte par le risque financier, qu’elle ne peut pas s’exonérer de la Loi de la République et se résout à la signature d’un protocole transactionnel avec l’opérateur du projet.

 

 

DES GROUPES DE DROITE ET DE GAUCHE ÉCLATÉS POUR RIEN : LA VIE DÉMOCRATIQUE DU CONSEIL MUNICIPAL A BIEN SOUFFERT

 

« Avant son élection, elle ne s’engageait pas sur l’arrêt du programme mais sur sa « remise à plat ». À peine élue, elle oubliait sa position prudente et, dans un accès d’omnipotence et de démagogie, elle partait en guerre, faisant croire qu’elle pouvait empêcher sans conséquence la mise en œuvre d’un permis de construire confirmé par la plus haute juridiction administrative du pays.

 

« Même des élus municipaux, de la majorité comme de l’opposition, ont été bernés, y compris certains de l'équipe des gauches et de l’écologie qui, s'ajoutant au sujet de l'urbanisation de Costechaude, ont pu trouver là un autre prétexte soi-disant vertueux pour conforter leur choix de scission de leur groupe et devraient aujourd’hui regretter des analyses qui les ont autant discrédités que la maire et ce qui reste de sa majorité.

 

 

DES ÉLUS D'OPPOSITION RESPONSABLES

 

« Fût-ce sans mandat officiel, les autres élus des gauches et de l’écologie ont, quant à eux, poursuivi de façon responsable la négociation que l’équipe municipale que j’animais avait entamée avec le constructeur et qui avait permis d’atteindre une réduction de plus de moitié de la surface constructible et du nombre de logements par rapport aux droits légaux à bâtir qui avaient été accordés par le plan local d’urbanisme adopté par la municipalité de droite en 2004. Même malmenés par la maire qui les a exclus de sa majorité, des élus de droite s'y sont aussi employé. On doit saluer les nouvelles avancées que les uns et les autres ont obtenues et sont intégrées au protocole transactionnel.

 

 

MAINTENANT, RATTRAPER LE RETARD PRIS POUR LES INDISPENSABLES CONTREPARTIES

 

« Il faut maintenant rattraper le retard pour obtenir de la Métropole, qui en a les compétences légales, qu’elle s’engage sur la réalisation et la gestion des espaces verts publics du site.

 

« Pour résoudre les problèmes de circulation que le projet génèrera, il faut remotiver la Métropole pour la création de l’embarcadère de Réseau Mistral prévu à proximité pour permettre aux lignes des bateaux-bus 8M, 18M et 28M d’être en correspondance, et la refonte, avant le super-bus, de la ligne de bus 83 vers Les Sablettes et le centre-ville pour qu'elle desserve Bois Sacré à un rythme soutenu, y compris en soirée et en week-end.

 

« Il faut mobiliser un bailleur social pour la gestion des indispensables futurs habitats à loyer modéré, tant pour répondre aux énormes besoins que pour réduire l’amende que l’État inflige à la Ville pour non-respect du pourcentage légal de logements sociaux.

 

« Il faut enfin contraindre le constructeur à atteindre les objectifs d'insertion professionnelle sur lesquels il s’est engagé par convention signée en 2017 en proposant 10% des heures travaillées à des personnes très éloignées de l'emploi sur la réalisation du programme devant assurer du travail à près de 400 employés du bâtiment et des travaux publics.

 

« Mais la maire, dont la parole est désormais gravement déconsidérée par son inconséquence, sera-t-elle entendue ? »

 

 

POUR CONCLURE, SOUVENIR, SOUVENIR...

 

CLIQUEZ POUR AGRANDIR

Si ce n'était si pitoyable, on pourrait à bon droit savourer, sourire en coin, le commentaire que la maire d'aujourd'hui a fait par voie de presse de la gestion du sujet de Bois Sacré par notre équipe municipale il y a maintenant dix ans.

 

Elle s'exprimait alors à mon propos en ces termes empreints de certitude  : « contrairement à lui, je sais comment arrêter un projet. Mais si je fais le boulot, il deviendra légitime que je prenne sa place ».

 

On l'a vue à l'œuvre...

