18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 07:52

http://www.le-bois-des-jouets.com/images/plan-toys-jouet-bois-parking-garage-6227.jpgMars 2008 : La Seyne change de majorité municipale. Avril-mai 2008 : la nouvelle équipe réouvre le dossier du stationnement dans le centre ville...

Je vous ai exposé hier dans un post ma lecture de l'histoire de la privatisation des parkings engagée par mon prédécesseur en 2007. Je vous livre aujourd'hui les démarches que notre équipe a entreprises pour tenter de remédier à cette affaire qui n'allait pas dans le sens des intérêts de la commune.

Dénoncer le contrat qui liait la ville à la société privée, Omniparc, qui s'était vu attribuer la gestion des parkings, aurait bien sûr été chose possible. Mais, naturellement, il aurait fallu mettre la main à la poche et dédommager lourdement l'entreprise. Impossible au vu des finances communales !

Il fallait donc négocier avec elle pour tenter de corriger le plus possible d'effets néfastes du contrat : revenir à la première heure gratuite au parking Martini, ou obtenir des abonnements avantageux pour un stationnement de courte durée pour les parents des élèves des écoles voisines venant déposer leurs enfants, ou réduire le nombre de places payantes sur la voirie communale, ou installer une caisse avec carte bancaire, etc.

Les discussions ont été âpres et difficiles et nos gains n'apparaissaient pas évidents. Je dois dire toute ma gratitude aux trois adjoints au maire qui s'y sont attelés avec opiniâtreté, Jocelyne Léon, Claude Astore et Philippe Mignoni, ainsi qu'à mon directeur de cabinet, Gilles Teisseire, et à nos services communaux.

Pendant ce temps, l'entreprise, qui avait été rachetée par le groupe Q-Park, réhabilitait (très bien, d'ailleurs) le parking Martini et commençait les travaux du parking des Esplageoles. Et, surprise, pour une raison que je ne m'explique pas vraiment aujourd'hui, la société délégataire arrêtait ce dernier chantier au cours de l'été 2009, sans en informer la ville et sans donner d'explication ! C'était là une faute qui ouvrait une brèche dans nos négociations compliquées et pouvait donner l'avantage à la ville.

Deux solutions s'offraient à nous. Ou bien entreprendre une démarche de contentieux qui aurait probablement donné raison à la commune mais qui l'aurait contrainte à constituer une provision (de l'ordre de 10 millions d'euros) au cas où la justice lui aurait donné tort, afin d'indemniser la partie adverse. Ou bien négocier avec Q-Park une sortie amiable du contrat. J'ai opté pour la deuxième voie.

Et bien m'en a pris ! Car, au terme de longs mois de de discussions...

> le "divorce par consentement mutuel" est décidé ;

> la ville n'a aucune indemnité à verser à Q-Park ;

> la ville doit seulement rembourser à la société les travaux de rénovation du parking Martini (2,1 millions d'euros), ainsi que les études, frais d'architecte et début des travaux du parking des Esplageoles (1,6 millions d'euros).

On revient de loin ! Il faut maintenant redémarrer d'un bon pied, et sans tarder. Je vous expliquerai demain comment nous envisageons la suite...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements
17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 09:07

http://2.bp.blogspot.com/_yhdj-YtjRxM/Sb4cM5ra2rI/AAAAAAAABi8/F6bKixYez18/s400/horodateur.jpgPetit rappel historique...

En 2007, mon prédécesseur à la mairie a décidé de s'attaquer au problème du stationnement dans le centre ville. C'était une bonne chose, car le sujet est complexe, mais déterminant pour la qualité de vie d'un quartier qui se paupérise, pour l'activité commerçante, pour l'image et la promotion de la ville historique.

Il a décidé de trois programmes, sur lesquels il n'y avait rien à dire : la réfection du parking municipal Martini, qui en avait bien besoin ; la construction d'un parking à étages sur la place des Esplageoles déjà dédiée au stationnement ; et la construction d'un nouveau parc sur le site des chantiers navals. Logique et bien pensé.

Vu l'état des finances de la ville, déjà aussi inquiétant qu'aujourd'hui, il a opté pour confier la construction des deux nouveaux parkings à une société privée, Omniparc, qui en contrepartie du fait qu'elle paierait la construction des parkings, pourrait ensuite les exploiter, rentrer dans ses frais, et, naturellement, réaliser ensuite des bénéfices grâce à son investissement. Ça pouvait s'entendre. Beaucoup de maires, de droite comme de gauche, procèdent ainsi. Il ne faut pas être doctrinaire du "tout public" si les circonstances de gestion l'exigent.

Où, avec mes amis de la minorité municipale de l'époque, nous avons été plus perplexes, c'est lorsque nous avons appris que la ville faisait aussi un cadeau à cette entreprise : le parking Martini, construit dans les années 70, qu'il fallait bien sûr rénover, mais pour un coût que nous estimions de l'ordre de 2 à 3 millions d'euros, tout à fait supportable par le budget de la commune. Avec cet petit investissement, Omniparc allait vite pouvoir engranger des jolies sommes !

Mais il y avait aussi une cerise sur le gâteau, et, là, nous n'étions plus d'accord du tout. La ville décidait aussi d'offrir à la société délégataire plus de 1000 places de surface (le long de toutes les rues du centre et le petit parking du Parc de la Navale). C'est-à-dire que toutes les places du centre-ville (sauf une dizaine d'arrêts-minute) allaient devenir payantes ! Belle affaire pour Omniparc et sale coup pour les usagers !

Et, myrtille sur la cerise du gâteau, si l'on peut dire, la ville avait l'obligation de faire assurer le contrôle du stationnement par la police municipale ! Les trois quarts des voitures devaient, soit afficher qu'elles avaient bien payé, soit être verbalisées, faute de quoi la commune devait payer des pénalités à la société privée ! Il y avait bien une infime contrepartie : Omniparc versait 50.000 euros par an à la ville pour qu'elle remplisse cette mission... soit l'équivalent des salaires de deux agents... alors qu'il en fallait plus de dix pour assurer cette surveillance !

Ça faisait beaucoup. En clair : tout bénéfice pour une entreprise privée, pour la durée maximale autorisée par la Loi, soit 32 ans, avec un investissement de l'ordre de 15 millions d'euros qui devait lui en rapporter... 33 ! Une belle affaire !

Comment avait-on pu imaginer un tel montage, totalement défavorable à nos concitoyens ? Les élus minoritaires que nous étions à l'époque n'avions pas suivi la proposition du maire. Et nous nous étions engagés, si nous revenions aux affaires, à tout faire pour essayer, sinon de dénoncer le contrat (ce qui aurait été très difficile car il aurait fallu verser des sommes importantes de dédommagement), du moins de le renégocier pour le rendre plus acceptable.

Ce fut l'un des premiers chantiers que nous ouverts avec notre élection en mars 2008.

Dont je vous parlerai demain...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements