19 décembre 2017 2 19 /12 /décembre /2017 05:53

La Loi le prévoit, mais la démocratie locale l'exige. Et ça valait bien qu'on y consacre du temps. Après des mois d'échanges, de collecte et de prise en compte des besoins qu'ont exprimés les conseils citoyens, les conseils de quartiers, les comités d'intérêt local, les comités d'usagers des services publics, les acteurs associatifs, les entrepreneurs économiques, le Plan d'aménagement et de développement durable (PADD) arrivait enfin ce lundi sur la table du conseil municipal pour un ultime débat.

Le PADD, c'est le document qui fixe les grandes orientations que l'on souhaite pour le devenir du développement et l'aménagement de notre territoire communal : organisation urbaine, mobilités, espaces dédiés à l'habitat, à l'activité économique, industrielle, technologique, artisanale, commerciale, balnéaire et touristique, à la vie culturelle et sociale, à la nature, à l'agriculture de proximité...

 

LA « SAISON 2 » DE LA MAÎTRISE DE L'URBANISATION SEYNOISE

C'est le cadre de référence à partir duquel se construit le Plan local d'urbanisme (PLU) qui, lui, est un document « opposable » à tous, qui impose ce que l'on a droit ou pas de construire dans chacun des secteurs de la commune, avec toutes les prescriptions règlementaires nécessaires.

Après une importante révision du PLU seynois conduite de 2008 à 2010 pour freiner l'urbanisation galopante que l'équipe municipale qui a précédé la nôtre de 2001 à 2008 avait autorisée et même promue, générant des désordres majeurs dans certains quartiers, nous avions annoncé lors de la campagne électorale que nous ouvririons une « saison 2 » de la modération de la frénésie des constructions. On fait donc ce qu'on a dit. On dit ce qu'on fait. Et on le fait avec les gens. Ce n'est pas le cas de tout le monde...

 

UN PLAFOND FIXÉ À 70.000 SEYNOIS, ET DES MOBILITÉS PROPRES ET EFFICACES

Nous avons exprimé nos volontés de sanctuariser nos espaces naturels, littoraux et agricoles, de répondre aux obligations que nous impose le Programme local de l'habitat (PLH) de notre agglomération, tant est difficile l'accès au logement pour tous, et de permettre le développement d'activités économiques diversifiées, tant l'emploi demeure fragile.

Mais nous avons surtout exprimé dans le PADD nos objectifs de limiter à 70.000 le nombre de nos concitoyens seynois — et nous y serons sous peu avec nos presque 66.000 habitants — et l'absolue nécessité d'obtenir les moyens des mobilités efficaces et écologiques qu'une métropole doit à ses habitants pour que, délaissant la voiture, reconquérant des espaces publics apaisés, accédant aux lieux de travail, de services et de loisirs, à toute heure et chaque jour, ils profitent d'un cadre de vie sain et fonctionnel : transport en commun en site propre, bateaux-bus, modes doux comme le vélo, interconnexions avec le rail, etc.

 

UN CONSEIL MUNICIPAL SOLIDAIRE ET UNANIME POUR UNE SEYNE PAISIBLE

Le débat du conseil municipal autour du PADD n'appelle légalement pas de vote. Mais, à son issue, j'ai tenu à recueillir les avis de l'ensemble des groupes politiques qui composent notre assemblée communale.

À main levée, publiquement, du FN au NPA, en passant par toutes les sensibilités de la droite et de la gauche, tous nos élus ont approuvé les orientations d'urbanisme et d'aménagement du territoire patiemment travaillées avec les citoyens, les agents et les cadres communaux qui ont fait un travail remarquable.

J'en sais gré à tous nos conseillers municipaux, majoritaires et minoritaires. Ce n'est pas si fréquent dans une commune sur un sujet d'une telle importance et j'ai d'ailleurs été étonné que la presse locale ne l'ait pas relevé.

Cela nous engage désormais collectivement et solidairement à finaliser le plus vite possible un PLU révisé qui concrétisera nos vœux partagés. Et cela nous protègera de toute tentation de développement non maîtrisé que, avec le transfert de la compétence de l'urbanisme à la métropole, d'autres, depuis un ailleurs, pourraient un jour avoir les velléités de nous imposer...

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:42

Certains doutent, d'autres s'insurgent... en silence. Sur fond de rivalité ancestrale entre les rives nord et sud de la Rade de Toulon, plusieurs personnes m'ont, ces derniers mois, fait part de leur inquiétude quant à l'incidence négative que pourrait avoir sur la fréquentation du terminal de croisières de La Seyne la construction d'un quai de 400 mètres de long au port de commerce de Toulon.

En clair, selon eux, Toulon veut « chiper » les paquebots géants à La Seyne, aggravant ainsi la fragilité de l'activité commerciale du cœur historique de notre ville que « boostent » tout de même les milliers de passagers qui débarquent chez nous de 80 à 100 fois par an selon les années. Pour peu que les magasins et établissements veuillent et puissent s'adapter à l'accueil de cette manne.

 

NOMBREUX ÉTAIENT CEUX QUI ANNONÇAIENT HAUT ET FORT LEUR OPPOSITION, MAIS...

