Les maires comme tous les citoyens ne sont pas rassurés quant aux sinistres perspectives que nos arrière-grands-pères, depuis le XIXe siècle, pardonnables car ignorants, et nous-mêmes, contemporains sachants donc coupables, lèguerons à nos petits-enfants à une échéance de quelques décennies.
Seynois, nous mesurons les premiers effets de l'évolution climatique, avec l'érosion récurrente des plages de notre isthme des Sablettes du fait de la montée du niveau marin, avec les pluies cévenoles qui transforment les rues de notre centre en canaux vénitiens, avec les températures insupportables du moment, avec le maintien en risque rouge constant de nos massifs forestiers de Sicié, des alertes caniculaires et de pollution l'ozone. Et nous ne sommes pas au bout de nos peines.
S'il est évidemment vital d'édicter des règles préventives et correctives dans la gestion durable de nos territoires, il est compliqué, pour nous, les maires de communes littorales, ayant découvert une récente instruction de l'État, de les mettre en œuvre « à la hussarde » au point de stopper net nombre de projets en cours.
Pour comprendre notre trouble, essayez de résoudre le petit problème ci-après posé au maire de La Seyne...
Soit un périmètre A, référencé QP083009, défini par le décret ministériel n° 2014-1450 du 30/12/2014, du quartier prioritaire « politique de la ville » correspondant au centre ancien de La Seyne, tel qu'arrêté légalement ainsi qu'il apparaît sur le site Internet du Commissariat général à l'égalité des territoires dépendant du Premier Ministre.
Soit un ministre X, chargé de faire en sorte que ce périmètre A fasse l'objet d'un programme de rénovation urbaine touchant à la résorption de l'habitat insalubre, à la requalification du bâti et des espaces et équipements publics, et à la redynamisation commerciale et sociale, qui semble sur le point de pouvoir être mis en œuvre, par une toute récente décision – espérée depuis 2014 et le décret suscité – du Comité d'engagement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine finançant ce projet.
Soit un périmètre B, correspondant approximativement au périmètre A ci-dessus cité, donc le même centre ancien de La Seyne, défini en application des articles L.123-1-5-III-2° du code de l'urbanisme, ce quartier étant d'intérêt patrimonial avéré et reconnu par l'Etat, car historique et situé à proximité de deux ouvrages répertoriés, dont l'un – le pont des chantiers – est même classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Soit un ministre Y, chargé de faire en sorte que les opérations de rénovation du bâti de ce périmètre B se fassent en conformité avec des prescriptions particulières d'urbanisme qui stipulent que « la restauration de l'image du centre ancien nécessite des interventions architecturales qui s'inscrivent dans le respect des formes et des techniques du bâti traditionnel du vieux centre », décrites dans huit pages de texte officiel (ICI, pages 124 et suivantes).
Soit un périmètre C, récemment publié par l'État, correspondant approximativement aux périmètres A et B ci-dessus cités, toujours le cœur historique de La Seyne, défini par l'étude BRGM/RP-66550-FR, qui définit les zones risquant de subir les effets de l'aléa submersion marine résultant de l'élévation du niveau de la mer consécutive à l'évolution climatique à l'échéance de l'année 2100.
Soit un ministre Z, chargé de prévenir les catastrophes pouvant survenir suite à l'inéluctable montée des eaux, imposant, au titre des articles L.132-2 et 3 du code de l'urbanisme, des prescriptions opposables dans le périmètre C, parmi lesquelles l'obligation, pour les constructions neuves comme pour le bâti existant, que « la cote de plancher habitable ou aménageable soit située à un niveau supérieur ou égal à 2 mètres ».
Soit un particulier P, propriétaire d'un immeuble sis dans les périmètres A, B et C, marchand de sommeil disposé à faire amende honorable pour répondre aux vœux du ministre X, volontaire pour effectuer une rénovation totale des logements qu'il loue sur les trois niveaux sur rez-de-chaussée commercial de son bien immobilier, tout en mettant en valeur la façade ouvragée à la modénature ornementale du XVIIIe siècle de sa propriété en réponse aux incitations du ministre Y et en évitant de mettre en péril de noyade la clientèle de son échoppe rénovée et les locataires de ses appartements en étage, suivant les souhaits du ministre Z.
Question 1 : Selon vous, le magasin du rez-de-chaussée doit-il être installé sur le toit de l'immeuble ou dans le salon du locataire du premier étage ? Justifiez votre réponse en cinq lignes maximum.
Question 2 : Des ministres X, Y et Z, lequel aura le dernier mot ? (la taille, la corpulence, le sexe, l'âge, la forme physique, la pratique du qwan-ki-do ou du Scrabble des trois ministres n'entreront pas en ligne de compte dans votre démonstration).
Question 3 : Quel mode de suicide conseilleriez-vous au maire sollicité pour avis par le propriétaire P souhaitant devenir vertueux en respectant scrupuleusement les prescriptions s'appliquant aux périmètres A, B et C ?
Pour redevenir sérieux, sachez que nous, maires de communes de notre métropole, notamment de celles qui, comme La Seyne, bordent le littoral, sommes sortis plutôt rassurés d'une importante réunion autour des enjeux de risque de submersion marine découlant de la funeste évolution climatique, que nous avons eue ces derniers jours, à notre demande, avec les plus hauts responsables des services varois de l'État.
Eux-mêmes sont bien conscients des difficultés que nous allons rencontrer au regard de l'incongruité de certaines dispositions règlementaires. Le texte officiel sera interprété pour que le mieux ne soit pas l'ennemi du bien. Tout sujet pourra être discuté. On évaluera ensemble, communes et État, en fonction des situations objectives. C'est comme ça qu'on les aime, les fonctionnaires de l'État.
C'est une bien triste nouvelle qui nous est parvenue ce jeudi. Jacques Mikaélian vient de s'éteindre brutalement. L'action de cet aménageur qui a porté nombre de projets à La Seyne, dans d'autres villes de la métropole, et en bien d'autres endroits, aura marqué durablement notre territoire urbain.
Après avoir, des années durant, apporté son talent, son enthousiasme, son opiniâtreté, et son courage dans l'initiative, aux programmes de rénovation et redynamisation urbaines de notre quartier Berthe et de notre centre ancien, Jacques Mikaélian concoctait, en lien avec nos services communaux et métropolitains, un programme visant à offrir, en entrée de cœur de ville, sur la place des Esplageolles, un espace au parti pris architectural et d'intégration urbaine de grande qualité, dédié à une sorte de maison médicale, permettant le maintien et le retour de professions de santé en centre-ville, accompagné d'autres activités économiques, avec les espaces de stationnement afférents.
La passion qu'il mettait dans ce projet était palpable. Il bouillait encore dernièrement lorsque, dans mon bureau, nous échangions sur les contraintes imposées par les règlements d'urbanisme.
Mais le destin est funeste. Le meilleur hommage que La Seyne pourra lui rendre sera de tout faire pour mener à bien ce beau programme social, économique et urbain.
Aux siens et à ses proches, La Seyne témoigne toute sa respectueuse compassion.
(j'ai emprunté la photo de Jacques Mikaélian au site Internet de la « Cité des Arts » qui a publié une interview du fondateur qu'il fut de « La Rue des Arts » de Toulon et qui, je le pense, ne m'en voudra pas. Mais je peux la retirer sur demande, bien sûr).
Vives félicitations aux policiers qui ont arrêté plusieurs individus suspectés d'être impliqués dans l'un des très graves événements criminels que connaissent depuis deux ans les quartiers populaires de notre métropole, celui qui a endeuillé deux familles aux abords de « L'Abricotier », au quartier Berthe, en septembre dernier.
Lorsque les choses vont dans le bon sens, il faut le dire. Je l'ai exprimé au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avec lequel j'ai eu un échange il y a quelques jours. On avance mais on n'est pas encore au bout de la route.
L'ACTION EFFICACE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE ET DE LA POLICE JUDICIAIRE
Après avoir obtenu en 2012 le classement de La Seyne en « zone de sécurité prioritaire », d'où a découlé la création d'une « brigade spécialisée de terrain » et une meilleure coordination des actions de l'ensemble des acteurs partenaires de notre « conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance », dont le travail est aujourd'hui cité en exemple, j'ai dû saisir le Premier Ministre pour que nos sites fragiles de La Seyne, Toulon et Hyères deviennent « quartiers de reconquête républicaine ».
J'ai enfin été entendu et le ministre de l'Intérieur est venu il y a quelques semaines à La Seyne annoncer pour l'automne prochain des renforts humains et logistiques pour la police de sécurité publique. Et j'ai profité de mon tout récent échange avec lui pour lui demander de conforter en outre les effectifs de la police judiciaire, requête dont il m'a assuré qu'elle sera prise en compte.
VERS UNE REPRISE DU CONTRÔLE DU MARCHÉ DU CANNABIS PAR L'ÉTAT ?
Chacun sait que l'accroissement de la délinquance dans nos quartiers populaires est à relier au narcotrafic. Agir pour tarir la demande en poursuivant les opérations menées depuis quelques temps pour interpeller les consommateurs de stupéfiants aux abords des lieux de vente est aussi un moyen d'assécher l'offre des dealers.
Dans cet esprit, de même que j'indiquais il y a quelques temps qu'il serait judicieux de suivre l'expérience canadienne de dépénalisation de l'usage du cannabis récréatif avec sa commercialisation règlementée sous monopole d'État, peut-être serait-il opportun d'étudier de près les recommandations similaires du très officiel Conseil d'analyse économique, organisme rattaché au Premier Ministre, et de prendre connaissance de l'Appel lancé sur « L'Obs » par 70 personnalités de la médecine, de l'économie et du monde politique, notamment nombre d'élus locaux de toutes sensibilités, du centre-droit à la gauche et l'écologie...
LA FORMATION, REMPART PRÉVENTIF CONTRE LA DÉRIVE DÉLINQUANTE
Les moyens de l'éducation, celle de l'École bien sûr, mais également celle des animateurs, éducateurs, travailleurs sociaux, publics et associatifs, du périscolaire, du loisir socio-éducatif, du sport et de la culture, vont très certainement être également confortés, ainsi que l'a annoncé Julien Denormandie, ministre de la Ville, lors de l'inauguration de notre nouvel « Espace sportif et d'accueil des jeunes ».
La formation aux savoirs, aux savoir-faire et aux savoir-être, de 0 à 25 ans, est le meilleur moyen de prévenir en amont l'empêtrement dans les mailles de la délinquance et de la criminalité. C'est la raison pour laquelle il reste à l'État à reconnaître que sa réforme des parcours vers l'insertion professionnelle des plus éloignés de l'emploi doit être réajustée car non efficace, ni par les « emplois francs » dont les entreprises ne se saisissent pas, ni par le bien trop faible financement des « parcours emploi compétences » auxquels les employeurs associatifs renoncent car ils ne peuvent plus en assurer le bouclage financier.
DES EFFORTS À POURSUIVRE POUR LA QUALITÉ DE VIE DU QUOTIDIEN
L'action sur le cadre de vie des quartiers où vivent les plus fragilisés par les dures réalités économiques est également déterminante pour prévenir les dérives. L'un des plus importants programmes de rénovation urbaine de France se termine à Berthe : l'habitat a été rénové, des équipements publics pour l'éducation, la culture, le sport et l'action socio-éducative ont été remis à neuf ou créés, l'environnement urbain a été repensé.
Mais cette intervention sur les infrastructures doit être confortée par une présence quotidienne des services publics de proximité qui doivent s'améliorer, pour la justice et le droit, pour l'accompagnement social, et, naturellement, pour la gestion du logement social, en matière d'offre accessible équitable, d'écoute des résidents, d'entretien et de salubrité.
Je salue en ce sens la dynamique des associations de locataires et la récente création du Comité d'intérêt local (CIL) de Berthe qui a toute sa place à prendre dans le collectif des CIL de La Seyne, interlocuteur privilégié de la puissance publique pour l'amélioration des conditions de vie.
CE N'EST PAS LE MOMENT DE LÂCHER LA BRIDE
Les efforts tous azimuts doivent être poursuivis. La très grande majorité des Seynois de nos quartiers fragilisés sont des citoyens responsables qui n'aspirent qu'à la dignité, à la tranquillité et au bien vivre ensemble. On doit parvenir à ce que la poignée de délinquants qui perturbent, voire terrorisent, cesse son activité malfaisante, et que d'autres, notamment chez les plus jeunes, n'empruntent pas le même chemin.
C'est à notre portée, pour peu que les volontés soient partagées et que les moyens d'agir soient à la hauteur des besoins.
Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement, a honoré La Seyne de sa présence ce vendredi, à l'occasion de l'inauguration du tout dernier équipement réalisé dans le cadre du Programme de rénovation urbaine 2006-2019, un « Espace sportif et d'accueil des jeunes » (ESAJ), en fonctionnement depuis quelques mois.
Dans le cadre de l'événement « Berthe en fête », avec des visites du restaurant d'insertion « Le Petit Prince », des espaces socio-éducatifs du collège Henri-Wallon, de la médiathèque Andrée-Chedid, un cheminement à pied dans le quartier pour découvrir les rénovations de l'habitat et des espaces publics, et des rencontres avec des habitants, des acteurs associatifs et publics, l'occasion a été donnée au représentant du Gouvernement de mesurer l'importance de ce programme qui s'achève après avoir duré treize ans.
Le ministre a aussi évalué avec une satisfaction non dissimulée la qualité du travail que les services publics et les associations mènent en matière d'éducation des jeunes, de 0 à 25 ans, soulignant que... « à La Seyne, [nous avons] une longueur d'avance sur bien d'autres territoires ».
Je livre ci-après mon propos inaugural de ce nouvel espace éducatif...
« C'est un vrai lieu de vie que nous inaugurons aujourd'hui. Un lieu de vie intense car il accueille des jeunes. Des jeunes Seynois, de tous horizons, qui se retrouvent ici. Une fabrique de futur. Une illustration du dynamisme et de la détermination des associations, dont les clubs sportifs, et de nos services municipaux. Je reviendrai sur cette dimension essentielle de ces deux jours de fête...
« Inaugurer une telle structure, après quelques temps d'activité et un vrai succès naissant, c'est mieux qu'inaugurer du béton vide.
« Et ce ne sont pas les architectes, n'est-ce pas, Jean-Louis Duchier, qui me démentiront, tant ce qui est recherché – et trouvé –, ici, c'est un espace ouvert et multifonctionnel, éclairé, répondant de belle façon aux normes de haute qualité environnementale, notamment par ses toits végétalisés, entre zones pavillonnaires et habitat collectif, entre école et équipement sportif, c'est un lieu intégré et d’intégration sociale et urbaine. Bravo et merci aux concepteurs, aux entreprises, aux services qui ont voulu et suivi la réalisation.
CE QUI COMPTE LE PLUS : LA COHÉSION HUMAINE, L'ÉLAN D'UN QUARTIER
« Je suis heureux, Monsieur le ministre, d’avoir pu cet après-midi profiter de votre présence pour montrer, pour valoriser publiquement ce qui compte le plus à mes yeux : la cohésion humaine. L'élan d'une ville, d'un quartier, contre les vents et les marées de l'adversité.
« J'aime ce quartier. J'y ai vécu dans mon mon enfance, j'y ai effectué toute ma carrière, j'y ai connu deux générations d'élèves devenus pour la plupart aujourd’hui des adultes accomplis, grâce à leur volonté bien sûr, mais aussi grâce à ce qui y a été mis en place : une "cité éducative" avant la lettre.
« J'aime ce quartier parce que je connais nombre de ceux qui y vivent et qui, eux aussi, y sont très attachés. Ils tiennent, M. le ministre, à la sécurité, à la paix, à plus de justice sociale, ils tiennent au cadre de vie chaleureux que ce quartier sait construire, pour peu qu'on lui en laisse la possibilité.
« Ce n'est pas une vie rêvée ou calculée par je ne sais quel technocrate, dont nous parlons ici et maintenant.
« Vous l'avez aperçue, cette vie communale et de quartier, en ayant parcouru, rapidement, – et je vous en remercie au nom de La Seyne, sincèrement – quelques structures qui sont autant de "fabriques de citoyens", ateliers vivants de culture, d'apprentissage de la vie en commun et de la construction de soi.
QUAND ÉTAT, RÉGION, MÉTROPOLE ET COMMUNE COOPÈRENT, ÇA AVANCE
« Cet Espace sportif et d'accueil des jeunes aura coûté pas moins de 4 millions et demi d'euros. Ça a été rendu possible par une aide importante de l'Etat, via l'ANRU, un effort conséquent de la Ville bien sûr, de la Région Provence, et de l’agglomération Toulon Provence Méditerranée, aujourd’hui Métropole, qui conduit, en lien étroit avec nous, la politique de la ville, notamment le tant espéré programme de renouvellement urbain de notre centre-ville...
« Cette allusion au centre-ville me permet de parler de "territoire à vivre et à partager", de parler de ville, de quartier désenclavé. "Berthe en fête", cette année, c'est l'aboutissement du PRU, commencé en 2006, qui s'achève par ce dernier grand équipement inauguré aujourd'hui, en 2019.
« Demain, Monsieur le ministre, nous célébrerons, profitant de ce week-end de fête, j'y reviendrai, les premiers mois d'activité d'un Centre culturel réhabilité.
« Et vous avez bien sûr pu apprécier la Médiathèque Andrée Chedid, ouverte en janvier 2013 et qui anime le quartier mais qui participe aussi à son attractivité, à son image et à son rayonnement, qui modifie de façon positive le regard que les non-résidents d'ici posent sur ce morceau de ville.
« Car le PRU a apporté aussi cela : on vient ici parce qu'on y a fait de la ville. Des logements construits, reconstruits, rénovés (860 constructions-démolitions et 2500 rénovations, des résidentialisations, des aménagements de parties communes, de la mixité sociale), mais pas seulement.
« Il faut le dire. 350 millions d'euros ont été intelligemment et efficacement investis ici, et les habitants du quartier comme l'ensemble des Seynois se rendent compte de ce que cela a apporté au développement de notre ville et à son image.
« J'ai évoqué l'habitat. Mais comment ne pas évoquer, même rapidement – trop rapidement, si l'on songe au travail des techniciens, des administratifs, la participation des habitants –, bref, une immense tâche collective, comment ne pas évoquer la création ou a rénovation de places, de voies publiques, d'écoles, d'une crèche, d'un centre social, d'un centre culturel, d'une médiathèque...
« Je le répète : c'est immense, ce que nous a apporté la « politique de ville », comme on dit. Le visage et la réalité de Berthe ont profondément changé, et les opérations ont modifié l'entrée de ville au nord, elles ont modifié l'image même de notre commune. Et ceux qui jouent, dangereusement, de la division sociale et urbaine entre quartiers, par une argumentation aux relents nauséeux de relégation, prétendant que "tout est fait ici et rien ailleurs", devraient réfléchir. Le PRU aura profité à toute la ville.
PAS D'AUTOSATISFACTION, IL Y A TANT ENCORE À FAIRE, POUR LE QUOTIDIEN
« Mais, attention, un bilan n'est pas un acte d'autosatisfaction. Cette évaluation, évoquée pour mesurer ce qui reste à faire, n'empêche pas nos populations de continuer à vivre dans des difficultés aussi immenses que l'est le bilan.
« Non, tout n'est pas parfait. Des gros efforts sont en cours, notamment de la part de notre office d'HLM, malgré les dures contraintes imposées au logement social par sa récente réforme, pour que la qualité de vie quotidienne s'améliore. Il est tellement dommage que le travail réalisé sur les infrastructures urbaines et d'habitat se dissolve dans des difficultés du quotidien, d'insalubrité de lieux communs, de dysfonctionnements et dégradations, de logements vacants.
« Et puis, vous savez, ce qui a justifié le report de l'inauguration de la rénovation du centre culturel Tisot, ces événements tragiques, insupportables, qui ont marqué le quartier ces derniers 18 mois par une vague de violence criminelle due au trafic de drogue, et semé l'angoisse et la terreur chez les braves gens, n’incite pas, loin de là, à la gloriole !