 

 

J'ai dérobé les vieilles photographies qui illustrent cet article au blog passionnant sur l'histoire seynoise du Docteur Philippe Da Prato, La Seyne en 1900. Je peux les retirer s'il me le demande, bien sûr.

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20 octobre 2022 4 20 /10 /octobre /2022 16:06

 

Deux opérations presque concomitantes menées à l'initiative de l'office public métropolitain d'HLM pourraient instiller le doute dans l'esprit de nos concitoyens attentifs au droit au logement pour tous.

 

C'est d'autant plus regrettable que les élus des majorités municipale et métropolitaine n'exposent pas leurs visions des choses ni n'expliquent aux locataires comme au grand public, d'une part les évacuations d'occupants illégaux de logements sociaux vacants, et d'autre part les expulsions de personnes n'ayant durablement pas rempli leurs obligations de locataires, qu'elles soient ou non de bonne foi. En tous cas pas en s'exprimant par voie de médias, ainsi que le montrent les quatre derniers articles de la presse locale portant sur ces graves sujets (, , et ).

 

Les Seynois, dont sept à huit foyers sur dix sont éligibles au logement social, sont pourtant en droit de savoir. Comment peuvent-ils supporter le silence assourdissant de leur maire ?

 

 

Depuis quelques jours, on entend en effet sur les pavés de l'agora populaire seynoise beaucoup d'avis attestant d'une confusion entre des situations très distinctes les unes des autres, dont on aurait espéré que les acteurs politiques aujourd'hui aux affaires locales eussent expliqué les différences à nos concitoyens, ne serait-ce que par une petite vidéo dont ils sont friands, à défaut d'une réponse aux sollicitations des journalistes. Évacuations de squatteurs, expulsions de gens de mauvaise foi, et d'autres de familles victimes de la misère, tout ça ne recouvre pas une seule réalité uniforme.

 

 

SQUATTER, ÇA DIT BIEN CE QUE ÇA VEUT DIRE DEPUIS 2000 ANS...

 

Le verbe latin « co-agere » (faire ensemble) a évolué vers le bas latin « coactire » puis vers l'ancien français « quatir » au sens de « cacher ensemble » puis « enfoncer ensemble », qui a lui-même donné au Moyen-Âge un autre verbe, « esquater », de même sens, lequel, au cours de la grande vague d'apports massifs de mots français à la langue anglaise, inaugurée au XIe siècle par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu le roi William Ier d'Angleterre où il a importé sa langue d'oïl, et poursuivie jusqu'au XVe siècle où le français a été banni outre-Manche car langue de l'ennemi de la Guerre de Cent Ans, a donné le verbe anglais « to squat » qui signifie « enfoncer, écraser ». De ce verbe anglais est apparu au début du XIXe siècle aux États-Unis et en Australie le nom « squatter » qui désignait les pionniers – ou plutôt les colons – anglophones propriétaires de troupeaux qui les installaient dans les territoires inoccupés sur les prairies que les bêtes « écrasaient ». Et ce terme a opéré à la fin du XXe siècle un retour à son pays d'origine avec le "nouveau" verbe français « squatter » et le "nouveau" déterminant « squatteur » utilisés pour désigner l'acte d'occuper illégalement un espace ou un logement et la personne qui s'en rend coupable. Moi qui peste volontiers contre les anglicismes, je m'en abstiendrai donc cette fois-ci puisque, fût-ce avec une évolution sémantique, c'est un retour aux sources.

 

 

SQUATTER, ÇA LÈSE TOUS LES HABITANTS

 

Si le retour du terme « squatteur » dans la langue française est donc bienvenu, ceux qu'il désigne le sont beaucoup moins. Ils sont de plus en plus nombreux, en effet, à s'installer sans droit ni titre, après effraction, dans des logements sociaux vacants du patrimoine de Toulon Habitat Méditerranée, souvent dans la période dédiée aux nécessaires réparations et travaux de propreté qui suit le départ d'un locataire et précède une remise à bail. Ceux-là, qui parfois saccagent les lieux ou bien, voire aussi, une fois installés, ne respectent pas les règles de civilité et de bons usages avec les locataires en règle de la résidence où ils se sont indûment introduits, lèsent ceux qui attendent patiemment l'attribution règlementaire d'un logement et font supporter d'importants coûts de remise en état des parties communes aux autres résidents. Ils doivent être évacués, fût-ce avec l'appui de la force publique.