D'autres argumentent sur le fait que la dépense prévue, de 30 à 40 millions d'euros, va être un gâchis au regard de l'orientation du futur quai toulonnais, quasi perpendiculaire aux deux vents dominants de chez nous, au contraire de l'ancien « môle d'armement » de nos chantiers navals reconverti par la Chambre de commerce et d'industrie du Var en gare maritime moderne et fonctionnelle, où les commandants des gigantesques paquebots accostent aussi aisément qu'un automobiliste gare une Twingo.

Plusieurs, y compris parmi les acteurs politiques locaux, et pas seulement de la minorité municipale de La Seyne, annonçaient depuis des mois qu'ils allaient dire haut et fort leur opposition à ce projet meurtrier, selon eux, pour l'économie seynoise. Le fait est que nul ne les a entendus. Par peur de déplaire à celui qu'ils considèrent comme le « patron de Var » ?...

 

... MAIS AUCUN N'A DONNÉ SUITE À SES ANNONCES

En revanche, j'ai, quant à moi, saisi l'occasion de la dernière réunion du conseil communautaire de Toulon Provence Méditerranée (TPM), au cours de laquelle était soumise au vote une délibération permettant d'autoriser l'agglomération à lancer une consultation publique sur le sujet, pour poser au grand jour et dans la clarté la question des intentions toulonnaises.

S'il y a doute ou inquiétude, il vaut en effet toujours mieux mettre cartes sur table. C'est chose faite. Et la réponse d'Hubert Falco est claire et nette. Le quotidien Var-matin l'a publiée (ci-contre) : loin de lui l'idée de nuire à la rive sud de la Rade. Dont acte.

Il est plus que jamais nécessaire d'élaborer un schéma global d'aménagement et de fonctionnement de l'espace portuaire civil de la Rade de Toulon. Notre métropole dispose là d'un potentiel incroyable pour la dynamique économique et l'emploi. Comment tirer le meilleur parti possible de notre linéaire de littoral ? Quels sites dédier aux croisières, aux ferries, au ro-ro, aux activités technologiques et scientifiques, à la réparation et la construction navale, notamment du yachting, à la plaisance, au tourisme, au loisir, à la détente, à la valorisation patrimoniale, etc ?

 

SE SAISIR DE LA CONCERTATION, POSITIVEMENT ET SANS MODÉRATION

Répondre à ces questions permettrait de disposer d'un cadre d'objectifs pour les décennies à venir, dans l'intérêt partagé de tout le « Grand Toulon », en évitant les erreurs et en programmant les aménagements terrestres à faire réaliser par la métropole, notamment en matière d'intégration urbaine et paysagère et surtout de mobilités et de transports. On ne peut ainsi pas imaginer que le terminal de croisières seynois soit un jour dédié aux ferries, les flux de circulation automobile en découlant ne pouvant que paralyser la ville, ni que des containers à embarquer sur un cargo soient stockés devant les fenêtres des hôtels du futur complexe de notre « Atelier mécanique » !

C'est tout cela qu'il faut que nos concitoyens expriment. La concertation annoncée par TPM, au-delà de la question du quai géant de Toulon, en est une première occasion, pour les habitants et les acteurs économiques, associatifs, sociaux et culturels. Il faut s'en saisir. Sans modération.

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9 juin 2017 5 09 /06 /juin /2017 07:44

Ça faisait partie des demandes que, pour La Seyne et Six-Fours, je formulais, depuis longtemps pour certaines. La commission des transports de l'agglomération Toulon Provence Méditerranée, où notre adjointe Denise Reverdito représente La Seyne, a donné un avis favorable à des modifications de lignes et de fréquences que nous réclamions.

Si la conseil communautaire de TPM, qui se réunira la semaine prochaine, suit la proposition de la commission, les chefs d'entreprises des zones d'activité des Playes et de Camp Laurent et leurs 17.000 salariés devraient être satisfaits.

La desserte de cet espace économique majeur et très dynamique va être considérablement améliorée à compter du mois de septembre prochain.

 

UNE OFFRE ACCRUE DE 15%

La fréquence de la ligne 70 sera augmentée de 50% avec un passage toutes les 20 minutes en heure de pointe, au lieu de 30 minutes actuellement. L’itinéraire de cette ligne gagnera en clarté et en lisibilité car il reprendra l’itinéraire principal de ligne qui est perturbé à certaines heures par des itinéraires différents.

Cette augmentation significative d’offre sur la ligne 70 permet d’offrir d’autres destinations aux lignes 71 et 72 qui empruntaient le même itinéraire que la ligne 70. La ligne 71, avec ses 10 services par jour actuellement, sera limitée à l’arrêt Curie, en correspondance avec la ligne 70. La ligne 72 sera déviée à partir de « l’Espace santé » pour offrir à la ZAC des Playes une ligne régulière demandée par l’Association de développement des entreprises de Toulon-Ouest.

Et l’appel-bus AB 80 de la ZAC des Playes pourra ainsi être redistribué à partir de la gare de La Seyne sur la ZAC du Camp Laurent et offrir une desserte de cette zone qui était demandée et qui bénéficiera aussi aux personnes souhaitant se rendre à notre crématorium et notre futur cimetière.

C'est au total un accroissement de 15% de l'offre de transports collectifs que nous aurons la satisfaction d'avoir obtenu. Un bon point donc, pour TPM, auquel s'ajoutera un autre, dès cet été, avec la mise en service du parc-relais de Tamaris, en cours de réalisation, qui incitera à délaisser la voiture pour emprunter le bateau-bus.