« Et c'est pourquoi je passe du temps, vous êtes bien placé pour le savoir, M. le ministre, – nous étions encore ensemble hier à Paris – à assumer la tâche prenante de président d’une association nationale des maires des communes abritant des quartiers populaires fragiles, parce que j'y vois mon devoir d'élu local de la République, devant porter les besoins de ses concitoyens.
« Cela est utile – je dirais même indispensable - aux habitants de toutes nos villes, et donc de notre ville. Tant reste à faire.
« En réalité, si cette mission de niveau national m'éloigne régulièrement de mes concitoyens et des acteurs de terrain, elle les rapproche de la réponse à leurs besoins.
« Et sachez, vous, les acteurs, publics ou associatifs, vous, les familles, vous, les jeunes, que, avec mes collègues maires, nous contribuons à faire connaître et apprécier vos actions, sur le terrain, vos succès comme vos difficultés. Nous savons qu'il faut faire savoir tout cela, et l'ajouter dans tous les dossiers de nos responsables nationaux, dont ceux de notre ministre de la Ville, qui est toujours à notre écoute.
« Alors, avons-nous des divergences, Monsieur le ministre ? Bien sûr ! Mais sur chaque dossier, nous travaillons. Vous et moi, nous tous ici, notre majorité municipale riche de sa diversité, celles de la métropole et des collectivités partenaires, quelles que soient nos options politiques respectives. Le meilleur moyen de rester soudés, c'est de se parler vrai.
UNE DÉLINQUANCE QUI ASSOMBRIT DES ANNÉES DE BEAUX EFFORTS
« Car, j'y reviens, les événements que ce quartier a connus, comme d'autres de la métropole, à Toulon et Hyères, assombrissent le bilan du PRU que j’évoquais dans un esprit positif, et supposent une solide unité.
« Alors, on se parle vrai. On n'inaugure pas les chrysanthèmes. On ne se congratule pas devant des citoyens que l'on laisserait livrés à eux-mêmes après un dévoilement de plaque et une visite officielle.
« Si aujourd’hui et demain cette fête a un sens, c'est bien celui de réaffirmer la vie, je l'ai dit, la volonté de tous de "faire République", de serrer les rangs pour aller encore mieux vers l'autre et ouvrir ce quartier, donner toutes leurs chances, notamment à nos jeunes.
« Et pour se dire les choses, permettez-moi revenir clairement sur les dramatiques événements qui nous ont conduit, fin 2018, à reporter l'inauguration officielle du Centre culturel Tisot, qui aura lieu demain soir.
« J'emprunte quelques mots écrits récemment par Gilles Triquet, le vice-président de notre office d’HLM, Terres du Sud Habitat, à propos de la situation que vivent nos concitoyens ici à Berthe :
« "Le problème est profond, rappelle-t-il, et ses racines ne datent pas d’hier. C’est l’affaire de notre société dans son ensemble : que faisons-nous pour empêcher certains pauvres d’avoir recours au trafic pour survivre ? Les sociologues analysent les cadres désormais perdus depuis des décennies d’une gestion collective bâtie sur un projet commun, les principaux ciments qui assuraient aux côtés des familles, de l’école, la cohésion de la société : l’instruction religieuse, le syndicalisme, les partis politiques, les cercles laïques, les sociétés diverses d’entraide, de jeux, de culture...". Fin de citation.
« Et j’ajoute à ce constat que, si ce quartier a droit aujourd'hui aux aides du dispositif de "reconquête républicaine", c'est un signe que la sécurité de nos concitoyens, la paix et la tranquillité publique, vont être mieux pris en compte.
« Votre collègue ministre de l'intérieur est venu ici nous le promettre. Tant mieux.
« Mais "reconquête" signifie hélas qu'il y a eu d'abord recul de la République. C'est à cela qu'il faut mettre fin. Et cela ne se fait pas par un claquement de doigts, et encore moins par les propos démagogiques et incendiaires de certains, ne faisant qu'ajouter à la tension.
OBJECTIVEMENT, L'ÉTAT PROGRESSE EN ÉCOUTE DES TERRITOIRES FRAGILES
« Et, devant vous, responsables associatifs en difficulté par la baisse de moyens, devant vous, acteurs de terrain contraints d'agir avec trois bouts de ficelle, je ne laisserai personne dire que les politiques d'austérité, systématiques, aveugles, injustes et inefficaces, qui ne datent pas de l'actuel Gouvernement, ne sont pas responsables, pour une grande part, des situations créées dans la société en général et dans nos quartiers en particulier.
« Monsieur le ministre, mesdames, messieurs, lors d'une visite de chantier ici même, fin 2017, je rappelais devant la presse qu'entre le décret réduisant les moyens du contrat de ville, et la non-reconduction de "contrats d’accompagnement dans l’emploi", c'était tout le tissu associatif animant ces quartiers rénovés qui était en danger. J'ajoutais que "de même, le centre ancien, désormais aussi quartier prioritaire, peinait à voir s'engager le NPNRU, dans l'attente de financements, décourageant les habitants investis dans les conseils citoyens".
« Or, nous le reconnaissons, mes collègues maires et moi, l'année 2018 aura marqué une évolution dans la façon dont l'Etat considère nos quartiers populaires. J'en suis heureux et, Monsieur le ministre, je vous suis personnellement reconnaissant de cela, je l'ai dit et écrit à maintes reprises.
« Bien sûr, l'action de tous, élus locaux, n'y est pas étrangère, tout comme la mobilisation des acteurs de terrain. Manifestement, l'Etat ignorait, quand il ne méprisait pas, les responsables publics, associatifs, économiques, élus locaux, qui travaillent quotidiennement à "faire société".
« Ce regard a évolué, et c'est une bonne chose. Je citerai notamment l'abondement enfin assuré des budgets de la rénovation urbaine dont, j'espère, nous allons bénéficier très vite pour notre centre-ville, et, entre autres, ce qui est illustré aujourd'hui, le projet de "cité éducative", qui résulte de l'une de propositions forgées sur les expériences de plusieurs villes, dont la nôtre, et auquel elle est bien sûr candidate. Ce dispositif renforce et rend complémentaires et cohérentes entre elles les missions d'éducation et de formation des jeunes de 0 à 25 ans et d'appui aux familles menées par l'ensemble des co-éducateurs.
L'OUVERTURE DE L'ÉCOLE EST DÉSORMAIS REDEVENUE PAROLE DE L'ÉTAT
« En la matière, ce quartier sait de quoi on parle. Il a jadis connu l'ouverture des établissements scolaires à leur environnement, la coopération, sur fond de connaissance et reconnaissance mutuelles des divers métiers et fonctions, entre tous les acteurs éducatifs, les passerelles construites entre les divers temps et lieux d'éducation scolaire, péri et extra-scolaire. Mais tout cela, initié lors la création de l'éducation prioritaire, s'est subitement refermé sans autre forme de procès évaluatif, il y a quelques années, au nom d'une prétendue nécessité de "sanctuarisation" de l'École.
« Alors, vous ne pouvez imaginer, Monsieur le ministre, l'espérance que suscite ici cette nouvelle démarche de partenariat et de réouverture, indispensable aux enfants, aux jeunes et aux familles, telle qu'elle a été exposée hier à Paris, tant par le coordonnateur national que par la vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée Nationale. C'est désormais parole de l'État. Nous allons pouvoir renouer avec l'Education globale.
« Et je reconnais aussi le bien-fondé des décisions de prolonger les contrats de ville, de réduire les effectifs des petites classes en école élémentaire, ou celle, que vous avez annoncée hier, de garantir enfin aux associations des financements pluriannuels.
« Je ne le dis pas parce que vous êtes physiquement présent, Monsieur le ministre : il était temps, grand temps, qu'une lueur d’espoir renaisse et nous remotive, même si tout n'est pas réglé, loin s'en faut, et, notamment, sur les enjeux majeurs de l'accès à l'emploi, qui est le prolongement naturel des efforts éducatifs.
« Nous déplorons ainsi le remplacement, par des "emplois francs" hélas inopérants et des conventions de "parcours emplois compétences", financièrement inaccessibles à beaucoup d'associations employeuses, des marchepieds vers l'insertion professionnelle que constituaient, parce que l'Etat les finançait alors très correctement, les "contrats d'accompagnement dans l'emploi", sans compter l'appui logistique qu'ils apportaient aux associations. Il faut corriger cela. Vous qui êtes à notre écoute, M. le ministre, vous pouvez peser sur le ministère du Travail et sur Bercy !
UN MONDE ASSOCIATIF IRREMPLAÇABLE
« Chers amis, revenons à nos deux jours de fête. Demain nous nous retrouverons à Tisot, ce nom tellement familier ici du centre culturel qui a réussi une belle première saison, attirant des publics de tous les quartiers comme d'autre communes, voire de plus loin, et accomplissant en même temps sa mission « sacrée » d'animation socio-culturelle qu'il nous faut encore conforter et améliorer.
« "Berthe en fête", ce sera aussi la plantation d'un arbre de la Paix, devant l'école Jean Zay, car c'est cela aussi.
« Et ce seront, pour la 17ème année, des animations sportives et culturelles, des expositions sur l’histoire et la vie du quartier.
« Bravo et merci aux services municipaux de s'être investis bien au-delà de toute routine ou mission "obligée", les directions, les équipes de la culture, du Centre Tisot, de la Médiathèque Chedid, des sports et de la jeunesse. Bien sûr, épaulés par d'autres services que je ne peux mentionner faute de temps et pour ne pas en oublier, mais qui se reconnaîtront...
« Et puis, coordonnées par le Centre Social et Culturel Nelson-Mandela, je veux citer les associations et tous les bénévoles : l'AMIQ, l'APEA, Femme dans la Cité, l'ASL, CATS, Cités des Talents, l’UFOLEP, le Conseil de Quartier Nord, Les Petits Débrouillards, la MAEFE, Nouvel Horizon, l'Olympique Lutte Seynois, Sud Fraternité, Univers-cité, et d'autres que j'oublie sûrement.
