
C'est parce que les résultats sont encourageants qu'il ne faut surtout pas baisser la garde. Peu de Seynois le savent, mais nous avons, en 2009, demandé à la structure agréée par le ministère en charge de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air en région Provence de remettre en service notre station de mesure implantée au quartier Tortel.
Bizarrement, sauf à penser qu'un raisonnement simpliste avait antérieurement conduit à considérer que « pas de mesure = pas de pollution », notre station était en effet arrêtée depuis plusieurs années, contrairement aux autres de notre métropole (Hyères et Toulon).
Alors, en cette période de canicule oppressante, il n'est jamais inutile de se pencher sur les résultats...
LA SEYNE ET TOULON PLUTÔT BONNES – VOIRE TRÈS BONNES – ÉLÈVES

Si l'on compare en effet l'évolution depuis 2014, année de mise en service du tunnel routier de Toulon, au cours de laquelle on a constaté un impact fort de baisse de la pollution, on réalise que les taux des fameux NOx, c'est-à-dire les divers oxydes d'azote, résultant du trafic routier, du transport maritime et de l'industrie, de même que ceux des particules fines, de mêmes origines que les NOx auxquelles s'ajoutent les rejets du chauffage par combustion (bois, charbon, fuel, etc.), sont en diminution constante.
Sur la période de cinq ans, ainsi qu'en attestent les tableaux ci-dessous, il faut se réjouir que les taux de NOx ont diminué sur l'ensemble des villes de la Région Provence.
Mais on doit avoir une satisfaction particulière pour Toulon qui progresse d'une place en données brutes et obtient le 3ème meilleur taux de diminution de cette pollution. Quant La Seyne, si elle demeure à la troisième place des communes urbaines à l'air le moins pollué, elle est celle qui, avec 28% de polluants en moins sur la période, progresse le plus vers une amélioration.

LA COMBINAISON VERTUEUSE D'UNE MULTIPLICITÉ D'EFFORTS

ll est bien sûr difficile de relier les évolutions positives de nos communes à telle ou telle action, mais il est probable que, pour La Seyne, elles résultent d'effets conjugués de l'augmentation de l'usage de nos transports en commun qui ont connu de nettes améliorations, de la mise en service de nouvelles voies cyclables et de notre aide de 250 euros aux particuliers pour l'achat de vélos électriques, du raccordement d'habitations et d'équipements publics à nos deux réseaux de chaleur, celui de notre centrale de thalassothermie du Parc de la Navale et celui de l'usine d'incinération des déchets de Lagoubran, des rénovations thermiques de 2500 logements à Berthe, de notre collecte des végétaux verts remplaçant leur brûlage, des limitations de vitesse sur nos voies urbaines, des efforts de nos acteurs économiques, notamment avec le plan de déplacement inter-entreprises de l'Association pour le développement des entreprises de l'Ouest toulonnais, de l'acquisition de vélos électriques pour les déplacements professionnels de nos personnels communaux, de la progression de nos circuits courts, à l'instar des productions maraîchères de notre Domaine de Fabrégas, du traitement des déchets de notre service de restauration scolaire, et plus généralement de nos actions de sensibilisation et d'éducation à la maîtrise des énergies, en direction du grand public, des scolaires et des personnels communaux.
ENCORE D'IMPORTANTES MARGES DE PROGRÈS VERT

On est sur la bonne voie, attestée par le fait que nous avons été la première commune varoise labellisée « Territoire à énergie positive pour la croissance verte ». Il faut mettre à profit les toutes prochaines années pour confirmer – et accroître – cette évolution positive.
D'importantes marges de progrès existent, comme la poursuite du raccordement de bâtiments publics et privés à nos réseaux de chaleur, la rénovation de l'habitat dans le sens d'économies d'énergies, notamment avec le programme de rénovation urbaine du centre ancien, l'adaptation, étudiée par la Chambre de commerce et d'industrie du Var, des quais d'accueil des navires de commerce et paquebots de croisière pour qu'ils bénéficient lors de leurs escales d'énergie par branchements électriques au lieu de celle produite par leurs moteurs thermiques, ou encore du remplacement, à Brégaillon, du transport de fret par Ro-ro camions (transfert maritime de remorques tractées par des camions) par du Ro-ro ferroviaire (wagons embarqués), et, bien sûr, des évolutions attendues des transports en commun, telles que je les évoquais dans un tout récent article.