 

 

SQUATTER, C'EST INACCEPTABLE

 

C'est ce qui s'est dernièrement passé. Il est du devoir du bailleur, avec l'aide du préfet et de la justice, de faire respecter le droit. Si les mesures prévues par la Loi d'accompagnement social des personnes évacuées sont prises, nul ne proteste. En tous cas pas les mouvements politiques progressistes ni les associations de défense du droit au logement, contrairement à ce que certains, jouant de la confusion entre les faits rapportés quatre articles de presse sus-cités, laissent entretiennent ou ne démentent pas, ainsi qu'on a pu le constater en écoutant certaines palabres en ville.

 

 

SE RÉSOUDRE À EXPULSER, C'EST UN ÉCHEC

 

Il ne faut en effet pas mettre dans le même sac « évacuation de squatteurs » et « expulsion de locataires ». À l'approche de la trêve hivernale, les bailleurs sociaux se hâtent souvent de faire exécuter des décisions de justice ayant ordonné des expulsions locatives. Mais on arrive rarement chez nous à de telles extrémités dont le président de Toulon Habitat Méditerranée a honnêtement reconnu récemment qu'elles constituent un échec pour un bailleur social digne de ce nom. Je partage ce point de vue.

 

 

PAS D'ANGÉLISME NON PLUS ENVERS LES GENS DE MAUVAISE FOI

 

Et, justement, plusieurs expulsions sont programmées à La Seyne pour les prochains jours. C'est l'occasion pour la municipalité de faire connaître sa position sur le sujet, comme l'ont récemment fait certains responsables locaux de partis de gauche, tels que la GRS et le PCF qui s'en offusquent s'agissant de locataires certes débiteurs, mais de bonne foi et pouvant encore régulariser leurs dettes.

 

Je l'avais moi-même fait dès 2009 au nom de notre équipe unitaire des gauches et de l'écologie en prenant un arrêté – jugé illégal et rejeté par l'État – contre les expulsions, ainsi que je le rappelais en 2018 dans un article de ce blog exposant notre opposition aux solutions extrêmes résultant, pour la quasi totalité d'entre elles, d'accidents de la vie et des effets de politiques qui entrainent chaque année un peu plus de Français dans la misère.

 

Mais c'était une opposition sans angélisme à laquelle notre équipe municipale a dérogé lorsque, à de très rares occasions, les locataires mauvais payeurs s'avéraient être de mauvaise foi, ce qui m'avait d'ailleurs valu quelques critiques venues de mon propre camp politique...

 

 

COMMENT LA MAIRE PEUT-ELLE ASSUMER DE SE TAIRE ?

 

La question des expulsions locatives est un sujet majeur, signal d'une vision politique. La maire n'a pas le droit de se taire ou de botter en touche sur cet enjeu humain en se retranchant derrière le fait que l'habitat est une compétence de la métropole Toulon Provence Méditerranée et non de la commune.

 

5.000 familles seynoises résident dans le logement social public. 3.000 autres sont en attente d'une attribution. Et environ 15.000 autres ménages de Seynois y auraient droit au regard de leurs revenus. Ce sont les trois-quarts de nos concitoyens qui sont concernés.

 

Tous ceux-là, au moins, sont fondés à exiger de connaître la vision de leur première magistrate. D'autant qu'elle se singularise par ailleurs, depuis son élection, en renonçant à la plupart des programmes immobiliers devant accroître le nombre de logements sociaux et répondre ainsi aux besoins d'une proportion sans cesse plus importante d'une population de plus en plus précaire.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat
11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 04:38

 

Selon son président, l’office métropolitain d’HLM “Toulon Habitat Méditerranée” (THM) serait en difficulté pour remplir sa mission du fait de l’absorption que la Loi lui a imposée de l’ancien office d’HLM de La Seyne, “Terres du Sud Habitat” (TSH).