« Je vous félicite et vous remercie pour l’immense, le précieux travail dont vous nous enrichissez. »
APRÈS BERTHE, LE MINISTRE A ANNONCÉ – ENFIN ! – LES MOYENS POUR LE CENTRE-VILLE
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1500 quartiers prioritaires urbains fragilisés par les réalités sociales, urbaines, économiques et politiques, grands ensembles d'habitat social ou centres anciens dégradés, dans 900 communes, plus de 5 millions d'habitants, dans des petites villes ou de grandes métropoles, telle est une des réalités de la France. La Seyne est au nombre de ces territoires.
Depuis 40 années, l'État se penche, avec plus ou moins de bienveillance, sur ces « morceaux du pays ». Il faut toutefois sans cesse l'interpeller, attirer son attention, prendre son bâton de pèlerin pour lui formuler des propositions ou l'admonester lorsqu'il aggrave les inégalités par ses choix. Les « banlieues » se sentent parfois moins cajolées que la ruralité. Si c'est en partie vrai, serait-ce parce qu'on y compte moins d'électeurs ?...
Il faut que leurs maires, ensemble, solidairement, s'investissent pour que les habitants de ces quartiers ne soient plus des oubliés de la République. C'est à quoi, avec des dizaines de mes collègues, je m'emploie au sein d'une association d'élus spécialement dédiée à nos enjeux particuliers...
DES MAIRES SOLIDAIRES POUR PLAIDER LA CAUSE DE LEURS QUARTIERS
Chaque mois environ, les maires et/ou présidents d'intercommunalités de ces parts du territoire national où il faut se démener sans cesse pour que, par la rénovation urbaine et l'accompagnement social, soit freinée et recule la relégation vis-à-vis de la République, se retrouvent pour échanger, confronter leurs expériences, évoquer leurs difficultés et leurs causes, élaborer, porter et défendre des propositions auprès du Gouvernement et du Législateur, afin de promouvoir l'égalité et la solidarité que la Nation doit à chacun de ses enfants.
Créer les conditions de ces démarches actives est le rôle que s'est fixé il y a trois décennies l'Association des Maires Ville & Banlieue de France qui regroupe toutes les communes et établissements de coopération intercommunale connaissant ces réalités sociales et urbaines, quelles que soient les sensibilités politiques de leurs équipes exécutives.
DES RÉUSSITES DONT N'AURONT PAS À SE PLAINDRE LES HABITANTS DES QUARTIERS POPULAIRES DE CHEZ NOUS
Ça prend du temps et ça consomme de l'énergie, nous éloignant régulièrement quelques jours de nos communes et de nos concitoyens, mais, en retour, on parvient – pas toujours, hélas – à obtenir des réponses concrètes, des moyens, des améliorations. Ainsi, ces derniers mois, aurons-nous gagné la prolongation jusqu'en 2022 des « contrats de ville » qui devaient arriver à terme cette année, la création du dispositif des « cités éducatives », un soutien d'État de 15 millions d'euros aux associations actives sur nos quartiers, la prise en compte de « l'image des quartiers » dans les politiques de communication et d'information, ou encore l'avancée du concept de « police de sécurité du quotidien ».
De tous ces programmes, La Seyne et l'agglomération toulonnaise n'auront pas à se plaindre, même si c'est toujours très insuffisant, et si nous connaissons des échecs, par exemple avec le refus obstiné de l'État de revoir sa copie sur le démantèlement des « emplois aidés », faisant perdre à nos habitants un levier vers leur insertion professionnelle et à leurs associations un soutien majeur à leurs activités, dont nous commençons à mesurer les effets funestes pouvant gravement porter atteinte à nos équilibres sociaux.
UN DEVOIR DE RENDRE COMPTE À MES CONCITOYENS
Un temps fort annuel, sous forme de la réunion d'une Assemblée Générale des « maires de banlieue », s'est tenu ces derniers jours à Chenôve, dans la banlieue de Dijon, capitale de la Bourgogne.
Nous y avons renouvelé nos instances dirigeantes – accessoirement, mes collègues m'ont fait l'honneur de me reconduire dans mes fonctions de président de l'association – et, surtout, nous y avons fait le point des avancées, des échecs, et des enjeux sur lesquels nous devons poursuivre nos efforts de conviction.
Je dois à mes concitoyens, que je délaisse périodiquement pour la défense collective de nos territoires – mais, unis, nous sommes plus forts pour plaider nos causes ! –, de leur rendre un peu compte du bilan que nous avons dressé de notre implication coopérative au cours de l'année écoulée. Ça se fait en cliquant sur l'image ci-dessous...
CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR ACCÉDER AU RAPPORT D'ACTIVITÉ 2018
Attributions des logements sociaux, prévention et exécution des expulsions locatives, tranquillité et sécurité sur fond de délinquance et de criminalité récemment accrues, nécessité d'hygiène urbaine qui se dégrade, contraintes de saine gestion à maintenir après plus d'un quart de siècle d'efforts drastiques pour sauver notre organisme de logement social devenu métropolitain, ces sujets récurrents alimentent les conversations – trop souvent sur fond d'inexactitudes et d'arrière-pensées – entre des milliers de Seynois, locataires ou aspirant à la devenir.
Après avoir été collaborateur puis directeur intérimaire de mon cabinet, mon ami Gilles Triquet a accepté il y a quelques mois d'assurer bénévolement la vice-présidence déléguée de « Terres du Sud Habitat » (TSH), notre historique office d'HLM.
Quelques temps après sa prise de fonction, il a fait un point de la situation et tracé une feuille de route.
Fût-ce un peu long, je tiens à reproduire ci-après son propos qui balaye la plupart des enjeux qui se posent pour le droit au logement locatif social seynois. Et devrait couper le cou à beaucoup d'interprétations, inexactitudes et contre-vérités trop souvent insidieusement instillées...
INACCEPTABLE DE VIVRE DANS LA TERREUR
« Tout d’abord, et parce l’actualité est liée à un affrontement entre bandes rivales pour tenir le trafic de stupéfiants, je veux redire notre compassion pour certains des habitants des quartiers, notamment Berthe et La Présentation, qui vivent dans la gêne et la peur.
« En effet, au moins deux immeubles où ces délinquants sévissent ont fait l’objet de dégradations, les visiteurs sont fouillés, quelques-uns subissent des intimidations physiques, tous ont leur qualité de vie dégradée.
« C’est ce que nous ont dit, à plusieurs reprises, plusieurs groupes d’habitants, lorsqu’ils ont été reçus à plusieurs reprises dans les locaux de notre office d'HLM, anciennement communal et désormais métropolitain, Terres du Sud Habitat (TSH), à son siège, à ses locaux de Berthe, et à l’Hôtel de Ville. Une délégation représentant les habitants a répété en des termes sans équivoque leur mal-vivre le 3 mai dernier au ministre de l’Intérieur, en visite à La Seyne après dix-huit mois d'appels au secours du maire.
« Nous faisons à TSH ce qui relève de notre compétence pour atténuer la gêne : réparations multiples, propreté, évacuations de tout ce qui est entreposé pour ralentir l’intervention éventuelle de la police. La difficulté est qu’il faut recommencer chaque jour car, chaque jour, des barrières, des pneus, divers encombrants sont redéposés. La situation est telle que ce qui est fait sans cesse n’est pas reconnu.
« C’est à la fois beaucoup et peu au regard de l’ordinaire et des peurs. Toutes les autorités sont alertées.
« Bien sûr, je comprends que ceux qui subissent, à L'Abricotier, au Berthe C, exigent un déménagement immédiat.
« Pour chacun, si cela était réalisé, ce serait peut-être une solution, mais, pour le quartier, hélas, non ! Le problème resterait entier : immanquablement, une autre tour verrait la même situation se profiler. Pour autant, ceux qui en ont fait la demande la verront traitée selon les règles établies, je les détaillerai plus loin.
LE NARCOTRAFIC EST UNE PLAIE À REFERMER EN URGENCE
« Je n’ai pas de solution miracle, le problème est profond et ses racines ne datent pas d’hier. C’est l’affaire de notre société dans son ensemble : que faisons-nous pour empêcher les pauvres d’avoir recours au trafic pour survivre ?
« Les sociologues analysent les cadres désormais perdus depuis des décennies d’une gestion collective bâtie sur un projet commun, les principaux ciments qui assuraient aux côtés des familles, de l’école, la cohésion de la société : l’instruction religieuse, le syndicalisme, les partis politiques, les cercles laïques, les sociétés diverses d’entraide, de jeux, de culture ; ils enserraient l’individu mais lui fournissaient aussi des repères.
« Aujourd’hui, l’individu veut le pouvoir pour lui seul, l’écoute disparaît au profit du seul point de vue que chacun veut imposer à tous ; le paradoxe réside désormais dans la quête du bonheur privé et du malheur public.
« Que faisons-nous pour que les consommateurs ne trouvent pas dans la drogue le substitut à leur quête de bonheur ?
« La drogue est le premier "employeur" des jeunes des quartiers populaires : 230.000 "emplois", c’est plus que La Poste, plus que la SNCF, analyse le sociologue Jean Viard.
« Les familles sont en échec parce qu’elles vivent au jour le jour et parce que le miroir aux alouettes de l’argent gagné vite et sans effort est puissant.
DES MESURES ANNONCÉES PAR L'ÉTAT... À CONCRÉTISER
« Pour l’heure, ceux qui viennent acheter et ceux qui vendent devraient être empêchés. L’Etat se doit d’y mettre les moyens de façon urgente et efficace.
« Je rappelle les mots de Victor Hugo : "Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux !"
« A trop tarder, la situation deviendra irréversible, et les "yaka, fokon" s’en donneront à cœur joie, désignant des boucs émissaires et des coupables. Dont le bailleur, en première ligne.
« La bonne volonté et les promesses ne suffisent pas. Une chose est sûre : nos quartiers sont rendus à un point de bascule (c'est le ministre lui-même qui le dit), nous pouvons enrayer cette violence, il ne tient qu’à nous, élus, autorités, bailleurs, locataires, de ne pas abandonner les quartiers à l’irrémédiable. Je fais miennes les paroles du Président de la République tenues lors de sa conférence de presse : "L’ordre public doit revenir et avec lui la concorde". Je prends note également de la volonté affichée par le ministre de l’intérieur de revenir à l’ordre républicain.
