3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 06:03

 

Attributions des logements sociaux, prévention et exécution des expulsions locatives, tranquillité et sécurité sur fond de délinquance et de criminalité récemment accrues, nécessité d'hygiène urbaine qui se dégrade, contraintes de saine gestion à maintenir après plus d'un quart de siècle d'efforts drastiques pour sauver notre organisme de logement social devenu métropolitain, ces sujets récurrents alimentent les conversations – trop souvent sur fond d'inexactitudes et d'arrière-pensées – entre des milliers de Seynois, locataires ou aspirant à la devenir.

 

Après avoir été collaborateur puis directeur intérimaire de mon cabinet, mon ami Gilles Triquet a accepté il y a quelques mois d'assurer bénévolement la vice-présidence déléguée de « Terres du Sud Habitat » (TSH), notre historique office d'HLM.

 

Quelques temps après sa prise de fonction, il a fait un point de la situation et tracé une feuille de route.

 

Fût-ce un peu long, je tiens à reproduire ci-après son propos qui balaye la plupart des enjeux qui se posent pour le droit au logement locatif social seynois. Et devrait couper le cou à beaucoup d'interprétations, inexactitudes et contre-vérités trop souvent insidieusement instillées...

 

 

INACCEPTABLE DE VIVRE DANS LA TERREUR

 

« Tout d’abord, et parce l’actualité est liée à un affrontement entre bandes rivales pour tenir le trafic de stupéfiants, je veux redire notre compassion pour certains des habitants des quartiers, notamment Berthe et La Présentation, qui vivent dans la gêne et la peur.

 

« En effet, au moins deux immeubles où ces délinquants sévissent ont fait l’objet de dégradations, les visiteurs sont fouillés, quelques-uns subissent des intimidations physiques, tous ont leur qualité de vie dégradée. 

 

« C’est ce que nous ont dit, à plusieurs reprises, plusieurs groupes d’habitants, lorsqu’ils ont été reçus à plusieurs reprises dans les locaux de notre office d'HLM, anciennement communal et désormais métropolitain, Terres du Sud Habitat (TSH), à son siège, à ses locaux de Berthe, et à l’Hôtel de Ville. Une délégation représentant les habitants a répété en des termes sans équivoque leur mal-vivre le 3 mai dernier au ministre de l’Intérieur, en visite à La Seyne après dix-huit mois d'appels au secours du maire.

 

« Nous faisons à TSH ce qui relève de notre compétence pour atténuer la gêne : réparations multiples, propreté, évacuations de tout ce qui est entreposé pour ralentir l’intervention éventuelle de la police. La difficulté est qu’il faut recommencer chaque jour car, chaque jour, des barrières, des pneus, divers encombrants sont redéposés. La situation est telle que ce qui est fait sans cesse n’est pas reconnu.

 

« C’est à la fois beaucoup et peu au regard de l’ordinaire et des peurs. Toutes les autorités sont alertées.

 

« Bien sûr, je comprends que ceux qui subissent, à L'Abricotier, au Berthe C, exigent un déménagement immédiat.

 

« Pour chacun, si cela était réalisé, ce serait peut-être une solution, mais, pour le quartier, hélas, non ! Le problème resterait entier : immanquablement, une autre tour verrait la même situation se profiler. Pour autant, ceux qui en ont fait la demande la verront traitée selon les règles établies, je les détaillerai plus loin.

 

 

LE NARCOTRAFIC EST UNE PLAIE À REFERMER EN URGENCE

 

« Je n’ai pas de solution miracle, le problème est profond et ses racines ne datent pas d’hier. C’est l’affaire de notre société dans son ensemble : que faisons-nous pour empêcher les pauvres d’avoir recours au trafic pour survivre ?

 

« Les sociologues analysent les cadres désormais perdus depuis des décennies d’une gestion collective bâtie sur un projet commun, les principaux ciments qui assuraient aux côtés des familles, de l’école, la cohésion de la société : l’instruction religieuse, le syndicalisme, les partis politiques, les cercles laïques, les sociétés diverses d’entraide, de jeux, de culture ; ils enserraient l’individu mais lui fournissaient aussi des repères. 

 

« Aujourd’hui, l’individu veut le pouvoir pour lui seul, l’écoute disparaît au profit du seul point de vue que chacun veut imposer à tous ; le paradoxe réside désormais dans la quête du bonheur privé et du malheur public.

 

« Que faisons-nous pour que les consommateurs ne trouvent pas dans la drogue le substitut à leur quête de bonheur ? 

 

« La drogue est le premier "employeur" des jeunes des quartiers populaires : 230.000 "emplois", c’est plus que La Poste, plus que la SNCF, analyse le sociologue Jean Viard.

 

« Les familles sont en échec parce qu’elles vivent au jour le jour et parce que le miroir aux alouettes de l’argent gagné vite et sans effort est puissant.

 

 

DES MESURES ANNONCÉES PAR L'ÉTAT... À CONCRÉTISER

 

« Pour l’heure, ceux qui viennent acheter et ceux qui vendent devraient être empêchés. L’Etat se doit d’y mettre les moyens de façon urgente et efficace.

 

« Je rappelle les mots de Victor Hugo : "Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux !"

 

« A trop tarder, la situation deviendra irréversible, et les "yakafokon" s’en donneront à cœur joie, désignant des boucs émissaires et des coupables. Dont le bailleur, en première ligne.

 

« La bonne volonté et les promesses ne suffisent pas. Une chose est sûre : nos quartiers sont rendus à un point de bascule (c'est le ministre lui-même qui le dit), nous pouvons enrayer cette violence, il ne tient qu’à nous, élus, autorités, bailleurs, locataires, de ne pas abandonner les quartiers à l’irrémédiable. Je fais miennes les paroles du Président de la République tenues lors de sa conférence de presse : "L’ordre public doit revenir et avec lui la concorde". Je prends note également de la volonté affichée par le ministre de l’intérieur de revenir à l’ordre républicain.

 

 

LA VIOLENCE A MASQUÉ LES EFFORTS ACCOMPLIS DE RÉNOVATION URBAINE

 

« Cela dit, il ne faudrait pas que ces violences, malheureusement bien réelles, cachent l’embellissement du cadre général et réduisent à néant les efforts consentis.

 

« Les actions de réhabilitation ont transformé un ensemble de tours et de barres à l’urbanité défaillante en un quartier résidentialisé, fait de rues et de croisements repérés par des noms et des adresses, pour la plus grande satisfaction de ses résidents qui, dans leurs curriculum vitæ, leurs tâches administratives, ne se singularisent plus.

 

« De même, n’oublions pas, avant de pointer les manquements de TSH, que la propreté, l’hygiène et la tranquillité dépendent aussi des locataires et de leur sens civique, que les dégradations, nombreuses, répétées, sont le fait d’habitants certes peu nombreux, mais en déficit d'éducation civique, ou malveillants, en tous cas peu soucieux des autres, mais qui agissent sous le regard passif de la majorité de tous ceux qui subissent.

 

« Notre mission est d’abord de construire et d’entretenir, elle ne devrait pas être de réparer, réparer et réparer encore. Même si cela est nécessaire, et que, dans l’ensemble, nous nous y employons.

 

« Certes, nous sommes perfectibles. Certes, il y a des exemples à charge, mais on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure ! Sur un parc de 5.000 foyers, les manquements, inadmissibles pour ceux qui les subissent, représentent moins d’une centaine de situations.

 

« Enfin, je veux rappeler que nous n’avons pas de pouvoir de police, et que certains locataires refusent obstinément tout traitement sanitaire, rendant inopérants ceux que l'on réalise.

 

 

IMPOSSIBLE DE RÉPARER SANS CESSE SANS FRAGILISER LES FINANCES

 

« Réparer coûte très cher, pour ne rien apporter de plus !

 

« Pourtant, aujourd’hui, les finances sont équilibrées. Elles ne pourront le rester que si tous les habitants comprennent que la ligne des dépenses est limitée. Et nos tutelles doivent admettre que la situation est "extra...ordinaire" et qu’il faut en sortir, que le calme doit revenir, que la tranquillité se réinstaller, et que cette issue a un coût.

 

« Je me tourne vers les autorités, elles ont reconnu ce quartier comme QRR, quartier de reconquête républicaine, elles ont annoncé une présence accrue des forces de police, une doctrine d’actions concertées, des moyens d’agir. Gageons que nos actions convergentes permettent de faire dans ces quartiers populaires des lieux de droit républicain.

 

« Donc, lors de la dernière réunion de notre conseil d'administration, le budget 2019 a été approuvé à la quasi unanimité. 

 

« Le travail conduit depuis 2014 a porté ses fruits. Sans garantie, toutefois, que l’arbre renouvelle sa floraison en 2020 du fait des intentions gouvernementales qui risquent de peser lourd dans le budget de tous les bailleurs sociaux...

 

 

DES CONTRAINTES DE GESTION IMPOSÉES FACE AU BESOIN DE PROXIMITÉ

 

« Cependant, au niveau national, les discussions sur les contraintes imposées au logement social ont abouti. Elles portent sur la clause de revoyure qui permet une adaptation à la baisse de 5 euros des Aides Personnalisées au Logement (APL), qui limite le niveau de la Réduction du Loyer de Solidarité (RLS), qui rétablit le taux de TVA à 5.5% pour les Prêts Locatifs Aidés d’Insertion (PLAI), les autres Prêts Locatifs à Usage Social (PLUS) et Prêts Locatifs Sociaux (PLS) restent à 10%.