 

D'AUTRES URGENCES À PRENDRE EN COMPTE

Il reste d'autres chantiers à mener à bien, comme le franchissement de la voie ferrée au pont rail-route de Brégaillon pour prolonger la ligne U jusqu'à la gare de La Seyne, avant que n'arrive, faute de tramway, le très attendu « transport en commun en site propre », qui devra desservir La Seyne jusqu'à « l'Atelier mécanique ».

Il est également indispensable que se réalise, dans les meilleurs délais, une correspondance entre les lignes 8M et 18M de bateaux-bus, grâce à un embarcadère à installer sur le littoral de Bois-Sacré, permettant de relier les quartiers sud à notre centre-ville, en attendant la très réclamée ligne de bateaux-bus de cabotage desservant les points majeurs de la Rade depuis Saint-Mandrier.

Et notre comité des usagers des mobilités, qui se réunira sous peu, a bien d'autres projets d'améliorations en attente...

Lignes de bus : certaines de nos demandes prises en compte !
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6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 04:57

Merci, très sincèrement, aux élus des divers groupes de la majorité municipale qui, par un message circonstancié, m'apportent leur soutien et confirment mon analyse de la tartuferie ubuesque dont hérite, par legs de M. Estrosi, le nouveau président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur, M. Muselier, qui, dans un communiqué un peu irréfléchi (car truffé de contrevérités qui lui auront sûrement été dictées et qu'il aura peut-être un peu vite prises pour argent comptant sans en vérifier la véracité), s'insurge contre moi parce que j'ai dénoncé une indicible bêtise.

À la suite de la déclaration de mes collègues du conseil municipal que je reproduis ci-après, les visiteurs de mon blog pourront apprécier par eux-mêmes, avec les photos que je mets en ligne, que le portique de détection de métaux que la Région impose aux usagers seynois des trains express régionaux (TER) ne sert strictement à rien...

 

Voilà donc le communiqué que les groupes de la majorité municipale seynoise m'ont fait parvenir avant de l'adresser à la presse...

« Sûrement mal inspiré par la conseillère municipale et régionale Madame Torres dont il fait état dans son communiqué, Monsieur Muselier va un peu loin dans l'anathème à l'encontre du maire de La Seyne.

« Débrancher un appareil mis en service comme on le fait d'une cafetière ou d'un sèche-cheveux s'appelle, selon lui, "démonter" un dispositif. Les policiers présents, comme le conseiller régional Jean-Pierre Colin, qui n'aurait même pas eu à rebrancher la prise puisque le portique n'a jamais cessé de fonctionner, sa batterie disposant d'une autonomie de plusieurs dizaines d'heures, peuvent témoigner de l'absence de gravité et dangerosité de l'acte purement symbolique du maire.

« Nous confirmons que le dispositif est coûteusement inutile car chacun peut accéder aux quais sans passer sous le portique et que celui-ci, de l'aveu ultérieur des responsables, n'est installé qu'occasionnellement, à certaines heures, et pas dans les gares voisines lorsqu'il l'est à La Seyne. Un fou barbare porteur d'armes serait bien mal inspiré de choisir le moment et la gare où il est mis en place pour accéder à un train.

« Nous affirmons que c’est bien parce que ce type de portique n’est pas installé dans les gares des communes avoisinantes qu'il est stigmatisant et humiliant pour la population seynoise, ou que, a contrario, s'il est réellement efficace, il est injuste pour les autres qu'il ne soit pas déployé dans leurs gares. C’est pourquoi nous partageons l’idée que le dispositif est contraire à l'esprit de la République qui prône l'égalité des territoires.

« Nous déplorons le manque de courtoisie de la Région qui ne croit pas devoir prendre la peine d'informer l'autorité municipale du déploiement du dispositif les jours où elle décide de son installation.

« Nous regrettons que Monsieur Muselier, mélangeant tout, prenne pour argent comptant de fausses informations selon lesquelles La Seyne serait en sous-effectif en matière de police municipale. La commune est classée 54ème ville de France pour son nombre de policiers municipaux pour 1000 habitants, devant sa voisine Toulon (78ème) ou Marseille (97ème).

« Nous sourions d'apprendre à la lecture du communiqué de Monsieur Muselier que ce serait son égérie seynoise, Madame Torres, qui serait à l'origine des demandes d'aide régionale pour la vidéoprotection urbaine, alors que la commune déploie ce dispositif depuis 2011 avec l'aide de l'État, et nous espérons que la Région répondra favorablement à la demande de La Seyne de le cofinancer, de même que l'installation d'une "fan-zone" pour permettre l'organisation d'événements festifs propices au vivre ensemble, au partage, à la culture et l'éveil des consciences, véritable remède préventif de fond contre les obscurantismes qui mènent aux pires dérives sanguinaires.

« Nous nous étonnons que le Président de la Région puisse imaginer quelque tortueuse stratégie de communication politicienne liée à l'élection législative, à laquelle le maire de La Seyne n'est pas candidat... ce qui n'est pas le cas de Madame Torres.

« Et nous sommes atterrés et offusqués, parce qu'il est des sujets avec lesquels on ne doit pas jouer, que Monsieur Muselier évoque, soit maladroitement, soit insidieusement, le contexte du drame barbare de Londres qui s'est joué quelques heures après l'acte symbolique et bon enfant effectué sans risque pour quiconque par le maire de La Seyne sous les yeux de plusieurs membres des forces de l'ordre.