LA VIOLENCE A MASQUÉ LES EFFORTS ACCOMPLIS DE RÉNOVATION URBAINE
« Cela dit, il ne faudrait pas que ces violences, malheureusement bien réelles, cachent l’embellissement du cadre général et réduisent à néant les efforts consentis.
« Les actions de réhabilitation ont transformé un ensemble de tours et de barres à l’urbanité défaillante en un quartier résidentialisé, fait de rues et de croisements repérés par des noms et des adresses, pour la plus grande satisfaction de ses résidents qui, dans leurs curriculum vitæ, leurs tâches administratives, ne se singularisent plus.
« De même, n’oublions pas, avant de pointer les manquements de TSH, que la propreté, l’hygiène et la tranquillité dépendent aussi des locataires et de leur sens civique, que les dégradations, nombreuses, répétées, sont le fait d’habitants certes peu nombreux, mais en déficit d'éducation civique, ou malveillants, en tous cas peu soucieux des autres, mais qui agissent sous le regard passif de la majorité de tous ceux qui subissent.
« Notre mission est d’abord de construire et d’entretenir, elle ne devrait pas être de réparer, réparer et réparer encore. Même si cela est nécessaire, et que, dans l’ensemble, nous nous y employons.
« Certes, nous sommes perfectibles. Certes, il y a des exemples à charge, mais on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure ! Sur un parc de 5.000 foyers, les manquements, inadmissibles pour ceux qui les subissent, représentent moins d’une centaine de situations.
« Enfin, je veux rappeler que nous n’avons pas de pouvoir de police, et que certains locataires refusent obstinément tout traitement sanitaire, rendant inopérants ceux que l'on réalise.
IMPOSSIBLE DE RÉPARER SANS CESSE SANS FRAGILISER LES FINANCES
« Réparer coûte très cher, pour ne rien apporter de plus !
« Pourtant, aujourd’hui, les finances sont équilibrées. Elles ne pourront le rester que si tous les habitants comprennent que la ligne des dépenses est limitée. Et nos tutelles doivent admettre que la situation est "extra...ordinaire" et qu’il faut en sortir, que le calme doit revenir, que la tranquillité se réinstaller, et que cette issue a un coût.
« Je me tourne vers les autorités, elles ont reconnu ce quartier comme QRR, quartier de reconquête républicaine, elles ont annoncé une présence accrue des forces de police, une doctrine d’actions concertées, des moyens d’agir. Gageons que nos actions convergentes permettent de faire dans ces quartiers populaires des lieux de droit républicain.
« Donc, lors de la dernière réunion de notre conseil d'administration, le budget 2019 a été approuvé à la quasi unanimité.
« Le travail conduit depuis 2014 a porté ses fruits. Sans garantie, toutefois, que l’arbre renouvelle sa floraison en 2020 du fait des intentions gouvernementales qui risquent de peser lourd dans le budget de tous les bailleurs sociaux...
DES CONTRAINTES DE GESTION IMPOSÉES FACE AU BESOIN DE PROXIMITÉ
« Cependant, au niveau national, les discussions sur les contraintes imposées au logement social ont abouti. Elles portent sur la clause de revoyure qui permet une adaptation à la baisse de 5 euros des Aides Personnalisées au Logement (APL), qui limite le niveau de la Réduction du Loyer de Solidarité (RLS), qui rétablit le taux de TVA à 5.5% pour les Prêts Locatifs Aidés d’Insertion (PLAI), les autres Prêts Locatifs à Usage Social (PLUS) et Prêts Locatifs Sociaux (PLS) restent à 10%.
« Mais l’exonération de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties est levée, ce n’est pas une bonne nouvelle. Pour notre organisme les incidences négatives pourraient être d’un montant de 1,5 million d’euros. La vigilance est donc toujours de mise.
« Pour autant, dès cette année, nous nous sommes dotés d’un budget augmenté concernant la proximité (1 million supplémentaire d’euros) pour rendre un meilleur service aux locataires.
« Je remercie l’ensemble de nos personnels, et leur direction : après le travail accompli pour le rétablissement des finances, ils s’engagent résolument pour la réalisation de ces objectifs.
« C’est, avec la rigueur budgétaire, notre priorité pour cette année : améliorer le service de proximité, faire en sorte que les aléas de la vie du locataire trouvent des traitements efficients dans des délais raisonnables.
« FAIRE SOCIÉTÉ », LA VOCATION D'UN ORGANISME D'HLM
« En premier lieu, un postulat : lorsque le dialogue fonctionne, lorsque les faits sont éclairés, lorsque nous travaillons ensemble pour l’intérêt général, les difficultés sont, souvent, comprises et surmontées. Désormais nous avons des relations suivies avec les trois associations élues représentant les locataires.
« Notre volonté d'organisme HLM est de "faire société". C’est à dire interagir entre individus en se référant à des règles et des valeurs communes de manière à ce que le cadre de vie partagé soit entretenu et respecté par les uns et les autres.
« J’ai parlé de valeurs, je retiendrai : Intégrité, Rigueur, Vérité, Inventivité (autant que possible), Générosité (contrairement à se qui est propagé, nos loyers sont parmi les plus bas de France).
« Pour les règles : Partir du réel, Négocier, Parler vrai, Agir juste.
« Aussi, nous avons préparé un livret du locataire qui permettra à ce dernier, pas à pas, sur sa tablette ou son ordinateur, de créer et de suivre son propre dossier, ses demandes et le suivi de celles-ci, depuis chez lui. Evidemment, ce même livret nous conduit à une obligation de moyens et, si possible, le plus souvent, de résultats.
« Je pourrais, en miroir, aborder la question d’un point de vue négatif. Il s’agirait alors de combattre les désirs d’insatisfaction… vous savez, ceux qui ne trouvent grâce à rien. Pas même au fait que nous avons installé un standard performant, le mois dernier, qui permet l’enregistrement et le suivi de la quasi totalité des demandes.
UNE ABSOLUE NÉCESSITÉ D'OBJECTIVITÉ
« Il n’échappera pas aux observateurs que ce refus de voir les progrès effectifs est très utile aux contempteurs invétérés pour alimenter leurs dénonciations diverses. On a beau savoir deux ou trois choses de l’être humain, on reste stupéfait par les affabulations, les mensonges produits pour nuire ou pour obtenir un bénéfice ! La calomnie est une manière redoutablement efficace d’attiser la haine des ignorants.
« Pour en revenir au positif, le respect et la politesse conditionnent la vie civile. D’ailleurs, le mot "civilités" est utilisé pour décrire des rapports harmonieux entre les gens. Tentons d’y souscrire en toutes circonstances.
« Je suis persuadé que l’adhésion doit l’emporter sur la contrainte… que je ne rejette pas (c’est bien pourquoi je défends les règles). Mais ma conviction est que l’avenir se bâtit sur la cohésion, la co-construction, le partage.
« Les contraintes s’imposent au cadre de notre action – malheureusement lorsqu’elles sont un frein, et heureusement lorsqu’elles sont un aiguillon – : d’un côté la Caisse des Dépôtset la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social, en gardiens de la rigueur, exigent des économies ; de l’autre, les locataires exigent des moyens supplémentaires au nom de leur droit au bien-être.
« Nous, nous devons ne pas dévier des buts de notre action et concilier les deux.
LA VERTU EST DANS LE JUSTE MILIEU DES CHOSES
« La mission d’un organisme de gestion d’un parc de logements sociaux est de proposer aux familles à revenus modestes ou les plus exclues d’accéder à un logement de qualité.
« Il lui incombe de les construire, de les gérer, de les entretenir. Si les organismes publics venaient à disparaître, ce serait une tragédie pour les populations (l’exemple des Anglais est édifiant, eux qui sont réduits par l’urgence à se voir proposer des maisons de bois préfabriquées). De même, laisser le parc se dégrader, la vie des locataires se liquéfier, serait un crime.
« Certes nous ne pouvons pas nous affranchir du monde réel, des incivilités, des coûts que représentent celles-ci, des retards, de la malveillance, mais cela n’empêche pas de s’attacher à travailler avec intelligence sur le monde des possibles.
« Car, en effet, je ne conçois cette mission de conciliation, entre logiques opposées, que sous le rapport de l’intelligence, c’est-à-dire un état objectif des situations, une formulation claire des difficultés, la reconnaissance des contraintes à partager, la recherche conjointe des mesures concrètes en l’état des situations.
« Il vaut mieux, selon moi, viser juste plutôt que parler fort. Les moralisateurs, comme les malveillants, apportent un surcroît de maux plus grandement néfastes. Il me paraît donc utile de parler et d’agir avec discernement, retenue et compréhension.
« Je me vois plus "tisserand" que "pasteur" : je veux croiser les fils d’une saine gestion avec la trame de la proximité efficiente, plutôt qu’enfiler le costume d'un guide : "In medio stat virtus" (la vertu est dans le juste milieu)...
« Je terminerai en avançant quelques idées plus concrètes sur quatre sujets majeurs : l'attribution des logements, les expulsions locatives, la sécurité et la lutte contre la délinquance, et l'hygiène.
EN FINIR AVEC LES AFFABULATIONS SUR LES ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS
« L’attribution des logements est une tâche complexe car elle crée, de facto, des mécontentements.
« Trop de demandes pour trop peu de disponibilités, et, par définition, une seule demande satisfaite à la fois. Les listes d’attente sont longues, en nombre et en durée. Les refus, pour dossiers mal remplis, incomplets ou par inadéquation entre la typologie demandée et la composition familiale, sont nombreux. Cette réalité entraîne des frustrations, des incompréhensions.
« A cette situation s’ajoutent les logements réservataires de la préfecture, des collectivités, d'entreprises et d’autres encore, qui nourrissent le sentiment que certains bénéficient d’un "coupe-file". Cela se complique avec les incohérences des dossiers présentés au nom de la "loi Droit Au Logement Opposable (DALO)" qui assure à chacun un logement : l'État ne tient aucun compte du lieu géographique de vie dans la présentation des candidats ! Résultat : beaucoup d’attributaires, des familles sans toit de l'est de Toulon par exemple, refusent le logement. Non seulement l’appartement reste vacant, mais son attribution "saute un tour", aggravant la vacance, l'incompréhension et les insatisfactions sur l'air de "tel appartement est vide depuis trois mois : pourquoi ne me l'attribue-t-on pas ?" ! Pourquoi la préfecture ne propose-t-elle pas des logements "DALO" à des sans-logis de proximité ?