 

« Mais l’exonération de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties est levée, ce n’est pas une bonne nouvelle. Pour notre organisme les incidences négatives pourraient être d’un montant de 1,5 million d’euros. La vigilance est donc toujours de mise.

 

« Pour autant, dès cette année, nous nous sommes dotés d’un budget augmenté concernant la proximité (1 million supplémentaire d’euros) pour rendre un meilleur service aux locataires.

 

« Je remercie l’ensemble de nos personnels, et leur direction : après le travail accompli pour le rétablissement des finances, ils s’engagent résolument pour la réalisation de ces objectifs.

 

« C’est, avec la rigueur budgétaire, notre priorité pour cette année : améliorer le service de proximité, faire en sorte que les aléas de la vie du locataire trouvent des traitements efficients dans des délais raisonnables.

 

 

« FAIRE SOCIÉTÉ », LA VOCATION D'UN ORGANISME D'HLM 

 

« En premier lieu, un postulat : lorsque le dialogue fonctionne, lorsque les faits sont éclairés, lorsque nous travaillons ensemble pour l’intérêt général, les difficultés sont, souvent, comprises et surmontées. Désormais nous avons des relations suivies avec les trois associations élues représentant les locataires.

 

« Notre volonté d'organisme HLM est de "faire société". C’est à dire interagir entre individus en se référant à des règles et des valeurs communes de manière à ce que le cadre de vie partagé soit entretenu et respecté par les uns et les autres.

 

« J’ai parlé de valeurs, je retiendrai : Intégrité, Rigueur, Vérité, Inventivité (autant que possible), Générosité (contrairement à se qui est propagé, nos loyers sont parmi les plus bas de France).

 

« Pour les règles : Partir du réel, Négocier, Parler vrai, Agir juste.

 

« Aussi, nous avons préparé un livret du locataire qui permettra à ce dernier, pas à pas, sur sa tablette ou son ordinateur, de créer et de suivre son propre dossier, ses demandes et le suivi de celles-ci, depuis chez lui. Evidemment, ce même livret nous conduit à une obligation de moyens et, si possible, le plus souvent, de résultats.

 

« Je pourrais, en miroir, aborder la question d’un point de vue négatif. Il s’agirait alors de combattre les désirs d’insatisfaction… vous savez, ceux qui ne trouvent grâce à rien. Pas même au fait que nous avons installé un standard performant, le mois dernier, qui permet l’enregistrement et le suivi de la quasi totalité des demandes.

 

 

UNE ABSOLUE NÉCESSITÉ D'OBJECTIVITÉ

 

« Il n’échappera pas aux observateurs que ce refus de voir les progrès effectifs est très utile aux contempteurs invétérés pour alimenter leurs dénonciations diverses. On a beau savoir deux ou trois choses de l’être humain, on reste stupéfait par les affabulations, les mensonges produits pour nuire ou pour obtenir un bénéfice ! La calomnie est une manière redoutablement efficace d’attiser la haine des ignorants.

 

« Pour en revenir au positif, le respect et la politesse conditionnent la vie civile. D’ailleurs, le mot "civilités" est utilisé pour décrire des rapports harmonieux entre les gens. Tentons d’y souscrire en toutes circonstances.

 

« Je suis persuadé que l’adhésion doit l’emporter sur la contrainte… que je ne rejette pas (c’est bien pourquoi je défends les règles). Mais ma conviction est que l’avenir se bâtit sur la cohésion, la co-construction, le partage.

 

« Les contraintes s’imposent au cadre de notre action  – malheureusement lorsqu’elles sont un frein, et heureusement lorsqu’elles sont un aiguillon – : d’un côté la Caisse des Dépôtset la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social, en gardiens de la rigueur, exigent des économies ; de l’autre, les locataires exigent des moyens supplémentaires au nom de leur droit au bien-être.

 

« Nous, nous devons ne pas dévier des buts de notre action et concilier les deux.

 

 

LA VERTU EST DANS LE JUSTE MILIEU DES CHOSES

 

« La mission d’un organisme de gestion d’un parc de logements sociaux est de proposer aux familles à revenus modestes ou les plus exclues d’accéder à un logement de qualité. 

 

« Il lui incombe de les construire, de les gérer, de les entretenir. Si les organismes publics venaient à disparaître, ce serait une tragédie pour les populations (l’exemple des Anglais est édifiant, eux qui sont réduits par l’urgence à se voir proposer des maisons de bois préfabriquées). De même, laisser le parc se dégrader, la vie des locataires se liquéfier, serait un crime.

 

« Certes nous ne pouvons pas nous affranchir du monde réel, des incivilités, des coûts que représentent celles-ci, des retards, de la malveillance, mais cela n’empêche pas de s’attacher à travailler avec intelligence sur le monde des possibles.

 

« Car, en effet, je ne conçois cette mission de conciliation, entre logiques opposées, que sous le rapport de l’intelligence, c’est-à-dire un état objectif des situations, une formulation claire des difficultés, la reconnaissance des contraintes à partager, la recherche conjointe des mesures concrètes en l’état des situations.

 

« Il vaut mieux, selon moi, viser juste plutôt que parler fort. Les moralisateurs, comme les malveillants, apportent un surcroît de maux plus grandement néfastes. Il me paraît donc utile de parler et d’agir avec discernement, retenue et compréhension.

 

« Je me vois plus "tisserand" que "pasteur" : je veux croiser les fils d’une saine gestion avec la trame de la proximité efficiente, plutôt qu’enfiler le costume d'un guide : "In medio stat virtus" (la vertu est dans le juste milieu)...

 

« Je terminerai en avançant quelques idées plus concrètes sur quatre sujets majeurs : l'attribution des logements, les expulsions locatives, la sécurité et la lutte contre la délinquance, et l'hygiène.

 

 

EN FINIR AVEC LES AFFABULATIONS SUR LES ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS

 

« L’attribution des logements est une tâche complexe car elle crée, de facto, des mécontentements. 

 

« Trop de demandes pour trop peu de disponibilités, et, par définition, une seule demande satisfaite à la fois. Les listes d’attente sont longues, en nombre et en durée. Les refus, pour dossiers mal remplis, incomplets ou par inadéquation entre la typologie demandée et la composition familiale, sont nombreux. Cette réalité entraîne des frustrations, des incompréhensions.

 

« A cette situation s’ajoutent les logements réservataires de la préfecture, des collectivités, d'entreprises et d’autres encore, qui nourrissent le sentiment que certains bénéficient d’un "coupe-file". Cela se complique avec les incohérences des dossiers présentés au nom de la "loi Droit Au Logement Opposable (DALO)" qui assure à chacun un logement : l'État ne tient aucun compte du lieu géographique de vie dans la présentation des candidats ! Résultat : beaucoup d’attributaires, des familles sans toit de l'est de Toulon par exemple, refusent le logement. Non seulement l’appartement reste vacant, mais son attribution "saute un tour", aggravant la vacance, l'incompréhension et les insatisfactions sur l'air de "tel appartement est vide depuis trois mois : pourquoi ne me l'attribue-t-on pas ?" ! Pourquoi la préfecture ne propose-t-elle pas des logements "DALO" à des sans-logis de proximité ?

 

« Par ailleurs, j’ai souhaité que soit établi très vite – et cela a été fait dès la première réunion du conseil d'administration suivant mon élection à la vice-présidence – une double grille de cotation, l’une pour hiérarchiser la demande, l’autre pour décider de l’attribution, instaurant mécaniquement une équité de traitement et une transparence, puisque la grille et les critères sont publics.

 

« De plus, la Commission d'Attribution des Logements (CAL) est désormais présidée par le représentant de la Caisse d'Allocation Familiales, ce qui est un gage de respect des règles.

 

« Et nous avons repris le rythme d’une commission mensuelle.

 

« Il est à souligner que la loi logement de 2018 (loi ELAN) conditionne, encore plus strictement que par le passé, l’attribution d’un type de logement à la composition familiale correspondante. Elle prévoit, en outre, une mise à jour triennale sur l’ensemble du parc.

 

 

EN FINIR AVEC LES TRÈS RARES EXPULSIONS... ET LEURS EXPLOITATIONS

 

« Quoique rarissimes, de l'ordre d'une dizaine par an pour plusieurs centaines de foyers légalement "expulsables", les évictions auxquelles un bailleur social est contraint sont bien souvent un constat d'échec, une source d'incompréhensions, d'interprétations, et d'enjeux qui sont bien éloignés des intérêts des familles.

 

« De même qu’il ne faut pas se dérober aux responsabilités qui sont les nôtres pour ne pas donner de mauvais signaux aux rares "locataires de mauvaise foi", il sera utile, pour tous, à la fois pour l’organisme qui, après avoir éliminé toutes les voies de recours, se tourne vers le préfet qui autorise l’expulsion, et pour les représentants des associations qui défendent le droit à être sous un toit, de ne pas laisser grandir la démesure, "l’hubris", cette volonté d’aller dans l’excès, au-delà des possibles.

 

« Dénonçons les responsabilités là où elles sont réellement, et ne demandez pas à l’Office les réparations de la vie qui incombent à d’autres. Comme le colibri, nous faisons notre part… et, certes, elle n’est pas suffisante.

 

« Là aussi, nous devons conjuguer, discerner, ce qui relève de la compréhension et ce qui serait une complaisance malvenue, discriminer solvabilité et abus, enfin ne pas désespérer tous ceux – l’immense majorité – qui acquittent leur loyer, nonobstant les difficultés qu’ils rencontrent aussi.