« Nous apportons évidemment tout notre soutien au maire de La Seyne. »

 

Et donc, comme annoncé en introduction, voilà les preuves en photos que n'importe qui peut accéder aux quais et aux trains en se soustrayant aisément au contrôle qui est donc inutile (mais coûteux et humiliant) imposé aux citoyens dans le hall de la gare par la Région, juste pour donner à croire qu'elle veille sur la sécurité des voyageurs...

Ci-après deux accès ouverts aux quatre vents au quai de la gare de La Seyne, direction Toulon, depuis l'avenue Robert Brun...

Et ci-dessous deux accès sans aucune surveillance au quai de la gare de La Seyne, cette fois-ci direction Marseille, depuis le parking de la gare...

Et ce serait contre moi qu'il faudrait déposer plainte ?

Je précise enfin que je ne voudrais pas que ces photos nuisent aux cheminots, de plus en plus gênés par le manque de moyens pour effectuer leur travail. Ceux qui devront, tôt ou tard, rendre des comptes (devant le peuple et non dans un prétoire...), ce sont ceux, d'Europe et du pays, qui ne protègent pas le service public des transports (comme les autres services d'ailleurs), en l'ouvrant à la concurrence et en montrant du doigt ou abandonnant sans vergogne des territoires et leurs populations.

Et j'invite Renaud Muselier, homme courtois que j'ai côtoyé au cours du précédent mandat régional, qui doit venir dans le Var pour soutenir les candidats LR à l'élection législative, à faire halte à la gare de La Seyne où je lui démontrerai volontiers sur place l'ineptie de cette opération qu'il hérite de son prédécesseur.

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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 04:00

Qu'il s'agisse de quartiers littoraux résidentiels et touristiques, de zones périurbaines d'habitat social ou de centres anciens, sans conduire de grandes études scientifiques pointues, on peut évaluer les difficultés et les inégalités en matière de mobilités urbaines et interurbaines.

Bien sûr, ça et là, lorsqu'un maire, portant la parole de ses concitoyens, réclame avec insistance un aménagement de telle ou telle ligne de bus ou de bateau-bus, il parvient peu ou prou à l'obtenir dans des délais variés. Mais, à l'heure où la démarche métropolitaine va s'enclencher, ne faut-il pas "changer de logiciel", comme disent les "sachants" d'aujourd'hui ?

C'est une démarche globale de réflexion sur les investissements d'avenir de l'ensemble du territoire, dont les infrastructures de transports, qu'il faudrait conduire, y associant toutes les parties prenantes, élus, acteurs économiques et sociaux, et populations.

À défaut, on continuera à entendre les uns et les autres se rejeter la responsabilité des encombrements liés à l'absence d'une troisième voie sur l'autoroute de Toulon vers Nice et à l'ouverture d'un nouvel espace en forme... d'avenue d'une centaine de commerces accusé de tuer les boutiques des centres-villes, et on sera encore interpellé sur le sentiment d'iniquité ressenti par les chefs d'entreprises de la zone ouest vis-à-vis de leurs collègues de celle de l'est, s'estimant moins bien considérés en transports collectifs pour aujourd'hui — peut-être pas à tort, il suffit de regarder le plan des lignes de Réseau Mistral — et pour demain — pourquoi le projet d'une halte ferroviaire aux Playes ne serait-il pas aussi important que celui de Sainte-Musse et la rénovation de celle de La Pauline ?

 

PESER LE POUR ET LE CONTRE DES PROJETS STRUCTURANTS MÉTROPOLITAINS

Si nul ne conteste la prévalence de Toulon, cœur de métropole qui doit conforter ses fonctions de centralité, si tout un chacun approuve le grand projet de "quartier de la connaissance, de la créativité et du numérique" à Chalucet, si personne ne conteste l'absolue nécessité de reconstruire la grande jetée qui ferme la Petite Rade, il est d'autres projets qui doivent être soumis à réflexion partagée.

Faut-il vraiment envisager, à titre d'exemple, de construire un nouveau quai de 400 mètres de long sur le littoral toulonnais de la Rade, perpendiculaire à nos vents dominants, ainsi qu'il est envisagé de le faire à l'issue d'études devant être financées au titre du Contrat de plan État-Région ?

On parle d'un coût de 40 à 50 millions d'euros pour cette nouvelle infrastructure portuaire destinée à accueillir au plus près du cœur de ville de Toulon des paquebots géants de même nature que ceux qui accostent par dizaines chaque année le long du môle d'armement des anciens chantiers navals de La Seyne, là ou la Chambre de commerce et d'industrie du Var a beaucoup investi pour réaliser il y a quelques mois, avec l'accompagnement de notre commune, un terminal de croisières ultramoderne d'où on est, pour peu qu'on les développe, en bateaux-bus publics ou en navettes maritimes commerciales, à dix minutes à peine du centre historique de Toulon.

 

LES MOBILITÉS EN CONCOMITANCE AVEC LES INVESTISSEMENTS D'AVENIR

Ne devrions-nous pas prendre garde à ne pas mettre la charrue avant les bœufs ? Il est peut-être des réalisations dont les urgences sont à hiérarchiser dans le temps, ainsi que l'avait d'ailleurs senti Hubert Falco en voulant éviter la concomitance des chantiers toulonnais du tunnel routier et du transport en commun en site propre.