« Par ailleurs, j’ai souhaité que soit établi très vite – et cela a été fait dès la première réunion du conseil d'administration suivant mon élection à la vice-présidence – une double grille de cotation, l’une pour hiérarchiser la demande, l’autre pour décider de l’attribution, instaurant mécaniquement une équité de traitement et une transparence, puisque la grille et les critères sont publics.
« De plus, la Commission d'Attribution des Logements (CAL) est désormais présidée par le représentant de la Caisse d'Allocation Familiales, ce qui est un gage de respect des règles.
« Et nous avons repris le rythme d’une commission mensuelle.
« Il est à souligner que la loi logement de 2018 (loi ELAN) conditionne, encore plus strictement que par le passé, l’attribution d’un type de logement à la composition familiale correspondante. Elle prévoit, en outre, une mise à jour triennale sur l’ensemble du parc.
EN FINIR AVEC LES TRÈS RARES EXPULSIONS... ET LEURS EXPLOITATIONS
« Quoique rarissimes, de l'ordre d'une dizaine par an pour plusieurs centaines de foyers légalement "expulsables", les évictions auxquelles un bailleur social est contraint sont bien souvent un constat d'échec, une source d'incompréhensions, d'interprétations, et d'enjeux qui sont bien éloignés des intérêts des familles.
« De même qu’il ne faut pas se dérober aux responsabilités qui sont les nôtres pour ne pas donner de mauvais signaux aux rares "locataires de mauvaise foi", il sera utile, pour tous, à la fois pour l’organisme qui, après avoir éliminé toutes les voies de recours, se tourne vers le préfet qui autorise l’expulsion, et pour les représentants des associations qui défendent le droit à être sous un toit, de ne pas laisser grandir la démesure, "l’hubris", cette volonté d’aller dans l’excès, au-delà des possibles.
« Dénonçons les responsabilités là où elles sont réellement, et ne demandez pas à l’Office les réparations de la vie qui incombent à d’autres. Comme le colibri, nous faisons notre part… et, certes, elle n’est pas suffisante.
« Là aussi, nous devons conjuguer, discerner, ce qui relève de la compréhension et ce qui serait une complaisance malvenue, discriminer solvabilité et abus, enfin ne pas désespérer tous ceux – l’immense majorité – qui acquittent leur loyer, nonobstant les difficultés qu’ils rencontrent aussi.
« C’est pourquoi, selon le vœu de la municipalité, nous participerons, en plus des procédures déjà en place – activation des services sociaux jusqu’à examen en Commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX) que préside le préfet et le président du Département – à la création d’une Commission d’Ultime Recours (CUR) qui, in fine, décidera de la bonne ou de la mauvaise foi des personnes endettées. C'est là une constance depuis que Marc Vuillemot est maire.
« Vous me permettrez de paraphraser le philosophe Baruch Spinoza, dans L’Ethique : "Porter secours à ceux qui ont besoin dépasse largement les forces et les moyens [de TSH], cela s’impose donc à la société toute entière et concerne l’intérêt commun". Et j’ajoute : "et donc l’Etat, en l’état !".
EN FINIR AVEC LES MANQUEMENTS GRAVES À LA TRANQUILLITÉ ET LA SÉCURITÉ
« Dois-je rappeler que la sécurité publique, la lutte contre la délinquance et la criminalité, relèvent de la responsabilité de l’Etat ?
« Il revient à un organisme d'HLM et à une mairie d’assurer une mission de "tranquillité". Entendez bien, il s’agit de gardiennage au sens civique du terme : propreté, respect des voisins, etc. Nous avons fort à faire, et, je le concède, nous sommes largement perfectibles. C’est bien pourquoi nous nous employons à corriger les manquements.
« Nous remobilisons les gestionnaires d’immeubles, nous serons vigilants sur les attendus. Bien sûr, cela ne peut se faire d’un claquement de doigts, il y faudra du temps, mais la volonté est là. Le service de proximité est en pleine réorganisation de manière à corriger ce qui n’allait pas.
« Par ailleurs, et devant l’ampleur du désarroi des habitants, soumis aux agressions verbales et physiques de quelques-uns, nous avons missionné une entreprise spécialisée qui, sur le terrain, montrera, je l’espère, les bonnes directions à prendre…
« Voici, entre autres, ce que les responsables de cette société nous ont dit après leur évaluation initiale de la situation : "Finalement, peu de troubles à la tranquillité dits 'classiques', mais deux vrais problèmes persistent : la présence de narcotrafiquants et les perturbations qu’ils entraînent, et la présence des rats risquant d’entraîner un sérieux souci sanitaire."
« Je connais les contraintes de la puissance publique d'État, sa volonté de faire cesser les trafics, ses réussites réelles, encore récemment. Mais, pour nos populations, c’est un fait, elle est perçue comme cette horloge qui indique l’heure et en sonne une autre... Les arrestations n’arrivent pas à cacher l’impuissance constatée à stopper définitivement le narcotrafic, l’occupation des appartements par des dealers, les tirs à l’arme de guerre. Je forme le vœu que l’Etat saura dans les semaines qui viennent donner au citoyen l’assurance qu’il peut entrer et sortir de chez lui en toute sécurité, même à une heure avancée de la nuit.
« Et, là aussi, j’aimerais une juste mobilisation de tous plutôt que la dénonciation d’un fautif utile, une instrumentalisation grossière des frustrations, agitée à des fins très éloignées du bien vivre des gens.
« Ce ne sera qu’avec la mobilisation et l’action de tous les acteurs que ces dérèglements, ces intimidations, ces violences, seront bannies. Ou du moins réduites.
EN FINIR AVEC LA SALETÉ, LES RATS ET LES CAFARDS, PAR UN EFFORT PARTAGÉ DE TOUS
« L’hygiène, enfin, est devenue depuis quelques années un souci majeur. Les rats prolifèrent, les cafards aussi. Cela découle, affirment les spécialistes, des négligences de trop de résidents. On ne cesse de le répéter : il faut ne rien jeter par terre et surtout pas de la nourriture !
« Les cafards, c’est vraiment une affaire qui relève du comportement de chacun. D’abord, en période de crise de prolifération, il est impératif d'autoriser l’intervention des techniciens : un seul appartement non traité dans un immeuble suffit à anéantir les efforts de tous. Ensuite, au quotidien, c’est l’affaire de tous : nettoyer régulièrement, ne pas laisser traîner de nourriture, de miettes… ainsi les cafards ne proliféreront pas ! Comme l'a écrit il y a longtemps le savant maghrébin Ibn-Khaldûn (1332-1406), "[comme il n’y a rien à manger], il n’y a pas d’insectes dans les maisons des pauvres".
« Les rats, c’est plus délicat. Cependant les mêmes règles sont valables : ne pas laisser de nourriture, jeter ses ordures dans des sacs fermés mis dans les containers à poubelle. Çà, c'est de la responsabilité individuelle. Mais il faut qu’ils existent, suffisamment nombreux et en logettes. Et ça, c’est une responsabilité qui incombe à TSH et à la Ville devant signaler les défaillances à la Métropole.
« Le rat est un animal intelligent. Il faut réduire son territoire pour que lui-même régule sa population. On a indiqué que la prolifération de ces bêtes s'arrêterait à la fin des chantiers de rénovation urbaine. On y est depuis des mois, et les rats demeurent. En réalité, je soupçonne que les conduites du réseau de chaleur installé il y a quelques années sont une autoroute pour les muridés ! Si c’est le cas, agressés d’un côté, ils se transportent de l’autre… et ressortent en un autre lieu. Les empêcher d'y pénétrer réduirait le périmètre et rendrait plus efficaces les traitements. Il semble que les techniciens en charge du réseau de chaleur refusent pour l'instant la fermeture des accès. Il n'est pas imaginable que la situation ne soit pas prise à bras-le-corps.
« C’est donc une responsabilité autant collégiale qu'individuelle. Agissez et faites agir… il n’y a pas de fatalité, l’hygiène dépend de tous et de chacun. »
Il y a presque deux mois que j'ai publié sur ce blog un article dont la mention « 1/2 » dans le titre laissait présager qu'il serait suivi d'un autre portant la mention « 2/2 ». Il a tardé à venir.
J'attendais en vérité avec impatience de connaître une décision gouvernementale : les quartiers populaires fragiles de La Seyne allaient-ils pouvoir bénéficier d'un nouveau dispositif que, avec d'autres maires, nous avons proposé à l'État de mettre en place, la « cité éducative » ?...
C'est chose faite depuis ce jeudi. La Seyne figure bien au nombre des 80 sites présélectionnés parmi les 130 communes françaises qui se sont portées volontaires. Et c'est une réelle satisfaction.
Convaincus par l'expérience qu'une insertion sociale et professionnelle réussie est le meilleur rempart contre la délinquance, et que l'accès à un métier et à un statut de citoyen passe par des efforts conjugués de l'ensemble des « co-éducateurs » que sont les enseignants, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les chefs d'entreprises accueillant des jeunes, les éducateurs, les animateurs périscolaires, socio-éducatifs, sportifs et culturels, qu'ils soient publics ou associatifs, ainsi que la famille, plusieurs de mes collègues maires et moi-même avons consacré de longs mois à élaborer des propositions pour parfaire, développer et rendre cohérentes et complémentaires entres elles toutes les actions menées sur un territoire en direction des enfants et des jeunes.
UNE PROPOSITION DE MAIRES PRISE EN COMPTE PAR L'ÉTAT
À partir des expériences de communes comme Grigny ou Chanteloup-les-Vignes (Île-de-France), Vaulx-en-Velin (Métropole de Lyon), Allonnes (Pays de la Loire) ou chez nous à La Seyne, nous avons travaillé des semaines durant pour déboucher en mai dernier sur ce qui constituait un volet du fameux « Rapport Borloo », et un autre des « Cahiers de la co-construction » (voir ICI, page 66), proposant au Président de la République de « mettre le paquet » en matière de logistique pour une démarche éducative globale dans les territoires qui sont à la fois les plus en difficulté mais où l'effort éducatif est constant, souvent depuis des années. Si M. Macron a mis en bloc au panier nos suggestions et demandes il y a un an, nous avons persévéré dans notre effort de conviction et son ministre de la Ville et du Logement, M. Denormandie (ci-contre), a fouillé dans la corbeille pour en ressortir quelques pistes utiles.