 

« C’est pourquoi, selon le vœu de la municipalité, nous participerons, en plus des procédures déjà en place – activation des services sociaux jusqu’à examen en Commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX) que préside le préfet et le président du Département – à la création d’une Commission d’Ultime Recours (CUR) qui, in fine, décidera de la bonne ou de la mauvaise foi des personnes endettées. C'est là une constance depuis que Marc Vuillemot est maire.

 

« Vous me permettrez de paraphraser le philosophe Baruch Spinoza, dans L’Ethique "Porter secours à ceux qui ont besoin dépasse largement les forces et les moyens [de TSH]cela s’impose donc à la société toute entière et concerne l’intérêt commun". Et j’ajoute : "et donc l’Etat, en l’état !".

 

 

EN FINIR AVEC LES MANQUEMENTS GRAVES À LA TRANQUILLITÉ ET LA SÉCURITÉ

 

« Dois-je rappeler que la sécurité publique, la lutte contre la délinquance et la criminalité, relèvent de la responsabilité de l’Etat ?

 

« Il revient à un organisme d'HLM et à une mairie d’assurer une mission de "tranquillité". Entendez bien, il s’agit de gardiennage au sens civique du terme : propreté, respect des voisins, etc. Nous avons fort à faire, et, je le concède, nous sommes largement perfectibles. C’est bien pourquoi nous nous employons à corriger les manquements.

 

« Nous remobilisons les gestionnaires d’immeubles, nous serons vigilants sur les attendus. Bien sûr, cela ne peut se faire d’un claquement de doigts, il y faudra du temps, mais la volonté est là. Le service de proximité est en pleine réorganisation de manière à corriger ce qui n’allait pas. 

 

« Par ailleurs, et devant l’ampleur du désarroi des habitants, soumis aux agressions verbales et physiques de quelques-uns, nous avons missionné une entreprise spécialisée qui, sur le terrain, montrera, je l’espère, les bonnes directions à prendre…

 

« Voici, entre autres, ce que les responsables de cette société nous ont dit après leur évaluation initiale de la situation : "Finalement, peu de troubles à la tranquillité dits 'classiques', mais deux vrais problèmes persistent : la présence de narcotrafiquants et les perturbations qu’ils entraînent, et la présence des rats risquant d’entraîner un sérieux souci sanitaire."

 

« Je connais les contraintes de la puissance publique d'État, sa volonté de faire cesser les trafics, ses réussites réelles, encore récemment. Mais, pour nos populations, c’est un fait, elle est perçue comme cette horloge qui indique l’heure et en sonne une autre... Les arrestations n’arrivent pas à cacher l’impuissance constatée à stopper définitivement le narcotrafic, l’occupation des appartements par des dealers, les tirs à l’arme de guerre. Je forme le vœu que l’Etat saura dans les semaines qui viennent donner au citoyen l’assurance qu’il peut entrer et sortir de chez lui en toute sécurité, même à une heure avancée de la nuit.

 

« Et, là aussi, j’aimerais une juste mobilisation de tous plutôt que la dénonciation d’un fautif utile, une instrumentalisation grossière des frustrations, agitée à des fins très éloignées du bien vivre des gens.

 

« Ce ne sera qu’avec la mobilisation et l’action de tous les acteurs que ces dérèglements, ces intimidations, ces violences, seront bannies. Ou du moins réduites.

 

 

EN FINIR AVEC LA SALETÉ, LES RATS ET LES CAFARDS, PAR UN EFFORT PARTAGÉ DE TOUS

 

« L’hygiène, enfin, est devenue depuis quelques années un souci majeur. Les rats prolifèrent, les cafards aussi. Cela découle, affirment les spécialistes, des négligences de trop de résidents. On ne cesse de le répéter : il faut ne rien jeter par terre et surtout pas de la nourriture !

 

« Les cafards, c’est vraiment une affaire qui relève du comportement de chacun. D’abord, en période de crise de prolifération, il est impératif d'autoriser l’intervention des techniciens : un seul appartement non traité dans un immeuble suffit à anéantir les efforts de tous. Ensuite, au quotidien, c’est l’affaire de tous : nettoyer régulièrement, ne pas laisser traîner de nourriture, de miettes… ainsi les cafards ne proliféreront pas ! Comme l'a écrit il y a longtemps le savant maghrébin Ibn-Khaldûn (1332-1406), "[comme il n’y a rien à manger], il n’y a pas d’insectes dans les maisons des pauvres".

 

« Les rats, c’est plus délicat. Cependant les mêmes règles sont valables : ne pas laisser de nourriture, jeter ses ordures dans des sacs fermés mis dans les containers à poubelle. Çà, c'est de la responsabilité individuelle. Mais il faut qu’ils existent, suffisamment nombreux et en logettes. Et ça, c’est une responsabilité qui incombe à TSH et à la Ville devant signaler les défaillances à la Métropole.

  

« Le rat est un animal intelligent. Il faut réduire son territoire pour que lui-même régule sa population. On a indiqué que la prolifération de ces bêtes s'arrêterait à la fin des chantiers de rénovation urbaine. On y est depuis des mois, et les rats demeurent. En réalité, je soupçonne que les conduites du réseau de chaleur installé il y a quelques années sont une autoroute pour les muridés ! Si c’est le cas, agressés d’un côté, ils se transportent de l’autre… et ressortent en un autre lieu. Les empêcher d'y pénétrer réduirait le périmètre et rendrait plus efficaces les traitements. Il semble que les techniciens en charge du réseau de chaleur refusent pour l'instant la fermeture des accès. Il n'est pas imaginable que la situation ne soit pas prise à bras-le-corps.

 

« C’est donc une responsabilité autant collégiale qu'individuelle. Agissez et faites agir… il n’y a pas de fatalité, l’hygiène dépend de tous et de chacun. »

 

 

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 09:38

Il y a presque deux mois que j'ai publié sur ce blog un article dont la mention « 1/2 » dans le titre laissait présager qu'il serait suivi d'un autre portant la mention « 2/2 ». Il a tardé à venir.

J'attendais en vérité avec impatience de connaître une décision gouvernementale : les quartiers populaires fragiles de La Seyne allaient-ils pouvoir bénéficier d'un nouveau dispositif que, avec d'autres maires, nous avons proposé à l'État de mettre en place, la « cité éducative » ?...

C'est chose faite depuis ce jeudi. La Seyne figure bien au nombre des 80 sites présélectionnés parmi les 130 communes françaises qui se sont portées volontaires. Et c'est une réelle satisfaction.

 

Convaincus par l'expérience qu'une insertion sociale et professionnelle réussie est le meilleur rempart contre la délinquance, et que l'accès à un métier et à un statut de citoyen passe par des efforts conjugués de l'ensemble des « co-éducateurs » que sont les enseignants, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les chefs d'entreprises accueillant des jeunes, les éducateurs, les animateurs périscolaires, socio-éducatifs, sportifs et culturels, qu'ils soient publics ou associatifs, ainsi que la famille, plusieurs de mes collègues maires et moi-même avons consacré de longs mois à élaborer des propositions pour parfaire, développer et rendre cohérentes et complémentaires entres elles toutes les actions menées sur un territoire en direction des enfants et des jeunes.

 

UNE PROPOSITION DE MAIRES PRISE EN COMPTE PAR L'ÉTAT

À partir des expériences de communes comme Grigny ou Chanteloup-les-Vignes (Île-de-France), Vaulx-en-Velin (Métropole de Lyon), Allonnes (Pays de la Loire) ou chez nous à La Seyne, nous avons travaillé des semaines durant pour déboucher en mai dernier sur ce qui constituait un volet du fameux « Rapport Borloo », et un autre des « Cahiers de la co-construction » (voir ICI, page 66), proposant au Président de la République de « mettre le paquet » en matière de logistique pour une démarche éducative globale dans les territoires qui sont à la fois les plus en difficulté mais où l'effort éducatif est constant, souvent depuis des années. Si M. Macron a mis en bloc au panier nos suggestions et demandes il y a un an, nous avons persévéré dans notre effort de conviction et son ministre de la Ville et du Logement, M. Denormandie  (ci-contre), a fouillé dans la corbeille pour en ressortir quelques pistes utiles.

Parmi elles, l'État a retenu notre proposition, optant pour engager environ 100 millions d'euros en trois ans pour soutenir les actions conduites, et, reprenant même le titre du label « cité éducative » que nous avons suggéré, a lancé un appel à projets auquel, évidemment, La Seyne a répondu.

 

LES EFFORTS DE LA SEYNE RÉCOMPENSÉS

Le dossier de déclaration d'intention seynois a été retenu. Les 3 à 25 ans de La Seyne en profiteront donc. Nous devons créer toutes les conditions pour que nul ne reste sur le bord du quai au moment où le train de la redynamisation économique de notre territoire est en phase d'accélération. Être en perspective de devenir un adulte disposant d'une qualification et d'un emploi, un parent digne et respecté, un citoyen actif, est vital pour se prémunir des tentations, hélas de plus en plus nombreuses, de sombrer dans les déviances de la délinquance, voire de la criminalité.

Grand merci à tous ceux, élus, acteurs de l'École, des services communaux, du monde associatif, qui, déjà bellement investis dans la conduite de notre projet éducatif de territoire, ont mis les bouches doubles pour construire le projet. Et tous mes encouragements pour sa finalisation puis sa mise en œuvre à la prochaine rentrée.