 

C’est en partie vrai. Mais en partie seulement. Certaines affirmations du dirigeant ont mis en cause, en réponse à une journaliste de Var-matin, l'ancien office d'HLM de La Seyne. Il aura été mal renseigné.

 

L'office métropolitain d'HLM dispose bien en réalité des ressources nécessaires à l'accomplissement de ses missions solidaires et à la construction des indispensables nouveaux logements sociaux que la Loi et les besoins d'habitat accessible à tous nous imposent.

 

Les éléments objectifs en sont apportés par l'organisme officiel de contrôle des organismes d'HLM...

 

 

C'EST LE "GENDARME” DES ORGANISMES D'HLM QUI L'ATTESTE !

 

L‘office seynois TSH était en grave difficulté depuis les années 1980 et a bénéficié de 1985 à 2021 de quatre plans d’aide au retour à l’équilibre, suivis par trois maires de droite et deux maires de gauche, et surveillés en permanence par la très officielle Mission interministérielle d'inspection du logement social (MIILOS) devenue l’Agence de contrôle du logement social (ANCOLS).

 

Le rapport de l’ANCOLS de 2020, qui est public, relève certes « un défaut de maîtrise pour ce qui concerne la vacance [de logements] » mais conclut à « un résultat correct concernant les impayés » et à « une maîtrise des différents coûts de gestion et de maintenance ».

 

Ce même rapport explicite par ailleurs les causes d’un déficit de plusieurs millions d’euros. Il ne résulte nullement de fautes de gestion, mais de la nécessité de réaffectations comptables d’immobilisations et de leurs amortissements dans la perspective de la fusion de 2021. L’ANCOLS stipule que les correctifs nécessaires ont été « effectivement » attestés « par le commissaire aux comptes » et constate les « travaux importants de mise à niveau ».

 

 

« LA STRUCTURE FINANCIÈRE DE L'ORGANISME APPARAÎT SAINE » : “THM” PEUT ET DOIT DONC REMPLIR SA MISSION SOCIALE...

 

L’organisme de contrôle relève enfin que cette situation n’a pas d’incidence notable sur le nouvel office THM résultant de la fusion. Il est signifié explicitement en 2020, dans la perspective de la fusion au 1er janvier 2021, que « l’efficience de THM [Toulon] est à peine supérieure à celle de TSH [La Seyne] », que « la structure financière de l’organisme fusionné apparaît saine », et que celui-ci « dispose d’une trésorerie confortable ». Les cadres et les agents de TSH, ainsi que ses présidents et administrateurs bénévoles, ont fait leur travail comme ceux de THM.

 

Il est vrai que tout n'était pas parfait. L’ancien office d’HLM de La Seyne était à la peine dans certains aspects de sa gestion de proximité. Je dois en assumer la responsabilité parce qu’il ne faut jamais craindre un “devoir d’inventaire”. Mais TSH a mené à bien son programme de rénovation urbaine du quartier Berthe, l’un des plus importants de France, initié sous le mandat d’Arthur Paecht et achevé sous les miens.

 

Le nouvel office fusionné THM doit maintenant assurer la gestion de ce patrimoine seynois rénové et garantir dans la proximité et la relation attentive et bienveillante les services dus à tous ses locataires. Le rapport 2020 de l’ANCOLS confirme qu’il en a les moyens.

 

 

ET SI, DU FONCIER IL Y EN A POUR CONSTRUIRE DU LOGEMENT SOCIAL À LA SEYNE !

 

Même si d'autres organismes d'HLM peuvent et doivent également s'y employer, le nouveau THM dispose aussi des ressources pour construire du logement afin de répondre aux besoins criants des 12.000 familles qui attendent dans la métropole, dont 3.000 pour La Seyne. L'habitat social doit être harmonieusement réparti sur l'ensemble des communes de la métropole. Mais ses dirigeants ne peuvent invoquer le manque de foncier à La Seyne. Ils ont l'embarras du choix.

 

Il leur appartient de se tourner vers la municipalité seynoise qui détient la clé de la destination des espaces parmi ceux prévus à cet effet par le plan local d'urbanisme intercommunal voté en 2019, comme au Germinal, à Moneiret, à La Muraillette, à Eugénie-Cotton, à Costechaude ou à Bois Sacré.

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