Parmi elles, l'État a retenu notre proposition, optant pour engager environ 100 millions d'euros en trois ans pour soutenir les actions conduites, et, reprenant même le titre du label « cité éducative » que nous avons suggéré, a lancé un appel à projets auquel, évidemment, La Seyne a répondu.
LES EFFORTS DE LA SEYNE RÉCOMPENSÉS
Le dossier de déclaration d'intention seynois a été retenu. Les 3 à 25 ans de La Seyne en profiteront donc. Nous devons créer toutes les conditions pour que nul ne reste sur le bord du quai au moment où le train de la redynamisation économique de notre territoire est en phase d'accélération. Être en perspective de devenir un adulte disposant d'une qualification et d'un emploi, un parent digne et respecté, un citoyen actif, est vital pour se prémunir des tentations, hélas de plus en plus nombreuses, de sombrer dans les déviances de la délinquance, voire de la criminalité.
Grand merci à tous ceux, élus, acteurs de l'École, des services communaux, du monde associatif, qui, déjà bellement investis dans la conduite de notre projet éducatif de territoire, ont mis les bouches doubles pour construire le projet. Et tous mes encouragements pour sa finalisation puis sa mise en œuvre à la prochaine rentrée.
ÉDUCATION ET SÉCURITÉ PUBLIQUE : DEUX VOLETS COMPLÉMENTAIRES
Après l'obtention d'une Brigade spécialisée de terrain (BST), du classement de nos sites populaires vulnérables en Réseau d'éducation prioritaire (REP), en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) et en Quartier de reconquête républicaine (QRR), et tout récemment du titre de « Ville amie des enfants », reconnaissons que nos efforts ne sont pas vains, que les fonctionnaires conduisent un travail indispensable et qu'il est profondément injuste de les dénigrer, et que, pour un maire, le temps passé en déplacements, souvent consommateurs de temps et d'énergie, auprès des plus hauts niveaux de l'État pour interpeller, sensibiliser et convaincre, n'est pas du temps perdu.
Dotée de meilleurs outils d'éducation, de formation et de prévention, en amont des moyens de la surveillance, de la protection, de l'investigation et de la répression, la trousse à outils seynoise pour l'égalité, la solidarité et une vie paisible et digne devient plus performante.
Il ne reste qu'à espérer que les annonces ne seront pas que des « labels », mais que les moyens matériels, financiers et logistiques suivront comme il en est fait la promesse. Mais je me garde bien, comme toujours, de tout procès d'intention.
Les mandats des quatre maires qui m'ont précédé se sont déroulés sans que nul ne trouve à redire à la décision d'ouverture à l'urbanisation du terrain du quartier Costechaude proposée au conseil municipal en 1991 par le maire de droite Charles Scaglia. Et c'est mon prédécesseur Arthur Paecht, lui aussi de droite, qui, en 2006, a enclenché les procédures pour entamer cette urbanisation.
Il est tout de même étrange que le sujet revienne sur le tapis 28 ans après la décision originelle, sous une forme d'une rare violence, activée par des élus d'une même sensibilité que ceux qui furent à la genèse de l'histoire, laissant entendre que, me levant un bon matin, j'aurais décidé, sans en référer à quiconque, de supprimer un espace naturel et de faire tourner les bétonnières.
La question s'est invitée à la réunion du conseil municipal de ce lundi. Ça m'a donné l'occasion de rétablir des vérités en faisant un petit rappel historique commenté...
Après débat sur l'opportunité d'acheter le terrain où se trouve aujourd'hui la caserne des pompiers de Mauvèou et sa partie haute, au nord, jouxtant le chemin de Costechaude, Charles Scaglia (UDF) a opté en 1991 pour une ouverture totale à l'urbanisation de ce périmètre. Ni François Hérisson (UMP) ni Maurice Paul (PCF), ses successeurs, n'ont modifié le Plan d'occupation des sols (POS) de l'époque. Le suivant, Arthur Paecht (UMP), a confirmé ce choix, par un maintien en zonage "à urbaniser" (AU) dans le Plan local d'urbanisme (PLU) voté en 2004 que, moi, alors élu minoritaire... je n'ai pas voté.
C'est encore mon prédécesseur qui, en 2007, a fait lancer les acquisitions des parcelles par l'Etablissement public foncier régional (EPF), dans le cadre d'une convention signée par l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), considérant qu'il s'agissait d'un « site à enjeu stratégique d'habitat».
AUCUNE OPPOSITION EXPRIMÉE EN PRÈS DE 30 ANS
Nul opposant au projet, personne physique du voisinage ou d'ailleurs, ni comité d'intérêt local des environs ou d'ailleurs, ni association de défense de l'environnement, qu'elle soit de quartier, communale, nationale ou de l'univers cosmique, n'a alors fait connaître quelque opposition au projet. Seuls ou en groupes structurés, les gens avaient conscience des besoins de réponses à la crise de l'habitat, même les voisins des alentours immédiats qui auraient bien sûr préféré conserver cet ancien espace agricole qui s'est peu à peu arboré. Et même moi, malgré ma nostalgie des années 70 où mes amis et moi y venions à mobylette des quartiers Nord pour flirter avec nos copines du Sud. Autres temps d'harmonie entre quartiers...
De 2007 à 2015, l'EPF a poursuivi les acquisitions des parcelles, investissant 2 millions d'euros. Ça s'est fait d'autant plus publiquement que, dans cette période, s'est déroulée la révision du PLU qui a confirmé la vocation résidentielle modérée de ces terrains. D'innombrables réunions publiques, au-delà de celles imposées par la loi pour la révision d'un PLU, se sont tenues : aucune réserve n'a été enregistrée sur ce dossier. Et le PLU révisé a été voté à l'unanimité (gauche et droite) par le Conseil municipal en 2010.
En 2013, le comité d'intérêt local (CIL) du quartier, représentant des habitants, a validé l'idée en réunion ouverte, tout en demandant à être tenu au courant « pour ne pas laisser courir la rumeur publique (...) qui dit tout et n'importe quoi ». En 2015, un projet résidentiel a donc été soumis aux divers CIL. Une réunion publique sur les enjeux pavillonnaires du PLU s'est tenue le 30 juin de cette année-là, au cours de laquelle un projet de 150 logements à Costechaude a été présenté. En octobre 2016, dans une salle pleine, s'est tenue une autre réunion publique, où les avis exprimés ont été en substance : « Ce n'est pas mal, on s'attendait à pire ».
UN PROJET DANS LA CONTINUITÉ DE CELUI DE MES PRÉDÉCESSEURS
Vu les avis favorables recueillis, j'ai donc demandé à l'EPF la poursuite du travail sur le programme. Il a lancé un appel à projets auquel les élus communaux n'ont pas pris part. Le projet qui a été retenu par l'établissement foncier comprend finalement 145 logements, dont 61 logements libres, 35 logements intermédiaires, dont 20 à 30 % sous les prix du marché, et 49 logements sociaux ; pour ces derniers, il demeure un point à trancher, la Ville souhaitant les voir gérer par UNICIL, filiale du groupe Action Logement spécialisée dans le logement des salariés des entreprises locales, tandis que TPM, compétente en matière d'habitat, opterait plutôt pour le futur office métropolitain d'HLM résultant fin 2020 de la fusion de Terres du Sud Habitat et de Toulon Habitat Méditerranée.
Dans le même temps, j'ai demandé à la métropole de prévoir la requalification des voiries adjacentes à la propriété remembrée.
Je me suis ainsi inscrit dans la continuité républicaine des choix de mes prédécesseurs de toutes tendances politiques, desquels j'aurais d'ailleurs eu du mal à me dégager car, entre temps, les obligations de productions de logements se sont imposées aux maires par la Loi et par sa traduction en objectifs annuels concrets et chiffrés, commune par commune, et quartier par quartier, qu'est le Programme local de l'habitat (PLH) de TPM.
L'objectif légal est de produire 10.989 logements dans la métropole TPM, initialement entre 2010 et 2016, terme prolongé depuis lors, dont 4.313 logements sociaux (39%). Pour La Seyne, l'objectif légal contraint est de 1.458 logements, parmi lesquels 450 logements sociaux (31%). Et pour nos quartiers Sud et Est seynois, le PLH impose la construction de 965 logements, dont 300 logements sociaux (31%).
LA LOI ET LES OBLIGATIONS DE GESTION S'IMPOSENT À TOUS
Ce sujet de Costechaude me donne l'occasion de rappeler...
- que le PLH résulte de la loi nº 2006-872 du 13 juillet 2006 votée par la majorité de droite du Parlement ;
- que le PLH est élaboré avec des consultations publiques, et qu'il fait l'objet de bilans d'étape votés chaque année à l'unanimité des élus de droite et de gauche de TPM et publiés ;
- que les élus de gauche seynois de TPM ont été les seuls à ne pas voter le PLH de l'agglomération en 2009-2010, estimant que l'effort devait être mieux réparti sur les douze communes ;
- que, à mon initiative, la révision du PLU de 2010 a permis de réduire de moitié la surface des zones de plus haute densité de construction et, au sein de chaque parcelle, de réduire de moitié la constructibilité, et de protéger de nouveaux espaces naturels ou agricoles ;
- que, sauf à disposer des moyens financiers d'acquérir au prix pharamineux du terrain constructible et d'y réaliser un équipement d'utilité publique, la Loi interdit – heureusement pour les particuliers ! – à une collectivité de déclasser une parcelle constructible ; or chacun connait la situation financière seynoise que, avec les efforts que je déploie depuis onze ans, j'ai d'ores et déjà améliorée (dette réduite de près de 30 millions d'euros, renégociation de 27 millions d'euros d'emprunts toxiques, durée de désendettement ramenée de 99 ans à 12 ans, budget de fonctionnement des services ramené au niveau de 2004, etc.), mais qui, demeurant fragile et à conforter, m'interdit tout nouvel investissement public autre que ceux engagés, obligatoires ou imposés par la sécurité ; et, quand bien même, quel équipement public pourrait trouver sa place en pareil site ?...