 

ÉDUCATION ET SÉCURITÉ PUBLIQUE : DEUX VOLETS COMPLÉMENTAIRES

Après l'obtention d'une Brigade spécialisée de terrain (BST), du classement de nos sites populaires vulnérables en Réseau d'éducation prioritaire (REP), en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) et en Quartier de reconquête républicaine (QRR), et tout récemment du titre de « Ville amie des enfants », reconnaissons que nos efforts ne sont pas vains, que les fonctionnaires conduisent un travail indispensable et qu'il est profondément injuste de les dénigrer, et que, pour un maire, le temps passé en déplacements, souvent consommateurs de temps et d'énergie, auprès des plus hauts niveaux de l'État pour interpeller, sensibiliser et convaincre, n'est pas du temps perdu.

Dotée de meilleurs outils d'éducation, de formation et de prévention, en amont des moyens de la surveillance, de la protection, de l'investigation et de la répression, la trousse à outils seynoise pour l'égalité, la solidarité et une vie paisible et digne devient plus performante.

Il ne reste qu'à espérer que les annonces ne seront pas que des « labels », mais que les moyens matériels, financiers et logistiques suivront comme il en est fait la promesse. Mais je me garde bien, comme toujours, de tout procès d'intention.

 

> Qu'est-ce qu'une cité éducative ? CLIQUEZ ICI

 

 

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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 16:21

 

Les mandats des quatre maires qui m'ont précédé se sont déroulés sans que nul ne trouve à redire à la décision d'ouverture à l'urbanisation du terrain du quartier Costechaude proposée au conseil municipal en 1991 par le maire de droite Charles Scaglia. Et c'est mon prédécesseur Arthur Paecht, lui aussi de droite, qui, en 2006, a enclenché les procédures pour entamer cette urbanisation.

 

Il est tout de même étrange que le sujet revienne sur le tapis 28 ans après la décision originelle, sous une forme d'une rare violence, activée par des élus d'une même sensibilité que ceux qui furent à la genèse de l'histoire, laissant entendre que, me levant un bon matin, j'aurais décidé, sans en référer à quiconque, de supprimer un espace naturel et de faire tourner les bétonnières.

 

La question s'est invitée à la réunion du conseil municipal de ce lundi. Ça m'a donné l'occasion de rétablir des vérités en faisant un petit rappel historique commenté...

 

 

Après débat sur l'opportunité d'acheter le terrain où se trouve aujourd'hui la caserne des pompiers de Mauvèou et sa partie haute, au nord, jouxtant le chemin de Costechaude, Charles Scaglia (UDF) a opté en 1991 pour une ouverture totale à l'urbanisation de ce périmètre. Ni François Hérisson (UMP) ni Maurice Paul (PCF), ses successeurs, n'ont modifié le Plan d'occupation des sols (POS) de l'époque. Le suivant, Arthur Paecht (UMP), a confirmé ce choix, par un maintien en zonage "à urbaniser" (AU) dans le Plan local d'urbanisme (PLU) voté en 2004 que, moi, alors élu minoritaire... je n'ai pas voté.

 

C'est encore mon prédécesseur qui, en 2007, a fait lancer les acquisitions des parcelles par l'Etablissement public foncier régional (EPF), dans le cadre d'une convention signée par l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), considérant qu'il s'agissait d'un « site à enjeu stratégique d'habitat ».

 

 

AUCUNE OPPOSITION EXPRIMÉE EN PRÈS DE 30 ANS

 

Nul opposant au projet, personne physique du voisinage ou d'ailleurs, ni comité d'intérêt local des environs ou d'ailleurs, ni association de défense de l'environnement, qu'elle soit de quartier, communale, nationale ou de l'univers cosmique, n'a alors fait connaître quelque opposition au projet. Seuls ou en groupes structurés, les gens avaient conscience des besoins de réponses à la crise de l'habitat, même les voisins des alentours immédiats qui auraient bien sûr préféré conserver cet ancien espace agricole qui s'est peu à peu arboré. Et même moi, malgré ma nostalgie des années 70 où mes amis et moi y venions à mobylette des quartiers Nord pour flirter avec nos copines du Sud. Autres temps d'harmonie entre quartiers...

 

De 2007 à 2015, l'EPF a poursuivi les acquisitions des parcelles, investissant 2 millions d'euros. Ça s'est fait d'autant plus publiquement que, dans cette période, s'est déroulée la révision du PLU qui a confirmé la vocation résidentielle modérée de ces terrains. D'innombrables réunions publiques, au-delà de celles imposées par la loi pour la révision d'un PLU, se sont tenues : aucune réserve n'a été enregistrée sur ce dossier. Et le PLU révisé a été voté à l'unanimité (gauche et droite) par le Conseil municipal en 2010.

 

En 2013, le comité d'intérêt local (CIL) du quartier, représentant des habitants, a validé l'idée en réunion ouverte, tout en demandant à être tenu au courant  « pour ne pas laisser courir la rumeur publique (...) qui dit tout et n'importe quoi ». En 2015, un projet résidentiel a donc été soumis aux divers CIL. Une réunion publique sur les enjeux pavillonnaires du PLU s'est tenue le 30 juin de cette année-là, au cours de laquelle un projet de 150 logements à Costechaude a été présenté. En octobre 2016, dans une salle pleine, s'est tenue une autre réunion publique, où les avis exprimés ont été en substance : « Ce n'est pas mal, on s'attendait à pire ».

 

 

UN PROJET DANS LA CONTINUITÉ DE CELUI DE MES PRÉDÉCESSEURS

 

Vu les avis favorables recueillis, j'ai donc demandé à l'EPF la poursuite du travail sur le programme. Il a lancé un appel à projets auquel les élus communaux n'ont pas pris part. Le projet qui a été retenu par l'établissement foncier comprend finalement 145 logements, dont 61 logements libres, 35 logements intermédiaires, dont 20 à 30 % sous les prix du marché, et 49 logements sociaux ; pour ces derniers, il demeure un point à trancher, la Ville souhaitant les voir gérer par UNICIL, filiale du groupe Action Logement spécialisée dans le logement des salariés des entreprises locales, tandis que TPM, compétente en matière d'habitat, opterait plutôt pour le futur office métropolitain d'HLM résultant fin 2020 de la fusion de Terres du Sud Habitat et de Toulon Habitat Méditerranée.

 

Dans le même temps, j'ai demandé à la métropole de prévoir la requalification des voiries adjacentes à la propriété remembrée.

 

Je me suis ainsi inscrit dans la continuité républicaine des choix de mes prédécesseurs de toutes tendances politiques, desquels j'aurais d'ailleurs eu du mal à me dégager car, entre temps, les obligations de productions de logements se sont imposées aux maires par la Loi et par sa traduction en objectifs annuels concrets et chiffrés, commune par commune, et quartier par quartier, qu'est le Programme local de l'habitat (PLH) de TPM.

 

L'objectif légal est de produire 10.989 logements dans la métropole TPM, initialement entre 2010 et 2016, terme prolongé depuis lors, dont 4.313 logements sociaux (39%). Pour La Seyne, l'objectif légal contraint est de 1.458 logements, parmi lesquels 450 logements sociaux (31%). Et pour nos quartiers Sud et Est seynois, le PLH impose la construction de 965 logements, dont 300 logements sociaux (31%).

 

 

LA LOI ET LES OBLIGATIONS DE GESTION S'IMPOSENT À TOUS

 

Ce sujet de Costechaude me donne l'occasion de rappeler...

 

- que le PLH résulte de la loi nº 2006-872 du 13 juillet 2006 votée par la majorité de droite du Parlement ;

 

- que le PLH est élaboré avec des consultations publiques, et qu'il fait l'objet de bilans d'étape votés chaque année à l'unanimité des élus de droite et de gauche de TPM et publiés ;

 

- que les élus de gauche seynois de TPM ont été les seuls à ne pas voter le PLH de l'agglomération en 2009-2010, estimant que l'effort devait être mieux réparti sur les douze communes ;

 

- que, à mon initiative, la révision du PLU de 2010 a permis de réduire de moitié la surface des zones de plus haute densité de construction et, au sein de chaque parcelle, de réduire de moitié la constructibilité, et de protéger de nouveaux espaces naturels ou agricoles ;

 

- que, sauf à disposer des moyens financiers d'acquérir au prix pharamineux du terrain constructible et d'y réaliser un équipement d'utilité publique, la Loi interdit – heureusement pour les particuliers ! – à une collectivité de déclasser une parcelle constructible ; or chacun connait la situation financière seynoise que, avec les efforts que je déploie depuis onze ans, j'ai d'ores et déjà améliorée (dette réduite de près de 30 millions d'euros, renégociation de 27 millions d'euros d'emprunts toxiques, durée de désendettement ramenée de 99 ans à 12 ans, budget de fonctionnement des services ramené au niveau de 2004, etc.), mais qui, demeurant fragile et à conforter, m'interdit tout nouvel investissement public autre que ceux engagés, obligatoires ou imposés par la sécurité ; et, quand bien même, quel équipement public pourrait trouver sa place en pareil site ?... 

 

- que, à La Seyne comme dans tout le Var, 7 foyers sur 10 sont éligibles au logement social, que la Loi impose à chaque commune 25% de logements sociaux, que La Seyne est hors-la-loi avec moins de 19%, que la Loi interdit de construire de nouveaux logements sociaux à Berthe et au centre ancien, qu'il est infligé depuis 2018 à la commune une "amende" sous forme de réfaction de plus de 320.000 euros sur les versements des impôts locaux, et que, la Ville ne rattrapant pas assez vite son retard, la réfaction pour 2019 pourrait atteindre 600.000 euros.