Avant de sauter sur la première opportunité venue consommatrice de finances publiques et privées, ne devrait-on pas commencer par dresser un état des lieux global de l'existant, des difficultés présentes et à venir, et des enjeux de développement, notamment en matière de mobilités métropolitaines, qui semblent être la clé de voûte de tout dispositif de redynamisation urbaine, économique, sociale et culturelle d'un territoire d'avenir.

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5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 04:29

Après avoir mis en évidence des inégalités territoriales d'offres de transports collectifs entre divers sites de typologies similaires de l'agglomération toulonnaise — deux quartiers résidentiels d'une part, et deux quartiers périurbains d'habitat social d'autre part —, j'ai voulu dresser un état comparatif de la situation des mobilités vers et depuis les centres-villes des quatre communes les plus importantes, Toulon, La Seyne, Hyères et Six-Fours.

 

BIEN SÛR QUE LE CŒUR DE L'AGGLOMÉRATION DOIT ÊTRE BIEN DESSERVI

Si, naturellement, le cœur historique, culturel et commercial de Toulon, ville principale d'un territoire métropolitain de près de 450.000 habitants, a des fonctions de centralité que n'ont pas les trois autres, justifiant une meilleure desserte pour permettre aux résidents de l'ensemble de l'aire métropolitaine d'accéder à des services, des commerces, des espaces de culture et de loisirs, il n'empêche que les cœurs historiques de nos communes sont aussi des lieux d'habitation, notamment pour des familles à faibles revenus, qui doivent d'autant plus avoir accès aux mobilités urbaines propres que la circulation et le stationnement des automobiles sont complexifiés par la nature urbaine de ces vieux quartiers.

Trois des quatre centres anciens ont même été classés prioritaires au titre de la "politique de la ville" (Toulon, La Seyne et Hyères) et deux d'entre eux (Toulon et La Seyne) sont même retenus comme "ultra-prioritaires" pour bénéficier du "Nouveau programme national de rénovation urbaine" (NPNRU).

Pour effectuer des comparaisons objectives d'offres de dessertes par bus et bateaux-bus, j'ai artificiellement pondéré, pour le centre de Toulon, les résultats de l'indice nombre de dessertes qui sert à mes analyses en le réduisant de 25%, considérant que sa fonction de centralité métropolitaine justifie des lignes et des fréquences accrues d'autant.

 

MAIS LES CENTRES D'HYÈRES ET DE SIX-FOURS SONT PARENTS PAUVRES

Il apparaît que, si le centre de La Seyne bénéficie de presque la moitié moins de dessertes que celui de Toulon (après pondération de ce dernier, et en données brutes), les centres de Hyères et de Six-Fours sont considérablement moins bien desservis, de l'ordre de huit fois moins.

Rapportés aux nombres d'habitants respectifs de chacune des communes, l'écart demeure de l'ordre d'un bon tiers pour ces deux villes, tandis que — agréable surprise — le résultat est inversé pour le centre de La Seyne, de 30% mieux desservi que celui de Toulon, à l'exception des dimanches.

Enfin, rapporté aux possibilités de mobilités des résidents des quartiers eux-mêmes, La Seyne est à peu près à l'identique de Toulon, Hyères environ quatre fois moins bien, et Six-Fours plus de huit fois moins bien.

 

AVEC L'EXISTANT, DES MARGES EXISTENT POUR AMÉLIORER

Il y a donc matière à amélioration dans une logique métropolitaine où chaque pôle urbain a son importance pour le développement de l'ensemble du territoire. Si l'on compare, par exemple à La Seyne, les liaisons entre les quartiers est et sud avec le centre et celui de l'agglomération, ainsi que je l'ai fait dans une précédente analyse, on mesure les disparités importantes d'une partie de la commune à une autre ; or ces quartiers littoraux, pour partie résidentiels et pour partie en développement en matière d'activité économique et d'habitat (site des anciens chantiers, Bois Sacré), sont situés, venant du reste de la commune et de l'agglomération, au-delà du goulet d'étranglement routier que représente la traversée du vieux port seynois.

Des marges de manœuvre existent d'ores et déjà, en réduisant ça et là une offre convenable, pour améliorer, par exemple, les dessertes des centres hyérois et six-fournais ou des quartiers seynois à la circulation déjà beaucoup trop dense où l'on ne pourra maintenir ou revenir à une qualité de vie urbaine qu'en y développant les transports collectifs, par la hiérarchisation des priorités et la création de nouvelles dessertes, en particulier par voie maritime, comme c'est dès à présent possible de le faire, avec un minimum de volonté, pour le littoral seynois de la Petite Rade, ainsi que je le réclame depuis des années.

 

> Suite (Article 5/5)

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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 04:39

Si les inégalités d'offres de transport en commun entre quartiers et communes d'un même territoire, conséquences de leurs histoires respectives, perdurent parce qu'on ne se penche pas en continu sur les besoins ou simplement parce qu'il ne se trouve personne pour s'en plaindre, il est certains sites de notre agglomération "Toulon Provence Méditerranée" (TPM) qui font depuis des années l'objet des attentions de l'État et des collectivités pour gagner en équité et devenir des "morceaux de ville comme les autres". Ce sont les quartiers populaires d'habitat social classés prioritaires au titre de la "politique de la ville".