- que, à La Seyne comme dans tout le Var, 7 foyers sur 10 sont éligibles au logement social, que la Loi impose à chaque commune 25% de logements sociaux, que La Seyne est hors-la-loi avec moins de 19%, que la Loi interdit de construire de nouveaux logements sociaux à Berthe et au centre ancien, qu'il est infligé depuis 2018 à la commune une "amende" sous forme de réfaction de plus de 320.000 euros sur les versements des impôts locaux, et que, la Ville ne rattrapant pas assez vite son retard, la réfaction pour 2019 pourrait atteindre 600.000 euros.
SOLIDARITÉ ENTRE TERRITOIRES, HARMONIE ENTRE CITOYENS
Oui, c'est une réalité : à La Seyne comme ailleurs, nous sommes très loin d'avoir atteint les objectifs légaux de création de logements, tandis que l’offre diminue, la population augmente du fait de notre attractivité, le logement secondaire chez nous commence à être prisé, les propriétaires de logements privilégient les locations meublées de vacances, les familles monoparentales se multiplient et accentuent les besoins.
Pour beaucoup, se loger est hors de prix, à moins de s’exiler de plus en plus loin hors la ville. On compte en permanence 12.000 familles en attente d'un logement social dans la métropole, dont 3000 à La Seyne.
Malgré ce, la loi de solidarité urbaine est combattue, les prés carrés résistent.
Pour une juste répartition qui ne dénature ni les paysages ni les sociologies, nous devons être des maires bâtisseurs qui régulent les excès, organisent les espaces, équilibrent la ville, exercent la solidarité intercommunale. Or certains, ultimes réfractaires, choisissent encore de payer des "amendes" toujours plus élevées, surcoût du privilège préservé.
Alors, oui, au cas par cas, comme au sujet de Costechaude, je comprends que ça regimbe ! Faut-il s’en étonner ? Pour certains politiciens patentés, exacerbés qu’ils sont par de prochaines échéances électorales, c’est déjà une outrance d'espérer les voir raison garder, rappeler les faits historiques avec objectivité, ne pas faire flèche de tout bois pour attiser de légitimes soucis. Cette situation n'aurait d'autre effet que muer la démocratie participative en camp retranché électoral, interdisant l'échange libre et serein, seul à même de faire entendre des questions et suggestions que les riverains peuvent par ailleurs, légitimement, exprimer encore sur le projet et sa mise en œuvre.
Ceux – heureusement rares à La Seyne – qui souhaitent rester dans leur quant-à-soi, à la fois vendent des terrains à bâtir et déplorent que leurs enfants, devenus adultes, n’arrivent pas à se loger.
Leur logique indique « parquez les pauvres entre eux, pas de pauvres chez nous ». Et, dans le même temps, les voilà qui s’insurgent des dépenses réalisées pour la rénovation urbaine des quartiers populaires (pourtant mise en œuvre à La Seyne par mon prédécesseur de droite...).
Que veulent-ils ? La paix chez eux, la crasse là-bas ? Ils auront, s’ils ne prennent garde à ne rien partager ni être citoyens solidaires, et le dérangement et la souillure.
AUX OUTRANCES, PRÉFÉRER LA MÉTHODE, LE DIALOGUE ET L'ÉTHIQUE
À tous ceux qui s'inquiètent pour Costechaude, je dis : « Revenez à une lecture objective et honnête du projet et vous constaterez qu’il est respectueux de l’environnement, raisonnable dans ses dimensions, moderne dans sa conception ». Très loin des outrances proférées pour l’empêcher au nom des égoïsmes et des ambitions électives.
Depuis 2008, année de mon élection, tout s'est déroulé conformément aux orientations initiales et avec un souci de clarté et de transparence. Je mets en œuvre le projet que les Seynois m'ont demandé de réaliser en m'élisant et me réélisant, tout en respectant les engagements pris par mes prédécesseurs, en appliquant la Loi, en recherchant l'harmonie entre tous les quartiers, en recueillant avec constance les avis de mes concitoyens, et en respectant les minorités politiques qui ont, comme nulle part ailleurs dans notre métropole, un droit permanent à l'information et à l'expression.
Je n'ai aucune intention de changer, ni de méthode de dialogue, ni d'éthique.
Le tribunal administratif de Toulon a rendu, hier lundi, son jugement qui rejette le recours déposé contre le permis de construire de « l'Atelier mécanique », cette friche industrielle de nos anciens chantiers navals qui doit être réhabilitée et mise en valeur pour accueillir cinémas, hôtels, commerces de bouche et de loisirs, bureaux et services.
La Seyne peut enfin pousser un « ouf ! » de soulagement...
UN TIERS DE SIÈCLE D'EMBÛCHES, PAS TOUJOURS FORTUITES...
Depuis des années [près de trente, ainsi que le raconte sur son blog un de nos érudits locaux, Jean-Claude Autran...], mes concitoyens demandent en effet que La Seyne ne soit plus la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne disposer d'aucune salle de cinéma.
Beaucoup de travail, de patience, de persévérance, auront été nécessaires pour parvenir à cette avancée décisive.
Que d'efforts pour notre municipalité, ses élus et ses fonctionnaires !
J'ai moi-même été contraint, en 2014, d'aller défendre la cause seynoise à Paris, devant la Commission nationale d'aménagement commercial statuant en matière cinématographique. C'était, à l'époque, pour abattre un énième obstacle dressé devant notre projet, pour des raisons politiciennes.
Fort heureusement, les investisseurs ne se sont pas découragés. Et la Ville a, de son côté, procédé à la part de travaux qui lui incombait.
ÉLUS, FONCTIONNAIRES, INVESTISSEURS, CITOYENS, ASSOCIATIONS, ONT TIRÉ DANS LE MÊME SENS
C'est une bonne nouvelle pour la dynamique communale et métropolitaine.
Réagissant à la décision de justice, l'un des responsables du groupe Quartus, porteur du projet, m'a adressé un SMS de satisfaction : « Bonjour, Monsieur le maire, et meilleurs vœux pour cette nouvelle année qui semble vouloir nous apporter la réussite de notre projet commun. Je me félicite de la décision du tribunal et vous confirme tout l'engagement que nous avons pour ce dossier, dont nous pourrons lancer les travaux dès que nous aurons signé le bail. »
Oui, les Seynois, comme les opérateurs, Quartus et CGR, peuvent être satisfaits. Mais aussi grandement remerciés, comme tous les fonctionnaires communaux qui s'y investissent, dont Patricia Maffiolo, chargée du dossier, l'équipe du service juridique autour de sa chef Jacqueline Audibert, et l'équipe du service de l'urbanisme autour de son directeur Olivier Burté, d'avoir accompagné la démarche et de nous avoir encouragés à ne pas baisser les bras après dix années d'embûches, dont certaines n'étaient pas le fait du hasard...
Je louais d'ailleurs, il y a quelques jours, dans mon discours de vœux à la population, cette « énergie positive » dont les Seynois, leurs associations et leurs acteurs économiques, font preuve, qui leur permet de se mobiliser ensemble autour de volontés partagées pour l'intérêt commun :
« (...) Nous devrions être fixés dans quelques semaines. Espérons que La Seyne ne sera bientôt plus la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne disposer d'aucune salle de cinéma !
« Je crois, à ce propos, me faire l'interprète unanime des Seynois en répétant que trop, beaucoup trop de temps, a été perdu dans un dossier qui démontre, une nouvelle fois, s'il en était besoin, que La Seyne sait attirer des investisseurs déterminés. On l'a vu avec le casino de jeux, avec Monaco Marine, Envisan, CNIM qui développe de nouveaux projets créateurs de centaines d'emplois, avec la ligne maritime de transport de poids lourds en "ro-ro", avec l'hôtellerie, y compris de prestige, avec le camping Huttopia, et on le verra bientôt avec les Esplageolles.
« Je remercie d'ailleurs les citoyens qui se sont mobilisés pour "l'Atelier mécanique", notamment au sein des CIL, les Comités d'intérêt local, et pas seulement celui du quartier des Mouissèques où se situe notre friche industrielle.
« Au-delà de ce dossier, l'intervention des citoyens, votre intervention, dans les affaires publiques, est primordiale. C'est d'ailleurs à ce prix que la métropole sera une entité efficace et à visage humain, évitant d'éloigner encore le citoyen de la gestion de son propre espace de vie (...) »
LA RECONQUÊTE SE POURSUIT, DES CENTAINES D'EMPLOIS EN PERSPECTIVE...
Et, donc, maintenant, dans l'attente de l'ouverture du « chantier sur les chantiers », qui apportera des centaines de nouveaux emplois, tant pour la construction que par l'activité qui s'y installera dans environ deux ans, je ne résiste pas à m'offrir la satisfaction de poser un regard sur ces dernières années de reconquête économique, sociale, environnementale et culturelle, telles qu'elles ont été racontées dans un petit reportage diffusé en 2017 sur la chaine TF1...
Après les vœux que j'ai faits miens, avec son approbation, du porte-parole varois des amis de la Résistance, le 2 janvier dernier, après ceux, consensuels, du président de la métropole Toulon Provence Méditerranée aux côtés duquel je me trouvais le lendemain avec les maires de notre intercommunalité, et avant ceux que je délivrerai à la population seynoise ce jeudi 10 à 18 heures au centre culturel Tisot, puis le 11 aux personnels communaux, et enfin le 17 aux administrateurs et agents de notre office d'HLM « Terres du Sud Habitat », j'ai, en ma qualité de président de l'association des maires Ville & Banlieue de France, souhaité, au nom de mes collègues élus locaux de territoires urbains fragilisés par les dures réalités sociales et économiques où vivent plus de 5 millions de nos concitoyens, que l'État prenne comme il se doit la mesure des enjeux de bienveillance que la Nation républicaine doit aux plus humbles, trop oubliés par la ségrégation urbaine.
Ce sont ces derniers que je livre dans la vidéo ci-dessous...