 

 

SOLIDARITÉ ENTRE TERRITOIRES, HARMONIE ENTRE CITOYENS

 

Oui, c'est une réalité : à La Seyne comme ailleurs, nous sommes très loin d'avoir atteint les objectifs légaux de création de logements, tandis que l’offre diminue, la population augmente du fait de notre attractivité, le logement secondaire chez nous commence à être prisé, les propriétaires de logements privilégient les locations meublées de vacances, les familles monoparentales se multiplient et accentuent les besoins.

 

Pour beaucoup, se loger est hors de prix, à moins de s’exiler de plus en plus loin hors la ville. On compte en permanence 12.000 familles en attente d'un logement social dans la métropole, dont 3000 à La Seyne.

 

Malgré ce, la loi de solidarité urbaine est combattue, les prés carrés résistent.


Pour une juste répartition qui ne dénature ni les paysages ni les sociologies, nous devons être des maires bâtisseurs qui régulent les excès, organisent les espaces, équilibrent la ville, exercent la solidarité intercommunale. Or certains, ultimes réfractaires, choisissent encore de payer des "amendes" toujours plus élevées, surcoût du privilège préservé.


Alors, oui, au cas par cas, comme au sujet de Costechaude, je comprends que ça regimbe ! Faut-il s’en étonner ? Pour certains politiciens patentés, exacerbés qu’ils sont par de prochaines échéances électorales, c’est déjà une outrance d'espérer les voir raison garder, rappeler les faits historiques avec objectivité, ne pas faire flèche de tout bois pour attiser de légitimes soucis. Cette situation n'aurait d'autre effet que muer la démocratie participative en camp retranché électoral, interdisant l'échange libre et serein, seul à même de faire entendre des questions et suggestions que les riverains peuvent par ailleurs, légitimement, exprimer encore sur le projet et sa mise en œuvre.


Ceux – heureusement rares à La Seyne – qui souhaitent rester dans leur quant-à-soi, à la fois vendent des terrains à bâtir et déplorent que leurs enfants, devenus adultes, n’arrivent pas à se loger.


Leur logique indique « parquez les pauvres entre eux, pas de pauvres chez nous ». Et, dans le même temps, les voilà qui s’insurgent des dépenses réalisées pour la rénovation urbaine des quartiers populaires (pourtant mise en œuvre à La Seyne par mon prédécesseur de droite...).

 

Que veulent-ils ? La paix chez eux, la crasse là-bas ? Ils auront, s’ils ne prennent garde à ne rien partager ni être citoyens solidaires, et le dérangement et la souillure.

 

 

AUX OUTRANCES, PRÉFÉRER LA MÉTHODE, LE DIALOGUE ET L'ÉTHIQUE

 

À tous ceux qui s'inquiètent pour Costechaude, je dis : « Revenez à une lecture objective et honnête du projet et vous constaterez qu’il est respectueux de l’environnement, raisonnable dans ses dimensions, moderne dans sa conception ». Très loin des outrances proférées pour l’empêcher au nom des égoïsmes et des ambitions électives.

 

Depuis 2008, année de mon élection, tout s'est déroulé conformément aux orientations initiales et avec un souci de clarté et de transparence. Je mets en œuvre le projet que les Seynois m'ont demandé de réaliser en m'élisant et me réélisant, tout en respectant les engagements pris par mes prédécesseurs, en appliquant la Loi, en recherchant l'harmonie entre tous les quartiers, en recueillant avec constance les avis de mes concitoyens, et en respectant les minorités politiques qui ont, comme nulle part ailleurs dans notre métropole, un droit permanent à l'information et à l'expression.

 

Je n'ai aucune intention de changer, ni de méthode de dialogue, ni d'éthique.

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 06:43

Le tribunal administratif de Toulon a rendu, hier lundi, son jugement qui rejette le recours déposé contre le permis de construire de « l'Atelier mécanique », cette friche industrielle de nos anciens chantiers navals qui doit être réhabilitée et mise en valeur pour accueillir cinémas, hôtels, commerces de bouche et de loisirs, bureaux et services. 

La Seyne peut enfin pousser un « ouf ! » de soulagement...

 

UN TIERS DE SIÈCLE D'EMBÛCHES, PAS TOUJOURS FORTUITES...

Depuis des années [près de trente, ainsi que le raconte sur son blog un de nos érudits locaux, Jean-Claude Autran...], mes concitoyens demandent en effet que La Seyne ne soit plus la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne disposer d'aucune salle de cinéma.

Beaucoup de travail, de patience, de persévérance, auront été nécessaires pour parvenir à cette avancée décisive.

Que d'efforts pour notre municipalité, ses élus et ses fonctionnaires !

J'ai moi-même été contraint, en 2014, d'aller défendre la cause seynoise à Paris, devant la Commission nationale d'aménagement commercial statuant en matière cinématographique. C'était, à l'époque, pour abattre un énième obstacle dressé devant notre projet, pour des raisons politiciennes.

Fort heureusement, les investisseurs ne se sont pas découragés. Et la Ville a, de son côté, procédé à la part de travaux qui lui incombait.

 

ÉLUS, FONCTIONNAIRES, INVESTISSEURS, CITOYENS, ASSOCIATIONS, ONT TIRÉ DANS LE MÊME SENS

C'est une bonne nouvelle pour la dynamique communale et métropolitaine.

Réagissant à la décision de justice, l'un des responsables du groupe Quartus, porteur du projet, m'a adressé un SMS de satisfaction : « Bonjour, Monsieur le maire, et meilleurs vœux pour cette nouvelle année qui semble vouloir nous apporter la réussite de notre projet commun. Je me félicite de la décision du tribunal et vous confirme tout l'engagement que nous avons pour ce dossier, dont nous pourrons lancer les travaux dès que nous aurons signé le bail. »

Oui, les Seynois, comme les opérateurs, Quartus et CGR, peuvent être satisfaits. Mais aussi grandement remerciés, comme tous les fonctionnaires communaux qui s'y investissent, dont Patricia Maffiolo, chargée du dossier, l'équipe du service juridique autour de sa chef Jacqueline Audibert, et l'équipe du service de l'urbanisme autour de son directeur Olivier Burté, d'avoir accompagné la démarche et de nous avoir encouragés à ne pas baisser les bras après dix années d'embûches, dont certaines n'étaient pas le fait du hasard...

Je louais d'ailleurs, il y a quelques jours, dans mon discours de vœux à la population, cette « énergie positive » dont les Seynois, leurs associations et leurs acteurs économiques, font preuve, qui leur permet de se mobiliser ensemble autour de volontés partagées pour l'intérêt commun :

« (...) Nous devrions être fixés dans quelques semaines. Espérons que La Seyne ne sera bientôt plus la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne disposer d'aucune salle de cinéma !

« Je crois, à ce propos, me faire l'interprète unanime des Seynois en répétant que trop, beaucoup trop de temps, a été perdu dans un dossier qui démontre, une nouvelle fois, s'il en était besoin, que La Seyne sait attirer des investisseurs déterminés. On l'a vu avec le casino de jeux, avec Monaco Marine, Envisan, CNIM qui développe de nouveaux projets créateurs de centaines d'emplois, avec la ligne maritime de transport de poids lourds en "ro-ro", avec l'hôtellerie, y compris de prestige, avec le camping Huttopia, et on le verra bientôt avec les Esplageolles.

« Je remercie d'ailleurs les citoyens qui se sont mobilisés pour "l'Atelier mécanique", notamment au sein des CIL, les Comités d'intérêt local, et pas seulement celui du quartier des Mouissèques où se situe notre friche industrielle.

« Au-delà de ce dossier, l'intervention des citoyens, votre intervention, dans les affaires publiques, est primordiale. C'est d'ailleurs à ce prix que la métropole sera une entité efficace et à visage humain, évitant d'éloigner encore le citoyen de la gestion de son propre espace de vie (...) »

 

LA RECONQUÊTE SE POURSUIT, DES CENTAINES D'EMPLOIS EN PERSPECTIVE...

Et, donc, maintenant, dans l'attente de l'ouverture du « chantier sur les chantiers », qui apportera des centaines de nouveaux emplois, tant pour la construction que par l'activité qui s'y installera dans environ deux ans, je ne résiste pas à m'offrir la satisfaction de poser un regard sur ces dernières années de reconquête économique, sociale, environnementale et culturelle, telles qu'elles ont été racontées dans un petit reportage diffusé en 2017 sur la chaine TF1...

 

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9 janvier 2019 3 09 /01 /janvier /2019 05:16

Après les vœux que j'ai faits miens, avec son approbation, du porte-parole varois des amis de la Résistance, le 2 janvier dernier, après ceux, consensuels, du président de la métropole Toulon Provence Méditerranée aux côtés duquel je me trouvais le lendemain avec les maires de notre intercommunalité, et avant ceux que je délivrerai à la population seynoise ce jeudi 10 à 18 heures au centre culturel Tisot, puis le 11 aux personnels communaux, et enfin le 17 aux administrateurs et agents de notre office d'HLM « Terres du Sud Habitat », j'ai, en ma qualité de président de l'association des maires Ville & Banlieue de France, souhaité, au nom de mes collègues élus locaux de territoires urbains fragilisés par les dures réalités sociales et économiques où vivent plus de 5 millions de nos concitoyens, que l'État prenne comme il se doit la mesure des enjeux de bienveillance que la Nation républicaine doit aux plus humbles, trop oubliés par la ségrégation urbaine.