Là, outre les programmes de rénovation urbaine et d'accompagnement social dont ils bénéficient depuis le début des années 80, nous sommes tous — services de l'État et collectivités locales — engagés à leur témoigner un intérêt particulier pour y compenser les inégalités sociales et économiques dont souffrent leurs habitants. Et ce dans tous les domaines de l'action publique "ordinaire" ; ce qu'on appelle le droit commun. Dont celui qui relève de la compétence d'autorité organisatrice des transports urbains qui, après avoir été à la charge des communes, est devenue intercommunale.

 

AUTANT DE DESSERTES À BERTHE QU'À LA BEAUCAIRE, MAIS POUR PLUS DU DOUBLE D'HABITANTS 

Or, comme pour les quartiers résidentiels du sud de La Seyne et de Toulon, le compte de l'égalité n'y est pas encore. La comparaison des offres que j'ai faite entre les ensembles d'HLM de La Beaucaire à Toulon (5910 habitants) et de Berthe à La Seyne (14134 habitants) en attestent. Même si l'écart en faveur du quartier toulonnais n'est pas dans un rapport de 1 à 3 comme dans les zones résidentielles, et même si l'on relève à peu près le même nombre de dessertes par semaine pour chacun des deux quartiers, l'écart en faveur de La Beaucaire rapporté au nombre d'habitants est tout de même dans une proportion de 1 à 2,5. Et l'offre est même 6 fois inférieure à Berthe pour les dimanches.

S'agissant des liaisons sans correspondance permettant aux résidents de ces quartiers d'habitat social de se rendre vers les pôles de services, d'activité économique et de culture de l'agglomération, l'offre est très disparate.

Les habitants de La Beaucaire n'ont ainsi aucune possibilité de gagner la gare de Toulon sans changer de bus et quasiment pas pour rejoindre l'une ou l'autre des gares TER d'Ollioules et La Seyne. Les Seynois de Berthe sont bien mieux lotis, et même beaucoup mieux que leurs concitoyens des quartiers sud de leur commune.

 

DES LIAISONS À AMÉLIORER POUR "DÉGHETTOÏSER"

En revanche, si les Toulonnais de La Beaucaire disposent d'autant d'offres sans correspondance que ceux du Mourillon pour gagner leur centre-ville, les Seynois de Berthe sont 30% moins bien dotés que les Toulonnais quant aux possibilités de rejoindre les cœurs de ville de Toulon ou de La Seyne, lieux des démarches administratives et de l'activité commerciale et culturelle de niveau communal ou intercommunal.

Il est donc capital, au regard des enjeux de "déghettoïsation" des quartiers prioritaires périphériques, d'accès à la formation, l'emploi, la vie sociale et culturelle, l'incitation des constructeurs à investir au cœur des quartiers populaires pour y faire venir des résidents plus aisés, bref le "brassage républicain" et le "vivre ensemble" des populations, de compléter les efforts déjà accomplis en matière de mobilités.

 

FAUTE DE TRAM, LE "SUPER-BUS" DOIT STRUCTURER LES QUARTIERS PÉRIPHÉRIQUES D'HLM

Le "site propre" initialement dédié au tramway est réalisé sur toute la traversée du quartier Berthe depuis la fin des années 90, sur presque les deux tiers de son trajet seynois, et le pont de franchissement de la voie ferrée a été livré il y a trois ans ; il est indispensable de mettre les bouchées doubles pour construire et mettre en service le tronçon de site propre qui doit relier La Seyne, via Berthe, à la base terrestre du Technopôle de la Mer, actuel terminus de la ligne U, et d'engager la liaison "carrefour du 8 mai-site des anciens chantiers". En attendant que, à défaut de tramway, le "super-bus" joue ce rôle d'ouverture et de structuration.

Et cette analyse comparée des offres des deux quartiers aura mis en évidence qu'aucune des trois lignes structurantes, reliant à bon débit de desserte l'ouest de TPM à Toulon, les lignes U, 1 et 8, ne dessert la gare SNCF majeure de l'agglomération, permettant l'intermodalité sans correspondance avec les grandes lignes du réseau ferré. Il y a là aussi matière à amélioration pour pousser à l'usage du rail... surtout si le Président de la Région, M. Estrosi, responsable des Trains express régionaux (TER) démontre — ce dont je doute fort au regard de ce qui s'est passé dans les pays d'Europe qui s'y sont essayés — que le remplacement des rames de la SNCF par des trains privés accroîtra l'offre et améliorera le service...

 

Suite (Article 4/5)

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 04:22

Vous avez dit inégalités territoriales d'offres de mobilités d'aujourd'hui ? Je le pense. Et je vais tenter de le démontrer en quatre temps. Regardons avec un premier article, s'appuyant sur les données de population de notre Institut national de la statistique (INSEE) et les informations que nous pouvons pêcher sur le site de Réseau Mistral quant aux lignes de bus et de bateau-bus.

Si l'on compare les lignes, les arrêts et les nombres de dessertes quotidiennes par ligne des deux grands quartiers urbains et périurbains entourés sur la carte ci-dessous, on découvre un certain nombre d'éléments qui rendent perplexe...

Il s'agit des quartiers du Mourillon, du Cap Brun et des Ameniers à Toulon (entourés de bleu), et, pour La Seyne, de ceux de Balaguier, Tamaris, Les Sablettes, Les Plaines et Janas (entourés de rouge).

Ces deux sites se faisant face ont une population à peu près identique d'environ 26.500 habitants chacun, une surface habitée similaire (le sud de la zone seynoise est recouvert par la forêt de Janas), et en commun une même typologie de quartiers littoraux résidentiels, sans importante zone d'entreprise ou commerciale ni fonctionnalités de services publics justifiant des déplacements d'autres personnes que les résidents, mais des commerces et services de proximité, et des zones balnéaires à forte valeur ajoutée d'économie du tourisme et des loisirs, y amenant des environs ou de très loin nombre de visiteurs.

 

TROIS FOIS PLUS D'OFFRES AUX "MOURILLONNAIS" QU'AUX "SABLETTOIS"

L'analyse chiffrée que j'ai menée met nettement en évidence que les offres de transports publics sont près de 3 fois plus importantes pour le quartier toulonnais que pour le quartier seynois. Et même près de 4 fois pour les offres du dimanche.

Si l'on peut à bon droit admettre un écart d'offre en faveur d'une ville-centre, puisque l'État lui-même le considère en ayant conçu un dispositif de bonification de ses dotations financières à ces communes offrant des services à toutes celles de leurs alentours, il est difficilement admissible que cet écart soit du simple au triple.

En outre, le réseau offre 9 fois moins de solutions aux Seynois de ces quartiers de rejoindre le cœur de la ville-centre de l'agglomération en trajet direct sans correspondance qu'aux Toulonnais du Mourillon et du Cap Brun. Ils ont d'ailleurs plus de 2,5 fois moins de possibilités de gagner leur propre centre-ville seynois que les "Mourillonnais" d'atteindre celui de Toulon sans emprunter au moins deux autobus.

 

AUCUN MOYEN DE GAGNER LA GARE TGV DE TOULON SANS CORRESPONDANCE

De Janas à Balaguier en passant par Mar-Vivo et les Sablettes, il n'y a par ailleurs absolument aucun moyen de gagner sans changer de bus la gare de Toulon, seule de l'agglomération avec celle d'Hyères à être desservie par les grandes lignes (TGV et Intercités). Et ce ne seront pas les 250 dessertes hebdomadaires en trajet direct vers la modeste gare de La Seyne (trains régionaux) qui consoleront les Seynois du sud face aux plus de 9.000 dont bénéficient les "Mourillonnais" vers leur gare toulonnaise. Et qui les inciteront à délaisser la voiture pour emprunter le réseau ferré.

Comment, dès lors, sans réparer ces anomalies, peut-on prétendre à l'égalité républicaine à laquelle nous sommes tous attachés et que nous devons à nos concitoyens, et compter, pour une redynamisation économique profitable à toute l'agglomération, sur le potentiel balnéaire, naturel, aquacole et halieutique, hôtelier, touristique et de loisirs, qu'offrent, au moins autant que le littoral toulonnais, les quartiers de La Seyne qui bordent la mer au sud et à l'est ?

 

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 04:22

Ça fait des années que les Seynois se questionnent sur les mobilités de leur ville, pressentant à la fois le potentiel économique, social et culturel de leur territoire, pour eux-mêmes et pour tout le "Grand Toulon", et les difficultés de circulation que pourrait accroître la valorisation de celui-ci, s'ajoutant à celles découlant de l'évolution démographique, l'eussions-nous freinée en révisant notre plan d'urbanisme, mais qui, jusqu'à un certain point, est inéluctable, ne serait-ce que pour répondre aux besoins de logements, sociaux ou non, imposés par les lacunes énormes recensées dans le Programme local de l'habitat de notre agglomération.

 

TRAINS, "SUPER-BUS", BATEAUX-BUS, MODES ACTIFS ET INTERMODALITÉS

Cette question primordiale des déplacements touche aussi à l'environnement et au développement soutenable de notre aire urbaine. Sans agir sur la réduction des gaz d'échappement, la qualité de notre air, déjà fragile, va immanquablement se dégrader. Le Plan intercommunal de déplacements urbains récemment mis à jour fixe les orientations.

Nous le savons, on misera sur deux axes majeurs reliant l'est à l'ouest de Toulon Provence Méditerranée (TPM) : une ligne de bus à haut niveau de service de La Garde à La Seyne et une adaptation du réseau ferré permettant la circulation cadencée de trains dans le cadre d'un Réseau express régional de Hyères à Ollioules. Le site propre maritime devra être développé en complément du rail et du "super-bus", avec de nouveaux bateaux-bus et de nouvelles lignes directes et de cabotage, y compris hors de la Petite Rade. On développera les lignes de transports collectifs de rabattement sur ces trois axes, les voies piétonnes et cyclables, les pôles d'intermodalité, avec des parcs-relais pour les autos et les deux-roues.

 

EN URGENCE, RÉDUIRE LES INÉGALITÉS

Mais les nouveaux chantiers ne peuvent prendre sens que dès lors qu'on aura aussi à l'esprit la nécessité de régler, au préalable, les inégalités de services de mobilités qui existent entre les divers territoires de TPM, essentiellement dus aux évolutions locales de chaque commune, voire chaque quartier, qui avancent à des rythmes distincts, sans trop d'anticipation — comme ce fut le cas pour la ligne U de bus mise en service in extremis quelques jours avant l'ouverture de DCNS à Ollioules — en lien avec les développements découlant de nos atouts économiques, sociaux, culturels et environnementaux, et pas encore, loin de là, avec l'esprit métropolitain qui devrait pourtant nous guider.

Ces inégalités existent et s'accroissent. Les exemples seynois — mais pas seulement — ne manquent pas. Je les évoquerai dans une série de prochains messages. Ils constituent autant d'urgences.