Ce sont ces derniers que je livre dans la vidéo ci-dessous...

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5 décembre 2018 3 05 /12 /décembre /2018 03:58

On me questionne très souvent sur le sujet. Le projet d'un complexe de cinémas, d'hôtels et de commerces de bouche, de loisirs et de culture, engagé depuis 2009, valorisant l'élément majeur de notre patrimoine industriel qu'est notre « Atelier mécanique », sur le site de nos anciens chantiers navals, va-t-il enfin voir le jour ?

 

Nous bouillons tous d'impatience. Il est vital que les derniers obstacles soient levés et que le chantier démarre. Et il y a de nombreuses raisons à cela.

La Seyne est la seule ville de France de plus de 50.000 habitants à ne pas disposer d'une seule salle de cinéma.

La dynamique qui s'exerce à la fois autour des hautes technologies de notre « pôle mer » et de notre potentiel littoral et balnéaire propice au développement de l'économie du tourisme, de la culture et des loisirs, imposent que nos capacités hôtelières aillent en s'accroissant.

 

UNE RECONQUÊTE ENTAMÉE IL Y A 20 ANS

L'un de mes prédécesseurs, Maurice Paul, et la Chambre des métiers et de l'artisanat du Var ont entamé la reconquête du site de nos anciens chantiers navals avec la construction du Centre de formation des apprentis des métiers de la mer et la réalisation de la zone économique nautique Joseph-Grimaud.

Son successeur Arthur Paecht a poursuivi avec le Parc de la Navale et la mise en valeur du Pont Levant et de la Porte Principale des Chantiers.

Notre équipe a continué avec notre casino de jeux, l'aménagement des quais pour l'accueil des grands yachts, la création du terminal de croisières avec la Chambre de commerce et d'industrie du Var, et l'installation du chantier Monaco Marine.

Le parachèvement de cette reconquête de notre ancien site industriel, presque en plein cœur de ville, est indispensable en matière d'aménagement urbain. Peut-on durablement imposer aux croisiéristes de longer une ruine pour se rendre vers notre centre-ville ? Peut-on différer plus longtemps les aménagements de voirie et d'espaces publics qu'on ne pourra réaliser qu'après l'achèvement des dernières surfaces reconquises ? Peut-on priver à l'infini nos nouveaux concitoyens des résidences du quartier des Mouissèques de l'environnement de rêve que les constructeurs leur ont vendu ? Peut-on supporter encore que ne soit pas traitée la pollution accumulée au cours d'un siècle et demi d'industrie navale ? 

Peut-on longuement, dans un contexte économique morose, se priver du travail offert à des centaines d'employés du bâtiment et des travaux publics appelés à réaliser ce complexe, puis négliger les emplois dont profiteront durablement les deux centaines de futurs salariés des cinémas, des établissements hôteliers et des commerces et services ?

Et, on me pardonnera de l'évoquer un peu égoïstement, peut-on concevoir que perdure un endroit à haut risque alors que, depuis dix ans, je tremble jour et nuit qu'un accident grave n'arrive à un des nombreux intrus ayant pénétré sur le site, malgré les clôtures sept fois réparées sur le budget communal ?

 

TOUTE UNE VILLE EST DANS L'IMPATIENCE

Je suis certain que tous, depuis les 6.000 signataires de la pétition initiée par une association pour réclamer que cessent les entraves au projet jusqu'aux investisseurs qui doivent piaffer d'impatience pour s'engager dans cette belle aventure économique autant que patrimoniale, depuis les aficionados du grand écran jusqu'aux entrepreneurs des sociétés voisines, depuis les gamins de nos quartiers populaires jusqu'aux retraités de nos sites résidentiels, depuis les anciens travailleurs de « la Navale » qui attendent que revivent ces immenses nefs fantômes jusqu'aux jeunes qui n'ont jamais entendu le bruit de la forge et la sirène de l'appel au labeur, depuis ceux qui en 2014 ont freiné le projet pour des raisons politiciennes jusqu'aux artistes qui regretteront de perdre un espace d'expression picturale un peu sauvage, depuis ceux qui espèrent trouver un emploi jusqu'aux bénévoles de l'association environnementale qui, pourtant, conteste le permis de construire, tous, vraiment, aujourd'hui, veulent que... ça sorte enfin !

Tous savent que ça n'a que trop duré. En 2019, cela fera dix longues années que nous aurons lancé le programme. Ça aurait dû être l'année de l'inauguration et l'ouverture au public de cette pièce majeure du puzzle de la réappropriation économique, patrimoniale, urbaine, culturelle et sociale de cet immense territoire de la construction navale.

 

LE SPECTRE DE LA MORT DE « LA NAVALE » PLANERA-T-IL ENCORE SUR LA SEYNE ?

Le 18 décembre, dans deux semaines, le Tribunal administratif de Toulon se penchera sur la requête en annulation du permis de construire. Les investisseurs ont répondu aux attentes en matière de stationnement, de respect de la loi littoral, et de gestion des sols pollués ( * ). Tout le monde sortirait grandi, fier de son œuvre et de sa contribution à une belle aventure collective, d'un terme mis à cette procédure avant cette fatidique date car, si par malheur la justice administrative donnait un coup de frein au programme, cela pourrait signer l'arrêt de mort de cet acte de reconquête urbaine si indispensable à notre territoire.

À défaut d'une issue heureuse, la grande et dangereuse carcasse de l'Atelier mécanique continuerait à polluer les sols urbains et les eaux de la Rade, et à dresser jusqu'à son ultime affaissement son squelette de métal où s'accrochent ses lambeaux de chair de momie de briques, déployant pour de nouvelles trop longues années, sur une ville qui s'acharne à revivre et reprendre sens, le spectre sinistre des temps de malheur de la fin de la construction navale.

 

 

( * ) : Les trois sujets d'inquiétudes de l'association qui demande l'annulation du permis de construire sont levés :

- la commission nationale d'aménagement commercial statuant en matière cinématographique a validé le nombre de places de parking et, pour donner de l'air au projet, il est prévu une centaine de places supplémentaires.

- le programme prévoit la démolition de 2400 m2 de bâti et la construction de moins de 700 m2 ; il y aura donc 1700 m2 de bâti en moins que dans la situation actuelle, même s'il est patent que nous sommes en zone urbaine et que la Loi Littoral ne semble pas devoir s'appliquer.

- la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), service de l'État, a validé le process de dépollution, et le porteur de projet est même allé au-delà des obligations en s'engageant à un enlèvement et un traitement des terres souillées.

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 07:37

Aucun de mes concitoyens ne m'a fait part de questions ou remarques sur les turbulences qui ont traversé la majorité municipale ces derniers jours. Les Seynois sont, à l'instar de l'ensemble des Français, préoccupés par leurs conditions d'existence, l'accès au travail, le pouvoir d'achat, la qualité et le développement soutenable de leur ville et leur métropole, le droit à un logement, l'éducation de leurs enfants, les mobilités, la prévention sanitaire et la santé, l'éducation, les loisirs et la culture.

Maladresses d'expression quant à sa position politique qui a évolué depuis 2014 de la gauche républicaine du parti créé par Chevènement vers le « et – et » de celui de l'actuelle majorité nationale, ou choix d'affirmer son nouvel engagement vis-à-vis d'une partie de l'équipe municipale ou du grand public, peu importe, notre collègue Yves Gavory a exposé sa posture, cohérente avec ses nouveaux choix politiques que je regrette. Il m'a confirmé continuer à partager le projet communal de notre mandat, mais il a indiqué tirer les conséquences de ses options et ses déclarations en démissionnant de la délégation de vice-président de notre office public de l'habitat que je lui avais confiée.

Ce n'est jamais de gaieté de cœur que l'on prend ce genre de décision. Yves Gavory est de notre aventure depuis plus de dix ans et, même avec ceux qui craignaient qu'une forme d'incohérence ne nuise à la lisibilité de l'action municipale, des liens amicaux se sont forgés. Je suis de ceux qui regrettent la situation. Cette mission de vice-président délégué de l'établissement public « Terres du Sud Habitat » aura été menée à bien avec beaucoup d'investissement personnel, sans indemnité, avec toute ma confiance, jamais trahie, et en bonne complémentarité avec le responsable de l'office d'HLM qu'est de par la loi le directeur général de l'établissement. Même s'il reste beaucoup à faire et si – situation qui ne doit pas être facile pour un militant engagé qui les soutient désormais – les choix du gouvernement et des parlementaires avec la loi de finances 2018 et la loi ALUR compliquent largement la tâche, Yves Gavory et les administrateurs qui se sont investis auprès de l'équipe de direction auront mené à bien le plan de retour à l'équilibre financier d'un office de l'habitat qui était sous tutelle nationale depuis un quart de siècle. « Terres du Sud Habitat » a tout bonnement été sauvé de la faillite. Je dois ma gratitude à Yves Gavory. Et je dois la témoigner publiquement.

Si l'énorme chantier de rénovation urbaine qui aura concerné la majorité du patrimoine est en voie d'achèvement, beaucoup reste à faire pour gagner encore en gestion du quotidien des appartements, des parties communes et des espaces publics partagés, en relation aux locataires et aspirants à l'obtention d'un logement social, en maintien d'une offre à loyers accessibles sans fragiliser l'équilibre budgétaire, en prévention et régulation des coûteuses – et parfois désespérantes – incivilités de certains, et, depuis dix-huit mois, en devant accomplir ces missions dans un contexte terrible d'insécurité et même de délinquance criminelle dans plusieurs de nos cités d'HLM.

J'aurais autant aimé que les circonstances fussent autres. Tout départ d'une équipe est un affaiblissement du collectif, et il est dommage que la voie choisie par notre collègue Gavory ait conduit à cela. Mais, devant l'adversité, l'action doit d'autant plus être poursuivie que la loi impose la fusion de « Toulon Habitat Méditerranée » et de « Terres du Sud Habitat » en 2021. Les deux années qui nous restent seront mises à profit pour aborder ce rassemblement des offices toulonnais et seynois dans le meilleur des intérêts des foyers bénéficiaires d'un logement social et de ceux ayant besoin de le devenir.

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 08:14

Des pistes semblent enfin s'ouvrir, du côté de l'État, pour engager de façon globale la redynamisation et la rénovation du cœur historique de La Seyne dont la situation urbaine, économique et sociale se dégrade inexorablement depuis trop longtemps. Des dizaines de Seynois volontaires étaient au rendez-vous, ce mercredi, pour prendre en main le destin du centre de la commune.

 

La salle du conseil municipal était en effet bondée, ce mercredi, à l'occasion de la concertation organisée conjointement par la métropole et la ville pour – enfin !... – faire avancer le projet de rénovation urbaine du cœur historique de La Seyne.

 

LE CENTRE-VILLE, L'AFFAIRE URGENTE DE TOUS...

Habitants, employés, commerçants, usagers, vivant notre centre ancien au quotidien, mais aussi représentants de tous les quartiers tant le sujet dépasse le périmètre de nos vieux quartiers, ont répondu si massivement à l'invitation que, pour des raisons d'organisation et pour se conformer au processus d'organisation prévu par les textes règlementaires, il a fallu refuser du monde.

C'est que l'enjeu est d'importance. Depuis près de vingt ans, La Seyne attend que puisse être engagé un programme global et d'envergure de rénovation et redynamisation de son cœur de ville. Habitat, espaces et équipements publics, cadre de vie, mobilités et centralité, fonctionnalités urbaines de services, de commerces, de « vivre ensemble », de culture et de loisirs, sont autant de sujets qui appellent une mobilisation conséquente de la puissance publique, préalable à celles des acteurs économiques et associatifs et des citoyens.

 

APRÈS VINGT ANS D'ATERMOIEMENTS, L'ÉTAT SEMBLE ENFIN DÉTERMINÉ À AIDER

La Seyne en a d'autant plus assez d'être lésée que, comme dans tous les centres anciens des villes moyennes, la situation se dégrade inexorablement, année après année.

Une alternance politique au niveau de l'État n'a pas permis de voir démarrer le « Grand projet de ville » de mon prédécesseur Arthur Paecht au début des années 2000.

En 2006, pour le « programme de rénovation urbaine de première génération », celui qui a permis la rénovation de Berthe qui s'achève, l'État n'a pas retenu notre vieille ville parmi les périmètres à traiter.

Candidate au « programme national de rénovation des quartiers anciens dégradés » en 2009, le projet que nous avons présenté au gouvernement d'alors a été positionné en n°1 pour sa qualité et son urgence, mais a été « rétrogradé » par le ministre en charge du logement au profit d'Aix et de Nice, pourtant bien moins bien classés.

Et, en 2013, si nous avons enfin obtenu que notre centre ville soit retenu comme « quartier prioritaire de la politique de la ville » pouvant bénéficier du « nouveau programme national de rénovation urbaine », il aura fallu attendre cinq ans pour que, ces toutes dernières semaines, l'État annonce enfin pouvoir abonder le budget nécessaire.

 

UNE INQUIÉTANTE SITUATION MALGRÉ DES EFFORTS CONTINUS

Certes, nos services communaux et ceux de la métropole, désormais compétente en la matière, accompagnés par des spécialistes tels que notre agence d'urbanisme varoise, n'ont pas chômé et ont travaillé « en temps masqué ». Le diagnostic de la situation urbaine, économique et sociale du quartier a été d'autant plus facile à réaliser que, depuis vingt ans, chacun s'emploie, en mobilisant les maigres moyens disponibles, à contrebalancer la dégradation économique et sociale.

Des places urbaines et des équipements publics ont été réhabilités ou créés. Un « permis de louer » vient d'être institué, qui va être mis en place dès que les décrets seront publiés. Des dizaines de logements et commerces, façades et devantures, ont bénéficié d'aides financières et techniques à la rénovation. Des îlots insalubres ont disparu. Des passages traversants et des placettes ont aéré et facilité le désenclavement entre les rues. Des espaces et cheminements végétalisés ont vu le jour. Une « zone de rencontre » avec son nouveau plan de stationnement a été mise en place. Le classement en « zone de sécurité prioritaire » a été obtenu et nous venons de créer une « brigade municipale du cadre de vie ». Des animations culturelles et commerciales ont été initiées. Les associations ont été mieux soutenues pour leurs initiatives en faveur du « vivre ensemble ».

On connaît bien les problèmes et on sait désormais, pour l'avoir modestement expérimenté, ce qui marche pour tenter de les résoudre.

 

MAIS LES EFFORTS BUTTENT SUR DE LOURDES DIFFICULTÉS

Mais il reste trop d'irréductibles « marchands de sommeil » louant des taudis. Les incivilités demeurent en matière de stationnement, de dégradations et de propreté urbaine malgré les efforts de pédagogie et de sanction de nos agents. La délinquance, malgré les efforts de la police nationale, est présente en certains lieux. Les acteurs associatifs, privés de subventions et d'aides à l'emploi, s'essoufflent.

La situation socio-économique de nombre de résidents se dégrade. Beaucoup de commerces et le marché sont en difficulté croissante face aux grandes surfaces périphériques et à la vente par Internet, tandis que certaines cellules commerciales sont appropriées par des personnes ne respectant pas toujours les règles fiscales, sociales ou sanitaires, générant une concurrence déloyale et un sentiment de laisser-faire.

Les mobilités ne sont toujours pas à la hauteur des besoins de la desserte, de la quiétude, de l'attractivité, et de l'enjeu environnemental.

Un sentiment d'abandon s'installe chaque jour un peu plus.

 

ON NE PEUT PLUS ATTENDRE : IL Y A URGENCE ABSOLUE

Sur la base de ces constats, la commune et la métropole ont ainsi présenté ce mercredi à des dizaines de Seynois volontaires, globalement en accord sur le diagnostic de situation, divers scénarios d'intervention urbaine et d'action pour la décennie à venir.

Ils ont travaillé avec nos élus, dont Marie Bouchez, chargée de la politique de la ville et l'habitat, Jean-Luc Bruno, chargé du centre ville, ou Florence Cyrulnik, chargée du patrimoine, avec nos très impliqués et disponibles fonctionnaires, appuyés par une agence d'urbanisme, des heures durant, dans le cadre d'ateliers, pour affiner le constat de situation et apporter d'indispensables avis sur les pistes à emprunter pour la reconquête de notre centre ville.

Grand merci à toutes ces personnes manifestant leur détermination à prendre en main le destin du cœur de leur commune.

Au regard de l'urgence avérée depuis trop longtemps, j'ai fixé l'objectif d'un projet arrêté en fin d'année, d'une validation par l'État au printemps prochain, et d'un démarrage des premières opérations aux alentours de l'été. Si chacun se remonte les manches, on peut y parvenir.

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 06:05

Sous le titre « l'invraisemblable souvent préféré au vrai », j'évoquais il y a quelques jours dans un article de ce blog ma moyenne appétence pour les réseaux sociaux, outils de communication formidables mais souvent utilisés par des malveillants pour colporter des fausses nouvelles, des infox, comme on les appelle aujourd'hui.

L'actualité de la justice administrative me donne l'occasion de conforter mon sentiment. Ce dernier week-end, je me suis en effet étonné de devoir répondre à nombre de mes concitoyens, certains affolés, d'autres dépités, d'autres encore ricaneurs, m'interpellant sur l'annonce d'une soi-disant décision de justice ordonnant l'arrêt du projet de complexe cinématographique, hôtelier et de commerces de culture, de loisirs et de bouche, qui doit voir le jour sur le site de l'Atelier mécanique de nos anciens chantiers navals.

 

DES BONIMENTEURS PRENANT LES SEYNOIS POUR DES JOCRISSES

La nouvelle avait été diffusée sur les écrans des ordinateurs et smartphones. Elle était donc pour eux forcément avérée. Le bouche à oreille avait fait le reste, la dispersant comme une trainée de poudre.

Or c'est archi-faux ! Et ceux qui sont à l'origine de cette infox sont des bonimenteurs prenant les Seynois pour de naïfs gobe-mouches crédules.

Ces mystificateurs sont – c'est sûrement un pur hasard... – de la même famille politique que ceux qui, quelques semaines avant les élections municipales de 2014, avaient, forts de leur majorité au sein de la Commission départementale d'aménagement commercial, voté contre le projet (voir l'article de Var-matin de l'époque), m'obligeant à saisir en appel la Commission nationale qui, elle, l'avait validé à l'unanimité, mais faisant ainsi perdre de longs mois au programme.

 

L'ARRÊT DU JUGE ADMINISTRATIF N'ARRÊTE PAS LE PROJET

La réalité est que la cour administrative d'appel de Marseille a bien rendu un jugement courant octobre. Pour une parfaite et objective information de tous, on peut en lire l'intégralité ICI. Et on y notera que la justice administrative n'a en aucune façon mis un terme au projet, seule la forme de la décision municipale, et non son fond, ayant été jugée non parfaitement conforme. Nous allons d'ailleurs saisir le Conseil d'État pour que la qualité du travail de nos dévoués fonctionnaires ne demeure entachée d'aucun doute.

Et, pour ceux des visiteurs de ce blog qui, comme beaucoup d'entre nous, dont moi-même, sont peu familiarisés avec les termes juridiques, l'article paru ce mardi dans Var-matin, expose dans le détail la substance factuelle de l'arrêt rendu par les juges. On peut le lire en cliquant ICI ou sur l'image ci-dessous.

 

Il reste que nous ne sommes pas au bout de nos peines. On reste toujours dans l'attente du jugement que doit rendre le Tribunal administratif de Toulon à la suite d'un recours formé par une association contre le permis de construire. Celui-ci dispose depuis juillet dernier de tous les éléments utiles au rendu de sa décision. Il ne reste plus aux Seynois qu'à faire preuve de patience...

 

POURQUOI CULTIVER LA DÉSESPÉRANCE ET L'INSÉCURITÉ AU DÉTRIMENT DE LA CULTURE ?

On en est là. Ainsi que l'expose notre érudit local Jean-Claude Autran dans un article de son site Internet, les Seynois attendent donc depuis 1990 – près de 30 ans ! – que se concrétise un projet de cinéma sur nos anciens chantiers...

Et certains, en particulier aux approches d'échéances électorales, semblent prendre un malin plaisir à user de tous les stratagèmes pour que La Seyne demeure la seule commune française de plus de 50.000 habitants à ne disposer d'aucune salle obscure propice à l'éveil à la culture, à figer l'image d'une ville en désespérance au travers d'une friche industrielle en ruine (même si elle inspire certains artistes, à l'instar de Franck Lovisolo, dont j'invite à visiter le site Internet), et à maintenir un site en totale insécurité du fait de sa pollution et de son délabrement, malgré les coûteuses dépenses de protection que la commune doit sans cesse y engager...

Nous, élus de la majorité locale, fonctionnaires communaux, et investisseurs, nous ne lâchons rien, malgré les embûches.

Je gage que les Seynois sauront se souvenir des postures des uns et des autres.

 

J'ai "chipé" les photos illustrant cet article sur les sites de La Seyne Info, de Business Immo, et du groupe Alethia. Je peux les retirer sur demande, bien sûr.

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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 07:24

Comment ne pas trouver choquants les propos de certains élus minoritaires seynois qui, enfourchant le pas d'un écrivain et chroniqueur ayant récemment fait parler de lui en tenant des propos outranciers sur les policiers lors d'une émission de télévision (dont il s'est certes excusé), pensent faire avancer le débat en déplorant que nos concitoyens seraient « las d'apercevoir des véhicules de police patrouiller sans rien dire » ?

Comment ne pas déplorer des propos démagogiques et inexacts lorsque, d'une séance du conseil municipal à une autre, d'autres élus de nos minorités sont capables de s'offusquer tour à tour d'un nombre soi-disant pléthorique de fonctionnaires communaux puis d'un nombre bien trop insuffisant de policiers municipaux ?

 

ATTISER LES PEURS, UN JEU DANGEREUX ET AFFLIGEANT

Comment ne pas s'inquiéter pour la qualité des débats démocratiques lorsqu'on extrait délibérément de son contexte une phrase pour la mettre en exergue sur un réseau social, laissant entendre que, à l'instar d'importantes communes françaises (Brest, Créteil, Le Mans ou Nanterre), La Seyne serait favorable à la suppression pure et simple de sa police municipale ?

Comment ne pas voir une manipulation cynique lorsque, sur le même réseau social, tel autre contempteur propose un sondage demandant si la police municipale doit être armée, laissant ainsi entendre qu'elle ne l'est pas, alors que c'est le cas depuis des décennies et que ce sont même des policiers municipaux seynois qui sont agréés pour assurer la formation de leurs collègues d'autres communes ?

 

LES SEYNOIS FONT CONFIANCE À LEURS POLICIERS NATIONAUX ET MUNICIPAUX

Je ne le répèterai jamais assez : il est des sujets avec lesquels il est désolant de faire de la petite politique politicienne. La tranquillité publique et la sécurité des personnes en sont un, majeur, la triste actualité dans la métropole toulonnaise le confirme hélas depuis plusieurs mois.

Qu'on se le dise : les policiers nationaux et communaux en poste à La Seyne font bien leur travail. Ils ont la considération de l'équipe municipale et de la population. C'est justement pour cela que la municipalité seynoise n'a de cesse de conforter ses effectifs de policiers municipaux, d'agents de sécurité de la voie publique et de médiateurs urbains. Et qu'elle réclame depuis deux ans sans relâche des renforts significatifs et de nouveaux moyens logistiques pour la police nationale.

 

POLICE MUNICIPALE : LES CHIFFRES VÉRIFIABLES PARLENT D'EUX-MÊMES

Face aux contrevérités et remarques désobligeantes pour les fonctionnaires de la sécurité et leurs hiérarchies, je me dois de préciser les choses à partir de données officielles que chacun pourra à loisir vérifier sur les sites Internet de l'open-data du gouvernement pour les effectifs et du ministère de l'Économie pour les données budgétaires (dernières statistiques disponibles au 1er janvier 2017).

On y découvre que, contrairement aux dires de certains, La Seyne était fin 2016 dans la bonne moyenne varoise en matière d'effectifs de policiers municipaux rapportés au nombre d'habitants. Avec 9,43 policiers municipaux pour 10.000 habitants, elle est 7ème sur les douze communes de la métropole (moyenne 10,81), devant d'importantes communes comme La Garde, La Valette ou Toulon. Elle est également 7ème des 15 communes les plus peuplées du Var (moyenne 10,03). Et que, si elle figurait dans la palmarès des effectifs de policiers municipaux des 50 communes les plus peuplées de France (elle ne le peut car elle n'est que 78ème par sa population), elle serait à la 5ème place nationale...

Et, lorsqu'on aura finalisé dans les prochaines semaines les 9 recrutements en cours (voir l'annonce de Claude Astore, notre adjoint à la sécurité, dans l'article de Var-matin ci-dessus), avec 10,82 agents pour 10.000 habitants, La Seyne gagnera une place dans les classements métropolitain et varois, et, comparée aux 50 plus grandes communes de France, elle figurerait entre Avignon qui trône en tête du palmarès (11,75) et Nice qui est deuxième (10,65).

On remarquera également que, rapporté aux crédits dédiés aux charges de personnel dans les budgets communaux, le nombre de policiers municipaux seynois pour 10.000 habitants est à la 5ème place des 15 communes les plus peuplées du Var. Et on mesurera encore mieux l'effort budgétaire consenti par La Seyne pour sa police municipale quand on aura rapporté ce même effectif à la dette par habitant (hélas la 3ème plus importante du Var, depuis vingt ans, derrière Saint-Raphaël et Fréjus), plaçant notre commune, malgré ses difficultés financières structurelles, en 9ème position sur les 15 plus importantes communes varoises.

 

PRÉVENIR VAUT TOUJOURS MIEUX QUE GUÉRIR

On le voit, il est désolant, alors qu'un grand quartier de la ville est en deuil et la population dans l'inquiétude, de voir certains manipuler sans vergogne les esprits à de tristes fins. Ceux qui viennent donner des leçons sans argument seraient mieux inspirés, pour gagner en crédibilité, d'accompagner les démarches que je conduis sans relâche pour obtenir que la police nationale voie ses effectifs et moyens logistiques renforcés ou pour que des crédits soient débloqués pour des caméras permettant d'élucider les faits délictueux et criminels.

Mais aussi, et c'est tout aussi important, pour renforcer les services associatifs de prévention de la délinquance, de médiation éducative de nuit, de la lutte contre les radicalisations, les services communaux de médiation urbaine, et créer des services de sécurité pour les ensembles d'HLM, permettant d'agir en amont du travail de la police.

Et également pour obtenir de l'État les moyens financiers pour une nouvelle vague d'opérations permettant le relogement urgent de familles qui n'en peuvent plus de vivre dans certains immeubles afin que ceux-ci puissent être démolis, ou le désenclavement de certaines cités, telle La Présentation, que la configuration viaire en impasse ont transformées en coupe-gorges.

 

S'IL SUFFISAIT DE « TRAVERSER LA RUE », ÇA SE SAURAIT, NON ?

Mais je n'oublierai jamais que l'insécurité découle directement et fondamentalement de la situation sociale et économique catastrophique de trop nombreux habitants, sans emploi, en détresse absolue, qui conduit un infime nombre d'entre eux à sombrer dans la délinquance et, désormais, dans la criminalité, terrorisant tous les autres, pauvres mais honnêtes gens, qui tentent de survivre dans ce qui devient un enfer urbain.

Pour tous ceux-là, victimes de politiques libérales qui privilégient le capital à l'humain, ça se saurait s'il était si simple et suffisant pour sortir de la désespérante indigence qui est leur quotidien, comme le leur suggère le Chef de l'État, de... « traverser la rue ».

La preuve, je ne les vois pas, rassurés et rayonnants, sur le trottoir d'en face.

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