 

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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 06:35

La préfecture du Var n'était pas obligée de le faire, mais elle a pris une heureuse initiative : celle de mettre autour de la table les institutions locales et les représentants des sociétés Someca et Bouygues, respectivement chargées, pour la première, d'acheminer des carrières du Revest au port seynois de Brégaillon, via La Valette et le tunnel de Toulon, des millions de tonnes de pierres destinées à être embarquées vers Monaco, et, pour l'autre, de réaliser avec ces minéraux un quartier de résidences de luxe gagné sur la mer de la principauté monégasque, ainsi que je l'exposais dans un récent message de ce blog.

Il s'agissait, pour la sous-préfète secrétaire générale et ses collaborateurs, de jouer les bons offices afin de faire retomber la colère de nos concitoyens, notamment de La Valette et de La Seyne, qui, puisque les contreparties en matière de création d'emplois initialement annoncées s'avèrent n'être que du vent, ne voient à raison dans ce projet que de rudes inconvénients pour leur qualité de vie.

 

LES EXIGENCES ENVIRONNEMENTALES DOIVENT ÊTRE ENTENDUES

Les échanges ont été très durs, les industriels ayant eu le don de me faire sortir de mes gonds en affichant avec une belle sérénité le déni de leur mensonge assumé quant aux sirènes des 700 à 900 emplois qu'ils nous avaient fait miroiter.

Mais, au-delà de la forme, cette rencontre aura permis de préciser et expliciter les exigences que nos concitoyens, via le collectif des sept Comités seynois d'intérêt local (CIL), nous ont demandé de porter.

En matière de prévention des désagréments et de l'environnement, nous avons ainsi exposé que nous ne lèverons nos entraves au projet que dès lors qu'un protocole aura été signé, suite à une enquête publique sérieuse, fixant les règles du jeu et les mesures opérationnelles des contrôles et évaluations, pour la fluidité de la circulation, la prévention ou réparation des dégradations des voiries et espaces publics, le stockage des granulats avant embarquement — qui ne pourra se faire en entrée de ville, l'évitement des nuisances sonores et visuelles pour les travailleurs du pôle Mer et de tous les quartiers du tour de la Rade, la protection de la qualité de l'air, la prévention des risques de pollution de l'eau de la Rade, et tous autres désagréments.

Nous avons précisé que ce protocole ne pourra être validé que s'il comporte les modalités d'un double contrôle : celui des services spécialisés de l'État, avec des interventions ordinaires et inopinées, et celui de notre population qui devra impérativement désigner des représentants dans une instance destinée à son élaboration et son évaluation permanente.

 

LES IMPÉRATIFS D'INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE SONT MAJEURS

En matière de compensation des impacts néfastes qui, quoi que minorés par les mesures qu'il faudra prendre, nous seront imposés durant des années, un autre protocole devra, a minima sur la question de l'emploi, fixer des engagements chiffrés à élaborer, sous contrôle populaire, des organisations syndicales, des corps consulaires et des élus locaux, en lien avec Pôle Emploi, l'ensemble des structures locales de l'insertion, de la formation professionnelle et de la médiation, quant à des emplois à garantir aux habitants du "Grand Toulon", avec prévalence pour les résidents des quartiers prioritaires.

Cela doit concerner, pour les deux entreprises, leurs sous-traitants et fournisseurs de services, les métiers de la carrière, des transports, du traitement des pierres, de l'activité portuaire, de la fabrication des caissons de béton à Marseille, du chantier lui-même à Monaco, et tous autres objets liés au projet.

Cela doit établir des obligations quantifiées de parcours et de clauses d'insertion, de formation professionnelle initiale et continue, de tous niveaux de qualification, de premier emploi, d'égalité hommes-femmes, d'intégration de travailleurs handicapés, d'emplois réservés aux jeunes et aux seniors, de dispositifs permettant la préparation de détenus à la fin de leur peine, de process innovants de prévention des discriminations à l'embauche, et de non-recours au dumping social, notamment par le refus d'embauche de travailleurs détachés.

Et, naturellement, cela doit également comporter un volet explicitant les dispositifs de mobilité à mettre en œuvre par les entreprises pour permettre aux personnels locaux de travailler sur les sites environnants mais également à Marseille, Monaco ou ailleurs. Et les mesures d'accompagnement social, sanitaire, d'accès à l'habitat, ou aux loisirs, que les bénéfices réalisés doivent permettre de garantir.

Tout ce volet professionnel et social doit, comme pour le volet environnemental, faire l'objet d'une conception et d'un suivi évaluatif dans le cadre d'une instance associant les institutions et les habitants.

 

LA BALLE EST DANS LE CAMP DES INDUSTRIELS

Telles sont les exigences que nous avons formulées. Si les industriels, qui s'y sont très maladroitement pris avec notre peuple et ses élus, veulent regagner la confiance locale, ils peuvent même faire de ce projet une vitrine exceptionnelle de qualité environnementale et sociale.

Rien ne leur interdit en effet, notamment à un groupe gigantesque tel que Bouygues, de considérer avec bienveillance le territoire qui accueille leur activité économique.

La balle est dans leur camp. J'espère que l'annulation unilatérale du rendez-vous qu'ils avaient avec les services communaux ces tout derniers jours ne présage pas d'une posture arc-boutée de leur part...

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Marc VUILLEMOT

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